#A - Bloody Wolf. - Apolline-Alister

Je vacillais un peu quand ils me laissèrent là. Puis je vacillais encore plus quand j’entendis la voix d’Alister et d’Apolline. Là, je devins véritablement blême, déjà que je l’étais un peu avec ma blessure. Après quelques secondes de silence, j’hésitais à lui sauter dans les bras, l’embrasser et lui dire que j’allais la sortir de là. Je parlais bien sur d’Apolline… Alister, j’allais pas le laisser là non plus, mais de là à l’embrasser et lui sauter dans les bras…
Mais au final, je me contentais de déchirer une partie de mon pull et de faire un point de compression sur mon arcade avec le lambeau. J’affirmais de la tête quand Alister nous menaça. On devait mettre de côtés nos problèmes pour sortir de là. Mais… je ne pus m’empêcher d’ignorer Apolline tellement son attitude m’exaspéra dans une situation pareille.

« Apolline, arrête. Ca me fait pas rire. Cette fois-ci, j’ai pas de plan pour nous sortir de là. »

J’avais toujours un plan. Toujours une petite astuce de secours pour me sortir de différentes situations délicates. Mais là, j’avais beau retourner le problème sous tous les sens, je ne voyais aucune solution si ce n’était coopérer. Je me tournais vers Alister.

« Ils avaient besoin de mon père. Mais le dimanche, il n’est jamais à la Forge, il est généralement en Allemagne pour placer l’argent récolté la semaine. C’est moi qui le remplace généralement ce jour là. Ils m’ont amené un artefact. Un espèce de cube qui avait été forgé par mon arrière arrière grand-père, Céphas Grimm. C’est un très puissant artefact, et ils l’ont bien compris. Ils ne s’en servent qu’à 20 % de sa capacité et ils aimeraient que je leur fasse une petite notice explicative... »

Je penchais la tête en arrière. Mes sens revenaient peu à peu, et je sentais le saignement baisser. Mon regard se posa sur Alister, puis sur Apolline. Je m’assis patiemment sur le tonneau qu’elle avait du envoyer valdinguer. Je la regardais dans les yeux.

« A mon avis, ils ne vous détiennent pas pour la même chose. Je pense qu’ils veulent de vous une espèce de rançon. Ils doivent être pressés par le temps, car ton père devrait bientôt être mis au courant. Ils ne sont pas d’accord sur votre av... »

Mais je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit, qu’un demi-géant arriva. Je l’avais vu avec les deux gus qui m’avaient kidnapper. Il était seul, et contre nous trois sans baguette c’était bien suffisant. D’un coup de cette dernière, il ligota Alister et Apolline et d’un autre, les fit léviter. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres.

« Je vois que vous vous connaissez déjà. »

Un sourire mauvais apparut alors sur son visage. C’est à ce moment là que Charles Graham, le Loup Garou qui avait assassiné Ulysse apparut à son tour. D’un bref coup d’oeil, il balaya la salle du regard pour voir si tout était ok. Puis, il se tourna vers moi et un sourire carnassier apparut à son tour sur son visage.

« Ah. Je vois qu’ils ont eu l’héritier. Ca devrait être suffisant en attendant de mettre la main sur ton père. L’avantage c’est que quand il sera au courant de ton sort, il viendra nous aider à coup sur. En l’attendant, tu vas essayer d’avancer sans lui. Et… On va s’amuser avec tes amis pour te… motiver. »

D’un air blême, je baissais la tête. D’un coup de baguette, il soigna ma blessure. Visiblement il voulait que je sois opérationnel à 100 %.

« Je ferai tout ce que vous voulez. Ils y sont pour rien. »

Il tendit le bras pour m’indiquer de passer, toujours un sourire mauvais sur les lèvres.

