Get Out Alive

GET OUT ALIVE

Jinx, effrayée, acculée, laissa échapper un rire nerveux et incontrôlé alors qu'elle lui assénait un coup de point aussi faible qu'utile. La flèche avait touché dans le mile.

Jinx, haletante et suitante d'outrage, déballa son sac, se défendant d'accusation que Braxton n'avait pourtant pas reformulé. Le père voulait savoir pourquoi elle n'avait rien dit en tout ce temps. Mais Jinx bloquait, tournait en boucle, comme un disque rayé. Ce n'était pas sans souvenirs que ses paroles sonnèrent à ses oreilles.

Elle ne pouvait pas parler.

Les paupière de Braxton frémirent, un regain d'intérêt volé par la brune qui se démenait sous lui.

Elle ne pouvait pas parler.

Il lui en avait déjà touché un mot. Il pensait que c'était lié à Ryan. Braxton ne comprenait tout simplement pourquoi. Quel était le rapport avec la menace de ses enfants. Elle aurait pu glisser un mot faire un signe, n'importe quoi ! Braxton avait connu un paquet de situation de ce genre vingt ans plus tôt, quand les gardien des secrets pullulaient dans les deux camps. Y avait toujours moyen de faire quelque chose.

Le langue de plomb se mordit les lèvres alors qu'elle lui rappelait le lot de sacrifice qu'elle avait accomplit. Les coups. Le poignard. Les années à être brutalisée. Braxton encaissa

Dix ans...

Il avait oublié.

Il déglutit et se força à la regarder dans les yeux, attisant la rage qui grondait en lui-même, attisant le feu à coup de soufflet pour ne pas perdre le cap. La seule image de ses enfants qui étaient tout près, l'un dans la tour, l'autre au cuisine, était suffisante.

Mais les images de Jinx la gueule en sang se superposèrent, attirant son attention sur les faits indéniables évoqués par la jeune femme. L'acide se répandit en lui aussi vite à chaque mot.
Braxton n'avait jamais réalisé, n'avait jamais pensé que Jinx s'était faite battue à cause de lui. Elle n'en avait jamais parlé, ne l'avait jamais regardé d'une quelconque manière, ne lui avait jamais adressé le moindre reproche. Elle avait encaissé, encore, en silence, le laissant dans l'ignorance. Pourquoi ? Pourquoi ne disait-elle rien. Une seconde vague de rage épousa l'acide et la haine pour l'envahir. Il parcourait ses prunelles des yeux ses prunelles qui ne mentaient pas.

Betty. Sean. Nora.

Elle refrappa avec sa force de moineau, mais ce fut douloureux. Ils savaient comment ça allait se finir. Où était le problème ? Y avait pas de fil à tirer pour casser le noeud. Il l'avait empêché de mourir, il l'avait gardé, elle était resté, elle avait pas voulu supprimer le problème, Ryan, et maintenant, c'était sa famille de rentrée dans l'équation. Ryan. Depuis le début.

Elle refrappa et il recula plus par anticipation, se prenant la leçon de Jonx à son sujet. C'était pourtant tout ce qu'il lui avait demandé les premières semaines. De l'aider à le coincer, lui dire. Elle ne pouvait pas. Y avait pas d'échappatoire. hormis la confrontation, brute et violente.

Il plissa les yeux aux insultes alors qu'elle montait dans les tours. Et elle ? Lui qui détestait écrire, il aurait pu e écrire des bouquins sur sa stupidité sans bornes. Que des bâtons dans les roues elle lui avait foutu en dix ans.
Son visage fut secoué d'une grimace contrarié, penchant la tête, à nouveau presque menaçant.

Je suis morte de peur à l’idée que tu crèves espèce de gros con !

Elle refrappa.

Morte de trouille à l’idée qu’il se pointe et que je me retrouve avec le sang non pas de tes gosses mais de tous les gosses de Poudlard sur les mains !

