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Counting Stars„ ( han-ryu )
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FICHE DE PERSO
insomnie Je me dis, en guise de consolation, que ces heures dont je prends conscience, je les arrache au néant, et que si je les dormais, elles ne m'auraient jamais appartenu, elles n'auraient jamais existé • Emil Cioran |
Les iris rivés sur son réveil, Sun-ho observait les aiguilles se rejoindre avec lenteur. Le nez dans l'oreiller, il inspira les effluves diffus de son shampoing mêlés aux parfums de ce lieu ancestral. Ses draps avaient glissé, soulevant son t-shirt en coton délavé, au groupe dépassé et rétro au possible. Contre ses jambes, à mi-chemin entre ses mollets superposés et sa cape déposée à la va-vite, il sentit le baiser d'un courant d'air lui écorcher le derme. Les bras empêtrés dans les coussins, les doigts sous le traversin, il ferma de nouveau les yeux, espérant recueillir un instant de repos, une parenthèse silencieuse où songes et pensées assassines ne viendrait tromper son sommeil. Il tourna, bousculant d'un coup involontaire ce sablier à l'accord monocorde, qui s'en alla charger le sol dans un fracas singulier.
Dans le concert de bris volant en éclats, l'asiatique se releva en position assise, jeta un regard sur ce colocataire bien veinard d'avoir pu se glisser dans les abysses d'une léthargie. Tout en retombant sur le matelas aux soupçons épineux, le coréen expira. Le coude sur ses paupières, il vacilla sur le côté avec un soupir qui déchargea toute sa frustration. Les tympans à découvert, il percevait au travers du simple vitrage, les assauts d'un mistral battant le verre avec tendresse. D'un geste vif, l'enfant du matin frais avait chassé ses linges de nuits. Entre ses doigts tremblant d'un frisson glacial, il attrapa cette veste qu'il jeta sur ses épaules, avant de quitter le dortoir.
Sa tête bourdonnait. Ses oreilles sifflaient. Comme un lendemain de cuite, le tsunami de ses émotions l'avaient immergé en emportant la douceur d'un sommeil salvateur. Il avait tout submergé. L'air d'une brise sur ses muscles découverts était comme la caresse d'une lame de rasoir. C'était insupportable. Il ne voulait pas être cette poupée de chiffon livrée aux quatre vents, aux mains d'une panique post-apocalypse. Vidé. Fatigué. C'est à peine s'il salua un jeune garçon, tout de bleu et de bronze vêtu, qui d'un sourire avait voulu faire disparaître la pâleur de ses joues. Vomir, pleurer, dormir, voilà tout ce à quoi il aspirait, alors d'une poigne maladroite, il actionna le mécanisme de cette sortie aux allures de liberté.
Le déluge de ses veines s'estompa, tassées d'une compresse délicate. Un baume temporaire de sa raison morcelée. Marcher lui faisait du bien, au moins l'espace d'un court moment. Il inspira une grande lampée d'air. Ses poumons comprimés se dilatèrent. Assez pour qu'il puisse s'adapter, accepter cette invasion d'angoisse. Elle était supportable, mais habituelle. Avec lassitude, il fouilla dans sa veste. Il était certains de l'y avoir laissé. De l'avoir replacé là. Avec soulagement, ses doigts tâtèrent son bois craquelé entre les douceurs. C'était une constante. Pathétique. Il la sortit, retraçant silencieusement les quelques fissures de cette baguette. Empressé, il la dépêtra de son alcôve duveteuse. Et en un clin d'œil, les contours translucides d'un discret reptile se dessinèrent dans le spectre nuiteux.
