Mauvaise augure (Yara)

ft. @Aslak Dagoniat

Depuis les récents troubles qui avaient secoué le monde magique britannique, Yara faisait profil bas. La chasseuse n'était pas passée inaperçue à Pré-au-Lard et bien qu'un peu suicidaire sur les bords, il n'avait jamais été question de se laisser mourir entre les bras d'un lycan revanchard — Merlin forbid. Sans compter qu'elle avait offert sa mort à @Jack Deschain et qu'une promesse était une promesse, même si ce dernier serait probablement repassé derrière la créature juste pour le plaisir de démembrer la louve refoulée de ses propres mains.

Ce n'était pas un grand sacrifice que d'éviter le peu de personnes qui constituait son entourage immédiat, pas plus que de contourner les lieux de passage communs aux alentours de Londres. Yara avait de toute façon beaucoup à faire : outre son travail on-ne-peut-plus prenant depuis que la Confédération Internationale Sorcière avait mis les pieds dans le plat suite aux tragiques événements — pour Yara, tout ceci n'avait strictement rien de tragique, mais signifiait plutôt que le vent tournait enfin —, elle avait tout de même pris le temps de rédiger une (courte) liste de choses à faire avant de mourir. Courte, parce qu'elle ne comportait qu'un seul point en vérité — retrouver Leandro, le faire souffrir jusqu'à ce qu'il la supplie de le tuer. Trois missions en une qui n'avaient d'autre but que d'assouvir cette irrépressible soif de vengeance qui la faisait flétrir au fil des années à la manière d'un fruit gâté.

Pour ses rares sorties, la Brésilienne avait sélectionné la Taverne des Brasseurs de la Lune Rousse, à la lisière de la forêt interdite. Là-bas, dans une salle un peu reculée, peu de chance que quiconque ose lui chercher des noises, pas plus qu'elle ne risquait de faire de mauvaises rencontres. Le lieu était l'un des rares où les chasseurs de la région aimaient à se retrouver. Alors, si jamais on s'en prenait à sa fausse gueule d'ange, il y avait fort à parier que la clientèle prendrait un malin plaisir à mettre hors d'état de nuire ses assaillants. Un petit plus qui avait toute son importance en ces temps troublés.

Ce que Yara n'avait pas anticipé en revanche, c'était que le premier visage qu'elle croiserait dans la pièce principale une fois le seuil franchi serait celui d'Aslak Dagoniat. Un fou furieux qu'elle avait toujours admiré depuis qu'il avait été missionné pour former certaines jeunes recrues des services de chasse du Ministère de la Magie. Elle y compris. Aslak était si réputé pour ses talents de chasseur qu'il était le deuxième nom auquel Yara avait pensé quand elle avait cherché le bourreau parfait. Il avait reçu une lettre top-secrète de sa part, rédigée sous le sceau du Ministère de la Magie. Mais le bougre n'avait jamais répondu. Elle l'avait cru mort et elle s'en serait tenue à cette version-là s'il n'était apparu en chair et en os devant ses yeux ce soir-là.

Sa mâchoire se serra dans le reflet du miroir. En une fraction de seconde, sa présence venait de gâcher sa soirée. Yara prit immédiatement sa tête des mauvais jours et ne réfléchit pas deux fois lorsqu'il se tourna vers elle. Au-delà de ses mots, c'était le mouvement de trop.

Aslak Dagoniat savait qu'elle avait cherché à mourir, tout comme il savait qu'il n'y avait qu'une seule raison pour laquelle Yara Morães De Carvalho aurait pu vouloir mettre fin à ses jours. Elle n'avait pas eu besoin de lui motiver sa demande, c'était inscrit en lettre d'or dans le code tacite des chasseurs.