« Tu viens là parce que t’as entendu la petite histoire d’Asel ?" "La petite histoire nan mais tu déconnes !" "Et Asel, elle sait que je l’ai poignardé pour toi, mon mec ?" "Non !" "Elle sait que j’ai failli le buter dans cette ruelle "non !" parce que je préfèrerais le voir mort que de t’entendre hurler de douleur une seule seconde de plus ? "Failli ! T'as failli ! Pourquoi tu t'es ratée, t'aurais du le crever ! J'aurais pas été à crever de douleur si tu t'étais pas barrée ! On en serait pas là si tu l'avais crevé bordel de merde !"
"Qu’est-ce que vous savez de tout ça ? De moi ? De lui ? Qu’est-ce que t’en sais bordel de merde de ce que je pense ou ce que je fais depuis des mois Braxton ?"

"Rien parce que visiblement tu peux PAS parler Jinx !" rugit-il en retour, pure mesquinerie incontrôlée.

Lui aussi prenait des couleurs à force de s'époumoner et de crier en retour.

Dysfonctionnels. Un mouvement perpetuel et bancale ricochait entre eux sans jamais finir.

« Comment oses-tu me dire que je m’en branle et que je veux juste voir ta famille morte alors que j’ai sacrifié la mienne pour toi ! Alors que j’ai rien dit quand il m’a éclatée au sol au point que je perde mon bébé !

Mon bébé. Son bébé. Braxton changea de visage.

"Même à moitié crevée, j’ai jamais rien dit et toi tu doutes… tu doutes de… moi… "

Le ton descendit. Tous les deux rouges et fatigués, capable de s'entendre respiré tant la distance était mince et les mots violents.

Un bébé.

Jinx, se tenant devant lui effrayé et stupéfaite par ses propres mots, cherchait une fuite impossible.

Jinx la maigre, Jinx la gamine qui s'habillait comme sa fille de quatorze ans, Jinx qui savait pas bouffer autre chose que du pudding, Jinx qui repond à demi-mot, Jinx qui peint des meubles, chante et danse dans sa chambre où le salon quand elle croyait à tord être seule. Jinx qu'il avait jamais vu comme une femme de trente ans, mais une gamine pas fini qui avait des soubresauts de douceur et une lumière au fond du regard qui semblait dire autre chose. Deux pupilles cadenassée renfermant des secrets et des ombres dont il ne connaîtrait jamais l'existence, qu'il ne verrait qu'à travers ses crises de paniques qui la retenait dansl'enfance.

Il l'avait toujours vu comme une enfant.

Son bébé. Sa famille ?

Braxton, sous le choc, blanc comme un linge, ne bougeait plus d'un muscle. Il chercha, fouilla la vérité dans ses yeux noisettes qui ne reflétait que le regret d'avoir parlé et montait comme une marée dévastatrice une peine incommensurable.

Sa main de porcelaine monta vers sa bouche pour retenir des mots qui s'étaient déjà enfui.

Peu à peu, leur visage prirent une expression cousine, tanguant entre la stupéfaction et l'horreur. Braxton fouilla sa mémoire, à la recherche de quand. Son regard, involontairement, descendit pour tomber sur son ventre. Sa taille menue, à faire rougir à corsage, sa minceur qui avalait les plats à n'en plus finir, son regard remonta petit à petit à nouveau à son regard. Quand ? Se demanda-t-il. L'avait-il vu, l'avait connu...enceinte ?

Jinx avait été enceinte. Jinx ne mentait pas. Son visage ne mentait pas. Braxton le visage décomposé rallia les éléments décousus, pourtant simple. Tabassée la fois de trop. Un bébé. De lui d'un autre ? La question importait peu. Alors que ses yeux s'embuèrent, son visage lui apparu différemment. Plus âgé. Son regard meurtri lui semblait moins puéril.

Il avait jamais vu Jinx comme une femme. Braxton venait de se prendre la démonstration avec la violence la plus inouïe. Il n'avait pas de mot, son propre coeur de père se projetant dans l'idée seule de la peine de perdre un enfant. Sa colère passée parlait pour lui.

Braxton avait glissé une main sur ses épaules, sans réfléchir, sur le cuir froid de son blouson, doucement et légèrement tremblant. Un bébé.

