I'm not aksing {Mich}

I'm not aksing

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Le 23 Octobre 2022

L’enterrement de son frère avait eu lieu la veille. Cette semaine se terminait de la pire des façons : mettre son frère en terre. Apolline avait pleuré toutes les larmes de son corps durant la semaine et la soirée qui avait suivi l’enterrement. Elle se sentait vide. Elle était épuisée physiquement et moralement pourtant elle ne pouvait pas s’enfermer définitivement dans sa chambre au Manoir Dunn. La première étape était de sortir, seule. Mais ça c’était particulièrement difficile à cause de la sécurité qui avait été renforcée. Apolline n’avait pas envie d’être suivie H24. Elle tenait à sa liberté. Surtout là où elle avait envie de se rendre.

En effet au-delà de la tristesse, Apolline avait découvert ce que signifiait le sentiment de vengeance. Peut-être ne l’aurait-elle jamais découvert si Ulysse était mort de façon naturelle ou par accident. Malheureusement ce n’était pas le cas. Ulysse avait été assassiné, tué par magie, mutilé par quelqu’un. Et malheureusement il n’y avait que peu d’éléments dans cette enquête. Ou peut-être que l’on tentait de garder Apolline éloignée de tout cela. Sauf que c’était peine perdue. Apolline avait déjà les deux pieds dans le plat. La quête de réponse et l’envie de vengeance animaient la sorcière. Si bien qu’une idée avait très vite germée dans l’esprit de la brune. Il fallait qu’elle se rende dans l’Allée des Embrumes afin de mettre la main sur ce dont elle avait besoin pour que son idée se concrétise.

Avant de faire le mur, Apolline envoya une réponse à la lettre de @Michel-Ange Grimm qu’elle venait de se recevoir. Elle prit avec elle la dague qu’il lui avait spécialement forgée, l’accrochant à sa ceinture. Puis, en dehors des murs du Manoir Dunn, Apolline transplana dans l’Allée des Embrumes. Toute de noire vêtue, encapuchonnée, Apolline tentait de se faire discrète. Elle ne voulait pas attirer le regard sur elle. Elle savait parfaitement qu’elle n’était pas la bienvenue dans ce genre d’endroit. Peut-être même était-il fréquenté par les assassins de son petit frère ? Cette pensée la fit frissonner mais ne lui coupa pas l’envie de continuer à s’enfoncer toujours un peu plus dans l’Allée sombre.

Apolline s’arrêta devant une première vitrine, à la recherche désespérée d’artefacts, d’objets ou de livres lui permettant de mettre en œuvre son idée. Soudain, la jeune femme sentit une pression exercée sur son bras, une pression qui semblait vouloir la tirer dans une ruelle encore plus sombre. Son cœur se mit à battre la chamade mais sa main libre, posée sur la dague forgée par Michel-Ange la rassura légèrement. Et lorsque ce bras la tira fortement vers cette petite ruelle, Apolline sortit la dague et la plaqua en dessous du cou de l’inconnu qu’elle plaqua contre le mur.

« Lâchez-moi tout de suite. » menaça Apolline, prête à se défendre s’il le fallait.

Une espèce de regard noir, rempli de tristesse et de haine était perceptible. C’était comme si elle se laissait guider par son instinct qui était venu nettement plus sauvage depuis la mort d’Ulysse. Elle n’avait même pas cherché à savoir si elle connaissait ou non cette personne.

