Bittersweet (Iris)

INFOS FICHE DE PERSO

Bittersweet

ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

Elle eut presque un mouvement de recul au moment où Iris s'approcha de nouveau d'elle, remarquant qu'elle était également blessée, ce dont Yeleen ne se préoccupait absolument pas à cet instant. Ce qui l'importait, c'était l'état dans lequel elle avait mis la jeune femme avec seulement quelques paroles. C'était insensé, rien de tous ce la n'était censé se produire alors qu'elle venait à peine de rentrer de son premier jour de stage. Alors qu'elle lui appliquait un onguent aussi doux que du miel, elle sursauta au contact de ses mains sur sa joue tandis que des larmes s'y échappait, Nyéléni réitérant son souhait de partir.

Pourquoi est-ce que tout le monde partait?

Elle secoua de nouveau le visage, incapable de pouvoir accepter une telle éventualité. Malgré une magie qui déferlait encore entre ses doigts, elle avait une peur bleue du simple fait qu'@Ima Soninké était bien trop proche d'elle, à peine quelques mètres les séparaient du Ministère de la Magie à Londres même. Yeleen aurait tellement mieux fait de ne rien dire, ou même de garder le nom des de Clare, rien de tous cela ne serait arrivé. Elle qui avait toujours avancé sans regret, c'était bien la première fois qu'elle s'en voulu d'être là. La crainte qu'elle lisait dans le regard de la princesse Sô avait été remplacé par une certitude qui la fit frissonner.

Le mot "épouse" résonna soudainement entre ses oreilles en lui faisant vriller l'esprit. Ouvrant la bouche en tentant de balbutier tandis qu'elle écarquillait les yeux sans pouvoir s'en empêcher. Nyéléni avait été marié pendant dix ans? Avait-elle ainsi d'autres secrets qu'elle gardait précieusement ainsi? Dix ans, sans jamais l'avoir vu, ni même aimer? De vieilles traditions forçaient les alliances dans toutes les grandes familles, elle en avait fait parti pour bien le comprendre mais celle des Sô semblait caché des démons bien plus véritables, au vu de la réaction de Nyéléni.

"Si vous n'avez rien représenté pour cet homme, sans qu'il ne veuille chercher à vous contacter, ni vous rencontrer pendant autant d'années, il n'y a probablement rien à craindre de sa part non?" tenta-t-elle, presque désespérée

Le président lui avait dit ces mêmes mots "poser un visage sur ce lien", de la même manière qu'Iris était entrain de le chasser en partant.

"Je ne laisserais personne avoir une telle emprise sur vous, pas maintenant, plus maintenant." lui promit-elle, presque en vain en voyant la lueur dans ses yeux noirs. Nyéléni avait déjà pris sa décision mais elle se devait d'essayer. Elle se battrait pour elle, à défaut de n'avoir que sa famille sur qui compter. "Il ne vous approchera pas, je ne le laisserais pas. Vous avez ... vous avez fuis une fois, je sais qu'on peut surmonter cet obstacle. Cet homme n'est pas une menace, ce ..."

Elle avait l'impression d'avoir le même schéma qui se répétait sous ses yeux qu'avec @Sean Clearwater, cette impuissance la saisissait sur le bout des doigts mais elle refusait de subir une minute de plus de tels aléas.

"Non, ça suffit !" signa-t-elle plus fermement

Enlevant ses mains des siennes, Yeleen fronça les sourcils. Si Nyéléni s'était adoucie, la Serdaigle refusait de baisser les bras une fois de plus. C'était bien trop à supporter pour une seule semaine. Ce regard fauve que la princesse pouvait avoir, la Serdaigle l'avait également à moitié, les gènes partager lui conféraient certainement un peu plus d'appui à cet instant que précédemment. Elle en avait assez de n'être qu'un morceau de chiffon qui volait à chaque fois que quelqu'un partait.

