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somewhere in my memory (eloïse)
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FICHE DE PERSO
Somewhere in my memory
Ft. @Eloïse Caron
Lundi le 14 novembre 2022, en fin d’après-midi.
L’attente du temps des fêtes commençait à se faire sentir entre les murs du château alors que l’épuisement des élèves et des enseignants se traduisait en une impatience d’enfin arriver aux vacances de Noël. Alors que son cours venait de se terminer en un soupir de soulagement, le professeur lança dans la montée nébuleuse des paroles des étudiants un nouvel encouragement pour tenter d’insuffler une once de motivation en eux. Les exigences qu’il leur mettait sur les épaules étaient parfois un poids un peu lourd à porter, mais il savait que c’était ce qui les poussait à se dépasser et à atteindre l’excellence qui se manifestait dans leurs derniers examens. Mais malgré tout, Thomas s’était surpris, depuis quelque temps, à se montrer plus clément envers eux, connaissant lui aussi une certaine fatigue depuis les dernières semaines.
Maintenant que son mariage était derrière lui, il se retrouvait vidé de tout stress, mais aussi du surplus d’énergie qui le caractérisait pourtant depuis plus longtemps que Poudlard pouvait s’en souvenir. Des mois d’efforts pour tisser un réseau de mensonges servant à l’affranchir des traditions et de la pression familiale avaient finalement abouti à ce qui s’apparentait à une réussite. La comédie romantique qu’ils avaient menée avait suffit à flouer les Buchanan quant à la pseudo idylle qu’il semblait vivre avec Neve depuis maintenant plus de six mois. Mais tout s’était passé si rapidement que Thomas s’en était retrouvé presque étourdi.
Étourdi au point de douter, au point de ressasser les deux dernières années de sa vie en silence. La complicité qui s’était développée entre Neve et lui lui permettait de souffler un peu, de se rassurer en se disant que bien que leur union ne serait que temporaire, il pouvait se permettre de trouver un peu de confort dans le fait d’avoir acheté la paix avec ses parents. Celle qui était depuis peu devenue sa femme lui permettait de trouver un peu de répit après la tempête. Un répit qui n’en était pourtant pas moins amer alors qu’il constatait qu’il était plus seul que jamais et qu’il s’emmurrait dans le déni de la tendresse bourgeonnante qui était venue s’installer au creux de ses entrailles.
Alors que le bourdonnement des voix de ses étudiants s’évanouissait dans les couloirs les éloignant de sa salle de classe, Thomas se replia vers son bureau dans la pièce annexée, refermant la porte derrière lui pour trouver un peu de tranquillité. Il s’effara dans sa chaise, caressant le cuir froid du bout des doigts en poussant un léger soupir.
Vivement le temps des fêtes.
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FICHE DE PERSO
Somewhere in my memory
Ft. @Thomas Buchanan
Lundi le 14 novembre 2022, en fin d’après-midi.
Les pas d’Eloïse sont brusques, alors qu’elle remonte les couloirs de Poudlard. Ce n’est sans doute pas une très bonne idée, étant donné son transplanage surprise de la veille et son état toujours assez instable. Mais elle n’en a pas grand-chose à faire, en cet instant. Pour commencer, c’était sa première journée de cours. Et même si elle n’en a pas tant que ça, enseigner n’est définitivement pas ce qu’elle aime. C’est pour ça qu’elle a opté pour un format de conférences, ce qui était prévu, à la base. Mais rester debout pendant des heures après avoir survécu à un colis piégé n’est pas la chose la plus agréable du monde à faire. Tout ceci aurait simplement pu se solder par elle allant s’écrouler dans les appartements qu’on lui a mis à disposition immédiatement, sur ordre de Gabriel. Mais non. Il avait fallu qu’elle surprenne deux étudiants en pleine discussion dans un couloir, se lamentant d’une nouvelle catastrophique pour certain.e.s, apparemment. Le professeur Buchanan s’est marié. “Excuse me, what did you just say?” La surprise qui a été la leur que visiblement un membre du corps professoral soit aussi choqué qu’eux n’a même pas été notée. Et aucune réponse n’a été attendue avant qu’elle ne balance au feu ses bonnes résolutions d’éviter Thomas comme la peste le temps qu’elle ne pourra pas lui cacher ses blessures, et ce malgré son besoin vital de voir son fils – de lui demander de le garder au château pour l’instant. La mèche a été allumée et la traînée de poudre semble la suivre dans les couloirs, préparant l’explosion qui n’allait pas tarder.
Oui. Il lui a dit qu’il l’envisageait. Ca a été une discussion particulièrement pénible, au cours de laquelle il n’arrivait visiblement pas à comprendre où était le problème pour elle. L’insulte qu’il lui faisait, en lui disant qu’il avait besoin d’une présence d’un deuxième parent au quotidien dans la vie de leur fils. Au-delà de la pression familiale, au-delà de tout. Aucun argument n’avait pu la convaincre que c’était une bonne idée. Mais elle savait aussi qu’elle manquait d’objectivité. Parce qu’elle savait très bien ce que ça lui ferait, d’entendre ça. Et c’est comme si un des tentacules maudits qui s’étaient emparés d’elle dans ce bureau à Moscou venaient de se tendre pour s’emparer d’un organe battant un peu trop vite. Oh, elle va le tuer. Et après elle s’occupera de sa veuve. Encore une fois, c’est une très mauvaise idée que de s’énerver de la sorte et de marcher aussi vite dans son état. Mais elle n’en a cure.
Et elle ne ralentit pas, quand elle atteint sa salle – ce n’est pas sa première visite, après tout, il y a quelques temps, elle en avait fait un usage tout autre. Ses talons résonnent dans la classe vide, annonçant sans doute sa visite, qu’elle ne cherche pas à dissimuler. Et la porte s’ouvre à la volée, alors qu’elle fait irruption dans l’endroit. Et que la détonation va sans doute se faire entendre dans le couloir : “Your got MARRIED ?” Oh les étudiants allaient sans doute s’en faire les gorges chaudes. Elle n’en a absolument rien à faire, de passer pour l’ex hystérique. Absolument rien. Son index se pointe vers celui qui le devinera sans doute : “You got married without telling me about it ?!” Les mots lui font mal, mais elle continue : “Are you kidding me, Thomas Buchanan ?” Le nom complet est de sortie, et ce n’est pas un bon signe. Pas plus que sa respiration légèrement sifflante. Son corps n’apprécie pas du tout le traitement qu’elle est en train de lui infliger. Promis, elle passera à l’infirmerie. Quand elle lui aura réglé son compte.