Dans un nouvel élan suicidaire, poussée par sa paranoïa, la chasseuse renversa la table lorsqu'elle s'élança vers lui avec l'agilité et la ferveur d'un animal sauvage, attrapant sa gorge au passage avec l'ambition de planter sa jugulaire de l'embout affuté de sa lame d'argent fétiche. Aslak en reconnaitrait sans mal les aspérités, car c'était lui-même qui lui en avait fait cadeau des années plus tôt.

Preuve s'il en fallait une que la louve ne tenait pas à sa vie, elle avait agi en toute conscience de la force physique de celui à qui elle s'en prenait, certaine qu'il pouvait changer la donne en une fraction de seconde s'il s'en donnait les moyens. Il était déjà inconcevable qu'elle ait pu le prendre suffisamment par surprise pour exploser sa chaise lorsque son corps était lourdement retombé sur le sol — l'alcool et son âge avancé n'étaient sans doute pas étrangers à sa réussite —, mais maintenant qu'elle était là, à califourchon sur lui, elle prenait soin de maintenir tout le poids de son corps sur le Dagoniat pour lui faire comprendre en toute simplicité qu'elle aurait préféré ne jamais le croiser.

La musique autour d'eux continuait sa ritournelle, mais les imbéciles heureux autour d'eux s'étaient figés, bouche bée devant le spectacle que Yara venait de leur offrir. Nul doute qu'Olaf ne tarderait pas à intervenir, maintenant qu'ils s'étaient immobilisés.

Le souffle de la chasseuse était rapide, sa lame toujours collée à la peau de sa gorge. Les effluves de l'alcool ingurgité par Aslak avant son arrivée remontaient péniblement jusqu'à ses narines.

« Et toi, qui est venu te déterrer de ton trou, Dagoniat ? Qu'est-ce que tu viens foutre ici ? »

ft. @Aslak Dagoniat

Le manque de répartie cuisant du Dagoniat couplé à son temps de réaction pathétiquement long lui fit froncer les sourcils. La lame d'argent était toujours soigneusement appuyée sur sa gorge, pointant exactement au niveau de sa jugulaire.

Un seul mouvement et c'en était fini de l'homme à la peau plus flétrie que dans ses souvenirs.

Son rire fatigué, sa tentative de drague crasse et l'odeur nauséabonde de ses vêtements... Qu'était-il arrivé à Aslak Dagoniat, l'homme qu'elle avait admiré pendant tant d'années et qui l'avait presque jetée à corps perdu dans la traque et l'amour de la chasse dès qu'il l'avait pu ?

Yara aimait sentir ses proies s'affaiblir entre ses mains, perdre de la vigueur à mesure qu'elle s'acharnait sur elles. C'était un fait avéré, loin d'être un secret. C'était même précisément ce qui la rendait accro aux émotions de la poursuite. Mais Aslak n'avait plus rien d'une proie, à ce stade. C'était à tout casser un nuage de coton à peine irritant, un morceau de caramel à la mélasse oublié dans la poche d'un jean depuis des semaines en plein soleil et qui avait durci avec le temps.

Manque de chance pour Olaf, Yara se releva, abandonnant sa proie au sol avant qu'il n'ait eu l'occasion de la toucher.

« Deixa-me... Lâche-moi... Ça va, c'est bon, je vais pas m'acharner sur un cadavre de toute façon », pesta-t-elle à l'attention du barman avec un large mouvement de retrait qui aurait pu finir en gifle pour qui observait d'un peu trop près.

Difficile pour la chasseuse de cacher sa déception. Aslak n'était qu'un homme comme un autre, après tout. Un de plus, ravagé par la vie. Son regard vide en témoignait pour lui, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Par pitié, elle lui tendit la main pour l'aider à se relever maintenant qu'elle était certaine qu'il n'était pas là pour la tuer. Ou si c'était le cas, il était de toute façon très mal embarqué.

