thunder's children || kai

INFOS FICHE DE PERSO

Thunder's children
Ft. @Kai Morgan

8 novembre, début de l’heure du déjeuner (ou du dîner)(le midi quoi)

Le brouhaha de la Grande Salle s’échappait des énormes portes, toutes deux ouvertes, pour venir résonner jusqu’au fond du couloir qui y menait. Sous ses pieds, elle pouvait presque sentir les vibrations des éclats de rire et des discussions enflammées qui prenaient déjà inévitablement naissance pendant l’heure du repas. Poussant un petit soupir, Evelyn se passa une main sur sa nuque contractée, cherchant à se masser pour chasser les tensions qui s’y étaient accumulées durant l’examen de botanique qu’elle venait de terminer. Si elle était plus que confiante quant à la note qu’elle obtiendrait, son assurance n’empêchait pas son corps de ressentir cette bouffée de fatigue si caractéristique d’un stress tout juste envolé.

Si facilement retombée dans le flot tumultueux de ses pensées, la Gryffondor repensa à la veille, qu’elle avait passé le nez fourré dans ses bouquins. Elle n’était pas particulièrement l’élève la plus studieuse, mais son nouveau poste au sein de l’équipe de Quidditch lui avait insufflé une nouvelle motivation pour se surpasser. Une motivation qui l’avait poussée à placer toute sa concentration dans ses études. Elle n’était pas certaine de savoir si cette vague de persévérance et d'assiduité allait durer, mais elle surferait dessus jusqu’à ce que la mer d’huile ne retrouve son règne.

Un bruit de pas se rapprochant d’elle plus rapidement qu’une marche normale, la blonde n’eut pas le temps de se retourner qu’elle sentit quelqu’un lui pincer les côtes. Reconnaissant aussitôt le rire taquin d’@Edel Almadovar, son regard faussement courroucé trouva sans difficulté celui du Serpentard, tout juste avant que celui-ci ne prenne la fuite en compagnie d’autres serpents. Bien que tentée de laisser la lionne en elle se lancer à sa poursuite, ce qui aurait peut-être trop plu à Edel, elle se contenta de le suivre du regard, l’esprit bouillant. N’importe qui la connaissant pourrait deviner que ses yeux noisette abritaient une lueur étrange, entre manigance et malice.

Elle se fit violence pour taire l’impulsivité qui coulait dans ses veines de feu, lui laissant un peu d’avance, histoire qu’il s’imagine une paix tranquille. Lui donner le temps de s’avancer au coeur de la Grande Salle et de se créer une illusion de victoire, avant de glisser une main dans sa poche pour en capturer trois minuscules oiseaux de papier rouge.

« Oppugno. », souffla-t-elle en pointant sa baguette pour les animer.

Un sourire satisfait fendit son visage en observant ses oiseaux s’envoler tout droit vers le serpent, pour finalement s’éclater en paillettes écarlates une fois qu’ils eurent atteint leur cible. De part leur taille elle s’était assurée qu’il s’agisse d’une attaque inoffensive, mais qui lui valut bien un petit rire étouffé alors qu’elle se dirigea vers la table des Gryffondors, jugeant qu’il lui faudrait peut-être éviter celle des Serpentards pour le moment.

Mais alors qu’Evelyn traversait l’énorme pièce, une main posée sur son épaule la stoppa net dans son élan. Le ventre aussitôt noué, elle poussa un profond soupir de soulagement lorsque ses prunelles rencontrèrent celles de son frère. Si elle était presque certaine que sa petite farce n’avait pas grand-chose de reprochable, elle avait eu l’éphémère inquiétude qu’un.e prof à la sévérité démesurée ne brise son amusement si tôt. Mais en reconnaissant les traits familiers de son aîné, son sourire s’étira plus doucement.

« Oh, c’est toi. Salut Kai. »

Salutations un peu maladroites, manquant simplement d’imagination suite à sa petite frousse, sauf qu’elle ne pouvait pas non plus nier que leur relation était à réparer. Malgré toute son affection pour son frère, la distance qu’il avait mis entre eux l’empêchait toujours de pleinement retrouver le confort de leur fraternité. Un malaise qu’elle détestait, mais qui lui restait toujours à éliminer, sans parler du fait que ça lui faisait toujours aussi étrange de se dire qu’ils étaient de la même année désormais. Alors qu’elle venait de passer les dernières années à devoir se bâtir la force de vivre sans l’omniprésence de son frère, à être son propre pilier, elle devait se réhabituer à l’idée de pouvoir s’appuyer sur lui, bien qu’elle craignait que ça ne le fasse s’écrouler à nouveau.

