We Were Kids Once... Ft Cléophée More

Xris regarda sa cousine s'occuper de son fils. Elle le chérissait tellement qu'elle inondait la pièce d'une chaleur presque palpable. Il admirait cette alchimie familiale qu’il ne connaissait que trop peu.
La famille Andērson n’était pas du genre à déborder d’affection ou de la démontrer de manière extravertie. Si Xris n’avait jamais manqué d’affection au sein de sa maison, il n’avait jamais réellement connu l’attention parentale.
Peut-être qu’au fond, il n’avait pas connu l’affection non plus.
En grandissant, il s’en était fait une idée qui, faute d’éléments de comparaison était devenu son quotidien.
Son « normal ».
A voir Cléo aujourd’hui, une chose était claire. Il n’avait jamais reçu d’affection, tout court.
De l’attention oui, il en avait eu. Il en avait toujours aujourd’hui. Même si d’un œil extérieur, quiconque aurait pu qualifier cela de surveillance.
Son père s’intéressait à ses performances scolaires et sportives. Après tout, Xris ne se doutait pas que la Salle des Trophées était remplie de coupes portant le nom des membres de sa famille dessus.
Sa mère était toujours heureuse de le voir revenir à la maison. Mais il n’y avait pas d’embrassades, pas d’accolades.
Ses frères et sœurs ne lui donnaient pas de bourrades amicales, ou ne se moquaient pas de lui.
Comme on le faisait dans les autres familles.

Xris but une grande gorgée de sa boisson, comme pour rincer le sentiment de tristesse qui commençait à voiler son esprit.
Jamais il ne s’était permis de penser de la sorte plus de quelques secondes.
Il avait été élevé ainsi. Telle était la réalité. Tel était son passé et son présent.

En reposant son verre, le Serpentard afficha un sourire à sa cousine.
Elle s’inquiétait pour lui.

- Il faut bien remonter le niveau de la Maison Serpentard… lâcha t-il dans un petit sourire.

Les performances scolaires de Xris étaient à la hauteur des attentes familiales. Il n’avait donc pas de soucis à se faire tant que tel serait le cas.
Il excellait dans la majorité de ses cours avec « Optimal » suivant toujours son nom.
Poudlard était devenu sa maison. Il aimait se promener au sein du Château et de ses innombrables pièces. Il affectionnait découvrir les passages secrets gardés comme de purs trésors par les élèves. L’odeur de la Salle Commune, des Cuisines ou de la Bibliothèque étaient comme de vieux amis.
Alors, quand venait la période des vacances, le dilemme était toujours le même.
Rentrer…
Ou rester…
Par devoir familial, il rentrait pour les vacances de Noël. Pas par plaisir.
Les Andērson étaient riches certes, pour autant cette période festive n’en n’était pas plus agréable.
Pas de grand sapin, ni de décorations. Pas de buffet riche en mets et couleurs.
Le tableau jurait alors affreusement avec l’ambiance diffusée dans le Château.

- Merci Cléo. Je n’hésiterai pas.

Il savait qu’il n’aurait pas besoin de trouver refuge chez elle, mais il était bon d’avoir un plan de secours au cas où les choses venaient à changer. Peut-être que cette année, il passerait ses vacances à Poudlard. Qui le remarquerait réellement ?
Cléo était enceinte et elle était radieuse. Surement Liam était ravi d’accueillir un petit frère ou une petite sœur dans la famille. C’était s’il y trouvait plus d’importance que sa boisson qu’il regardait avec pur délice.

- Félicitations… C’est un garçon ou une fille ?

Xris sourit doucement à la question de sa cousine. Sa dernière remarque le fit presque avaler de travers. Elle avait toujours été curieuse de la sorte sur ses fréquentations. Cela avait toujours fait sourire le grand blond qui, s’il n’avait rien à cacher à ce sujet, n’avait jamais eu une vie sentimentale passionnante non plus.
Le jeune homme n’avait jamais trouvé la personne idéale.  
Il n’avait jamais réellement cherché non plus, ayant toujours considéré que les relations venaient avec leur lot de complications. Tout cela représentant du temps qu’il n’était peut-être pas prêt à sacrifier en ce sens.
Et peut-être en un sens ne voulait-il pas connaître cette affection qui semblait plonger ceux qui la goutait dans une sorte de béatitude ignorante qui les rendait insensible au monde extérieur.

- Demoiselle... insista t-il. Si jamais ça arrivait un jour je te ferai signe, ne t’en fait pas.

Il lui fit un clin d’œil. Il ne se faisait pas d’idées. En voyant comment tous les membres de sa famille avaient réussi en amour, il ne doutait pas qu’il était, comme eux, voué à l’échec.