Yara aurait le temps de transplaner trois fois jusqu'au Brésil à l'allure où il allait.

ft. @Aslak Dagoniat

Sans surprise, sa main tendue fut balayée dans un courant d'air. Aslak était un homme, un vrai, sans faille ; quel message aurait-il fait passer s'il s'en était saisi alors qu'il avait eu besoin de boire un filtre revigorant pour se jeter sur elle en premier lieu ? Non, définitivement, le portrait qu'il dépeignait était bien loin de celui du Dagoniat qu'elle avait connu, et de ceux qu'elle connaissait aujourd'hui.

La chasseuse leva les yeux au ciel devant sa provocation. Ils étaient allés si haut vers les plafond qu'elle ne l'avait pas vu se ruer sur elle. Pourtant, les gens comme elle se devaient de suivre une règle élémentaire : toujours s'attendre à tout.

La tête contre le bar, elle se notait mentalement de revoir quelques principes de base de son enseignement si toutefois elle sortait d'ici avec l'ensemble de ses fonctions motrices et cognitives. Mais elle sentait à la force d'Aslak que ce dernier n'en avait pas tout à fait fini avec elle. Sa tête roula lourdement sur le comptoir du bar, attrapant au passage quelques morceaux de verre qui déchirèrent sa peau ça-et-là.

Tout ce spectacle qu'ils étaient en train de donner au grand public des piliers de bar la piquait juste assez pour qu'elle se dégage du Dagoniat dès qu'elle en eut l'occasion, passant le dos de sa main sous son nez pour essuyer le sang qui s'en écoulait.

Elle écouta d'une oreille seulement l'échange avec un type sorti de nulle part puis, sans plus de cérémonie, laissa son pied droit s'écraser contre son poitrail, le projetant avec force sur la table la plus proche. Sauvage et énervée, la louve refoulée se jeta à corps perdu sur le vieillard pour venir lui enfoncer son point sur la première pommette qui croisa son chemin, puis attrapa son col avec panache avant de lui glisser :

« T'es adepte de la triche, maintenant ? C'est l'alcool qui t'a fait griller le cerveau ou t'es juste devenu un gros con ? »

Puis, de le relâcher non sans lui donner un peu d'élan pour que l'arrière de sa tête vienne heurter le pied de la table renversée au passage.

Féline, elle s'éloigna de lui en se relevant, puis cracha de côté le sang qui s'amassait dans sa bouche. Un petit bout de dent suivit.

Puis, sans plus s'intéresser au fantôme de l'homme qu'elle avait connu, elle s'éloigna en direction du bar où elle commanda un verre.

Si le sang des autres ne la dérangeait pas le moins du monde, le goût du sien dans sa propre bouche lui filait la gerbe.

ft. @Aslak Dagoniat

La Taverne des Brasseurs était sortie de sa léthargie. Le spectacle offert par les deux chasseurs avait donné sa dernière réplique et la plupart des badauds en était revenue à sa deuxième activité favorite après l’observation attentive des bagarres de comptoir : finir les verres entamés.

Yara ne jeta pas un seul regard vers Aslak quand ce dernier vint la rejoindre, les yeux rivés droit devant elle. Elle faisait mine de compter le nombre exact de bouteilles sur les étagères pour mieux donner l’impression qu’elle ne l’écoutait pas.

Et c’était le cas. Elle n’écoutait pas.

Ou alors, d’une seule oreille.

Heureusement pour lui, le Dagoniat avait encore suffisamment de force innée dans sa poigne pour la contraindre, sans quoi la chasseuse ne se serait jamais retournée pour se faire soigner, préférant encore faire s’écouler son propre sang dans son œsophage grâce à la bière qui venait de glisser jusqu’à elle sur le comptoir en bois plutôt qu’on prenne soin d’elle.

Mais Aslak Dagoniat n’était pas le genre d’homme à laisser le choix.

