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How to save a life { Dani
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FICHE DE PERSO
La réunion hebdomadaire des guérisseurs-en-chef de Sainte-Mangouste fait maintenant partie intégrante du quotidien d’Angel. Et malgré la validité de certaines discussions, il semblerait qu’elle s’éternise toujours, chaque chef de département tentant d’argumenter que son service est le plus critique, le plus mal en point et cela a tendance à l’agacer. Il a du travail, comme d’ordinaire. Un coup d’œil à son voisin et amin @Thesus De Clare l’informe que celui-ci s’ennuie au moins autant que lui. Et le connaissant, il ne va sans doute pas tarder à couper la parole à celui qui ne cesse de se plaindre. Il est cependant devancé par des coups à la porte de la salle. La surprise est suffisante pour que l’orateur se taise et que la directrice demande à la personne d’entrer. Et il reconnaît sans peine l’une des apprenties de son service, qui n’a pas l’air gênée d’interrompre la réunion. Une recrue prometteuse. ”Excuse me, but we need Dr De Fonollosa urgently.” Un fin sourire passe sur les lèvres de l’homme qui incline la tête : ”If you’ll excuse me... duty calls.” En se levant, il presse sa main sur l’épaule de Thesus, avant de quitter les lieux sans un regard en arrière. L’étudiante l’attend dehors et lui tend un simple parchemin, lui faisant froncer les sourcils. Et elle n’attend pas pour se lancer dans l’explication : ”We just received word from the IDEM that they are in need of an urgent intervention for one of their members.” Le nom lui est maintenant connu et il se contente de hocher la tête, parcourant la missive des yeux. Il s’agit d’une jeune femme, dragonologiste, qui serait mal en point – au point que le transplanage n’est pas possible. Et ils préfèrent évidemment que ce soit eux qui s’en chargent. ”All the seniors are already busy, so they told me to get you.” ”And you did well, thank you Angela. When can you be ready to leave?” Si elle ne s’y attendait pas, la demoiselle n’en montre rien : ”In ten minutes, time for me to hand over my patients to another intern.” ”Good. Meet me in the transportation area.”
Il tourne les talons et fait demander deux infirmiers compétents, qui ont déjà pris du galon depuis qu’il est arrivé. Il a réorganisé le service à sa guise, au mépris des règles notamment d’ancienneté, préférant récompenser le travail et surtout, l’esprit brillant de certains n’étant pas assez mis à contribution. Randolph et Paola sont donc dépêchés avec lui, un jeune homme solide d’une vingtaine d’années et une sorcière proche de la retraite, la soixantaine, dont le calme à toute épreuve est un atout majeur pour eux. Une fois ceci fait, il se dirige vers la réserve pour préparer tout ce qui pourrait leur être nécessaire. Même s’ils pourront revenir en Portoloin en cas d’oubli, mieux vaut avoir tout le matériel pour être efficace. Un coup d’œil à sa montre à gousset (outil d’une précision infinie qu’il chérit, un cadeau de @Aquiles de Fonollosa) l’informe qu’il est presque au bout des dix minutes imparties. Alors qu’il ferme le sac voyageur qui partira avec eux, il ne peut empêcher un rictus. La destination inscrite sur la lettre l’a fait tiquer. C’est au Chili que leur patiente se trouve, au pied d’un des volcans actifs de l’Amérique du Sud. L’endroit est loin d’être sûr en général, et pour lui, particulièrement. Il n’y a cependant pas d’autre Médicomage disponible et sa connaissance de la langue facilitera les choses sur places. Pas le temps de douter ou de penser aux possibles conséquences d’un voyage là-bas. Il prend le temps d’écrire une note à son mari, ne sachant pas le temps que l’opération peut lui prendre, avant de retrouver son équipe devant le Portoloin qu’on leur a préparé.
