Bittersweet (Iris)

INFOS FICHE DE PERSO

Bittersweet

ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

Si elle s'était levée le cœur serré ce matin là, à l'idée de quitter Poudlard pendant une quinzaine de jours et surtout de n'avoir plus du tout d'occasion de revoir Sean le fuir au détour d'un couloir, Yeleen avait passée la journée la plus chargée depuis sa rentrée en sixième année et pour cause, elle avait débuté par un rendez vous au Magenmagot avec le président lui même avant d'enchainer sa première journée à la brigade de la police magique en compagnie de @Marleen MacGregor.

Et le moins qu'on puisse dire, c'était que la section était dignement orchestrée par la capitaine qui s'assurait que les bases de la défense et de l'attaque soient bien acquises avant d'envoyé un étudiant sur le terrain en compagnie des autres Brigadiers de la section. Mais cette journée avait au moins eu le mérite de mettre ses peines de coeur au loin qui lui revinrent à la minute où elle posa ses pieds dans Londres Magiques alors que le soleil commençait à se coucher. Elle avait rêvé de pouvoir partager ce moment là avec Sean, même au détour d'un simple diner dans le restaurant que Nyéléni lui avait fait découvrir à leur première rencontre et machinalement, les pas de la Serdaigle, encore en uniforme, la guidèrent jusque devant la vitrine. Si elle avait toujours eu la tête sur les épaules sans vivre de rêves impossibles, il lui semblait que l'avenir commençait à lui échapper du bout des doigts, sans pouvoir parler, ni écrire à celui avec qui elle avait envisagé des instants futurs.

Ce fut dans un soupire qu'elle rentra dans le restaurant, succombant au plaisir d'offrir avant d'en sortir, l'esprit un peu plus léger. Ce n'était pas grand chose, mais elle ne venait jamais chez Nyéléni les mains vides et loin de s'accommoder d'artifices, elle avait préféré prendre la même boisson que la jeune femme avait prise lors de leur déjeuné l'année dernière, n'étant pas du tout certaine que la malienne ait ce type de boisson dans son armoire. Et ce fut sans avoir besoin de transplaner qu'elle arriva devant le petit fleuriste au dessus duquel la jeune femme vivait, Gemma lui ouvrant la porte avec un grand sourire.

"Mmh, quelle belle attention de votre part pour votre mère." glissa-t-elle en regardant par dessus le sachet kraft ouvert.

Les bras chargés, Yeleen ne put que lui adresser un léger sourire en coin pour la remercier sans pouvoir signer ni lui répondre à sa guise. La nuit était tombée depuis quelques minutes déjà et elle ne souhaitait être en retard pour sa première nuit chez Nyéléni qui avait si gentiment acceptée qu'elle puisse venir dormir chez elle le temps de l'alternance. Longeant les escaliers qu'elle n'avait pas arpentée depuis le début de l'été, elle repensa à l'ami qui leur avait offert une glace à leur dernier diner et espérait qu'il (@Nero MacGregor) allait bien. Les grandes vacances avaient été mouvementés de toute part et elle lui avait confié avoir eu que très peu de nouvelles.

Arrivée devant la porte, la Serdaigle toqua rapidement avant de remarquer ces chaussures salies par la pluie battante qu'elle avait eu en mission. Se dépêchant alors de les enlever à l'entrée, elle entendit la porte s'ouvrir et accorda un sourire bien plus chaleureux, malgré la fatigue, à Nyéléni.

"Bonsoir ! Je n'ai pris que des boissons, loin de moi l'envie de comparer vos plats à ceux du restaurant en contre bas." signa-t-elle poliement et doucement en tentant de ne pas renverser les bouteilles au passage.

Sortilège de traduction en cours

Bittersweet

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3 octobre 2022

« Oh mais c'est adorable, il ne fallait pas. Ca accompagnera parfaitement le Kuku Paka que j'ai préparé pour ce soir. Viens donc, entre. Ne t'embête pas avec les chaussures. Entre. », comme toujours Nyéléni l'accueillait de toute sa chaleur. Dans l'appartement, presque évidemment, flottait une odeur alléchante d'épices et de céréales. Elle savait que @Marleen MacGregor ne ménageait pas ses étudiants (et elle avait bien raison de le faire), Nyéléni n'aurait rien trouvé à y redire, mais elle avait toujours une petite pointe au coeur à retrouver Yeleen les traits tirés par la fatigue ou la tristesse, comme un peu trop souvent dernièrement, du moins dans ses mots et malgré tous les efforts de retenue de la jeune femme. Cela ne pouvait pas échapper à l’œil attentif d'une non mère comme le formulait si bien Gemma, la propriétaire. « Je pourrais t'emmener au restaurant un de ces soirs. Quand tu en auras marre de ma cuisine. », cela finirait bien par arriver, même si elle faisait au mieux pour se renouveler à chaque fois. Nyéléni eut un sourire accueillant. Elle savait déjà qu'elle s'habituerait vite à cette présence, elle qui vivait pourtant seule depuis quelques années déjà. Quelque chose lui disait que ces quinze jours allaient s'envoler beaucoup trop vite. « Et quand tu auras un peu pris le rythme... Tu as l'air sur les rotules n'musomanin¹. Pause tes affaires et va te prendre une bonne douche chaude. Je m'occupe de tout. »