Le morceau de sa dent disparue repoussa avec la même douleur que si on venait de la lui arracher en entier. Les plaies de son visage se refermaient à vue d’œil, tirant avec vigueur sur la peau les entourant pour venir recouvrir la chair à vif. N’importe quel sorcier aurait a minima grimacé en sentant sa peau se recomposer à cette allure là. Mais pas Yara. Depuis qu’elle avait creusé un deuxième sourire à Jack Deschain et qu’il n’avait pas émis le moindre bruit lors de la reconstruction de sa joue, la chasseuse s’était juré de ne plus sourciller lorsqu’elle avait mal.

Et puis, elle ne pouvait certainement pas se le permettre devant Aslak. Ça lui ferait trop plaisir et elle aurait trop de mal à digérer ça en plus de son absence et de son silence. Aussi, lorsqu’il réclama un sourire, Yara se contenta de le fixer dans les yeux, le visage fermé.

« Tu peux crever la bouche ouverte, Aslak », cracha-t-elle pour répondre à requête avec tout le tact dont elle était capable.

Elle n’avait aucune envie de sourire. Pas même ses commissures n’esquissèrent-elles un mouvement lorsqu’il lui exposa les raisons de son retour. Son discours larmoyant à deux noises ne lui inspirait rien — probablement parce qu’elle n’avait pas de famille et que ce genre d’attaches inutiles lui étaient étrangères.

Du moins se plaisait-elle à le penser.

« Ça t’a même pas traversé ? J’aurais pu t’aider, crétin de la lune. Moi aussi, je voulais que tu me supprimes quand je te l’ai demandé. On en a rien à foutre de ton putain de Valhalla de merde, Aslak. Les gens comme nous n’ont pas de place là-bas, peu importe combien tu veux y croire. » Une pause. Cette fois, son verre passa entre ses lèvres et son contenu se vida intégralement dans sa gorge en deux ou trois goulées. Elle se tourna vers lui ensuite, les yeux remplis de colère et de rancœur. « J’avais besoin de toi moi aussi. Et t’étais même pas là. »

Le cul de son verre tapa avec tant de force sur le comptoir qu’une partie de sa paroi se fissura.

C’était une torture que d’admettre cette vérité, bien plus que de piétiner toutes ses croyances nordiques. Mais elle était sortie si facilement de sa bouche que Yara n’avait même pas eu le temps d’essayer de la retenir. Pourtant, c’était tout ce que les propos du chasseur lui avaient inspiré ; une jalouse honteuse et malsaine.

Il était revenu pour sa famille, mais il n’avait jamais répondu à sa lettre lui demandant de l’aide. Alors que lui parmi tous les autres aurait compris. Il n’aurait jamais cherché à la laisser en vie, lui, sachant ce qui sommeillait en elle. Il avait préféré tuer sa femme que de la voir vivre comme ça. Qui mieux que lui pour la tuer quand elle l’avait décidé ?

Et maintenant, il y avait ce pacte de sang. Sa mort ne revenait plus qu’à une personne, et cette personne n’était pas Aslak Dagoniat. Voilà pourquoi elle s’était défendue avec tant de ferveur, lorsqu’elle l’avait aperçu. Voilà pourquoi, tant que le gène ne s’était pas réveillé, elle devait vivre — si cette foutue malédiction dans son dos ne finissait pas par décider de la tuer à sa place.

« T’étais où, d’ailleurs, pendant tout ce temps ? Dans une grotte, à te morfondre ? », demanda-t-elle avec agressivité après un temps de silence.

Son doigt s’éleva dans l’air pour commander la même chose.

Quelque chose lui disait que plusieurs litres d’alcool ne seraient pas de trop, malgré le goût de pisse de veaudelune fermentée caractéristique de la bière britannique.

ft. @Aslak Dagoniat

S'entendre traiter d'animal sonnait rarement comme un compliment. Les dents de la louve refoulée se serrèrent si fort qu’elles auraient pu se casser dans l’étau de ses puissantes mâchoires. L’envie de prendre Aslak à la gorge à nouveau la titilla un instant mais ce fut finalement la nausée qui l’emporta. Rien à voir avec l’alcool ; ce mal de ventre soudain était directement lié à cette sensation poisse de vulnérabilité qui la prenait tout à coup devant un de ses semblables à qui, aujourd’hui, elle n’avait plus rien à envier.

