sometimes, i prefer ghosts and poltergeists x amaranth

The Shrieking Shack. La Cabane Hurlante, dans la langue de Molière qui t’est maternelle, lieu emblématique pour tout chasseur de fantômes qui se respecte. Un endroit de rendez-vous macabre pour les uns, tout à fait enviable à tes yeux passionnés. Ton appréciation du lugubre y est pour beaucoup. La nuit approche à grands pas, tes célèbres Dr Martens foulent le sol en rythme adroit, rapide, tandis qu’une simple veste en jean noir te couvre. Les nuits de Février sont encore bien fraîches, mais cela te convient bien, il est commun de t’entendre dire que tu as le sang chaud.

Tu es armé d’un sac à dos dans lequel est entassé du matériel d’investigation parapsychologique moldu, sans omettre quelques accessoires sorciers qui pourraient s’avérer utiles. C’est toujours avec ce même attirail et ce look de baroudeur que tu pars en expédition. L’Urbex, tu aimes cela, cette adrénaline, cette sensation de liberté … Tout cela a tendance à te monter à la tête. Tu te souviens, sur le chemin de Pré-au-Lard, de ta première grimpée sur les toits de Paris, la légendaire Maison de Nicolas Flamel et bien d’autres destinations mystérieuses ... Les éterniser sous la prise d’un appareil photo, il n’y a rien de plus satisfaisant.

Mais cette nuit, l’objectif étant de faire découvrir une partie de tes travaux à l’experte en botanique qu’est le Professeure Mapleleaf. Une collègue de travail qui au fond s’avère être quelqu’un de hautement intéressante. Des conversations riches et prolongées sans forcément qu’un lien plus soutenu ne se crée. C’est probablement cela qui est le plus étrange et en même temps le plus riche dans cette relation. Lectrice de ton travail de thèse, elle s’est montrée partante pour l’expédition.

En attendant l’arrivée de la rouquine, tu prends le temps d’observer la demeure délabrée, bien que le froid soit mordant. De la fumée s’échappe de tes lèvres charnues et entourées d’une barbe bien taillée. Vif, ton œil se pose sur une fenêtre en hauteur, une ouverture a été réalisée à l’intérieur des planches qui scellent toutes les entrées. Il ne reste plus qu’à monter … Ta baguette magique entre tes dents, juste allumée d’une lueur chaleureuse, suffisante pour te permettre de voir ce qui se présente à ton nez.

Tu attrapes le chéneau et te sers de ta force pour y monter, posant tes boots sur le rebord des fenêtres les plus proches du sol et les plus accessibles. Merci de faire du sport régulièrement … C’est dans ces situations que cela sauve une existence humaine - Ô théâtralité. Tu parviens jusqu’à la fenêtre. Il existe bien un passage secret, paraît-il, mais tu es encore novice en la matière, arpentant Poudlard seulement depuis Septembre dernier.

Tu es occupé à découper les planches une à une du bout de ta baguette, les arrachant ensuite par la force de tes bras. Du bruit se fait entendre dans le jardin dégradé de la cabane. Tout à fait serein, ton accent du pays de Marianne retentit dans ton intonation suave et maîtrisée afin que personne ne soit alerté. “Am … Professeure Mapleleaf ?”



HRP : clin d’œil au sujet de  @Eynaelle Sanderson et  @Lara Phoenix ... C'est mal d'entrer dans une maison abandonnée par effraction ! Même pour les profs !

Tandis que tu es accroupi au niveau du toit de l’habitation délabrée, un bruit t’interpelle. Une planche encore dans la main, tu te rends compte qu’il s’agit du Professeure Mapleleaf, brillante et en charge de l’herbologie à Poudlard. Un noble objet d’étude pour lequel tu as beaucoup de respect. Le monde végétal, il faut avouer que tu as toujours eu une sorte de connexion avec lui. Un lien fort, presque inexplicable. Sans doute une transmission de ton feu grand-père, lui-même d’une extrême justesse dans le domaine.