Elle avait été mère, failli l'être, Braxton était pas bien sûr de ce qu'on disait. Ce dont il était certain c'était cette odeur de muscade poivrée que dégageait ses cheveux, le petit os osseux de son épaule qui s'enfonçait dans ses bras. L'odeur de sa chevelure et de sa peau l'enveloppa très vite, et certainement la sienne devait faire de même avec elle.
Sa tête rouge et chaude reposait contre sa clavicule, il pouvait sentir l'eau de ses larmes contre sa peau. Il avait été chez les MacGill Faholin après être passé chez sa mère. Malgré son long manteau, il avait pris la peine de mettre une de ses vieilles chemises pour faire moins tâche là-bas. Pour la première fois, sa peau rencontrait la sienne, le petit front brûlant de Jinx  charcuté par un vampire.

Un bébé. Il la serra contre lui, expirant une respiration tremblante. Un tout petit et innocent bébé. Braxton sentait le poids écrasant de la cabane sur eux, ses propres yeux étaient tirés par les larmes. Il inspira maladroitement, et sa main qui n'avait pas quitté l'arrière de la tête de Jinx la ramena d'avantage contre lui. Il ferma les yeux et serra fort la mâchoire, ignorant les noeuds qu'ils faisaient par mégarde dans ses cheveux. Braxton n'aurait pas supporté un autre mensonge, un autre surprise. La soirée avait été rude. Mais Jinx... Quand ? Quand ça ?

Il songea, le coeur battant, à cette conversation qu'ils avaient eu quatre mois plus tôt dans cette même maison.

"Jinx..." souffla-t-il très bas, la voix étouffée. Le reste des mots ne vinrent pas. Il ravala sa salive et bougea la tête, comme pour chercher quoi dire, ou de l'air. Ses cheveux s'accrochait à sa barbe mais Braxton n'en faisait rien. Aide moi à en finir. Aide-moi à crever cette pourriture. Il n'y avait plus d'argument plus rien. Jinx allait parler allait faire quelque chose elle allait...

Il apparu à Braxton soudainement qu'elle avait déjà tout donné. Alors qu'il avait retrouvé sa femme dans ce qui lui paraissait encore un autre simulacre mais très sincère retrouvailles, Jinx, avait probablement fui, était restée seule. Elle avait dit qu'elle était passé en Novembre, ou en Décembre, ou l'été. Il ne savait plus. Il la voyait toute seul dans le salon, toute seule chez eux sur le canapé, tête en l'air les jambes sur le mur à fixer le plafond avec insistance. À pleurer sans fin dans sa chambre. À ramper dans la cuisine pour s'alimenter. À pester contre le chat qui avait peut-être traîné dans ses pattes et elle avait du râler, ou comme lui le prendre dans ses bras et noyer ses secrets dans sa fourrure noire. Il la voyait exactement là-bas, comme si son fantôme était resté dans les lieux. Dix ans... Dix ans et il lui apparaissait avec exactitude ce à quoi elle avait ressemblé ses derniers mois. La Jinx de Poudlard était-elle la survivante d'une autre petite mort. La pensée le déchirait. Il la pressa dans ses bras encore. Aide-moi. Qu'il disparaisse, pour toujours, pour nous deux, nous tous.

Une colère noire et vengeresse était tapie au fond. Mais en cet instant, les mots de Jinx lui faisait l'effet d'une pierre jetée dans un lac dont les ridelles transformaient la surface à jamais. Braxton était un torrent, continuel où les pierres tombaient au fond du lit et roulaient avec le courant. Les flots s'étaient ravalés, suspendus. Parce qu'il y avait Jinx. L'océan Jinx prenait la place. Il n'en restait plus pour les autres. Sa tristesse habitait l'espace, mais avait pénétré jusqu'à ses os à lui. L'idée d'avoir été responsable de près ou de loin à la disparition d'un gamin le torturait. Les questions qui venaient avec étaient pire. Quand ? À quel moment ?