Et il est conforté dans ses choix, en voyant que, comme lui, ils ont pris le temps de passer par le vestiaire pour passer leurs tenues les moins chaudes. La différence de climat risque d’être d’une violence inouïe et ils n’ont pas vraiment le loisir de tomber malade. Ils sont tous à l’heure et quand ils s’emparent de la fiole vide, ils se retrouvent tous aspirés. Ce ne sont pas les voyages qu’il préfère, c’est une certitude, mais ces artefacts sont les plus fiables et les plus rapides. Et pas question d’essayer la poudre de Cheminette directement dans un volcan en éruption. En moins de temps qu’il ne faut pour se repasser en tête la liste des dragons vivants en liberté sur les terres de ses ancêtres, ils atterrissent, dans un coin d’herbe qui a visiblement été dégagé pour l’occasion. La chaleur et l’humidité les cueillent immédiatement – il entend notamment Paola souffler, immigrée italienne n’ayant pas mis les pieds hors d’Europe de sa vie. Mais aucun d’entre eux ne se plaint. Une silhouette vient à leur rencontre, qui s’adresse à Angel en espagnol : ”You’re the doctor ?” ”Yes. And this is my team. Where’s the patient ?” ”Follow me !” Le pas est vif et ils suivent tous. Le décor, splendide, n’a le droit à l’attention de personne alors qu’ils marchent au milieu des touffes d’herbes jaunies par le soleil – et les éruptions répétitives. Le campement est un peu plus loin, et on les accueille avec des signes de tête. Un homme d’une quarantaine d’années – sans doute un chercheur de l’IDEM – s’approche pour les saluer : ”Thank you so much for coming so fast… we had to tie her up.” ”Excuse me?” L’interrogation est polie mais il est clair que le Médicomage se demande ce qui leur est passé par la tête. Une grimace lui répond. ”You’ll understand soon enough.” Et on les emmène plus loin, pour y découvrir la patiente en question.
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FICHE DE PERSO
HOW TO SAVE A LIFE
3 janvier 2023 - chili ⟠ @Angel de Fonollosa
cw: description de blessures & brûlures
Dani n’aurait pas cru remettre les pieds en Amérique du Sud si tôt après être partie. Cependant, quand ses anciens collègues de la réserve péruvienne l’avaient contactée pour l’avertir… et bien, elle n’avait pas eu d’autre choix que de tout abandonner pour s’y rendre. Elle était partie travailler ailleurs, et voilà que le travail la ramenait à la maison. Pas qu’elle s’en plaignait, mais c’était tout de même une surprise. Elle en avait profité pour visiter sa famille durant les fêtes, une visite courte, mais plaisante. Elle n’avait pas pu rester longtemps, elle avait la tête ailleurs, piétinant sur place à l’idée de savoir qu’il y avait potentiellement une humo maldito de sortie. Fumée maudite. Lézard du désastre, Présage noir… Ce dragon avait plus de surnoms que de documentation, au grand dam de Dani. Le nom qui lui était officiellement attitré, cependant, le plus reconnu, celui qui faisait frissonner les dragonologistes du monde, était Viento del Vesubio. Vent du Vésuve. La raison était très facile à comprendre, quand on apprenait où il faisait son nid: les volcans. Extrêmement élusif, c’était un spécimen rare à observer, encore plus difficile à atteindre, mais on ne peut plus intéressant à comprendre. Dani avait depuis longtemps réservé une place spéciale dans son cœur pour ce dragon, et elle avait enfin la chance de l’analyser de plus près.
Il était dit que ces dragons étaient reconnus comme un mauvais présage. Qu’ils ne quittaient leurs nids que lorsqu’un volcan devenait actif. D’autres disaient qu’ils étaient eux-mêmes responsables des éruptions. Qu’en observer un voler était annonciateur d’une catastrophe. Que c’était le battement de leurs ailes qui répandait la fumée et les cendres sur tous les villages environnants.
Si tout chez ce dragon devait inspirer la peur, Dani y voyait une beauté presque poétique. Un défi peut-être, aussi. Elle était plus que reconnaissante pour son nouvel emploi à l’IDEM. Quelques années plus tôt seulement, jamais elle n’aurait cru mener une telle recherche, avec autant d’effectif et d’équipement. Mais c’était les fruits de son labeur qu’elle récoltait. Avec son expédition, ils avaient monté le camp plusieurs plateaux plus bas, pour se garder en sûreté. Dani était monté avant même qu’un pic de tente soit installé, n’ayant aucun temps à perdre.
Elle l’avait vu.
Là-haut, avec presque 20 minutes d’avance sur les autres, elle l’avait vu.
C’était comme voir un fantôme, ou quelqu’un qu’on a connu en rêve. Surréel.
Elle s’était plaquée le ventre au sol, reconnaissante pour son équipement, se faisant toute petite parmi les pierres et la mousse encore intouchée, respectant la distance entre elles.
