Une bibliothèque est un hôpital pour l'esprit [Libre]

Vendredi treize... Journée de chance ultime, pour certains. Journée de malchance éternelle, pour d'autres. Journée on ne peut plus normale, pour tous les autres.

Yaslana ne faisait pas partie de ces gens qui partaient du principe qu'un vendredi treize pouvait plus porter malheur qu'un lundi huit, un mercredi treize, un vendredi trente ou que sais-je encore. Tous les malheurs de la Terre pouvaient s'abattre sur quelqu'un n'importe quel jour de l'année. A contrario, n'importe quel jour pouvait aussi être jour de super chance. Dans tous les cas, peut importe comment l'on abordait ce vendredi treize, les étudiants avaient repris le chemin des cours dans la semaine, tandis qu'Yaslana y retrouvait la bibliothèque.

L'asiatique avait toujours beaucoup aimé l'ambiance feutré de cette pièce pleine de savoir. C'était calme. Ca sentait le vieux papier. Et lorsqu'il n'avait pas à noter dans son registre les emprunts des universitaires, à retrouver et ranger des ouvrages posés sur une mauvaise étagère, renseigner un étudiant ou reprendre un groupe trop bruyant (pour Lana, les bibliothèques n'étaient pas une allée du Marché aux Trolls ou une librairie où l'on pouvait se permettre de faire du bruit et ce genre de lieu méritait le même calme que l'on pouvait trouvé au cœur des églises Moldues), l'homme avait du temps pour lire. Continuer d'apprendre, s'intéresser aux choses, ce n'était pas le quadra qui allait craché dessus.

Cet après-midi-là, Lana était donc plongé dans l'une de ses lectures, lorsqu'un bruit sourd de quelqu'un ou d'une pile de livre qui tombe lui en fait levé le nez. Il fronce les sourcils, perplexe, avant de se décider à se lever. Il traverse les rayons, jusqu'au lieu du bruit. “Besoin d'un coup de main, peut-être?” Qu'il demande, en s'engageant entre les deux rangées de livres.

L'ancien libraire fait la sourde oreille quand aux protestations du jeune homme quand à sa robe de sorcier - il faut dire que ce genre de vêtements ne devait pas passer pour être pratique, si l'on avait pas l'habitude de les porter. Il se contente seulement de lui proposer son aide. C'est que le garçon, un première année à Gryffondor, d'après ce que le quadra pouvait voir - merci le blason rouge et or attaché à sa robe et qu'il semblait bien jeune pour ne pas être ailleurs qu'au début de ses études -, se trouvait en relative mauvais posture: les quatre fers en l'air par terre, un tas de livres l'entourant.

Sans montrer le moindre signe d'impatience et avec un sourire sans jugement aucun, l'homme à l'accent de l'autre bout du monde écoute le métisse bégayer. Il lui tend finalement une main amie pour l'aider à se relever, après que le Martin eu accepter son aider. “Je suis désolé. Les livres de l'école peuvent parfois être dangereux.” Que sourit Lana à l'explication du première année sur le comment il s'était retrouvé dans cette posture.
Au vu de la situation, l'homme semblait avoir compris que s'énerver ne servirait à rien. Pas plus que de ronchonner sur le fait que certains avaient tendance à remettre les ouvrages n'importe comment dans les rayons ou sur le fait que les tirer comme des bourrins pouvaient mener à ce genre de situation. Tenter un peu d'humour fu donc la façon qu'il choisit, sachant qu'au vu de la magie régnant dans les lieux et pouvant être utilisée par à peu près tout le monde, c'était une situation pouvait être considérée comme presque cocasse. Et puis, ce n'est pas comme si le jeune homme semblait quelque peu gêné d'avoir été trouvé les quatre fers en l'air et c'était assez rapidement mis à ramasser les livres qu'il avait fait tomber. Rien que ça, ça le faisait remonter un peu dans l'estime du bibliothécaire. Bibliothécaire qui se décide à l'aider. Livres traitant de la lycanthropie et d'autres sujets, il va poser se pile sur une table. “Avant de tout ranger, quel est le sujet qui t'intéresse?” Qu'il demande, faisant le tri entre les ouvrages traitant sur les lycans - majoritaire, faisant que le quadra se doutait que ce devait être le sujet de prédilection du jour de l'étudiant, par curiosité ou parce que le sujet avait dû être vu par @Cléopatra Amonwë dans l'un de ses cours et que je jeune homme avait voulu faire des recherches supplémentaires pour son devoir - et le reste.