La porte de la salle de bain obéit à son injonction silencieuse en s'entrouvrant légèrement. On pouvait déjà devinait qu'il faisait chaud dans la petite pièce, comme si quelqu'un avait fait en sorte que tout soit prêt juste pour l'heure dite. Une moelleuse serviette attendait sur la chaise de courtoisie, soigneusement enchantée pour rester bien chaude et c'était sans doute la moindre des attentions qui attendaient Yeleen dans cette minuscule salle d'eau. Dans la cuisine tout aussi minuscule, Nyéléni rinçait consciencieusement ses mains mais l'odeur du citron vert la poursuivait. Elle n'avait pas préparé n'importe quelle recette évidemment. Son choix s'était porté sur des ingrédients qui apporteraient vitamines et énergie.

« Allez, va. Tu auras bien d'autres occasions de mettre la main à la pâte. »

C'est à dire qu'elle commençait à la connaître Yeleen...

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^{1 Ma fille}

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ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

Iris tout comme Nyéléni, avait ce pouvoir étrange mais réconfortant de pouvoir adoucir n'importe quelle journée par un sourire, l'odeur un de ses somptueux cafés ou même avec le délicieux parfum d'un repas préparé avec amour dans une marmite aussi vieille que le monde. Ne souhaitant nullement salir l'appartement avec ces chaussures, elle rentra en chaussette malgré les recommandations de la jeune femme, déposant la boisson sur le comptoir de la cuisine dans laquelle elle était déjà entrain de s'affairer.

"Aucun restaurant ne vaut cette odeur de maison."

Bien qu'elle n'était pas venue très souvent dans l'appartement cosy de la jeune femme, elle l'avait toujours trouvé chaleureux et accueillant, comme lorsqu'elle était entrain pour la première fois à Poudlard. C'était un lieu qui inspirait confiance, autant par les meubles sobres mais bien pensés pour les lieux que par la présence rassurante de Nyéléni qui lui donnait l'impression d'avoir une seconde maison. Elle comprenait à quel point Nero se régalait en ces lieux et bien que ces signes furent légèrement imprécis dans la volonté de lui glisser un compliment, Yeleen lui adressa un léger sourire en coin avant de mettre l'uniforme de la brigade sur le porte manteau.

Sans avoir la moindre idée de ce qu'était un Kuku Paka, elle nota le parfum du lait de coco mélangé à d'autres épices dont seul Nyéléni semblait avoir le secret. Finir une telle journée sur une note aussi réconfortante lui montra la chance qu'elle avait eu de pouvoir croiser son chemin il y a à peine un an. Observant la jeune femme alors qu'elle lui montrait clairement qu'il était temps qu'elle prenne une douche, Yeleen retroussa légèrement son nez, se demandant si elle sentait aussi mauvais. Cependant, les mots qu'elle lui adressa de vive voix, la qualifiant comme sa propre fille en Bambara, la réchauffa plus qu'elle n'aurait cru, l'ayant déjà lu dans les lettres qu'elle lui avait envoyé durant l'été. S'arrêtant dans ces gestes, Yeleen sentit son nez la piquer, voyant là l'image d'une famille réunie et soudée à toute épreuve. Elle n'avait jamais pensé connaître cela un jour, pas même chez les Dunn malgré la gentillesse de sa tante Love et sa cousine Apo. C'était différent et incomparable également.

"Je prendrais ma douche là bas la prochaine fois alors." maugréa-t-elle, ayant espérer malgré tout pouvoir l'aider aux fourneaux. S'éclipsant malgré elle dans la salle de bain accompagnée de quelques affaires rétrécit dans sa poche pour l'occasion, elle ne mit pas longtemps à se présenter sous le nez de Nyéléni, parfaitement propre et des cheveux bouclés au possible. "Mais je suis certaine que je peux au moins préparer la table?" demanda-t-elle poliement, se demandant si elle mangeait sur la table basse ou sur le comptoir pour l'occasion.