Poussant la porte menant à la tour d'astronomie, le jeune Kim se lança dans le dédale de marches à la suite de cette illusion d'espoir aux reflets argentés. Haletant, lavé par l'effort, d'une valse solitaire, son regard oriental scrutait le toit du monde à la recherche de réponses à ses tourments. Perdu entre terre et éther, le visage battu par la bise d'un sirocco, ses coudes enlaçant le garde-fou, il soupira une ultime fois. Sun-ho rejeta la tête en arrière, dégustant les bienfaits d'une quiétude pénible, le venin du vide se creusant dans ses entrailles. C'était lancinant. Et déjà, dans le décompte des astres nocturnes, cette retraite le tirait d'un élan mélancolique que son patronus n'aboutissait à combler. Du bout des doigts, il caressait ces bulles gazeuses embrasant l'Olympe, ses amandes voguant sur les marbrures lunaires.
Dans le concert de bris volant en éclats, l'asiatique se releva en position assise, jeta un regard sur ce colocataire bien veinard d'avoir pu se glisser dans les abysses d'une léthargie. Tout en retombant sur le matelas aux soupçons épineux, le coréen expira. Le coude sur ses paupières, il vacilla sur le côté avec un soupir qui déchargea toute sa frustration. Les tympans à découvert, il percevait au travers du simple vitrage, les assauts d'un mistral battant le verre avec tendresse. D'un geste vif, l'enfant du matin frais avait chassé ses linges de nuits. Entre ses doigts tremblant d'un frisson glacial, il attrapa cette veste qu'il jeta sur ses épaules, avant de quitter le dortoir.
Sa tête bourdonnait. Ses oreilles sifflaient. Comme un lendemain de cuite, le tsunami de ses émotions l'avaient immergé en emportant la douceur d'un sommeil salvateur. Il avait tout submergé. L'air d'une brise sur ses muscles découverts était comme la caresse d'une lame de rasoir. C'était insupportable. Il ne voulait pas être cette poupée de chiffon livrée aux quatre vents, aux mains d'une panique post-apocalypse. Vidé. Fatigué. C'est à peine s'il salua un jeune garçon, tout de bleu et de bronze vêtu, qui d'un sourire avait voulu faire disparaître la pâleur de ses joues. Vomir, pleurer, dormir, voilà tout ce à quoi il aspirait, alors d'une poigne maladroite, il actionna le mécanisme de cette sortie aux allures de liberté.
Le déluge de ses veines s'estompa, tassées d'une compresse délicate. Un baume temporaire de sa raison morcelée. Marcher lui faisait du bien, au moins l'espace d'un court moment. Il inspira une grande lampée d'air. Ses poumons comprimés se dilatèrent. Assez pour qu'il puisse s'adapter, accepter cette invasion d'angoisse. Elle était supportable, mais habituelle. Avec lassitude, il fouilla dans sa veste. Il était certains de l'y avoir laissé. De l'avoir replacé là. Avec soulagement, ses doigts tâtèrent son bois craquelé entre les douceurs. C'était une constante. Pathétique. Il la sortit, retraçant silencieusement les quelques fissures de cette baguette. Empressé, il la dépêtra de son alcôve duveteuse. Et en un clin d'œil, les contours translucides d'un discret reptile se dessinèrent dans le spectre nuiteux.
Poussant la porte menant à la tour d'astronomie, le jeune Kim se lança dans le dédale de marches à la suite de cette illusion d'espoir aux reflets argentés. Haletant, lavé par l'effort, d'une valse solitaire, son regard oriental scrutait le toit du monde à la recherche de réponses à ses tourments. Perdu entre terre et éther, le visage battu par la bise d'un sirocco, ses coudes enlaçant le garde-fou, il soupira une ultime fois. Sun-ho rejeta la tête en arrière, dégustant les bienfaits d'une quiétude pénible, le venin du vide se creusant dans ses entrailles. C'était lancinant. Et déjà, dans le décompte des astres nocturnes, cette retraite le tirait d'un élan mélancolique que son patronus n'aboutissait à combler. Du bout des doigts, il caressait ces bulles gazeuses embrasant l'Olympe, ses amandes voguant sur les marbrures lunaires.