« Tout va bien ? Tu t'es en sorti pour l'examen ? »

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Just a young gun with a quick fuse I was uptight, wanna let loose I was dreaming of bigger things and Wanna leave my own life behind

La vie qui bouillonne et pulse dans la Grande Salle lui crée toujours un petit pincement au coeur. Le même que la première fois, la première année, alors qu'il se sentait comme un intru dans ce monde qui allait devoir être le sien. Encore aujourd'hui, des années plus tard, des centaines si pas des milliers de repas passés ici, le même pincement revient s'installer au creux de sa cage thoracique. Partagé entre le sentiment d'être chez lui et celui qu'il ne sera jamais vraiment des leurs, le rouge et or se glisse à travers les autres élèves pour se diriger vers la table des autres lions. Il ne manque pas de faire un croche-patte ou deux à quelques unes de ses victimes préférées, donnant un coup d'épaule à Yeong-Su par la même occasion, avant de filer sans demander son reste avant que le courroux d'une quelconque figure d'autorité ne lui rappelle pourquoi il avait préféré mettre les voiles durant deux années.

À peine les fesses posées sur sa chaise que le voilà à avoir le regard qui se promène partout sauf sur le repas qui, il faut le dire, ne le tente pas des masses. Pas que les plats lui paraissent immangeable, c'est plutôt qu'il préférerait manger dehors. N'importe où, mais pas Poudlard. Sa complainte mentale arrive très vite à sa fin, lorsqu'une explosion de paillettes attire son attention sur Edel qu'il connait pour trainer avec sa soeur. Le tatoueur cherche cette dernière des yeux, un grand sourire aux lèvres face à la farce qu'il lui attribue -à raison, sans qu'il n'ait réellement vu quoi que ce soit. Lorsque son regard se pose sur la silhouette de celle qui a partagé la grande majorité de sa vie, son coeur se serre un peu plus sans qu'il ne puisse rien y faire. Il est fautif, coupable, et il le ressent comme un chiot qui a fait une bêtise. Il ne sait juste pas comment mettre tout ça en mots, et encore moins comment le partager à sa soeur. Alors il fait ce qu'il sait faire de mieux : sourire à travers les vents et marées qui lui agitent le coeur.

Il s'est levé et approché d'Evelyn qui rejoint la table des rouges à son tour. L'hésitation n'est pas de mise lorsqu'il pose sa main sur l'épaule de celle qu'il considère encore aujourd'hui comme sa meilleure amie.
- Bien joué ! Sa voix enjouée perd de son éclat en voyant sa soeur tendue comme un arc. Ses quelques mots se perdent alors dans le bruit ambiant, alors que leurs regards se croisent et qu'elle lui parle. Toute la distance qui s'est instaurée entre eux lui revient en pleine figure, ras de marée d'eau gelée qui le fait frissonner et replonger vers les remords. Son sourire se ternit légèrement, juste assez pour qu'elle puisse le remarquer, elle qui le connaît probablement mieux que n'importe qui d'autre. Il hésite sans trop vouloir hésiter, puis tente de reprendre contenance en souriant de nouveau un peu plus. C'est moi. Salut Evelyn. La tension lui est inconfortable. Il n'a qu'une envie : la prendre dans ses bras et faire en sorte que tout redevienne comme avant. Il sait pourtant, au fond, que ce n'est pas aussi facile. Qu'on ne répare pas des liens avec un pauvre sortilège. Cette foutue magie aurait au moins pu l'aider un peu pour ça, non ? Juste un peu.

Il soupire un peu aux questions qui suivent, reculant d'un pas en retirant sa main de l'épaule de sa soeur. Il n'a pas envie de repenser à l'examen qu'il est tout à fait persuadé d'avoir raté, comme beaucoup de fois. Il serait bien content d'avoir un acceptable mais il n'ose pas rêver. Même un piètre lui ferait plaisir, quelque part. Il ne peut s'en prendre qu'à lui-même : il n'aime pas étudier et ne fait pas forcément d'efforts pour au moins essayer.
- Oui ça va, et toi ? Il tente d'éluder la question de l'examen, se contentant de lui sourire en retour, avant d'attraper son poignet entre ses doigts, un peu hésitant contrairement à souvent. Ça te dit de manger avec moi ? J'crois qu'il y a encore des places à côté. Ses yeux glissent sur sa main et la sienne, avant qu'il ne secoue légèrement la tête pour sourire un peu plus. Au pire je pousserai quelqu'un ! Et le voilà qui s'élance vers leur table, espérant que sa soeur le suive, car son emprise sur son poignet est si timide qu'il suffirait à Evelyn de ne pas bouger pour qu'il la perde dans la foule.

