A Glimpse At the Clan
& autres anecdotes
#1 Sa première manifestation de magie a été plutôt tardive. De quoi donner des sueurs froides à ses parents car, bien loin d'adopter une conduite plus
raisonnable, avec ou sans magie Asel a toujours été une tête brûlée. Ainsi, courir au milieu du troupeau affolé était l'un de ses passe-temps favori étant enfant. On ne sait pas comment il ne lui est jamais rien arrivé de trop grave, faisant abstraction d'un palmarès de fractures et luxations à faire pâlir le service pédiatrie de St Mangouste. A tel point que son père avait même des réticences à l'emmener selon les endroits où il se rendait (par exemple, le refuge des Konstantine, pire cauchemar du paternel jusqu'à encore récemment). Il a fallu attendre les prémices de la crise d'ado pour que tous puissent souffler : Asel avait finalement quelques ressources qui lui éviterait de finir en broyat de cracmol sous les sabots du troupeau de veaux de lune des voisins. Enfin... son premier exploit magique n'eut rien d'aussi glorieux.
Chez les Mc Gill Fhaolain, on se chauffe à la tourbe. Évidemment, il y aurait des moyens bien moins fatigants pour une famille de sorciers de réchauffer l'énorme carcasse éventée du château (moins fatigants et plus efficaces surtout) simplement la légende (et la tradition surtout) voudrait que le vieil âtre ne les aurait pas supportés. Alors, le 2e dimanche du mois depuis la nuit des temps et avec une bonne dose d'huile de coude, le clan se fend d'un petit weekend dans les tourbières qui se trouvent à l'ombre du
Vieux de Storr pour une récolte à bout de baguette ou, pour ceux qui n'en ont pas, à la force du bras. S'il y a bien une activité familiale qu'Asel déteste, c'est bien celle-ci. Malheureusement pour elle, la seule fois où elle réussit à la sécher (sans mauvais jeu de mot) c'est cette fameuse fois où elle se fit littéralement oublier de la moitié de sa famille en ayant la fâcheuse idée de le leur suggérer en beuglant comme un putois. Ce fâcheux mais très fugace incident marqua le début et la fin de la crise d'adolescence d'Asel. Elle avait presque douze ans.
#2 la légende veut qu’Asel ait grandi sous l’égide du laird. Ce n’est pas entièrement faux vu le temps passé à parcourir son domaine en long en large et en travers mais en vérité, les Misra habitent une jolie maison d’Edimbourg, territoire neutre entre les mégalopoles adorées par son père et la campagne isolée chérie par sa mère et sa tante. Ces dernières ont établi leur officine à Edimbourg même. L’herboristerie fait d’ailleurs partie des adresses à connaître selon le Guide du Wizard.
#3 Lorsque l’on parle du domaine des Mc Gill Fhaolain, il ne faut pas s’imaginer un de ces prestigieux châteaux qui font la gloire de l’Écosse mais plutôt de grandes étendues herbeuses vallonnées plantées d’une demi-ruine qui, jadis, a sans doute elle aussi fait la gloire de sa région. Cette description n’est pas usurpée car une grande partie du bâtiment tombe effectivement en ruine. L’autre est rafistolée quasi quotidiennement par ses habitants. L’annexe de la bergerie, plus récente, pourrait, vue de dehors, passer pour mieux habitable que le reste des bâtiments. C’est ce qui fait le charme de la maison aux yeux d’Asel. Combien de fois a-t-elle escaladé les poutres du grenier pour pouvoir se faufiler à travers l’ajour qui crève le toit au-dessus de l’ancienne chambre de sa grand tante Siobhán, vestige d’une époque où un dragon tenait lieu de chien de garde à la maisonnée ? Par une nuit d’été dégagée, c’est l’endroit idéal pour veiller jusqu’au point du jour, à refaire le monde avec sa cousine Isla, sous la clarté bienveillante des étoiles.
