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The sun and its eclipse„ ( artemisia )

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vertige

L’ homme est fâché parce qu’il cherche quelque chose qu’il a déjà obtenu [...] fou parce qu’il espère, désire et finalement, se sent frustré. La frustration est forcément là parce que vous ne pouvez pas vous trouver en cherchant ; vous êtes déjà là. • Osho


Le regard chassant l'horizon, perdu dans ses pensées, en solitaire Sun-ho se laissait emporté d'un élan mélancolique. Enraciné dans la paresse, lavé d'émotion contradictoire, il se sentait dépassé. Submergé. Noyé dans un océan de frustration. Incapable de lutter, il coulait. Et dans le flot de cette réalité au poison doré, l'asiatique ne savait plus si il était en droit de se plaindre. Lui qui était né de bonne famille. Lui qui n'avait jamais manqué de rien. Qui était-il pour se lamenter ? Toutes ses aspirations s'envolaient, mais lui demeurait avec ses aillons étincelant. Pour qui s'était-il pris à vouloir se prétendre au bras de celui qu'il désirait secrètement ? Bercé d'un mirage lointain, il avait espéré goûter à ce qu'ils appelaient le bonheur.

Le séant vissé dans l'herbe humide, il rêvassait. La tête ailleurs, le regard vide, il déambulait sans réussir à s'accrocher. Une constatation pragmatique. Il affrontait une tempête intestine. Et n'arrivait plus à apprécier l'éclaircie d'un souvenir radieux. Le ciel était gris. Comme sa silhouette. Un gris pâle. Sans saveur. Sans nuances. Tout était si plat. Familier. Et singulier. Il ne voyait aucun nuage. Aucune forme à deviner, à s'imaginer ou à essayer de fantasmer. Une occupation avortée qui lui arracha un soupir. Sa créativité était morte tout comme ses attentes avec celui qu'il avait naïvement songé à embrasser de nouveau. Et cette image lui donnait la nausée. D'un battement succinct de paupières, il effaça de son esprit ce désir fugace. Alors que déjà le myocarde se languissait d'un jeu malsain.

Sun-ho rejeta sa carcasse en arrière. Sans se retenir, il épousa la pelouse de tout son être. Épineuse et froide, elle le cueillit. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Son éternel sourire de parade trembla. Fade et fragilisé, ses lèvres échouèrent à faire acte de bravoure. Trahison. Il peinait à maintenir l'apparente stabilité qu'on lui connaissait. Son bras levé, il caressait l'olympe. Candide, il cherchait à balayer cette teinte monochrome. Ses phalanges crispées vinrent alors se poser sur sa poitrine. D'une main fébrile, il tira de sa veste le parchemin. Éminence de ses maux. Il l'aurait froissée. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Le brûler et dissiper ses cendres aux quatre vents. Prétendre de n'avoir jamais lu ces quelques lignes.

D'un doigté malhabile, il rangea ce courrier appris par cœur et retroussa sa manche. Il lança un bref coup d'œil à sa montre. Il était presque l'heure. Ses paumes plantées sur le gazon moite, d'une poussée chancelante il se releva et épousseta l'arrière de son pantalon. Ajustant son cuir et recoiffant ses cheveux, il tourna sur lui-même et quitta le pâturage.

A peine avait-il posé le pied dans l'allée commerçante, un sentiment de regret l'inonda. Trop de monde. Il suffoquait déjà. La solitude du parc un jour de pluie lui manquait. Toutefois, il lui avait promis de venir. Ils avaient du temps à rattraper. Son sourire en masque de parade, il s'avança donc dans la foule. Jouant des coudes, le coréen se frayait un chemin dans cette houle animée. Sur la pointe des pieds, il surplombait la marée humaine, à la recherche d'un visage familier. La semelle de ses godasses rongeant le pavé, il déambulait. Peut-être était-il en avance ? Accoudé à l'angle de la rue principale et d'une artère désertée, le jeune Kim prit son mal en patience. Les bras croisés sur le torse, ses mirettes passaient en revue le flux accablant de portraits étrangers. Aucune trace de sa cousine à l'horizon.