Les soirées allaient défiler tellement vite qu'elle espérait que la jeune femme ne se fatigue pas ainsi tous les soirs à cuisiner pour elle. Même si Yeleen était loin de rivaliser coté cuisine, ayant à peine appris à faire de bons gratins chez Betty, elle aurait aimé pouvoir régaler la jeune femme sans avoir la case "restaurant" en option au cas où elle se planterait.

"Demain c'est moi qui régale alors. Je finirais certainement un peu plus tôt qu'aujourd'hui, j'ai eu un rendez-vous en matinée qui a décalé mes horaires exceptionnellement." Signant vaguement sans encore oser rentrer dans les détails de l'entrevue qu'elle avait eu en matinée, Yeleen chercha un verre pour servir la jeune femme qui devait elle-même avoir fini sa journée à l'IDEM. Il était simplement hors de question qu'elle soit une charge en venant ici durant les quelques jours, préférant encore pouvoir soulager la jeune femme de quelques tâches et d'être une bien meilleure compagnie. "Comment était votre journée?"

Sortilège de traduction en cours

Toujours aussi bien élevée et gentille, Yeleen était un petit bijou aux yeux d'Iris, quand bien même elle n'était dans le sang que sa nièce. Elle ne s'était permis aucun commentaire sur ce qu'il s'était passé avec @Sean Clearwater . Pourtant, à un moment, elle avait bien espéré qu'il lui ferait quitter le dangereux nom des Sô pour celui plus doux qui était le sien. Si elle n'avait rien dit c'était surtout pour le pas faire germer les graines de l'amertume. Nyéléni avait toujours une idée assez amère des relations entre les hommes et les femmes. Elle ne comprenait pas toujours ce qui poussait les hommes à se conduire de telle ou telle manière mais ce qu'elle savait au fond d'elle, c'était que c'était presque toujours au désavantage des femmes. Du moins dans le mariage. Aussi, avait-elle préféré réserver pour elle ce genre de considérations pessimistes. Yeleen n'avait guère besoin qu'on ajoute à son malheur de sombres perspectives qui auraient pu sous entendre que l'idée même de l'amour était une sottise. Et puis, pour le peu de sagesse que la malienne voulait bien glisser là-dedans, elle convenait tout de même que c'était une manière de penser d'un autre temps, d'un autre continent. Que peut-être ici, l'amour conjugal, même l'amour romantique, avait un meilleur terreau que dans la poussière rouge de son pays natal.

Quoiqu'il en soit, il y avait un amour qu'elle pensait véritablement indéfectible. C'était précisément celui qui lui faisait pousser un sourire alors que Yeleen repoussait toute comparaison entre la cuisine maison et celle du restaurant que Nyéléni suggérait de tenter un peu plus tard.

Soucieuse de la laisser se délasser un peu avant de passer à table, la cuisinière invita son hôte à aller se détendre sous la douche, mais l'aspect bien être de cette proposition ne fut vraisemblablement pas celui que Yeleen retint.

« Loin de moi l'idée d'imposer quoi que ce soit mais je doute que les douches de services de la BPM invitent les agents à prendre un moment de détente...», elle lui accorda un regard sceptique appuyé, comme Yeleen ressortait de sa douche expresse. Nyéléni hochait la tête à la négative, un peu à la manière dont Nana Sô le faisait à l'époque. Cela n'empêcha pas Yeleen de chercher à se rendre utile et Nyéléni finit par la laisser faire de peur qu'elle ne finisse par se sentir mal à l'aise.

C'était sans doute à cela que ressemblerait leur routine des quinze prochains jours.

« C'est plutôt calme en ce moment à l'IDEM. Il faut dire que les briseurs de sorts sont tous très occupés à préparer leurs prochaines expéditions. Irvin a tout de même trouvé le moyen de venir me faire perdre un peu de mon temps mais rien bien méchant. Parfois je me demande juste s'il n'a pas simplement besoin de quelqu'un à qui parler... »

Elle imaginait de là @Nero MacGregor ou @Jameson Clearwater en faire une jaunisse. Eux n'auraient jamais pu entendre une chose pareille. Il était vrai que Vorpe avait tout pour ne pas plaire. Du moins, pour ne pas lui plaire à elle. Mais quand il n'essayait pas de l'inviter à sortir ou à admettre des sentiments qu'elle n'avait pas, il n'était pas si insupportable. Elle eut tout de même une pensée pour ce fameux soir où elle s'était retrouvée à tenir la jambe à un charmant inconnu ( @Ima Soninké ) juste pour s'éviter d'avoir à passer deux minutes de plus avec lui. Il lui arrivait parfois de ralentir le pas en passant devant ce café... on ne savait jamais...