Ton regard s’arrête un temps sur la tenue de la jeune femme, aussi sombre que la tienne, goût qui n’est pas pour te déplaire. Un attrait pour le morbide, il paraît que c’est ce qui te caractérise. Ton amour pour les bougies noires, les cabinets de curiosité … Bref, tu chasses ces pensées de ton esprit. Tu finis par défaire l’ensemble de la barricade alors que sa voix vient trahir et officialiser sa présence. L’usage du prénom suffira, ce à quoi tu ne peux t’empêcher de sourire en coin. “Je ne suis pas encore très familier avec mes collègues, je m’excuse”, confesses-tu avec une pointe d’humour.

“Le plaisir est pour moi, il est rare que quelqu’un soit tenté de me rejoindre … Dans ces situations-là !” D’un signe de la tête tu indiques la cabane. “Nombreux sont les curieux, rares sont les intéressés”. Et par intérêt tu entends bien évidemment la réflexion scientifique, réelle et profonde. Non la curiosité, basique et insipide. “Je vous propose ma main pour vous hisser jusqu'ici ? Sauf si … Vous semblez être venue d’autre part ?” Les histoires sur le château racontent qu’il existerait un passage secret mais tu es bien incapable d’être en possession d’une telle information.

“Bon … J’imagine que d’autres sont venus ici avant nous et assez récemment pour tout vous dire …”, laisses-tu entendre, d’abord évasif. Il suffit à l’enseignante de jeter un coup d'œil à cette fenêtre que tu as dû malmener pour espérer accéder à son ouverture. Des planches avaient été forcées au préalable. Il doit bien y avoir une raison à cela. Des habitants ? Des touristes ? Des étudiants ? “Je vais peut-être descendre et vous rejoindre ? Ou je vous aide à monter jusque-là …?”

@Amaranth Mapleleaf

Sous l'œil attentif - et appuyé - de ta collègue, tu entames la descente de cette toiture ravagée par les années. La jeune femme mentionne un passage plus pratiquable, une esquisse se dessine au coin de tes lippes bien qu’elle ne soit pas nécessairement visible dans la pénombre. Il était presque certain qu’il existait une autre entrée. Si seulement tu connaissais les lieux. Et en même temps, cela n’aurait pas permis de rencontrer la botaniste dans un contexte moins universitaire.

L’aura de la sorcière se rapproche de la tienne, tu peux l’appréhender alors qu’elle fait un pas dans ton dos. Un soupir amusé se laisse entendre dès lors que Mapleleaf insiste sur le fait qu’elle te rattraperait s’il arrivait quoique ce soit. “Je n’en doute pas … Mais ne vous blessez pas pour au….” Tu prends conscience de la bêtise de la situation. Sottise ou bien incommodante, le moment présent est pour le moins déroutant tant ta posture n’est pas chose naturelle.

Un éclat de lumière survient. Les craquelures du mur se manifestent à la lueur de la magie. Tes boots finissent par toucher le sol herbeux. Une intonation de soulagement. Tu adresses un sourire gêné à la sorcière rousse, retroussant tes lèvres dans une moue mi-embêtée, mi-amusée. “Donc, vous avez une entrée VIP …” Tu ne peux réprimer un rire ironique à l’évocation des personnes qui osent s’isoler ici. “Ce n’est pas forcément le lieu que j’imaginais pour ça, pas de la part des étudiants en tout cas”.

“Merci”. Tes pas prennent le tracé du chemin qui se dessine sous tes pas. D’un geste vif et théâtral, tu allumes ta baguette de noyer dont l’extrémité vient irradier le jardinet d’une douce lumière commune. “Je n’imaginais pas les fantômes de Poudlard sous cet angle-là … Hm, ceux de Beauxbâtons sont plus disciplinés”. Vous parvenez jusqu’à une porte plus dérobée, qui aurait probablement échappé à ta vigilance du fait de la noirceur des cieux.

