what have you done (Eloïse)

Il avait été surprit de sentir le Gallion des Aurors chauffer dans la poche de son costume alors qu'il regardait sa fille danser avec le fils d'@Aena Nightingale et @Scott Nightingale, luttant contre le soudain pincement au cœur qui le prit à cette vision. Détournant le regard après avoir été certain que le copain n'était qu'un simple copain, il était discrètement sorti en laissant son verre d'eau, sachant que son équipe savait parfaitement qu'en ce jour, il ne pourrait être contacter qu'en cas d'extrême urgence. Tandis qu'il s'assurait que son absence ne se verrait pas, il avait sorti sa pièce à l'abri des regards avant d'intercepter le regard de @Sorcha MacGregor à qui il fit comprendre qu'il devait partir, lui laissant le soin de veiller sur Aurore à sa place, le temps de.

Transplanant ainsi en urgence à St-Mangouste, le chef des Aurors troqua son costume contre celui de l'uniforme des Aurors, les pans de sa longue veste blanche, signe de son statut de chef, virevoltant derrière lui tant il était pressé. Le message avait été très succinct et assez pour le tirer du mariage de ses amis Russie, Thanatos, admission urgence. Saluant brièvement quelques médicomages qu'il connaissait, le visage fermé malgré lui, il se rendit directement au service des admissions à l'accueil alors que quelques Aurors accompagnés de la délégation Russe l'attendait déjà dans un coin de la salle d'attente.
D'un geste simple et sans même ralentir la cadence, il les invita à entrer dans une pièce qu'il scella confidentiellement alors que les Russes commençaient à s'expliquer, le sortilège de traduction ne calmant nullement le brouhaha qui s'éleva immédiatement. Plissant les yeux pour tenter de déchiffrer tous les mots qui affluaient vers lui alors que ces Aurors commençaient à se sentir nerveux devant leur homologue Russe qui souhaitait pouvoir interroger eux-mêmes la sorcière rapatriée d'urgence en Angleterre selon le code de la politique internationale que le Ministère de la Magie avait brigué à partir du moment où le dossier Thanatos avait valsé du département des mystères à celui de la justice magique, le chef des Aurors coupa court à la discussion.

"Elle reste ici, elle rentrera dans un de nos programmes de protection des témoins." Si les Russes avaient décidé de ramener une jeune femme dans son pays suite à un colis piégé qui l'avait grièvement blessée de surcroit, il était hors de question qu'elle retourne dans l'antre du loup aussi rapidement. Laissant ces collègues régler la paperasse immédiate avec la délégation étrangères, Gabriel prit le dossier tendu en main avant de longer la pièce, ouvrant la porte sur une des nombreuses salles réservés pour les agents du Ministère blessés afin de respecter la confidentialités des patients ainsi que des missions.

Mais alors qu'il ouvrait le dossier de la sorcière, il tomba sur la photo d'Eloïse en première page et il releva le visage vers le lit où elle était installée, le visage blême. La porte derrière lui se referma au moment où il vit ces nombreuses blessures, le sang encore frais sur ses vêtements qu'ils avaient mis de coté alors que les potions vides s'alignaient sur une table médicale contre le mur. Et s'il s'arrêta momentanément de respirer à la vue de la jeune femme, il se rendit compte que la situation ne pouvait pas être plus complexe qu'à cet instant.

"Pourquoi tu ne m'as pas contacté avant?"

Presque sourd, Gabriel fronça les sourcils, refermant le dossier de la jeune femme qu'il connaissait depuis quelques années déjà, pour être la mère de son filleul. Le même qui était entrain de passer de bras en bras durant le mariage de son père et de Neve. Il avait bien compris qu'elle était tombée dans un piège que Thanatos lui avait tendue, rien que pour elle, alors que son statut au sein de l'ambassade française de la Coopération Magique Internationale, lui avait donné accès aux mêmes éléments de l'enquête du groupe qu'on pouvait largement qualifier de terroriste sorcier. Même si l'heure n'était pas de la blâmer pour une erreur, il ne pouvait s'empêcher de laisser emporter par la vision de ses blessures qu'il pouvait presque deviner sous la blouse de l'hôpital.

