Mira Aslan - la mécanique du coeur

Identité : Mira, un prénom aux diverses origines qui peut aussi bien vouloir dire grâce que paisible. Elle porte fièrement le nom de famille de son père : Aslan, le lion.

Date et Lieu de naissance : Mira est née le 2 juin 1995, à Ispahan en Iran. Elle a aujourd’hui 27 ans.

Statut civil : Célibataire. Si elle a vécu quelques histoires avec d’autres sorciers – principalement à Poudlard - la jeune fille s’est souvent retrouvée partagée entre son ouverture d’esprit, sa curiosité, et son pudique respect pour ses origines. Les hommes qu’elle a pu rencontrer l’avaient souvent déçue, se révélant soit trop irrespectueux, soit trop conservateurs. Ses histoires ayant rarement été bien longues, la sorcière n’a jamais osé présenter aucun prétendant à sa famille. Elle craint d'ailleurs la réaction de son frère quand ce jour arrivera.

Scolarité : Mira a été une bonne élève puis étudiante durant toute sa scolarité. A Poudlard, elle a été acceptée au sein de la maison Serdaigle. Il était hors de question pour elle de décevoir son père, mais elle n’a pour autant jamais fourni les efforts nécessaires pour devenir la meilleure. Son intelligence vive, son esprit curieux et passionné facilitaient son intérêt pour les études. Cependant, dès qu’une matière l’intéressait moins, la jeune fille s’en désintéressait rapidement, quitte à voir ses notes chuter drastiquement. Elle a longtemps hésité à faire un Mulot en Marketing Magique, se disant qu’elle pourrait aider son père dans sa boutique. Mais grâce à un coup de pouce de sa soeur, elle s’est finalement tournée vers la Mécamagie, se découvrant une véritable passion pour la mécanique pure & l'orfèvrerie.

Profession : La jeune Aslan a trouvé un travail il y a peu de temps en tant que mécamage dans les presses magiques de la Gazette du Sorcier. Elle et son équipe sont chargés d’entretenir le bon fonctionnement de la presse: un travail qui demande autant d’ingéniosité, de force, que de minutie. Pour l’instant, la jeune femme est heureuse dans son métier, principalement entourée d’hommes qui ont vite compris qu’elle n’attendait d’eux aucun traitement de faveur. Son père regrette son choix, qui ne lui semblait pas approprié à ses doigts délicats, trop salissant et pas assez féminin.

Baguette magique : Mira a toujours sa baguette achetée sur le Chemin de Traverse, non loin de la boutique familiale. Malgré quelques écorchures, elle est toujours en plutôt bon état : rigide et courte, dépassant à peine les 20 cm, en bois d’aubépine qui convient parfaitement à son caractère parfois fougueux, avec en son cœur une tige de dictame. Cette baguette est assez peu performante pour des sortilèges puissants, mais peut se révéler assez délicate pour un travail minutieux. A la différence de ses frères et sœurs, elle maîtrise assez mal la magie sans baguette, et préfère avoir recours à cette dernière.

Famille : Mira est la dernière-née d’une famille irano-afghane. Sa mère, Golshan, est morte quand elle avait seulement trois ans à la suite d’une terrible attaque contre leur famille dont elle, son frère et sa sœur sont ressortis en vie mais pas complètement indemnes. Quand elle pense à sa mère, un vague élan nostalgique s’empare de Mira, bien qu’elle n’ait presqu’aucun souvenirs d’elle – le reflet du soleil dans ses cheveux, une odeur de rose, le bêlement d’une chèvre…

Suite à l’incident, Jamsheed a enmené ses trois enfants en Angleterre pour leur offrir une chance de grandir en sécurité, loin du danger. Le sorcier a ouvert un commerce de produits iraniens sur le Chemin de Traverse et la petite famille habite à l'étage, au-dessus de cette dernière.

La grande sœur de Mira, Narghis, est une sorcière flamboyante, énergique qui a su se montrer autoritaire avec elle. Dans les premières années de son enfance, les relations entre Mira et sa soeur étaient souvent conflictuelles, alors que la petite dernière trouvait que sa soeur s’investissait trop dans son éducation. Elle avait à l’inverse un rapport très tendre avec son grand frère, Dâriush, qui était calme et réservé. Dans ses meilleurs souvenirs, elle dessine dans leur petite cour intérieure, sous l'ombre de l'arbre familial et son regard patient et sans jugement.