"La fuite, c'est une facilité qui ne vous ressemble pas. Vous vous êtes battus pour venir jusque là et je sais que vous le ferez encore ! Ce n'est pas un homme qui va vous dicter votre conduite maintenant que vous vous êtes libérés d'autant de contraintes."

Sortilège de traduction en cours

Elle voyait bien tous les efforts que Yeleen déployait pour la rassurer, pour la faire changer d'avis. Mais Nyéléni était sourde à ces maigres arguments. Il ne s'agissait pas là d'une décision mue par l'angoisse mais d'une décision de raison. Comment Yeleen aurait-elle pu le comprendre ? Le mariage ici était une tout autre chose, même lorsqu'il était arrangé. Nyéléni le savait, elle ne pourrait pas faire l'économie des mots qu'elle aurait préféré enterrer. Au mieux s'abstiendrait-elle d'entrer dans les détails les plus sordides. Yeleen était une jeune femme brillante, quoique fortement au prise avec ses propres angoisses à ce moment-là.

« Yeleen... », commença l'aînée d'un ton las.

La plus jeune ne la laissa pas poursuivre, ruant dans les brancards à l'idée de la laisser partir, seulement parce qu'elle ne comprenait pas ce qui était en jeu. Elle ne comprenait pas.

Nyéléni soupira profondément, puisant en elle la volonté de parler, finalement plus par nécessité que par envie. Elle n'aurait jamais envie de parler de ça à quiconque.

« Ça suffit Yeleen. », imposa-t-elle, ferme mais sans hausser le ton, « Je sais que tu souffres de tout ce qui t'arrive en ce moment et crois-moi s'il ne s'agissait que de toi ma décision serait simple. Je ne suis pas le genre de personne à faire passer ses intérêts avant ceux des autres, surtout pas les tiens. Mais il ne s'agit pas de fuir lâchement Il s'agit de vivre. Tu ne peux pas le comprendre parce que derrière mes mots qui ne disent rien tu te dépeins une réalité sans heurt, mais ma réalité à moi n'a rien de si édulcoré. », elle marqua une longue pause, puisant encore dans ses ressources un peu de patience, « Assied-toi, nous allons manger. »

A nouveau elle imposait mais dans ses mots, il était clair que si Yeleen espérait pousser cette conversation plus loin, elle aurait meilleur compte de prendre place autour de la petite table basse et de faire comme l'y invitait son hôte.

Laissant de côté la répugnance naturelle qu'elle avait à utiliser la magie pour les basses tâches, Nyéléni balaya d'un doux revers de la main les esquilles et débris de sa vaisselle. Ce soir, elles mangeraient presque à l'africaine, partageant un plat unique. Elle posa un long plateau sur la table dans lequel elle venait de verser le Kuku Paka d'un côté et le riz jaune de l'autre. Puis elle posa près de Yeleen des couverts, qui, pour être honnête, n'étaient là que par respect pour l'éducation de sa jeune hôte.

Silencieusement, elle servit le bissap puis s'assit de l'autre côté du plat.

« Quand mon père m'a donnée aux Soninkés, je n'avais que 14 ans. J'étais beaucoup trop jeune pour comprendre ce dont on allait me priver et d'ailleurs, quand le rituel des vieilles femmes s'est terminé, j'étais presque heureuse de retrouver un peu d'intimité en échange de la très belle ceinture d'or qu'elles avaient scellée à ma taille. Elle était moins belle que celle de ma mère mais cela faisait de moi une adulte alors... je m'étais faite à l'idée que le mariage m'apporterait des enfants, des kilos, des tâches ménagères par dessus la tête. Je savais que je les aimerai, mes enfants, à défaut d'aimer mon mari. Si j'avais de la chance, il serait tout aussi absent que mon père et je n'aurais pas à subir notre mariage au quotidien. J'étais encore naïve, malgré tous les enseignements de Nana Sô. »

Elle eut un petit rire acerbe en dedans, entamant le plat pour se laisser un peu de temps avant de se mettre à table.

