Welcome... To the Jungle

Ni une ni deux, je me levais pour saluer ce sorcier émérite que je commençais maintenant à reconnaître. Il avait été tristement célèbre pour rétablir la paix dans son pays magique. Mais à quel prix. C’était également un sorcier intelligent brillant et… A l’égo assez important, comme tout sorcier de son rang qui se méritait. Maintenant que je le voyais, je savais qui il était. J’adressais un regard confiant à Monsieur MacGregor. J’allais en faire qu’une bouchée !

« Bien évidemment. Je les connais, ce sont des camarades de l’Université. Surtout Edel… on aime bien aller à Pré-Au-Lard ensemble. Le village magique à côté de Poudlard. »

Je me rasseyais et j’offris un large sourire à Pedro Almadovar. Quoi ? Je déformais la vérité. Je savais que c’était la meilleure façon de mentir et que cela offrait les meilleurs mensonges ! Toujours un soupçon de vérité. Prenant commande une boisson alcoolisé, noble et local, je montrais ainsi que ma lignée de Sang-Pur savait se comporter convenablement en société. Mes jambes se serrèrent, mes mains se posèrent sur la table. Je me redressais… Vraiment, je détestais faire ça. Mais je savais faire, j’avais eu une éducation en ce sens.

« En tout cas sachez que c’est un honneur pour moi de vous rencontrer. Vraiment. J’ai beaucoup entendu parler de vos, de vos travaux et aussi de vos talents de politiciens. Vous êtes un exemple à suivre pour la jeune génération comme moi. »

Ce n’était pas de la lèche, parce qu’au final, ça je le pensais et c’était sincère. Je me tournais vers Lennox, un peu tendu. Il fallait que je la ferme parce qu’allait venir le moment où j’allais aller trop loin et où j’allais certainement en faire une… Je plissais des yeux, pris un peu d’eau, et d’un geste élégant essuyait mes lèvres et mon visage. Il faisait chaud.

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Je ne reviens jamais sur ma parole! C'est ça être un vrai sorcier! 

Priori Incantatem.

Blacksmith

INFOS FICHE DE PERSO

Je vis Pedro fronçait les sourcils, et je ne me pus m'empêcher de retenir ma respiration. Michel-Ange Grimm semblait avoir beaucoup de mal à cerner les sorciers qu'il avait en face de lui. Il y avait un petit peu trop d'assurance dans ses propos. J'espérais que Pedro ne s'en rendrait pas compte, mais je n'y croyais pas vraiment. Il était le petit frère de Miguel Almadovar, un des sorciers les plus puissants du Mexique. Moins doué en magie, mais bien plus doué en diplomatie, Pedro avait su se montrer particulièrement important dans la politique de son frère, l'aidant à mettre des mots sur des choses que Miguel aurait plutôt réglés à la baguette magique.

Bien sûr, il fallait s'y connaître en politique, et ce n'était clairement pas dans le programme des étudiants de Poudlard qui se focalisaient beaucoup plus sur les pays voisins, ne faisant que survoler la politique d'Amérique latine.

Pour autant, c'était aussi des gens fondamentalement différents. Je pensais que Michel-Ange l'aurait compris. Néanmoins, je fus surpris de voir les lèvres de Pedro s'étirait en un sourire particulièrement amusé. Il n'y avait pas cette petite trace pleine de jugements dans ses iris comme il avait pu m'honorer il y a une dizaine de jours, et encore moins cette arrogance qu'avaient ces hommes dont le pouvoir dépassait très certainement le commun des mortels, moi le premier.

« - Il va falloir lui apprendre à mentir, MacGregor, sinon, il se fera manger tout cru dans le milieu. » Fit-il, en tournant sa tête vers moi. Pedro ne semblait nullement offensé par le mensonge de Michel-Ange.

Je souris, tentant de contrôler toute réaction liée à mon stress et à mon anxiété. Très franchement, ça m'embêterait de ne pas mener à bien ce projet dans lequel je me mettais corps et âme pour oublier Dipali, sa grossesse à venir et @Bianca Almadovar.

« - Un exemple, peut-être pas, jeune homme. Je ne cherche pas à l'être, et je ne souhaite pas l'être. Je suis de ce qui pense que les exemples ne sont que pour les faibles d'esprit. »

Bien que ces propos pouvaient se montrer particulièrement insultants, je ne voyais aucune animosité dans son regard. Il n'avait pas ce petit côté d'enquiquineur d'@Edel Almadovar, c'était indéniable. Tout du moins, ce fut l'intuition que j'eus grâce ou à cause des propos de Michel-Ange un peu plutôt dans la journée.

« - De l'audace, une tête bien remplie et du verbe. » Fit Pedro en se tapotant la tempe.

C'était probablement un conseil, ou quelque chose dans ce goût-là. Personnellement, je n'étais pas bâti comme lui, ou comme n'importe lequel des hommes d'ici. J'avais un sang particulièrement calme, là où le feu coulait dans les veines de ces sorciers.

