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Anti-social Bastards' social club - Bianca & Brax
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Anti-social Bastards' Social Club
Il y avait deux choses plus noires que noir dans l’existence morne et étriqué de Braxton Clearwater.
La première de ces choses était la profondeur du puit sans fond du chagrin que lui inspirait la perspective de son divorce.
Ils avaient parlé. Avec Betty. Ils avaient, dans un de ces moments étranges de la vie, revu toutes ses connaissances, les personnes susceptibles à qui juste parler, demander un bout de canapé, juste pour un soir.
Sa planque lui rappelait son erreur qui lui avait coûté son mariage. ( @Kathleen J. Jones)
Il aurait pu aller louer une chambre au chaudron baveur, mais la solitude de son existence lui avait semblé insupportablement misérable. Il avait pensé à @Luke Korrigan, à @Lennox MacGregor , à son frère @Jameson Clearwater. Juste un bout de canapé pour s’entourer de la présence des autres.
Alors, il avait pensé à une autre personne. Pas des moindre. Une personne qu’il pouvait qualifier de spéciale.
Car, quand on a échappé plusieurs fois à la mort, en sa compagnie, parfois provoquant les risques ?
La deuxième chose, était les yeux de Bianca Almodovar. Ce nez aquilin qui lavait une il ne savait quoi de particulièrement imposant et gracieux, qui donnait un air de peinture contemporaine sud-américaine moldu, dans une de ces expositions où l’avait tiré sa femme.
Sa femme.
Ces deux pupilles de café noir d’encre aux arômes d’exotisme mexicains faisait des aller et venu devant lui. Il avait trouvé le courage d’aller frappé à sa porte. Ce n'était pas la décision ni la plus rationnelle, ni la moins logique. C'était inexplicable, la raison pour laquelle il s'était retrouvé à taper, trois coups, puis deux lents, à cette porte peinte assortie à un couloir insipide qui ne ressemblait en rien à l’accent roulant et chaud qu’elle porté pendant si longtemps.
Des r qui roulent, des consonnes qui chantent, un regard de pierre et une moue méfiante. Il était fou toutes les choses objectivement désagréable qui le transportait dans univers si familier où il se sentait bon grès mal grès chez lui.
Bianca Almodovar. Un passé violent, un mordant de croup d'attaque, et des méthodes... efficaces.. Héritée de qui se demandait-on...
Une collègue à sa soeur, une subalterne de son neveu. Une connaissance de Lennox, à ce qu’il paraissait.
Bianca. Y avait qu’une seule personne pour l’appeler comme elle le faisait et ne pas finir la tête dans la vitrine. Parce que y avait qu’elle, et ses deux pupille d'obsidiennes brûlantes, son caractère volcanique et ses manières à vider les pires bar de l'Allée des embrumes.
Braxton se déroba au regard de la pierre de lave que demeurait son ancienne élève pour se perdre dans la contemplation d’un dessous de plat en lamelle de bambou. Le Kappa avait calé sa roulotte sous les arches du China Town magique et avait ouvert sa salle improvisée dans ce qui fut le marché couvert. Les lampions rouges apportaient une lumière chaude et rassurante, qui brûlait le langue de plomb.
Il releva un regard vers Bianca, et lèvres demeurant scellés rebaissa le menton. J’ai merdé. Pas besoin d’être devin. Elle savait le lire. C'était certainement aussi pour ça qu’il était allée chez elle et pas ailleurs. Elle ne l'épargnait jamais. Il n’avait pas envie du ton compatissant et agréable de Luke ou d’un étreinte chaleureuse de sa mère, ou même le regard mi furieux mi fatiguée son frère. Il voulait Bianca et sa langue affuté comme un couteau pour l’achever ce soir. Lui planter ses remarques sous les côtes comme un diffindo, comme ils avaient appris à faire, dans un autre monde avec d’autres règles.