« Oh, c’est juste pour te motiver un peu. »

Nous arrivâmes dans unesalle aussi grande que le cachot dans lequel nous étions, mais avec beaucoup plus de hauteur sous plafond et des fenêtres qui devaient illuminer cette grande pièce la journée. Là, seule les flambeaux et la lumière de la lune et des étoiles donnaient une pénombre assez inquiétante. Il n’y avait aucun meuble dans cette salle, hormis une immense table en chêne et quelques chaises.
Sur la table, le cube rouge était posé sur une nappe en soie bleue. A côté, divers ustensiles qui servaient à l’analyse d’artefact était présent. Ils étaient de moins bonne manufacture que ceux que j’avais à la forge, mais cela ferait l’affaire. Apolline et Alister lévitaient à mes côtes. Charles, le demi-géant nous escortaient. J’arrivais devant la table.

« Il me faudrait ma baguette. » dis-je simplement en faisant tourner le cube dans mes mains.

Charles émit un léger ricanement méprisant. Le demi-géant se contenta pour sa part de regarder Charles d’un air interrogatif. Devait-il me laisser ma baguette ?

« Tu penses vraiment que nous sommes assez stupide pour ça. Ethex. »

Le dénommé Ethex, qui était venu me chercher avec son « maître » arriva. Baguette tendue, il se plaça face à moi et ne m’adressa aucun regard. Charles qui devait peut être lire dans mes pensées se contenta de répondre à mon interrogation mentale.

« Ethex est un des meilleurs projets de mon ami le Dr Schöl. C’est peut être le seul spécimen qui existe… Il s’agit du parfait soldat. Un pantin enchanté pour obéir au doigt et à l’oeil sans trahison. Une sorte de Golem, mais… avec du véritable sang sorcier dans ses veines. Astucieux non ? »

Mes yeux se posèrent alors sur Ethex avec plus de détails. Effectivement, plusieurs tatouages écrits dans une langue qui ressemblait à de l’hébreu était visible sur sa peau au niveau de son cou. Cela devait être l’enchantement qui le retenait prisonnier à jamais. J’eus presque de la pitié pour lui.

« Le Dr Schöl va resté avec toi, et tu lui donneras les instructions si tu dois te servir d’une baguette, il le fera à ta place. »

Je fis une grimace. Ma main se porta sur le fameux cube. Je reconnaissais désormais les fines dentelles d’or et de palladium qu’avaient taillé mes ancestres par magie selon nos secrets. J’observais en revanche les gravures, dans une langue que je ne reconnaissais absolument pas. Il m’aurait fallu Monsieur MacGregor.

« Très bien, mais détachez les… Vous voulez qu’ils aillent où ? » gromellais-je.

Je désignais Apolline et Alister attaché. Pendant que l’attention de Charles fut porté sur eux, je cherchais d’autres meubles des yeux où pouvaient être entre-posé nos baguettes. Peut être… que si j’avais assez de concentration comme me l’avait enseigné mon professeur de Sortilège, je pourrai l’attirer à moi avec de la magie sans baguette… En tout cas il fallait que je gagne un peu de temps. Alors que Charles semblait en pleine réflexion s’il devait oui ou non détacher les deux Dunn, le Docteur Schöl arriva avec une petite mallette.

« Ah ! Monsieur Grimm ! Vous êtes déjà à l’oeuvre ! C’est un honneur pour moi de vous assistez. Oh, Ethex, il n’est peut être pas nécessaire de pointer cette baguette sur ce jeune homme ? C’est fort impoli. »

Ethex baissa immédiatement sa baguette. En réalité, ce n’était absolument pas de la compassion qu’il avait pour moi. C’était juste pour me montrer qu’il arrivait à contrôler son pantin par… quelque chose qui devait ressembler à la penser. Charles quand à lui délivra d’un coup de baguette Alister et Apolline qui purent à nouveau parler. Le demi-géant se plaça derrière eux.

« Anatoki, veille sur eux. Et à la moindre tentative d’évasion, brise leur un membre chacun. Je reviens, je vais assister au Conseil des Cinq, pour justement savoir comment utiliser ces deux précieux invités, donc pour le moment évite de les tuer...» dit-il dans un sourire.

Et Charles quitta la pièce, nous laissant en plan. Le Docteur Schöl nous regarda alternativement. Ethex suivit également du regard. C’était comme une extension de son propre corps. Il du remarquer que j’étais en pleine réflexion dessus, car il claqua des doigts.