« Dans ce genre de fiançailles, il n'y a d'engagement que pour une part. La jeune fille est asservie de la plus cruelle des manières. Forcée de respecter les piliers du mariage dans son corps jusque dans ses pensées, au risque d'encourir des sévices si violents que certaines en meurent. Il n'y a de tolérance ni d'indulgence pour aucune transgression. Dans ces conditions, les premiers émois de l'adolescence ont tôt fait de s'éteindre et l'on se met à fuir le regard des hommes pour s'éviter la torture. C'est ainsi que l'on s'assure que le fiancé ne sera jamais bafoué, qu'il ne sera jamais accusé de rien puisque ce genre de pratiques ne sont jamais le fait des hommes même si elles sont le choix des pères. On s'assure que la lignée ne sera pas déshonorée. »

Elle ne voulait plus parler désormais car parler encore l'amènerait à sortir des généralités, à parler d'elle, de ses blessures, de ses phobies.

« Ce n'est pas une chose que l'on peut volontairement accepter. Vivre à la merci de ces ceintures de la honte, qui déchirent le corps pour une pensée, un rêve. Pour un geste déplacé qu'on n'a rien fait pour provoquer. Non Yeleen, je n'ai rien contre @Ima Soninké. Je ne sais même pas s'il a pris d'autres épouses après m'avoir répudiée et en vérité ça m'est bien égal. Mais je n'accepterai jamais de m'exposer à nouveau à ce genre d'esclavage. Je préférerai la mort. »

Sur ces derniers mots, elle se tut, portant une cuillerée de riz à ses lèvres. Le piquant doux des épices et le fumet corsé du plat étira un sourire serein et las sur ses lèvres.

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INFOS FICHE DE PERSO

Bittersweet

ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

Elle ne put s'empêcher de sursauter au moment où Nyéléni la remit à sa place, accusant le coup alors que tout semblait lui échapper ce soir. Le simple fait de lui rappeler qu'elle ne savait nullement les tenants de ce qui reliait les Sô aux Soninké lui fit baisser le regard sur ses mains, observant l'onguent de la jeune femme agir sur les petites plaies. Et elle avait raison, elle était entrain de se recentrer sur ses propres sentiments au lieu de ceux des autres, ce qui était loin de lui ressembler.
Des mariages, elle n'en avait qu'une piètre idée de base, puisque tous ce qu'elle en savait était issus de son éducation des de Clare. Les arrangements
était principalement politiques ou commerciales, les familles s'assurant que leur enfant s'unissait avec un bon parti financier plus que de celui d'avoir une réputation irréprochable. Un amour naissant d'une telle union lui semblait improbable et Yeleen ne s'était jamais penché sur la question, bien qu'elle voyait quelques exceptions comme celle de sa tante Love qui avait épousé le père d'@Apolline Dunn. Cependant, Nyéléni avait raison sur un point, elle était loin de tout savoir des dessous des mariages plus traditionnels et plus brutes, surtout lorsqu'on avait le rôle principal comme celui qu'elle avait joué pendant dix ans.