HRP: désolée pour l'attente

L'homme écoute. S'il ne semble pas réagir plus que ça au début de réponse du rouge et or, il l'entend, l'enregistre. Se faisant, il remet les livres ne traitant pas sur le sujet qui intéresse l'étudiant sur l'étagère. “Comme tous les sujets qui dérangent ou dont les protagonistes ne font pas partie de ce que l'on appelle les vainqueurs, j'en ai peur.” Que relève simplement et sur un ton qu'Yaslana voulait le plus neutre possible, à la remarque de Koffi quand au fait qu'il ne croyait que peu pouvoir trouver suffisamment de points de vu différents quand au sujet l'intéressant.
Ne connaissant pas plus que ça l'étudiant, l'employé préférait éviter de lui donner trop l'impression qu'il approuvait ses éventuelles idées pro créatures et autres hybrides, de peur qu'il en vienne à mettre le feu à la pièce à trop s'emballer sur le sujet. Ce qui ne l'empêchait pas de trouver très bien se brassage de pensées aussi diverses que variées - et pas moins toutes aussi convaincues les unes, les autres et légitimes, lorsqu'on prenait le temps de les écouter - pouvant se faire entre les murs de Poudlard. L'école, lieu de savoir, pouvait sans doute aucun permettre à beaucoup d'avoir les bases nécessaires pour se forger leurs propres idées et se créer un fil conducteur à suivre - ou pas! -, une fois leur cursus terminé. Ce faisant, même s'il n'approuve pas forcément tout haut les propos du Gryffondor, l'ancien étudiant de Mahoutokoro ne désapprouve pas pour autant...

Lorsque Koffi l'interroge sur la vision de l'Asie sur les lycans, l'homme prend une seconde de réflexion: esquiver ou tenter une réponse qui ne le laisserait pas sur sa faim?
Il jette un œil à son bureau, un peu plus loin, histoire de s'assurer qu'il n'y a personne qui attend sur lui, avant de s'asseoir à la table où il avait laissé les ouvrages traitant de la lycanthropie. Il invite le jeune lion à faire de même. Quitte à s'être intéressé sur ce qui intéressait ce dernier, autant tenter de répondre au mieux à sa question. “De manière générale, je dirai qu'on en a la même vision qu'ici, même si, entre modernité et proximité avec la nature comme on l'avait à l'époque, certains se battent pour qu'ils aient les mêmes droits que les sorciers qui ne sont pas affectés. On en trouvait aussi, en occident, des loups-garous se battant pour leurs droits, dont celui de vivre le plus normalement possible, au côté de quelques partisans. Même si, avec la politique de Dunn, ce n'était pas de ce côté de la Manche que ça allait arriver de si tôt. Le bibliothécaire reprend: Après, dans un autre registre, mais tout en restant avec des humains pouvant prendre une forme animale - ou inversement - au Japon, nous avons ce que nous appelons des yōkai. Ils peuvent être comparés à des esprits, des fantômes ou des monstres. Même si on les voit surtout sous forme humaine, certains sont bons, comme les bake danuki, une sorte de chien viverrin, réputés pour porter chance et prospérité. D'autres sont considérés comme mauvais ou très malins, comme les kitsune. Dans une certaine mesure, on pourrait comparer les lycans avec cette dernière catégorie, même si, comme beaucoup de yōkai considérés comme mauvais, on en trouve des bons.”

Et qu'est-ce qui fait qu'un homme est considéré comme plus mauvais qu'un autre? La contre-question traverse, l'espace d'un instant, mais il se ravise. En soi, la question du Martin n'était pas mauvaise. Elle était pertinente, même. “Le bake danuki, en plus d'avoir une forme canine, est également représenté avec une apparence rebondie et des testicules conséquents qui sont signes de prospérité et de réussite, dans la culture japonaise. A contrario, le kitsune est un yōkai renard et les renards ont souvent la réputation d'être malins, rusés et "séducteurs" (l'homme mime les guillemets dans le vide avec ses indexes et ses majeurs), ce qui fait que dans certaines légendes nippones ou dans certains pays d'Asie, il n'est pas forcément bon.”

Le bibliothécaire fait glisser la petite pile de livres devant l'étudiant. “Une étude publiée par un chercheur sorcier qui a tenté au mieux de pousser un peu plus les recherches qu'on a déjà sur les loups-garous. Qu'il commence en attrapant le premier ouvrage de la pile pour le poser à côté. Un recueil de mythes et légendes sorcières traitant de la lycanthropie et des métamorphes en général. Qu'il enchaîne avec le second. Et quelques romans Moldus. Notamment, celui-ci (il attrape Le loup-garou de la vallée des anges, d'André Besson) qui se base sur des archives jurassiennes, en France. L'auteur y étant originaire. L'histoire s'implante en 1573 où une créature mi-bête, mi-homme enlève des enfants, notamment celui de la Gasparade que l'on suit, tout au long du livre dans sa quête de retrouver son fils. Pas de quoi redorer l'image des lycan, pour le coup, je te le conçois volontiers, mais je n'en ai pas moins trouvé la lecture intéressante, bien que pouvant être crue, par moment.” Que résume Yaslana.