« Je me demande bien qui a pu se montrer si peu compréhensif qu'il t'aie donné rendez-vous le tout premier jour de ton stage ? J'imagine que tu n'avais pas possibilité de reporter... Les gens savent bien que la première impression est toujours importante tout de même. », releva-t-elle finalement, un brin agacée pour Yeleen, après avoir contribué à ce petit jeu auquel elle n'était pas habituée et qui consistait à se raconter leur journée respective.

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Bittersweet

ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

Elle eut un sourire à la remarque de la jeune femme concernant les salles d'eau du ministère de la magie. Bien entretenue pour les employés, elle y avait maigrement jeter un coup d'œil avant de déguerpir par envie de rentrer chez Nyéléni pour la rejoindre plus tôt. Et vu les salles mixtes qui ont été créé pour un gain de place, il était évident que Yeleen n'aurait clairement pas eu l'intimité demandée pour se décrasser correctement.

Ravie de l'entendre parler de sa journée à l'IDEM, son imagination vogua un moment vers l'Institut où travaillait la jeune femme, loin d'être une simple secrétaire restant à l'accueil, Iris endossait bien plus qu'il n'était possible à ses yeux. Entre les différents galas que pouvait organiser la famille MacGregor pour glorifier les recherches et les explorations et les divers événements où ils étaient conviés, Iris faisait toujours parti de ceux qui planifiaient minutieusement tout en veillant à ce que chaque imprévus soit contré de la meilleure façon possible. Pourtant, l'ombre d'Irvin Vorpe revenait très souvent sur le tapis et Yeleen se demanda un jour comment elle réagirait le jour où elle rencontrerait ce curieux personnage qui ne cessait de vouloir hanter quelques conversations d'Iris à chaque fois qu'elle parlait de son travail. Était-il si mauvais? Ou était-il simplement en manque de compagnie jusqu'à devenir gauche comme elle le disait?

"Tant qu'il ne vous empêche pas de faire votre travail et que ça ne dépasse pas le seuil du harcèlement ... je suppose qu'il a des limites?" demanda-t-elle pour la première fois, sans la présence de Nero pour poser une question peut-être plus personnelle sur le moment.

L'ami de Nyéléni semblait également dépeindre un sacré portrait de ce personnage et elle se demandait très sincèrement si Iris évoluait dans un environnement sain lorsqu'Irvin Vorpe était dans les parages. Elle se doutait bien qu'ils étaient loin d'être les seuls à partager le même avis et malgré le fait que la jeune femme puisse déjà très efficacement se protéger, Yeleen ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Mais lorsque la jeune femme préféra reporter son attention sur la personne responsable d'un entretien bien très tôt le matin, elle ne put s'empêcher de reposer son verre vide à table, lui tournant légèrement le dos en posant assiette et couvert sur le comptoir de la cuisine. Elle avait tenue la journée sans envoyer le moindre courrier à la jeune femme à partir du moment où elle avait quitté les bureaux d'@Ima Soninké malgré une conversation tournée sur les Sô et une affiliation qu'il avait clairement énoncé. Le président du Magenmagot l'avait personnellement convoqué, ce qui n'était pas un simple détail en soi et si elle avait pensé que le soucis viendrait du fait qu'elle quittait le monde des de Clare, il s'était avéré qu'il s'inquiétait plus du fait qu'elle ait rejoint ceux des Sô.

Mais le fait le plus intéressant et certainement le plus inquiétant était le fait que le président surveillait la présence des Sô dans le territoire et qu'indirectement, dans l'esprit de Yeleen, il cherchait probablement la trace de Nyéléni.

""Au contraire, il était exceptionnellement attentionné." commença-t-elle sans penser à le nommer dans l'immédiat. Quelques jours après s'être enfermés dans ces propres sentiments, elle s'était bien rendue compte que l'intérêt soudain que lui avait porté le Président du Magenmagot, au delà de la per qu'avait suscité son intérêt pour les Sô, lui avait donné l'impression de pouvoir se reposer sur quelqu'un. Sans Sean, ni d'Adil pour souffler et penser à autre chose, elle s'était rendu immédiatement dans les bureaux de la brigade pour ne pas trembler sur le chemin, l'impression d'avoir été soudainement mis sous les feux d'une attention qu'elle n'avait jamais souhaité. Loin de digérer encore la soudaine rupture, Ima Soninké lui avait apporté un brin de réconfort sans le vouloir, sans le savoir. ""C'était un rendez-vous programmé d'avance durant les vacances d'été, je n'ai pas pu m'y soustraire, surtout à la vue du sceau du Magenmagot." expliqua-t-elle simplement

Devait-elle par extension, inquiéter Nyéléni pour un nom de famille qu'elle avait pris en dépit de ses non-recommandations? C'était peut-être même la raison pour laquelle Nyéléni lui avait déconseillé de prendre ce nom? Devait-elle relancer le débat et faire naitre une panique démesurée? Peut-être que les Soninké avaient un lien pacifiste avec les Sô. En un an en Grande Bretagne, elle devait savoir qui était le président du Magenmagot?