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Somewhere in my memory
Ft. @Eloïse Caron
Pas grand chose aurait pu le préparer pour ce qui s’en venait, pas même un parchemin venu tout droit du Ministère. On l’avait informé, pourtant, qu’elle serait là, qu’elle arriverait sous peu et qu’elle prendrait la relève du cours de Coopération magique internationale. Il se souvenait de la discussion qu’il avait eue avec la directrice de Poudlard à cet effet, et du rire qui lui avait échappé avant même qu’elle n’ait eu le temps de lui expliquer autre chose. Eloïse, enseigner à Poudlard ? Please. Rien ne lui semblerait plus insensé que ça.
Je le croirai lorsque je le verrai de mes propres yeux, avait-il répondu à la blague, soulignant avec insistance qu’il était tout simplement incapable de concevoir qu’elle puisse poser ses valises et se rapprocher de lui autant que ça. Ils avaient toujours fait leur possible pour garder leurs distances, n’entrant en contact que lorsque cela concernait Oliver. Des mesures drastiques, mais qui s’étaient avérées nécessaires. Pour soigner les blessures, pour laisser le temps faire son oeuvre, même si oublier ne serait jamais une option. Faire une croix sur la vie qu’il avait désespérément essayé de créer avec elle n’avait pas été une chose facile, et il n’était même pas certain que toutes les plaies s’étaient refermées. Mais une chose était certaine : son ex ne serait pas à Poudlard lorsqu’il y remettrait les pieds après le week-end.
L’instant de détente sur les coussins de la chaise de son bureau ne dura que l’espace de quelques secondes, un repos trop éphémère pour lui permettre de passer à travers ce qui était à venir. À peine eut-il refermé ses paupières afin de trouver un semblant de confort que la détonation de la porte qui s’ouvrit devant lui le fit tressaillir de surprise. Un sursaut qui s’apparentait plutôt à un bond sur sa chaise, mais qui suffit à lui faire poser la main sur sa poitrine tant son coeur sembla se débattre dans sa cage thoracique.
« Jesus fucking Christ ! », maugréa-t-il en écorchant les mots de son accent écossais, tout juste avant que la voix de l’intruse ne s’élève dans la pièce.
L’espace d’une fraction de seconde, il aurait presque cru à une mauvaise blague d’un de ses étudiants, ou alors d’une de ses collègues. En fin de compte, il n’eut pas tout à fait tort, mais la colère qui se faisait palpable n’appartenait pas qu’à une professeure, mais bien à celle qu’il n’aurait jamais cru croiser entre les murs du château.
Le choc le fit blêmir, la bouche bêtement entrouverte le temps de digérer l’information, mais aussi de rattraper tout ce qu’elle venait de dire. Il ne saurait décrire ce qui l’habita pendant ces quelques secondes de repérage, se sentant étrangement engourdi si ce n’est que de la surprise et de la confusion. Il se racla la gorge, soudainement gagné par une vague de nervosité, alors qu’il tenta de se remettre droit sur sa chaise pour retrouver un semblant d’aplomb.
« Y-yea, apparently. », répondit-il de façon un peu décousue, encore incertain de comprendre ce qu’il était en train de se passer. « Last week. », l’informa-t-il doucement, comme s’il marchait sur des œufs.
Enfin, pas comme si, il marchait carrément sur des œufs avec elle. En permanence. Depuis qu’ils s’étaient laissés, il se retrouvait dans l’incapacité totale de communiquer avec elle. Trop prudent, ou parfois pas assez, trop émotif sans doute aussi. Comme si chaque mot pouvait être la goutte de trop qui le renverrait plus d’un an et demi dans le passé, lorsque les souffrances lui avaient fait perdre pied et qu’il était tombé à la renverse.
D’un léger coup de baguette, il fit renfermer la porte derrière elle, cherchant à retrouver un semblant d’intimité dans cet endroit où il était quasiment impossible d’en trouver.
« Please, sit down. »
Le calme dans sa voix le surprit lui-même. Il n’était généralement pas un homme des plus patients, mais avec elle… Il n’était pas complètement insensible à ce qu’elle éprouvait, ne comprenant que trop bien qu’elle avait tous les droits de ressentir une colère aussi forte. Outre le nom complet qui venait de sortir, le léger sifflement dans sa respiration ne le rassurait guère. Son estomac se noua et il ressentit une pointe de culpabilité lui brûler les veines, un peu comme un enfant fautif en train de se faire réprimander.
« Look, I’m sorry, I really am. But we already talked about it and I tried to tell you the last time you took Oliver, remember ? » Il se souvenait encore de la frustration qui était montée rapidement et qui l’avait poussé à écourter leur entrevue, alors qu’elle avait refusé qu’il n’en parle davantage. Il n’avait pas eu le courage de lui faire comprendre que c’était important, qu’elle devait l’écouter alors… Alors il était reparti bredouille, le cœur lourd et la tête pleine d’inquiétudes. « That’s what I was trying to tell you. » Sous son bureau, ses doigts jouaient inconsciemment avec l’alliance dorée qui le dérangeait encore, pas habitué à la sensation du métal sur sa peau trop sensible. « Already had a taste of your disapproval so… » Il prit une grande inspiration, se redressant un peu plus. « I didn’t want you to be hurt. » L'absurdité de ses mots le frappa au moment même où ceux-ci sortirent de sa bouche, et il se frotta le front d’un air mal à l’aise. Les bonnes intentions, ça ne faisait pas tout...