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Artémisia & Sun-Ho - 14 Octobre 2022 fin de journée
Je cherchais mon cousin des yeux en tournant dans tous les sens, mais impossible de mettre mes yeux sur sa silhouette, il est peut-être dans une autre ruelle. Je décide de faire quelques pas supplémentaires en courant quand mon pied se prend un trou gros comme un ballon de rugby, si bien que je m’étale par terre. Je n’ai pas vraiment eu le temps de réagir, pas le réflexe de mettre mes mains devant moi pour amortir la chute que ce soient mes mains qui soient blessées. Non, je me suis rétamé comme une crêpe de tous mon long et c’est mon menton qui a pris chère. Je peux sentir le picotement, le liquide rouge en couler. D’ailleurs, alors que je me relève rapidement pour enlever les saletés un peu partout sur moi, évitant de croiser le regard des gens présents, certainement qu’ils parlent de ma magnifique chute et moi. Je m’en passerais bien, mais ma maladresse à encore frappé. Il faut vraiment que je fasse attention, sinon jamais on ne me laissera devenir auror. Je devrais demander à Tristan peut-être qu’il m’aider à la contrôler ?

Avec l’une de mes mains et un mouchoir, je tapote doucement mon menton en faisant une grimace, une belle écorchure que voilà. Ce n’est pas comme ça que je vais de nouveau plaire aux garçons, parce que oui, je suis enfin prête à prendre de l’avant à retomber amoureuse. Mais là, je vais ressembler à un visage de poupée avec une grosse croute sèche en bas, vraiment pas beau. Je reprends mon avancement plus lentement beaucoup plus lentement puisque je prends la décision de marcher pour trouver mon cousin, moins dangereux. C’est à cet instant que j’aperçois mon cousin, un Coréen grand au milieu de plusieurs Caucasiens. Un sourire digne d’une publicité de télévision moldu se pose sur mon visage alors que j’accélère la cadence dans sa direction, ramassant mon mouchoir, la petite blessure resterait à l’air libre cela stoppera peut-être le saignement plus rapidement.

Je serre directement mon cousin dans mes bras ne lui demandant même pas l’autorisation pour un câlin, maintenant depuis les années que nous nous côtoyons, il doit me connaitre pratiquement parfaitement. Il se doute que maintenant que je ne suis plus en période de deuil, je suis redevenue le petit nounours ambulant friand de câlins. « Sun-Ho, je suis contente de te voir et de passer cette après-midi avec toi. On va faire quoi exactement ? » terminais-je alors que je le lâchais après mon câlin un peu forcé peut-être pour lui. Le regardant en souriant, je perds un peu mon sourire en me rendant compte de ma bêtise. « Oh par Merlin, je suis désolé, vraiment, je ne voulais pas. Que faire, il y a du sang sur ta veste maintenant. Tu dois me détester. » Je n’osais plus le regarder, préférant regarder mes pieds, je ne voulais pas voir de regard déçu dans les iris de mon cousin.
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L’ homme est fâché parce qu’il cherche quelque chose qu’il a déjà obtenu [...] fou parce qu’il espère, désire et finalement, se sent frustré. La frustration est forcément là parce que vous ne pouvez pas vous trouver en cherchant ; vous êtes déjà là. • Osho


Accoté à l'embouchure d'un delta grouillant de visages étrangers, Sun-ho se sentit submergé d'une angoisse indescriptible. À l'instar de ces silhouettes de passage, il ne se reconnaissait plus. En quelques sortes, il s'était perdu à vouloir plaire. À souhaiter s'attirer les faveurs et les sentiments du Japonais, le revers d'une nature dont il ignorait l'existence avait émergé, le laissant pantois et désabusé face à la réalité d'une personnalité qu'il détestait. Ainsi, de nouveau les yeux vissés aux cieux à la tristesse ennuyeuse, l'Aigle se berçait de banalités subtiles. Il aimait à espérer naïvement que les choses rentreraient dans l'ordre par elles-mêmes en oubliant simplement les jours derniers ; - que le temps finirait par laver les maladresses d'une jalousie exposée au grand jour. Ses iris accrochés aux nébulosités olympiennes, l'âme en survol solitaire et l'être arrimé au port, l'enfant de l'Est avait manqué bien malgré lui l'arrivée de sa cousine.