C'était pas le premier jour, cela devait faire deux. Il en était pas sûr. Il se souvenait qu’elle lui avait ouvert la porte, qu’il avait posé son sac chez elle, il avait noté l’intérieur toujours aussi bordélique de son appartement de furieuse célibataire, et, Bianca l’avait emmené ici puisqu’elle s’y rendait. Il n’en avait pas eu envie mais ils l’avait suivi. Dans le temps, c'était elle qui venait. Betty et les enfants la connaissait bien. Elle avait fait parti de la famille quelque part. Premier chat abandonné sur la route de Braxton -pensée qui lui creva le coeur une nouvelle fois. Il en avait ras-le-cul des chats. C'était peut-être pour ça qu’il était venu vers elle. Bianca, elle, elle avait du chien.
“Alors, est ce qu’il a ses yeux…?” dit-il. Sale enfoiré, se dit-il. Il avait été là dans la chambre d’hôpital quand c'était arrivé. Il donnait le poignard à la main amie pour faire son office. Dépêche-toi. Disaient ses regards fuyant, ses mouvements de mains nerveux et abattus. Dépêche-toi. Achève-moi.
Le petit halètement du chiot dans l’appartement lui avait arraché le plus d’expression depuis une semaine. La petite boule de poil blonde qui lui avait sauté sur les jambes avec toute l’innocence du monde dans son regard. Il avait fallu Bianca pour le décoller. Il ne doutait pas qu’elle l’avait vu chialer avec son chiot dans les bras dans le canapé.
Deux bols de ramen fumant apparurent magiquement devant dans des jolis bols bleus aux motifs animés tout aussi par magie. Braxton soupira, se sentant incapable d’avaler quoi que ce soit. Il aperçu le contenu de celui de Bianca. Il souffla, étira presque imperceptiblement le coin de la moustache, le regard cloué sur son plat.
“T’en as pas marre ?” chuchota-t-il presque, la gorge enrouée. Quinze ans plus tard et presque toujours la même commande.
Il pouvait pas vraiment dire mieux. Était-ce à cause de lui qu’elle était devenue aussi semblable ou bien était-ce pour cette raison qu’on lui avait collé comme binôme ? Il se demandait souvent, qu’elle était sa responsabilité vis à vis de Bianca. S’il ne l’avait pas appris à flirter aussi près du danger, peut-être qu’ils auraient était quatre à cette table. Son ex mari et l’enfa,t qu’elle désirait tellement avoir.
Il releva la tête vers elle, se risquant à plonger dans ce tableau fait de basalte et de terre aride.
“Bianca….” Il avait même pas envie de lui demander comment ça allait au travail. “T’y arriveras, ça t’arriveras.“ D'une manière ou d'une autre.
Car c'était sans doute pour ça, le chiot.
Deuxième couteau remit dans ces mains et cette langue revêche…
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D’habitude, c’est elle qui squatte chez les gens. Alors quand Braxton frappe à sa porte avec sa tête de déterré, Bianca comprend. Quelques mots suffisent pour qu’elle s’efface. Il n’avait même pas besoin de le dire. Elle sait. Le parallèle eux deux est si fort que c’en est risible. Ah, ils se sont bien trouvés. Le jour où on l’a attribuée à l’Auror déprimé pour le bouger a été une malédiction et une bénédiction. Mais elle ne lui a jamais souhaité que son mariage arrive au même point de non retour que le sien. Si les ressemblances pouvaient s’arrêter à leur sale caractère, à leur manière de glisser des insultes dans les conversations et à certains de leurs goûts, ce serait suffisant. Hombre a été ravi. Elle a manqué de lui arracher la tête à son commentaire. C’est son unique chance. Elle a grogné. Puis elle a déplié le canapé dans la deuxième chambre, dont elle n’a même pas cherché à dissimuler le contenu. Son enquête sur les disparitions d’enfants sera la décoration de l’espace de repos de Brax, s’il parvient à trouver le sommeil. Sinon, il pourra toujours essayer de résoudre ce sur quoi elle se casse les dents depuis plus d’une décennie. Lui a arraché la peluche qui visiblement a détecté chez lui le même marasme que chez sa maîtresse, et a décidé de se faire un devoir de lui remonter le moral. That’s not the way, Hombre. He’s not here for that. Elle n’est pas con, Bianca. Loin de là. Il aurait pu aller ailleurs. Il est venu chez elle. Elle sait ce qu’il attend. Elle n’a pas forcément envie de le lui donner tout de suite. Mais ça va venir. Parce que le voir comme ça l’énerve. Parce qu’elle se voit. Parce qu’elle sait, dans quel état il est. Parce qu’il se comporte comme un connard.
