A mi manera [ft. Andra]

Un bruit sourd vint chatouiller doucement mon oreille droite, mais je ne lâchais pas pour autant les deux qui me faisaient face. C’était un bruit de froissement ou alors de léger craquage ? Comme si quelqu’un venait de percuter un arbre de pleins fouets. Gardant mes iris droit devant, je restais sur mes gardes, prête à dégainer un sort derrière moi en faisant une roulade si nécessaire. Je savais qu’il y avait une autre personne, j’avais entendu le son du transplanage, trop concentrée je n’avais pas remarqué au début la signature magique que je connaissais si bien depuis des années.

Ma magie s’y connecta, la reconnaissant entre mille, jetant un bref regard en biais, je remarquais sa silhouette et soudainement, je me redresse de moi-même, de ma hauteur pour paraitre plus grande. Ce que je peux réagir stupidement quand Aram est dans les parages. Ce n’était vraiment pas le moment de se parer comme une midinette devant son apollon. Focus Andra, objectif principale du moment, vaincre les deux personnes devant. Il sera toujours possible après de battre des cils devant Aram après la victoire.

Au moment ou il se poste devant moi, comme un garde près à défendre la faible princesse, je souffle agacée. Vraiment ? On en est encore là ? Je n’ai plus 15 ans, je suis apte à me battre à ses côtés, il n’a pas besoin de faire son rôle de chevalier servant. Cependant, c’est avec une moue déçu que je regarde son protego partir à l’assaut des deux sorciers anglais. Croisant mes bras, ma magie se désactive progressivement. « Le réduire en cendre, c’était un peu excessif non ? » dis-je alors qu’il se retournait vers moi.

Je le voyais s’avancer vers moi pour me toucher la joue certainement, avec l’une de mes mains, je repousse son bras. « Je ne suis pas une enfant. » Mais il était trop persévérant et il finit par capturer ma joue ensanglanté entre ses mains. « Dragă. » lançais-je en me dégageant de lui. « Ce n’est pas plutôt ta copine que tu devrais appeler ainsi ? Elle en penserait quoi d’ailleurs. » Je détourne les yeux avant d’aller m’assoir sur la branche cassée et imposante d’un arbre sur le sol.

Et le voila qui revient en force avec une pate verdâtre sur les doigts, je me laisse faire bien que l’envie de rester à quelques mètres de lui se faisait sentir. J’étais frustrée de le savoir en couple et surtout d’avoir fait ce stupide rituel et s’il avait voulu se lier à cette fille. Je détourne les yeux pour cacher ma tristesse et essaye de passer outre les battements irrégulier que je pouvais ressentir avec que de sa main, il pansait légèrement et délicatement ma joue. Certainement que j’aurais quand même une légère cicatrice dans les joues à venir et pour toujours ?

Je retiens un ricanement avant de le fusiller du regard. « Vraiment ? A d’autres, tu n’aurais pas fui le combat non plus. Et ils sont sortie de nulle part, je ne pouvais pas partir comme ça. » répliquais-je cassante et vexée. Il n’avait pas besoin de savoir que je continuais toujours de suivre la trace de l’objet alors que la mission ne m’était plus confié.

Sentant sa main quitter ma joue, je le regarde doucement et je réponds inconsciemment à son sourire avant de le perdre progressivement et de fermer les yeux. « Je ne suis pas fetiță. » marmonnais-je entre mes dents pour ne pas exploser. J’avais maintenant 28 ans, bientôt 29 ans, je n’avais plus rien à voir de la petite fille de 14 ans. « Je suivais les traces de quelqu’un et toi il parait que tu t’amuses à faire des rituels tziganes sur des anglais ? » Je me suis retenue de rajouter ‘c’est ton nouveau gagne-pain ?’. On pouvait très largement entendre à ma voie que j’étais vexée de la situation.

Baissant la tête pour regarder le sol, je laissais échaper d'une voix faible. « Nu mi-ai spus nimic*. » Silence radio depuis plusieurs mois, si ce n'est plus d'une année et la première chose que j'apprenais sur lui était qu'il était en couple et de la bouche d'un autre.