"Vous saviez qu'il y avait une communauté Malienne dans les parages?" demanda-t-elle soudainement, ne sachant pas encore comment aborder le sujet. Nyéléni devait le savoir, cela ne pouvait en être autrement. Yeleen ne cachait nullement la vérité à ses amis, encore moins à sa famille alors il n'y avait pas de raisons de commencer maintenant. "Le Président du tribunal ... c'est un Soninké. Il m'a avoué connaître la famille Sô, il parlait d'une ancienne alliance."

Se triturant les mains à chaque phrase, elle avait conscience que ses phrases devaient être hachées, fort heureusement le sortilège de traduction tenait encore bon.

"Je n'ai rien dit. Je n'aurais su quoi dire d'ailleurs mais ... vous le saviez?"

Sortilège de traduction en cours

Le cas Vorpe était effectivement à part, du moins elle l'espérait, dans le petit monde resserré de l'IDEM. Iris éclata de rire à la question de Yeleen. Elle n'avait aucun mal à voir là-dedans quel genre d'inquiétude la jeune femme pouvait nourrir.

« Irvin Vorpe n'a de limites que celles qu'on ose lui poser. Mais moi je n'ai pas de problème avec ça. Et puis j'ai trop de travail pour m'occuper en plus de ses petites affaires. Il a une secrétaire personnelle qui fait très bien le job, mais c'est plus fort que lui. »

Écartant le sujet Vorpe, elles en revinrent à parler du contre-temps de Yeleen. Apparemment ce il lui avait fait fort impression. Nyéléni ne put s'empêcher de sourire. Elle se demandait bien ce qui pouvait mériter la mention exceptionnellement attentionné. Une mention qu'elle aurait pu en fait coller sur la veste de son ami @Nero MacGregor même s'il était loin de produire ce genre de réaction chez les gens. Sans doute le côté ours mal léché faisait-il passer inaperçue cette qualité chez lui, sans parler de ses méthodes... Ce n'est que lorsque Yeleen mentionna le Magenmagot que Nyéléni se tendit légèrement. Qu'avait-elle était faire au Magenmagot ? Peut-être quelque chose en lien avec ses études ou les De Clare.

Réservant ses inquiétudes pour elle, elle la laissa poursuivre, soupçonneuse.

« Les Maliens ne tiennent pas en place. Je parierai qu'il y a des communautés maliennes partout mais oui, je le savais bien sûr. », répondit-elle, reposant le plat qu'elle venait de sortir du four, de plus en plus inquiète de la tournure que prenait cette conversation.

Le Magenmagot. Le Mali. Nyéléni ne voyait pas comment ces deux choses-là pouvaient se rencontrer dans une même journée sans qu'il n'y ait anguille sous roche. Elle ne dit pourtant rien, préférant ne pas revenir sur tous les efforts qu'elle déployait au quotidien pour ne rien avoir à faire avec la communauté de maliens de Londres (ou d'où que ce soit d'ailleurs). Yeleen poursuivit donc, son sortilège traduisant parfaitement bien pour mais à regarder la jeune femme signer, on pouvait dire qu'une partie du sous-texte ne passait pas la traduction. Nyéléni n'était pas assez experte en langue des signes pour pouvoir en pointer toutes les subtilités. Mais elle voyait bien que Yeleen semblait tourner autour du pot - plutôt d'une boîte de Pandore du point de vue de l'aînée.

« Un Soninké. », répéta la fille de Mawdo Sô d'une voix un peu étranglée, « Un Soninké d'origine ou tu veux dire qu'il s'appelle Soninké ? », dans les deux cas, ça ne lui plaisait guère. Les seules Soninké auxquelles elle avait eu affaire avaient ruiné dix années de sa vie en moins d'une heure de temps et son corps en portait encore des marques sévères. Le genre qu'on ne pouvait pas montrer sans susciter un mouvement de recul et une avalanche de questions. « Et quel genre d'alliance ? Qui connaissait-il ? »

Cette succession de questions brèves ne ressemblait guère à la Nyéléni que Yeleen connaissait. Et d'ailleurs, on pouvait déjà voir un autre visage se suppléer à l'habituel douceur avenante et chaleureuse qui lui collait d'ordinaire comme une seconde peau. Ici, l’œil braqué sur Yeleen, le geste qu'elle s'apprêtait à faire encore suspendu à l'instant d'avant cet alignement de mots qui n'aurait jamais dû exister, Nyéléni Sô ressemblait plus à un fauve prêt à bondir qu'à autre chose.
Elle eut un petit mouvement de tête pour essayer de retrouver une composition. Elle ne voulait pas effrayer Yeleen mais il fallait qu'elle sache.

