Holy Night { Apolliel

INFOS FICHE DE PERSO

Holy Night

ft @Apolline Dunn
24 décembre 2022
Demeure Familiale Dunn, Angleterre
outfit | coat

La soirée est d’une longueur affligeante. C’est le constat que se fait Adriel, sirotant le sherry qui lui a été servi dans le verre en cristal. Assis sur un des fauteuils du petit salon de la demeure familiale, où toutes les branches sont rassemblées, une fois dans l’année, il se demande combien de temps tous vont encore pouvoir le tolérer. L’ambiance est particulièrement pesante. Même si les deux frères font toujours bonne figure devant leurs parents, depuis la nomination d’Adair au Ministère, il est certain que son père est encore plus tendu. Les grands-parents n’en tiennent cependant pas compte, continuant d’alimenter la conversation alors qu’ils en sont au digestif. Le givre sur les fenêtres paraît plus chaleureux que la voix de Sloan. Lentement, son aîné fait jouer son cou. La fatigue est présente, il travaille sans relâche, même pendant les vacances. Il y a une pièce qu’il utilise comme laboratoire de potions quand il est dans la demeure ancestrale, qu’Ignacius lui avait offert comme cadeau il y a des années. Et c’est à celle-ci qu’il pense avec une envie galopante. S’il est d’ordinaire particulièrement doué pour endurer ce genre de scènes, le rassemblement de cette année est entachée par l’absence d’Ulysse, et s’en ressent fortement. Et si chacun reste poli et évite le sujet, la chaise vide à la table du banquet n’a pas pu passer inaperçue. Le sentiment est particulièrement déplaisant, le prenant à la gorge. Et si c’est le cas pour lui, il sait qu’Apolline en est d’autant plus affecté. Ils n’ont pas réellement eu de temps, depuis son retour d’Italie. Manquer le Bal de Yule a été une nécessité pour se montrer à Beauxbâtons, à celui de la jeune fille qui aurait du être sa future promise, puis son incartade sur les terres romaines pour mettre fin à leur histoire, apprenant l’affect complètement déplacé qu’elle portait au jardinier. Quelle horreur. Le résultat étant que sa cousine et lui n’ont guère eu le temps de se retrouver seul à seule. Ses yeux dérivent vers elle. Et il semblerait que la conversation de leurs aînés ne soit pas prête de se clôturer. Décidant que c’est assez pour aujourd’hui, le Serpentard se penche pour déposer son verre sur le plateau en argent que tient un elfe avant de se lever. Sa grand-mère croise son regard et il lui désigne d’un signe du menton la Gryffondor. Le message est suffisamment clair et elle lui offre sa bénédiction, d’un mouvement gracieux de la main, les excusant.

C’est suffisant pour lui, se dirigeant vers elle. Il se penche pour lui offrir : « Et si nous allions faire un tour ? » Il ne manque pas de lui présenter son bras, ignorant sa propre mère, visiblement très occupée à faire un sort au brandy, comme chaque fois que son père ne lui accordait pas la moindre attention. La scène des plus affligeantes est laissée derrière eux alors qu’il propose, malgré la nuit noire : « La tourelle Ouest? » Nul besoin de demander que deux elfs se matérialisent à leurs côtés en bas de l’escalier. Il n’a pas tellement envie d’en dire plus à portée d’oreille des plus âgés – ou du reste de sa fratrie. Il se laisse habiller avant de tendre de nouveau son bras à sa cousine. Les années ont passé, et ils ne sont plus les enfants montant ces degrés quatre à quatre pour aller élaborer des plans pour dominer le monde – et renverser le futur héritier. Mais les habitudes ont la vie dure, et cela reste leur endroit. La porte menant au balcon est poussée d’un informulé, avant qu’ils ne sortent. Le froid mordant sur ses joues lui fait un bien fou et il étouffe un soupir. L’alcool qu’ils ont pu boire pendant le repas n’a pas été suffisant pour tout faire passer, et surtout pas l’amertume de ce moment particulier. « Je t’offre une cigarette ? » Il sort le boîtier métallique de sa poche avant d’en allumer une du bout de sa baguette, s’adossant à la balustrade en pierre. « Une minute de plus et je me mettais à bâiller. Est-ce une impression, ou ils sont plus assomants que d’habitude ? » Le badinage n’est cependant pas ce pourquoi il l’a attirée à l’écart, finissant par lui demander : « Comment te sens-tu ? » Vaste question. Et il est prêt à écouter une réponse tout aussi extensive.