#4 Une autre activité génératrice d’une myriade de souvenirs était les vacances chez les Konstantine au Pays de Galles. Un autre domaine, plus humble mais tout aussi chaleureux. Les Konstantine étaient – et sont toujours – une famille de chasseurs au grand coeur. Ici point de trophées macabres mais des créatures bien vivantes, mises au rebut des cirques ou attendant leur transfert vers des habitats plus adaptés. Les Konstantine ont d’ailleurs souvent rendu service à la brigade de capture des créatures dangereuses. Vous n’imaginez pas le nombre de particuliers se rêvant propriétaires d’un chartier ou d’un demiguise qui finissent par faire l’acquisition parfaite tout ça pour se rendre compte quelques semaines après que se faire insulter à longueur de journée ou passer son temps à retourner la baraque pour retrouver son singe ce n’est pas si fun après tout… Bref, les Konstantine sont finalement plus des gardes chasse que de véritables chasseurs sanguinaires. C’est d’ailleurs chez eux qu’Asel a trouvé sa vocation - médicomage spécialisée dans les blessures causées par des créatures magiques - après que son parrain, Roman, soit rentré de chasse avec la moitié du torse littéralement en ébullition et l’air pas du tout inquiet pour son avenir à court terme. Comme chez les Mc Gill Fhaolain, chez les Konstantine, on est plutôt le genre durs à cuire et 100 % autonomes.
#5 Inutile de se demander où Asel a donc bien pu rencontrer le charismatique Mr Hollow et ses acolytes de la Société Protectrice des Animaux Fantastiques… ne nous étendons pas sur le sujet. On ne voudrait pas faire honte à cette pauvre Asel.
#6 Vous n'aimez pas trop attirer l'attention ? ne vous asseyez JAMAIS à côté d'Asel pendant les matchs de Quidditch. Vous aimeriez éviter de finir sourd comme un pot avant la fin de votre scolarité ? ne vous asseyez JAMAIS à côté d'Asel pendant les matchs de Quidditch.
Si elle ne fait pas partie de l'équipe (certains ont essayé de la recruter pour qu'elle la boucle pendant les matchs, ils ont eu des problèmes), elle pourrait inscrire son nom au palmarès des supporters les plus relous du siècle.
Il faut bien encourager son équipe et puis les autres font tellement de bruit...", comment faire entendre sa voix douce et mélodieuse dans tout ce brouhaha sinon ? Elle n'est quand même pas le genre à avoir recours au sortilège d'amplification mais il n'empêche qu'il n'est pas rare qu'on l'invite gentiment à aller s'asseoir au dernier rang. Quelqu'un a bien essayé une fois de faire en sorte qu'elle assiste au match depuis l'entrée du terrain mais le règlement ne le permettait pas. Trop de risque de prendre un cognard sur la truffe à ce qu'il paraît. Quel dommage...
#7 Une dernière petite recommandation : ne vous amusez pas à l'appeler Hazel...
#8 La première fois qu'elle a rencontré
@Adil Mesli , c'était dans le Poudlard Express pour le toute première rentrée à Poudlard. Ce jour-là, il lui a tout de suite donné l'impression d'être un garçon fragile et malheureusement pour lui, ses exploits de leurs rencontres sur les cinq années suivantes - toutes se terminant à l'infirmerie - ne firent rien pour la faire changer d'idée... encore aujourd'hui, quand elle regarde Adil, elle voit d'abord l'être sensible qu'il est - et non plus fragile - avant tout le reste.
A Darker Glimpse Ahead of Time
vacances d'été 2022
Elle avait traîné plus que d'habitude et maintenant, elle pouvait même entendre Grand-Mère Saoirse pester depuis l'extérieur du petit corps de ferme, un peu à l'écart, où elles faisaient d'ordinaire l'équarrissage ensemble. Asel aurait sans doute dû presser le pas. Il ne faisait jamais bon contrarier les anciens sur l'île. Mais elle arriva tranquillement, les mains dans les poches, bottes et jean crottés de boue jusqu'au genou.
« Qu'est-ce qui t'a pris tant de temps ! Allez, et sors moi les mains de tes poches. » « Enfin de retour, Asel ? ... C’est pas très grave. Tu tombes bien...« Désolée grand-mère. », glissa Asel en secouant la tête comme pour chasser un mauvais bourdonnement.