« - Je l'aime bien, MacGregor. Je vais lui poser les mêmes questions qu'à toi. »

Je levais les yeux au ciel. J'avais eu beau lui sortir tous les arguments possibles et inimaginables, je n'avais pas su le convaincre. Je n'avais pas osé lui proposer un pot-de-vin, là où je me doutais que certains de l'Institut l'auraient tenté. Je posais mon regard vers Michel-Ange, en me demandant bien s'il serait capable de réussir là où j'avais échoué. Bien sûr, je l'espérais ardemment.

Si j'avais su, je lui en aurais même parlé. Je savais que j'aurais dû le faire venir plutôt.

« - Mettons que vous découvriez quelque chose. Qu'est-ce que tu comptes en faire ? »

Je retenais ma respiration puis… je redevins tout rouge. Immédiatement après que Pedro m’ait complètement percé à jour, le vrai Michel-Ange revint au galop. Mon visage lunaire s’éclaircit, mes épaules se voutèrent et clairement, je commençais à un peu moins bien me tenir à table. Je regardais alternativement Pedro et Lennox, un peu amusé et gêné aussi par la situation.

« Je sais pas mentir… »

C’était drôle au final de rire de soit. Je savais que l’autodérision était un de mes points forts. En même temps si on était capable de rire de soit et de sa propre bêtise, alors on avait fait un pas immense dans la sagesse. Quand il me prit brusquement à partie je pris une TRES longue lampée de mon cocktail brésilien. De la fumée verte et jaune, au couleur du brésil sortie de ma bouche et de mes oreilles et je pris une très grande inspiration pour me donner du courage.

« Quelqu’un m’a dit que le plus important dans notre métier, c'était notre capacité à rester des enfants face à la découverte. Avoir un sérieux besoin de vivre, de rencontrer, de découvrir. »

Je bus à nouveau une bonne gorgée, sentant l’alcool agir juste assez pour que je ne dise pas de connerie et juste ce qu’il fallait pour casser un peu le peu d’inhibition que j’avais à parler. J’en avais jamais beaucoup eu, mais de parler à un haut dignitaire de la région, ça m’avait un peu renvoyé aux Dunn. Si j’étais pas capable de séduire un Almadovar chez lui, alors autant que je reste terrer dans ma forge quand j’allais devoir partir en quête de la main d’Apolline.

« Etancher la soif de savoir, calmer la curiosité des enfants qui brillent en nous et aussi partager cette découverte avec ceux qui ont la même passion qui les animent. Bien évidemment tout en laissant cette découverte ici, au Brésil. Nous ne sommes pas des pilleurs. Ce que nous aimons… Enfin moi, ce que j’aime, c’est la belle magie. »

L’alcool m’avait peut être donné des ailes. D’ailleurs, je repris quelques gorgées de ce cocktail super cool. Heureusement j’avais pris une potion qui empêchait d’avoir la gueule de bois dans ma valise, à l’hotel. Parce que je pensais que là, c’était bien partie. D’ailleurs cette potion avait la particularité de faire comme le cocktail. Faire sortir de la fumée des oreilles. Peut être qu’il y en avait, en fait, directement dans le cocktail… Je sursautais un peu, revenant brusquement à la conversation.

« Et découvrir tout ce qu’il y a de plus beau et de plus fascinant, dans la magie, c’est la quête de ma vie, et ça l’a été pour ma famille dans son domaine pendant plusieurs générations. Parce que si on ne s’intéresse pas à elle et que l’on s’en sert que comme un vulgaire outil… Au final, je pense qu’on passe à côté de l’essence même et profonde du sorcier. »

Une petite gorgée pour Monsieur Clearwater. S’il m’avait entendu, il m’aurait très certainement mis une calotte dans le dos des enfers à me faire vomir mon cocktail. D’ailleurs, je levais le nez, prêt à le voir débarquer pour mettre 50 points à Poufsouffle pour cette phrase. Mais à ma grande déception, je ne vis pas sa frimousse joyeuse de Gryffondor apparaître.

« C’est quoi ce cocktail ? » dis-je brusquement en changeant de sujet.

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INFOS FICHE DE PERSO

Je ne pus m'empêcher de retenir mon souffle alors que j'écoutais Michel-Ange s'exprimait à cœur ouvert. Pedro le regardait intensément, un sourire trônant sur son visage, visiblement imperturbable. C'était une situation particulièrement stressante, surtout que je n'avais parlé en rien du projet à Michel-Ange. J'étais réellement le pire pour tenter de convaincre qui que ce soit pour les travaux de l'Institut. De toute manière, je restais assez lucide là-dessus. Sur les douze signatures nécessaires qu'il m'avait fallu, j'avais tout de même mis un mois (ou presque) pour en obtenir onze. Je n'étais pas un bon diplomate. Mes capacités étaient ailleurs. Mais l'idée d'aller sous l'école de Castelobruxo, surtout après y avoir étudié durant mes études, m'avait tellement excité que j'avais sauté sur le projet à pieds joints. Mes problèmes avec @Bianca Almadovar n'étant même pas au stade embryonnaire, si tant on pouvait appeler ça des problèmes. Car au final, il s'agissait plus de soucis intérieurs, propres à moi-même, sur la disparition de mon fils tant aimé.