Cependant, Dâriush fit le choix de faire ses études loin d’eux et Mira en eut le cœur brisé. Elle n’en montra cependant rien à son frère, lui écrivant de temps en temps, et comptant impatiemment les jours qui les séparaient des prochaines vacances. Mais quand Mira reçut sa lettre d’acceptation à Poudlard, elle y rejoint Narghis et leurs rapports évoluèrent de manière rayonnante. Plus matures, avec un caractère relativement similaire, les deux sœurs se retrouvèrent – s’entendant à merveille - malgré parfois quelques remontrances du côté de sa grande soeur. Avec du recul, Mira fut finalement heureuse que son frère n'ait pas été avec elles à Poudlard, notamment quand elle y expérimenta ses premières rencontres amoureuses.

Hérédité du sang : Sang mêlé.

Particularité magique : Mira peut utiliser – avec de grandes difficultés – une magie sans baguette.

Caractère :
Mira est une jeune femme intelligente et passionnée. D'humeur souvent positive et d’un naturel curieux, elle aime découvrir sans cesse le monde qui l'entoure et ses mystères - quitte à avoir tendance à rechercher les expériences avec le plus de sensations fortes. Sa logique l’aide à se dépêtrer de situations parfois complexes dans laquelle son enthousiasme a tendance à l’emporter. D’une grande créativité, elle a toujours apprécié dessiner, bricoler et inventer de nouvelles choses. Son endroit préféré pour le faire : sur le rebord de la vitrine de la boutique de Jamsheed, en plein passage, où elle pouvait observer la clientèle et discuter avec elle. Malgré son caractère impétueux, elle garde la modestie, la délicatesse et la grâce forgée par son éducation stricte. Mais de temps en temps, son masque se fissure pour laisser passer une rage froide ; quand on s’avise de dire du mal de sa famille par exemple.

Patronus : Une tortue - sage et robuste.

Miroir de Risèd : Sa mère, entourée de sa famille. Son père, son frère et sa sœur n’ont plus au creux de leur regard cet éclat de tristesse et d’épouvante qui les habite en permanence. Ils sont heureux, entiers et radieux.

Epouvantard :

Souffrance animale:

Particularités : Mira parle parfaitement l'anglais, forçant un accent qu’elle n’a pas uniquement quand elle imite son père avec un amusement bienveillant. Elle comprend le parsi et l'arabe mais le parle avec quelques difficultés. Elle se targue de pouvoir tout bricoler et réparer dans la maison, et rêverait un jour de monter pièces par pièces une moto volante. La jeune Aslan porte le voile dans la boutique de son père, par respect pour Jamsheed et sa clientèle. Elle le mettait également à Poudlard, afin de revendiquer fièrement ses origines. Au travail, elle le porte de manière très serrée, comme un turban, ce qui a comme principal intérêt de ne pas coincer une mèche de cheveux dans la presse. Mais quand elle sort avec ses amis, Mira laisse parfois son voile de côté, ses cheveux volant librement à la vue de tous.

Qui es-tu ? : Belcasan, 33 ans, de Lyon !

Faceclaim & Crédits : Hasti Mahdavifar – Tumblr et Instagram

Trigger Warnings : Tout peut être évoqué mais dans le doute, n’hésitez à m’en parler avant.

Comment avez-vous connu le forum? : On m'en a vaguement parlé  

Un petit plus ? : Personnage issu tout droit du cerveau complexe et fascinant de  @Asel Misra.  

- Bâbâ !

Mira entra en furie dans la boutique de son père, devant les clients qui l’observaient de manière interloquée. Elle avait dévalé les escaliers à vive allure, ses joues rosissant sous quelques mèches échappées de son voile fixé à la va-vite.

- Qu’est-ce que tu fais encore là ? C’est l’heure, Dâriush va arriver !

Il avait été convenu sans aucune remise en question que Jamsheed aille chercher le jeune homme à la gare, de retour de son séjour à la Tour des Nuages. Enfin, si son père parvenait enfin à quitter son comptoir ! Mira jeta un œil à la grande horloge accrochée au mur et soupira en roulant des yeux. Elle retardait de cinq minutes…

- Allez allez ! Tu vas quand même pas faire attendre ton fils ! Je tiens la boutique en ton absence !