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FICHE DE PERSO
Son colocataire était franchement pas le type le plus agréable à vivre… l’année dernière, il avait eu le droit à une chambre seule, comme si la direction de Poudlard n’avait pas vraiment osé le mélanger avec d’autres élèves, de peur qu’il ne se fasse malmener de part sa nature de Cracmol… mais voyant qu’il s’en était relativement bien sortis, ils avaient alors décidé qu’il pouvait se mêler à tous ces sorciers… sauf qu’ils avaient sans doute pas trop réfléchi en le collant justement avec un sang pur bien coincé qui voyait en lui la plus grosse erreur de ce monde.
En soit, il s’en fichait, ce type là, il n’était personne pour lui et son avis lui importait peu, surtout qu’il était loin d’être le seul à penser de cette manière et il avait vécue pire dans son enfance… mais déjà qu’il avait un peu de mal avec l’idée de devoir partager sa chambre, alors avec un mec comme ça, c’était encore pire !
Du coup, il avait tendance à fuir dès qu’il en avait l’occasion et à passer le moins de temps possible dans son dortoir. Lorsqu’il y restait, ça finissait inlassablement en prise de tête… et dans un sens, c’était presque amusant, son colocataire était quand même tout un cliché à lui tout seul et l’énerver était une activité des plus amusante… mais parfois, il n’était pas d’humeur pour ça.
La récente conversation qu’il avait eu avec Yeleen avait joué sur son humeur justement… et il n’avait pas vraiment envie de chercher des poux à son coloc, il avait juste envie de s’isoler un peu avec de la musique. La salle de musique se trouvait un peu loin pour qu’il s’y rende en pleine nuit, sinon, il aurait sans doute passé la plupart de ses nuits sur le piano… mais au lieu de ça, il avait juste attrapé son étui à guitare et avait décidé d’aller se poser à la tour d’Astronomie qui était bien plus accessible et qui en plus était généralement calme.
La vue était sympa, c’était un bonus, même si le temps n’était vraiment pas génial cette nuit… mais c’était pas grave, tout ce dont il avait besoin, c’était d’un endroit calme, et de solitude… sauf que visiblement, cette dernière partie allait être compromise. Il lâcha un soupir blasé en arrivant à l’observatoire, et en remarquant une autre présence… évidemment, il fallait qu’un autre élève ait eu la même idée que lui, au même moment…
Il avait parfois cette sensation d’étouffer… il avait toujours été seul, depuis son enfance, depuis le moment où ses parents avaient découvert ce qu’il était, il avait été laissé seul dans un coin, ignoré au mieux, moqué au pire… durant sa scolarité chez les moldus, il avait repoussé les gens, les maintenant à distance, parce qu’il ne savait pas comment agir avec eux… ce sentiment de solitude s’était donc amplifié.
Et ça n’avait fait qu’augmenter quand il était parti de chez lui… mais malgré cette solitude, il y avait parfois des moments ou il avait l’impression que quoi qu’il fasse, où qu’il aille, il n’arrivait pas à être vraiment seul et cette impression était oppressante. C’était oppressant, sans doute parce que quelque part, il ne détestait pas totalement… ou plutôt, une partie de lui détestait et une autre non… c’était dur à comprendre et il n’avait aucune envie de vraiment y songer.
Il lâcha un nouveau soupir, réfléchissant quelques secondes à l’idée de faire demi-tour… mais pour aller ou ? Et puis merde, il avait aussi eu cette idée là, donc pourquoi ce serait à lui de s’en aller ?! Il se décida alors à approcher, se posant dans un coin, il s’assit par terre, sortant sa guitare avant de finalement s’adresser à l’étudiant déjà présent :
- J’ai hésité à te dire de dégager pour me laisser la place, mais vu ta gueule, je me dis que t’as peut-être plus besoin de ça que moi… mais je vais pas bouger pour autant, donc tu vas devoir faire avec ma présence !