Avec effroi, elle se rendit compte que Nyéléni avait oblitéré tout un pan de sa vie dans cette alliance. Si jusque là, elle lui avait compté l'histoire de Mawdo Sô ou de toutes ses femmes qu'il avait eu, elle ne s'était jamais penché sur les conditions dans lesquelles ses femmes se donnaient littéralement comme sur un marché.
Obéissante, Yeleen s'installa à table en l'observant manier sa magie de façon plus sobre, moins éclatante mais à l'utiliser comme pour la laisser s'échapper un peu, comme un trop plein. Les serviettes et plats se posèrent sur la table basse, loin du chaos qui avait régné dans la cuisine l'instant d'avant et la Serdaigle ne mit pas longtemps à s'installer comme la dernière fois qu'elle était venue manger ici en compagnie de @Nero MacGregor. L'ambiance s'était considérablement rafraichit sans même avoir besoin d'ouvrir les fenêtres et elle en était la principale cause. Surprise pourtant par la volonté qu'eu Nyéléni de lui faire part de plus d'explications, la jeune femme n'eut pourtant pas la même envie de gouter au plat, la gorge bien trop serrée pour avaler quoi que ce soit en l'entendant parler. 14 ans... Nyéléni avait été promise et marié à à peine 14 ans, le sourire amer et le ton encore plus peiné en lui dévoilant un secret presque machiavélique. Elle lui parlait d'une ceinture, comme celle de chasteté mais qui impliquait une fermeté et un emprisonnement bien plus évident. Les mots qu'elle usa par la suite lui prouvèrent à chaque point Nyéléni n'avait été que dominé par cette ceinture pendant tant d'années, la violence d'un asservissement physique, mental ayant anéanti le moindre sentiment affectueux qu'elle aurait pu porter pour quelqu'un, de peur de compromettre cette prison forcée.

Ces ceintures semblaient avoir une place de choix dans ces traditions, Yeleen n'avait nul besoin de les savoir colorées ou dorées pour comprendre qu'elles enfermaient d'innombrables femmes dans un monde où elles avaient toutes faits le deuil de leur liberté. Alors savoir que l'homme, responsable de cette peine, était tout proche devait être une damnation. Le Mali lui-même venait d'arriver en raz de marée dans son appartement par le simple nom de Soninké et elle ne pouvait qu'accuser le tord qu'elle venait de faire à Nyéléni en parlant sans comprendre.

"Alors je viens avec vous."

Si elle avait minimisé les conséquences de son entrevue avec le Président du Magenmagot, il était à présent évident qu'elle ne pourrait pas rester dans sa ligne de mire en sachant que Nyéléni était derrière elle. Elle avait choisi d'assumer les conséquences d'un tel nom de famille, ce n'était pas pour la laisser quitter le pays seule. C'était la seule personne qui lui restait et pour qui elle se battrait pour ne plus jamais l'ombre d'une ceinture lui causer du tord comme aujourd'hui.

"Je suis désolée de m'être emportée... de ne pas avoir compris ce que ce Soninjé signifiait. Et je suis désolée de vous avoir demandé de vous rappeler tous ce que vous avez fuis également." Sincèrement heurtée par son histoire, elle n'avait pas songé à la profondeur que tout ce qu'un nom pouvait réellement impliqué. C'était probablement une des conséquences qu'Ima avait voulu la prévenir d'ailleurs. Il savait lui-même de quoi en retournait cette alliance, il connaissait sans connaitre Nyéléni. Mais il y avait un fait dont elle était certaine, même si c'était croire un inconnu : il ne lui avait pas fait de mal.

"Avez-vous songé .. qu'il aurait pu également être forcé dans cette alliance?" demanda-t-elle doucement, sans vouloir faire de mal à Nyéléni par une autre supposition.

Instruit à Poudlard, il semblait avoir une autre vision et pour être Président du Tribunal des Sorciers, Ima Soninké avait du se défaire des traditions de son pays pour embraser et manier les lois Britanniques. Il ne pouvait jouer à un double jeu dans cette histoire, sans pour autant émettre l'hypothèse qu'il était totalement innocent dans ce mariage. Il l'avait tout autant accepté pendant dix ans, le rompant d'une façon ou d'une autre par la suite.