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Somewhere in my memory
Ft. @Thomas Buchanan
Lundi le 14 novembre 2022, en fin d’après-midi.
Le revoir est toujours aussi douloureux. La distance devrait aider, pourtant, celle qu’ils entretiennent depuis le début de leur relation, que leurs carrières leur ont imposées, qu’il aurait voulu réduire. Celle qu’elle a imposée, en rompant avec lui, qu’elle maintient chaque fois qu’ils se croisent, pour leur fils. Tirer un trait sur leur histoire est difficile, quand on aime aussi profondément qu’elle. C’est pourtant ce qu’il y avait de mieux à faire, elle en est persuadée. Et elle sait que jamais, jamais cela ne pourra fonctionner entre eux. Mais le cerveau et le cœur sont deux organes fonctionnant séparément. Fort heureusement pour elle, il y a d’autres blessures, plus fraîches, qui s’occupent de la faire souffrir suffisamment pour qu’elle ignore le pincement dans sa poitrine. Et son système nerveux entier est en feu, embrasé par la nouvelle qu’elle vient juste d’apprendre. La colère, c’est toujours plus simple. Et, malgré tout ce qui s’est passé entre eux, jamais elle n’a élevé la voix contre lui. Il faut un début à tout, visiblement. Sa protestation ne l’arrête même pas, campée fermement sur ses deux jambes, poings sur les hanches. « Language ! » sort tout de même, habitude dont elle ne se défait pas, qui les amusait. Avant. Pour l’heure, c’est loin d’être le cas. Et le choc qui se peint sur les traits du professeur n’est pas feint. Il ne s’attendait pas à la voir. Bien, ils sont deux à avoir été pris en traître, un partout, balle au centre. Et sa réponse, tout sauf satisfaisante, lui arrache une exclamation incrédule, prenant une grande inspiration par le nez. « Seriously ?! » Les calculs ne sont pas longs à être faits. Et ajoutent à sa liste d’engueuler copieusement @Gabriel Standford à leur prochaine rencontre. Parce que ce devait correspondre à son arrivée. A peu de choses près.
La porte se refermant la fait sursauter – les bruits forts sont un problème, depuis « l’incident ». Cela contraste fortement avec la voix de Buchanan, qui semble parfaitement maître de la situation. Bien sûr. Après tout, il savait très bien ce qu’il faisait. L’envie de l’envoyer se faire voir est ravalée, parce que ses jambes semblent en effet sur le point de se dérober sous elle. Une chaise est donc tirée et elle s’y assoit, tentant encore de juguler sa respiration. Et il en profite pour parler. Pour… La tête manque de lui tourner : « Excuse me ? » Il aurait du lui en parler. Il n’avait pas le droit de lui faire ça. De faire ça, tout court. Mais c’est la fin, la fin qui l’achève alors qu’elle part d’un grand rire sans joie qui s’achève un peu brutalement – la douleur au niveau de ses côtes étant bien trop forte : « You didn’t want to hurt me ? Tu es vraiment sérieux, là ? » Les langues s’emmêlent alors qu’elle tente d’y voir clair, mais elle en est incapable : « You tried to tell me ? I thought you were going to tell me that you were seeing someone and no, I didn’t want to hear it. » Elle se souvient très bien de la panique qui avait tenté de monter en se rendant compte que la simple pensée de lui avec une autre lui était encore insupportable. « So what, you just cowarded away, as usual ? And chose to get married behind my back, without telling me? » Elle ne s’est pas rendu compte qu’elle avait commencé à pleurer. C’est la sensation humide sur sa joue qui la fait réagir, venant essuyer le sillon d’un geste énervé. « Yes, you know I disapprove this idea. Because this is just you replacing me in our son’s life. » Parfois, elle a juste envie de le secouer. De lui montrer à quel point il est stupide, et égoïste. « You are quietly explaining to me that you introduced someone permanently and legally in his life, without consulting me, without telling me and you pretend that you didn’t want to hurt me?! » Il y a plus que ça. Bien sûr qu’il y a bien plus que ça. Mais ce sont les seuls arguments qui tiendront. Oliver. La relation qu’ils ont tous les deux avec lui. Parce qu’il apparaît extrêmement clairement à Eloïse en cet instant qu’elle, ses sentiments, ce qu’elle peut ressentir, penser, ou le point auquel elle peut souffrir n’ont absolument plus la moindre importance aux yeux de Thomas Buchanan. Et cela vaudrait quasiment mieux d’affronter un autre colis piégé, en cet instant.
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Somewhere in my memory
Ft. @Eloïse Caron
Il aurait ri, autrefois, de cette petite réprimande qu’elle lui avait souvent faite dans le temps où ils étaient encore ensemble, si sa voix ne vibrait pas autant d’une colère qui animait tout l’être qu’il avait tant adoré. Il la savait bouillante, venimeuse et prête à lui cracher tout ce qu’elle incubait depuis les dernières semaines, sans qu’il n’ait aucune idée de ce qui se tramait dans sa vie. C’était probablement une des nombreuses sources des problèmes qui s’accrochaient entre eux et qui les empêchaient d’entretenir la relation cordiale qu’il avait pourtant espéré. Le manque de transparence et de communication les éloignaient inévitablement au point de ne plus se comprendre.
Qu’elle ne le veuille ou non, il disait vrai. Lui mentir n’avait jamais été une option pour lui, s’étant toujours voulu ouvert à elle comme il lui était possible de l’être ces dix-huit mois suivant leur rupture. La peur de la blesser davantage qu’elle ne l’était déjà était une des raisons qui le poussaient à agir maladroitement comme il le faisait, bien qu’il était conscient en le disant qu’il n’aurait pas pu paraître plus stupide. Il n’avait jamais eu la même délicatesse qu’elle pour gérer ce genre de choses, mais essayer de l’être ne semblait plus suffisant aujourd’hui.
