Hey Nero ! Tu descends ?

Nero, avec tous ses engagements divers, ne profitait que très peu de ses journées de congés. Mais c’était, d’une certaine façon, fait exprès. Inconsciemment, il remplissait son horaire de manière à s’engourdir. Tourner en rond le rendait fou.

Cependant, plus le temps avançait, plus il commençait à apprécier ces petites pauses. Rien de trop long, il ne faudrait pas lui laisser le temps de se tourmenter lui-même à nouveau, mais assez pour qu’il puisse reconnecter avec d’anciens intérêts qu’il pensait avoir depuis longtemps oublié dans le passé.
Cette journée-là, Nero n’avait pas à travailler pour l’IDEM, pas d’expédition pour la Main d’Atoum, pas de contrat de réparations quelconques, pas de problème à régler… il avait du temps pour lui.

Alors il avait ouvert la fenêtre de son atelier improvisé, et s’était mis au travail. C’était une pièce au fond de la maison avec de grandes fenêtres, laissant entrer la lumière du jour. De de petites tables dépareillées étaient appuyées contre les murs, croulant sous divers outils et projets non terminés. Si la pièce était grande et relativement vide, les bacs empilés sous les tables trahissaient l’amas de matériel rangés rapidement, comme une envie de faire de la place sans y mettre beaucoup d’efforts. Penché au-dessus de sa table de travail, une brise soufflait doucement alors qu’il sculptait un morceau de bois, qui deviendrait éventuellement un manche de guitare.

Le temps était bon, et pour une fois, Nero semblait paisible, fredonnant même une vielle chanson en travaillant. Il pouvait entendre la vaisselle se nettoyant toute seule dans la cuisine. Dehors, il pouvait voir la lessive qui venait tout juste d’être lavée s’accrocher d’elle-même sur la corde. La majorité des vêtements appartenaient à @"Sorcha MacGregor", qui apparemment aimait bien utiliser la maison de son frère comme une buanderie, au retour de ses expéditions. Même s’il prétendait être agacé, ça ne dérangeait pas l’ainé, qui au contraire aimait se sentir utile.  
Nero était calme. Détendu. Il se doutait bien que ça ne durerait pas, surtout considérant le repas auquel il avait été invité le soir-même, mais pour l’instant, il profitait de son temps de paix.

Jusqu’à ce qu’il entende de petits claquements. Il raccrocha le ciseau qu’il tenait sur son socle, au mur. Croyant d’abord avoir imaginé, il releva la tête, et d’un coup de baguette, stoppa toute l’activité ménagère dans sa maison. Il entendit les claquements à nouveau, et compris vite qu’il s’agissait de quelque chose cognant dans ses vitres.
Encore des étudiants s’amusant à tourmenter tout Pré-au-Lard, pensa-t-il en roulant des yeux, se dirigeant vers la provenance du son. Il ouvrait déjà le loquet de la fenêtre pour voir qui cela pouvait bien être, lorsqu’une voix familière s’éleva de l’extérieur.  

Nero glissa sa tête et ses épaules dans l’encadrement de la fenêtre ouverte.
“Vraiment, Clearwater?” aboya-t-il “ Lancer des cailloux à ma fenêtre? Mais t’as quel âge?” demanda-t-il à l’ancien Gryffondor, malgré tout incapable de stopper le large sourire qui se dessinait sur ses lèvres.

“Qu’est-ce que tu fous là? T’as pas des cours à donner?”

Malgré l’incapacité de Jameson de faire une entrée sans se faire remarquer, Nero ne pouvait s’empêcher d’être extrêmement heureux de le voir. Son vieil ami d’enfance, son frère d’Écosse. C’était grâce à lui que Nero avait réussi à s’adapter à l’endroit, et même apprendre à l’aimer. Si sa famille lui avait souvent demandé d’encaisser un rôle plus mature que ce que son âge demandait, Jameson s’était assuré que Nero puisse vivre sa vie d’adolescent. Témoins respectifs à leurs mariages, parrains respectifs de leurs filles, Nero n’avait jamais regretté d’avoir rencontré le Clearwater et lui devait beaucoup, même si il s’en était éloigné pendant quelques années.