Yara avait horreur d’être vulnérable, ce n’était pas une nouveauté. Mais entendre le Dagoniat se moquer de son secret et la placer à sa juste place — celle de l’animal tout juste bon à abattre — avait le pouvoir de la rendre malade. Littéralement. Aslak avait raison pourtant. Peut-être pour éviter de se ridiculiser davantage, Yara ne répondit rien. Au lieu de ça, elle observa son second verre arriver ; mais à peine eut-il le temps de l’atteindre en glissant sur le bar qu'il perdit la totalité de son contenu.

Il lui fallait au moins ça pour digérer les inepties liées aux dieux auxquelles Aslak semblait croire dur comme fer. À ses côtés, la chasseuse avait ce regard oscillant de temps à autre vers le ciel pour montrer son absence de conviction.

Et quelque part aussi, une forme de déception.

Car voilà à quoi en était réduit l’homme qui l’avait inspirée. Lui non plus n’arrivait pas à mourir. Ses dieux n’avaient rien à voir là-dedans, c’était une certitude.

Ces deux-là se ressemblaient simplement beaucoup plus qu’ils ne voulaient bien le croire.

« Je bosse plus pour le Ministère », lâcha-t-elle finalement après un temps avant d’ajouter, une idée derrière la tête. « Pour l’instant. »

Une partie d’elle espérait bien que les récents événements lui permettraient de reprendre son passe-temps préféré, qu’elle avait dû laisser de côté à contre-cœur le temps de soigner les apparences. Tuer à vue lui manquait terriblement et la chasseuse commençait à en avoir assez de se cacher pour défendre une cause qui lui semblait plus juste que n’importe quelle autre.

Surtout à présent qu’elle se sentait condamnée et que le temps lui était compté.

« Le résultat est le même », grogna-t-elle en direction du chasseur sans élever de trop la voix cette fois-ci pour ne pas attirer davantage l’attention sur eux alors qu’ils abordaient un sujet plus que délicat. « Si je me transforme, j’aurai soif de leur chair de la même façon. Je mérite la même fin que Margaret. Mais maintenant c’est trop tard. » Une pause alors qu’elle tournait à nouveau son regard vers lui. « Et toi tu mérites de tuer les gens comme moi parce que c’est à ça que tu excelles. Tu mérites de retrouver un sens à ta vie, espèce d’idiot sans cervelle ! »

Sa main vint taper l’arrière de son crâne comme un vulgaire gosse qu’on reprendrait après qu’on l’a vu faire sa dernière bêtise.

Puis, voyant que le Scandinave parlait trop fort à son goût, la Brésilienne le reprit à nouveau.

« Toi tu vas rien reprendre du tout mon vieux, c’est moi qui te le dis. T’en as déjà bien assez dans le gosier. » Le haut de son corps prit appui sur le bar pour apostropher le-dit Olaf en attrapant son bras avec brutalité et lui faire part d’un nouveau contre-ordre. « Pour lui ce sera de l’eau. Qu'elle vienne de Norvège ou du fin fond des chiottes de ton bar, je m’en branle mais je t’interdis de lui servir quoi que ce soit d’alcoolisé à nouveau. C’est clair ? » Elle reprit place sur sa chaise comme si sa conversation avec Aslak n’avait pas été interrompue. « Bon. Maintenant, tu vas me dire comment on peut aider ta famille et comment je vais faire pour t’aider toi. Parce que le Aslak Dagoniat que je connais, il vaut beaucoup mieux que ça et je préfère le savoir mort que de le voir se laisser crever comme un chien qui aurait perdu son maître. » Une pause. Sur son visage, pas une éclaircie, pas un sourire, seulement deux pierres d’ambre glacées qui le toisaient en attendant une réponse. « Je t’écoute. »