Blank Space Ft Apolline Dunn

Ce signe si distinctif d’Apolline fit rire le Serpentard. S’il y avait bien une chose qui la caractérisait, c’était ce roulement d’yeux au ciel.
Elle le faisait dès lors que quelqu’un osait la contredire. Elle n’avait pas obtenu son rôle de major de promotion en baillant aux corneilles dans la Salle Commune des Gryffondors. Apolline savait ce qu’elle voulait et qui elle était.
En cela, il admirait sa détermination. Qualité toujours mise en avant dans l’éducation de Xris.
C’était désormais à son tour de défendre sa maison qui passait parfois, aux yeux des Serpentards tout du moins, pour des saintes ni-touche. Ils se forgeaient alors une - somme toute fausse - réputation de fauteurs de troubles.
De briseurs de règles.
Xris sourit à son tour à la remarque d’Apolline.

- S’ils se font prendre, c’est donc que ce n’est pas quelque chose qu’ils maîtrisent. Il but une gorgée de son jus de citrouille. C’est donc bien un trait des Serpentards.

Voilà pourquoi le Choixpeau, qui aimait son moment de gloire lors de la Cérémonie de la Répartition, avait d’ailleurs chanté que les Serpentards étaient de « vrais roublards qui parviennent toujours à leurs fins ».
Les Gryffondors n’étaient que de piètres imitateurs de ce trait de caractère si spécifiques aux Verts et Argents.
Sinon ils n’auraient pas perdu autant de points, faute d’assez de ruse.

« De toute façon…ce n’est pas la maison qui définit un sorcier. Mais ses actes. »

Apolline avait raison sur ce point.
Beaucoup de sorciers considéraient que, parce qu’ils appartenaient à telle ou telle maison, ils se devaient d’agir de telle ou telle façon.
C’était une aberration.
Le Choixpeau était là pour desceller le potentiel des sorciers. Ce qu’ils en faisaient était une toute autre chose.

Xris marqua une pose en voyant le regard interloqué que lui lançait la préfète.
Le jeune homme n’était pas du genre et répondre par tirades.
Son côté froid et distant étant ses traits de caractères dominants, il arrivait rarement que ses réponses ne soient hésitantes ou à rallonge. Il disait ce qu’il avait à dire sans jamais en rajouter. Et il comprenait que cela puisse parfois être frustrant.
Cela ne voulait pas dire qu’il changerait pour autant.

- Ni la première, ni la dernière, j’en ai peur.

Xris trinqua avec la Gryffondor, un petit sourire aux lèvres. C’était désormais un jeu. Laisser Apolline dans le noir quant à des réponses complètes dont elle était en manque. Il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle mènerait son enquête jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait.
Elle parvenait toujours à ses fins. En cela, elle aurait elle aussi, put être répartie chez les Serpentards.

- Un nouvel épluche légume… et quelques gallions… répondit à voix basse Xris.

Il ne voulait pas que le petit elfe de maison qui se tenait non loin de là ne puisse l’entendre.
Ils avaient développé un système sans faille qui leur convenaient à tous.
L’elfe qui était en charge des cuisines et qui l’accueillait lui suggérait un objet qui pourraient les aider dans leur quotidien. S’ils ne manquaient de rien au niveau du matériel dans les cuisines, certains outils des elfes étaient parfois vieux et usés. Xris leur achetait alors ce qui se faisait de mieux dans leur demande. Et y joignait quelques gallions à partager en remerciement de leur discrétion.
Il espérait qu’Apolline garderait ce qu’elle avait vu pour elle-même. Un sang-pur dans les cuisines de Poudlard ferait vite sujet à rumeurs dans le Château.
Le Serpentard lui faisait confiance. Il espérait ne pas se tromper.

- C’est primordial ici…

Ils le savaient tous les deux. Mais ils savaient également à quel point jusqu’ici, ils avaient été incapable de mener des relations stables et sans complications. Du moins c’est ce qu’il avait compris de la vie sentimentale d’Apolline, sur laquelle il ne posa pas de questions.
Xris était un jeune homme solitaire.
Il était comme ça notamment au regard de l’éducation dure et froide qu’il avait reçu.
Il n’avait que trop rarement reçu d’affection et ne savait réellement comment gérer cette émotion.
Le Serpentard serra les dents brièvement.
Il releva finalement la tête vers la préfète.