« Comment s'appelle-t-il ce Soninké qui s'intéresse aux Sô ? »

Peut-être aussi un menteur, un allié de la République du Mali, un traitre à l'Empire. Toutes les possibilités étaient envisageables.

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ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

Voyant les yeux d'Iris se plisser au moment où elle engagea la conversation sur le Mali, Yeleen se rendit compte avec effroi que le sujet Vorpe semblait être bien plus agréable à aborder à cet instant que celui dans lequel elle venait de mettre les deux pieds dans le plat à peine arrivé. Alors qu'elle observait le visage de la jeune femme se tendre, elle ne put s'empêcher se maudire sa fatigue qui lui avait empêcher de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler et regretta instantanément d'avoir plonger Nyéléni dans un tel sujet.

Avant même qu'elle ne lui demande plus de précisions sur cette rencontre, Yeleen recula d'un pas, lâchant précipitamment couvert et serviette sur le comptoir en tentant de ne pas les faire tinter contre les assiettes, comme si elle venait d'être prise sur le fait chez les de Clare à vouloir aider les elfes de maison dans la cuisine du domaine. Les doigts tremblants, toute la tension qu'elle avait eu sur les épaules en venant et qui s'était évaporé sous la douche bienfaitrice de l'appartement, sembla revenir au galop et elle ne put s'empêcher de regarder Iris se tendre comme une lionne à l'affut d'une gazelle amochée. Ouvrant la bouche pour la refermer sans savoir quoi dire, Yeleen se rendit compte à quel point elle venait probablement de franchir une ligne qu'elle s'était toujours évertuée jusque là à laisser Nyéléni la dépasser pour elle, à chaque question qu'elle se posait sur ses origines, sur sa mère, sur Mawdo Sô. Si l'histoire de sa naissance ainsi que la fin de l'existence de sa mère lui était connue, il demeurait une part d'ombre qu'Iris n'avait jamais encore parlé, préférant détourner le sujet, ce que Yeleen respectait en tout point. Elle avait déjà eu énormément de chance de pouvoir en apprendre autant sur Nyéléni mais il lui sembla à cet instant qu'elle venait de briser une confiance et le cercle chaleureux et familial qu'elles avaient construit ensemble depuis un an.

"Je suis désolée !"

Des gestes de plus en plus imprécis alors que l'erreur commise semblait la tétaniser. Déglutissant, elle tenta de ne pas reculer une nouvelle fois, pas qu'elle avait fait à de trop nombreuses reprises devant Henry de Clare jusque là, en tenant la promesse qu'elle s'était faite de garder la tête haute malgré les remarques et les gifles.

La menace qui planait au dessus de la fuite de Nyéléni semblait être pleinement évidente et Yeleen en était responsable à cet instant. Sa seule présence lui causait du tord et elle se rendait compte des conséquences certainement bien trop tardivement, impactant Iris bien plus qu'elle ne l'aurait voulu, quelque soit le type d'alliance. Alors que Nyéléni répétait le nom de Soninké avec une sourde colère qui aurait pu lui vriller les tympans, Yeleen baissa les yeux sans pouvoir supporter une seule seconde de plus de l'avoir déçue brutalement. Dénouant ses doigts, elle réussit néanmoins à répondre à sa question, ne souhaitant à cet instant que disparaitre pour ne plus jamais embêter la jeune femme.

"Ima ... il s'appelle @Ima Soninké" signa-t-elle brutalement avant que le sol ne se dérobe sous ses pieds.

La carte de ce dernier était encore dans sa poche et elle eut l'impression d'entendre des échos de sa voix dans ces oreilles. Etait-elle entrain de devenir une menace par extension pour celle qu'elle considérait comme sa mère?

"Je suis désolée" répéta-t-elle avant de mettre ses mains derrière le dos, consciente qu'elle allait probablement subir la colère de Nyéléni dont les pires craintes venaient probablement d'être révélé. Cela ne faisait que quatre mois qu'elle portait le nom des Sô et en l'espace d'une centaine de jour, elle avait l'impression que tout allait de travers depuis. L'attaque des Clearwater, sa rupture avec Sean, Nyéléni qui était littéralement en chasse à ce moment là.

"Je suis désolée, je vais partir." signa-t-elle en hochant seule la tête, comprenant qu'elle venait de commettre l'irréparable.

