Orgueil et Préjugés. * SIO *

Qu’est ce qu’elle était compliquée… Dans quoi je m’étais embarquée ? Normalement, lui offrir des fleurs aurait du suffire non ? Dans toutes les histoires chevaleresque que j’avais lu, ça avait toujours suffit. Mais là… Ca n’était pas suffisant. Observant les fleurs qu’elle avait quand même prit, je me demandais un instant s’il ne fallait mieux pas rebrousser chemin plutôt que de paraître ridicule devant toute une nuée d’étudiants…

« Pas t’acheter… Pas amis... »

J’avais répété tout ça bêtement. Je m’étais fait tellement de film avant d’arriver. Je l’imaginais tout sourire et prendre mon bouquet en acceptant mes excuses et en voulant volontiers qu’elle m’accompagne à Pré-Au-Lard… Mais non ! Au lieu de ça, je venais de rentrer sur une pente glissante.
La moutarde me monta un peu au nez. Qu’elle me renvoie ça, là maintenant alors que j’étais prêt à passer à autre chose avec elle toucha à nouveau mon orgueil. Fier, je levais le nez et je serrai la mâchoire.

« Soit pas si ridicule. Tu retiens que ce que tu veux retenir. Je t’ai dit que je m’excusais et que c’était derrière et tu remets ça sur le tapis… Tu cherches quoi, à me mettre en colère ? »

J’avais mis les mains sur les hanches et j’avais froncés les sourcils. Pourquoi elle m’avait renvoyé ça au visage d’un seul coup comme ça. J’avais été gentil. J’avais été galant. Et j’en avais pris plein a tronche. Alors oui, je n’étais pas content. Mais… pas au point de la laisser me filer encore une fois entre les doigts.

« Et moi j’ai pas le temps de tourner en boucle et de repartir sur ce qui s’est dit hier alors que j’ai clairement stipulé que j’étais désolé et que je le regrettais. »

Les mains toujours sur les hanches, je fis une moue supplémentaire pour prouver mon mécontentement. J’étais pas le genre à me laisser faire, ou à céder à des caprices. Parce que c’était ce qu’elle était en train de me faire, et devant la moitié de l’Université.

« Ce qu’on va faire... »

Je mis mes mains sur les siennes, et je rapprochais le bouquet de sa poitrine avec un large sourire.

« C’est que tu vas prendre ce bouquet et ces excuses. Et que tu vas juste réfléchir à ma proposition d’aller passer un peu de temps avec moi à Pré-Au-Lard pour apprendre à se connaître et qui sait peut être devenir la première Serpentard avec qui je serai ami. »

J’enlevais mes mains, toujours souriant. Je ricanais même parce que je lui parlais comme à une enfant. Bien sûr je faisais ça pour l’embêter.

« Si tu acceptes mes excuses et que t’es prête à passer à autre chose… Je te retrouve dans deux heures devant le portail de l’école. »

Je lui fis le chiffre deux avec mes mains, juste pour l’emmerder avec un léger sourire espiègle. J’aimais pas trop qu’on me parle comme elle m’avait parlé. J’étais fier.

« Et si tu n’acceptes toujours pas, en voulant me renvoyer encore des paroles que je regrette à la poire… Alors j’attendrais seul dans le froid glacial de l’hiver et je rentrerai dans ma chère maison Gryffondor le coeur peiné mais les idées claires. »

Je ne sais pas si ce fut de la témérité, du courage ou un élan étrange de passion envers elle, mais ma main se leva, caressa sa joue et lui écrasa le nez gentiment. J’appuyais ce geste avec un clin d’oeil. Puis je tournais les talons pour aller me préparer.
Et qui sait… attendre un fantôme dans le froid de l’hiver pour aller à Pré-Au-Lard.

Vêtu simplement, avec au lieu de mon uniforme de Poudlard, un gros pull et un manteau aux armoiries de ma famille, je plissais des yeux en la voyant arrivé. Intimement, mon coeur s’emballa et sous mon écharpe rouge et or (seul signe distinctif mais visible de ma Maison), je me risquais un sourire timide et joyeux à la fois. Tapant dans mes mains, je l’observais d’un air amusé me tendre le petit carnet… Avec un grand sourire cette fois-ci, je fis apparaître une plume et je lui répondais d’un air enjoué.

« Oh, j’adore vraiment ce jeu… Ce qui me déplaît… Organiser ma vie et ma journée… dans un carnet… »

L’observant d’un air amusé, je commençais à écrire mes propos et je lui tendis avec un sourire cynique et rayonnant. Je sentais que cette relation amicale allait être au final explosive. Ma famille m’avait toujours dit me méfier du caractère fier des Irlandais. Que même eux, lorsqu’ils étaient à la tête du grand Royaume de Bretagne, ils avaient eu du mal à se défaire de ces guerriers à la hargne légendaire.
Quand son merci sincère arriva à mes oreilles, je regrettais déjà ma blague. Parce qu’il avait le mérite d’être honnête. J’avais vraiment l’impression qu’il ne lui avait pas fait plus plaisir que ça dans le hall… Et maintenant qu’elle me disait ça.

« Ah… C’était trois fois rien… C’est ma Tante Hécate qui m’a appris la galanterie… Bref, on y va ? »

Je lui donnais la direction… Mais elle devait s’en douter. Je savais qu’elle passait quelques vacances à Poudlard avec son père et que c’était un peu comme chez elle ici depuis onze ans. Est-ce que je m’étais un peu renseigné ? C’était fort probable. Les joues rosies par le froid et la timidité, je me frottais mes mains l’une à l’autre tout en marchant.

« Et sinon, c’est pas trop dur d’être une Vélane ? »

Bing bang. Galahad Pendragon le Briseur de Glace. J’y étais aller avec mes gros sabots ; d’un seul coup comme moi seul en avait le secret. Il fallait que je casse tout ça pour repartir sur de vrais bonnes bases. Parce que le nerf du problème il résidait là et que je comptais pas en découdre. Parce que je savais comment ça se passait. On en reparlait jamais, on mettait ça sous le tapis et un jour ça nous explosait au visage.

« Je veux dire, je me doute que ça doit pas être que des avantages. Je suis encore navré pour ce que j’ai dit tout à l’heure. Je veux que ce soit clair… Je suis pas du genre Pro-Dunn. Ceux qui ont du sang hybride… je m’en fiche en fait. »

Je trébuchais sur le petit chemin en pierre en me rendant compte de mes propos super maladroit. Arrivant à me stabiliser, je me tournais vers elle.

« C’est pas ce que je veux dire… C’est que… je m’en contre fou. Les Pendragon ne sont pas réputé pour s’attacher à ce genre de chose. Ce qui compte, c’est… C’est la beauté de l’âme. Et je suis sûr qu’elle est très belle. Ton âme. »

Ohlalalala. Je m’enfonçais. Mais alors d’une force… Qu’est ce que l’âme avait à faire là dedans sérieusement ? Finalement, je pris la décision de garder ma langue dans ma bouche immobile jusqu’à être arrivé au village et de ne plus engager de conversation, parce que j’attirai chaos et malheur à chaque fois que je l’ouvrais. Regardant droit devant moi, je commençais alors à voir les cheminées de Pré-Au-Lard. Un sourire apparut alors sur mes lèvres, j’adorai cet endroit.

« Tu veux aller où en premier ? »