Il afficha un léger sourire en coin, un peu provocateur, parce qu’il ne faudrait surtout pas qu’on ait l’impression qu’il était sympa ou même charitable… c’était pas le cas ! Mais c’est vrai que ce type là, il avait la tête du mec qui n’allait pas bien… il le connaissait pas plus que ça, même s’ils étaient de la même maison, mais c’était bien la première fois qu’il le voyait avec une tête pareille… ceci dit, c’était pas vraiment ses affaires… même si ça piquait quand même un peu sa curiosité…
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FICHE DE PERSO
insomnie Je me dis, en guise de consolation, que ces heures dont je prends conscience, je les arrache au néant, et que si je les dormais, elles ne m'auraient jamais appartenu, elles n'auraient jamais existé • Emil Cioran |
Ses paumes embrassèrent le garde-fou, alors qu'un aquilon vint cueillir ses mèches d'ébènes. Un sourire dérida ses traits meurtris par l'abattement, le goût de l'éther et sa caresse sur un derme piquée par la fatigue, l'inondèrent d'une sensation de liberté, d'une onde aux embruns parfaits par la quiétude d'une nature endormie. Mécaniquement, l'une de ses mains collecta un visage devenu lourd, appesanti par les bribes d'un sommeil. Ajournant un bâillement, ses iris se posèrent sur l'horizon zébré des nébulosités nocturnes, jeu de clair-obscur stellaire, où astres et nuages se plaisaient d'une valse relaxante. Dans le craquement de ses articulations, le buste penché par-dessus la balustrade, les bras tendus vers cette étendue au manteau ténébreux, retenu simplement par sa taille épousant le garde-corps, Sun-ho se délectait de cet instant suspendu dans l'espace-temps.
Emporté par un sentiment de bien-être recherché, l'esprit volant dans le lointain d'un Olympe à l'appel séduisant, l'Aigle se sentait transporté d'une excitation aux bienfaits indescriptibles. En solitaire, perché sur le toit du monde, il crevait d'une envie irrésistible de s'époumoner jusqu'à ce que l'air lui fasse défaut, d'extérioriser ses peines et douleurs. Osmose d'un être à l'ataraxie embellie et d'un univers sédaté des rayons lunaires, l'Asiatique laissait les vents contraires charriés les préoccupations de ses papillons noirs. Et tel un navire tanguant sous la houle paisible, plus rien ne semblait l'affecter. De l'affliction d'un amour interdit, à l'ombre d'une altercation puérile, au faste d'une jalousie incontrôlable ou des choix sur lesquels il n'avait aucune emprise, plus rien ne pouvait l'arracher de ce moment particulier.
Ainsi, l'âme absente et le regard vitreux d'une opulente euphorie, le jeune Kim avait manqué l'arrivée d'un spectre glissant dans la pénombre. Absorbé par les nuances d'une palette de couleurs envoûtantes, plongé dans l'aquarelle d'une vue enchanteresse, il ne sut pas traduire le frottement de semelles effleurant la pierre ou les soupirs du vivant balayés par les débourrées venteuses. Seul le timbre d'un aparté provocateur le ramena abruptement sur le plancher des centaures. Les sens à l'affût, amarré au port d'une réalité à laquelle il s'était défait, le jeune homme se retourna prestement pour faire face à cette venue surprenante. Enfilant sa veste au cuir blasé, un rictus amical et bienveillant pondit à la commissure de ses lèvres, irradiant les lignes d'un visage amaigri par l'asthénie. Les coudes vissés contre la rambarde, le bleu et bronze toisa cet acolyte à l'accent fauteur.
Si l'Aiglon ne connaissait que de vue ce nouvel arrivant du simple fait de partager une maison commune, il n'avait jusque-là pas eu l'occasion de l'approcher de si près, mais une impression de déjà-vu naquit des mânes du passé. Ainsi, sans lui prêter le change, laissant couler sa remarque instigatrice, l'enfant de l'Est le contempla dans un silence religieux. Quittant le confort approximatif de son perchoir, le cinquième année d'un pas aérien s'approcha fébrilement. Ses amandes accrochées au faciès familier du Serdaigle, Sun débarqua finalement. Assis en tailleur, les mains apposées sur ses genoux frileux, il encaissa un frisson, constat d'un surmenage physique et spirituel, son corps accusa finalement les lacunes d'un épuisement. Les paupières battant à tout rompre dans une vaine tentative à repousser les narcoses d'une somnolence certaine, il pencha timidement la tête sur le côté, curiosité piquée par l'étrangeté d'une spontanéité revêche.