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Perdu dans mes pensées, j’arpentais le Chemin de Traverse. Toujours les mains dans les poches, j’avançais entre les boutiques sans un mot et la mine un peu triste. Beaucoup de personne m’avait demandé en cette heure tardive ce qui m’arrivaient. Certains n’avaient pas posé la question car ils avaient été assez brillant pour faire le rapprochement avec ce qui était arrivé à Ulysse Dunn.
Ici, au Chemin de Traverse, c’était mon village. Mon monde. Les gens me connaissaient pour certains depuis que j’étais venu au monde. A la boutique de vêtement, je me rappelais que je parlais de mon amour pour Apolline avec passion depuis que j’avais huit ans. Au magasin de baguette, le gérant qui était un ami de mon père m’avait un jour surpris en train d’essayer de piquer une autre baguette pour pouvoir enfin combattre Apolline qui m’avait cassé les pieds.
Bref. La plupart ici, savait pourquoi j’avais la mine sinistre. Alors que j’arrivais vers l’Allée des Embrumes, je croisais deux Gobelins. L’un d’eux me regarda avec mépris, et l’autre cracha par terre. En guise de réponse, comme le faisait tous les Grimm, je levais mon majeur dans un geste grossier mais digne.
J’allais continuer mon chemin, mais mon mouvement m’avait fait tourner la tête. J’avais suivi du regard les Gobelins des yeux, et ces derniers s’étaient comme d’habitude attardé dans l’Allée. Là aussi, c’était mon village… Mais… une autre partie de mon village. Celle qui regroupait que les gens bizarre et où j’évitais d’aller mais… C’était quand même chez moi. Aussi, je pris la direction de cette dernière. J’avais cru voir une silhouette qui ressemblait à celle d’Apolline. Je devais certainement rêvé… Mais en même temps, je n’avais rien d’autre à faire. Cela devait faire un an que je n’y avais pas mis les pieds. Un vieux sorcier bossu, et habillé tout en noir me croisa. D’un air mauvais, il grogna en ma direction.

« Salut Jeannot ! » dis-je avec enthousiasme.

Mais il ne me répondit pas. Il avait une boutique d’objets obscurs… Et il venait souvent voir mon père pour l’aider sur les métaux. Il n’avait jamais été bien bavard.
Malgré l’obscurité, mes pas surent où passer. Ils voulaient cet endroit depuis tellement d’année que c’était devenu automatique. Mais… Mon instinct et ma vue ne m’avait pas trompé. C’était bien la silhouette d’Apolline que j’avais aperçu quelques instants auparavant.
Regardant à droite et à gauche, je me décalais comme une ombre. Je lui saisis le poignet et l’entraînait dans une ruelle encore plus sombre, mais qui je le savais redonnais directement sur le Chemin de Traverse.
Dans une prise habile, elle me colla contre le mur. La dague que je lui avais offerte s’arrêta au niveau de ma gorge. Observant l’ouvrage de plus près, je ricanais légèrement.

« Elle ne peut rien me faire, je l’ai forgé avec une partie de mon sang… Tu sais… On est jamais trop prévoyant… Au cas où le jour de notre mariage tu décides de m’assassiner… Visiblement, on a pas eu besoin d’aller jusque là... »

Je lui tenais toujours le poignet. Ma voix avait du suffire à l’apaiser. Je la lâchais et passais ensuite mon visage à la lumière des étoiles pour mieux l’observer elle aussi. Son visage avait encore cet air profondément triste.

« Qu’est ce que tu faisais ici ? Oh, et avant que tu ne me répondes la même chose, je te rappelle que moi… J’habite là... Enfin à côté. »

Je me grattais la tête et je passais ensuite ma main derrière ma nuque. D’un mouvement affectif, je lui posais la main sur l’épaule. Mais je me ravisais au dernier moment.

« Tu devrais rentrer. Ton père va s’inquiéter. Si une Langue-de-Plomb se rend compte de ta disparition, tu vas finir enfermé au Manoir… Oh, je viendrai te sauver bien sur… »

Je tentais de la faire sourire. Mes mains se posèrent sur les siennes et je posais mon front contre le siens. Mes yeux touchèrent presque les siens.

« Un proverbe familial de ma famille dit… Qu’ici, dans cette Allée, il n’y a que des problèmes et aucune solution… Quoi que tu cherches là, ça ne t’apportera que des soucis. »

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@Michel-Ange Grimm & Apolline Dunn

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La voix de Michel-Ange apaisa Apolline, qui ne fit aucun geste brusque de plus. Pourtant elle n’enleva pas immédiatement la dague qui se trouvait en dessous du menton du jeune homme. Elle observa ce cadeau, intrigué par les révélations que Michel-Ange venait de lui faire à son propos.

« Donc ça ne te couperait pas ? » interrogea-t-elle par curiosité. « Je vais pas prendre le risque d’essayer. »

Elle n’avait pas du tout envie de blesser Mich. Tout comme elle n’avait pas vraiment envie de le voir ici, ce soir-là. La jeune femme observa son poignet qui redevenait libre. C’est à ce moment-là qu’elle rangea l’arme que lui avait forgé Michel-Ange. Apolline l’observa, les sourcils froncés. N’avait-il donc pas reçu sa lettre pour poser une telle question ? Bon. Il était vrai qu’elle était restée évasive sur le sujet, indiquant seulement l’endroit où elle comptait se rendre.