- Bon appétit à toi aussi…

Il apprécia le calme de l’instant qu’il partageait avec Apolline, malgré le bruit ambiant de ce lieu toujours en effervescence.
Les mets servis par le petit elfe était délicieux. Comme à chaque fois.

- Je viens ici quand j’ai besoin de calme. Des fois pour étudier, ou juste pour manger en paix. Jusqu’ici personne n’a jamais remarqué mon absence aux repas, ou ils n’en font pas cas. Et ça me convient parfaitement.

Le grand blond s’était confié à Apolline naturellement. Peut-être était-ce la compagnie ou l’atmosphère conviviale qui régnait ? Ce n’était pas le genre du Serpentard de dévoiler ses habitudes et sentiments de la sorte. Mais la Gryffondor semblait curieuse de mieux le comprendre et, après les efforts qu’elle avait fournis pour l’aider dans ses recherches en Astronomie, Xris voulu répondre à ses questionnements informulés.
Il sourit légèrement.

- Et toi ? Pourquoi tu es déjà venue ici ?

Il l’avait vu dans le regard de la Gryffondor. Lorsqu’ils étaient rentrés dans l’immense Cuisine, elle n’avait pas eu l’air étonné ou surprise. Elle était déjà venue ici.

Xris toisa Apolline. Le regardait-elle sur un air de défi ? Jusqu’où était-elle prête à aller pour défendre la maison des Rouges et Or devant le Serpentard qui, dans tous les cas, ne saurait être convaincu.
Le grand blond se pencha par-dessus la table.
Il haussa un sourcil face à ce que venait de dire la Préfète qui, aimait apparemment jouer de son pouvoir.

- Je pense que les rares fois où les Serpentards ont manqué de finesse, la Préfète en Chef s’est fait un plaisir de les attendre au tournant.

En tant que Préfète en Chef, Apolline se devait d’être la plus impartiale possible.
L’entendre de se vanter d’avoir enlevé des points à un pauvre Première Année de Serpentard ne la mettait donc pas sous son meilleur jour.
Il vit le sourire taquin d’Apolline et lui afficha le même en retour.
Xris se doutait que le pouvoir qui avait été mis dans les mains de la jeune femme devait la mener à des crises existentielles.
La tentation d’enlever des points à la maison fratricide devait être parfois trop forte.
Lui-même se serait fait un plaisir de prendre sur le fait des Rouge et Or trop emprunt à des excès de zèle au détour d’un couloir, ayant dépassé leur couvre-feu, ou ayant mis leur cravate de travers.
Il comprenait et compatissait.
Pour autant il ne laisserait pas ça passer.

- Oh ne t’en fait pas, je ne te proposerai plus de prochaine fois…

Il s’était reculé dans sa chaise, légèrement bancale et avait levé les bras en l’air de quelques centimètres. Il ne voulait pas non plus attirer l’attention des travailleurs des cuisines. Si un préfet ou professeur avait choisi de débarquer en cet instant, les deux élèves se seraient trouvés dans le même bateau. Badge de Préfet ou non.
Xris afficha un petit air narquois qu’il savait avait tendance à faire fulminer Apolline.
Il croisa ensuite les bras sur son torse.

Il tourna son regard vers les elfes de maison, toujours affairés en cuisine.
A chaque fois qu’il était entré dans cette pièce, jamais il ne l’avait vu calme, sans activité. Les Elfes de Maison préparaient toujours plats et gâteaux. Entremets et soupes en tous genres.
La remarque de la jeune femme étonna légèrement Xris, qui ne fit rien transparaitre.
Il n’aimait pas parler de sa famille.
Encore moins lorsqu’il s’agissait de quelque chose qu’ils n’étaient pas censés savoir. Le grand blond attrapa son verre et bu une gorgée avant de remplir son verre ainsi que celui d’Apolline.

- Merci.

Elle avait plutôt intérêt songea l’héritier Andērson. Si c’était le cas, il pouvait dire adieu à sa scolarité.
Poudlard était devenu sa maison. Il s’y sentait libre.
Il avait trouvé ses marques, difficilement lors de sa première année certes, mais tout de même.
Il savait qu’il prenait des risques en étant ici, dans ces cuisines, en compagnie d’êtres si peu considérés par son rang. A chaque fois. Au-delà de la perte de points que cela invoquerait pour les Verts et Argent.