Mais selon les archives, il s'agissait d'un Serdaigle assidu en cours, qui avait fait ses preuves pour grimper les échelons et avoir la sobre carrière qu'il avait aujourd'hui. Pouvait-elle se permettre d'en dire plus sur lui, sur ce qu'elle avait apprit en parallèle avant l'entretien pour rassurer Nyéléni? Non, elle venait de lui dire qu'elle ne voulait plus rien en savoir, à part s'en tenir le plus éloigné possible. Mais ne disait-on pas qu'il fallait connaître ses amis mais surtout en savoir autant sur ses ennemis? Elle n'avait pas noté d'alliance sur son doigts, ni même la trace d'un quelconque attachement, les archives étaient restés sobres, notant seulement son passage dans la prestigieuse maison et ... quelques photos dont les visages étaient familiers. Elle savait sur quoi porterait ses recherches le lendemain au Ministère de la Magie durant son temps libre.

"Je ne lui accorderais aucun crédit mais ... il ne semblait pas être à l'image d'un tyran." signa-t-elle en baissant la tête, encore incapable de manger malgré la délicieuse odeur qui émanait du riz. Son ventre était bien trop tordu malgré la faim qui se faisait sentir, les yeux encore rivés sur son plat sans trop savoir comment les relever pour affronter les émotions de Nyéléni qui venait de lui dévoiler qu'elle préférait mourir que rester encore ici.

"Mais... et votre ami Nero?" songea-t-elle soudainement alors qu'elle allait probablement quitté un pilier important de sa vie. Comment faisait-elle pour arborer un sourire aussi serein à un tel moment?

Sortilège de traduction en cours

« Il n'en est pas question. », opposa l'aînée avec cette fermeté qui ne souffrait pas d'opposition. Entraîner Yeleen dans cette vie de fugitive où se succéder les misères les plus désagréables... la vie en occident était plus douce qu'en Afrique et Nyéléni ne doutait pas que si elle avait à souffrir à nouveau de la faim, ce serait avec modération et elle pourrait l'endurer. Mais elle savait aussi parfaitement ce que l'avenir pouvait détenir de promesses pour Yeleen et elle entendait bien que cette dernière ne gâche pas tout sur un coup de sang irréfléchi. « Quel genre de femme je serais pour t'écarter des voies de la réussite et te traîner dans une voie de malheur et d'errance. »

Chose peu commune chez elle, Nyéléni tchipa pour marquer fortement sa désapprobation. Elle ne reviendrait pas là-dessus. Elle irait seule. Inutile d'en ajouter sur ce qu'elle pensait de l'espérance de vie de ces Sô qui, comme elle, étaient contraint à la fuite.

« Mais je serais près de toi... à ma façon. », ajouta-t-elle tout de même bien consciente qu'il lui faudrait consentir quelques failles si elle espérait que Yeleen s'assagisse elle aussi.

« Ne sois pas désolée Yeleen, rien de tout cela n'a jamais été derrière moi. Je vis avec cela tous les jours, je n'ai simplement pas l'habitude d'en faire l'étalage.»

On oubliait rarement avoir tué un homme à main nue, ni pataugé dans le sang d'un ami, c'était une certitude. Encore une fois, elle choisit de ne pas s'étendre là-dessus. Elle voyait bien que Yeleen avait besoin de réponse mais elle était convaincue que déverser sur elle des récits aussi macabres que traumatiques n'apporterait rien de bon. Et puis, c'était son intimité quelque part, à peu près la seule qu'elle ait jamais eue ironiquement.

« Bien sûr qu' @Ima Soninké est innocent de tout cela. Je te l'ai dit, les hommes sont toujours innocents des peines que les femmes subissent à leur avantage. Presque toujours. Je ne crois pas non plus qu'il ait pu souhaiter ce mariage, sans quoi il aurait demandé une autre fille Sô, plus proche du pouvoir. Je ne sais pas quelles contraintes ont pu peser sur lui - si elles existent encore, si elles ont jamais existé - mais je sais que le serment qui m'attache à lui m'oblige. Je ne sais pas ce qu'il reste de ce serment, peut-être rien, mais je n'ai aucune envie de prendre le risque. Ce serait... juste trop. Et j'ignore aussi pourquoi ma ceinture a été rompue. J'ignore s'il a simplement supposé que j'étais morte, mais si c'était simplement cela, rompre n'aurait rien apporté de plus. Il aurait aussi pu vouloir s'amender auprès du gouvernement malien et dans ce cas ...»