Son survêtement raclant le sol pétré de la tour, de petits bonds à la mignonnerie enfantine, le sang-pur réduisit la distance qui les séparait. Ses yeux passant de son compagnon d'insomnie au plafond étoilé, Kim se torturait mentalement à savoir s'ils ne s'étaient pas déjà rencontrés auparavant, persuadé de ne pas être des étrangers l'un pour l'autre. « Aish... Par Merlin, tu me dis vraiment quelque chose, mais je ne te remets pas ! » D'un timbre à la faiblesse à peine perceptible, le bleu articula comme un fourchelang (parler dans sa barbe). Il pensait à voix haute, sans même s'en rendre compte, à une heure aussi tardive et privé de repos, l'érudit était un accoutumé des pensées expressives. Et tandis qu'une bourrasque s'engouffrait sous le haut-vent, d'un claquement de doigts à l'éclair de génie, Sun-ho se souvient avec approximation d'un profil à la cordialité désinvolte, ces mêmes expressions que ce joueur de musique manifestait. « Tu n'étais pas à Mahoutokoro par hasard ? » D'une grimace disgracieuse trahissant l'effort d'un cerveau flirtant avec le point de rupture, d'un éclat satisfait, les courbes d'une gueule d'ange s'illuminèrent d'un éclair radieux.
Emporté par un sentiment de bien-être recherché, l'esprit volant dans le lointain d'un Olympe à l'appel séduisant, l'Aigle se sentait transporté d'une excitation aux bienfaits indescriptibles. En solitaire, perché sur le toit du monde, il crevait d'une envie irrésistible de s'époumoner jusqu'à ce que l'air lui fasse défaut, d'extérioriser ses peines et douleurs. Osmose d'un être à l'ataraxie embellie et d'un univers sédaté des rayons lunaires, l'Asiatique laissait les vents contraires charriés les préoccupations de ses papillons noirs. Et tel un navire tanguant sous la houle paisible, plus rien ne semblait l'affecter. De l'affliction d'un amour interdit, à l'ombre d'une altercation puérile, au faste d'une jalousie incontrôlable ou des choix sur lesquels il n'avait aucune emprise, plus rien ne pouvait l'arracher de ce moment particulier.
Ainsi, l'âme absente et le regard vitreux d'une opulente euphorie, le jeune Kim avait manqué l'arrivée d'un spectre glissant dans la pénombre. Absorbé par les nuances d'une palette de couleurs envoûtantes, plongé dans l'aquarelle d'une vue enchanteresse, il ne sut pas traduire le frottement de semelles effleurant la pierre ou les soupirs du vivant balayés par les débourrées venteuses. Seul le timbre d'un aparté provocateur le ramena abruptement sur le plancher des centaures. Les sens à l'affût, amarré au port d'une réalité à laquelle il s'était défait, le jeune homme se retourna prestement pour faire face à cette venue surprenante. Enfilant sa veste au cuir blasé, un rictus amical et bienveillant pondit à la commissure de ses lèvres, irradiant les lignes d'un visage amaigri par l'asthénie. Les coudes vissés contre la rambarde, le bleu et bronze toisa cet acolyte à l'accent fauteur.
Si l'Aiglon ne connaissait que de vue ce nouvel arrivant du simple fait de partager une maison commune, il n'avait jusque-là pas eu l'occasion de l'approcher de si près, mais une impression de déjà-vu naquit des mânes du passé. Ainsi, sans lui prêter le change, laissant couler sa remarque instigatrice, l'enfant de l'Est le contempla dans un silence religieux. Quittant le confort approximatif de son perchoir, le cinquième année d'un pas aérien s'approcha fébrilement. Ses amandes accrochées au faciès familier du Serdaigle, Sun débarqua finalement. Assis en tailleur, les mains apposées sur ses genoux frileux, il encaissa un frisson, constat d'un surmenage physique et spirituel, son corps accusa finalement les lacunes d'un épuisement. Les paupières battant à tout rompre dans une vaine tentative à repousser les narcoses d'une somnolence certaine, il pencha timidement la tête sur le côté, curiosité piquée par l'étrangeté d'une spontanéité revêche.