Grande Salle ⌁ @Evelyn Morgan

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Thunder’s children
Ft. @Kai Morgan

En reportant brièvement son attention vers la salle qui se remplissait à vue d’oeil, elle se rendit compte de sa faible nervosité qui réussit tout de même à lui tirer ce petit tic facial que bien peu de gens savaient reconnaître. Pourtant, la caresse empoisonnée du stress dans son estomac n’était pas causée par la simple crainte de ne pas avoir de place auprès de ses amis pour le repas. Merlin lui-même savait sans doute qu’il en fallait plus pour que Mademoiselle Evelyn Morgan se sente intimidée. La présence d’une masse de gens n’avait jamais rien eu de rassurant pour elle, mais elle ressentit un souffle de nostalgie en voyant son frère à ses côtés, à contempler la Grande Salle avant de se lancer pour y entrer. Ses souvenirs la renvoyèrent automatiquement à ses premières journées à Poudlard, pendant lesquelles son frère Gryffondor avait véritablement été son plus grand pilier. Elle ne devrait pas y penser, mais la réalisation lui rappelle pourtant l’amertume de son absence, malgré les efforts d’écarter toute rancune à son égard.

Toutefois, l’encouragement de son frère suffit à écarter toute onde négative de son visage, retrouvant aussitôt une lumière fière qu’il lui reconnaîtra peut-être. Elle n’avait probablement pas besoin de l’approbation de personne pour ressentir une vague de fierté face à son petit coup pour embêter Edel. Elle avait cessé de compter toutes les raisons pour lesquelles il méritait cette petite vengeance de toute façon. Mais elle devait avouer que de recevoir un peu de validation de la part de son aîné lui faisait chaud au coeur, surtout sachant qu’il n’avait pas eu l’occasion de la voir s’épanouir dans le monde de la magie depuis quelques années. Elle avait plus d’un tour dans son sac, et elle regrettait que Kai n’ait pas pu le voir avant.

Cette nouvelle année scolaire signait cependant l’arrivée d’une nouvelle ère, un vent de fraîcheur hautement apprécié après les temps troubles de l’année dernière. Elle sentait enfin qu’elle pouvait laisser derrière elle l’obscurité qui avait occupé ses pensées pendant de longs mois, avant qu’elle puisse finalement démêler toute cette histoire de Fourchelang et en arriver à la surprenante conclusion qu’elle était plus proche de leur mère qu’elle ne le pensait. Et puis, la présence de Kai à Poudlard venait jouer un grand rôle dans le nouvel espoir qu’elle ressentait face à l’année à venir.

« Ça va, mais j’suis crevée. », avoua-t-elle à son tour dans un demi-sourire. Avouer ses vulnérabilités à n’importe qui d’autre lui aurait tiré un frisson de dégoût, mais ça se faisait si naturellement avec lui qu’elle ne s’en rendit pas compte. Elle eut toutefois un sourire un peu plus franc à sa proposition, le laissant la guider à travers la Grande Salle de par sa prise sur son poignet sans broncher. « Toi, tu vas pousser quelqu’un ? Oh, j’aimerais voir ça. », répondit-elle en riant, amusée de voir cet air sur le visage de son frère. Elle avait l’habitude d’être la brute des deux, à vrai dire. Et à voir la délicatesse de l’étau de sa main autour de son poignet, elle espérait qu’il fasse preuve d’un peu plus de force s’il devait se défendre.

Evelyn ne se rendit même pas compte de l’instant où l’amertume quitta ses pensées pour ne laisser place qu’à une joie innocente de retrouver son frère, savourant l’instant présent comme il ne lui avait pas été donné de le faire au courant des années passées. Mais vivre une vie d’étudiante aux côtés de son frère lui semblait être un véritable cadeau du ciel.

« D’ailleurs, parlant de bousculades et de batailles, t’as entendu parlé de la bagarre en cours d’étude de runes ? » Les ragots se répandaient rapidement, et Eve n’en était pas mécontente. La plupart du temps. « Deux Serpentards se sont battus et c’est leur directeur qui est intervenu. », l’informa-t-elle.