« Donc…si tu es là, c’est pas parce que tu m’as suivi ? » le questionna-t-elle, tentant d’éviter de répondre à sa principale question.

Alors oui, que faisait-il là ? Apolline n’eut pas besoin de poser la question qu’il répondit avant. Sa réponse était plutôt bateau mais assez recevable pour qu’Apolline ne cherche pas en savoir plus. De toute façon elle n’était pas là pour ça, elle n’avait pas le temps. Il ne fallait pas que quelqu’un au Manoir Dunn s’aperçoive de sa disparition. Ce que justement Michel-Ange venait de souligner. Apolline leva les yeux au ciel tout en poussant un léger sourire d’exaspération.

« Mon père m’aurait jamais laissé aller ici. Même accompagnée d’une Langue-de-Plomb. C’est pour ça que je suis sortie à cette heure…là. » expliqua-t-elle avant de mettre de côté son exaspération et de laisser un sourire quelque peu amusé fendre son visage si triste. « Oh. Je n’en doute pas. Tu es toujours là pour moi. »

Tel un preux chevalier. Le regard d’Apolline se posa alors sur ses mains qui entraient doucement en contact avec ceux de Michel-Ange. Puis elle remonta rapidement ses yeux lorsqu’elle sentit le front du sorcier se coller au sien. Un instant, Apolline ferma les yeux, soulagée du soutien que semblait lui montrer Michel-Ange. Mais elle rouvrit brusquement les yeux lorsqu’il commença une sorte d’argumentaire pour tenter de faire reculer Apolline sur son entreprise. Pourtant…fatiguée de toutes ses émotions, elle ne s’emporta pas, faisant preuve d’un calme qui ne lui ressemblait pas du tout.

« Un proverbe familial vient forcément de la famille. » souligna Apolline. « Et malgré ce que tu penses, ce que tu veux, ce que je voudrais, je ne sais pas partie de ta famille. » soupira Apolline. « Et c’est bien dans cette Allée que je trouverais…non pas des solutions mais des réponses, des aides. »

Apolline avait gardé le contact de son front avec celui de Michel-Ange pendant toutes ses explications. Mais lorsqu’elle eut finie, Apolline posa délicatement ses mains sur les épaules du poufsouffle et se dégagea doucement.

« Ne m’empêche pas de chercher des réponses à ce qui s’est passé. »

Elle ne le laisserait de toute façon pas faire. Apolline enleva une première main puis laissa la seconde glisser légèrement sur le côté de son épaule, elle la caressa avec nostalgie avant de tourner les talons dans le but de retourner dans l’allée principale de l’Allée des Embrumes.

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Au milieu de l’Allée, un vieux tonneau était visible. Délabré, couché sur le côté, il devait certainement être issus d’un grossiste qui livrait l’apothicaire. Sans réfléchir, alors qu’elle se dirigeait vers ce dernier, je levais ma baguette et je déclarai d’un ton désolé.

« Incendio. »

Le tonneau s’enflamma dans un « WOUF » sonore. L’Allée n’était bien grande, la chaleur l’empêchait de passer. Baguette toujours en l’air, je la pointais toujours dans la même direction. Ce qui signifiait… Que je la pointais sur Apolline.

« Apo, ne fais pas ça. S’il te plaît. Ca ne résoudra rien. Là où tu vas, quel que soit ce que tu veuilles faire, il y a un prix à payer. Et un prix élevé. Trop élevé pour ce que tu comptes réaliser. Tu es brillante, t’es la fille la plus intelligente que je connaisse… Réfléchis. »

J’avais toujours ma baguette dressée face à elle. Le tonneau répandait une chaleur que je pouvais sentir jusqu’à moi. Mes yeux se posèrent sur elle dans une immense tristesse. Je l’aimais de tout monde être et… je ne pouvais me résoudre à ce qu’elle fasse cela. Qu’elle devienne tout ce qu’elle avait toujours combattu. Il était hors de question qu’elle mette un seul pied dans la Magie Noire tant que je serai là.