Dans ce cas comme dans les autres cas, il n'y avait rien de bon dans tout ça pour elle. Si elle avait appris quelque chose de son père absent, c'est que les alliances se font aussi vite qu'elles se défont. Agitez en sus le spectre de la mort et quiconque se laissera convaincre sans le moindre effort. Cela, elle n'avait aucun mal à le comprendre.

« C'est faire preuve de discernement que de ne pas se fier qu'à la parole d'une vieille femme. », acquiesça Nyéléni comme Yeleen essayait tout de même de glisser un mot en la faveur du président du magenmagot, « Mais je sais ce que je dis. C'est une question de respect des sacrements du mariage. Aucune femme mariée de cette manière là ne saurait s'écarter même en pensée ou en rêve de ses obligations d'épouse et quand cela arriverait, le maléfice suffirait à la replacer dans le droit chemin, sans que le mari ait à s'en mêler. Ces ceintures... peuvent... déchirer une femme en deux... quand bien même son époux serait doux comme un veaudelune. »

En disant cela, il lui semblait sentir à nouveau la peau dans son dos se déchirer de bas en haut. Elle eut un mouvement d'épaule imperceptible pour se défaire de cette désagréable impression, tandis que Yeleen jouait son dernier va-tout.

Nyéléni ne sourit pas cette fois-ci. Elle laissa passer un silence puis reporta son attention sur son assiette.

« La route d'un Sô est soit solitaire soit courte. C'est un choix que chacun doit faire pour soi. »

Si son visage était aussi placide que ces masques d'ébène qui faisaient la gloire de l'artisanat malien, intérieurement, Nyéléni luttait contre une mer d'émotions bien moins dociles. Son coeur se serrait et elle repensait à cette vie à laquelle elle s'était si facilement attachée. A la présence sombre mais apaisante de @Nero MacGregor qui n'était pas un ami comme le surnommait Yeleen. Ce petit mot ne pouvait englober la totalité de leur relation. Après tout, n'avait-il pas donné un sens à tout ce qui l'entourait et créer ce petit espace entre deux cafés, en deux petites lettres, dans lequel Nyéléni Sô pouvait exister plutôt qu'un de ces nombreux alias ?

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INFOS FICHE DE PERSO

Bittersweet

ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

Malgré un repas des plus succulents, il fallait avouer que la situation était loin de lui donner l'appétit et laissant malheureusement son plat refroidir sur place, Yeleen observait attentivement le visage de Nyéléni se tirer comme jamais. Il lui semblait loin ce jour où elle l'avait approché à l'IDEM pour lui avouer que les recherches de Morley l'avait conduit jusqu'à elle, cette défense levée et braquée contre elle pour protéger un secret dont elle n'en connaissait que la surface, encore aujourd'hui.
Le ton de la jeune femme était clair, elle ne voulait nullement être suivit dans sa fuite et pourtant, le simple fait qu'elle se destine à des mots comme " malheur et d'errance" lui fit froid dans le dos. Si elle savait que son périple jusqu'en Angleterre était loin d'avoir été bordé dans des draps de soi, elle lui avouait à demi-mot le combat acharné dont elle avait du faire preuve pour s'installer en tant qu'Iris en Angleterre et le simple fait d'avoir fait, au bout d'un an seulement, capoter une couverture si soigneusement élaborée, lui fit mal au cœur. Malgré tout ce qu'elle pouvait lui dire, rien n'enlèverait le fait que Nyénéli allait s'en aller et loin encore de baisser les bras, ni les armes, Yeleen l'écouta attentivement, tentant de voir une solution dans le problème qu'elle avait ramené dans cet appartement.

