Remedy Ft. Céleste

La voix de Céleste résonna entre les murs de cette Tour dominant toutes les autres.
Elle était empreinte d’un mystère qui sonnait presque comme une certaine lassitude dans cette réponse.
Il continuait son cheminement entre les différents objets entreposés dans cette pièce. Il n’était venu ici qu’en de très rares occasions, sans jamais réellement porter attention à ces instruments qui permettaient d’observer la voute… Céleste.
Xris eu un léger sourire en pensant à la manière dont Siobhán avait organisé tout cela.
La Tour d’Astronomie.
Céleste.
Finement imaginé.

La belle brune présente à ses côtés s’était donné la peine de répondre à une question qui n’en n’était pas réellement une.
Plutôt une réponse légèrement cynique à se précédente réflexion sur le corbeau ayant adressé cette missive à chacun d’entre eux.
Si Céleste avait mieux connu Xris, elle aurait su qu’il ne l’aurait jamais pensé capable d’une telle chose.
Sa mine déçue, qu’elle avait habilement réussit à dissimuler derrière un faux-semblant de surprise, lorsqu’elle avait atteint la dernière marche de la Tour, en avait déjà bien assez dit.

- Peut-être, lâcha-t-il simplement.

Mais elle avait commencé un jeu verbal, subtilement mené.
La Française était-elle plus charmeuse que le grand blond ne l’aurait jamais soupçonné ?
D’elle, il avait cette image de femme froide, distante et calculatrice, dont les actions n’étaient menées que par ses intérêts propres.
Bien qu’il n’y ait aucun mal à cela.

Xris se rapprocha de l’étudiante, qui griffonnait toujours sur son calepin.
D’où il se tenait, il était bien incapable de discerner la forme qui se développait sur ce petit calepin, sous les doigts délicats de la jeune femme.
Il finit par s’asseoir non loin d’elle, ses jambes, pendant dans le vide.
Ses bras, posés sur la barre inférieure du garde-corps.
Il posa ses iris azures sur les grands yeux verts de la jeune femme, l’espace d’un instant.
Le Vert et Argent n’était pas dupe. Il voyait ses traits tirés, ces expressions empruntes de tristesse.
Et le simple fait que Siobhán ne considère qu’elle avait besoin de les mettre en contact.
Elle les considérait comme cassés. Abimés. Mais peut-être pas irréparables…
Qu’ils s’aident l’un l’autre semblait tout de même quelques peu curieux.
Xris savait ce qui s’était passé entre la française et celui qui fut anciennement l’élu de son cœur.
Elle savait qu’il l’avait à nouveau déçue. Blessé.

- Peut-être pas tant que ça…

Son regard était désormais fixé vers le paysage.
Sur le soleil qui commençait maintenant sa course descendante.
Qui disparaitrait bientôt pour laisser place à l’astre Lune.
Ce balais incessant et répétitif mais qui offrait chaque jour de nouvelles couleurs.
Comme une toile peinte et repeinte à l’infini.
Sans que l’une ne soit jamais identique à l’autre.

Deux cœurs meurtris peuvent parfois en former un.
Était-ce la réalité que l’auteur de cette missive s’était imaginée.
Elle, blessée par lui.
Lui, blessée par elle.
Deux cœurs blessés pouvant peut-être se réparer.

- C’est ta meilleure amie, j’imagine que tu as une petite idée. Souffla-t-il sans aucune animosité, ses jambes se balançant toujours lentement dans le vide. Lui aussi souhaitait désormais une réponse.