« Tu sais très bien qu’il n’existe aucun moyen de ramener Ulysse. Que tout ce que tu trouveras, c’est une pâle imitation ou un mauvais souvenir de lui. On ne peut pas ramener les morts à la vie Apo. »

Je l’observais dans les yeux. Je n’avais qu’une envie, c’est qu’elle fasse demi tour pour me foncer dans les bras et que je la fasse sortir d’ici. Mais je savais que je me berçais dans l’illusion. Au moins, j’avais été directe avec elle. Je lui avais dit la vérité, ce que je pensais. Et surtout ce que les gens autour d’elle prenait certainement le soin d’éviter. Ulysse était mort, elle ne pouvait rien pour lui. Il fallait qu’elle l’accepte.
Mais je savais également qu’elle n’en était pas là… Que ce n’était qu’une bouée de sauvetage jetée dans une mer immense.

« De toute façon, si tu ne viens pas de ton plein gré, je le ferai par la force. Mais crois moi, tu n’iras pas plus loin Gripilitsek. »

Et, dans un calme olympien, je me mis en posture de duel comme le voulait la tradition dans ma famille. La main gauche sur le coeur, et la main droite celle tenant la baguette pointée sur celui de l’adversaire. Chez nous, se battre en duel signifiait l’ultime recours.
A quel moment ça avait dérapé ? Oh, oui. Le Loup-Garou qui avait eu la brillante idée d’éliminer son frère. C’était vraiment une bonne idée pour la cause de la Meute songeais-je. Après tout, ça avait l’effet escompté. J’assistais à la division de la famille Dunn, et à la descente aux enfers de l’unique héritière de cette dernière. Un plan qui n’avait, jamais aussi bien fonctionné que dés à présent.

« Agir comme ça, c’est leur donner raison. Allez, reviens avec moi. »

Ma main sur mon coeur se déplaça et je la tendis à Apolline. Mais ma baguette était toujours pointée vers elle. Elle était dans un état émotionnel assez instable pour m’envoyer un sort en plein dans la tête par surprise en profitant du faible que j’avais pour elle, aussi, je redoublais de vigilance.

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@Michel-Ange Grimm & Apolline Dunn

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Sur le départ, pour retourner dans l’Allée principale, Apolline s’arrêta brusquement lorsque le tonneau sur le côté prit feu. Il agissait comme une sorte de barrière, de rempart face à ce qu’Apolline souhaitait faire : sortir de là. Les sourcils froncés, Apolline tourna les talons afin de refaire face à Michel-Ange.

« A quoi tu j… »

Mais Apolline se stoppa net, laissant en suspens la suite de sa question. Elle écarquilla les yeux de surprise face à celui pour qui elle ressentait tant de choses différentes, tant de choses fortes. Michel-Ange était en train de pointer sa baguette sur Apolline.

« Je suis prête à payer le prix qu’il faut. » déclara la jeune femme qui venait de sortir sa baguette à son tour.

Mais elle ne la pointait pas sur Michel-Ange. Elle ne voulait pas en arriver là. Pourtant le poufsouffle semblait déjà avoir fait son choix. Il ne l’aiderait pas. Pire, il allait être contre elle. Sa baguette pointée sur elle en était la preuve.

« C’est vraiment ce que tu penses que je veux faire ? Je ne suis pas idiote Mich. » déclara-t-elle, un peu déçue qu’il puisse penser cela d’elle.

Son objectif n’était pas de ramener Ulysse à la vie. Le seul moyen était d’utiliser une des reliques de la Mort. Mais Apolline avait lu les Contes comme tout le monde et la pierre n’avait ramené qu’une pâle copie. Non. Ce qu’Apolline voulait était tout autre chose. Et Michel-Ange ne pourrait pas l’empêcher.

« Mich… » supplia Apolline, une infime tristesse dans sa voix. « Ne deviens pas un obstacle… »

Mais sa décision semblait être prise. Sa remarque, sa posture, tout montrait qu’il ne comptait pas laisser partir Apolline. Alors cette fois-ci, la brune pointa sa baguette sur Michel-Ange, les yeux humides. Son cœur était bien trop douloureux pour penser à faire une quelconque révérence pour démarrer un duel. Elle n’en avait tout simplement pas envie. Malheureusement, le sorcier ne lui laissait pas le choix. Comment avaient-ils pu en arriver là ?