Tu l’ouvres, tournant la poignée grinçante, y entrant en premier par précaution - ton caractère protecteur et aventureux. “Je note l’emploie du [on] … Un pronom indéfini et neutre … Vous étiez de ces personnes ? J’en déduis que vous avez étudié à Poudlard”. Rien ne t’échappe franchement lorsqu’il est question du discours d’une autre personne. D’un mouvement arrondi, tu fais en sorte de transposer l’orbe lumineuse au centre de la pièce, au niveau du plafond, afin d’éclairer l’ensemble de ce qui ressemble à un grand salon. Les énergies y sont fortes.

Tandis que la rouquine aguerrie en matière d’herbes et autres champignons offre une luminosité suffisante et rassurante à l’endroit, tu émets tes observations personnelles quant à son discours. Il t’est difficile de ne pas être à l’affût des états émotionnels des personnes qui t’entourent. Un trait d’empathie développé chez toi, c’est ainsi. Quelques débris dont le temps est le responsable sont à déplorer sur votre chemin. D’un pas assuré, tu prends soin de les contourner.

Donc, la sorcière était probablement bien moins sociable qu’il n’y paraît. Tu peux en partie te retrouver dans sa situation passée, préférant parfois échanger avec les morts plutôt que les vivants. Tu n’en restes pas moins très sociable, à l’aise dans le groupe et papillonnant d’une amitié à une autre. A l’intérieur de toi, ces petits aménagements histrioniques malgré une structure psychique éminemment obsessionnelle. “Je ne voulais pas paraître déplacé”, précises-tu néanmoins, après son rire.

Inspectant la grande pièce aux planches craquelées, le parapsychomage que tu es se montre attentif aux moindres changements dans l’environnement. Ton propre éclat d’enthousiasme rejoint le sien à l’évocation d’activités communes malgré la distance géographique durant vos études respectives. “La botanique … Les escapades nocturnes … C’était un peu moi à l’époque ! Je me souviens très bien de mes tentatives d’échapper aux rondes des préfets !” Une période de vie sans doute insouciante, loin des problématiques de la vie adulte.

“Comment c’était, d’étudier à Poudlard ? Je me perds encore dans le Grand Escalier … Il n’en fait vraiment qu’à sa tête ! Il paraît même que certaines pièces disparaissent et réapparaissent à d’autres endroits !” interroges-tu avec une curiosité enfantine. Dans l’ombre, ton visage prend une légère teinte rosée au compliment sur ton parcours. S’il y a bien une chose qui te touche, c’est bien que l’on flatte ton cursus professionnel et tes facultés intellectuelles. Longtemps, tu as cru ne jamais y parvenir. Et pourtant, longtemps, on t’a encouragé à poursuivre en cette voie.

“Disons que j’ai poursuivi une voie stimulante …”, souffles-tu entre tes lèvres charnues, modestie dans la voix. “Beauxbâtons c’est … Magique, vraiment. C’est une école qui a plus l’allure d’un palais, les couleurs y sont bleutées, le climat y est méditéranéen. L’Institut accueille même des étudiants provenant d’Italie, d’Espagne … C’est très un endroit très riche d’ouverture à l’autre". Tu marques une pause, croisant son regard, une fine esquisse à la commissure de ta bouche.

“Je me suis toujours intéressé à l’inexplicable, au paranormal …”. Tes phalanges s’emparent d’un cadre sur lequel des enfants semblaient heureux. “En faire mon métier, de manière rigoureuse et scientifique, cela me semblait impossible …” Un soupir se fait entendre de ta part. Imposer tes sujets de recherches et les défendre lorsque tu n’étais qu’étudiant relevait déjà de l’exploit. “Amaranth ? Savez-vous d’où viennent les fantômes, d’après les croyances les plus répandues ? Eh bien, on les nomment les malmorts, avec le présupposé qu’ils reviennent harceler les vivants parce que certaines choses ne sont pas réglées, parce qu’ils nous voudraient du mal, pour des envies de vengeance …” Le cadre reposé sur la commode, tu poursuis ton avancée, toujours à la lumière de la jeune femme à la silhouette charismatique. “J’ai bien du mal à croire que les entités présentes ici sont négatives … Peut-être désirent-elle seulement qu’on leur fiche la paix ?” questionnes-tu enfin avec cette expression française.