Et assise en face de lui, dans leur QG, elle sait très bien à quel point il va être facile pour lui d’obtenir ce qu’il veut d’elle. Parce qu’elle a déjà envie d’envoyer valser la table pour lui en coller une et lui demander de se reprendre. Elle n’a pas envie de voir ça. Elle n’a pas envie de gérer ça. Mais elle sera là pour lui, comme il a été là pour elle. A retardement. A sa manière. Ça a été assez pour elle. Ce devra être assez pour lui. Ils n’ont pas tellement le choix, l’un comme l’autre, dans tous les cas. C’est tout ce qu’ils ont. Leurs commandes apparaissent, et la magie qui l’émerveillait la première fois est une simple formalité, dorénavant. Cela la ramène toujours à la première fois. Ils étaient tous les deux cassés d’une intervention. Il lui avait parlé de Liam. Elle s’était confiée à propos de sa sœur. Leur lien avait déjà commencé à se renforcer. Ce petit bouge insignifiant est sacré pour eux. Il ne voulait pas venir là, elle le sait. Elle lui a dit qu’elle s’en foutait. C’est faux. Elle sait ce qu’elle fait. “Enough ? Of your stupid face? Getting there, gringo.” Des mots d’amour en forme de piques, leur mode de fonctionnement n’a jamais été compris. Ca la tue, de le voir comme ça. Ca l’enrage. Et quand il la regarde finalement, c’est pire. “Que?” aboie-t-elle quasiment, à son prénom. Avant de se figer, les yeux dans les siens. Oh no you didn’t. “Callate la puta boca.” Son index s’est tendu vers lui, menaçant. Elle va l’atomiser. Ils ne sont pas là pour parler d’elle. Elle n’a pas envie de parler de ça. Et il n’a aucun droit de mettre ça sur le tapis, comme ça, de manière aussi désinvolte. Parce que lui a eu des enfants. De superbes enfants, en pleine forme, qu’elle adore de tout son cœur. Et il est hors de question qu’il l’entraîne dans le gouffre dans lequel il semble s’enliser avec tant d’ardeur. “You… ” On lui coupe le sifflet de façon intempestive. Au milieu de leurs bols est apparu un pichet de saké, avec deux petits verres assortis. Ils sont du même bleu que le service. C’est un détail saugrenu. Ils n’ont jamais bu, ici. Un grain de sable dans l’engrenage. Quelque chose qui n’a pas sa place ici. Le doigt se replie, et elle se saisit de la chose sans même réfléchir, versant deux verres. Elle en attrape un, qu’elle descend d’un coup, avant de le regarder par-dessus le rebord, menaçant : “Grovel in your grief all you want but don’t dare to take me with you, cabron !” Il n’y a pas l’ombre d’une hésitation quand le verre claque sur la table et qu’elle se saisit du deuxième, vidé dans la seconde aussi. “You want me to punch you in your ugly face? I’ll do that for free.” L’alcool brûle. Pas suffisamment. “You fucked up your marriage. Congratulations !” Et la petite tasse est reposée pour un lent slow clap des plus ironiques. “Join the fucking club.” Ses index se lèvent, rectifiant ce qu’elle vient de dire : “Well I actually didn’t really have a choice. But you fucked it up on your own.” Il veut qu’ils se fassent mal ? Ils vont se faire mal. Mais ils joueront à ça à deux. Gloves off. Time for the show down.
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Elle semblait déjà tendu, impatiente. Assis devant elle, il ne manquait plus que les menottes et la reconstitution aurait été fidèle. Mais Braxton était loin de se savoir aussi coupable aux yeux de Bianca. Pas elle.