Ce fut au tour d’Apolline de se confier à lui.
Elle répondait certes à sa question mais de manière on ne peut plus vague. Elle le laissa dans le brouillard, délibérément.
Ce qui eut tendance à énerver le Serpentard. Lui s’était livrée à elle. Sans grande retenue.
Elle, faisait le contraire…
Qui était ce deuxième personnage du « nous » ? Trouver refuge ? De qui ? De quoi ?
La Gryffondor semblait mal à l’aise. Elle secouait la tête de manière frénétique, semblant chasser le fantôme de ce qui avait bien pu se passer cette nuit-là.
Le petit elfe choisit ce moment pour venir prendre leurs assiettes et leur apporter un plateau rempli de mignardises. Il s’excusa dans une révérence et retourna près de l’évier ou des assiettes étaient en train d’être nettoyées.

- Je n’en saurai donc pas plus… ?

Il ne s’attendait pas à une histoire détaillée, mais au moins à un semblant de morceaux de réalité.
Xris serra légèrement les dents. Lui avait donné une petite partie de qui il était dans le château.
Peut-être en avait-il espéré autant en retour de la Gryffondor.
A tort, visiblement.

A la vue de l’attitude d' @Apolline Dunn face à se remarque, Xris ne put s’empêcher de sourire légèrement. Il avait touché là où ça faisait mal. Il avait heurté un point sensible de la Gryffondor. Son Honneur.
Xris plongea son regard bleu dans celui de la jeune femme qui s’était à son tour penché par-dessus la table et soutint son regard. Elle le provoquait.
Mais il ne répondit pas.
Cela aurait, pensa au fond de lui le grand blond, un effet probablement égal, voir amplifié sur la Préfète.

Il haussa légèrement les sourcils lorsqu’elle répondit à sa remarque précédente.
Aurait-il décelé une pointe de jalousie dans ce ton si vindicatif ? Xris ne s’arrêta pas sur cette pensée. Le bras de fer verbal avait repris.

- Promis !

Il marqua une petite pause, sondant du regard la Rouge et Or, qui s’était renfrognée dans son siège. Elle n’avait pas besoin de jouer la Préfète en Chef devant lui. Il savait qu’elle tenait à son insigne. Et lui tenait à ses moments de calme. Il espérait donc qu’elle respecterait un minimum la confidence qu’il lui avait fait et qu’elle ne visiterait pas sans cesse les cuisines, afin de lui ôter des points de ça et de là.

- Libre à toi d’oublier ce lieu dans tes rondes de Préfète en Chef…

Il se saisit de sa fourchette et entama le morceau de gâteau au chocolat que le petit elfe avait déposa juste à côté de lui. Ces petits êtres avaient gagné tout son respect en réalisant des chefs d’œuvres culinaires chaque jour qu’il vivait dans ce Château.

Puis, un silence tomba sur la pièce. Le premier entre les deux élèves depuis qu’Apolline était entrée dans la bibliothèque, quelques heures auparavant. Xris poussa un soupire imperceptible et reposa sa fourchette dans son assiette.
L’évocation de sa famille le mettait toujours d’une humeur instable. Mais ce soir, il avait fait l’effort de ne pas étoffer le sujet afin de conserver cette ambiance chaleureuse et complice qui régnait entre Apolline et Xris ce soir.
Alors, pourquoi ce malaise soudain ?
Xris fronça les sourcils, légèrement circonspect. Il ne put s’empêcher d’hausser les sourcils en entendant la Gryffondor étaler au grand jour sa passion soudainement retrouvée pour le jus de citrouille et les… patacitrouilles…

Le Serpentard ne rentrerait pas dans son jeu. Elle essayait de divaguer du sujet initial. Et, assez étonnement, en faisait un travail assez médiocre. Enfin un sujet sur lequel l’héritière Dunn bloquait.
Xris voyait à la mine de la jeune femme sa bataille intérieure. Elle voulait probablement lui dire, mais ne pouvait pas.
Ou était-ce juste une façade ?
Il ne pouvait lui en vouloir de garder son jardin secret.
Il ferait de même.
Même s’il s’était ouvert à elle. Ils étaient amis et elle ne lui devait rien.

Il fit un léger signe de la main, le poignet toujours posé sur la table.
Elle n’avait pas à se justifier.

