Tout le monde veut devenir un cat. Parce qu'un chat, quand il est cat, retombe sur ses pattes. [PV Brynn Gwent]

Tout le monde veut
devenir un cat'

feat.  @Yaslana Yamatao

L’hiver n’était pas si rude à en juger par le soleil qui balayait Pré-au-Lard.
Brynn, assise sur le rebord d’un muret, avait ainsi le visage tourné vers le soleil, les yeux clos pour ne profiter que de la chaleur de ses rayons. Il y avait un quelque chose dans la nature qui réchauffait son âme, loin de tout le bruit des mômes surexcités et de la stimulation constante. Un quelque chose qui lui rappelait que le tertre lui manquait, et notamment sa mère.

Elle soupira doucement alors qu’un gamin faisait un raffut de dingue un peu plus loin. Assez proche pour qu’elle l’entende et que cela la dérange. La préfète de Serpentard ouvrit un œil, juste pour apercevoir un éclair noir tentait d’échapper au garnement qui devait être de première année. Écharpe jaune et noir. Petite tête d’illuminé. Aucun doute : un poufsouffle.

Une grimace passa sur le visage de la Gwent alors qu’elle penchait la tête, sifflant pour l’élève :

« Est-ce que je peux t’aider ? Si le chat n’a pas envie de te faire un câlin, laisse-le respirer. On t’as pas appris ça quand t’étais petit ? »

Le garçon s’arrêta aussi net, relevant les yeux. Un première année, pas dégourdi visiblement. Trop vite tombé du nid. La serpentard siffla, posant finalement les yeux sur le chat. Alors qu’elle allait pour le prendre et le mettre en sécurité, elle s’arrêta un instant, plutôt long, le fixant avec intérêt.

Ce chat n’est pas un chat.

Un fin sourire se dessina sur le visage de Brynn, à la fois plein de malice et en même temps chaffouin.

Ce chat n’est pas un chat.

C’est un animagus.

À quoi reconnaît-on un animagus ?

Branwen lui avait fait cent fois la leçon. Dans le tertre, toutes les choses sont animées et dangereuses. Il fallait au moins les connaître pour s’en protéger. Les liannes magiques formaient parfois des animaux grotesques ou des pièges mortels. Il fallait réussir à déjouer les desseins du tertre.

« Va t’en » siffla Brynn, alors que le garçon n’avait toujours pas bougé, « tu gênes mon soleil. »

La serpentard lui jeta un regard en coin, et quand le garçon vit l’insigne de préfêt sur son torse, il se fit la réflexion qu’il ne valait mieux pas en faire tout un fromage. Il imaginait bien aller se plaindre à @Sheraz Mahal, sans savoir que Bryn n’attendait que ça.
Secouer le préfet de Poufsouffle était devenu un plaisir de tous les jours, jouant avec ses nerfs, tentant de le voir s’énerver, comme une enfant qui teste les limites.

Elle attendit quelques secondes, les yeux rivés sur le félin, s’assurant d’être seule à seule avec lui pour dire, d’un air plus léger, presque baroudeur :
« C’est bon, il n’y a plus personne. » Brynn eut un petit sourire amusé, avant d’ajouter : « La prochaine fois, tu réfléchiras avant de te balader au milieu des élèves. C’est étonnant que personne n’est voulu t’adopter quand on voit le prix en animalerie d’un chat... »
Une grimace passa sur ses lèvres. Elle était même étonnée que la SPAF ne soit pas intervenue dans ce genre de boutique.

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feat.  @Yaslana Yamatao

Elle aurait cru que l’animagus profiterait de l’instant de calme pour déguerpir, mais au lieu de ça, il la fixa quelques longues secondes supplémentaires. Brynn plissa les yeux, hésitant un instant ; est-ce qu’elle avait bien compris la leçon de Branwen ? Elle n’était quand même pas en train de discuter avec un chat ? Un vrai chat ? La petite blonde eut un moment de doute avant que finalement ce dernier ne décide de lui confirmer son doute premier.

Le regard de Brynn se fit tout rond alors qu’elle reconnut sans difficulté Yaslana Yamatao, le bibliothécaire de Poudlard. S’il y avait une personne sur lequel elle aurait parié, c’aurait bien été Kathleen Jones, mais certainement pas sur le japonais qu’elle avait déjà croisé à quelques reprises lors de ses recherches.

Ses sourcils levés, son visage se peignit dans une expression surprise et amusée. Elle dodelina de la tête, avant d’avouer :

« Je ne pensais pas que c’était vous, Monsieur Yamatao... »

Un petit rire ourla ses lèvres, alors qu’il s’inclinait légèrement.
Elle en fit de même, avant de lui jeter un petit regard en coin, espiègle et vif d’intelligence.