Elle prit la mouche immédiatement, et Braxton se sentit encore coupable des horreurs qu'il était capable de sortir à ce grand bout de femme. Bianca... Une véritable braise qu'un murmure suffirait à embraser comme les bûchers de la fête de feux d'écosse.
Gringo. Ça faisait presque du bien de l'entendre. Il lève des yeux de chien battu vers elle, avec un air un peu satisfait à qui savait le lire. En fait Humbre avait ces yeux à lui.
Mais Bianca, d'un coup, laissa tomber son regard sur la bouteille de sake et d'un coup, s'empara du première verre qu'elle fit descendre.
"Bianca..." murmure-t-il, spectateur soudainement impuissant, la regardant avaler un à un les verres de Sake. Bianca buvait autant que lui et Nero. C'est à dire qu'elle était sobre. Jusqu'à aujourd'hui.
Héberlué, il leva une tête ahurie vers.
"Ye stupid.... Whit the matter with ye Glaikit ?" protesta-t-il.
Comme à chaque fois que les r de Bianca roulaient, les siens s'emballaient à la suite, et son accent écossais s'efforçant de rivaliser avec le naturel de la mexicaine.
Malgré ce qu'elle avançait, elle s'enfonçait toute seule Bianca. Elle avait prit le première verre. Tout comme elle avait accepté le job, avait emprunté le chemin d'elle-même et avait pointé le doigt sur lui des années plus tard.
"Oh ya, lek always*... I made ye make the first step on the path that ye already choose. Evry’hing, always Is it good, at least ?" lui demande-t-il, un air dédaigneux à l'adresse de son verre. "Ye awfy crabbit." Il osa lui sourire, avec cette pointe de tristesse au fond des yeux. Insupportable. Lui montrant qu'elle était toujours la même.
Pourtant, ce qu'elle lui cracha au visage le souleva. Son ego fut réduit en cendre en quelques mots par la mexicaine. Des mots qu'ils n'auraient jamais pensé entendre de sa part. Il était venu pour ça, mais bien que la connaissant éperdument bien, peut-être presque aussi bien que ces enfants, il ne s'attendait à un coup aussi. Le sentiment de trahison.
"How daere ye ?!*" vociféra-t-il.
Braxton se leva d'un coup et renversa le bol de ramène, aspergeant le mur de nouille. "Ye mean filthy..."
Son visage distordu dans une grimace ne parvint même pas à trouver les mots.
Il jeta un regard au verre et le projeta à son tour. Une colère brûlante monta dans ses veines. Il regarda Bianca, chercha quelque chose à répliquer, sur son mariage foutu, ses tentatives avortées, mais rien ne lui vient d'aussi horrible.
Alors son regard tomba sur la bouteille, déjà ouverte.
"Nothin' has a feckin' sense noo..." souffle-t-il, les yeux rouges.
D'une main vive et tremblante, il s'empara de la bouteille. Braxton, rompit d'un coup de tête une promesse qu'il avait faite il y avait presque vingt ans, à lui-même et son épouse. Rien que de penser à elle et à son prénom si doux, si amer, il se jeta par une volonté étrange à même le goulot et descendu plusieurs gorgée furieuse. Il toussa, cru cracher ses poumons après des années sans toucher à une goutte hormis les rares occasions où sa femme était présente.
Il reposa la bouteille et s'essuya la bouche d'un revers de bras, l'estomac broyé par l'alcool pur. Ses entrailles lui faisaient déjà payer, mais ce n'était pas assez et une mince addition à ce que Bianca venait d'insinuer.
"A' never cheated on her..." articula-t-il à bout. "...and ye knoo that..." dit-il en plantant sur elle un regard de magyard à pointe, qui ne mit qu'une seconde à perdre son éclat enragé pour laisser place à une honteuse trahison. "Oh they must talk... Yer' happy ? Reit ? Who telt ya ? Since when dae ya swallow that shit aboot me ?" Comme si cela lui avait déjà importé, mais ce soir, l'idée est nouvelle. Il lui jeta un regard haineux, décrédibilisé par les larmes rayant ses joues, l'accusant de faire parti désormais des fourchelangues des bureaux de la justice.