Le français qui ressortait n’avait jamais été un bon signe entre eux, au même titre que lorsque son anglais se corsait de notes particulièrement écossaises. Nul besoin d’être bilingue pour comprendre que ses mots étaient tout aussi accusateurs que le ton de sa voix, plus sec que le désert du Sahara. Les mots coupent, blessent et mutilent tandis qu’il sentit tout son corps se contracter douloureusement, faisant amèrement écho à son coeur qui se serrait. Sans tomber dans la spirale effrénée de la culpabilité, le regret de ne pas avoir su l’avertir plus tôt lui ouvrait les yeux quant à la légitimité de ses frustrations. Oui, il aurait dû l’en informer, il serait idiot de ne pas le comprendre, malgré le calme qu’il tenait à conserver devant elle.
Mais tout contrôle de lui-même fut renversé par la vague tumultueuse de l’ouragan qui sévit en lui à la simple énonciation d’un mot. Un seul mot, c’était tout ce qui était nécessaire pour que toute la politesse inculquée par sa famille se retrouve noyée dans la tempête.
« How dare you. »
Sa mâchoire déjà serrée se relâcha légèrement alors qu’il semblait soudainement emparé d’une colère sourde, une rage noire qui faisait trembler ses lèvres à la prononciation de chaque mot lancé entre eux. Alors qu’il se doutait que ce jour viendrait et qu’il s’était promis de ne pas se laisser tomber dans cette envie incendiaire de déverser toute la douleur associée à sa personne, il se sentit se déconnecter de l’allure posée qu’il aurait voulu conserver.
« How dare you calling me a coward after everything we’ve been through. After everything I have been through. »
Cette fois, sa voix vibre de colère autant que la sienne, répondant à son poison de la façon qu’il aurait souhaité éviter. Mais elle était allée trop loin en n’ayant aucun scrupule à l’accuser d’intentions qui n’étaient pas siennes et de torts qu’il n’avait pas commis. Qu’elle le traite d’égoïste, c’était une chose, mais lâche… Non, elle n’avait aucun droit.
« Do you hear yourself ? », lâcha-t-il abruptement, élevant la voix d’un cran comme il ne l’avait jamais fait auparavant, jamais envers elle. Il peinait à oublier la douceur dont il avait toujours fait preuve avec la mère de son fils, mais cette fois, il en faisait abstraction. « Blaming me because I didn’t tell you when I was going to get married, but also refusing to know if I was seeing someone. » Il espérait que lui répéter ce qu’elle venait de lui dire serait suffisant pour lui ouvrir les yeux face au non-sens qui le prenait au piège. « I would never try to replace you. You are his mother, for fuck’s sake ! » La sincérité de ses mots n’aurait pas pu être plus explicite, et pourtant il savait que ce ne serait pas suffisant. Qu’elle trouverait toujours une raison de le critiquer et de le détester, parce que c’était plus simple que de pleurer leur relation. « I already told you, it is not permanent. The divorce papers are already prepared in case I meet someone else. Or in case she meets someone else. » Mais ça non plus, elle ne voulait pas l’entendre.
Il ne s’était pas attendu à ce que les larmes lui montent aussi rapidement aux yeux cachés par ses lunettes, mais elle le touchait en plein là où ça faisait mal. « You have no idea what it is like to be me. To live in fear of something happening that would cost me the custody of my boy. I hate to admit it, but my parents are right. » L’aveu lui écorcha violemment la bouche, se blessant lui-même dans son orgueil alors qu’il exposait toutes ses vulnérabilités devant elle. « This is not just me trying to replace you in our son’s life. This is me trying my hardest to survive. » Parce qu’il ne savait pas comment il pourrait vivre si on lui enlevait son fils, si on l’empêchait de l’avoir près de lui. La garde partagée était déjà suffisamment difficile comme ça… « So, I’m sorry, but this isn’t about you, or us. This is about Oliver. I know this is a shitty backup plan, but this is all I’ve got. I figured it was best to marry a friend rather than marrying some stranger that would not care about him. »
C’était jusqu’où il était prêt à aller pour leur fils. Il savait que son mariage avec Neve était suffisant pour lui assurer la garantie légale qu’il ne se retrouverait pas complètement sans défense si le jour venait où ses parents ne pourraient plus l’aider. Il était un bon père, il en était certain, mais il ne pouvait pas ignorer les difficultés de s’occuper d’un bébé, et il refusait catégoriquement que ça l’empêche d’être présent pour lui.
« I am constantly walking on eggshells around you, because believe it or not, I still care about you. I am trying, Eloïse, I really am. » Il poussa un profond soupir, complètement épuisé de cette sensation d’être constamment en guerre avec elle. « I’m not the best at handling things like this, I know. Call me selfish, or stupid, I do not care. I am many things, but a coward isn’t one of them. »
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Somewhere in my memory
Ft. @Thomas Buchanan
Lundi le 14 novembre 2022, en fin d’après-midi.
Il est trop tard. Ils ont fait des efforts, pourtant, pour tenter de s’entendre, de poser les bases pour Oliver, de réussir leur séparation, à défaut de divorce. Quand on aime aussi profondément, malheureusement, c’est extrêmement difficile à faire. Parce que malgré tous ses efforts pour effacer ses sentiments, une part d’Eloïse aimera toujours Thomas. Ce sourire un peu suffisant qu’il a eu à leur premier rendez-vous arrangé, la façon dont il penche la tête parfois pour l’écouter. La manière si particulière qu’il a eu de voir la beauté en elle sans jamais pouvoir savoir qu’elle était également physique. Toutes ces choses qui sont lui, qui étaient eux et auxquelles elle n’a plus droit. Et ça fait mal, ça fait si mal que ça l’aveugle, complètement. Parce qu’il a l’air d’avoir complètement tourné la page. Il le fait, il avance. Sans elle. C’est égoïste, sans doute. Mais elle aimerait savoir qu’il a mal, lui aussi. Qu’il n’arrive pas à la remplacer si facilement. Mais tout lui indique le contraire. Bien sûr que c’est terminé. Mais comment peut-il lui faire ça, aussi froidement, aussi… La colère qu’elle prend en retour ne devrait pas être une surprise. Et pourtant elle la prend au dépourvu. Et au lieu de doucher la sienne, elle ne fait que la renforcer. Parce qu’il ne parle que de lui. Evidemment. Comme d’habitude. Comment peut-il ne serait-ce qu’essayer de comparer leurs situations ? L’inspiration suivante ne la calme pas. Mais elle l’écoute, elle l’écoute, malgré tout. Ses ongles se sont enfoncés dans les accoudoirs du siège qu’elle occupe. You’re his mother. Vraiment ? Il y a tellement de choses qui ne vont pas, dans ce qu’il dit. Qui la font bouillir. Qui lui font mal, aussi. Ses larmes. Le voir pleurer est une épreuve. Mais ne l’apaise pas pour autant. Parce que malgré tout ce qu’il dit, il ne voit les choses que de son côté. Et si elle était prête à reprendre un ton plus calme, la fin l’achève.