La petite chose fragile qu'il avait dans les bras contre lui, Braxton était pas bien sûr de quoi en faire. Dix ans qu'elle lui collait aux basque, qu'il regrettait de l'avoir pris avec lui tout comme il regrettait ses absences ou le volume de sa musique parfois. Il était pas certain qu'elle puisse se débrouiller seule tout en lui prouvant le contraire. Ils étaient juste diamétralement différent. Dans le vécu, ils partageaient une montagne tracas qui les avaient menés au même endroit, dans cette même planque à partager des repas, s'engueuler parfois, se comprendre même. Mais Braxton ne comprendrait jamais ses choix, comme elle ne comprendrait certainement jamais les siens.
Alors cette Jinx, qui était pas si petite que ça, qui pouvait pas parler, Braxton avait du mal à réfléchir à son cas, l'image d'une Jinx aux formes rondes et maternelles se superposait à ce qu'il avait vu dans la ruelle. Ses épaules se soulevèrent et retombèrent tout aussi brusquement.

Que faire de Jinx ?

Qu'est ce qu'il aurait pu faire ?

Son petit souffle lui répondait quelque chose qu'il ne pouvait pas saisir ou comprendre, quelque chose faisait barrière, bien que presque toutes leurs limites avaient éclaté en un soir, en quelques minutes. Il avait mis une barrière y a sept ans et voilà qu'elle était remise en cause par la chose la plus abjecte qu'il pouvait imaginer.

Brax ne dit rien. Jinx dans son cou, sa main derrière sa tête et l'autre sous son épaule, il laissait les secondes s'égrener sans y penser. Son coeur à elle, son coeur à lui qui résonnait quelque part. Sa colère qui bouillonnait dans un coin, recluse par cette minute de silence, mais de circonstance, tristement tardive. Une minute de deuil avant le lancement dans la vendetta. Une minute pour... le bébé. Lui ? Elle ? Il eut envie de demander. C'était dégueulasse et il se retient. Toutes les questions que l'on pose avant lui venait. Et le nom, et c'est une fille ou un garçon, et c'est pour quand...

Et de qui ?

Il avait une réponse en tête et elle l'agaçait, envers Jinx, et le désespérait. C'était un sentiment qui faisait remonter tous les reproches, tout le reste et s'il y avait un moment où il fallait ne rien dire, c'était celui-là. Respecter une toute petite minute avant de l'ouvrir. Même si cela faisait bien plus qu'une minute qu'il l'avait prise dans ses bras sans un mot après l'avoir dévisagé d'un air à la fois triste et indéchiffrable. Peut-être s'était elle attendu à une rouste. Comme d'habitude. peut-être qu'elle avait eu peur. Pour une fois il n'y avait pas pensé. Des étreintes, il en distribuait pas à tour de bras comme son frère. Même ses enfants se montraient distants.
Il voulait lui poser les questions, il continuait de la serrer contre lui un peu plus fort à chaque objection qu'il s'imposait. Pour éviter d'exploser, lui qui tremblait sous sa peau, il allait chair l'air loin et profond, s'appliquant à vider son esprit en emplissant cette odeur petite odeur de muscade un peu féline qu'il redécouvrait sans s'en rendre compte, le nez dans les cheveux de Jinx.
Jinx la grande, qui resterait sans doute petite à ses yeux... Jinx qui avait bien le droit à sa minute de répit, qu'importe ce qui arriverait après. Jinx la mère à l'odeur de chat et de muscade. À son petit coeur qui battait et qu'i pouvait sentir et il lui semblait dans l'echo du silence, qu'il en manquait un autre.

À peine appris son existence qu'il devait se faire à sa non-existence. Pas de petit souffle. Pas de... Braxton souffla dans l'espoir de se dégager le poids désagréable qui lui pesait sur le coeur.
Jinx avec le bébé à la planque. Maintenant qu'il y avait pensé, il ne pourrait plus l'oublier. C'était fou, c'était absurde, impensable. Mais qu'est-ce qui n'était pas justifiable pour une petite vie ? Ses pensées l'amenèrent à un autre petit ( @Gabriel Standford) à qui il avait du dire adieu. Ça aurait pu se passer de la même manière.

Tout bas, Brax échafaudait des histoires qui n'auraient pas pu se passer, qu'il avait pas le courage de lui raconter à elle, se savant capable de lui reprocher le lendemain. Pris dans le tourillon de l'émotion, il ne lâchait simplement pas l'idée qui viendrait l'empêcher de dormir, encore une autre, tout comme il était incapable de lâcher Jinx de ses bras lourd et fatigués l'enserrant contre lui depuis... depuis combien de temps ?