C'était pourtant quelque chose qu'elle aimait bien faire, s'occuper du troupeau avec sa grand-mère et surtout, elle savait bien qu'elle n'était plus toute jeune. Elle l'aidait depuis qu'elle avait une tête de plus que les moutons. De l'agnelage qui était parfois plus éprouvant que l'abattage lui-même, à la tonde qui se révélait souvent assez sport. Pourtant ce jour-là, elle y allait à reculons comme avec un arrière goût de je ne sais quoi. Quelque chose ne lui revenait pas mais elle ne mettait pas le doigt dessus et de toute manière, elle ne se voyait pas laisser sa vieille en plan sur quelque excuse que ce soit. Elle était là pour elle, c'était l'ordre naturel des choses. Évidemment Saoirse savait qu'Asel ne prendrait pas sa suite. Elle se destinait à une belle carrière de Médicomage et la vieille dame en était plutôt fière. Mais ces moments passés ensemble leur étaient précieux à toutes les deux.
Les Allan avaient du repartir par la route de Dunvegan. Trois agneaux bien gras échangeaient des regards hébétés sans trop savoir pourquoi on les avait regroupés là à l'écart du troupeau. Asel ne put s'empêcher de remarquer qu'il y avait dans le lot l'agnelle à la face mouchetée.
« Ça fera une excellente leçon.Machinalement, c'est celle-ci qu'elle prit. Peut-être parce qu'elle ne voulait pas qu'elle vit ce qu'il allait se passer ensuite. Un genou à terre, la voix douce et pleine de caresse, Asel l'apaisait comme elle avait toujours fait. Ici les bêtes étaient les plus heureuses du monde parce qu'on les traitait mieux que nulle par ailleurs. Elle lui brossa le chanfrein du plat de la main. C'était ce qu'ils aimaient le plus avant que les cornes ne leur poussent et qu'ils commencent à se gratter à votre jambe comme des calus, quitte à vos désarçonner.
La petite agnelle dodue s'endormit dans ses bras. Bientôt ses frères prendraient le même chemin.
« Contente de te revoir... toujours vivante ?
Elle ne savait pas pourquoi elle repensait à la Forêt Interdite. Juste là. Cela faisait un bon mois qu'elle n'avait plus remis les pieds à Poudlard et pourtant, parfois, elle entendait encore les voix de la renarde et du Professeur Jones. Elle était pas passé loin de voir sa dernière heure ce jour-là. Enfin, sa chance héréditaire semblait l'avoir suivie jusque dans le sous-bois. Elle s'en était tiré avec trois fois rien en comparaison de ce à quoi elle aurait pu s'attendre. Quelques cauchemars de temps en temps. Du moins c'était ce qu'il semblait à sa mère. Asel se rappelait rarement de ses rêves.
Sa grand-mère approcha avec l'athamé de l'aïeul.
« Laisse grand-mère, j'm'en chargerait bien toute seule. »
[spoiler]La vieille Saoirse acquiesa, jugeant la petite capable, elle s'attela plutôt à descendre les crochets de ressuage. De son côté, Asel donnait une dernière caresse à l'agnelle, amenant avec douceur sa tête contre son épaule, gorge offerte dans son sommeil doux et confiant. Sa laine n'était pas encore rêche comme celle des adultes. On aurait dit une pelisse cotonneuse. Le couteau fermement tenu dans sa main, la jeune femme laissa doucement aller sa tempe contre le mufle de l'animal tandis que l'agnelle exhalait ce soupire profond et caractéristique. Le dernier. Sur son bras, l'essence sirupeuse et tiède coulait grassement collant à sa peau comme une seconde nature.
Grand-Mère Saoirse vint récupérer la petite agnelle. Un coup de baguette suffit à l'écorchage. C'était des gestes, des bruits, des odeurs tellement usés par le temps qu'Asel n'y prêtait même plus attention.
Machinalement, elle glissa la lame sous la gorge du deuxième agneau, tranchant net les artères de part et d'autre du collier de la bête. A nouveau ce dernier soupir, comme un râle brûlant et sec. La lame lustrée, enchantée pour rendre la chose plus facile, dégoulinait de vermeil. Son jean aussi. C'était son jean de chantier de toute façon. Pas de quoi en faire un plat.