Il la connaissait. Et c'était suffisant pour savoir qu'elle pouvait être une tête brulée si elle commençait à s'investir dans un dossier qu'elle ne maitrisait pas. Il l'avait toujours connu très impliquée dans son domaine, posée et très ambitieuse, voulant changer le monde pour annihiler toute forme d'injustice. Mais c'était là au péril de sa vie et au delà même de son statut diplomate, malgré le fait qu'elle soit encore une duelliste hors pair. Alors Gabriel souffla pour évacuer son exaspération, restant encore un peu éloignée du lit sur lequel elle était parce qu'il pouvait aussi comprendre qu'elle était blessée. Pas que physiquement dans un sens, mais c'était ces reflexes qui venaient d'être remis en doute.

"Ca fait combien de temps que tu bosses dessus?"

Des questions, encore une autre. Gabriel n'était pas réputé pour être rassurant lorsqu'il était dépêché en urgence à l'hôpital mais il n'acceptait pas qu'Eloïse se soit mis autant en danger. C'était aller au delà de cette carrière qu'il avait choisi, celui de protéger la communauté des sorciers et il avait l'impression d'avoir failli à sa tâche en pensant qu'une jeune femme comme elle ne pouvait être atteinte. Que dirais Thomas s'il apprenait que son ancienne compagne venait d'être admise aux urgences le jour de son mariage et que Gabriel aurait pu éviter qu'elle en soit là?

Pendant un long moment, la douleur est sa seule réalité. Perdue entre les limbes et le présent, sa conscience va et vient au rythme des sorts, des mains s’emparant d’elle, des questions qu’on lui aboie en russe. Son esprit tente de la protéger, lui offrant des moments de répit qui sont trop courts à son goût. La brûlure est insoutenable, et irradie dans tout son corps. Les flashs de visages se superposent à ceux de la boîte, déposée dans son bureau. Directement dans son bureau. Seuls ses réflexes de duelliste lui ont sauvé la vie. Le Protego n’a cependant pas été suffisant pour l’épargner, ne faisant qu’atténuer les effets du maléfice. On lui murmure de ne pas s’inquiéter, dans sa langue maternelle. Sa bouche s’entrouvre pour murmurer : « England, » mais elle n’est même pas certaine qu’on l’entende. Le processus diplomatique suit son cours sans qu’elle n’ait la possibilité de dire quoi que ce soit. Ce dont elle se souvient particulièrement, c’est de la Poudre de Cheminette et du hurlement qui a du déchirer les tympans de la personne la soutenant. Jusqu’à ce qu’elle n’échoue dans des draps blancs. Et que tout commence à s’estomper, progressivement. Impossible de dire si cela fait seulement quelques heures, ou des jours. Mais finalement, c’est un plafond entièrement immaculé qu’elle se retrouve à fixer, finissant par comprendre qu’elle est réveillée. « Where am I ? » demande-t-elle, se rendant compte du point auquel sa gorge est nouée – réveillant la brûlure lui lacérant le côté du cou. On s’agite. Des visages se penchent sur elle. Sainte Mangouste, la rassure-t-on. Et elle soupire de soulagement, se laissant aller dans les oreillers. Bien. Car si son travail la lie au Ministère français, sa résidence et ses papiers la ramènent en Angleterre, comme prévu. On lui fait boire des potions, lui pose des questions sur son état, applique des onguents, des sorts. L’informe que ses vêtements ont du être découpés – comme si cela important vraiment. La somme de se reposer, lui indique que quelqu’un viendra lui parler sous peu. Elle n’en doute pas. Pour l’heure, elle en profite effectivement pour laisser le sommeil l’emporter. Jusqu’à ce que la porte s’ouvre sans douceur.