L’exclamation est incrédule, lui arrache les cordes vocales. Tenant plus du sanglot. « You don’t think you are a coward, Thomas? » La jeune femme se redresse, une légère exclamation de douleur lui coupant la parole. Pas maintenant. Et pourtant il semblerait qu’une de ses entailles se soit réouverte. Qu’à cela ne tienne. Elle serrera les dents. Elle se lève, posant les mains sur le bureau qui se tient entre les deux. Et elle le fixe, impitoyable : « You got me to break us up, because you didn’t have the courage to do it yourself. » Cette fois, c’est sur le bois que les larmes tombent. Mais elle s’efforce de ne pas flancher, de ne pas redescendre : « You made me the villain in our story, Thomas, when I was pregnant with our son and desperately in love with you. » Parce que c’est ce que les gens ont retenu. Que c’était sa decision, d’arrêter. Que lui était prêt à aller au bout, à l’épouser. Ce qui était vrai. Mais ils étaient deux, à savoir que ça ne fonctionnerait pas. « So yes, I will call you a coward. I earned that right the day I had to end our story. » Et ça fait un mal de chien. Et elle préférerait ne pas avoir à en reparler. Mais visiblement, il a besoin de l’entendre. « You are a coward. And you are selfish. » Le ton manque de mordant. Parce que la douleur conjuguée au fait de le voir pleurer, à la tristesse qu’elle ressent, atténue peu à peu l’énervement. « You are selfish because you only think of you, not of Oliver. I told you that I would never do this to you, that I would never take him away. So why are you talking about losing his custody? It will never happen. You are his father. » Tout comme il lui a dit qu’elle était sa mère. Mais là encore, les choses sont différentes.
« And yes, you are stupid. You don’t understand how not wanting to hear that you are with someone else is different than knowing you would marry someone? » Ses mains tremblent, mais elle continue : « It has only been a year and a half. It is nothing, to me. So no, I don’t think I am ready to see you with someone else, to hear that you fell for someone else. And maybe I am selfish too for that. » Tout énergie est en train de la quitter. Ce n’est pas du tout ce que les Médicomages avaient en tête en la laissant sortir et en lui demandant de take it easy à Poudlard. Loin de là. « Imagine, just imagine that the roles have been inverted. » S’il n’y a que ça pour lui faire comprendre. « That I would tell you that I need a man in Oliver’s life, day to day. That this stability is needed for our son. » Pourquoi pas ? C’est exactement ce qu’il lui a dit. « That to secure his custody, I have to get married. » Ne voit-il pas, le point auquel tout cela est stupide ? Malvenu ? Et auquel cela la blesse, profondément ? « And that I don’t tell you. And that someday, you just hear randomly that I am, indeed, married. That there is this man, permanently in our son’s life, who is going to be there every morning to help with his breakfast, that will read him bedtime stories every night. » Sa vision est complètement obscurcie par les larmes. « Tell me, Thomas. Tell me how you would feel about that. How you would not think that I am replacing you, how you wouldn’t think Oliver will see this man as his father? » Tout se mélange. C’est trop, tout simplement. « How you would not feel forgotten, disposable. And in danger of losing everything. » Parce qu'en cet instant, c'est exactement l'impression qu'elle a. Renforcée, sans doute, par le fait que sa vie a failli s'arrêter brutalement, quelques jours auparavant. Et que si ça avait été le cas... Quelle différence cela aurait-il fait, au final ?
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Somewhere in my memory
Ft. @Eloïse Caron
Il ne lui mentait pas à elle, non, il se mentait à lui-même. N’était-ce pas ce qu’il avait toujours un peu fait, ces vingt dernières années. Se mentir pour se donner du courage, de l’assurance, pour se berner lui-même dans une illusion de confiance et de contrôle de soi. Se sentir fort était peut-être le plus grand mirage réalisé par son propre esprit, et pourtant, il en avait terriblement besoin pour ne pas perdre bien. S’il était vraiment un lâche, alors il n’était presque plus rien.
La colère qui lui rougissait le visage se retira brutalement à ses paroles, un peu à l’image de l’océan qui se retire avant un tsunami. Mais le raz-de-marée qui s’abattit sur lui n’était plus celui de la rage qui lui brûlait les veines, mais bien celui du désespoir qu’il avait si durement refoulé. Un sentiment horrible qu'il avait toujours détesté au point de trouver une façon de le remplacer par autre chose de plus facile à digérer.
La savoir en peine était une souffrance qu'il n'avait jamais osé imaginer, tant il avait été aveuglé par sa propre douleur. Avec le temps, il avait fait la paix avec l'idée de la laisser partir, mais il n'avait jamais imaginé qu'elle puisse être restée accrochée alors qu'elle avait mit fin à leur relation. Il fut soudainement pris de vertiges en se laissant porter par cette mise en situation qui ne visait probablement qu’à le blesser davantage, ou à le réveiller de cette illusion fiévreuse qu’il avait agi dans l’intérêt d’Oliver. La certitude d’avoir fait les bons choix s’effaça brutalement pour ne laisser place qu’à une hésitation chambranlante, comme si ses mots étaient la gifle dont il avait besoin pour comprendre la colère et a détresse d’Eloïse, malgré la conviction que son mariage était une solution nécessaire. Médiocre, mais nécessaire.