Si elle en croyait le peu d’information qu’ils avaient sur eux, ils étaient létaux. Une réputation attribuée injustement à plusieurs races de dragons par ceux qui ne savaient pas faire leur travail, mais pour une fois, Dani avait un peu moins de mal à croire en la véracité de l’information. La femelle était énorme. Ses pattes étaient palmées, et armées de griffes plus acérées qu’un couteau. Même replié, Dani arrivait à deviner que ses ailes dominaient en taille une grande partie des dragons qu’elle avait précédemment étudiés. Ses écailles étaient d’une drôle de couleur, sombres comme du charbon, mais mat. Dani resta là longtemps, à l’observer, seulement elles seules. La dragonologiste nota les quelques éclats d’orangés dans ses épines, le pourtour de ses yeux, sa queue… des imitations de son environnement. À un certain moment, le reptile se redressa. Le magma coulait de ses épaules comme si il s’agissait d’une vulgaire pluie. Les narines du dragon s’étaient dilatées, elle entendit le grondement de sa respiration alors qu’elle humait l’air. Puis, sans crier gare, son regard visa directement la chercheuse tapis au sol. Le cœur de Dani fit un bon dans sa poitrine.
Va-t-en.
Elle resta immobile, fixant du regard les pupilles de la dragonne. Il n’y avait aucun doute qu’elles se toisaient. Doucement, Dani ancra un de ses coudes dans le sol.
Mauvaise idée.
Elle se redressa lentement, ne quittant pas du regard la bête qui la regardait toujours. Dani testa les eaux, doucement, se figeant à chaque impression de mouvement de la part de l’animal. Pourtant, elle finit par se tenir debout, à la merci du dragon, au-dessus d’un volcan actif.
“Hey girl.” dit Dani, le souffle tremblant mais le sourire au lèvre. Elle avait l’impression que ses jambes allaient flancher. Elle avait connu des dragons plus réactifs que cela à la réserve. Même avec toute la distance qui les séparaient, la chercheuse avait l’impression de vivre un moment privilégié. “You’re beautiful, you know that?” Elle mit un pied devant elle. Le dragon retroussa les lèvres, dévoilant 4 rangées de dents, plusieurs cassées. Dani se stoppa, et recula. “You’ve been here a long time, haven’t you?” continua Dani, tenant d’ignorer son coeur qui tambourinait. “Wonder if you have a name.”
Jusqu’à maintenant, le dragon n’avait pas quitté la chercheuse du regard. Mais peut-être par désintérêt, elle finit par se détourner, sa queue trainant dans la lave sur son sillage.
Dani eut du mal à reprendre son souffle même des heures après être retournée au camp, et pourtant trouvant assez de poumon pour brûler les oreilles de son équipe. Avant d'avoir pu mettre une bouchée du repas du soir dans son ventre, elle avait déjà préparé l’expédition du lendemain, à l’aube. Le premier rayon de soleil n’avait pas percé l’horizon qu’elle était déjà en pleine ascension, incapable d’attendre son équipe derrière elle. Une fois au sommet, elle reprit le même emplacement que la veille. C’était peut-être son erreur de méprendre ce calme pour de la confiance, mais c’était ce qu’elle aimait croire. Elle répéta les mêmes étapes, et la dragonne la repéra à nouveau. Les deux s’observèrent en silence. Le simple souffle de l’animal, calme et lent, faisait soulever les cendres au sol. Dani lui sourit, naïvement. Cependant, la chercheuse compris vite qu’elle ne répéterait pas l’expérience une seconde fois, voyant que l’animal était plus agité, agacé. Son regard, plus que deux fentes. Un frisson glacé parcourut sa colonne lorsqu’elle vit l’animal tourner la tête vers la provenance de son équipe, les babines retroussées. Les avait-elle entendu monter? Senti?
Peu importe.
Dani sprinta dans leur direction. “STOP, EVERYBODY LEAVE!” hurla-t-elle dans sa radio. Elle n’entendit pas ses collègues transplaner en sûreté, car un craquement assourdissant couvrit tous les sons environnants lorsque l’animal fracassa un amas de roches à proximité, envoyant pleuvoir une gerbe de roches brûlantes dans leur direction. Dani ne savait pas ce qui s’était passé entre hier et aujourd’hui, mais elle n’avait pas le temps d’y réfléchir, essayant frénétiquement de se mettre en sûreté. Elle sentit l’odeur du soufre, le grondement guttural dans la gorge de la bête et son estomac se tordit encore plus, sachant ce qui arrivait. Elle transplanna de l’autre côté de l’animal pour éviter le pire.
Là où elle se tenait une seconde plus tôt, la bête rugissait une bourrasque de feu si chaude que les flammes en étaient pratiquement bleues. Dani pouvait voir la lave voler de la gueule de l’animal comme de la bave entre ses dents. Comme si le reptile savait exactement où Dani se trouverait, sa queue massive vola, et fracassa la chercheuse, l’envoyant valser dans les airs. Dani atterrit si lourdement, elle n’eut pas assez de souffle pour pousser un cri de douleur proportionnelle à la brûlure de son dos, le pincement aigu dans sa jambe. Elle lutta pour rester consciente, juste assez longtemps pour voir les yeux jaunes de l’animal la toiser à nouveau, les dents découvertes. La dragonne ensevelit sa mâchoire dans le magma aussi habilement que si il s’agissait de l’eau. Elle vit les muscles de son cou tressaillir alors qu’elle déglutit.