« A moins que tu ne fasses partie des Aurors ou de la Brigade de Police Magique. »

Xris se pencha à nouveau au-dessus de la table, un léger sourire aux lèvres. Il n’était qu’à quelques centimètres de la Gryffondors et lui chuchota.

- Pas encore. Le jour où ce sera le cas, je te ferai tout avouer.

Elle posa sa main sur le poignet du Serpentard, comme l’on calmerait un enfant qui n’a pas eu ce qu’il souhaitait.
Le grand blond n’était pas du genre à bloquer sur un sujet et à en faire une histoire démesurément dramatique. C’était plutôt la spécialité de @Michel-Ange Grimm.
Xris afficha un léger sourire à la jeune femme. Il respectait sa décision et était passé à autre chose.

- Tu ne m’as jamais dit ce que tu voulais faire après Poudlard ?

Le sujet s’était toujours concentré autour des études au Château. Mais Xris ne savait pas réellement à quoi aspiré la major de promotion. Autant de travail devait cacher des grandes ambitions. Et Apolline Dunn était, sans aucun doute, capable de les réaliser.

La part de gâteau n’était plus que l’ombre de ce qu’elle était il y a seulement quelques secondes de cela. Apolline semblait penser que s’en alourdir l’estomac ferait, en quelque sorte, lever le poids de la conversation.
Il était difficile pour le Serpentard d’être soi-même à cent pour cent avec les autres.
Son histoire familiale, son caractère et son manque de sociabilité étaient tout autant des barrières qu’il avait dressées pour garder pour lui les choses qu’il ne voulait pas dévoiler à autrui.
Parce qu’il ne pouvait pas.
Même s’il l’avait voulu.

Instinctivement Xris frotta la cicatrice sur sa main. Elle avait toujours été avec lui, depuis sa plus tendre enfance.
Il était difficile d’imaginer pourquoi une famille aussi puissante que celle des Andērson n’était pas parvenue à la faire effacer totalement.
Lui, n’en gardait aucun souvenir de cet accident.
Une mauvaise chute en vélo lui avait-on dit… Peut-être le choc avait-il été assez violent pour créer un trouble de la mémoire ?
Ou…

Le Serpentard observa la mine satisfaite d’Apolline, qui semblait se délecter de ce repas si bien cuisiné. Elle accepta son offre et Xris ne put s’empêcher de lui offrir un large sourire. Il était difficile de faire flancher la Gryffondor. Encore plus du fait de son rôle de Préfète, en Chef qui plus est.

Lorsqu’il lui annonça qu’il son ambition, brièvement, la jeune femme lui offrit un sourire amusé. Il haussa un sourcil, mais avant qu’il n’ait pu répliquer, Apolline répondit à sa question.
Il s’adossa de nouveau à sa chaise, le recul lui permettant d’observer la Préfète qui entamait un monologue à l’autre bout de la petite table en bois.
Il acquiesçait aux dires de la Gryffondor, ne la quittant pas du regard. Elle était passionnée par le sujet et Xris ne voulait surtout pas l’interrompre.

- Je te vois bien là-dedans… finit-il enfin par dire. Et peu importe ce que tu entreprends, tu y arriveras haut la main.

Le grand blond finit son verre de jus de citrouille. Cela lui permis de réfléchir à la question que venait de lui poser Apolline, sans trop laisser transparaitre son incertitude sur le sujet.

- Je pense à la Sécurité Magique… même si tu n’as pas l’air d’y croire. Souffla-t-il dans un léger sourire. Tu ne serais pas la seule.

Il parlait du sourire amusé et du regard étonné que lui avait affiché Apolline lorsqu’il lui avait confié qu’un jour, s’il devenait Auror, il lui ferait tout avouer.
Par la deuxième partie de sa réponse, il sous-entendait que sa famille n’était pas persuadée qu’il s’agissait du chemin le plus approprié pour un descendant Andērson.
Aucun des membres de sa famille n’était devenu Auror et, selon les dires de son père, Xris n’y ferait pas exception. Les membres de la sécurité magique représentaient pour lui une catégorie de sorciers « vendus et sans âmes, que le Ministère avait à sa botte ».
Pour le chef de famille, entendre son plus jeune fils parler de la sorte représentait une aberration.
Il n’avait plus jamais évoqué le sujet.
Xris n’était qu’en deuxième année. Mais croiser le chemin de sorcier comme Apolline qui savaient probablement ce qu’ils voulaient faire plus tard depuis que le Choixpeau avait touché leur tête, le remplissait de doute.
Il évitait donc de penser trop souvent à ça.
Il avait encore le temps de prendre une décision.
Qu’elle le fasse limoger de sa famille, ou qu’elle le maintienne dans les bonnes grâces.