« Tu dis n’importe quoi. Je ne donne raison à personne. »

Pour l’instant en tout cas. Apolline serra la mâchoire, les sourcils se fronçant encore un peu plus. L’humidité de ses yeux commençait à couler sur ses joues alors que sa baguette était toujours pointée sur Michel-Ange.

« Ne m’oblige pas… » soupira Apolline avant d’essuyer grossièrement ses larmes avec le revers de sa manche. « Experlliarmus. »

Un sortilège simple, un sortilège qui permettrait à Apolline d’avoir le temps de lancer un Aguamenti sur le tonneau et de partir avant que Michel-Ange n’ait le temps de récupérer sa baguette et lancer un sortilège sur elle, dans l’optique de la retenir. Mais ça, c’était la scène qu’Apolline avait imaginé en tête. Un éclat de lumière rouge jaillit de la baguette d’Apolline et fonça sur Michel-Ange. Allait-il être pris au dépourvu ou arriverait-il à lancer un sortilège à son tour…obligeant leurs baguettes jumelles à devoir se battre l’une contre l’autre !

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La réponse d’Apolline ne me surprit pas. Mais, même si je m’étais préparé à être déçu, l’entendre de sa propre voix m’avait fait plus de mal que je ne voulais me l’admettre. Sans un mot je l’écoutais, toujours en posture de combat. Il était hors de question que je lance le premier sort, comme il était hors de question que je la laisse faire. Nous étions dans une impasse.

« Apolline… Il y a des gens compétents pour ça. Tu en fais une affaire personnelle et... »

Mais elle n’eut pas le temps de me laisser finir que je vis ses sourcils bouger. Je la connaissais depuis si longtemps que je savais déjà qu’elle allait attaquer pour me lancer un sort. Sans hésiter et au presque au même moment, je déclarai d’une voix triste.

« Impedimenta. »

Un éclair bleu jaillit. Et bien évidemment…
Il percuta le rouge et un vaisseau violet commença à relier nos deux baguettes dans une pluie d’étincelle bruyante. Elle commença à faire beaucoup de boucan et quelques têtes passèrent dans les vitrines. La rue était désormais bien éclairée. Ma baguette me brûla la main et vibra comme jamais. Les coeurs jumeaux rentrèrent en résonance et les échos de nos sorts précédents remontèrent.

« Arrête ça Apo ! Bien sûr que si tu leur donnes raison ! Celui qui a fait ça à ton frère voulait déstabiliser ta famille ! Et il est en train de réussir ! »

Je n’allais pas tenir plus longtemps. J’étais tenace mais… c’était Apolline que j’avais en face de moi. Pas un ennemi, pas un adversaire et même pas une amie. C’était la femme que j’aimais. Je ne pouvais pas tenir plus longtemps. Alors, je brisais le lien en levant ma baguette brusquement vers le haut. Les étincelles s’arrêtèrent, et le sort d’Apolline ne me frappa pas dans la baguette comme il devait avoir lieu normalement mais dans la poitrine.
Mon corps se souleva et percuta le mur de plein fouet au niveau du dos. Je sentis aussi ma tête cogné légèrement. Mon corps tomba sur le côté et j’entendis un cri. Qui avait crié ? Un passant, ou Apolline ? Dans un état semi-conscient, j’arrivais à me mettre à quatre patte et à trouver ma baguette. Titubant, je me relevais les bras le long du corps. Ma vision était trouble.

« Tu… tu peux pas faire ça. »

Je titubais encore un peu. Je voyais vraiment trouble et j’avais réellement du mal à savoir où je me situais. Pourquoi j’étais là déjà ? Avec qui j’étais ? Ma main se porta à ma tête. Je m’étais cogné et j’avais pris un K.O. ? Mes yeux virent Apolline en face de moi et les souvenirs immédiats me revinrent en mémoire. Je jetais alors ma baguette au sol. J’avais pas envie de recommencer.

« Tu… peux pas… me faire ça. »

Elle avait choisi, encore et toujours l’honneur de sa famille plutôt que moi. Abattu, je laissais l’énergie quitter mon corps et mon esprit enfin se déconnecter. Je tombais en avant, complètement inconscient.