Et la voix lui arrache un léger rire, qui se transforme immédiatement en un gémissement de douleur, alors qu’elle reconnaît Gabriel sans même avoir besoin de le regarder. "Contente de te voir aussi," laisse-t-elle échapper non sans humour. Doucement, elle fait basculer sa tête sur le côté pour lui lancer un sourire qui se veut rassurant – qui ne l’est sans doute pas. On ne peut pas lui reprocher d’essayer. Si elle a conscience de ce dont elle a l’air ? Pas vraiment. Et c’est sans doute mieux comme ça, pour tout dire. De toutes les manières, il n’est pas là parce qu’il la connaît, parce que c’est son contact d’urgence – non, son contact d’urgence est Levana et il lui semblait bien avoir demandé à ce qu’on ne l’appelle pas. C’est en sa qualité de chef du Bureau des Aurors qu’il est là, comme son uniforme l’indique. Et la question n’est donc pas surprenante : "Je ne pense pas qu’on puisse dire que je travaillais dessus," précise-t-elle tout de même, même si la nuance n’a en réalité que peu d’importance. Les faits sont là. Il y a un dossier sur lequel elle est tombée, en faisant des recherches sur une attaque dans des quartiers moldus de Saint Petersburg, qui avait été rapidement enterrée, pour savoir comment et pourquoi. Et les réponses l’ont mise dans une situation qu’on peut qualifier d’inextricable. "mais ça fait quelques semaines que j’ai mis la main sur ce dossier." Ses paupières s’abaissent quelques secondes, mais elle les rouvre rapidement. C’est pire, en réalité. Parce que la douleur revient, quand il n’y a plus que ça. Ses prunelles viennent chercher celles de celui qui, en dépit des apparences, a quelque chose d’un ami. Le parrain de son fils, auquel elle évite de penser de toutes ses forces, en cet instant. "Quelqu’un de haut placé au Ministère russe a étouffé toutes les enquêtes sur les attaques visant les moldus," qui est son domaine de compétence. Pour ce qui est de la partie diplomatique. "J’en voulais la preuve avant d’alerter qui que ce soit." Et visiblement, elle a trop attendu. Et s’est trop rapprochée de la réalité. Et elle gardera sans doute des marques qui le prouveront. "Il y en a des dizaines, Gab." C’est sérieux. "Mais je ne savais pas si c’était de la négligence, du racisme ou quelque chose d’autre… jusqu’à maintenant." Parce que maintenant, il est clair que ce n’est pas une simple affaire d’eugénisme ordinaire. C’est bien plus gros.

Il avait retenu légèrement sa respiration alors qu'elle venait de tourner son visage vers lui, marqué par le piège que Thanatos lui avait tendue et dans lequel elle avait foncé la tête la première. Une vraie tête brulée. Cachant son inquiétude derrière un froncement de sourcil, Gabriel croisa les bras au moment où elle tenta de réagir par la légèreté, bien qu'elle ne sous estimait pas les dégâts occasionnés.
Observant un instant ces constantes, le chef des Aurors s'approcha de la jeune femme au moment où il vit son visage se tendre sous la douleur du souvenir marqué à vif sur sa peau et sa conscience. Elle n'aurait jamais du avoir ce dossier entre les mains, même si le Ministère Russe avait tenté de tout étouffer, l'attentat dont elle venait d'être la seule victime n'allait pas resté impuni. A l'en croire, cela faisait des semaines qu'elle aurait pu le prévenir lui ou même simplement l'ambassade Britannique pour que le message puisse passer les frontières. Mais il ne pouvait lui demander des comptes ainsi, non sans prendre le risque de comprendre que les Russes auraient très bien pu intercepté le message et risquer ainsi un incident diplomatique. @Levana Rosenthal n'allait clairement pas laisser filer une telle information à la légère.