Quelque part dans le château, une horloge sonna. Douze coups.
Xris regarda Apolline d’un air surpris.

- On devrait peut-être rentrer Madame la Préfète ?

S’ils avaient déjà dépassé de loin le couvre-feu ce soir, Xris ne voulait pas imposer à Apolline de passer plus de temps en sa compagnie qu’elle ne l’avait déjà fait.
Sans son aide ce soir, le jeune homme serait resté debout toute la nuit à chercher des réponses.
Et, même s’il ne souhaitait pas vraiment que ce moment de complicité ne prenne fin, il ne voulait pas même la préfète dans un embarras plus grand que nécessaire.
Pour autant, il ne se leva pas tout de suite, trahissant le contraste flagrant entre ce qu’il disait et ce qu’il voulait.

Xris regarda Apolline régir avec un large sourire et des yeux écarquillés.
Il ne sourit que très légèrement face à sa réponse. Même si elle considérait la chose comme relativement amusante, lui vivait cela comme un réel fardeau. Certes, la maison ne définissait pas l’avenir d’un sorcier, mais sa famille, ses traditions et un goût prononcé pour les alliances douteuses, si.
Chez les Andērson, depuis des générations, chaque sorcier ayant suivi une scolarité à Poudlard, avait été réparti à Serpentard.
Aucun d’entre eux n’était entré au ministère.
Aucun d’entre eux n’agissait pour la sécurité d’autrui.
Au contraire.

Xris secoua légèrement la tête, jouant avec son verre désormais vide.
Il se força à retrouver une mine enjouée et un ton léger.

- Je te laisserai expliquer ça à mon père un jour…

Il serait ravi de lui démontrer les nombreuses raisons pour lesquelles il aurait considéré qu’elle avait tort.
Sur tellement de niveaux.

Lorsque l’horloge acheva son décompte d’heure, Apolline se leva et invita Xris à faire de même.
Le Serpentard ne put s’empêcher de sourire à cette réaction si vive. Apolline était une vraie Gryffondor dans l’âme.
Et son attitude mettait à mal sa défense contre ce trait de caractère qu’elle avait évoqué au début du repas.
Le grand blond suivit la jeune femme hors des cuisines, adressant un clin d’œil au petit elfe qui se tenait non loin d’eux et qui les suivait du regard. Il hôcha la tête en signe de respect et retourna s’affairer en cuisine.

Xris ferma la porte derrière lui, mettant un terme à ce moment de complicité partagé et prolongé.
Il écouta la jeune femme et ne put s’empêcher de sourire à ses paroles.

- Moi aussi j’aurais préféré rester là avec toi… souffla-t-il à la Gryffondor. Mais il est tard, et la préfète en chef ne rigole pas avec ça…

Il lui adressa un sourire taquin et commença à marcher vers sa Salle Commune. Maintenant qu’ils n’étaient plus à l’abris des Cuisines, rien ne servait de trop trainer.
Le trajet ne dura qu’un court moment durant lequel les bruits de leur pas vinrent se répercuter sur le sol du château.
Ils arrivèrent devant la porte de la Salle Commune des Verts et Argents.

- Encore merci pour tout Apolline. Pour la bibliothèque et… tout le reste.

Il n’était pas du genre à déblatérer de longues tirades, ni à étaler ses sentiments dans des métaphores soporifiques.
Apolline l’avait compris désormais, même si elle avait parfois du mal avec ça.
Il posa sa main sur l’épaule de la jeune femme et se pencha doucement vers elle, venant déposer un léger baiser sur la joue de la Rouge et Or. Il lui sourit doucement et poussa la porte de la Salle Commune, avant de s’y engouffrer et d’y disparaitre pour la nuit.
Le lendemain, il pourrait rendre avec assurance un parchemin irréprochable sur le sujet d’Astronomie.
Ce soir, il en était venu à enfin apprécier ce cours.