Ainsi, l'emprise de la métisse sur son ombre le ramena abruptement sur le plancher des centaures. D'un geste de recul mécanique, une moue surprise creusant ses traits à l'impassible neutralité, il arqua les sourcils avant de se détendre aux échos enchanteurs d'une voix bien familière. Sans se faire prier, d'une timide prise, il lui rendit son accolade avant que leur corps ne se détachent. Ses traits se déraidirent pour arborer l'esquisse d'une décontraction retrouvée. Un sourire des plus radieux bordant ses lèvres, la présence d'un roc sur lequel il pouvait se reposé l'espace d'un après-midi pigmentaient ses bourgeons d'orient d'une euphorie salvatrice et bienvenue. Et tandis qu'il se rinçait l'œil de cette aura aux effets lénitifs, d'une caresse instinctive et délicate, pouce et index chassèrent l'ichor d'un menton meurtri. « Je n'avais pas spécialement besoin d'une raison pour te voir, mais je crois qu'un passage chez l'apothicaire est de rigueur. » D'un air espiègle, le Coréen sorti un mouchoir de sa veste maculée des courbes cruor, avant de le tendre à l'étourdie. Un rictus amusé lessivait les marques d'appréhensions absoutes par cette compagnie loyale. « Ce n'est pas grave, ça ne reste qu'une veste... » avait-il émis dans un éclat cristallin béat.

Sans même prendre la peine de vérifier l'étendue du massacre, les phalanges de l'Asiatique cueillirent les doigts de sa confidente d'enfance pour l'attirer à lui. Passant son bras autour de l'épaule de la Poufsouffle, il la bouscula affectueusement tout en l'entraînant dans la masse animée d'une avenue principale bondée. « Désolé de ne pas avoir trouvé le temps de partager un moment avec toi plus tôt, mais j'avais des affaires à régler en amont... » Une teinte d'amertume perceptible, sa voix trahissait une affliction menaçante, celle-là même qu'il avait tenté vainement de cristalliser dans une part lointaine de son esprit. Un sourire-miracle soulevant sa commissure, dans une entreprise gauche, il aspirait à esquiver l'ombre d'une conversation trop centrée sur ses complications sentimentales. « Sinon tu comptes me dire comment tu as fait pour abîmer un si beau visage ? » Cherchant à croiser son regard tout en jouant des coudes pour leur frayer un chemin dans la foule, Sun-ho entendait bien passer une demi-journée écarte des préoccupations d'un myocard lésé.

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Artémisia & Sun-Ho - 14 Octobre 2022 fin de journée
« Je… Désolé, je n’aurais peut-être pas dû, j’ai l’habitude de faire des câlins aux personnes que j’apprécie, mais tu n’aimes peut-être pas cela. » Je fais un petit sourire contrit avant de baisser le regard une nouvelle fois. Je les enchaine les gaffes en ce moment. Délicatement, je sentais la pression de son pouce sur mon menton. Je remonte mon visage doucement pour capter le sien, il n’a pas l’air contrarié, il sourit même. À la suite de sa dernière réplique je le regarde en haussant les sourcils, ne comprenant pas l’envie d’aller chez l’apothicaire maintenant. Mais bon, s’il a besoin de certaines choses pour ses cours de potions. « On va se voir plus souvent maintenant, puis tu viens à la maison durant les vacances. Mais tu as besoin de quoi chez l’apothicaire ? Un nouveau chaudron ? »

Je me fais embarquer par mon cousin et je le suis sans rien dire. Peut-être que nous allions vraiment chez l’apothicaire. Nous zigzaguions entre les personnes, frôlant par moments quelques personnes, si bien que je m’excusais de les percuter, c’est un réflexe. « Des affaires ? Rien de grave j’espère ? Si tu as des problèmes, je peux t’aider, sauf si tu préfères l’aide d’Athanase. » Oui, Athanase est un garçon et moi non alors peut-être que le souci est un problème de garçon et dans ce cas je ne pourrais pas faire grand-chose. Mais je me demande ce que pourrait bien être un problème de garçon.