Il était venu voir un bourreau ce soir. Mais également une amie. L'une dont l'amitié avait passé des catastrophes et des typhons sans pareil. Certains par sa faute.
*Ye stupid.... What's the matter with you, Glaikit ?
*How dare you ?!
*I never cheated on her...
*Oh they must talk... Are you happy ? Right ? Who told you ? Since when do yo swallow that shit about me ?
*Oh yeah, like always...
**crabbit = someone who have a lack of common sense
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L’alcool brûle. L’alcool n’aide pas encore. L’alcool a un sale goût – le saké est vraiment la lie de l’alcool. Dégueulasse, lui remplissant la bouche d’une amertume sans nom, qu’elle a encore plus envie de lui cracher au visage. Sa réaction la surprend. Mais c’est la première fois qu’elle boit devant lui. Toutes ces années, depuis qu’ils se sont rencontrés … elle n’a pas touché à une goutte depuis qu’ils ont essayé d’avoir un enfant. Et elle s’est bien rattrapée depuis son divorce. Seulement voilà, ils ne sont jamais sortis ensemble pour ça. Mostly parce que Bianca sait qu’il ne boit pas. Aussi parce qu’il ne sait pas être présent régulièrement. "No. C’est aussi dégueulasse que ta sale gueule." Il y a tellement de choses qui se passent en elle et elle n’aime pas ça. Il est venu pour ça, pour se prendre une rouste. Mais se rend-il compte du point auquel il lui renvoie sa propre image, quand son mari et elle ont finalement prononcé les mots fatidiques ? Quand ils se sont rendus compte qu’il n’y avait plus d’espoir, pour la famille qu’ils voulaient construire, pour eux ? Et cela lui donne envie de tout casser, parce qu’elle fait tout pour ne jamais y penser. Alors elle attaque. C’est ce qu’il est venu chercher. Il ne devrait pas être surpris. Et pourtant.
Pourtant le bol vole. L’Auror ne bronche pas. Il semblerait presque qu’ils soient en salle d’interrogatoire, et que ce soit lui l’accusé. Un autre apparaîtra bientôt, quand il se sera calmé. Ce n’est pas la première fois qu’ils s’engueulent dans cet établissement, les patrons les connaissent. Mais c’est sans doute la plus violente qu’ils aient connus. Et impitoyable, elle le fixe. S’il voulait quelqu’un lui disant que c’est la vie, que ce ne s’est pas sa faute, alors il ne la connait pas. Et il s’est trompé d’adresse. Du Braxton tout craché, après tout, fuir ses responsabilités. Elle en sait quelque chose. Pourtant, il semblerait qu’elle y soit allée un peu fort. Et elle ne voit pas la main fuser. S’emparer de la bouteille. Elle pense qu’il va la fracasser, elle aussi. Ses doigts remuent, se demandant si elle doit se saisir de sa baguette. Mais ce qui se passe… "BRAXTON !" Lèvres entrouvertes, elle ne peut que regarder, impuissante. Et croiser les bras pour le fixer d’un regard furieux, un moment, puis, alors qu’une quinte le déchire, commencer un slow clap des plus ironiques, leur valant un regard ou deux. Elle n’en a rien à faire. "Enserio ? What a fucking drama queen." Il y a de l’inquiétude, sous la couche de colère, sous l’attitude bravache. Qui lui fait récupérer la bouteille. Ses yeux sont toujours secs, mais ne risquent pas de le rester longtemps, à ce train. "Sit," lui ordonne-t-elle.