Il tiqua au moment où elle énonça avoir simplement voulu des preuves pour faire un pas vers eux et par son statut diplomatique, elle s'était probablement senti intouchable mais en vain. Elle s'était même montré sous un jour le plus vulnérable possible et Gabriel souffla pour évacuer la pression qui commençait à peser sur ses épaules. Il savait qu'il n'aurait pas l'opportunité de l'interroger en personne, leur proximité et la certaine amitié qui les liait l'empêcherait de pouvoir le faire lui-même. Mais le doute qu'elle laissa planer quant à ces dizaines d'attaques dont personne n'avait entendu parlé le laissa un instant interdit et il avisa la porte d'entrée avant de s'avancer vers elle.

Il avait conscience qu'il allait la fatiguer en lui posant des questions, qu'elle devrait même se répéter auprès des autorités un certain nombre de fois, passant même certainement sous Veritaserum pour attester de ce dont elle avait été témoin. Pourtant, il allait devoir le faire avant que le Ministère de la Magie ne leur ordonne aussi de taire aussi les informations de leur coté.

"Tu en étais où exactement avant qu'ils ne te tombent dessus?" souffla-t-il en approchant un tabouret du lit de la jeune femme. Il s'y installa, observant un instant ces blessures qui prendraient un peu de temps à s'estomper malgré la magie des onguents et des potions de St-Mangouste. "Est-ce que tu te souviens de lieux ou de noms qui t'ont poussé à te rapprocher du but?"

Elle devait forcément être sur une piste tangible pour avoir été prise pour cible. Avisant un verre ainsi que le pichet d'eau se trouvant sur sa table de chevet, Gabriel baissa légèrement les épaules pour se préoccuper de la mère de famille qu'elle était. Il lui en voulait d'avoir mis sa vie en danger, il en aurait tout autant voulu à @Sorcha MacGregor si c'était elle mais ce qui était fait était fait et aucun des deux ne pouvaient revenir dessus.

"Tu penses que le Ministère Russe est impliqué?" demanda-t-il ouvertement alors qu'il lui servit un verre d'eau, sachant qu'elle était là dans cet état depuis de longues heures. Ignorant quand elle avait mangé depuis son rapatriement, Gabriel nota le nom des différentes potions donnés par le corps médical, se rendant compte de la batterie d'examens que la jeune femme venait de passer en l'espace de quelques heures. "Si c'est le cas, tu restes ici. On pourra voir avec Levana pour faire rapatrier le reste de tes affaires mais tu ne peux plus retourner la bas si tu y es en danger."

Il faut qu’il arrête de se tenir à distance, comme si elle risquait de se dissoudre dans le néant qu’il l’approchait. Eloïse sent que sa conscience veut de nouveau lui échapper et elle a besoin de cette stimulation extérieure pour rester éveillée. Il est hors de question qu’elle sombre de nouveau, pas quand, en réalité, cette simple pensée la panique complètement. On lui dira qu’elle a eu de la chance, dans les semaines à venir. Qu’elle n’aurait pas du en réchapper. On louera ses réflexes de duelliste. Et on lui demandera comment elle se sent. La vérité est qu’elle n’a aucune envie de penser à tout cela. Il y a plus important. Et Gabriel semble être sur la même longueur d’ondes qu’elle – même s’il faut bien dire qu’il va un peu trop vite par rapport à ses capacités actuelles. La demoiselle continue de le fixer alors qu’il s’installe et elle bouge un peu la tête pour mieux le voir, étouffant un nouveau gémissement de douleur dans le processus. "J’avais réussi à mettre la main sur tous les dossiers classés sans suite de leur Brigade de Police Magique des cinq dernières années," ce qui faisait une somme incommensurable, et qui s’était évidemment fait remarquer, même si elle avait été discrète, en demandant seulement quelques-uns au fur et à mesure, "et commencé à recouper tous les noms." Tous. Des simples agents étant intervenus, aux témoins, aux personnes ayant pris les dépositions, aux membres de leur Magenmagot qui étaient présents. Et évidemment, le sceau de la personne scellant le dossier. "Il y avait une liste… mais je ne sais pas si…" S’il reste quoi que ce soit de son bureau après l’explosion. Ses lèvres tremblent et elle les pince. "Désolée. C’est un peu flou." Il faudra qu’elle essaye, plus tard, de se souvenir. Pour l’heure, l’effort est trop important.