Spoiler:

GET OUT ALIVE

Elle avait enfoui son visage contre lui, pleuré, s'était accroché à ses vêtements. Mais pas tout de suite. Étonnée, choquée, il l'avait sentit raide et figée dans l'émotion, avant que ses larmes n'ouvrent des valves funèbres. Combien de temps les avaient-elles retenues ? Braxton se demanda si Jinx avait pu pleurer dans les bras de quelqu'un. Il ne lui connaissait ni parents ni amis, il l'avait toujours imaginée seule dans un appartement, ou bien trainant vaguement dans les rues du Marché aux Trolls.

Elle le repoussa et il entrouvrit les bras pour la laisser s'échapper. Elle le ramena contre lui et il en fit de même, accueillant la jeune femme et sa peine dans ce peu de réconfort qu'il pouvait lui prodiguer. Alors qu'elle cherchait à entortillait ses doigts dans le tissu de son dos, il répondit en la serrant plus fort, sans même y penser, et la berça légèrement, alors qu'elle fondait de plus en plus en larme.

Elle tentait de se calmer, avec plus ou moins de succès. Il eut un mouvement de recul lorsqu'elle colla son oreille contre son torse, et finalement la laissa. Il pouvait percevoir les vibrations de son pouls rejoindre son oreille, certainement sonner contre sa tempe.

"Hey..." murmura-t-il maladroitement, à travers ses mèches de cheveux qui lui entravaient le visage. "...hey..."répéta-t-il dans un chuchotement grave à son oreille, parce que lui dire que ça allait, c'était interdit.

Après les sanglots, sa respiration troublée retrouva un rythme plus régulier. Elle amena avec elle un petit silence qui n'avait rien de serein, chargé de tristesse et de larme. Un mouvement de tête fit relever Braxton la sienne, la sentant s'essuyer les yeux.

Collée contre lui, la petite brune l'attrapa de son regard humide, rouge et piteux, qui ne laissait échapper aucun doute. Elle lui fit une déclaration sincère, quasi solennelle, de ne jamais laisser malheur arriver à ses enfants ou ceux d'un autre. Son coeur s'accéléra malgré lui à cette seule pensée.
Puis Jinx pour la première fois en dix ans, lui confirma verbalement l'existence d'un serment. Braxton en était fou d'avoir vu sa patience aussi mis longtemps à l'épreuve et son regard se durcit. Il aimait avoir les réponses tout de suite. Dix ans, c'était très long, même s'il avait fini par s'e douter. Peut-être la honte et les barrières avaient gardé Jinx dans ses retranchements.

Il accueillit sa confession finale dans un silence. Avait-elle connaissance du poids de l'information qu'elle lui donnait ?
Non pas la vulnérabilité de Ryan, en le poussant à la tuer. Mais que Jinx par cet aveu en remettait presque sa vie entre les mains, lui donnant le moyen de tuer Ryan par son sacrifice.

Braxton la regarda, interdite. Qu'aurait-il fait de cette information il y a dix ans, se demanda-t-il. Y réfléchir devant son minois était trop difficile. Il y a plus vingt ans, en revanche, durant la guerre, il avait peur de savoir.

Elle du sentir le poids de son regard car elle s'évada de cette étreinte -interdite- et Braxton regretta ses pensées. Son geste et son regard le troubla, alors qu'elle effleurait sa joue balafrée. Il eut l'impression d'être une grande bête effleurée par la main de l'innoncence.

"S'il te tue et qu'il meurt, est-ce que cela veut dire que si toi tu le tues, tu mourras aussi ?" demanda-t-il aussi soudainement que simplement, interrogeant les détails du serment. Elle avait pu lui dévoiler dans un sens, logiquement, l'autre était à porté de main.

S'étaient-ils déjà autant de fois et autant longtemps regardé dans les yeux ? Certainement pas.

Braxton n'avait aucun envie de rester à ce qu'ils avaient pu dire. Les cris de ses enfants appelant au loup lui faisait l'effet d'une amnésie. Mais pour tromper Jinx et ses plans foireux, il avait besoin d'en savoir plus.

Il soutint son regard, attendant une réponse claire et précise. Pour la première fois peut-être, Braxton lui parlait comme à une adulte. Comme à une femme.