« Au travail, Monsieur Grimm. »

Les cheveux un peu ébouriffés, je tournais et retournais encore le cube sous les yeux d’Alister, Apolline, Ethex et Anatoki. J’essayais de ne pas les regarder, mais je savais que pour ceux qui ne faisait rien, le temps passait beaucoup plus lentement.

« Hm… C’est un portail. Mais… pas n’importe quel portail. Il semblerait que chaque face à une fonction précise. Vous utilisez que la face une. Celle qui vous permet de vous téléporter. Les cinq faces restantes semblent avoir d’autres fonctions. »

Le Docteur Schöl m’observait avec attention. J’avais compris avec la minutie de ses gestes qu’il n’était pas Briseur de Sort de formation, mais quelque chose comme Guérisseur ou Médicomage. Il semblait cependant s’intéresser à tous les sujets, et il devait avoir une intelligence capable de comprendre un peu tout. Du moins, c’est ce que je supposais, car plusieurs fois il me posa des questions précises et pertinentes.

« Dans ce cas, si cette face fonctionne par pensée mentale, comment fonctionne les autres ? »

Car oui, il suffisait de penser l’endroit où vous vouliez aller, pour que le cube obéisse. Je venais d’ailleurs de comprendre pourquoi Apolline et Alister était là. Si je m’étais barré avec le cube, ils n’auraient pas hésité à les tuer. Et Schöl avait bien compris que je m’étais rendu compte de cela, car j’avais vu un léger sourire en coin quand j’avais dit ma dernière phrase.

« Elles fonctionnent de la même manière. Ce que vous n’arrivez pas à faire, c’est changer de face active. On ne peut utiliser qu’une face à la fois. Quand vous avez découvert le cube, il devait être bloqué sur cette face. »

Alors que je comprenais de plus en plus le travail de mon arrière arrière grand-père, je me mis à tourner le cube. Ce dernier changea alors de couleur au moment où je le fis pivoter dans un axe précis, tout en déplaçant un morceau mobile de ce dernier, à l’instar d’un rumik’s cube moldu. Du rouge, il passa au bleu. Le Docteur Schöl fut surpris et émerveillé. Moi, j’étais à la fois excité et… en train de stresser.

« Voilà la face deux. » dis-je simplement.

Le professeur s’approcha, un peu tendu. Il me regarda en diagonale. J’avais toujours le cube dans les mains. Avide de connaissance, comme d’habitude, il se pencha vers l’objet et tendit la main pour le prendre.

« Attendez, c’est pas terminé. Il faut que je vous explique ça peut être dangereux. »

Je l’enlevais avant qu’il ne s’en saisisse. Il semblait Tendu. Anatoki resserra sa poigne sur le bras d’Apolline, et l’autre sur celui d’Alister. Ethex leva sa baguette droit sur moi.

« Expliquez donc Monsieur Grimm, puis rendez le moi. »

C’était très tendu. Je sentais le silence et l’attention porté sur moi. Avec un léger sourire en coin, je dis simplement.

« C’est un Cube de déplacement. Il a été inventé par mon aïeul au moment de la Révolte des Gobelins de 1852. Il servait à plusieurs choses. S’échapper des enchantements gobelins en utilisant une autre forme de magie que le transplanage. Quand il est rouge, c’est le cube qui vous déplace. Mais il ne servait pas qu’à ça... »

Je lui montrais deux arrêtes du cube, où plusieurs gravures étaient écrites. En fait, la langue m’était connu puisque c’était du vieux Gobelbabil, j’avais juste mis plus longtemps à reconnaître les lettres.

« Si on change pour cette face, la bleue donc… On peut... »

Je sentis la main d’Ethex se serrer sur sa baguette et Anatoki bander ses muscles. Schöl m’observa d’un air avide et inquiet à la fois.

« Appelez des renforts. »

Et, dans un éclat bleu cyan, quatre personnes apparurent. Aussi surprises que nous d’être ici très certainement.
En face de moi, se tenait @Asel Misra, @Adil Mesli, @Yeleen Sô et @Sean Clearwater. Allez savoir pourquoi, c’était les premières personnes qui m’étaient venu à l’esprit.