Je tourne la tête vers lui avant de regarder devant moi et de hausser les épaules. « Maladresse comme d’habitude, ce n’est pas nouveau. Mes pieds me jouent des tours par moments et ceux depuis toujours. Mais ce n’est pas grave. » Dis-je en secouant la main comme pour balayer le truc. « Cela va cicatriser. Ce n’est pas la première que cela arrive, avec le rugby, j’ai pris l’habitude de prendre des coups, sans compter le quidditch. On va vraiment chez l’apothicaire là ? » terminais-je alors que je tournais la tête vers une ruelle, nous venions de passer l’interception qui menait à la boutique qui vend des objets pour les potions. « Et tes parents vont bien ? Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de les voir quand je suis allé voir grand-père cet été. »
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L’ homme est fâché parce qu’il cherche quelque chose qu’il a déjà obtenu [...] fou parce qu’il espère, désire et finalement, se sent frustré. La frustration est forcément là parce que vous ne pouvez pas vous trouver en cherchant ; vous êtes déjà là. • Osho


Les mots de la jaune lui arrachèrent un rictus crispé. Il était vrai qu'il avait avait souvenir d'être plus tactile, d'avoir été plus enclin à apprécier la chaleur d'une accolade, mais désormais, pour une raison qui lui échappait, le contact humain le gênait dans une certaine mesure. Telle une main resserrant son myocarde, dans un frisson tiré des limbes, un souffle sinistre et fâcheux venait le tirer de son apparente gaieté à chaque fois que son derme embrassait celui d'un proche, réminiscence d'un souvenir ôté et dont il ne gardait auncune trace. « Ne t'en fais pas, ça ne me dérange pas. » avait-il finit par mentir d'un sourire faussement décontracté enflammant ses traits déridés, tandis que les dernières syllabes de ces paroles se muèrent d'un soupir inaudible.

Un nouvel éclat joueur lui dégourdit la gorge. La candeur et l'innocence de sa cousine détendirent l'atmosphère, tout ce dont il avait besoin en cette période charnière. Souriant à pleine dent, ses iris aux reflets noisette posés sur la silhouette de cette parente, Sun-ho relâchait la pression des semaines passées, d'une rentrée lourde d'appréhensions et de retrouvailles dont il ignorait encore le potentiel, les ratés de relations qu'il avait sciemment sabotées et des frictions auxquelles il s'était adonné dans l'élan d'une jalousie embrassée.  « Je n'ai besoin de rien, mais ton menton oui ! » répondit-il d'un ton enjoué tout en assénant une pichenette sur le front de celle qu'il considérait pratiquement comme sa jeune sœur.

Avalant le pavé de l'artère principale de Pré-au-Lard, les deux Asiatiques se fondirent dans la masse de sorciers. Perdus au sein d'une vague grouillante et asphyxiante, passant pour le moment sous silence ses mésaventures sentimentales, les cousins se faufilèrent habilement entre les individus venus faire leurs emplettes. « On y va vraiment, sauf si tu penses qu'un verre aux trois-balais sera suffisant pour faire passer le désagrément d'une blessure de guerre ? » enchérit-il une lueur joueuse vibrante au creux de ses pupilles. Loin de lui l'idée de faire la queue pour une potion qui ne ferait sans doute aucun effet pour une plaie aussi superficielle, tout ce dont le coréen avait besoin à l'instant T, c'était d'un alcool fort ; nécessité de chasser les revers essuyés.

Le duo passa l'intersection séparant l'allée centrale de diverses boutiques, alors que droit devant se dessinait l'enseigne du pub dont le nom n'était étranger à aucun élève. Concentré à ne bousculer personne, une oreille attentive prêter au semblant de conversation mené avec la jaune, Kim soupira à l'évocation de ses parents, sujet sensible qu'il avait aspiré à balayer sous le tapis. « Ils vont bien. 아버지 (aboeji)¹ est toujours très occupé, entre la politique et les affaires, mais je suis sûr qu'il trouvera le temps de te donner de ses nouvelles. » D'un timbre attestant de sa bonne foi, Sun omit volontairement sa matriarche dont il ne cherchait pas à s'enquérir d'écho.

Attirant sa yeoja sachon (여자 사촌)² vers l'entrée de l'établissement aux trois balais, l'Aigle poussa la porte avant de s'y engouffrer. Comme à l'accoutumé, le bar faisait salle comble. La clameur d'une effervescence battait son plein, jouant des coudes, s'excusant avec parcimonie, le bleu l'accompagna au-devant d'une table déserte. D'une grippe légère, il poussa la chaise faisant face à Artémisia et y posa son arrière-train. Le bras levé pour attirer l'attention du serveur, le poing clos de l'érudit vint cueillir sa joue. Attablé et à l'abri des baisers automnaux, Kim était plus d'humeur à se livrer sur ses déboires. 