Je sursautais lorsque j'entendis Pedro éclatait de rire tout à coup. Michel-Ange attirait son attention sur un cocktail qu'on venait de nous poser sur la table. Je souris, mal à l'aise, en me demandant où on en était sur notre épineux problème. Pedro se pencha sur sa chaise, jetant un regard sur le cocktail.

« - Caïpirinha. C'est un cocktail à base de Cachaça, un alcool de canne à sucre et beaucoup de citron. Fais attention, avec cette chaleur, il tape vite derrière les oreilles. »

Il attrapa les verres qu'il nous distribua. Je le remerciais d'un signe de la tête, avant de saisir à mon tour le verre. Observant Pedro, j'attendais que ce soit lui qui annonce le top départ de ce repas. Tout ce que je savais, c'était que lorsque l'on nous servirait, on ne devrait plus parler affaire. Une pratique que j'appréciais. Je détestais manger contrarier, et l'alcool m'aiderait très certainement à me détendre suffisamment quoique la réponse de Pedro serait.

Ce dernier se redressa dans sa chaise, levant sa main tout en claquant des doigts. L'un de ses gardes du corps s'approcha, sortant un stylo à plume de la poche intérieure de sa veste pour le lui tendre. De son autre main, Pedro fit apparaître le document sur lequel siégeaient les onze autres signatures. Retenant mon souffle, je le vis appliquer la sienne.

« - Michel-Ange, sachez que vous avez un ami, ici. »

Et il signa.

Je regardais la scène avec un sourire amusé. Pedro semblait aimer les gens atypiques, vifs, et sincères. Je n'avais pas compris les propos de Carlos lorsqu'il avait signé - le premier - en me disant que Pedro serait effectivement le plus chiant à convaincre si je n'étais pas suffisamment jeune d'esprit. Je n'avais pas compris le sens de ses mots, bien que je misais tout en ultime recours sur Michel-Ange.

Pedro me tendit le parchemin tout en rendant la plume à son garde du corps qui se recula aussitôt. Je pris la feuille avec délicatesse, la roulant lentement, avant de la fourrer dans ma poche. Pedro saisissait son verre. Il le leva, pour le baisser, avant de le mettre devant lui, à hauteur de ses épaules.

« - Arriba, abajo, al centro y pa dentro ! »

J'eus un petit sourire. C'était la façon qu'avaient les Mexicains pour trinquer. Je pris mon verre et le recopiais.

« - Arriba, abajo, al centro y pa dentro ! »

Le repas s'annonçait plus sympa que je l'avais imaginé. Déjà, mon esprit réfléchissait à ce que j'allais pouvoir lui montrer sur Rio de Bruxo et sur les sites de fouilles ouverts au public des environs. Nous ne ferons pas de fouilles à proprement parler, mais j'osais croire qu'à la fin de son séjour, Michel-Ange en saurait déjà plus que n'importe qui à Poudlard sur les cultures latines, plus particulièrement brésiliennes.

« Tout comme vous ! »

Je trinquais avec eux, la fleur au fusil et le sourire de Gobelin jusqu’aux oreilles comme d’habitude. Me rasseyant, je me demandais bien ce que j’avais fait signé. Soudain, un doute me vint. Et si j’avais fait faire un truc grave. Genre l’extermination des Elfes de maison au Brésil ? Après tout je ne connaissais pas assez Lennox pour lui faire une confiance aveugle et voilà que je m’étais déjà engagé dans un truc dont je ne savais ni les tenants ni les aboutissants. Mais je relevais quand même mon verre tout sourire.

« Au projet ! » dis-je en portant un toast.

Avec amusement, et avec un regard ayant quand même un fond de panique, je trinquais encore avec Lennox. Dans quoi je m’étais embarqué encore… Je soupirai un peu et je continuais à boire mon cocktail avec amusement. Bon. De toute façon, ma vie était rythmée comme ça. Ce n’était pas moi qui subissait la vie c’était plutôt la vie qui me subissait…

« J’espère voir plein de chose de cette ville avant de partir. Visiter les lieux magiques et les lieux anciens. L’amérique du sud magique m’a toujours fasciné. Les enchantements mayas, incas et azthèques qui perdurent encore ainsi que tous leurs artefacts… C’est passionnant. Quand on pense ce que certains sorciers étaient capable de faire il y a des millénaires et qu’aujourd’hui on arrive pas à reproduire ? C’est fou non ? »

J’avais bien compris depuis que le garde du corps avait tendu son stylo que Pedro c’était pas joe-le-clodo mais quelqu’un de très important. Mais il avait dit qu’on était ami. Alors moi je lui parlais comme à mes amis. C’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd, surtout pour le Poufsouffle que j’étais.
Le repas avança. Je ne sais pas exactement combien de fois on leva nos verres. D’abord on trinqua à des trucs sérieux, puis on commença à trinquer en l’honneur de joueurs de Quidditch. Puis à des trucs étranges comme le Yéti. Bref. La dernière chose que je me rappelle, c’est d’être tombé sur le côté, sous le rire gras et sonore de Pedro et d’avoir vu le sourire bienveillant de Lennox se pencher vers moi.

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