Dent pour dent. [One Shot]

15 octobre 2022
TW : Assassinat

Rentrant à pas de Loup dans cette demeure de Pré-Au-Lard, j’avançais ma baguette tendue dans une main et ma dague dans l’autre. Sur la porte de la demeure, on pouvait lire « LOUPS CACHES = LOUPS MORTS » en lettres de feu. J’avais reçu une alerte au Marché au Troll sur la famille Gareth  qui venait de se faire attaquer. A pas feutré donc, j’avançais et surtout à visage découvert. Ca ne voulait dire qu’une chose : si je trouvais un chasseur et qu’il voyait mon visage, il allait mourir.
Arrivé dans le salon, le spectacle était déroutant. Mon flair de Loup ne m’avait pas menti, c’était bien la Mort que j’avais senti. Livides et blafards, un homme et une femme était étendu sur le sol. A leur côté, un enfant qui ne devait pas avoir plus de huit ans était en train de pleurer.
Figé, j’observais la scène, me rendant compte immédiatement que j’avais vécu exactement la même histoire il y a des années. Il se tourna, et, se figea terrorisé. Je m’agenouillais.

« N’ai crainte, je ne te veux aucun mal. Viens, petit, ne restons pas ici. »

Je sentais qu’il avait lui aussi le gêne. Et il dut le sentir, car son instinct le laissa venir vers moi et il me serra très fort dans ses bras. Avec tendresse, je passais ma main dans ses cheveux et je sortais de la maison qui avait été mise en ruine, le visage déterminée d’une vengeance qui allait faire mal.
J’avais mis toute la nuit à retrouver leur piste. J’avais déposé le garçon au Refuge et j’étais immédiatement revenu. Cette fois-ci j’avais pris soin de mettre ma grande capuche qui me couvrait l’intégralité du visage dans une bure qui pouvait me faire passer pour la mort en personne. Car pour ces deux chasseurs, qui étaient en train de sortir de la Tête de Sanglier et qui buvaient à leurs victoires, c’est ce que j’allais être.
Sans prévenir, et dans un mouvement secs, je transplanais entre les deux. Avec mes deux dagues, je leur tranchais la gorge sans cérémonie. Les deux s’effondrèrent sous mes pas et je me penchais pour qu’ils puissent voir me visage avant de mourir dans un sourire mauvais.

« Vous devriez savoir que les Loups vivent en Meute, mes agneaux. Quand l’un d’eux est attaqué, il faut s’attendre à une riposte… C’est la différence avec vous, les humains... »

J’avais essuyé mes dagues sur leurs robes. J’allais repartir avant que d’autres clients ne sorte quand je me rendis compte qu’un jeune homme se dressait devant moi, baguette en main. Je me retournais lentement, faisant disparaître mes dagues.

« Donnez moi votre baguette, immédiatement ! »

Il avait la voix autoritaire. Comme un petit prince. Un léger sourire mauvais passa alors sur mes lèvres. Je ne pouvais pas mieux tomber en guise de vengeance. Ulysse Dunn. Le fils du Ministre de la Magie en personne.

« Tu es très courageux mon garçon. »

Je m’étais tourné vers lui, les bras toujours en l’air mais je n’avais pas donné ma baguette pour autant.

« Donnez moi votre baguette, ou je vous élimine. Je sais très bien ce que vous êtes. J’ai compris. »

Je tournais la tête, observant les deux cadavres des deux chasseurs derrière moi. Ils devaient les connaître et il avait du faire le rapprochement. Souriant toujours, j’avançais vers lui.

« Allons, si tu voulais vraiment m’éliminer, cher Ulysse, il fallait le faire dés le départ... »

« Stupéfix ! »

J’avais placé mes dagues qui étaient réapparut en croix devant moi. L’alliage ancien me protégea du maléfice et le dévia. Dans un mouvement sec, je lui tranchais une partie du bras, celui tenant sa baguette. Evidemment, il s’était mis à hurler.

« Bientôt, ton père te rejoindra. Bon voyage. Avada Kedavra. »

Sans cérémonie, je lui lançais un sortilège de Mort en pleine poitrine. Il s’effondra comme une poupée de chiffon et cessa de hurler. Je sortis alors de ma poche un vieux parchemin avec le symbole de la Meute. Lui déposant sur la poitrine, j’entendis les portes de la Tête de Sanglier s’ouvrir pour voir d’où venait ce vacarme matinale. Sans me retourner pour pas que l’on ne me reconnaisse, je transplanais.