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¹ abeoji (아버지) = père
² yeoja sachon (여자 사촌) = cousine
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Artémisia & Sun-Ho - 14 Octobre 2022 fin de journée
Je regardais mon cousin alors qu’il m’affirmait que cela ne le dérange pas que je le prenne dans ses bras. C’est vrai que j’ai l’habitude d’être très tactiles avec toutes les personnes que j’apprécie comme @Tristan Pendragon par exemple ce qui amène pas mal de problème avec ses potentiels petits amies, enfin il n’en a pas eu des tonnes non plus, je ne crois pas. Enfin la n’est pas le sujet, il n’est pas question de mon meilleur ami mais de mon cousin. Je fronçais légèrement les sourcils les bras croisés sur ma poitrine avant de m’approcher d’un coup de son visage, mon nez à quelques centimètres de sa joue pour les regarder de plus près et sous toutes les coutures. Je me mords doucement la lèvre avant de me reculer et de pointer mon doigt vers lui. « On va dire que je te crois, même si j’ai bien remarqué que tu t’étais tendu. Je ne le ferais plus à l’avenir. » Je ne voulais pas mettre mon cousin mal à l’aise alors s’il n’aimait pas cela je ne le ferais plus même si cela risque d’être dur pour moi.

Je lui fis un immense sourire avant de lui demander pourquoi il avait besoin de se rendre chez l’apothicaire, si bien que je n’ai pas compris pourquoi il riait. Riait-il de moi ? Avais-je dit quelques choses de drôle ? « Aie ! » dis-je en me frottant le front juste après qu’il met une tapette sur le front avec ses doigts. « Mon menton s’en remettra tu sais, ce n’est pas la première égratignure que j’attrape, la faute à mes pieds. Au pire si vraiment cela saigne de trop tu peux me lancer un episkey avec ta baguette. » terminais-je en lui souriant mais doutant un peu du fait qu’il est sa baguette ou pas. La mienne se trouvait au niveau de mon poignet dans son étui.

Je le suivais dans les dédales du petit village magique, regardant un peu partout, peut-être que je pourrais voir mon meilleure ami et lui présenter mon cousin. Où alors on pourrait tomber sur Athanase quoi que non il ne vaut mieux pas il serait rabat-joie comme il aime l’être par moment. « Oui, oui, trois balais c’est très bien comme destination, une bièraubeurre a toujours meilleure gout qu’une potion. » Je déviai le sujet sur ses parents et je regrettais déjà, je n’aurais peut-être pas dû. Je hochais la tête à sa réponse. Le fait qu’il ne parle pas de sa mère voulait tout dire et je n’ajoutais rien, cela ne me regardait pas, si Sun-ho finissait par vouloir m’en parler, il serait me trouver dans le château.

Nous arrivions rapidement au trois balais et nous nous engouffrons à l’intérieur pour nous assoir à une table où l’on pourrait discuter sans être déranger. Je posais mes affaires alors que le serveur arrivait, je pris l’initiative de passer la commande. « Deux bièrauberres s’il vous plait. » Puis il repartait, je reportais mon attention sur mon cousin qui me regardait et une ampoule fit tilte dans ma tête. « Désolé, tu ne voulais peut-être pas cela. Je peux aller faire un changement, c’est juste que quand je viens avec Tristan, j’ai l’habitude d’en commander deux systématiquement. » Je lui fais un petit sourire hébété avant de me ronger les doigts. Non, stop, papa a dit que ce n’était pas digne d’une demoiselle. Je me tape moi-même la main avant de planter de nouveau mes yeux dans ceux de mon cousin. « C’est quoi qui te chagrine ? »
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À peine installé, l'Aigle s'allégea de son manteau de cuir taché, la chaleur du lieu l'étouffant. D'une grippe habile, il remonta les manches de son pull brodés aux couleurs de sa maison, et tandis que sa paume effleurait avec délicatesse la plan de table, il chassa les bulles asphyxiées, reste d'un passage aux vapeurs beurrées, d'un revers vif. Ses manies avaient la vie dure, trouble obsessionnel si évident, qu'il semblait être le seul à ne pas avoir mis le doigt dessus. Et pourtant, il était là, ce petit toc, permanent et subtil. De surcroît, en cette période de creux, où vide et stress se donnaient le change, il était impossible pour un être avisé de passer à côté de cette tension notoire. Le regard ailleurs, courant à travers la devanture, s'arrêtant sur des détails futiles et dérisoires, Sun-ho entraperçut sa cousine passer commande auprès d'un serveur à mi-temps. D'un hochement de tête à la fibre vagabonde, il balaya la préoccupation de la Poufsouffle, même si l'envie de se perdre au fond d'une liqueur plus grasse en éthanol le tentait davantage.