@Amaranth Mapleleaf

C’est une drôle de rencontre, foi de Sanahuja ! Mais c’est aussi bien ton style que de faire la conversation distraitement dans un endroit aussi poussiéreux qu’inquiétant. Il n’existe pas d’a priori négatif à l’égard de cette femme, d’autant qu’elle s’avère être une collègue tout à fait habile à son poste. C’est un point crucial à ton humble avis, sans compter qu’elle excelle dans une branche de la magie qui te tient volontiers à cœur. Tes yeux prennent une allure globuleuse tandis que la rousse affirme ce que tu pensais au préalable. Petite théorie personnelle méditée au fil de tes allées et venues dans le château : Oui ! Des pièces disposent bel et bien d’une volonté propre ! “C’est vraiment fascinant ! Juste incroyable !”

ll y a certes à Beauxbâtons des événements exceptionnels de la sorte, mais rien qui s’apparente à des escaliers mouvants ou à des pièces qui se téléportent d’un lieu à un autre. “Familier mais étrange à la fois, c’est tout un programme ! Je ne pense pas voir le château sous cet angle austère … Il a quelque chose de très attirant. Mais, suis-je seulement objectif quand je dis cela ?” Rien n’est moins sûr pour l’amateur de lieux hantés que tu es. “J’aime cette métaphore du vieux livre, c’est très poétique”. Une mince esquisse s’immisce sur ton visage. “Oui … V… Tu pourrais !”, acceptes-tu sans rechigner son offrande.

Puis, c’est l’attrait de la jeune femme pour les spectres qui prend le dessus, questionnant par-là tes connaissances à ce sujet. “On devrait partir d’ici pour ce soir, je reviendrais à l’occasion …” Ce qui est une certitude, d’ailleurs. Mais là, tu es bien plus enchanté à l’idée que l’on puisse te faire visiter Poudlard.

[...]

“C’est vraiment magnifique, cette vue !” L’enthousiasme gagne ton intonation suave et apaisante à la vision des hautes tours de l’école. Tu disposes réellement de ce charisme alcyonien à même de détendre n’importe qui. Une figure sûre, en somme. Vos pas arpentent l’allée dessinée dans un chemin de terre parmi l’étendue herbeuse que représente le parc de Poudlard. La nuit est pleine, il n’y a que vos baguettes qui éclairent chaleureusement vos silhouettes. Une fois parvenus au niveau du cromlech, à l’entrée du grand pont de bois, ta paume libre frôle un des menhirs.

“Pour revenir à ta question de tout à l’heure, eh bien la théorie principale c’est qu’ils reviennent parce qu’ils n’ont pas terminé quelque chose, oui. Disons que c’est la croyance populaire qui persiste depuis l’époque où le Purgatoire était une menace facile et imposée par l’Eglise”. Tu marques une pause. “Le retour était systématiquement vu comme très mauvais. Il y a aussi l’idée qu’ils puissent faire partie des murs, qu’un lieu soit chargé d’émotions ou d’événements très forts. Les cas de meurtres par exemple. Tout est envisageable. Chez les moldus, ce sont souvent les apparitions spectrales qui sont les plus surprenantes. Alors que nous, sorcières et sorciers, nous y sommes habitués pour vivre avec au quotidien”. Tu ris, “je m’emporte … Désolé. Je ne savais pas que le sujet t’intéressait …? En général mes recherches effraient tous nos collègues. Sauf peut-être le Professeure Amonwë.” Tu pourrais rester là toute la nuit à converser, ou bien au sommet de la tour d’astronomie, ces endroits ont une aura si singulière.