Son survêtement raclant le sol pétré de la tour, de petits bonds à la mignonnerie enfantine, le sang-pur réduisit la distance qui les séparait. Ses yeux passant de son compagnon d'insomnie au plafond étoilé, Kim se torturait mentalement à savoir s'ils ne s'étaient pas déjà rencontrés auparavant, persuadé de ne pas être des étrangers l'un pour l'autre. « Aish... Par Merlin, tu me dis vraiment quelque chose, mais je ne te remets pas ! » D'un timbre à la faiblesse à peine perceptible, le bleu articula comme un fourchelang (parler dans sa barbe). Il pensait à voix haute, sans même s'en rendre compte, à une heure aussi tardive et privé de repos, l'érudit était un accoutumé des pensées expressives. Et tandis qu'une bourrasque s'engouffrait sous le haut-vent, d'un claquement de doigts à l'éclair de génie, Sun-ho se souvient avec approximation d'un profil à la cordialité désinvolte, ces mêmes expressions que ce joueur de musique manifestait. « Tu n'étais pas à Mahoutokoro par hasard ? » D'une grimace disgracieuse trahissant l'effort d'un cerveau flirtant avec le point de rupture, d'un éclat satisfait, les courbes d'une gueule d'ange s'illuminèrent d'un éclair radieux.
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FICHE DE PERSO
Il avait pris cette habitude rapidement l’année dernière, parce que vivre en communauté, c’était difficile pour lui. Il n’avait pas fait ça depuis sa scolarité en internat moldus lorsqu’il était plus jeune… et autant dire que ça lui semblait loin. Depuis sa majorité, il avait été seul, il avait toujours été seul et il avait appris à faire avec cette solitude.
Alors se retrouver à nouveau à l’école, à devoir vivre avec tout un tas d’autres personnes qu’il ne connaissait pas forcément, c’était compliqué. Sans parler du fait que son colocataire de cette année était une putain de teigne coincée qui ne loupait jamais une occasion de le faire chier… ceci dit, lui non plus ne loupait jamais une occasion dans ce sens… c’était de bonne guerre après tout !
Quoi qu’il en soit, venir s’isoler à la tour d’astronomie, c’était quelque chose de vital pour lui, c’était ce qui lui permettait de ne pas complètement péter un câble à devoir supporter autant de monde jour après jour. Mais visiblement, il n’était pas le seul avait cette idée là et ce soir, il allait devoir composer avec la présence d’un autre individu.
Sa tête lui disait quelque chose, ils étaient de la même maison, et par chance, c’était pas quelqu’un avec qui il avait déjà eu des problèmes. A vrai dire, il ne lui semblait pas qu’ils se soient déjà parlé… ça pouvait paraître étrange, parce qu’ils étaient de la même maison et en plus, de la même origine s’il en jugeait par l’apparence de l’autre étudiant, mais c’était pas des critères assez gros pour le pousser à aller vers les gens en général.
Quoi qu’il en soit, le fait qu’il n’ait jamais eu de soucis avec ce gars là, l’avait poussé à se montrer un peu plus clément qu’il ne l’aurait été en temps normal et au lieu de simplement le chasser, il décida juste de faire avec sa présence. Supporter une seule personne, c’était toujours mieux que de devoir supporter toute une classe…
Il s’était pas vraiment attendu à ce que l’autre étudiant se plante devant lui de cette manière à le fixer de façon aussi dérangeante… c’était pas forcément une première, mais en général, les gens qui le fixaient de cette manière attendaient quelque chose de lui… quelque chose qu’il n’était prêt à donner qu’en échange d’une bonne rémunération…
- Je suis que je suis incroyablement attirant, mais tombe pas amoureux, tu vas te faire du mal…
C’était du sarcasme, et une provocation visant à ce que l’autre étudiant détourne un regard qui devenait pesant et même gênant pour lui. Mais au lieu de ça, ce dernier avança une théorie selon laquelle ils se connaissaient peut-être… ou du moins, que sa tête lui disait quelque chose…
- La tienne me dit rien du tout… et je doute qu’on fréquente le même genre d’endroit…
Peut être qu’ils se connaissaient… peut être que leurs familles étaient proches, il avait toujours été tenu à l’écart des rencontre entre familles, parce qu’il était la honte de la sienne… mais qui sait… quoi qu’il en soit, la tête de l’autre étudiant ne lui parlait pas plus que ça.