«  Et je ne savais pas que vous étiez en réalité un yokai. »

Un Bakeneko à n’en pas douter. Monsieur Yamatao n’avait pas la queue assez longue ou le caractère assez méprisant pour être un Nekomata. Enfin, du moins le pensait-elle pour le peu qu’elle l’avait rencontré ou qu’elle lui avait parlé.

Toujours de son humeur chaffouin, la jeune serpentard continua, ayant bien en tête ces histoires où le prince-chat, plein de gratitude envers sa saveuse, finissait par l’emmener au Royaume des Chats pour la marier :

« En revanche, pour le mariage ça ne va pas être vraiment possible. Je suis encore trop jeune pour l’engagement et puis, je parle très mal le chat. »

Un nouveau rire termina la plaisanterie, alors qu’elle penchait la tête, reprenant sur un ton plus sérieux, ne pouvant s’empêcher de faire preuve de cette curiosité qui la définissait tant :

« Plus sérieusement, ma mère m’a apprise il y a longtemps à reconnaître un animagus. Je suis plutôt contente, c’est la première fois que j’y arrive. Et pas de souci. Même si vous n’aviez été qu’un chat, je vous aurais sauvé. Les animaux n’ont pas à courir dans la rue poursuivis par des gamins bruyants et indélicats. »

Elle hocha la tête pour elle-même, convaincue par ce qu’elle avançait, et ce n’était pas en tant que secrétaire du Club de soins aux créatures magiques qu’elle le disait, mais en tant que future druide.

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feat.  @Yaslana Yamatao

Un rire passa sur les lèvres de Brynn alors qu’elle imaginait un peu la tête de sa mère à lui présenter un japonais de deux fois son âge en prétendant à son coeur. Branwen n’aurait pas supporté, c’était sûr et certain. Passé le rire, l’image de @Viper Saito lui vint en tête et elle glissa alors les yeux ailleurs, de tête en tête, de visage en visage. Le moment était mal choisi pour faire parler de soi, à tous les niveaux d’ailleurs. Professeur comme élève, la politique de Dunn ne faisait plaisir sans doute qu’aux petits despotes comme Apolline Dunn - tel père, telle fille.

Brynn reposa les yeux sur Yaslana, ravalant doucement sa salive. Elle se demandait ce qu’elle risquait à poser des questions déplacées et en même temps, elles lui brûlaient doucement les lèvres. C’était comme avoir envie de crier, et c’était assez étonnant pour elle-même, car d’ordinaire elle se fichait bien des autres.

« A l’école, j’ai entendu dire que vous aviez fait vos études à Mahoutokoro. J’imagine que dans ce cas, vous devez connaître les Ryūjinchi ? »

La question était osée, sans détour, sans artifice.
C’était un peu sa façon d’être, aussi ça n’aurait choqué personne.

Du peu qu’elle en avait entendu parler, la famille paternelle de Viper avait l’air d’être connue et de forte influence sur le territoire du soleil levant. Pourquoi le jeune homme ne portait pas le nom de son père échappait à la jeune fille, mais la jeune Gwent n’avait pas de père, alors toutes ces choses ne lui parlaient pas. Elle nageait dans une confusion, où elle avait cru comprendre que le géniteur du Saito lui en voulait, sans bien savoir ce qu’il avait fait de si terrible que ça.

Brynn observa la réaction de Yaslana, et puis finalement enchaîna, sans lui laisser ne serais-ce que le temps de placer un début de syllabe :

« J’ai lu quelque part que c’était une famille très puissante au Japon, mais je n’arrive pas bien à savoir jusqu’à quel point... »

Elle se pinça doucement les lèvres, alors qu’il lui revenait en tête la sensation du dos strié de Viper. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça exactement ? Il le lui aurait sans doute dit qu’ils avaient eu un peu plus de temps l’un et l’autre, mais Yaslana devait savoir et comme il était là, ça ne coûtait rien de lui demander.

La jeune Gwent remit derrière une oreille une mèche de cheveux, alors que ses yeux n’osaient pas se reposer sur le visage du Yamatao, persuadée qu’il allait lire un peu trop facilement ce qui se tramait.

« J’ai un... correspondant, à Mahoutokoro. Un Ryūjinchi. J’aimerais lui écrire quelques mots, mais je ne connais rien du japonais, ni de sa famille... »

Pour peu, la supercherie passerait sur le fait que la jeune Brynn était trop fière pour demander plus directement de l’aide. Cela s’apparenterait à la célèbre arrogance des serpents, à leur indépendance piquante, plutôt qu’à ce que c’était vraiment : de la pudeur.