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Voir le visage de sa soeur s'illuminer fait chaud au coeur du plus âgé. Il faut dire que, bien qu'il tente par tous les moyens de ne pas laisser paraître combien il s'inquiète pour leur relation, il n'était pas tout à fait rassuré non plus de retrouver sa soeur qui semble stressée. Ainsi, la voir sourire comme lorsqu'ils étaient plus jeunes, quand rien ne semblait les séparer, ça lui fait un bien fou. Un peu comme une lourde botte qui finit enfin par cesser de presser de toutes ses forces sur sa cage thoracique. Il retrouve sa soeur, quelque part, et un semblant de paix intérieure aussi. À cet instant, il ne peut que se dire qu'il a fait le bon choix. Laisser sa vie dans le Londres Moldu a toujours été source de peine et de regrets, mais voir Evelyn rayonner ainsi lui donne l'impression que tout valait le coup. Que c'était la décision à prendre et que leur relation ne pourra que se renforcer pour la suite.

C'est avec le coeur un peu plus léger qu'il ramène sa soeur vers la table où attend leur repas. Il lance un regard un peu surpris à la jeune femme, cachant un soupçon d'inquiétude à la mention de sa fatigue.
- T'as fait quoi comme bêtises avec Edel hier soir pour être crevée comme ça? Tente-t-il de blaguer, cherchant à découvrir si quelque chose -ou quelqu'un?- l'empêche de dormir. S'il t'emmerde, je peux aller le mordre tu sais. Ajoute-t-il dans un grand sourire espiègle, claquant des dents pour signifier qu'il en est tout à fait capable. Et il en est tout à fait capable, le bougre. Le fait que sa soeur ne le pense pas capable de pousser des gens fait bien rire Kai, lui qui a le don de s'attirer des ennuis parce qu'il ne fait pas vraiment attention aux autres. Il est vrai qu'Evelyn n'a pas vraiment eu la chance de le voir dans toute la splendeur de ses conneries... Et inversement. C'est l'occasion pour les deux à apprendre à se connaître bien plus que ça, finalement. Ouais je vais te faire une place attends, j'ai pas peur moi! Pas peur du tout! Il est un peu trop inconscient des possibles retombées pour avoir peur, de toute façon. Et puis, il ne connaît plus tellement les élèves non plus, après deux ans de pause. Les visages ont changé autour de lui, c'est à la fois troublant et vivifiant.

Les voilà tout proches de la table et des éventuelles chaises qui accueilleraient leurs divins popotins lorsqu'Evelyn attire l'attention du plus âgé avec une bagarre. Il n'en n'a pas encore entendu parlé à vrai dire, rarement assez concentré pour écouter les bruits de couloirs, lorsqu'il n'est pas occupé à courir plus vite que la personne qu'il a un peu trop taquiné au cours des dernières minutes pour ne pas se faire casser la figure.
- Ah ouais? En plein cours? Ils ont aucune classe ces serpentards. Ils pourraient au moins attendre que le prof soit parti, ils se feraient chopper moins vite! Et le voilà qui sonde les chaises libres. Bien entendu, il n'y en a plus qui sont vides côte à côte, ce qui a le don de lui faire froncer les sourcils, courroucé. Bon, je vais vraiment devoir te faire ma démonstration de force! Il semble un peu trop heureux pour que ça soit réellement intelligent -après tout, s'il demandait gentiment, c'est presque certain que quelqu'un leur laisserait des places côte à côte, mais Kai, intelligent... Il lâche donc le poignet de sa soeur pour tirer une chaise vide, se penchant par dessus le dossier pour observer les deux élèves de part et d'autre. Il n'est pas tout à fait certain que pousser quelqu'un de plus petit que lui soit vraiment impressionnant, bien que plus logique, aussi décide-t-il de s'attirer les foudres de l'autre élève... Qui est probablement tout à fait capable de le mettre par terre en lui éternuant dessus. Un dernier regard à Evelyn pour être certain qu'elle le regarde bien dans sa prouesse idiote, le voilà qui tente de pousser la chaise de l'autre élève... Avec l'autre élève dessus. Il ne faut pas beaucoup de temps pour qu'on lui demande des comptes, et Kai ne peut que offrir un grand sourire malicieux en montrant sa soeur. Une place pour Evelyn! Comme si ça expliquait quoi que ce soit, et surtout le fait qu'il ait décidé de pousser l'autre étudiant plutôt que de demander, comme quelqu'un de sensé. La chaise n'a, d'ailleurs, presque pas bouger. Il court plus vite qu'il ne frappe, c'est là tout l'intérêt d'être aussi agile qu'un lapin...