La peur venait de s'insinuer dans toutes les cellules de sa peau et elle s'empêcha de trembler davantage alors que la gorge serrée, elle aurait aimé pouvoir en dire tellement plus à la jeune femme. Prise en étau dans son propre piège, elle sentit nettement un point sur sa clavicule chauffer, comme si la pointe d'un couteau était entrain de lui briser l'os et Yeleen eut la nette impression qu'elle commençait à perdre le peu de contrôle qu'elle avait d'elle-même. Pourtant, elle préféra donner quelques explications, quant au fait qu'elle l'avait trouvé particulièrement attentionné.

"Il disait que porter ce nom était un fardeau."

Sortilège de traduction en cours

La tension les prenait toutes les deux à la gorge et Nyéléni se sentait à nouveau prisonnière de son propre corps, incapable de se tempérer quoiqu'elle ne faisait ni ne disait finalement rien pour véritablement accabler Yeleen. Aussi lorsque celle-ci s'excusa la première fois, Iris ferma les yeux, secouant la tête à la négative pour lui signifier qu'elle n'avait pas à l'être.

« Tu n'es pas responsable du passé Yeleen. J'ai juste besoin de savoir. C'est important. », répondit-elle du ton le plus doux et le moins suffoquant qu'elle pouvait produire dans cet état de stress intense.

Besoin de savoir ? Étrangement, il lui semblait déjà savoir mais il fallait qu'elle se raccroche à l'idée saugrenue que le lien qui l'unissait à lui était rompu pour de bon. Que la fatalité ne la ramènerait pas toujours sur le chemin de cet homme. Mais cette histoire-là était cousue de fil blanc, trop naïve pour être vraie.

Yeleen finit par lui donner un nom. Celui qu'elle attendait. A la seule mention d' @Ima Soninké , sa magie sans baguette ruait dans les brancards. Elle aurait voulu faire bonne figure et d'ailleurs, en soi, elle n'avait fait que relever à peine le menton et déglutir péniblement. Mais la vive réaction qu'elle croyait contenir à l'intérieur, ne pouvait être si aisément refoulée. Il y eut comme un souffle invisible et silencieux et tout à coup, simultanément comme sous l'effet de quelque maléfice, les verres, assiettes, et le peu de céramique qui se trouvaient dans l'appartement éclatèrent.

Nyéléni ne cilla même pas. Son regard, vaguement absent pendant quelques secondes se reposa sur Yeleen. Il était triste, sans dureté mais toujours aussi déterminé. Elle finit par la quitter du regard pour jeter un regard circulaire au petit désastre qui venait de la débarrasser du peu de vaisselle qu'elle avait puis elle baissa le regard, sombre :

« Tu n'as rien à te reprocher Yeleen n'musomanin. Je ne te mettrais jamais dehors. Simplement... », elle hésita sur ce qu'elle devait dire. « ... maintenant c'est moi qui vais devoir partir. »

Elle ne voulait pas de ce combat-là car il était joué d'avance. C'était bien plus qu'elle ne pouvait supporter. Mais partir cela signifiait quitter Yeleen, l'abandonner en quelque sorte une seconde fois. Cela, elle ne voulait pas le concéder.

« Il faut... que je mette de l'ordre dans mes affaires. »

Une larme roula sur sa joue. Un sourire navré. Tout cela la prenait aux tripes.

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Bittersweet

ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

A chaque parole de Nyéléni, elle avait l'impression de marcher sur des charbons ardents et loin de se détendre au moment où elle expira le nom du Président du Magenmagot, Yeleen sursauta jusqu'à se protéger des éclats de porcelaine des assiettes désormais en miette dans une grande partie de la pièce. Si elle s'était inquiété à de nombreuses reprises sur la sécurité de la jeune femme en Grande Bretagne, au delà même de la présence de son ami @Nero MacGregor, elle se rendait bien compte à cet instant là qu'elle pourrait envoyer toute une rue valsée si elle perdait le contrôle de sa magie sans baguette, qu'elle maitrisait avec une facilité déconcertante. Pendant un instant, elle repensa futilement à ce devoir qu'elle avait rendu à son professeur @Jameson Clearwater sur la façon dont les émotions pouvaient influer sur la magie et avait là un exemple sans précédent de tous ce que pouvait impliquer les sentiments lorsqu'on en perdait l'emprise.

En se projetant, elle remarqua quelques éclats sur les bras de Nyéléni et trembla encore plus des doigts sans remarquer ses propres blessures. Mais ce fut en croisant son regard emprunt d'abandon qui la tétanisa sans qu'elle puisse faire le moindre geste à son encontre. Fronçant les sourcils sous la surprise, elle se demanda si elle avait bien entendu la jeune femme dans ces propos.