Aujourd’hui, il était content d’avoir à nouveau la chance de renouer avec son meilleur ami, et de compenser pour les années où Nero s’était rendu inaccessible, perdu dans la brume.
Mais il savait qu’avoir Jameson Clearwater au pas de sa porte ne promettait pas calme et sérénité.

L’éclat de rire de Jameson est franc et clair, et pendant un instant, il semble emplir tout Pré-au-Lard. Nero ne put s’empêcher de laisser échapper un petit sourire pincé. Mais quel gamin.

Jameson justifia sa présence par une gestuelle beaucoup trop théâtrale. “Content de voir qu’il y en a parmi nous qui font la belle vie, hein.” répondit Nero, son sarcasme étant à moitié crédible par le sourire en coin qu’il n’arrivait pas à retirer de son visage. Lui qui n’avait qu’une seule journée de calme en un mois, voilà que le professeur en vacances venait ruiner tous ses plans.

Malgré tout, Nero referma la fenêtre et sans trop avoir à y réfléchir, il ouvrit la porte d’entrée. Il ferma la distance qui le séparait de son ami et lui rendit chaleureusement son accolade.

“C’est bon de te voir, vieux frère.” commenta Nero alors qu’ils se séparaient. Il dévisagea le Clearwater un moment, une étincelle espiègle dans les yeux. “Mh, que vois-je? Encore plus de cheveux blancs que la dernière fois? T’as déjà réservé ta place en maison de retraite?” Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres et il donna une légère poussée sur l’épaule de Jameson avant de mener la marche vers le village.

“Alors comme ça monsieur est en vacances? Ces gamins te malmènent pas trop?” demanda Nero alors qu’ils marchaient. Si il se rappelait bien, Jameson, Nero et leur petite bande n’avaient jamais placé la plénitude des enseignants dans leurs priorités, et il se doutait bien que les temps n’avaient pas changés tant ce ça depuis.

Nero ne put s’empêcher de rire à l’idée qu’Imelda l’exploitait. C’était plutôt Nero qui ne savait pas s’arrêter, avec les centaines d’autres responsabilités et fardeaux qu’il se mettait lui-même sur les épaules. Mais évidemment, Jameson ne connaissait pas vraiment l'étendue de son (ses) métier(s), alors il se contenta de hausser les épaules. “M’ouais peut-être, mais j’ai promis à Sorcha.” (@Sorcha MacGregor) Jameson les connaissait tous depuis leur enfance, il savait très bien que Nero était à la merci de ses sœurs.

Il sourit à sa stupide remarque sur les infirmières. Parfois, pendant de brefs moments, Nero pouvait presque se sentir jeune à nouveau quand il était avec Jameson, ses 18 ans fraîchement fêtés et une grande école à conquérir. Cependant, Nero fut vite ramené sur terre quand Jameson mentionna qu’il avait l’air plus tranquille.
“Tu te plains que je travaille trop; tu t’inquiètes quand je me détend… pas moyen de te faire plaisir, Clearwater.” Nero seccoua la tête avec un sourire malicieux, évitant stratégiquement d’élaborer dans les problèmes qui l’accablaient réellement.

Nero suivit son ami jusqu’au village, écoutant l’écossais parler de son emploi avec un léger sourire. “Pfff. Je sais pas du tout de qui elle détient.” plaisanta-t-il en donnant un léger coup d’épaule à son ami, ignorant le pincement de culpabilité qui agrippait son coeur chaque fois que le sujet de sa filleule était soulevé. Nero ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il l’avait abandonné, en quelque sorte. Mais c’était un sujet pour un autre jour.

“Non, non rien de tout ça. Je profitais d’une journée de congé parfaitement paisible avant que tu débarques, tu sauras.” répondit-il avec un sourire.
Placés devant divers établissements, Jameson lui offrit le choix. Nero n’hésita pas très longtemps avant de les guider vers une taverne à l’apparence extérieure banale, presque oubliable. Ayant habité ici depuis quelques années - même si il n’était pas à la maison très souvent - il avait appris les commerces qui fonctionnaient le mieux avec son mode de vie.