Les accusations lui pèsent dessus jusqu'à le faire écrouler sous le poids de la douleur, des perles brûlantes s'écrasant sur ses joues rougies d'émotions. Colère, culpabilité, tristesse, il ne s'y retrouvait plus, ne savait plus quoi ressentir ni penser. Sa respiration s'emballa, ne parvenant plus à reprendre le dessus et à retenir les sanglots qui l'humilieraient s'il n'était pas devant elle.
C'est le silence qui berça son âme en peine pendant ce qui lui sembla être des heures de repos, n'entendant que leurs respirations saccadées par leurs pleurs et leurs misères. Un silence lourd, comme le calme avant la tempête. Mais pourtant, l’orage et l’ouragan ne vinrent jamais, il faudra se contenter d’une lamentable averse. Elle lui avait volé la colère de sa bouche, lui avait arraché le masque de confiance en soi qu’il s’était agrafé au visage. Les plaies s’ouvrent, pas les mêmes que celles d’Eloïse, mais douloureuses quand même.
« I already feel disposable. »
Sa voix se brisa plus qu'il ne l'aurait voulu, et il eut soudainement l'impression de se retrouver devant elle comme l'adolescent inconsolable qui s'était réveillé à Ste Mangouste après avoir été forcé de dire adieu à la lumière du soleil. Une vulnérabilité qu'il ne lui avait jamais vraiment exposée, jamais totalement. Elle en avait eu un avant goût certes, et ça le blessait peut-être plus de savoir et de comprendre qu'elle avait tout de même choisi de peser là où il était le plus faible.
« I felt that way the moment I lost my sight. Tried to earn my value so that people wouldn't see me as useless, but truth is, I never quite succeeded to get rid of that feeling. »
Ça le tuait de l’avouer à voix haute, tant il aurait préféré taire ses insécurités à jamais. Il était pourtant un homme qui connaissait son lot de réussites, avec un emploi stable, un fils et une histoire d’amour sans doute désastreuse, mais qui s’efforçait de garder la tête en dehors de l’eau. Mais rien ne viendrait apaiser ses tourments, encore moins lorsqu’il sentait le poids de la solitude plus que jamais auparavant.
« The moment we parted, I knew that day would come. How could a woman like you stay single when she deserves more love than she could think of ? » À travers ses larmes, il eut un petit sourire, presque dérisoire envers lui-même, mais sincère envers elle. Le temps l’avait mené à la conclusion qu’il valait mieux enterrer leur histoire, mais elle n’avait aucune idée d’à quel point il la voyait encore comme une reine. « I knew that another man would enter Oliver's life and do all the things I wish I could do with him. »
Nouveau pic de douleur, comme si le dire à haute voix le confrontait davantage à cette réalité. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’Oliver ne vienne lui raconter tous les jeux et les aventures qu’il ferait avec son beau-père alors qu’il ne pourrait même pas jouer au foot avec lui.
« Yes I am selfish and stupid. But that's only because I am desperate and I know that there is a chance that everything I have will get taken away from me. » Il ne pouvait que se faire à l’idée que le moment viendrait où il sentirait que tout lui échapperait. Il ne pouvait que se préparer, dans l’espoir que ça ne fasse moins mal lorsque ça arriverait, même s’il savait pertinemment que rien ne pourrait le soulager. « Just like you got taken away from me. »
Ça aussi, ça lui coûtait de l’avouer, mais il lui devait ces explications qu’elle n’avait jamais eu. Outre l’intensité de l’amour qu’il avait ressenti pour elle, au point d’avoir prévu de l’épouser elle, il y avait une autre raison sous-jacente pour expliquer pourquoi il n’avait jamais été capable de rompre avec elle.
« Anyways, that's why I held on for so long. I loved you so much that I couldn’t imagine it to be over. And I'm sorry you had to be the stronger one of us. »
Il poussa un profond soupir.
« I only wish to be happy, Eloïse. I wish that someday, someone will love me again. But then, would it make a difference for you ? Would it be different than marrying a friend so that I get to be as present as possible in Oliver's life while I still can ? We both know that we can’t stay alone and miserable for life. The day we both meet someone else, it’ll be the same fear of losing everything. »
Il avait du mal à comprendre comment se marier sans amour, sans même habiter sous le même toit que sa femme était pire que de lui apprendre qu’il était retombé amoureux de quelqu’un d’autre. Et là encore, ils devaient se rendre à l’évidence. Leur histoire était terminée, mais il en avait d’autres à venir.
Ses épaules se relâchèrent, comme s’il était soulagé d’avoir déversé son fardeau. L’énergie le quittait, ne laissant place qu’à un épuisement indescriptible. N’ayant plus la force de ressentir la même colère que quelques minutes auparavant, il se demanda ce qu’il ferait si elle l’accusait une fois de plus.
« I swear I'm not trying to play the blind card or to victimize myself. I'm just trying my hardest for you to see me. »
Il ignorait si elle pourrait aller jusqu’à le critiquer pour les insécurités qui le rongeaient de l’intérieur, n’étant plus capable de la prédire comme il en avait autrefois la capacité.
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FICHE DE PERSO
Somewhere in my memory
Ft. @Thomas Buchanan
Lundi le 14 novembre 2022, en fin d’après-midi.