"Quoi ... non "

Partir? Où ça? La Serdaigle se redressa, consciente qu'elle était probablement la dernière personne avec qui Nyéléni voulait lui parler, la regarder ou à qui se confier. L'impression d'être arraché à ses terres lui fit perdre doucement pied alors qu'elle débarrassait lascivement le plancher et le sol des débris de vaisselles.
Pourquoi devait-elle partir? En quoi cette vieille alliance qui visiblement était rompue, lui faisait cet effet? Pourquoi?

"Je peux pas ... je peux pas vous laisser partir seule."

Elle savait qu'elle avait probablement causé assez de dégâts par sa simple présence mais elle ne pouvait pas la laisser partir sans broncher, pas sans d'autres explications. Sans oser la toucher à cet instant, par pur peur de s'en prendre une, Yeleen plissa les lèvres alors que ses yeux s'embuait à la même vitesse que Nyéléni.

"Laissez moi réparer ce qui a pu se passer ... par Merlin, vous n'allez tout de même pas partir dans cet état là. Ce Soninké me semble réellement différent, il souhaitait me protéger. Ba ... il voulait nous protéger."

Etre désolée ne servait à rien, elle le savait bien mais elle refusait de voir encore une personne lui tourner le dos pour s'en aller, simplement parce qu'elle existait.

Sortilège de traduction en cours

La quitter était un crève-cœur. Elle savait bien au fond d'elle qu'elle n'en ferait rien mais les souvenirs du passé avaient réveillé les angoisses les plus terribles et les plus légitimes. Quoiqu'il arrive, Nyéléni savait déjà qu'elle ne supporterait pas de subir l'emprise des Soninké à nouveau. C'était viscéral. Elle mourrait plutôt que de renouer avec cet angoisse permanente et cette conscience aigüe que sa vie ne tenait qu'à un fil.

« Tu es blessée... », releva la malienne, navrée, en avisant quelques éclats de verre.

Délaissant le déblayage des débris, elle se retourna vers les placard de la cuisine pour retrouver le pot de miel de Caïlcédrat. Il était seulement fissuré. Le ciel savait ce qu'il aurait pu se passer si Nyéléni avait fait preuve de moins de self-contrôle encore. Tout ceci n'était qu'un minuscule aperçu de ce dont elle était capable. Pour sûr, elle ne pouvait pas se permettre ce genre de coup d'éclat ici, ni non plus mettre Yeleen en danger, même si son héritage paternel la protégeait de la cruauté de leurs compatriotes, la rendant presque d'office illégitime à toutes les prétentions qu'elle aurait pu avoir. Et c'était une bonne chose. Elle approcha pour lui appliquer un peu de cet onguent sucré, une fois la peau de la jolie métisse débarrassée des quelques esquilles qui s'y étaient plantées.

« Yeleen. Je ne serais jamais loin de toi, je te le promets. Mais je ne peux pas rester. Je ne peux pas vivre si près d'Ima Soninké. »

Elle lui prit son visage entre ses mains, essuyant les larmes qui ne tarderaient probablement pas à couler de ses pouces en une douce caresse avant de la serrer fort contre elle.

« Tu ne peux pas changer ce qui s'est passé. Ima Soninké n'est pas n'importe qui pour moi. Et il pourrait être l'homme le meilleur du monde que ça ne changerait rien. J'ai été son épouse pendant dix années de ma vie sans que lui ne soit rien pour moi, même pas un visage. Tu ne peux pas comprendre ça Yeleen. Ce sont de vilaines traditions. Des choses qui ne se font plus. Mais cela lui donne sur moi une emprise dangereuse. Je ne supporterai pas... ne serait-ce qu'une seconde. Je préférerai - », elle ne termina pas sa phrase, s'écartant doucement de la jeune femme pour mieux la regarder.

Elle était touchante de sincérité Nyéléni avec son regard encore fauve et ses pupilles réduites à presque deux points par l'angoisse. On pouvait lire dans ce regard-là, une peur-démon, de celle qui frise la folie, mais aussi une détermination sans borne, un amour immense, une douleur incommensurable. Elle était au prise avec beaucoup plus qu'elle ne pouvait gérer.

« Je ne vais pas partir dans la minute. Il faut qu'Iris rentre chez elle sans quoi les gens vont se poser des questions. Mais je ne prendrais pas le risque d'attendre qu'il me tombe dessus. Je suis désolée, tellement désolée. Je trouverai un moyen d'être toujours là. Pour toi. Yeleen, je te le promets. Je ne t'abandonnerai jamais. C'est promis. »

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