Le venin coule, mais elle voit. Elle voit la douleur, et la position qu’il prend. Elle n’est pas son ennemie. Le saké retrouve le seul verre intact. Elle va avoir besoin de plus de courage pour continuer. "Did I say anything about cheating on her, eh, cabron?" Peut-être a t-elle pensé à le mentioner, mais elle n’est pas allée au bout. Même elle n’est pas aussi injuste. Et elle sait très bien qu’il n’y a que la vérité qui blesse suffisamment cruellement pour faire ouvrir les yeux. "It’s been twenty years." Il la veut impitoyable. Elle sera impitoyable. "Your best friend died ? Ya know what? My sister got abducted." L’accent irlandais le dispute à l’espanol entre ses lèvres, dans un mélange assez détonnant. "And I didn’t spend every facking second of my facking life feelin sorry for myself, being emotionnaly unavailable." Le shot est avalé et elle pointe son index sur lui : "Own up ta puta mierda, gringo." Come on. Say it. Say how bad you feel, how guilty you feel. Then I can stop being a bitch and I can fucking hug you. Dickhead. Parce qu’elle le poussera, encore et encore, jusqu’à ce qu’il craque vraiment. S’il n’a pas déjà craqué ? Pas encore. Pas vraiment. Mais ça va venir. Elle y travaille.
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“My brother died.” corrigea-t-il. And so many others. ajouta-t-il à voix basse avec son air lointain.
L’alcool monte, il le sent sur ses joues. La tristesse monte, plus vite que les vagues de la colère. Parce qu'elle a raison.
“You should know more than everyone else...” articule-t-il. Ses propres mensonges lui sautent au visage. Il entend dans ses tempes son corps. Y a rien à dire. Betty avait tout dit.
Braxton baissa les yeux. Les odeurs de soupe flottaient dans l'air en un fumet qui aurait du être agréable. C'était déjà foutu y a vingt ans. Voilà ce qu'il entendait.
Son regard tomba sur son alliance. La gorge serrée, retenant un pleur, il le fit glisser de son doigt. Le charme parti avec l’anneau dévoilant son visage recouvert de cicatrice. Oreilles droites tranchée de peu, lèvres et nez balafrés. Il fit tourner l’anneau entre ses doigts, le contemplant, complètement absorbée.
Il avait formé Bianca au plus sombre de sa forme. Splendide et mortelle. Il l’avait traîné dans les pires opérations. Il avait toujours veillé à ce qu’il ne lui arrive rien de trop grave. Mais il l’avait entraîné à la dur. Elle aussi elle avait vu des collègues partir et jamais ne revenir, parfois sous leur yeux.
Il s'était arrangé pour qu’aucun ennemi ne puisse refaire surface. Il avait tout sacrifié pour. C'était une pensée qui lui roulait dans la tête depuis. Plus jamais. Plus jamais.
Les mots lui restaient dans la gorge. Après presque une minute de silence lourd, il chuchota, sur le ton de la confession.
“Sean got abucted by one I should have killed twenty years ago...” lui souffla-t-il, confiant ses remords obscurs.
“Do ya remember, that one ? The witch I looked for more than two years. Alvina Snakebark ?” continua-t-il à voix basse.On ne prononçait pas souvent le nom de ses victimes à voix hautes. Celle-ci n’avait pas fini à Azkaban. Bianca s'était trouvée là par hardiesse. Il avait manqué de se faire viré pour celle-là.
“I thought I freed the world of every last damn of them. And I fuckin' failed it. There was just one left, juste one left, and I didn’t see it.” Il renifla, évitant le regard de Bianca. “Sean came back, thanks all the gods…” Sa mâchoire se crispa et son corps se raidit, revivant ses souvenirs insupportables. "When he was still... missing..I spend those two months thinking that I had screwed up. That I had been the dumbest man alive. That I had done it all for nothing. Since twenty years. It hasn't stop since. "
C'était peu dire. Il releva les yeux vers Bianca. Il comprit soudainement pourquoi il était venu la voir elle. Parce qu'elle savait. Elle vivait ses pensées irrépressibles qui empêchaient de dormir.
"Betty deserves to be happy." conclu-t-il d'une voix las mais résolue. Il se prit les mains dans la tête, fixant le bois sale de la table."So happy. She's an angel. A fuckin' angel on earth." Était-il possible d'arrêter d'aimer comme ça ? Une autre question qu'il ne poserait pas à Bianca, qui valait mieux que la divorcée de service. De totue façon, il en voulait pas de la réponse. Il doutait d'arrêter de l'aimer tout court un jour.