La jeune femme poussa dehors son père qui n’eut que le temps de s’excuser vis-à-vis de sa clientèle. Il avait cette légendaire politesse iranienne qui faisait de lui, aux yeux de sa fille, le pire des négociateurs. Mira soupçonnait même son père de ne pas oser demander à certains clients de payer, qui devaient sans doute bien profiter de sa générosité. Eh bien, il ne fallait pas qu’ils s’attendent à la même douceur de sa part. La jeune Aslan inspecta de la tête aux pieds les clients restants qui préférèrent sortir devant sa suspicion. Avec un sourire satisfait, elle retira alors la pendule du mur et la posa sur le comptoir pour la remonter.

Il fallait qu’elle s’occupe les mains pour empêcher son impatience de lui faire perdre ses moyen. Dâriush était de retour… Elle avait 13 ans quand son frère était parti pour ses études, et lui 17 ans. A présent, ils avaient respectivement 20 et 24 ans, et la jeune sorcière avait du mal à croire que le fils prodigue était enfin de retour. Il était revenu pour les vacances bien-sûr, mais cette fois-ci il allait bel et bien rester avec eux ! En tournant les écrous, Mira ne pouvait empêcher son esprit de divaguer au gré de ses souvenirs d’enfance, en chantonnant un poème mis en musique de Nîma Yushidj.

- Je me rappelle qu'une nuit au clair de lune
Sur la montagne de Nowbone, j'étais assis,
L'oeil, la brûlure du coeur au sommeil le menait
Et le coeur du tumulte des yeux s'était échappé.
Un vent froid souffla sur la montagne.
Il me dit:"Ô enfant triste!
Pourquoi de ta maison es-tu séparé?
Qu'as-tu perdu en ce lieu?
Enfant, tu t'es épanoui de ravissante façon,
Tu es Korguevidj dans cette vallée étroite.

Elle avait été si attachée à ce grand frère aux yeux tristes et doux. Il avait été un enfant fragile, puis un frêle jeune homme - mais jamais Mira n’avait rencontré quelqu’un avec une si grande et belle âme. Elle avait toujours été attirée par cette aura patiente qu’il dégageait et qui calmait silencieusement ses sautes d’humeur. Quand elle n’allait pas bien, il lui suffisait de s'asseoir à ses côtés, partageant un jus de rose ou un thé avec lui et ses soucis disparaissaient lentement, emporté par la fine brise que seul Dâriush savait provoquer. Lorsqu’il se mettait à jouer du santour, elle ne pouvait que l’écouter, le cœur meurtri par la tristesse qui transparaissait dans sa musique. Souvent, elle dessinait à côté de lui, laissant les émotions qui l’envahissaient prendre des formes et des couleurs diverses sur le papier. Son départ avait été un réel bouleversement pour la jeune adolescente qu’elle était à l’époque, mais au fond d’elle, elle avait compris que son frère avait eu besoin de cette coupure pour se trouver lui-même. Il n’y avait aucun choix qu’il n'avait pris sans avoir sagement pesé le pour et le contre et une fois qu’il se décidait, il était absurde d’espérer le faire changer d’avis.

Dans le même temps, Narghis était partie faire ses études à Poudlard et Mira s’était soudain retrouvée seule avec son père. Au-delà de la tristesse, cette expérience l’avait chamboulée - et de la petite dernière de la fraternité un peu trop chouchoutée - elle s’était forgé un nouveau rôle, prenant à cœur de s’occuper de son père. La jeune fille avait tenté d’apprendre à cuisiner pour lui, sans jamais réussir à égaler les talents de Narghis. Elle n’était pas spécialement douée pour aider aux tâches ménagères et son inutilité commença à saper sa confiance en elle. Mais finalement, elle finit par trouver sa spécialité - le bricolage - et entreprit de réparer tout ce qui fuyait, grinçait ou débloquait dans la maison. Ce n’était pas grand chose, mais pour elle, c’était suffisant. Quand enfin ce fut à son tour de rejoindre sa soeur à Poudlard, ses sept années d’études finirent de la transformer complètement en une personne plus mature, sûre d’elle et rayonnante.