Le bruit de l’eau la fait réagir - et se rendre compte du point auquel elle a soif. Sa bouche est sèche, et elle tente de se redresser. Abandonne, alors qu’une vague de souffrance l’en dissuade. Sa main se tend simplement pour récupérer le verre, elle essaiera de le boire comme elle peut, et tant pis pour les draps. "C’est impossible que ce ne soient que des coïncidences," confirme-t-elle à sa question. "Mais je ne sais pas si on parle d’une personne stratégiquement placée ou d’une plus grosse organisation." C’est ce qu’elle essayait de découvrir, avant qu’on ne la stoppe. Un frisson glacé la parcourt à la simple idée de retourner en Russie. Si elle n’est pas du genre froussard, ce n’est pas non plus une femme de terrain. C’est uen diplomate, pas une espionne, pas une indic. Et pourtant, tout ceci est plus grand qu’elle. "Je vous aiderai autant que je peux," offre-t-elle sans concessions. Ce ne sont pas que des mots, elle est prête à faire ce qui est nécessaire. "dès qu’on m’aura refait une beauté." La plaisanterie tombe à l’eau et ses yeux se ferment doucement, un moment, alors qu’elle demande : "Pourquoi est-ce que c’est toi qu’ils ont appelé ?" Cela lui semble étrange, que ce soit le chef des Aurors en personne qu’ils fassent venir. Même s’il s’agit clairement de terrorisme, il y a quelque chose qui lui échappe. Parce qu’elle n’est pas dans ces sphères. Parce que certains noms ne lui disent pas grand-chose. Parce qu’elle est loin de se douter de l’ampleur des choses. "Ne dis rien à Thomas, s’il-te-plaît," lui demande-t-elle en le regardant de nouveau. Il n’est pas question de mêler le père de son fils à tout ça. Il n’a pas besoin de savoir. Ils ne sont plus ensemble. Une réalité qui lui fait lever les yeux au plafond. Il n’y a personne à appeler. Sa famille est moldue, elle ne veut pas les inquiéter. Il n’y a que son fils, qui est trop jeune. "L’existence d’Oliver est bien dissimulée," et c’est tout ce qu’il a besoin de savoir, "pas la peine de l’impliquer." Parler de son fils lui fait mal. Ce qu’elle donnerait pour pouvoir le serrer dans ses bras, maintenant.

Il ferma légèrement les yeux en détournant son regard au moment où la jeune femme peinait à faire le moindre geste pour s'expliquer. Par pudeur, il la laissa s'exprimer sans la regarder, tout comme il n'aurait jamais aimé qu'on le dévisage s'il lui arrivait un jour quoi que ce soit. Alors qu'elle lui disait avoir accumuler des années de parchemins, il se releva de son tabouret pour venir lui apporter un semblant de paille qu'il trouva sur un plateau, ressemblant plutôt à un petit tuyau en silicone. Gabriel ne souhaitait l'interrompre en quittant la salle ou en appelant quelqu'un tant qu'elle pouvait encore parler, sa fatigue n'allant certainement pas tarder à pointer le bout de son nez.