Il expira, serra les dents, puis leva un regard vers Bianca : “We should’nt let your lil' puppy alone too long…” lâcha-t-il d'un coup, repensant à la queue gigotante du petit Hombre. Comme pour changer de sujet.
Il se plongea un peu dans ces yeux de charbon. Il espérait un regard de compréhension. Juste un. C'était puéril, d'attendre à la fois d'être consolé comme un gosse et engueulé par la même occasion.
Son regard tomba sur le bol de soupe explosa. Il soupira, passa une main sur son visage et d'un mouvement de doigt, épongea le mur et répara le bol. Qu'il était con.
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Bianca s’exerce à la patience. On ne dirait pas, mais c’est la vérité. Un autre serait déjà pendu par les pieds, à se faire cracher des insultes au visage jusqu’à ce que ça le calme. Mais c’est Braxton. Et elle l’a pratiqué suffisamment longtemps pour savoir ce qu’il y a sous son attitude de con fini. Sous toutes les piques qu’il lui a envoyées, qui ont toutes trouvées leur cible. Et c’est pour ça qu’elle ne l’égorge pas quand il parle de frère. Aussi parce qu’elle sait que la famille ne se construit pas simplement par le sang. My sister did too. According to some rando. Elle n’en parlera pas. Pas maintenant. Ce soir n’est pas à propos d’elle, même si plusieurs attaques lancées sont clairement personnelles. C’est pour lui qu’ils sont là. Et qu’ils y resteront, le temps qu’il faudra, casseront plus de bols si nécessaire. I know, more than anyone else. So stop this. L’Auror semble implacable, le dos droit dans sa chaise, le fixant d’un air impitoyable. Et enfin, enfin il rend les armes. Et sa défaite a un goût encore plus amer que le saké. Elle ne bronche pas, quand il enlève son alliance. Ce n’est pas la première fois qu’elle le voit comme ça – et elle en a vu d’autres. Il faudra sans doute lui trouver un autre anneau. Ou une manchette. Autre chose. C’est un réflexe, de caresser l’emplacement vide à son annulaire gauche. That fucking hurts, Braxt. And it will, always. Ils en ont vu d’autres. Lui plus qu’elle. Et pourtant ils se comprennent parfaitement. Les quêtes impossibles. Tout sacrifier pour y parvenir. Se perdre, avoir du mal à se retrouver. Miguel avait été son ancre. Et maintenant qu’il n’était plus là, c’était un combat de tous les jours, de ne pas partir à la dérive. Il fallait un bon entourage. Et un objectif.
La mention de Sean lui fait se racler la gorge. Elle sait, tout ça. Elle est la première que Braxton a appelé, quand son fils a disparu. Ils ont tous travaillé d’arrache-pied, pour les retrouver. Un simple hochement de tête, pour lui dire qu’elle se souvenait parfaitement. Et que voir son nom lui avait fait l’effet d’une décharge. Le reste lui fait carrer la mâchoire, pour se donner la force de continuer à le regarder. Il ne s’ouvre pas facilement, et c’est peu de le dire. Et il le fait. Et elle le respecte, l’encourageant du regard. Sa colère fond comme neige au soleil. Mais c’est la manière dont il parle de sa femme qui lui fait détourner le regard. Un frisson la parcourt alors que ses yeux s’embuent, l’espace d’une seconde. C’est ce qu’elle a dit de son ex-mari, le professeur pour enfants le plus adorable de l’univers, qu’elle ne pouvait plus rendre heureux. Et ça fait mal. "I know." Et elle adore Betty. Un roc, cette femme, pour laquelle elle a toujours eu une admiration sans limites. Parce que pour supporter une tête de con pareil – la même que la sienne – il faut avoir de l’endurance. Un cœur en or. Et de la patience. Tant de qualité dont ils sont tous les deux pauvres. Le silence est pesant. Jusqu’à ce que la créature la plus jolie de l’univers soit invoquée. La langue de Bianca se passe sur ses incisives et elle claque, agacée contre elle-même, soudainement. Les larmes sont ravalées, alors