That's what they call TMI { Yeleen

Le domaine grouille de vie, et c’est exactement ce qu’il fallait à Bianca. Evidemment, sa propre famille lui manque, mais elle est grandement incapable de se retrouver avec eux en ce moment. Les Almadovar ne sont pas connus pour faire étalage de leurs sentiments, et pourtant ils ont le chic pour mettre le doigt sur ceux des autres. Et il n’y a pas de doute que ses parents auraient tout de suite compris qu’elle n’allait pas fort – eh oui, à quarante ans, on peut toujours être daddy’s girl. Et voir la tristesse sur le visage de Llorente n’est pas une chose dont elle a envie pour Noël. Ou jamais, d’ailleurs. Voilà pourquoi il est nettement préférable qu’elle soit là. Oh bien sûr elle a déjà été embauchée dans les cuisines pour filer un coup de main, il se pourrait même qu’il y ait des tamales au menu du dîner, la Mexicaine trouvant sa place assez facilement n’importe où. Et surtout dans une cuisine débordant d’amour et de gens familiers. Cela fait des années que l’Auror fréquente les Clearwater. You are a part of this family, lui a t-on dit. Et ça a de quoi réchauffer le coeur, malgré la température ambiante. Pour l’heure, elle prend une pause, assise sur la pierre gelée d’une des rambardes du perron d’une entrée annexe. Pour fumer. Vice qu’elle entretient sans que ce soit en public, histoire de ne pas donner le mauvais exemple aux jeunes. Et en parlant de jeunes…

Son regard accroche une silhouette qui approche, dans la neige. Et elle reconnaît sans le moindre mal une des invitées qui fait sans doute le plus parler. Yeleen Sô. Evidemment, l’instinct de l’Auror aurait été d’aller immédiatement faire des recherches sur qui était cette jeune femme. Mais elle est en vacances. Et il y a d’autres manières de s’assurer que @Sean Clearwater ne risque rien. L’observation. Sa main se lève pour saluer la Serdaigle et elle l’invite à s’approcher. Quoi, elle s’est tenue à carreaux, pour l’instant, même si elle a effectivement glissé une boîte contenant de quoi se protéger à son Bleu à leur arrivée. Mais elle s’est arrêtée là au rayon « tante embarrassante », ce qui est un exploit. Elle s’est contentée de les regarder. Et un léger sourire a fini par fleurir sur ses lèvres, à la vision du joli couple qu’ils forment. Il est des évidences, dans la vie. Et elle a eu la chance d’en vivre une, elle-même. Bien sûr qu’elle évitera de parler de ce que peut provoquer le pour le meilleur et pour le pire. Mais les sentiments sont réels. Et elle ne peut qu’approuver, pour ce que ça vaut. Tirant sur sa cigarette, elle attend qu’elle soit à portée de voix pour la saluer : « Yeleen, right ? We didn’t have the opportunity to really chat. » A se demander si quelqu’un avait essayé de faire en sorte que cela n’arrive pas. La confiance règne, c’est effrayant. Elle ne va pas la manger. Elle a suffisamment dans son assiette à chaque repas. Et quand elle arrive à sa hauteur, elle sort son paquet de clopes pour le lui tendre, demandant : « You want one ? I won’t tell. » L’air de connivence du son visage n’est pas feint, et ce n’est pas une question piège non plus. D’ailleurs, il faudrait peut-être qu’elle mette ça au clair rapidement : « I’m off duty, this won’t be questioning, te lo juro. » Sean a du lui mentionner qu’elle était sa tutrice. Peut-être. En réalité, elle n’en sait rien, et se présente donc de nouveau, tendant l’autre main : « Bianca. I’m an… old friend of the family. » Quelque chose du genre.

Emmitouflée dans un des épais pull de Sean aux couleurs de sa maison, Yeleen rentrait relativement fébrile après avoir transplané depuis le Ministère de la Magie. Les vacances de Poudlard ne rimant pas avec ceux de son stage, elle avait tout juste eu le temps de voir sa cousine @Apolline Dunn en coup de vent pour lui montrer la bague que @Sean Clearwater lui avait offerte la veille.
Un étrange sourire ne cessait de perler sur le coin de ces lèvres depuis, un petit secret qui n'en était plus un, une vision de l'avenir bien plus radieuse que ces derniers mois, emportant la fin du mois de Décembre vers une montée en puissance de la définition du mot épanouie.

Mais ne s'attendant pas à voir quelqu'un sur le perron de la maison, elle ralentit doucement ces pas légers avant de remarquer la tutrice de Sean, posée sur les marches de l'escalier. S'il lui arrivait de croiser @Braxton Clearwater au domaine avec une humeur bien moins massacrante que la dernière fois qu'ils s'étaient vu ici même, il fallait dire que l'ombre de la jeune femme n'était jamais trop loin. Sean lui avait expliqué qu'elle restait en leur compagnie quelque jour, Yeleen ayant eu un peu de mal à comprendre comment il était possible d'avoir un tuteur de la même famille sans avoir un conflit d'intérêt. Mais les précisions apportées lui avaient apprise que l'Auror Almadovar avait été formé par son père il y a bien des années.

Aussi, elle lui adressa un simple sourire en pensant rentrer avant d'être arrêter dans ces gestes, interpeler par l'Auror qui souhaitait rattraper les jours où elles ne s'étaient pas réellement parlé. Par respect envers Braxton et Sean, elle n'avait voulu engagé la conversation jusque là et hocha silencieusement la tête avant de regarder le paquet tendu sous ses yeux. C'était probablement mal connaître la jeune Serdaigle qui ne trempait pas dans ces eaux là et Yeleen refusa poliment l'invitation sans trop comprendre pourquoi elle devrait cacher une improbable habitude.

Puis soudainement, la tournure de chacun de ses phrases la tendit légèrement. L'impression d'être questionner, sans vraiment l'être avant de préciser qu'elle était une amie de la famille. Et mit bout à bout, elle ne put s'empêcher de penser à ce dossier que @Lucy Clearwater avait de son père, ce même dossier sur lequel Braxton s'était penché dessus pour en savoir plus sur la famille de Clare. Sortant sa main des poches de son manteau, elle serra sa poignée de main aussi formellement qu'avec sa propre capitaine de la Brigade, et signa ploiement sans tourner autour du pot.

[i]"Que souhaitez-vous savoir?" |/i]