Grande Salle ⌁ @Evelyn Morgan

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Ft. @Kai Morgan, mention d'@Edel Almadovar

Devant son rire et son air enjoué, elle se retrouva transportée dans le passé, l’espace d’une fraction, comme si elle revoyait les images de sa propre mémoire. Des souvenirs au parfum d’été et de beau temps, comme quand le soleil brillait et que leur mère les emmenait quelque part. Claire n’avait jamais fait comme les autres mères, les parcs pour enfants n’avaient jamais été la destination par défaut chez eux. Non, à la place, les deux rejetons avaient foulés plusieurs fois le sol moelleux d’une pinède près de chez eux. Elle avait depuis longtemps cessé de compter les après-midis ensoleillés qui les avaient menés là-bas. Et à voir la lueur de malice dans le regard de son frère, Evelyn ne pouvait que repenser à ces années où leur complicité avait été la plus forte. Lorsque c’était eux contre le monde, main dans la main. Si le fossé qui s’était creusé entre eux ne leur permettait peut-être plus d’être aussi proche qu’à cette époque, la blonde se fit le serment de redoubler d’efforts pour sauter par-dessus.

Suivant les pas enjoués de son frère, l’once d’inquiétude qui traversa son regard n’aurait pas pu la préparer à affronter la question qu’il lui lança en plein visage. « Hé ! », lâcha-t-elle en répliquant aussitôt avec une petite tape derrière la tête. « J’ai passé la soirée à étudier figure-toi. » Elle leva les yeux au ciel afin de montrer son exaspération, bien que l’amusement lui tirait un petit rictus en coin. « Histoire que je puisse avoir une meilleure note que toi. », ajouta-t-elle en tirant la langue.

Bien que sa proposition la touchait, Kai devrait être bien placé pour savoir qu’elle avait rarement besoin de quelqu’un pour la défendre et la protéger. Si elle avait hérité de quelque chose de leur mère, c’était sa facilité à se débrouiller seule. L’indépendance coulait dans ses veines depuis toujours, et l’ancienne Auror avait toujours pris soin de lui enseigner les bonnes façons de se défendre. L’absence de son frère expliquait peut-être pourquoi il n’avait jusqu’ici pas eu vent de la réputation qu’elle prenait bien soin d’entretenir à Poudlard.

« Je vais te croire quand je vais voir ça. » Elle ne saurait dire si c’était parce qu’elle le connaissait dans toute sa sensibilité, mais la lionne souriait déjà d’amusement, animée par l’idée de le voir s’inventer un air de dur à cuire. Elle ne doutait pas de sa facilité à s’attirer des ennuis, après tout c’était de famille, mais il lui manquait encore une preuve de son efficacité.
Evelyn éclata de rire à son commentaire sur les verts. « Ah ouais, parce que se bagarrer on s’en fout, tant qu’on se fait pas chopper ? Dis donc, pour quelqu’un qui dit que les Serpentards n’ont pas de classe, tu penses presque comme l’un d’eux. » Pour les côtoyer régulièrement, elle savait que certains d’entre eux avaient la mèche plus courte que d’autres, mais elle avait également eu tout le loisir de contempler la ruse dont ils pouvaient faire preuve.

Devant la petite démonstration de son frère, Eve ne put que poser une main sur sa bouche, tentant de retenir un nouvel éclat de rire, mais aussi pour dissimuler la gêne qui rosissait ses joues. Elle n’était pas très certaine en quoi avoir une attitude digne des plus grosses brutes d’une école secondaire était impressionnant, mais Kai avait au moins le mérite d’avoir tout un tas de courage. Surtout en reconnaissant l’élève qu’il avait tenté de pousser. La blonde se mordit l’intérieur des joues, mi-rieuse, mi-inquiète, en voyant l’air de l’étudiant. Elle imaginait facilement de la fumée s’échapper de ses oreilles, et la sorcière donna une petite tape sur l’épaule de son frère. « Okay, time to run. Kai ! », lança-t-elle, attrapant à son tour le bras de son frère pour prendre la fuite en direction de la table des Poufsouffles.

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