Se rapprochant de la jeune femme, il lui fit comprendre qu'elle n'avait pas besoin de parler à haute voix, préférant encore qu'elle puisse maximiser ses forces. Il comprenait l'urgence de ce qu'elle tenait à partager avec lui et l'écouta attentivement en hochant la tête alors que l'attenta lui avait probablement enlevé quelques souvenirs sur le vif. Ce n'était pas plus mal même s'il savait qu'elle allait devoir passer sous les oreilles de @Maeve Cynfeirdd, la psychomage.

"Prend le temps de réunir les informations." imposa-t-il alors qu'elle s'excusait. Ce n'était pas ce qu'il attendait d'elle et elle devait clairement le savoir. Sachant alors qu'elle avait volontairement été la cible des attaques parce qu'elle se rapprochait d'un but certain, Gabriel se demanda un moment si elle avait assuré ses affaires. "Est-ce que tu as fais une sauvegarde ailleurs que chez toi?"

Il savait qu'elle n'avait pas les techniques des Aurors, ni même des Brigadiers qui faisaient en sorte de pouvoir mettre en lieu sur des informations pour ne pas encombrer leur espace personnel. Eloise n'était que diplomate et n'avait clairement pas bénéficier d'un tel entrainement, mise à part des compétences en duel dont elle collectionnait les coupes. Mais ces preuves pouvaient lui permettre de prouver son innocence. Alors qu'elle se demandait pourquoi Gabriel avait été le premier dépêché sur les lieux, il soupira silencieusement, ne sachant comme lui dire que le simple fait d'avoir approché ou d'avoir été approché par des membres de Thanatos avait court circuité toutes les procédures habituelles.

"J'ai un accès privilégié quand il s'agit de ce genre d'enquête, cela me permet de geler toutes les autres communications puisque tu es considéré comme témoin, victime mais peut-être aussi complice." Il haussa les sourcils en se redressant légèrement. Il savait qu'elle allait s'insurger et qu'elle n'aimerait pas être comparé à une traite à son pays, bien que française de souche. "Je déciderais quand quelqu'un pourra être mis au courant de ta présence ici."

Il savait de base qu'il avertirait son amie @Levana Rosenthal, autant par le lien qu'elle partageait mais surtout parce que la coopération internationale allait être sollicité afin que la jeune femme soit mise sous protection. La peine qu'il lut sur son visage à la mention de son fils d'à peine un an, loin d'elle depuis déjà plusieurs semaines, lui étreignit légèrement le cœur. Il envisageait à peine de pouvoir passer plus d'une semaine sans sa propre fille, il se demandait comment elle faisait pour être à l'autre bout du monde sans ressentir cette envie de tout envoyer valser pour venir retrouver son fils.

"Il va bien." lui assura-t-il également, conscient que la sécurité d'Olivier était un point capital pour la jeune femme qui l'avait confié à Thomas et à sa belle famille depuis. Sans aborder le fait qu'il l'avait tenu dans les bras durant l'heure précédente, il préféra enchainer sur la raison de sa présence ici. "Tu vas devoir passer sous Veritaserum d'ici quelques heures afin que le bureau puisse attester de ta réhabilitation. Je pense que tu ne vas pas apprécier être cloitrer dans une maison, seule donc on pourra par la suite discuter des autres possibilités." Il eut une pensée pour sa tante Betty Clearwater, contrainte par la force des choses de devoir rester dans une maison semi-magique, loin de sa famille et de son travail. La situation des deux jeunes femmes était semblable et il passa sa main sur son visage pour essuyer toute trace d'inquiétude légèrement visible. Il lui semblait que beaucoup trop de personnes de son entourage était victime des machinations de groupuscule sans avoir la possibilité de les protéger en amont pour éviter ces drames.

"Tu as intérêt à reprendre des couleurs en sortant." continua-t-il un peu plus légèrement, la taquinant allègrement sur son teint halé. La Russie et l'attaque l'avait rendu blême et il espérait que le retour au pays, malgré la saison hivernale qui s'approchait à grand pas, lui donnerait meilleure mine. "Est-ce qu'il y a quelque chose que je dois savoir en priorité avant que mes collègues t'interrogent?" souffla-t-il en passant du coq à l'âne.