Mira releva nerveusement les yeux sur la vitrine ouverte sur la rue, mais personne ne faisait mine de vouloir entrer. Narghis était sortie rencontrer des fournisseurs et serait bientôt de retour. Depuis que sa sœur avait quitté de manière précoce l’université de sorcellerie, la cadette n’avait plus si souvent joué ce rôle de vendeuse derrière le comptoir. La jeune femme avait surpris tout le monde en abandonnant finalement son envie de suivre des études en médicomagie pour aider son père à la boutique. Si Mira n’avait pas compris son choix, elle se rendait à présent compte que Narghis l’avait soulagée d’une certaine appréhension vis-à-vis de leur père vieillissant. Avec Narghis à la boutique, Mira n’était plus si sûre de conserver son choix initial de Mulot en Marketing Magique, alors qu’une toute autre orientation lui faisait de l’œil: la mécamagie. Narghis s’était-elle sacrifiée pour que Mira puisse poursuivre son rêve ? Si Jamsheed y était complètement opposé, Narghis la soutenait discrètement. Elle n’avait soulevé aucune objection quand Mira lui avait parlé de son projet de monter pièce par pièce une moto volante et lui avait même secrètement offert quelques outils qu’elle avait appelé son « starter pack » pour son dernier anniversaire. Quant à Dâriush, l’avenir lui dirait s’il prendrait sa défense.

La porte de la boutique carillona, la sortant de ses rêveries, et elle plaqua une main contre sa bouche ouverte en un sourire ravi.

- Barâdar !

Les yeux perlant de larmes, elle contint un rire alors qu’elle contournait le comptoir pour serrer son grand frère dans ses bras. Sous ses mains, c’était bien Dâriush, mais elle le reconnaissait pourtant à peine. Sa silhouette était toujours fine mais elle s’était allongée et épaissie. Ses bras, son torse, ses épaules s’étaient délicatement musclés. Sa barbe et ses cheveux étaient huilés et un discret parfum embaumait sur son passage. Son regard toujours légèrement fuyant s’était cependant durci. Il était un homme à présent.

Presque intimidée, Mira se détacha de lui en lissant sa blouse qui tombait sur un jean délavé et des baskets usées. Son père n’attendit pas un instant de plus avant d’attaquer.

- Maintenant que tu es de retour Dâriush, tu vas m’aider à faire entendre raison à Mira. La mécamagie, ce n’est pas bien pour elle !

Mira leva les yeux aux ciels en jetant un œil à la pendule qu’elle venait de réparer. Il n’avait pas attendu cinq secondes avant d’y faire allusion.

- Et puis, des fois elle met des jeans troués… Les clients doivent penser qu’on n’a pas assez d’argent pour lui acheter des vêtements neufs…

Mira éclata de rire, sans pouvoir s’empêcher d’enlacer son père pour lui coller un baiser sur la joue.

- Ça s’appelle la mode, bâbâ !  

Son vieux père l’agaçait parfois, mais rien ne pouvait lui retirer le respect et la tendre affection qu’elle lui portait. Il n’était cependant pas temps de parler chiffon alors que son frère était enfin là ! Mira se tourna de nouveau vers lui pour lui accorder sa pleine et entière attention en lui attrapant les mains.

- Dâriush ! Delam barâyet tang shodeh !* On a de nouveau libéré ta chambre, viens voir.

Sans lui lâcher la main, elle l'entraîna à l’étage de la boutique où commençait leur habitation. Mira rayonnait de joie à l’idée d’avoir retrouvé son si cher frère, la faisant parler un peu trop alors qu’elle le connaissait pourtant facilement dérangé par les bavardages inutiles.

- Est-ce que tu vas de nouveau vivre ici ? Moi de toute façon après l’été je rentre à Poudlard, ça ne me dérange pas de dormir dans la même pièce que Narghis…

Ils traversèrent la cuisine où cuisait un ragoût de mouton aux pois chiches et à l’aubergine. L’odeur les enivra instantanément et Mira sentit son ventre gargouiller d’avance de plaisir. Il était inutile de préciser à Dâriush qu’elle n’était pour rien dans ce miracle culinaire qui avait entièrement été préparé par leur sœur.

- Narghis arrive d’ici une heure… se contenta-t-elle de lui souffler alors qu’ils parvenaient en vue de la pièce aux murs blancs, modestement meublée.

Les seules touches de couleurs de la petite chambre étaient apportées par le tapis au sol, le dessus de lit et le bouquet multicolore que Mira avait déposé dans un vase sur la petite table basse ronde. Elle observa un instant son frère détailler la pièce avant de se sentir soudain de trop.

- Bon ben… Je te laisse t’installer… À tout à l’heure barâdar…

A contre-coeur, elle s’éloignait afin de tenter de se rendre utile auprès de son père qui avait déjà repris sa place dans sa boutique.



* Mon coeur s’est serré pour toi = tu m’as manqué