qu’elle repousse la table. "Yeah." Sa voix est rauque, cassée. Un signe est fait en direction du personnel qui n’a pas besoin d’instructions, déjà en train de leur emballer deux bols à emporter. Ce qui fait qu’elle peut se concentrer sur lui, poussant la chaise qui est dans son chemin. Son index passe sous son menton, pour qu’il la regarde. "Wasn’t that hard, was it?" Le coeur n’y est pas vraiment, et elle secoue la tête. Avant de le prendre dans ses bras. Rien à foutre, que ce ne soit pas leur mode de communication premier. Sa joue trouve son épaule, le serrant avec force. "That’ll be better." Avec le temps. Même si ce n’est pas parfait. "It’s not too late for Nora and Sean, gringo." Il a une famille, une très belle famille. Qu’il ne doit pas perdre. "You’ll be okay." Et ce n’est pas une phrase vide de sens. Elle lui bottera le cul quotidiennement si nécessaire. Mais il se relèvera. Et il reprendra sa vie en main. Il le faut. "Come on, finit-elle par grogner en se dégageant, ”Enough gropping, let’s go home." Evidemment, qu’il fallait qu’elle fasse une blague salace. Pour détendre l’atmosphère. Autant que faire se peut.
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Alors qu'il réparait le joli bol aux motif de carpes bleues, Bianca acquiesça. La tension descendit comme elle était venue, à la manière d'une écluse qui libérait les eaux. Braxton n'ajouta rien.
Bianca eu la drôle d'idée de l'attraper par le bout de la barbe. Il fronça les sourcils et dégagea sa tête. "Bianca." la reprend-t-il en protestant d'un sifflement entre ses dents. Pas tactile de nature, comme elle le savait bien, il n'oubliait pas que Bianca avait été sa cadette et ne recherchait pas sa proximité. Un instant, elle redevint agaçante et Braxton ne saisit pas ce qui avait pu se passer dans la caboche de la mexicaine.
L'instant d'après, il comprit que ce n'était que stratégie de sa part. Son ancienne apprentie l'attira à lui et lui offrit le réconfort de ses bras.
Les barrières tombèrent. Les ramenant des années en arrière, à l'hôpital...
Braxton, saisit, laissa derrière sa pudeur. L'exclusivité et le culte qu'il vouait à une femme unique qui n'était tristement plus vraiment la sienne, s'effaça. L'homme éploré fondit dans cette demonstration, et la serra contre elle. Il se sentit avide de cette chaleur humaine, cette compréhension, ce pardon.
Bianca lui livra les mots que n'importe qui aurait voulu entendre. Braxton resta silencieux enveloppé par la poigne tendre de son apprentie.
Elle reprit bien sûr sa contenance après cette entracte de compassion. Braxton, acquiesça, docile comme un enfant après un chagrin. Il la laissa faire savoir sa volonté au propriétaire du bouiboui à nouille.
Home.
Il la fixait, un peu abattu, s'accrochant à sa silhouette solide d'auror implacable.
Qui aurait cru que la descendante de mages noirs à l'accent coupé qu'on lui avait collé dans les pattes deviendrait la flamboyante auror qu'il avait formé ?
"Let's go home..." approuva-t-il en hochant de la tête.
Il ne voyait ni issues, encore moins de réjouissance. Mais il se savait béni de la chance d'un pendu d'avoir une Bianca qui accepta la présence de sa carcasse usée après tout ce temps.
On leur apporta leurs nouilles, Braxton prit le sac et ils sortirent dehors. Il s'arrêta, et se tourna vers elle.
"Thank you..." parvint-il à dire, crevant l'abcès de ses émotions."You're family Bianca, you know it ?"
C'était une question qui n'attendait pas d'infirmation.
Pas tout à fait une soeur, pas tout à faite une fille, mais quelque chose encore qui l'avait poussé à venir la chercher ce soir.
"By the way... where come from that puppy...?" lui demanda-t-il plus tard, s'éloignant sur le chemin qui menait vers l'appartement de Bianca.
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