“Meilleure nourriture du coin.” se contenta-t-il d’expliquer en poussant la porte de la taverne, laissant Jameson entrer en premier.

Si l’endroit paraissait presque fantôme de l’extérieur, l’intérieur était occupé. Plutôt sombre malgré la lumière qui entrait par les fenêtres, plusieurs groupes de sorciers et créatures confondus étaient répartis dans l’endroit, à des tables ou en train de se partager une partie de billard magique au fond de la salle. Une musique rock jouait depuis un drôle de jukebox étrangement modifié, alors qu’une quantité impressionnante de fantômes faisaient des allers et venus entre la taverne et le mur du fond, disparaissant on-ne-sait-où pour on-ne-sait-quelle-raison. L'endroit paraissait vieux, mais il n'avait pas le souvenir d'avoir vu la bâtisse avant la guerre. Si il avait existé durant leurs études, Nero savait qu'ils auraient probablement fini par y faire du grabuge.

“Ah tiens donc! Je commençais à croire que t’étais mort.”
Un large comptoir en forme de carré trônait au milieu de la pièce, presque comme un bureau d’accueil. Des bouteilles flottaient au-dessus de la tête des deux serveuses présentes, dont une dans la soixantaine, avec une impressionnante tignasse frisée et une serviette sur l’épaule. Gideon Kennedy, que Nero avait appris à connaître comme la détentrice de l’endroit.

Définitivement bizarre, un peu rustre sur les bords, la propriétaire n’avait pas la langue dans sa poche et avait assez de caractère pour ne pas avoir besoin d’un quelconque videur: Nero l’avait vu plusieurs fois mettre des balèzes hors de son établissement sans même se servir de sa baguette. Sa taverne semblait cibler une clientèle à la fois particulière et hétéroclite, pour les oubliés qui voulaient se retrouver.

Gideon et lui ne se connaissaient pas, mais avec les années, ils étaient familiers, en quelque sorte, respectant tous les deux les mystères de l’autre. Si elle prétendait le contraire, il était évident que Gideon avait un passé loin de la restauration, et que Gideon Kennedy n’était pas son nom de naissance. Elle avait un amour visible pour l'ingénierie, vu l’état rapiécé mais très fonctionnel de la taverne. Il lui avait déjà acheté des pièces de mécanique pour réparer un moteur capricieux; Nero savait pertinemment qu’elle gérait un marché quelconque derrière sa taverne, mais il ne pouvait pas dire exactement quoi, ou même si c’était légal ou non. Elle pouvait le fournir en boulons, et elle faisait les tourtes les plus alléchantes du coin, et c’était tout ce qu’il avait besoin de savoir.

Gideon fit un large sourire aux deux hommes, s’appuyant sur son comptoir. “Dis donc, c’est bien la première fois que tu m’amènes de la visite, Nero. Ça compense. Y’a le vieux Jenkins qui me chasse toute ma clientèle, ce vieux barge. Parlant de clientèle, vous savez, la semaine dernière j’ai vu-” elle se coupa lorsqu’un fantôme vint chuchotter quelque chose à son oreille. Sans crier gare, elle fit volte-face et pointa un doigt jusqu’au fond de la taverne. “SAMANTHA WARD! Tu tapes encore une fois sur ce jukebox et ce sera la dernière fois que tu auras des mains!”

Elle revint aux deux hommes, tout sourire.
“Comme d’habitude?” demanda-t-elle à Nero, oubliant totalement ce qu’elle leur disait quelques secondes plus tôt. L’habitude, c’est-à-dire une tourte et un cidre sans alcool, simple mais toujours gagnant. Nero ne venait pas si souvent que ça, certainement pas assez pour justifier qu’une barmaid se rappelle de sa commande, mais Gideon avait une mémoire étonnamment sélective.
“S’il-te-plait. Et rajoutes… peu importe ce que monsieur ici va prendre.” répondit-il en tapant l’épaule de son ami.

Une fois qu’ils eurent commandé, Nero guida Jameson a une table près des fenêtres, pour qu’ils puissent profiter de la lumière du soleil loin des autres clients.