La suite lui arracha un rire amer, parce que cette question semblait vraiment déplacée quand on savait ce qu’il était… non, il n’avait pas été à Mahoutokoro, pour la simple et bonne raison que les cracmols n’y avaient jamais été admis. Il secoua la tête, l’air blasé avant de dire :
- Non, désolé mais comme je te disais, je doute qu’on fréquente les mêmes lieux toi et moi…
Il n’était pas du genre à crier sur les toits qu’il était un cracmols, mais il n’était pas non plus du genre à le cacher, et la plupart des élèves étaient au courant de ce fait, surtout les serdaigles… cependant, ça avait apparemment échappé à celui ci !
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FICHE DE PERSO
insomnie Je me dis, en guise de consolation, que ces heures dont je prends conscience, je les arrache au néant, et que si je les dormais, elles ne m'auraient jamais appartenu, elles n'auraient jamais existé • Emil Cioran |
Si pour une fois dans sa misérable existence, le sang-pur s'était donné la peine de prêter attention aux nouvelles rumeurs courant allégrement le château, peut-être n'aurait-il pas commis l'impair d'une question manquant de subtilité et de justesse. À sa décharge, Sun-ho n'était pas de ces vautours en mal de potin, jouissant d'un caractère taillé dans la pureté d'un éclat de jade, se moquant magiquement des ragots en vogue et bien loin de leur tendre l'oreille, il était passé à côté de la condition de cet oiseau de nuit. Se creusant toutefois les méninges afin de se remettre de ce visage au combien familier, le sarcasme de son compagnon d'insomnie lui arracha un rictus fébrile. Secouant la tête, tel un baigneur chassant l'écume salé se jouant d'une vision troublée, il contempla un court instant l'Aigle, avant de rompre le contact visuel. Et sans pour autant lâcher sa prise le coréen s'en retourna au point d'observation tout juste abandonné. « Ne t'en fais pas, ça ne risque pas d'arriver… Je ne suis peut-être pas physionomiste, mais je suis loin d'être aveugle… » Réponse tout aussi dérisoire face au mordant d'un vers iodé, sur la défensive et en retrait, l'héritier d'une longue lignée à la pureté assumé tenta tant bien que mal de tempérer une conversation bien mal échafaudée.
Accoudé au garde corps, calé de tout son soûl contre ce mince rempart d'acier le séparant d'une chute libre et libératrice, Sun leur épargna le sujet brûlant d'une rencontre préalable dont lui seul semblait détenir la clé du souvenir. Le regard jazzant habilement entre l'asiatique et le décor nocturne d'une nuit dégagée, l'érudit se dandina d'un mouvement de balancier, trahison d'une curiosité animée et piquée en son sein par l'étrangeté d'un sentiment de déjà vu. Reléguant les reliquats d'une mémoire ouatée d'un rempart brumeux, le sorcier se prit d'une valse solitaire, tournant ainsi le dos à l'étrange cavalier noctambule. « Hmm, t'as sans doute raison, on a dû se croiser dans une de nos vie antérieure… » D’un soupir éteint de tout élan dilettant, le Kim se cabra avec pesanteur, écho d’un corps endoloris par un manque précieux de carburant-sommeil. Gestes lents et pondéreux, les avant-bras se chevauchant sur sa poitrine, les coudes ancrés contre le claire-voie, l'esprit ailleurs et pourtant si vivace à l'idée de se démêler de ce filet du diable duquel il s'enfermait, le jeune homme se pencha légèrement en avant, le haut du corps flirtant habilement avec l'abîme nuiteux d'un néant ténébreux.