Récoltant ses pensées, le sorcier au sang bleu sortit sa baguette de sa cachette duveteuse. Valseur et joueur, son tilleul à la grume de tremble dansa entre dos et creux de phalanges, divertissement de l'âme à se défaire d'un marasme empêtrant. Un sourire timide naquit sur le visage du Serdaigle, balance fébrile entre un sentiment profond de manque et la réjouissance sincère d'une douce compagnie. « Ne bouge pas, il serait dommage que je me foire et te dévisage plus que nécessaire. » Son caducée flirtant avec le menton de sa confidente, d'un mouvement circulaire du poignet, d'un enchantement informulé, l'abrasion d'un derme à vif se résorba pour ne laisser apparent qu'un carmin asséché. « Voilà qui est mieux ! » S'accorda-t-il après avoir inspecté l'égratignure du blaireau. D'un timbre décontracté, une grimace dégoûtée par la simple vue du sang, il lui tendit à nouveau son mouchoir tout en désignant de son index le cruor trônant sur la partie saillante de son minois. Ses iris se dérobèrent une nouvelle fois, occultant la silhouette de l'Asiatique de son champ de vision, ses prunelles volèrent par-delà la vitre, s'accrochèrent à l'Olympe éclaboussée des tons grisés de nébulosités.

Conscient, qu'il eut été de bien plus agréable compagnie, Artemisia l'ayant connu sous de meilleurs auspices, la question du Poufsouffle ne le surprit pas moins. D'une cascade de soupirs, la lippe mordue avec hardiesse, la confiance du sang-pur s'émietta, abandonnant son être à tire-d'aile, le laissant en proie à la morosité d'une consternation cafardeuse. Pourtant, en façade, rien ne trahissait cette mélancolie interne. Une mine faussement joviale, à dents serrées, Kim accusait le coup d'une suspicion rationnelle. « Hmm, comment ça, je vais très bien, j'ai juste la tête ailleurs... » Imperturbable, vibrant d'une assurance aporétique, l'Aiglon tenait le cap. Se gardant de songer au courrier du pays dissimulé à l'abri de son cuir, d'un souffle discret, il venait à regretter que le temps ait fini par jouer contre leur symbiose, aujourd'hui fanée. Ce qu'elle semblait lointaine cette période, où inconscience et innocence le poussait à se livrer sans arrière-pensées, à déballer ses peines et joies avec impudence. Désormais, la pudeur se hissait en un rempart aveugle, les besoins de s'ouvrir se raréfiaient et plus que jamais, le coréen se nourrissait de l'affliction des autres pour pallier les siennes, jusqu'à ce que l'agonie le consume, barricadé derrière ses sourires-miracles.


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Artémisia & Sun-Ho - 14 Octobre 2022 fin de journée
Installé à une table avec Sun-Ho, j’avais commandé nos boissons avant de le voir sortir sa baguette magique. Surprise, je n’esquisse aucun mouvement attendant de savoir ce qu’il allait en faire. Puis les mots étaient sortis de sa bouche, alors qu’avec mes yeux je suivais le mouvement de ses lèvres. A la demande de mon cousin au trait si semblable au miens, je ne bougeais pas d’un cil. Je ne tenais absolument pas à finir avec un nez de travers, une citatrice au beau milieu du visage ou encore un autre soucis qui pourrait surgir s’il lançait le sortilège de soin et que celui-ci terminait sa course sur un autre endroit de mon visage que mon mentor. Alors j’étais assise le dos droite, les mains jointes et j’étais comme une statue figé, attendant que le temps passe.