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@Michel-Ange Grimm & Apolline Dunn

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La mâchoire d’Apolline se crispa lorsqu’elle aperçut Michel-Ange être aussi rapide qu’elle. Comme il fallait s’y attendre, les deux faiseaux s’entrechoquèrent. Apolline dû utiliser ses deux mains pour ne pas se faire maîtriser par sa propre baguette. La pluie d’étincelle illuminait la sombre ruelle et attiraient les regards. Totalement ce qu’Apolline ne voulait pas. Cependant, il était hors de question de rompre le duel. Apolline n’avait pas envie de se faire entraver, que Mich l’empêche de progresser dans sa quête. La lionne grimaça, devant utiliser toute sa force et sa résistance pour ne pas craquer.

« Déstabiliser ma famille ? Tu te fous de moi ? » hurla Apolline, peu habituée à sortir de tels mots. « Ils ne l’ont pas déstabilisé. Ils l’ont DETRUITE ! »

Parcouru d’une volonté de savoir qui avait fait ça, Apolline parvint à gagner un peu de terrain dans ce duel qui n’en était pas un. Les derniers sortilèges lancés par les deux porteurs des baguettes jaillirent dans ces étincelles…Les yeux humides, les dents serrés, le visage défiguré par la colère, la tristesse de ce qu’elle vivait, de ce qu’elle était en train de faire à Michel-Ange…le seul qu’elle avait aimé, la brune leva les yeux pour observer les étincelles. Apolline n’était plus elle-même, rongée de l’intérieur. Pourtant, lorsqu’elle aperçut sur les étincelles diminuèrent jusqu’à disparaître totalement, le regard d’Apolline descendit vers Michel-Ange. Le jeune homme venait de briser le lien. Si au début, cela n’inquiéta pas la lionne – après tout elle n’avait lancé qu’un sortilège de désarmement – le fait que Michel-Ange le prenne en pleine poitrine changea complètement la donne.

« MICH !!! » hurla une nouvelle fois Apolline, mais cette fois-ci d’inquiétude.

La colère et la tristesse avaient brusquement disparu pour laisser place à un fort sentiment de culpabilité et d’inquiétude. Elle baissa immédiatement sa baguette et se précipita sur le poufsouffle qui avait fait un vilain vol en arrière, arrêtant sa course grâce/à cause d’un mur qu’il se prit de plein fouet. Mais il était résistant. Malgré le choc, il avait réussi à se mettre à quatre patte. Apolline ne savait pas quoi faire. Tiraillée entre l’envie et le besoin de l’aider et celui de se mettre en retrait. Après tout, c’était de sa faute.

« Je suis désolée Mich… » se plaignit Apolline, l’humidité toujours présente dans ses yeux.

Impossible de le laisser ici, dans cet état. Elle ne le pouvait pas. Apolline s’accroupit alors, essayant d’observer Michel-Ange dans les yeux. Et avant même qu’elle ne puisse dire quelque chose, ce dernier jeta sa baguette au sol avant de lui prononcer presque les mêmes paroles. Mais cette fois-ci, il tomba en avant, complètement inconscient.

« MICH ! »

Apolline laissa tomber ses genoux au sol, juste à côté du corps de l’homme avec qui elle partageait tant de choses positives et négatives. Elle posa sa baguette au sol avant de bouger Michel-Ange d’abord doucement.

« Je suis désolée Mich….je suis tellement désolée… » pleura la lionne tout en mettant plus d’énergie dans ses gestes pour tenter de le réveiller.

L’inquiétude grandissait. Et…si elle le perdait lui aussi ! L’idée de départ se mit dans un coin de la tête d’Apolline. Là, elle devait s’occuper du poufsouffle. Alors elle décida de prendre les deux baguettes, de se déplacer légèrement sur ses genoux puis de caler la tête de Michel-Ange, très délicatement sur ses genoux. Les larmes coulant toujours, la jeune femme dû prendre sur elle pour se concentrer et visualiser le lieu où elle voulait se rendre. Une fois Sainte Mangouste en tête, Apolline tint fermement Michel-Ange puis transplana avec lui.