Ses mèches rebelles baladées d'un aquilon, les iris voyageant dans l'immensité à peine perceptible d'un horizon à l'aura charbonnée, de quelques œillades volées, la silhouette de son camarade se dessina à l'orée de ses paupières, jeu de clair-obscur subtil et maladif. D'une plainte soufflé d'un silence moribond, l'Aiglon fit volte-face, l'ambiance lui pesant à l'âme, bien plus qu'il ne saurait le reconnaitre. Les mains lissant la balustrade, un sourire timide souleva la commissure de ses lèvres, alors qu'il amorça une nouvelle approche. Raison à la naïveté patente, si Morphée semblait les avoir gracié de ses louanges, sans doute avait-il vu en cela un signe, un destin échevelé les poussant à l'apprivoisement. À quelques foulées de son semblable à l'azur argenté, le bleu vint camper son séant, sans se rompre à la rudesse d'une proximité exagérée. Assis en tailleur, les talons logés sous ses cuisses, il observa l'instrument à cordes un brief moment. « On ne fréquente pas les mêmes lieus et pourtant nous voilà tous les deux ici, à poursuivre l'insaisissable… » D'un murmure nourrit par la quiétude d'une tour désertée, Sun-ho aspirait à ne pas brusquer cet être à l'essence anguleuse.
Accoudé au garde corps, calé de tout son soûl contre ce mince rempart d'acier le séparant d'une chute libre et libératrice, Sun leur épargna le sujet brûlant d'une rencontre préalable dont lui seul semblait détenir la clé du souvenir. Le regard jazzant habilement entre l'asiatique et le décor nocturne d'une nuit dégagée, l'érudit se dandina d'un mouvement de balancier, trahison d'une curiosité animée et piquée en son sein par l'étrangeté d'un sentiment de déjà vu. Reléguant les reliquats d'une mémoire ouatée d'un rempart brumeux, le sorcier se prit d'une valse solitaire, tournant ainsi le dos à l'étrange cavalier noctambule. « Hmm, t'as sans doute raison, on a dû se croiser dans une de nos vie antérieure… » D’un soupir éteint de tout élan dilettant, le Kim se cabra avec pesanteur, écho d’un corps endoloris par un manque précieux de carburant-sommeil. Gestes lents et pondéreux, les avant-bras se chevauchant sur sa poitrine, les coudes ancrés contre le claire-voie, l'esprit ailleurs et pourtant si vivace à l'idée de se démêler de ce filet du diable duquel il s'enfermait, le jeune homme se pencha légèrement en avant, le haut du corps flirtant habilement avec l'abîme nuiteux d'un néant ténébreux.
Ses mèches rebelles baladées d'un aquilon, les iris voyageant dans l'immensité à peine perceptible d'un horizon à l'aura charbonnée, de quelques œillades volées, la silhouette de son camarade se dessina à l'orée de ses paupières, jeu de clair-obscur subtil et maladif. D'une plainte soufflé d'un silence moribond, l'Aiglon fit volte-face, l'ambiance lui pesant à l'âme, bien plus qu'il ne saurait le reconnaitre. Les mains lissant la balustrade, un sourire timide souleva la commissure de ses lèvres, alors qu'il amorça une nouvelle approche. Raison à la naïveté patente, si Morphée semblait les avoir gracié de ses louanges, sans doute avait-il vu en cela un signe, un destin échevelé les poussant à l'apprivoisement. À quelques foulées de son semblable à l'azur argenté, le bleu vint camper son séant, sans se rompre à la rudesse d'une proximité exagérée. Assis en tailleur, les talons logés sous ses cuisses, il observa l'instrument à cordes un brief moment. « On ne fréquente pas les mêmes lieus et pourtant nous voilà tous les deux ici, à poursuivre l'insaisissable… » D'un murmure nourrit par la quiétude d'une tour désertée, Sun-ho aspirait à ne pas brusquer cet être à l'essence anguleuse.
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