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Notre père qui est odieux { One Shot}
INFOS
FICHE DE PERSO
Ces jours-ci je deviens tout ce que je déteste
J'aurais aimé que tu sois là, mais maintenant c'est trop tard
je suis une épave sans toi ici
je suis une épave depuis que tu es parti
J'ai essayé de mettre tout ça derrière moi
Je pense que j'ai été détruit tout le long
Ils disent que le temps guérira tout, que la douleur s'en ira
26 Décembre • Comme depuis trois ans, Lyvan c’était rendu à New York pour Noël. Il n’était pas du tout attendu là-bas. Il n’y avait pas de paquet sous le sapin, ou un repas qui était en train de cuire dans le four. Non rien de tout ça. Là à New York, il y avait juste un inconnu qu’il avait un jour appelé « papa ». Cet homme qui était parti alors qu’il n’était qu’un enfant et dont il avait affreusement besoin de lui pour se remettre du drame qu’il avait vécu. Ce n’est déjà pas facile de perdre un frère, ça l’est encore moins de perdre un père dans la foulée.
Lyvan avait dû gérer seul la tentative de suicide de sa mère et il savait que la colère qu’il ressentait au fond de lui était liée à son père. Lara avait raison, il avait le chic pour se faire du mal tout seul.
La veille, il l’avait vu. À l’intérieur de chez lui, une grande maison avec un grand sapin où tout le monde avait l’air heureux. Ils chantaient des chansons. Lui, sa femme et son fils. Son cœur tambourinant dans sa poitrine, Lyvan n’avait pas eu le courage d’entrée. Encore une fois.
Il avait passé la nuit et la journée à échanger des hiboux express avec @Léonard Grimm , qui lui avait dit qu’il pouvait être à ses côtés si ça pouvait le courage d’affronter son père. Le Gremlins se sentait revigoré et plein de courage, à croire que le faux serpent déteignait sur lui. Cette fois c’était la bonne. Il fallait qu’il fasse sortir cette colère, ce truc qui lui bouffer les entrailles et le rendait parfois si maussade. Son père n’était qu’un de ses démons. Mégara en était un autre, mais on ne peut s’en prendre à tous les monstres de l’océan d’un coup. Non ?
Lyvan observa son père à travers la baie vitrée, comme la veille et pris une grande inspiration suivit d’un soupir pour ce donner du courage. Il se dirigea vers la porte et se mit à y frapper. Son père ne tarda pas à lui ouvrir et afficha un air interdit.
« Adam ? » On avait l’impression qu’il venait de voir un fantôme, et pour cause, Adam était mort. « Lyvan » corrigea-t-il d’un ton cassant. « Mauvaise pioche ». Il adressa à un son père, un regard mauvais, alors que l’homme qui lui faisait face se décomposer. « Tu lui ressembles tellement. » À cet instant, le Gremlins ne savait pas si c’était un compliment où un reproche. « Mais qu’est-ce que tu fais là ? »
« Je ne sais pas. Je me suis imaginé de tas de scénarii dans ma tête. À chaque fois j’ai toujours eu des tas d’insultes à te sortir, des reproches à te faire. J’voulais te dire à quel point j’te déteste d’être parti, de m’avoir abandonné. Jvoulais que tu sais que ton fils est premier de sa promo et sûrement promu à un brillant avenir de potiologiste et toi… toi t’y es pour rien ! Je suis un garçon intelligent qui s’en sort très bien sans toi. Je n’ai pas besoin de toi » L’homme se trouvant face à Lyvan restait toujours interdit alors que Lyvan avait les yeux brillants, à deux doigts de pleurés.
« J’aurais aimé que tu sois là papa. J’aurais aimé qu’on survive à la mort d’Adam, ENSEMBLE ! J’aurais aimé pouvoir compter sur quelqu’un au lieu de devoir me débrouiller tout seul, de devoir nettoyer le bordel derrière toi. Tu savais que maman c’était tranché les veines dans la cuisine à ton départ ? Non tu sais pas. Comme tu sais pas ce que j’aime, tu sais pas qui je suis. Tu ne me connais pas et ça fait mal. Ça fait mal de savoir que toi et moi on est rien alors que… » Lyvan fut interrompu par une voix à l’intérieur de la maison. « Papa ? C’est qui ? » Le père de Lyvan se retourna vers la voix de son fils. « Euh… » « Laisse tomber ! » lâcha le Gremlins qui n’avait pas le courage d’entendre son père dire « personne ».
« Lyvan attend » Mais Lyvan n’attendait pas, son corps trembler presque sous l’émotion. Il commença à marcher sous la pelouse et il vit son père le suivre. « Je suis désolé et c’est tout à fait ton droit de me détester. Je me suis longtemps détesté aussi. Je ne veux pas que tu me pardonnes et jamais je n’aurais pensé que tu ai envie de me venir me voir, même pour me dire des insultes. Je suis tellement désolé. Chaque fois que je te regardais… Chaque fois que tu souriais… C’était comme si Adam était encore là. C’était trop douloureux. » Cette fois, les larmes coulèrent sur les joues de Lyvan. « J’avais BESOIN de toi. » Le père de Lyvan passa une main derrière lui pour le ramener vers lui et Lyvan se mit à sangloter contre son torse, lâchant tout ce qu’il avait lâché. Ensemble, ils pleuraient. Peut-être qu’enfin, cette blessure pourrait commencer à se refermer…