La paille est la bienvenue et Eloïse hoche la tête pour le remercier, avant d’en prendre une bonne gorgée. L’eau est en réalité douloureuse, sur sa bouche complètement sèche. Mais c’est nécessaire. Une à la fois. Trois passent, mais elle arrête, rendant le verre à Gabriel avant de trouver le confort – relatif – de ses oreillers. On ne peut pas dire qu’elle parvient réellement à se caler. Et quelque part, l’inconscience la rappelant à elle semble plutôt tenir du sommeil dont elle a cruellement besoin. Il lui faut encore coopérer quelques minutes. L’Auror semble déjà voir les signes de faiblesse, essayant de la ralentir. Une part d’elle a envie de repousser sa sollicitude, mais elle n’est pas en état de protester ou de prétendre qu’elle n’en a pas besoin. Sa mémoire a des ratés, c’est une certitude. "Une sauvegarde ? Je ne crois pas. Enfin c’est mon bureau qui a été…" Le mot ne veut pas sortir. Et elle le contourne simplement. "Il y a sans doute quelque chose dans mon appartement de fonction. Sauf si…" L’image de son intérieur victime du même traitement que son espace au Ministère la fait se tendre et il faut qu’elle lutte pour ne pas fermer les yeux. Les images risquent d’être trop vives. "Est-ce que quelqu’un a été là-bas ?" Il est sans doute trop tôt, mais à en croire son ami, il semblerait qu’elle soit suspectée, ce qui lui arrache un rire, suivi d’une exclamation de douleur alors que son corps se rappelle à elle. "Complice ? Et j’aime me blesser dans le processus ?" Dans quelques heures elle s’énervera, extrêmement fort, contre les inspecteurs. Parce qu’au-delà de l’absurdité de la situation et de la gravité de ses blessures, le simple fait qu’on puisse croire qu’elle participerait à ce genre de choses, alors que cela va à l’encontre de ses principes, déclenchera un véritable ouragan.

Pour l’instant elle se contente de hocher la tête. Le fait que sa présence reste un secret pour l’instant lui convient très bien. "Je leur ai demandé de ne pas prévenir mon contact d’urgence, c’est Levana. Je ne sais pas s’ils m’ont écoutée." Dans tous les cas, la femme sera sans doute rapidement mise au courant, du fait de sa fonction au gouvernement. Peut-être vaudrait-il mieux, après tout, qu’elle l’apprenne d’elle. Mais comme elle le prouve, elle n’est pas tellement en état de faire la conversation à qui que ce soit. Ou de voir qui que ce soit. Elle fait l’effort pour lui, parce qu’il le faut. Avoir la confirmation de la sécurité d’Oliver lui fait hocher la tête, dans son esprit il a du vérifier en la sachant ici. "Bien. Thomas pourrait peut-être le garder à Poudlard. Il n’a jamais arrêté de vanter votre château comme l’endroit le plus sûr au monde." Ses yeux roulent dans leur orbites, se moquant des fantômes du passé, se chamaillant pour savoir quelle institution magique est la meilleure.

