Un problème, quel problème? *Zoran*

Il me faisait du gringue j’en étais certaine. Mangeant mon chocolat sans rien dire, les joues un peu rosée parce que je n’étais plus habitué à avoir une attirance pour un garçon depuis quelques années, je regardais ailleurs en souriant légèrement. Il était plutôt beau et séduisant il fallait l’avouer. Et visiblement, il était célibataire puisqu’il n’avait absolument pas dit l’inverse. N’importe quel homme aurait répondu immédiatement s’il était casé ou alors… Il était marié. Je plissais légèrement les yeux, un peu suspecte. Essayait-il de faire de moi sa maîtresse ?

« Flatteur. »

J’avais attrapé le paquet de bonbon avec des réflexes d’une joueuse pro. Même si je n’étais ni Poursuiveuse, ni Attrapeuse, il en fallait quand même un minimum pour dévier au dernier moment un Cognard dans une direction opposé. Chose que je fis d’ailleurs en lui renvoyant son paquet de bonbon de la même manière.

« Mais j’aime bien quand on répond aux questions, chenapan. Je te préviens, si tu tentes de me séduire alors que tu es un homme marié, je te casse la figure Zoran. »

J’avais dit ça avec un léger sourire en coin séductrice mais… il y baignait quand même un soupçon de vérité qui devait quand même lui dire de se méfier de moi. J’étais une personne fragile, j’avais un petit coeur fragile, et si quelqu’un essayait de le faire souffrir, je serai terriblement mauvaise avec lui !

« Tu veux m’inviter à un pique-nique romantique au bord du lac en hiver ? Baratineur ! »

Et finalement, j’avais éclaté de rire et je m’étais accroché à son bras. Je sentais qu’il changeait de sujet de conversation. Sa chérie était-elle malade ? Etait-il mariée à une puissante famille de Sang-Pur et il n’avait pas choisi sa dulcinée ? Toutes les hypothèses étaient sur la table et… je m’en fichais complètement. J’avais pris son bras, comme n’importe quelle amie aurait pu prendre son bras. Je me sentais bien avec lui, et même s’il ne voulait me mettre dans son lit, je resterai volontiers ami avec lui. Je sentais que quelque chose clochait, mon intuition féminine bien que peu fiable à plusieurs moments de ma vie s’activa à cet instant. Je le libérais, pour arrêter de le gêner plus longtemps.

« Tu les invites toutes là bas ? Dit moi, comment ça se passe. »

J’insistais pour le mettre mal à l’aise. Puis… Quand je compris que j’en avais peut être assez fait, je remplissais encore mon sac de friandise.

« Je te taquine. Je fais ça pour te tourmenter… Et ça marche plutôt bien. Je cherche des amis, pas des petits amis. Même s’ils ont le droit d’être petit hein. Je suis encore trop solitaire pour me lancer dans ce genre de truc. Y compris au bord du lac sur une couverture… En plein mois d’hiver… J’espère que t’as jamais vraiment fait ça à qui que ce soit. »

Je le regardais très sérieusement. S’il l’avait fait, elle ou il d’ailleurs, avait du se les geler sévère.

Ne s'attendant nullement à voir le paquet de bonbon voler vers lui, Zoran fut presque décontenancé alors qu'il en fit échapper quelques uns en voulant le rattraper, les faisant crier alors qu'ils roulaient sous les meubles. Bien qu'il avait fait un peu de Quidditch avec Elijah entre deux semaines d'alternance lors de ses années Mulots, il se rendait bien compte qu'il avait clairement perdu en pratique et qu'il pouvait très bien et facilement se ridiculiser devant la célèbre joueuse que Hope était.
Mais quand il se rendit compte qu'il était entrain de laisser échapper des informations erronées et qu'elle pensait qu'il était volontairement entrain de la charmer, il préféra clarifier certaines choses pour ne pas se prendre une batte dans la tête. Et les genoux d'Amy dans le ventre par la même occasion.

"Non ce n'est pas le cas mais ... attendez, vous voulez qu'on dine ensemble?" demanda-t-il soudainement alors qu'il pensait avoir mal compris. Clignant des yeux, il se demandait s'il avait bien entendu la proposition de la jeune femme derrière ou si le bonbon qu'il venait de manger n'était pas entrain de le rendre un peu naïf. "Flatteuse." rétorqua-t-il rapidement avant de se reprendre. "Qui irait faire ça sur un lac gelé, tu sais qu'on collerait littéralement sur la glace?" La question existentielle avait probablement été cerné par un brillant médicomage aux urgences mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir l'image d'un glaçon collé à la langue. Secouant une nouvelle fois la tête, Hope était entrain de l'emmener dans un terrain très pentu dont il peinait à sortir indemne. "Quand je dis on, je dis pas nous, qu'on soit d'accord."