Dani transplanna. Elle atterit sur le dos et poussa un cri de douleur à l’impact. Elle n’était pas au camp. Elle n’eut pas le temps de le réaliser.________
Ses collègues furent probablement ceux qui la ramenèrent au campement, parce que lorsqu’elle reprit conscience à nouveau, elle était dans son lit. Diagnostic: brûlures au troisième degré, fracture du tibia, beaucoup d'ecchymoses, et une épine douteuse de plantée dans la cuisse. Peut-être autre chose, mais Dani cessa de chercher, sachant que c’était suffisant pour qu’elle ait du mal à convaincre les autres de la laisser remonter. Et ce fut le cas.
Lorsqu’elle tenta de se lever, on la força au lit. Ils durent compromettre et la laisser s’asseoir. Elle n’était pas la plus entêtée des femmes, mais quand il était question des dragons, particulièrement de la humo maldito… et bien, avait-elle d’autres choix que de livrer combat?
Probablement bien d'aplomb par une potion d’adrénaline quelconque, elle se sentait étrangement bien pour quelqu’un qui aurait dû être souffrante. Raison de plus pour la laisser partir. Elle savait qu’elle devait remonter. Qui sait combien de temps leur restaient-ils avant que la bête aille faire son nid ailleurs? “Just Episkey me and let me go, George! You know we don’t have much time!” Elle se savait déraisonnable, mais l’adrénaline, mélangé à l’excitation d’une telle découverte, la rendait particulièrement téméraire. “You have to be seen by a professional.” Rachel, Laura et Hammon essayèrent de la dissuader lorsqu’elle clopina vers la table des opérations. “I am not going back to London. Not until we’ve gathered more informations. Please, we've come all this way...” Ils argumentèrent pendant un moment, Dani remplissant son sac de fourniture comme si rien n'était. Et finalement, lorsque Sergio s’y mit également, quelque chose chez Dani cliqua. Elle ne sut pas quoi, mais elle eut comme un… souvenir. Souvenir d’une époque ou ses rêves étaient flous, ou hors d’atteinte. Où les chaînes qui la retenaient étaient camouflées dans des mots. Ils ne comprenaient pas, ce dragon pouvait être un élément clé dans ses théories.
Elle se retourna vers son équipe. “I am FINE. I’ll find some crutches, I’ll go up there, take a couple pictures, go down.” Elle haussa les épaules, sourit pour prouver son point. Agacée par leurs regards, elle soupira. “Look.” Elle tira sur l’épine et la délogea hors de sa cuisse. Elle prétendit ne pas sentir la larme couler sur sa joue. “I’m top shape.”
Ce fut l’élément déclencheur.
Dans son état, elle ne faisait même pas le poids contre Rachel, ils n’eurent donc pas trop de mal à la rasseoir et la maîtriser.
Elle luttait contre le sommeil lorsqu’une silhouette apparut à l’orée du camp. Vu l’équipement qu’ils transportaient, Dani sû.
“ARGHh you did not call the medic…” soupira-t-elle, découragée. Si elle pensait encore pouvoir convaincre ses collègues, elle savait qu’elle avait moins de chance contre le médecin. “Guys this is unnecessary!” appela-t-elle en secouant la main attachée à la table. Mais visiblement, personne ne viendrait à son aide.
Lorsque l’homme s’approcha, elle n’eut pas le choix de se calmer. Elle l'observa un instant, incertaine de le reconnaître. Elle ne se rappelait pas l'avoir vu à Ste-Mangouste, mais il s'approchait avec l'allure d'un homme d'expérience. Était-il un local? Devait-elle s'adresser à lui en espagnol, par courtoisie? “Siento, estoy- I’m so sorry you had to come all this way.” dit-elle, sincère, malgré l’agacement de sa présence. Il n’était là que pour faire son travail, tout comme elle, et elle ne pouvait pas lui reprocher. “I- this could have waited a couple more hours, I feel fine.” ajouta-t-elle, en sachant pertinemment que la douleur lancinante commençait doucement à revenir, comme si les effets de la potion se dissipaient. Elle nota l'épine déposée sur la table, et d'un coup, elle eut peur qu'on la lui enlève. Elle l'avait mérité, cette épine.
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