“D’ailleurs, tu venais me voir rien que pour le plaisir de ma compagnie, ou tu avais quelque chose à me dire?” Nero demanda finalement, se rendant compte qu’il ne se rappelait plus la dernière fois qu’ils avaient fait une activité, entre eux. C'était presque suspicieux.

résumé:

Nero était assez observant et attentif pour remarquer le sourire disparaître sur le visage de son meilleur ami au moment où Gideon beuglait à travers la pièce. Ward, c’était un nom commun, mais pour Nero, il avait surtout été entendu dans chez les Clearwater. Il savait que son ami pensait à sa défunte femme.

Aussi proches soient-ils, Nero et Jameson n'avaient jamais réellement parlé de cet événement, du moins pas autant qu’ils auraient pu. Nero était le premier à savoir que ce c’était de perdre quelqu’un, mais il n’avait offert à Jameson que le réconfort d’un ami, plutôt que les précieux conseils d’un sympathisant, de quelqu’un qui était passé par là, terrifié à l’idée que la conversation le mène à s’ouvrir sur sa propre peine.
C’était un tabou, chez lui. Tout son entourage le savait. Il ne parlait pas de sa fille, il ne parlait pas de son ex-femme, et évitait les sujets qui pouvait le mener à en parler. Mais même si c’était de cette manière que Nero avait choisi de porter les fantômes de son passé, il savait que Jameson ne voulait peut-être pas la même chose.

Avec les années, Nero ressentait la culpabilité de ne pas avoir offert à Jameson une oreille plus attentive, et s’était constamment promis de lui ouvrir la porte pour en parler plus en profondeur. Mais Nero était un lâche, et reportait toujours cette promesse à plus tard. Il n’était jamais prêt à faire face à cette conversation.

Bien vite, Jameson retrouva son entrain, mais même si Nero lui rendit son sourire, sa culpabilité ne le quitta pas.
“Alors tu t’es dit qu’essayer de briser ma fenêtre était la meilleure option pour attirer mon attention?” plaisanta-t-il. “Marier Lucy…” Il le frotta le visage avec un grognement, les coudes appuyés sur la table. “Putain, mais tu me donnes un coup de vieux…”
Parfois, il avait du mal à comprendre comment les jeunes qu’il avait connu depuis leur naissance étaient maintenant des adultes, prêts à vivre leur propre vie.
“Tu plaisantes maintenant, mais ça arrivera, un jour ou l’autre.” remarqua-t-il, pointant un index d’avertissement à son ami. “Et c’est ce jour-là qu'on ira en maison de retraite.” Il eut un petit sourire espiègle.

“C’est le deuxième commentaire que tu fais sur mon statut conjugal, t’es obsédé ou quoi? Tu veux jouer les cupidons? Je m’en sors très bien, merci.” répondit Nero avec un rire sec, maudissant le fait que leurs boissons n’étaient pas encore arrivées; il aurait bien aimé cacher son visage derrière son verre. Si Nero réchauffait le lit de quelques conquêtes de temps à autre, elles étaient rares, et parfois même occasionnellement des employées de Madame Camilla, une habitude qu’il avait prise dans ses années avec Atoum. Au fond, Nero n’était pas - plus - particulièrement un charmeur, mais désirait tout de même l'occasionelle compagnie pour partager un lit. La proximité avec quelqu’un lui manquait, par moment. Mais ça, Jameson n’avait pas besoin des détails. “Et puis ce que je sache, t’es dans la même situation mec.”

Il releva les yeux vers son ami. “À moins que t’ais quelque chose à me dire que je ne sais pas?” L’alliance que Jameson portrait toujours à sa main était cependant la seule réponse que Nero avait besoin pour savoir que Jameson n’aurait rien à lui révéler, mais le guatémaltèque se disait qu’il pouvait tout de même lui ouvrir la porte. Peut-être qu’aujourd’hui serait finalement le jour où Nero remplissait la promesse qu’il s’était faite?

