Instinctivement, ton regard se plisse, le museau couroussé, comme si les traits de la panthère qui sommeille se réveillaient peu à peu. Tu n’aimes pas du tout le ton qu’il emploie à ton égard bien que tu puisses en comprendre la valence colérique. ”Je me doutais qu’il finirait par s’enquérir de ce cerveau, oui”. Le risque était grand, d’autant qu’il a toujours plus ou moins existé une concurrence entre les membres de Thanatos. Déloyale ou non, cette dernière peut s’avérer hautement stimulante, et tu marches à cela, Amonwë, à la compétition.
L’argument second s’avère être de taille si l’on en croit ton appétence pour cet encéphale. Il saurait être en mesure de se le procurer s’il est en possession des différentes informations nécessaires. Tu soupires, tu dois admettre que tu es coincée, aussi littéralement que métaphoriquement. En ces murs, parce que tu n’es plus sous l’influence du polynectar, et dans cet échange parce que tu n’en as plus la main. Quoique, il reste encore cette effigie dont les arcanes du vaudou déchaînées par tes soins sont encore en ta possession. Un élément de choix si les négociations se tendent. Et tu seras impitoyable à ce sujet, ancien étudiant ou non.
”Il est question de nécromancie” révèles-tu désormais, avançant jusqu’à lui comme pour le défier. ”Je vous préviens, Borkovic, vous avez intérêt de la jouer fine avec moi”. L’index pointé en sa direction, noirceur du bout des ongles, aussi sombre que ton cœur doit l’être. Ta mâchoire craque sous l’effet d’une contraction nerveuse. Sans doute la première fois que tu laisses apercevoir un brin de perte de contrôle. ”N’oubliez pas que la dagyde est sous mon contrôle le plus total”. Tes sourcils se haussent dans un élan de provocation. ”Faîtes-nous sortir d’ici sans accroc et je n’irais pas à l’encontre de notre marché”. Tu reprends le dessus, droite de toute ta hauteur, à quelques centimètres du disciple de Gryffondor.
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