Icons (c) mad'eyes

Holy Night

@Adriel Dunn & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

Ces fêtes de fin d’année avaient une odeur nostalgique. Cela faisait des années qu’ils n’avaient pas fêté Noël ensemble. Les Dunn, entièrement réunis. La mort du grand-père paternel avait éloigné les Dunn, les histoires entre les deux frères aussi. Et pourtant c’était la mort du fils héritier qui venait de les rapproché de nouveau. En réalité, cela avait été une demande de la grand-mère Dunn. Et même le ministre de la magie lui-même ne pouvait refuser cela à sa mère. Alors les voici, tous dans le salon de la grande demeure Dunn. Tous sur leur 31, à converser. Pourtant Apolline n’arrivait pas à faire semblant. Ces fêtes ont une saveur particulière, l’absence d’Ulysse se sentant beaucoup trop. La fille du ministre n’avait même pas réussi à s’habiller avec des couleurs. Sa robe est plutôt sobre, son visage fermé. Elle se contentait de siroter son cocktail en priant pour que les heures passent plus vite.

Fort heureusement, Apolline pouvait compter sur ses cousins. Si avec Alister, leur relation avait pris un sacré tournant après l’aventure vécue, les rapprochant davantage, sa relation avec Adriel était beaucoup plus complexe. Deux gamins qui avaient fait un pacte. Deux gamins qui avaient grandi et dont les épreuves de la vie avaient rendu ce pacte obsolète. Mais désormais, qu’en étaient-ils d’eux ? Apolline était sûre d’une chose, son cousin était important pour elle et elle l’appréciait. Aussi, quand ce dernier lui présenta son bras, la jeune femme lui adressa un léger sourire, presque soulagée de cette délivrance. La sorcière prit le bras de son cousin et s’y appuya pour se lever de son fauteuil très confortable.

« Je te suis. » lui indiqua Apolline avant de porter un regard à sa tante qui tentait de rendre la soirée un peu plus agréable, pour elle ?

Apolline hocha la tête à la question de son cousin, sans rien ajouter de plus. La tourelle Ouest était leur endroit, là où ils avaient établi diverses stratégies, là où ils avaient passés des moments de complicités entre deux enfants. Et même si aujourd’hui ils n’étaient plus des enfants, la tourelle Ouest restait et resterait leur endroit. Apolline observa le frère d’Adriel, @Alister Dunn , hésitant quelques secondes à lui proposer de les accompagner. Néanmoins il était en pleine discussion avec Adair et Apolline ne voulait pas casser quelque chose qui semblait se nouer entre les deux, au grand dam de Sloan.

Son chaud manteau sur les épaules, Apolline suivit son cousin jusqu’à la porte du balcon. L’air frais s’engouffra dans ses poumons et rendit les joues d’Apolline légèrement rosée. Il faisait froid mais ça faisait du bien, comme une renaissance. A l’interrogation d’Adriel, Apolline arqua un sourcil intrigué.

« Je sais que je ne suis pas au top de ma forme en cette soirée mais quand même, pas de là à accepter de m’empoissonner. » rétorqua Apolline en secouant la tête négativement face à la proposition de cigarette d’Adriel. « Je pense plutôt qu’ils s’obligent à faire quelque chose dont personne n’a envie…juste pour honorer la mémoire d’Ulysse. » analysa Apolline en soupirant.

Cette soirée familiale n’était qu’une illusion. Sloan et Adair se détestaient tellement que même la mort d’un des leurs n’arrivaient pas à enterrer la hache de guerre, ne serait-ce que momentanément. Puis vint la question fatidique. Apolline soupira en se rapprochant de la balustrade en pierre, observant l’horizon obscure face à elle.

« Mitigée. » répondit Apolline sans réellement réfléchir. « Novembre a été un mois plus que difficile. Mais Décembre a été plus doux. »

Sans doute grâce à @Michel-Ange Grimm et leur nouveau rapprochement. Un rapprochement qui avait atteint son apothéose lors de la soirée du Bal de Yule. La seule ombre au tableau était sa relation avec @Xris Andērson, qui semblait définitivement enterré. Mais une ombre plus grande encore avait pris place avec ce Noël, l’absence d’Ulysse.

« Je pensais réellement être entrée dans une phase de…deuil. Mais je suis forcée de constater qu’Ulysse me manque beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé. Ce premier Noël sans lui est…douloureux. » avoua Apolline la mâchoire crispée, les dents serrés, retenant l’humidité dans ses yeux qui commençaient à se former. « Et toi ? Ce séjour en Italie ? Cela valait-il le coup de louper le bal de Yule ? » interrogea Apolline un petit sourire en coin alors que sa tête venait de se tourner vers Adriel, plongeant ses prunelles dans les siennes.

(c) oxymort

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