Ferait-elle qu'empirer la situation si elle forçait une rencontre entre le président du Magenmagot et Iris? Devait-elle faire confiance à cet homme qui avait causé bien des souffrances à Nyéléni pendant une décennie même sans le savoir?
Elle semblait se poser des questions également, prouvant dans un sens qu'elle avait également longuement étudié la question, loin de vouloir simplement y mettre une distance. Et si tout pouvait se régler avec une simple discussion? Et si c'était réellement possible, ne devait-elle pas tenter le tout pour le tout? Mais si elle se plantait, s'attirant de nouveau les foudres de la princesse Sô, se le pardonnerait-elle? Ruminant dans son coin, la Serdaigle réfléchissait alors que l'image de la ceinture dont elle parlait lui hérissait tous les poils de sa peau. Elle n'avait jamais pensé qu'être une Sô impliquerait une traversée sans fin pour échapper à une destinée et elle comprenait presque @Ima Soninké qui voulait la prévenir de toutes les conséquences en prenant un tel nom. Enfin, pas tout à fait ceci dit, puisqu'il n'avait pas été capable de lui avouer par le mot "alliance familiale" qu'il avait été contraint à se marier à une femme dont il ignorait tout. Mais en même temps, c'était un fait dont on ne pouvait se vanter ... il semblait même en avoir honte.

Et s'ils se ressemblaient tant que cela, y'avait-il une chance pour qu'ils puissent se comprendre, peut-être se pardonner un jour et vivre en paix avec cette partie d'eux même? La ceinture était encore une marque cuisante pour Nyéléni, loin de pouvoir faire le deuil et de mettre assez de distance sur cet objet si maléfique, elle avait peut-être simplement besoin de panser cette blessure et qui d'autre qu'une personne bien plus compréhensif pouvait l'aider en ce sens?

Par un automatisme flagrant, Yeleen se rapprocha de la jeune femme, souhaitant un contact physique avec sa mère pour la première fois depuis longtemps. Il était rare qu'elle demande cette présence, se contentant largement des sourires de Nyéléni qui égayait chaque journée qu'elle passait en sa compagnie. Mais le froid semblait avoir engourdit son cœur alors que les paroles de la jeune femme raisonnait en écho dans son esprit.

Aurait-elle eu la force de la contredire si Sean était encore là? Rien que pour la contredire que non, tous les hommes n'étaient pas ainsi, qu'ils pouvaient être fondamentalement bon, qu'Ima Soninké devait amèrement regretter d'avoir été un pion comme les autres? @Lucy Clearwater lui avait dit qu'il était un homme bon et juste, représentant dignement la maison des Serdaigles durant sa scolarité à Poudlard. Comment aurait pu-t-on croire qu'il avait été lié de manière si traditionnelle et conservatrice à une Sô sans se sentir entachée comme Nyéléni l'était? Savait-il même à quel point la ceinture pouvait être destructrice?

"Je n'ai pas envie que la solitude vous guide dans cette vie." signa-t-elle avant de lui prendre la main, se terrant doucement dans ses bras après lui avoir demandé la permission

C'était inimaginable de voir cet appartement vide un jour et elle n'osait à peine penser à recroiser @Nero MacGregor après son départ. Et si @Jameson Clearwater pouvait y faire quelque chose? Après tout, ils s'étaient longuement parlé avant la remise des diplômes pour comprendre également pourquoi elle avait changé de nom, ne soulevant pas la présence d'Iris d'ailleurs dans la Grande Salle quelques jours plus tard. Elle savait qu'Iris passait son MULOT à distance, s'il y avait une maigre chance de la retenir, Yeleen ne pouvait rien laisser passer au hasard.

Dans cette situation plus que critique, Yeleen eut du mal à contenir ses émotions, la journée, le poids des semaines s'écroulant soudainement sur ses épaules. Voir le regard embué de la jeune femme faire écho au sien lui était insupportable.