Une des plaies s’est bien rouvertes. Le sillon de sang dessine une ligne courbe, sous ses vêtements, qui s’y plaquent doucement. Pourtant, ce n’est pas ce qui fait le plus mal, ni ce qui l’inquiète le plus. Cela devrait, pourtant, que Thomas finisse par le sentir, malédiction des autres sens plus aiguisés. Mais pour l’instant, c’est la réponse de son ex, qui l’intéresse. Et qui la prend au dépourvu. A moitié. Parce que quand on a partagé autant qu’eux, on se connait, par cœur. Et les sentiments qui l’habitent vis-à-vis de sa cécité ne sont pas inconnus de la jeune femme. Ça n’a jamais été un sujet, entre eux. C’est une chose qu’elle a balayée dès leur premier rendez-vous, en enguirlandant Levana de ne pas le lui avoir dit, pour qu’elle ne passe pas autant de temps à se maquiller. Une plaisanterie qui a enterré l’obstacle. Chaque occasion où cela a pu être une barrière, elle les a effacées, détournées. Mais c’était elle. C’était eux. Et elle se sait une exception, dans le parcours de l’homme. Ses larmes lui font détourner le regard. Heureusement qu’elle est de nouveau assise. Ses jambes ne la porteraient sans doute plus. Chacun de ses mots est pris, soigneusement. Examiné. Et si tout n’est pas accepté, la colère s’éteint, lentement. Peut-être parce que l’énergie la quitte, également. Parce qu’après tout ce qu’elle a traversé, se disputer avec lui est trop. Trop intense. Trop épuisant. Ses yeux se ferment pour s’enjoindre à respirer. Il dit des choses, qu’elle avait besoin d’entendre. Les sentiments, qui vibrent toujours entre eux, qui le feront sans doute jusqu’à la fin de leurs jours. Cela pose des raisons. Cela n’excuse pas tout. Mais c’est un début ; le début d’une trêve, d’une armistice, à écrire à deux. Enfin.
”I see you, Tom.” Cela fait des mois qu’elle ne l’a pas appelé comme ça. ”Actually, I never lost sight of you.” Contrairement à lui. ”This is why Oliver is so often with you.” Parce qu’elle pourrait s’arranger, pour l’avoir davantage, pour le garder avec elle. La garde n’est pas équilibrée, à l’heure actuelle. Et son travail n’en est pas la seule raison. Certes, quand elle a senti que les choses étaient louches à Moscou, elle s’est empressée de le confier à Thomas, pour le mettre en sécurité. De façon rapide et brutale, sans doute. Mais ce n’est qu’une fois. ”Because you told me, back then, you begged me not to take him away. And my word for it has never been enough.” Et même si elle l’avait mal pris, même si ce manque de confiance l’a blessée, elle a pris sur elle. De faire ce geste, ce pas vers lui. Parce qu’on estime toujours que l’enfant est à la mère. Quand il n’y a rien de plus faux. ”I wish you could see yourself.” Le choix de mots est peut-être extrêmement mauvais. Mais c’est en réalité juste reprendre ce que lui a dit. ”You have a loving family, that supports you no matter what. They understand you, fully, and they can be there in every aspect of your life.” Malgré tout l’amour des siens, c’est une chose dont elle est dépourvue, la magie empêchant certains de leurs échanges. Mais ce n’est pas la question : ”You have a loyal group of friends, that would kill for you. They would do anything for you.” L’une d’entre elles a même accepté de l’épouser. C’est dire. ”You need to work on yourself Thomas. Because even if this is understandable, you are unfair. To me.” Et sans doute envers d’autres. Le ton n’est même plus énervé. Il est fatigué. Et triste. ”I told you. I would never take Oliver away from you Even now. Even what you have done, behind my back. Even with every step you take, shutting me out of your life.” Parce que c’est ce qu’il a fait. C’est sans doute necessaire. Ça n’en est pas moins douloureux. Et injuste. ”Even with all of that. Even if I am scared, and hurt, and sad. Because I respect you.” Because I will love you until my dying day. And I could never, ever hurt you the way you are hurting me right now. Elle en est bien incapable. Sa main finit par se porter à son flanc. Il faut que cette discussion se termine. Elle a besoin d’aller à l’infirmerie.
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FICHE DE PERSO
somewhere in my memory
Ft. @Eloïse Caron
Il sent la poussière retomber, enfin. Un petit moment de silence, de répit, troublé uniquement par leurs respirations saccadées, tremblantes. Comme s’il y avait une pause dans le temps, une halte pour les laisser se ressaisir. Il sent la colère se retirer aussi, ne laissant qu’un sillon de désespoir derrière elle. La culpabilité le titille, il a du mal à ignorer sa brûlure, mais la douleur est plutôt celle du regret. Pas celui qu’elle voudrait sans doute qu’il ressente pourtant, parce que sa décision était prise depuis longtemps, et que cette conversation n’aura pas réussi à le faire démordre. Il avait toujours été têtu, elle le savait bien pourtant. Le jour où l’accord avec Neve avait été établi entre eux, il savait qu’il n’y aurait marche arrière uniquement si l’un deux se désistait. Est-ce qu’il était certain qu’il s’agissait de la bonne décision ? Probablement pas, mais c’était tout ce qu’il avait, perdu comme il était. Le dernier phare auquel il pouvait se fier, pour ne pas être enfermé dans une vie plus froide, plus sombre qu’elle ne l’était déjà.
Non, son regret réside dans cette envie tenace de vouloir briser le silence entre eux, briser la distance qu’ils avaient tous les deux établis pour faire taire leurs sentiments désespérés. La douleur avait été trop grande pour conserver la complicité qu’ils avaient autrefois, mais il lui sembla apercevoir un certain optimisme. Celui d’enfin pouvoir se retrouver d’une façon différente de celle qu’ils avaient connue, même si c’était peut-être un peu hâtif d’y croire après que les non-dits aient fait surface de façon si violente. Mirage ou illusion, était-il complètement insensé d’y croire ? Peut-être, mais qu’avait-il si un soupçon d’espoir ? À travers la poussière qui retombe, serait-il possible d’y faire pousser la paix ?
« It’s not that I don’t trust you, Eloïse. I just… I’m scared that I won’t be good enough to be his father someday. »
Ça le tuait de le dire à haute voix, bien que ça ne devait pas la surprendre après tout ce qu’ils venaient de se dire. Afficher si clairement sa vulnérabilité lui fit serrer la mâchoire, empressé de retrouver sa fierté habituelle. Pourtant, une partie de lui se sentit soulagé d’enfin pouvoir lui fournir des explications. Tranquillement, le contrôle de lui-même lui revient, se redressant davantage sur sa chaise pour quitter l’air abattu qui l’avait saisi, l’espace de quelques minutes.