Je regardais de mes prunelles sa main bouger lentement faire le geste du sortilège de soin. Puis le sort en question fusa en ma direction et je ne bougeais pas du tout comme demandé. Après quoi je tapote un peu mon menton pour me rendre compte qu’il n’y a plus de saignement. Un immense sourire, montant mes pommettes sous mes yeux, apparait sur mon visage alors que je regarde mon cousin. « Je te remercie, mais je n’aurais pas souffert si j’avais attendu que cela sèche tout seul. » Le serveur revint rapidement avec nos commandes et je bus une gorgée de ma boisson, finissant avec de la mousse au-dessus de mes lèvres comme à chaque fois que je prenais une bièraubeurre.

Je l’écoutais me répondre qu’il n’y avait rien qui le tracassait, qu’il était juste un peu ailleurs. Je n’y croyais pas une seconde. « Je sais que l’on ne se voyait pas souvent, mais j’ai toujours eu l’impression de savoir quand tu allais bien ou pas. » Je baissais le regard un peu triste à l’idée qu’il ne voulait pas se confier à moi. « Tu ne me fais peut-être plus assez confiance. » Pourtant avant dans notre enfance, il n’avait pas peur de me dire ce qui le taraudait comme moi avec lui. Je me confiais même plus facilement à lui qu’à mon propre frère.
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Le tort d'une maladresse maladive réparé à la lueur des éclats d'un sortilège fané, sa baguette gesticulant sur le dos de ses phalanges, Sun-ho esquissa un sourire ravi, bien heureux de ne pas avoir perdu la main. Les avants-bras désormais plantés contre l'arête de la desserte, son bois de tremble roula sur la table d'une course solitaire. Les lèvres rompues d'une mine réjouie, il passa sous silence la réflexion de sa cousine s'acquittant simplement d'une moue sagement approbatrice. Elle n'avait sans doute pas tort, mais lui ne pouvait se résoudre à laisser voir le doux visage de sa yeodongsaeng marqué d'une énième cicatrice négligée. Un élan de bienveillance occultant un traumatisme, les années avaient semé, sur leur corps respectif, les stigmates propre aux âmes égarées, témoignages de choix personnels regrettables. Prévenant et bienveillant, Sun-ho refusait de voir éclore les coutures de ce qu'il considérait comme une mauvaise décision. D'un haussement d'épaule succinct, l'Aigle balaya le sujet sous le tapis, alors que leurs Butterbeer, portées d'un sort de lévitation, venaient s'échouer devant eux.

Le regard perdu sur l'écume bordant le buvant de son verre, les paroles de la Poufsouffle soufflèrent cet air guilleret qu'il arborait, et ce, malgré la tension interne embrumant son esprit. Les lèvres scellées, le menton caressant pratiquement le sommet de sa poitrine, le sang-pur se refusait de croiser ses iris aux siennes. Et pourtant, d'un soupir déglutit, comme pour lui prouver tout le contraire, il tira finalement une lettre et un briquet de son cuir. Sa paume aplanie fit glisser le courrier porteur du sceau des Kim sur le bois ciré, alors que sa menotte encombrée de l'allumoir gravé de ses initiales, plongea sous le meuble dans un cliquetis singulier. À l'ombre des pieds du mobilier, le pouce de l'Aiglon s'affairait désespérément à taquiner la pierre de l'allume-feu dans une gerbe d'étincelles inoffensives. Cadeau de départ pour un horizon inconnu, l'ustensile n'avait jamais réussi à produire une flamme, toutefois le sang-pur le traînait partout avec lui, tel un porte-bonheur dont il se servait d’exutoire lorsqu'il sentait naître le brasier d'une anxiété ou d'une contrariété grignoter la frêle alacrité qui l’animait.

Meurtris par l’amertume d’une accusation sans fondement, d’un mouvement pointant le parchemin froissé, le coréen l’invita à prendre connaissance d’un contenu mémorisé en une lecture survolée ; ces mots dégoulinant d’une pression à peine déguisée d’une matriarche se prêtant à un jeu qu’elle n’avait jamais su maîtriser, enregistré en battement de paupières, voilà tout ce qu’il retenait de ce torchon tâché d’une indifférence pathologique. Ses doigts s’enroulèrent autour d’un calice fauché, qu’il échoua contre sa joue enflammée d’un soupçon rosé. « Rien n’a changé, je te fais toujours confiance. Je pensais juste que les lubies de ta tante ne t’intéressaient pas plus que ça. » Amertume tenace, l’enfant de l’Est se bornait à répugner la relation qui le liait à cette femme qu’il haïssait. Un semblant de confiance en soi feint avec habilité, les prémices d’un sourire excitant ses fossettes, ses mirettes finirent enfin par trouver le chemin des amandes de la jaune, excuse toute forgée afin d’éclipser les réelles raisons d’une grisaille plus intime, sursis gagné à la faveur d’un sujet dérisoire et déjà refoulé.