"Comment puis-je vous aider?" demanda-t-elle en se rendant compte de la dure réalité de sa question. Etait-elle entrain de baisser les bras ou tentait-elle de trouver encore des solutions, promettant ainsi de s'acharner davantage pour trouver un compromis qui satisferait tout le monde?

Sortilège de traduction en cours

Les mots de Yeleen était comme une caresse sur son coeur amer. Nyéléni eut un pauvre sourire en prenant contre elle la jeune femme qu'elle considérait comme sa fille. Le menton posé sur le sommet de sa tête, elle passa une main douce sur ses cheveux, ravalant des larmes qu'elle aurait voulu voir tarir avant même d'avoir roulé sur ses joues.

« C'est à ton âge qu'il faut songer à ce genre de choses. », souffla-t-elle, maîtrisant sa voix du mieux qu'elle pouvait.

La solitude n'était plus un choix à ce stade mais une compagne de longue durée. Elle avait par moment dans sa vie, des petites parenthèses heureuses et entourées d'amour. Celle-ci avait été particulièrement douce et elle savait déjà qu'elle ne pourrait jamais totalement la refermer. Où qu'elle aille, Yeleen et Nero l'accompagneraient, comme en souvenir de ce qui aurait pu être.

A nouveau, elle lui proposa son aide. Nyéléni sourit tendrement. Comme elle était fière chaque fois que Yeleen faisait montre de ses qualités de coeur. Pourtant cette fois encore la réponse ne lui plairait pas mais c'était la plus raisonnable. La seule qui soit encore acceptable. Nyéléni laissa courir un long silence. Profitant encore un peu de ce moment de tendresse qui ne reviendrait peut-être pas de si tôt. Elle ne pourrait pas abandonner Yeleen à son triste sort, c'était une certitude. Elle était son enfant, à défaut de cela, sa responsabilité. Elle ne savait pas encore comment, mais elle trouverait le moyen d'être présente. En attendant, l'heure était aux adieux.

« En ne me retenant pas. »

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Bittersweet

ft @Iris Faux-Orpin
Lundi 3 Octobre 2022 - Soir

A son âge, elle venait d'être forcée à retomber dans la solitude mais n'était ce pas ainsi qu'on se forgeait l'esprit ? N'était-ce justement pas cet état qu'elle avait tenté de repousser il y a quelques instants en refusant de subir l'absence des autres?
Sous les mains de Nyéléni, douces et maternelles, elle ferma les yeux, empêchant ces larmes de gagner son coeur et ces iris encore une fois. Yeleen avait l'impression de se noyer dans des sentiments négatifs depuis des jours sans le moindre contrôle, tentant de retrouver des répères qui s'écroulaient un à un. Pourtant, sa main se racccrocha aux bras de sa mère qui ne demandait qu'à être libre de partir pour son bien.

Parce qu'elle aussi, serait plus heureuse loin d'ici.

Comment comprendre qu'un amour n'était pas suffisant pour affronter le reste du monde comme un vaillant guerrier ? Comment faire pour rester encore debout pour vouloir protéger une famille de coeur qui se disloquait, démembrant le principe même de l'unité ? Ces adieux étaient injustes, cruels mais Yeleen ne pouvait s'en vouloir qu'à elle-même d'avoir impunément attirer les risques vers Nyéléni.

Elle devait retrouver Nero. Elle devait encore tenter ces chances, sans laisser la jeune femme partir sans un dernier regard, sans lui proposer une autre porte de sortie.
Sans le vouloir, Yeleen tira légèrement son bras pour se caler contre sa mère, fatiguée de la journée et d'être elle-même. La liberté de ses proches était ce qu'il y avait de plus important pour elle, seule source de son propre bonheur même si c'était au détriment du sien depuis quelques temps. Elle comprenait sans le vouloir, elle l'acceptait sans le savoir mais elle continuerai à se battre sans renoncer un seul instant à protéger les siens seconde après seconde.

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