Il savait que ses mots, aussi fermes et directs qu’ils l’étaient, étaient porteurs de vérité. Une garantie qui devrait suffire à le rassurer, à taire ses inquiétudes qui sommeillaient toujours quelque part, dans un coin de son esprit. Mais il savait aussi qu’elle se doutait que rien qu’elle ne pouvait dire pourrait un jour miraculeusement ses peurs les plus irraisonnables. Comme des vautours guettant un animal agonisant, ses insécurités qui planaient constamment au-dessus de sa tête auraient besoin de beaucoup plus qu’une tape dans le dos pour disparaître. Il s’accrochait à l’espoir que le temps lui prouve sa propre valeur, faute de savoir comment se le prouver lui-même.
Enterrer la hache de guerre qui lui était tombée entre les mains sans le vouloir paraissait être la seule solution viable. Jamais oublier, mais continuer d’avancer. Espérer pour un futur plus doux, semer la paix pour récolter une nouvelle confiance. S’ils ne pouvaient pas revenir en arrière, car les conflits avaient trop endommagé leur passé pour espérer le reconstruire, ils pouvaient au moins passer à autre chose, construire un nouveau lien à partir des ruines de leur histoire.
« I can’t either. », avoua-t-il d’une voix rauque, un sourire épuisé pour égayer un peu son visage tiré par le fond de douleur qui noircissait encore son regard.
Il avait l’impression de s’être battu pendant des jours, comme si tout ce qu’ils avaient accumulé depuis plus d’un an avait refait surface. Le volcan entré en éruption, il espérait sincèrement que ce dernier s’éteigne enfin, histoire qu’ils puissent laisser leur colère et leur rancune le plus loin possible. Il ne voulait pas se faire d’illusion, ayant toujours préféré rester les deux pieds sur Terre, mais il ne savait pas s’il pourrait lui tenir tête à nouveau. Oliver méritait plus que des parents en éternel conflit. Ils méritaient plus qu’être en éternel conflit. Il hocha la tête, un peu comme pour signer une promesse silencieuse. We’ll get over it.
Thomas attend, retrouvant une patience qu’il lui avait toujours accordée. Sans même qu’elle ne lui livre quoique ce soit, il comprend à son hésitation que quelque chose s’était passé. Quelque chose de grave, sans qu’il n’ait aucune idée de ce dont il s’agissait. Il se tait, pourtant, attendant des explications qui ne vinrent jamais. Non, à la place, elle lui offrit une nouvelle dose d’angoisse, une demande qui aurait dû le faire réagir au quart de tour. « What ? » qu’il souffle, tout juste avant de comprendre le sérieux de la situation. « O-Okay. Erm... » En se levant, le déclic métallique de sa canne qui se dépliait retentit, alors qu’il s’approchait d’elle pour lui offrir son bras, incertain de comprendre l’aide dont elle avait besoin. Incapable de se faire une idée de son état, il se retrouvait un peu maladroit. « We have to get on the fourth floor. You alright ? »
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