Nice to meet you, where you been? { Elima

Eloïse semblait reconnaître une pleine et entière responsabilité dans sa situation, là où elle n’avait fait que chercher à en savoir plus afin d’informer et de protéger. Ima se détourna, l’air toujours aussi préoccupé, alors que la désapprobation se lisait clairement sur son visage. Mais le remerciement de la sorcière attira de nouveau sa pleine et entière attention et il fut saisi par le sourire affiché sur son visage qui semblait aussi frais qu’une brise de printemps. Encore un peu glacée par la fraicheur de l’hiver mais portant déjà toutes les promesses de l’été. Et cette chaleur de renouveau lui réchauffa étonnement le cœur.

La discussion avait dès lors naturellement dérivé vers une grève plus douce qui annonçait d’autres sourires à venir et le malien se réjouissait d’avance à cette idée. Eloïse ne méritait rien d’autre que de retrouver un quotidien plein de joie, et à son tour, Ima se prit à sourire en écho à l’enjouement qu’apportait à son ton la mention de son fils. Cependant, alors que la sorcière évoquait la protection de Poudlard, cette dernière semblât lui évoquer une parfaite prison dorée.

Le Soninké posa ses pupilles sombres sur la sorcière sans répondre de prime abord. Il voyait bien de quoi il retournait et n’avait malheureusement pour l’heure rien de mieux à proposer à la mère et son enfant pour s’assurer de leur sécurité. C’était la double-peine pour l’agente qui avait non seulement failli perdre la vie pour avoir trop bien fait son travail et se retrouvait à présent obligée de se cacher de ses agresseurs hors-la-loi. Cette situation devrait ne rester que provisoire, le temps que la menace soit écartée – en espérant qu’elle le soit entièrement un jour.

Mais si Eloïse avait semblé s’apitoyer un instant, elle retrouva rapidement l’enthousiasme qui illuminait si bien son teint et Ima ne put que se dérider devant la mention des friandises volées bien contre sa volonté. Son sourire se crispa cependant à la mention d’un dîner, et il observa la sorcière devant elle avec une réelle stupéfaction qu’il ne sut correctement camoufler. Il avait bien du mal à voir comment son ennuyeuse présence pourrait égayer un tant soit peu son quotidien. La sorcière était-elle tombée dans un tel état d’abattement ? Sans doute qu’elle ne cherchait qu’à se montrer polie devant sa sollicitude.

- Un dîner ?

Il hocha la tête avec un air pourtant peu convaincu. Un dîner en ville semblait risqué aux vues de sa situation actuelle, même si la présence du président pourrait être la bienvenue pour s’assurer de sa pleine et entière protection.

- Bien-sûr, je m’engage à tout mettre en œuvre pour vous permettre d’avoir des temps de respiration, hasarda-t-il en reconnaissant la nécessité dans ce genre de contexte de permettre aux victimes d’avoir quelques échappatoires.

- Bien que j’aie confiance en vos nouveaux collègues pour vous offrir un bien meilleur divertissement…

Ne souhaitant fatiguer la sorcière plus que de nécessaire, le magistrat s’empressa cependant de vider sa tasse de thé avant de se relever. Un coup d’œil à sa fenêtre lui avait permis de voir l’arrivée d’un nouvel agent de sa connaissance pour reprendre la relève de l’incompétent qu’il avait renvoyé. Ima reconnaissait bien là l’efficacité de son collègue @Gabriel Standford.

- Je dois malheureusement vous laisser à présent. Eloïse, surtout n’hésitez pas à m’écrire pour quelques raisons que ce soit. Vous êtes une priorité pour m… pour nous à présent. Je souhaite m’assurer personnellement de votre protection et votre bien-être. Continuez pour l’heure à savourer ce thé, et cette échappée temporaire, en toute sécurité. J’espère pouvoir rapidement élargir votre périmètre de sortie.

Il attrapa sa main pour la serrer avec sollicitude en se penchant vers elle.

- Prenez soin de vous. Et surtout, j’insiste, écrivez-moi sans délai si vous en ressentez le besoin. La nation vous est reconnaissante.

Son regard s’attarda quelques secondes de trop dans les iris mordorées de la sorcière avant de se détourner de manière raide, disparaissant dans un froissement de son long manteau. Un instant plus tard, il était de retour dans la boutique avoisinante pour régler la dette qu'il avait créé bien malgré lui.