"Rien n’a changé'', c’était ce qu’il aimait se répéter, se marteler, dans l’espoir candide d’y croire. La réalité était tout autre et le jeune homme en était pleinement conscient. Si l'innocence de l’enfance les avait poussés à se rapprocher, à se perdre en confessions libres, le destin les avait laissé dériver l’un de l’autre, tels deux navires pris au cœur de tempêtes bien distinctes, similarité aux conséquences pourtant si discordantes. Et contrairement à elle, lui n'en gardait le souvenir qu'au travers d'un gouffre béant sans saveur, qu'il avait cherché à condamner d'actes irréfléchis et kamikazes. L’incompréhension, le deuil, la colère, ses émotions pour lesquels ils avaient succombé, les avaient ainsi privés de ce rien pas grand-chose qui autrefois les encourageait à se dispenser d'une certaine pudeur. « Et toi, tu n'as rien sur le cœur en ce moment ? » Évitant à tout prix d'accaparer l'attention sur ses petits tracas, l'Asiatique préférait botter le souaffle dans le camp de sa confidente, un brin curieux de savoir comment elle se portait.


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Artémisia & Sun-Ho - 14 Octobre 2022 fin de journée
J’allais pour lui prendre la main mais je me ravise me rappelant maintenant sa réaction quand je lui ai fais ce câlin. J’étais prête à capturer ses doigts avec les miens, ils n’étaient qu’à quelques centimètres quand j’ai opéré un demi-tour sec comme si je devais prendre la sortie sur la route et que je l’avais loupé. Je lui fais un petite sourire pour l’inciter à continuer à me dire ce qui le tracassais. J’étais déjà rassurée de savoir qu’il me faisait toujours confiance. Pour moi, notre lien n’avait pas changé depuis notre enfance, si ce n’est que l’on avait tous les deux notre jardin secret. Je ne lui ai jamais parlé des scarifications et il y a des chances pour que cela ne soit jamais abordé alors oui, il était possible que Suny est lui aussi un secret bien encré au profond de son âme et il m’en parlerait que s’il le voulait comme moi avec le mien ou plutôt les miens. « Ce ne sont pas tant les lubies de ma tante comme tu dis qui m’intéresse, c’est toi. Tout ce qui te rend triste me rend triste par lien de cousinade alors oui, si je peux t’aider j’aimerais bien t’aider. » Peu importe ce que cela serait, je ne veux pas le laisser couler, je veux être sa bouée de sauvetage et l’aider à garder la tête au-dessus de l’eau. Un peu comme @Tristan Pendragon a fait avec moi au moment où rien n’allait. Bien que j’ai en partie sombré.

J’attrape doucement la lettre qu’il avait glissé délicatement sur la table avant de la lâcher comme s’il avait été brulé. Commençant ma lecture, mes sourcils se froncèrent au fur et à mesure que je lisais les mots noircis sur le papier blanc immaculé. Quant à lire une lettre en coréen, je pense que j’aurais préféré une lettre de grand-père pour m’annoncer sa venue prochaine en Grande-Bretagne, mais juste lui. On irait faire de la pêche comme il aime si bien, mais il en a rarement le temps. « De Clare ? Une fille De Clare ? Je n’en connais pas à Poudlard. Mais il est hors de question que tu subisses un mariage arrangé. Je veux dire Grand-père ne dit rien ? Il n’a pourtant rien imposé à ses enfants alors… » J’avais du mal à croire que notre harabeoji ne réagisse pas. Il n’est peut-être pas au courant ? Je relève le regard furibonde pour le planter dans celui de mon cousin. « C’est ta mère ? Elle a tout manigancé ? » Je ne comprenais pas ce système de mariage archaïque, maman et papa avait eu le droit à un mariage d’amour.
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harabeoji : grand-père
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