Arrivée à Sainte Mangouste, un guérisseur ne tarda pas à venir voir Apolline. Après tout, elle avait atterrir en trombe dans le Hall. Abasourdie par les événements, tiraillée par ses nombreuses émotions, Apolline fut incapable d’expliquer quoi que ce soit. Mais Michel-Ange fut pris en charge tandis qu’Apolline restait dans le Hall. Que faire maintenant ? Etait-elle légitime de rester à son chevet ? Devait-elle prévenir quelqu’un ? La jeune femme n’en savait rien. C’est pour cela qu’elle resta bêtement assise dans le Hall, dans un premier temps. Avant…de lâchement transplaner pour atterrir dans le Parc de la Propriété des Dunn. Prendre des décisions à chaud était une très mauvaise idée. Et Apolline savait qu’entre de bonnes mains, Michel-Ange serait en sécurité. Il était bien plus en sécurité là-bas qu’avec elle, apparemment.

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« Ah, il revient enfin à lui. Stephen, observez la façon dont ses iris se dilatent pour la mise au point. Ok. Vérification des constantes, voilà. Un peu mieux, ma grand-mère irait plus vite Trudy. Bien. Vérifiez sa perfusion de potion régénérante. Voilà, ca vous vaudra un D. Comme Désolant, et surtout débile... »

Je soupirai, plaçant moi même la perfusion sur le patient. Ma nièce nous l’avait apporté et elle était tombé sur moi. Après m’avoir rapidement expliqué la situation, j’avais accepté de le prendre en charge. C’était le jour de la semaine où je prenais les patients en charge. Même en temps que directeur de Recherche, je continuais d’exercer. J’avais toujours considérer que lorsqu’on s’éloigne de l’exercice du métier, on n’était plus en mesure de penser correctement et d’arriver à innover. Ce jeune en était la preuve. Je n’étais pas en mesure de déterminer, suite à son choc que je jugeais émotionnel, si il lui fallait un sort comme Enervatum ou une Potion Revigorante. Pensif, je regardais les trois stagiaires bourdonner autour de lui. Il sembla enfin revenir à lui.

« Enfin réveillé l’artiste ? »

Je fronçais les sourcils en penchant ma tête vers lui. Je continuais de l’examiner avec des instruments diverses. Pour finir, je passais ma baguette sur l’intégralité de son corps. Une lumière verte en sortie, et je plissais les yeux de concentration. Derrière moi, les stagiaires m’observaient avec avidité.

« Apo… où est... »

Je me mis à ricaner de manière cynique.

« Apolline ? Elle est parti il y a environ une heure, en vous laissant à mes bons soins. Je ne sais pas ce que vous avez fait à ma nièce, mais… Elle semblait perturbée. Ahlala… La jeunesse. Love était pareil à son âge. Bien tournez vous. »

J’avais parlé sèchement. Michel-Ange avait cligné des yeux plusieurs fois, ne comprenant pas trop ce que j’étais en train de dire. Sans un mot de plus, je recommençais le sort de diagnostic simple mais cette fois ci sur son dos. Il avait bien évidemment les fesses à l’air.

« Trudy, arrêtez de vous rincer l’oeil. Hmmm, bien, retournez vous. »

Il s’exécuta. Il se mit en position assise, complètement troublé.

« Elle… elle est partie ? Elle m’a laissé là et… ? »

Je soupirai, puis roulant sur mon tabouret d’auscultation, je roulais jusqu’à un meuble. Ouvrant le premier tiroir, j’en sortis une chocogrenouille et un fiwisbiz et je les jetais littéralement sur le jeune adulte.

« Tenez. Arrêter de pleurer. Bien, il n’a rien, il peut rentrer chez lui. Les stagiaires, vous me nettoyez toute cette pagaille. Stephen, la prochaine fois que vous me posez une perfusion comme ça, j’appelle Poudlard et je vous transferts en Magicozoologie. Les Hippogryffes adorent qu’on leur pose des catétaires comme vous l’avez fait. Trudy, raccompagnez le aux admissions et… rendez lui ces vêtements. »

Il ne savait pas trop quoi faire. En tout cas au moins les deux stagiaires s’activèrent et commencèrent à obéir à mes ordres. Je signais sa fiche de sortie d’un geste rapide et sec. J’allais partir, quand finalement… Je fis demi tour. Avec un très léger sourire en coin, que je n’accordais que très rarement, je déclarai d’une voix amusé.

« Et un conseil, Apolline est aussi à moitié De Clare. Si vous voulez l’apprivoiser… Allez dans son sens tout en lui montrant que vous êtes capable d’être mature et indépendant. Ca devrait le faire. »

Je lui fis un léger clin d’oeil, et je m’en allais pour d’autres personnes à soigner d’un pas rapide et sec.

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