« I know. I know I’m unfair to you. », soupira-t-il, dans un semblant de mea culpa, une reconnaissance d’avoir manqué de jugement à son égard. « I’m sorry I didn’t tell you sooner. »
C’était ce qu’il regrettait, ce qui lui laissait l’amertume de la culpabilité au fond des entrailles. Il aurait aimé avoir la force de l’affronter avant, peut-être que la discussion se serait mieux passée. Ou peut-être qu’ils n’auraient tous les deux pas été prêts à jouer carte sur table. Ils ne le sauront jamais.
« Getting married to a friend wasn’t the best solution, I know that too. But it’s all that I’ve got. I didn’t want to be married to a stranger that my parents would have chosen for me. »
Les choses auraient pu être cent fois pires qu’elles ne l’étaient déjà. Non seulement aurait-il détesté être coincé dans une vie que ses parents auraient tracé à sa place, mais personne ne pouvait savoir sur qui il aurait pu tomber. Que ce soit une femme qui n’en avait rien à faire de lui et d’Oliver, mais qui était là pour l’argent, ou alors une femme qui se serait auto proclamée maman numéro deux… Neve lui semblait être une solution plus fiable, plus douce.
« I’m still hurting, you know. But I also still care about you, even if I don’t know how to show it. »
Une phrase courte, mais qui voulait tout dire. L’amour n’était plus le même, plus aussi intense et passionné qu’il ne l’avait été, mais il savait qu’il ne serait jamais capable de se défaire de l’affection et de l’estime qu’il avait pour elle. Malgré les différends et la distance, il ne pourrait jamais se résoudre à la détester, à jamais captif de leurs souvenirs, mais surtout du lien qui les unissait via leur fils. Rediriger ce respect et cette affection vers un semblant d’amitié n’était simplement pas facile pour lui.
« … Are you okay ? You seem… » Il marqua une seconde d’hésitation, saisissant rapidement l’absurdité dans ses paroles. Ils étaient tous deux à bout de force, épuisés par la montagne russe d’émotions, mais il y avait quelque chose d’autre, sans qu’il ne puisse mettre le doigt dessus. « Weird. » Choix de mot évidemment des plus délicats, faute de savoir comment s’exprimer autrement. « Are you burnt out ? Is that why you came here to teach ? »
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FICHE DE PERSO
Somewhere in my memory
Ft. @Thomas Buchanan
Lundi le 14 novembre 2022, en fin d’après-midi.
Ses épaules se sont affaissées et ses paupières battent, pour tenter de rester concentrée. Tout cela l’a vidée, complètement. Physiquement. Mentalement. Emotionnellement. C’était trop pour elle, aussi proche du reste. Mais elle n’a pas pu s’en empêcher. Parce qu’elle est partie au quart de tour. Parce que quand ça le touche lui, ça la touche elle. Il ne faudrait plus. Mais c’est toujours le cas. Peut-être parviennent-ils enfin à devenir amis. Peut-être. C’est tout ce qu’ils peuvent être, dorénavant, ils sont d’accord sur ce point. Et si tous les autres semblent les avoir séparés, il semblerait qu’enfin, ils parlent le même langage. Ils parlent, tout simplement. « There is no story about being good enough to be his father. You are his father. This is a fact. And no one, nothing can change that. » Ce n’est sans doute pas vrai, dans l’absolu. Mais rien de ce que le Thomas qu’elle connaît pourrait dire ou faire ne changerait son avis. Parce qu’elle sait qui il est, profondément. Et si cet enfant a vu le monde, malgré leurs difficultés, malgré leur rupture, c’est bien qu’elle a confiance en lui sur ce point. Ils n’auraient rien à discuter, si cela n’avait pas été le cas. Ses excuses l’apaisent, lui permettent de respirer plus librement. Et chaque morceau du puzzle qu’il rassemble enfin pour elle est un baume sur les plaies de son cœur, que leur séparation a cruellement brisé. « You’ll learn, how to show me. I hope you do. ‘Cause I cannot be mad at you like that again. I can’t fight with you like that ever again. » C’est l’épuisement qui parle, mais également la femme, qui en a assez de la situation. Il y a d’autres problèmes, autrement plus dangereux, plus importants auxquels elle doit se confronter dorénavant. Alors si son ex et leur enfant peuvent ne plus en être un, ce sera toujours un allègement du fardeau qu’elle porte. « We’ll get over it. » Each other. « Eventually. » Ca ne fait aucun doute. Lui comme elle ont droit au bonheur et il est quelque part. Il faut juste qu’ils le trouvent.
La langue d’Eloïse se passe sur ses lèvres. Cette conversation est terminée. Elle va pouvoir tirer sa révérence. Ses pieds se posent au sol, mais pousser dessus fait trembler ses jambes de façon incontrôlable. Il va lui falloir quelques minutes, pour rassembler ses esprits. Quelques minutes qui, malheureusement, l’exposent un peu trop. Ses yeux se baissent, par réflexe, et elle fixe ses genoux un moment. Elle pourrait lui dire que ce ne sont plus ses affaires. Elle l’aurait fait, sans doute, plus tôt dans la conversation. Mais pour l’heure … « I am not burnt out. I’m... » Un soupir lui échappe, et sa main se décolle de son flanc. Le sang la fait grimacer et elle finit : « recovering. » Sa baguette est de sortie et agitée, tentant le sort de guérison qu’on lui a enseigné avant de la laisser partir de Sainte Mangouste. En vain. Nouveau soupir alors qu’elle se tourne vers lui : « Will you… help me get to the infirmary please? » Il est clair qu’elle n’est pas en état d’y aller elle-même, et il serait bien possible qu’elle se perde en chemin. Tout est encore trop nouveau. « I promise to tell you all about later, just… not now. » Parce qu’elle n’a pas envie qu’ils se remittent à crier. Et parce qu’elle a réellement besoin d’aller s’allonger, d’une potion ou deux. Encore d’une bonne nuit de sommeil. Et après… après, il serait temps d’aviser. De voir s’il veut réellement savoir. Après.
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