Le troisième agneau grassouillet s'en alla sur le même rituel. Ses petites pattes donnant quelques soubresauts avant l'extinction définitive des feux. Asel pesta. Elle ne l'avait pas suffisamment endormi. La jeune femme se redressa, laissant sa grand-mère écorcher et mettre au ressuage. Elle reviendrait dans un petit moment. Avec les gestes de l'habitude, elle ramassa les peaux pour les jeter dans la grande cuve de pierre où l'on tannait les peaux. La longue perche de bois était là, sur le côté. Pour le moment il était trop tôt pour remuer.
Elle sortit.
Dehors, le ciel était lourd, chargé de nimbus gris, presque anthracite. Le vent marin lui brûla les poumons. Elle n'aimait rien tant que cette météo qui roulait des mécaniques au-dessus de sa tête, prête à l'écraser juste pour lui rappeler la supériorité de la nature sur l'homme.
« Je devrais te tuer en première. Jinx déteste quand on tue les petites bêtes, ça la fait toujours pleurer… J’espère bien que tu vas pleurer, pétasse. » .
Asel se réveilla en sursaut. La voix de grand-mère Saoirse appelait dans le loin. Le soleil était passé derrière le pic et l'herbe drue lui cinglait le visage. Elle s'était endormie en attendant la fin des ressuages. Ne restait plus qu'à éviscérer, découper et nettoyer. La routine.
La jeune femme accourut, montrant plus d'entrain qu'avant le début des travaux. L'odeur puissante du bétail écorché la prit aux narines dès qu'elle entra. C'était une odeur musquée, entêtante, trop forte pour être décrite avec des mots. Les deux femmes dépendirent les carcasses tandis qu'un peu plus loin, la longue perche tournait seule dans la cuve à tanner.
Elles tirèrent leur baguette. Être bergère en tant que sorcière avait tout de même quelques avantages, même lorsqu'on ne craignait pas de se retrousser les manches.
Videntra-
Ces syllabes avaient passé ses lèvres un nombre incalculable de fois. Ça n'était pas quelque chose qu'elle craignait et généralement c'était annonciateur de haggis car maintenant, les acheteurs payaient pour se débarrasser des abats. La belle erreur. Pourtant ce jour-là, ce furent ses tripes à elle qui se tordirent à lui retourner l'estomac.
« Asel, tu es pâle comme une bean sith mon petit. »
« Ca va je vais juste... »
Cette fois, c'était bien son estomac qui se retournait et la bile lui brûlait les lèvres, acide et collante, comme elle avait sauté le déjeuner ce jour-là.Grand-Mère Saoirse fronça les sourcils. Elle connaissait bien sa petite fille, ça ne pouvait pas être ça.
« Va donc prendre l'air sur la côte. Je crois bien qu'Angus dirait pas non à une paire de bras supplémentaire. Je vais finir sans toi. » D'ici à Portree, il y avait une trotte. Un peu plus d'air marin pour la remettre sur pied. Cette fois-ci, elle laisserait son balais derrière la porte, avec ceux des autres et les parapluies.
Hold Onto Your Future
juste après les épreuves des BUSEs
Tu feras quoi après les BUSEs ?C'était LA question du moment. Asel n'en pouvait plus de l'entendre à tous les coins de Poudlard. Et tu feras quoi ? Gnagnagna. Elle avait déjà eu un peu de mal à se coller aux examens, ayant eu plus que largement autre chose à penser. Finalement, elle était plutôt satisfaite, en l'attente de ses résultats. Elle était arrivée à quelque chose, peut-être parce qu'on l'avait poussée un peu. Sans doute même.
Mais voilà qu'il fallait tout de suite remettre le couvert. Pff.
Tu feras quoi toi après les BUSEs ? La barbe ! Mais qu'avaient-ils tous avec ça ? On n'y était même pas encore vraiment à après les BUSEs.
Oui mais... tu feras quoi après les BUSEs ?Tu vas partir sur quel MULOT ?T'as trouvé un stage pour l'année prochaine ?« Holy cun' mais merde à la fin ! Moi après les BUSEs je vais boire des bierres et du whisky pur feu à la fête du solstice !! »Dire qu'elle n'avait aucune intention de se lancer dans un MULOT de quoi que ce soit ? Certainement pas, si c'était pour se voir pousser sous le nez un bureau des réclamations instantanément. Elle était déjà bien suffisamment irritée quand elle entendait cette question :
Hey Asel, tu feras quoi après les BUSEs ?