Nero éclata de rire. “C’est bon, elle se casera quand elle voudra, et tu sais bien qu’elle ne te laissera jamais dire un mot sur la personne qu’elle te ramènera, aussi bien l’accepter tout de suite.” Nero aimerait bien pouvoir assister à ces présentations officielles rien que pour voir la tête de Jameson.

Nero, sautant sur la vague d’espièglerie de son ami, haussa les sourcils en se donnant un air faussement mystérieux.
“Qui dit que je ne fais pas de ravages?” Il eut un sourire malicieux, sachant très bien qu’il disait de la merde. C’était l’effet Jameson, de toute façon.

Il éclata de rire à la mention des points. “J’ai pas entendu ça très souvent dans ma vie. J’avais toujours des Gryffondors collés aux basques qui m'empêchait de gagner des points, étrangement.”

Nero haussa les épaules, se voulant réassurant. À vrai dire, il ne savait pas trop comment aborder le sujet, lui qui avait adopté un comportement différent face au départ de sa femme. “Ça viendra, t’en fais pas.” dit-il simplement, incapable de ne pas regarder l’alliance que le Clearwater portait toujours à son doigt. Lorsqu’il releva les yeux, il vit Jameson le regarder avec cet air qu’il lui connaissait si bien, et Nero ne put s’empêcher de se crisper, par habitude.

“Me poser? Tu me connais, je pense que ça m’irait pas.” Il eut un sourire, mais il ne pouvait pas ignorer le pincement dans son coeur. C’était un discours qu’il avait depuis tellement d’années. Suite au décès de sa fille, seul dans sa maison à se torturer, il avait l’impression d’être un animal en cage. Ses pensées s’étaient assombries, c’est pour éviter le pire qu’il était sorti pour faire autre chose, et depuis, il n’avait jamais arrêté de bouger, de peur de retomber dans cet état d’esprit. Cependant, il devait admettre qu’il avait vieilli, qu’il n’était peut-être plus dans cet état de survivalisme. Il commençait tout doucement à se demander si il ne pourrait pas, éventuellement, ralentir. Mais c’était des pensées qu’il chassait rapidement de son esprit lorsqu’il se rappelait toutes les responsabilités qui reposaient sur ses épaules.

Il accueillit avec soulagement l’arrivée des serveuses, heureux de ne pas avoir à trouver d’excuses de plus à Jameson. Il offrit un hochement de tête en guise de remerciement et pris une gorgée de son cidre.

Le liquide faillit passer de travers lorsque Jameson changea de sujet, préférant plutôt parler de “la nouvelle à l’accueil de l’IDEM”. (@Iris Faux-Orpin) Nero eut une grimace aux paroles de Jameson. Il leva la main pour arrêter son ami. Étrangement, quelque chose dans la manière dont Jameson parlait de Nyéléni lui donnait l’impression d’avoir mangé quelque chose de sûr. “Je vais t’arrêter tout de suite mon frère.” crachotta Nero en s’éclaircissant la gorge, à mi-chemin entre une toux et un rire. “La nouvelle de l’IDEM, c’est moi qui lui ait trouvé son emploi. C’est une amie.” Il releva les yeux vers le Clearwater avec un sourire, mais une paire de yeux qui ne reflétait pas le même amusement.

“Fais moi plaisir, sois gentil avec elle.” dit-il en guise d’avertissement. Il savait pertinemment que c’est Jameson qui en subirait les conséquences si il déclenchait le courroux de Nyéléni, mais il connaissait aussi Jameson. C’était son genre d’appuyer sur les boutons de tout le monde rien que pour les voir réagir. “J’ai le sentiment que je n’ai pas fini d’entendre parler de toi dans les couloirs de l’IDEM…” soupira-t-il avec un sourire amusé.

“Rapide? Tu penses pouvoir lui apprendre la magie avec baguette en combien de temps?” demanda-t-il. Si sa voix était nonchalante, il grattait imperceptivement l’étiquette de sa bouteille. Il préférait que Jameson ne se tienne pas beaucoup avec Iris, il connaissait la curiosité sans borne et l’entêtement de son ami, il finirait un jour pas se rendre compte de quelque chose si ils passaient trop de temps ensemble.