Il faudrait qu’elle se soucie de sa propre protection. Mais pour l’heure, ce qui l’intéresse surtout c’est arrêter d’avoir mal. La mention du Veritaserum la fait grimacer, ce qu’elle explique sans souci : "Oh non. Assure-toi qu’ils prévoient un sortilège de traduction, je ne parle que Philippin sous Veritaserum." Une bizarrerie qu’elle ne s’explique pas – qu’elle ne cherche d’ailleurs pas à élucider. Mais c’est une bonne chose à savoir, qu’une seule de ses deux langues maternelles ressorte dans ces moments-là. Pour le reste, elle n’a absolument rien à cacher et cela ne la dérange pas le moins du monde. "Avec toutes ces potions, je vais devoir me mettre au régime sec," plaisante-t-elle alors qu’elle sent ses yeux se fermer lentement. "Non, pas ici s’il-te-plaît. Les cliniques sentent mauvais." Les sédatifs recommencent lentement à faire effet et sa tête roule de nouveau pour tenter de le fixer. "Ha ha ha…" singe-t-elle, "Rappelle-moi de venir te voir la prochaine fois que tu reviens de mission blessé. Je te dirai ce que je pense de ton teint aussi." Une menace qui n’a rien de ça alors qu’elle continue de s’accrocher à la conscience : "Non. Enfin si, qu’ils ne fassent confiance à personne. Je crois que toutes les sphères sont corrompues, là-bas." La Russie n’a jamais eu la meilleure réputation, mais elle en a fait les frais, de façon assez violente et spectaculaire. Cette fois, elle se sent vraiment partir et demande : "Une dernière chose ? Avant que je ne m’endorme." Il n’a que quelques minutes avant l’extinction des feux, mais elle peut encore tenir un peu.

La douleur et les souvenirs étaient encore trop vifs pour la jeune femme qui peinait à rester éveillé et l'Auror lâcha un soupire avant de laisser place à Gabriel. Si elle avait choisi Levana comme contact de secours, ce n'était certainement pas pour se faire houspiller par le chef de l'élite en personne alors qu'elle avait besoin de réconfort et de repos. Entre le fait d'être considérée comme une complice alors qu'elle n'avait fait que mettre le nez dans un dossier confidentiel sans le moindre harnais de support et se retrouver en dehors des frontières dans lesquelles elle s'était établi loin de l'Angleterre, Eloïse avait besoin d'avoir des repères bien stables à présent.

"Je lui dirais."

Il savait qu'il allait devoir repartir à la réception donné par Thomas et Neve, retrouvant ainsi @Levana Rosenthal pour qui il avait promis une danse, en espérant qu'Aurore ne vienne pas mettre son grain de sel en lui marchant sur les pieds.

"Hors de question d'avoir un enfant à Poudlard. Thomas ne t'a probablement rien dit sur les escaliers mais ils n'en font qu'à leur tête." il grimaça légèrement à cette idée, tentant de rendre l'atmosphère plus douce, plus respirable pour celle qui avait trop risqué à son goût. Mais il savait qu'elle se relèverait et il allait s'assurer qu'elle puisse être protéger. "On va devoir en parler d'ailleurs mais plus tard."
C'était une possibilité qu'il allait devoir évoquer mais certainement pas tout de suite. Il eut un sourire alors qu'il l'entendait encore marmonner en Philippin dans un lointain souvenir, le ton râleur en bonus, surtout lorsqu'elle avait déjà pris quelques verres. Il secoua la tête alors que la revoir, malgré la situation critique, lui faisait du bien. Elle était rentrée et c'était à ses yeux le plus important.

"Repose toi au lieu de dire des bêtises. Et ne recrache pas tes potions jeune fille."

Gabriel se releva de sa chaise, repoussant le verre d'eau sur la table de chevet et tamisant la lumière d'un simple coup de baguette. Profitant de la pénombre, il ne put s'empêcher de poser son regard sur le visage légèrement tuméfié d'Eloise. Malgré toute la distance que Thomas avait pris avec son ex compagne, il n'allait clairement pas rester de marbre s'ils se recroisaient. Entre le mariage, l'attentat et Olivier au beau milieu de tous ces changements, Gabriel ne donnait pas cher de sa peau que le retour d'Eloise allait soulever bien des états d'âme.

Il resta cependant assez longtemps pour s'assurer que la jeune femme plongea dans un sommeil bien profond pour quitter la pièce, non sans demander au Brigadier d'assurer la protection de la salle le temps que la jeune femme puisse être contacté par Levana avant son transfert en lieu sur.