Il soupira, presque embêter d'avoir l'impression de se justifier alors que le charme de la jeune femme était indéniable. Mais quelque part, il avait l'impression de voir Amy en plus grande, avec cette célébrité qui ne lui collait pas du tout à la peau finalement. Si les posters et la holomagie leur donnait sans cesse l'impression que les stars du Quidditch étaient intouchables, Hope véhiculait une image bien plus humaine qu'il ne l'avait pensé.

"Toi une solitaire? Tu plaisantes, tu as suivi un parfait inconnu d'une boutique à une autre." dit-il en haussant les sourcils, surprit qu'elle ait un avis aussi tranché sur elle-même. Mais peut-être était-ce parce qu'elle venait à peine d'arriver mais son bras sur le sien, il était certain qu'elle était bien plus sociable qu'elle ne le pensait. "On va dire qu'il y a bien une fille qui me trotte en tête." Et pas que dans la tête. Seulement, il était véritablement bien trop méfiant pour en parler à haute voix. Lui qui n'en avait déjà même pas parlé à son meilleur ami, ce dernier l'avait même apprit sur le tas durant l'été et ils ne s'étaient toujours pas reparlé depuis. "En fait, c'est la sœur de mon meilleur ami. Ouais je sais, c'est moins cool que prévu mais pour ma défense, j'en savais rien. Du moins, les premières fois."

Il soupira, avant d'attirer Hope vers un autre rayon, avant de la guider vers les caisses pour lui offrir ses achats.

"Pour te récompenser d'avoir délier une langue de bois. Ca contre un de tes cafés au bar, ça te va? " taquina-t-il ouvertement en lui proposant de la raccompagner à son enseigne.

Je me mis à éclater de rire quand il parla de faire ça sur la glace et de rester coller. J’imaginais tout de suite la scène et le désarroi des deux tourtereaux d’avoir fait une chose pareil. Je trouvais le comique de cette situation vraiment drôle. Mon rire ne s’arrêta pas et je me saisis du bras de Zoran pour éviter de tomber à la renverse. Mon regard se leva vers le siens et quelque chose se passa dans mon fort intérieur. Quelque chose qui stoppa mon rire et le transforma en un petit rire benet.

« Ah... »

Une fille qui lui trottait dans la tête. La sœur de son meilleur ami. Ah. C’était clairement pas Gabriel. Je savais à peu prêt qui étaient ses vrais amis, il m’en avait parlé et Zoran n’était pas dans la liste. Mon sourire resta un peu figé dans un rictus… Mon petit coeur tomba ce jour là. Oh, pas de très haut, je ne tombais pas amoureuse comme ça du jour au lendemain. Mais… C’était le petit crush et ça l’avait clairement refroidi.

« Tu peux sortir avec qui tu veux… Même si c’est la sœur de ton meilleur ami hein, elle fait ce qu’elle veut ! »

Un léger sourire était revenu. Ca allait mieux, ca n’avait été que passager. J’avais rapidement vu le bon côté des choses. M’imaginer un instant flirter avec Zoran prouvait que j’étais encore capable de ce genre d’expérience. J’étais peut être prête, qui sait ? Je lui souriais, vraiment heureuse finalement.

« Mes cafés sont pas très bon. Enfin si, depuis qu’une de mes employés, Nina m’a expliqué comment faire, ça va mieux. Mais dans mon ancienne vie, vu que j’étais une Américaine Non-Maj… Je passais au premier starbuck pour m’en prendre un. J’avais une cafetière chez moi, et je m’en suis jamais servie. C’est rigolo ca d’ailleurs. »

Je disais ça en regardant un peu ailleurs, rêveuse. Ma vie d’avant me manquait-elle ? Pas vraiment. D’un regard charmeur, je lui lâchais le bras et je lui fis un clin d’oeil cette fois-ci contrairement au départ sans arrière pensée et sans sous-entendu.

« Mais très galant, Monsieur Zoran, de s’inviter dans mon propre bar pour se faire payer un café… Tu me raconteras tout ça là bas. Et je t’en apprendrai un peu plus sur moi ! »

Allais-je lui dire que j’avais eu plusieurs histoire qui s’était mal finie ? Cette joueuse du Dakota, qui était Attrapeuse ? Ou cette journaliste Française du journal « Le Sorcier Bossu » ? Ou encore ce jeune garçon vendeur de batte, à New York qui m’avait séduit juste par sa voix suave ?

« Allez, on y va. »

Et je réglai la somme, attendant Zoran dehors avec un léger sourire. J’étais quand même déçue qu’il soit casé. Mais c’était ainsi. Les meilleurs coups étaient toujours prix !