You are not alone

You are not alone

feat.  @Sean Clearwater

Flashback – libération de Sean Clearwater, été 2022

Le chat noir avait reçu un message qui était assez clair pour qu’elle le comprenne : « viens seule ou le garçon meurt ». Elle n’avait pas cherché longtemps et le dessin de la cicatrice de Ryan sur la carte l’avait aiguillé.
Elle s’était retrouvée propulser quelques années en arrière, dans cette ruelle.

Elle se souvenait encore de @Braxton Clearwater, hurlant à la mort sur le sol, torturé par un doloris. Son corps se tordant. Ses cris… et le sang chaud glissant ses doigts. Sa tiédeur dégoutante, la poisse s’installant sous ses ongles.

Kathleen était restée quelques longues secondes à l’entrée de la ruelle, une angoisse lui remontant l’échine.

Cette fois-là, dans la ruelle, il avait bien failli la tuer. C’était comme si les semelles de ses chaussures n’avaient jamais aussi bien imprimés sa peau, son corps à même le sol. Fracassée, pulvérisée…

Elle inspira profondément et entra finalement dans le petit dédale.

Il n’avait pas fallu longtemps pour apercevoir la silhouette de Ryan qui s’était dépliée, mollement, sereinement. Dans l’obscurité, ses yeux brillaient, alors qu’il faisait tomber à ses pieds le garçon.

Kathleen lui jeta un regard déjà plein de larmes, mais le Loup avait simplement dit : « il n’est pas mort », et ç’avait suffit à calmer en parti le cœur tachycarde.

Ce qui s’était dit ensuite lui avait laissé une impression étrange, et finalement il était parti juste avant que Sean ne regagne sa conscience.

Elle était mollement tombée à genoux à côté de lui, la gorge serrée en un petit « je suis tellement désolée Sean ».

La minute d’après ils étaient arrivés à Sainte-Mangouste, et la seconde d’après, le Clan Clearwater était arrivé. Le chat avait déjà disparu à ce moment-là, la honte aux trousses.

(…)

Ma famille pense que c’est aussi à cause de vous.

Kathleen eut un maigre sourire. Elle ne pouvait pas faire davantage, figée devant la lettre, les yeux rivés sur cette seule ligne. Toutes ses pensées étaient tournées vers @Braxton Clearwater et plus elle pensait à lui, plus elle se trouvait lâche et dégoûtante.
A chaque fois qu’elle se revoyait lui dire qu’elle attirait la poisse et qu’elle se souvenait de l’avoir entendu rire, l’envie furieuse d’enfoncer ses griffes de chat dans son visage la prenait. Toute son âme vibrait sur un « je l’avais pourtant dit » et en même temps…

En même temps, quand bien même elle l’avait su, elle était revenue. Non pas une fois, pas deux, mais des centaines de fois. Les zéros s’étaient enfilés, d’abord en semaines, puis en mois et alors, en un clignement d’œil de félin, ça faisait plus de dix ans. Il en avait raté l’anniversaire de sa fille pour elle. Il en avait jusqu’à des marques à même sa peau, des cicatrices marquées dans la chair.

@Jameson Clearwater n’avait pas été avare en compliments non plus.

La chatte baissa les yeux, les épaules lourdes.

Elle revoyait avec la même précision le visage si dur, forgé dans la pierre, de la vieille Theresa Langley. La directrice de l’orphelinat qui l’attendait toujours devant la porte de son bureau ouvert, un air vague de rapace sur le visage, le visage pâle et froid comme la mort.

Ne cherchez pas de coupables Miss Jones.

Un souffle plus profond siffla entre ses lèvres ; c’était vrai.

Et Sean avait en cela probablement tort. Une petite larme glissa le long de sa joue qu’elle essuya à la va-vite, du revers d’une main. Elle se répéta ce que Ryan avait souvent dit à son encontre : sa victimisation frôlait l’indécence.

Cette idée conjuguée à la dernière phrase raturée de Kathleen fit ourler ses lippes en une expression douloureuse, pleine d’empathie.

(…)

Sur le muret de Poudlard, le chat noir observa de ses deux grands yeux noisette le soir tomber lentement. Le vent froid passait dans son pelage fortement épais, sous le regard insoucieux des étudiants rentrés de vacances. Noël avait eu une saveur étrange cette année, non pas parce qu’elle l’avait passé seule, mais parce qu’il n’y avait rien eu.

Le monde était calme, le monde était silencieux.
C’était inquiétant, quelque part.

La tête brune de Sean passa le grand portail, rentrant pour un devoir ou simplement pour reprendre sa semaine de cours après une alternance chargée.

La chatte resta comme une gargouille, perchée sur le haut de son muret, alors que le garçon s’arrêtait pour la regarder. Le félin le fixa en retour, avant de lentement reprendre sa forme humaine.

Elle n’avait pas besoin de faire attention puisqu’il n’y avait personne à cette heure-ci.

Les jambes pendantes mollement, Kathleen resta tout en haut de son muret. Malgré la hauteur, elle ne donnait pas l’impression de toiser l’étudiant, ni d’être plus grande. Au contraire même. Elle semblait plus craintive, préférant se tenir hors de portée et éloignée de lui.
Si @Jameson Clearwater la voyait lui parler, et que @Braxton Clearwater l’apprenait, elle allait certainement avoir des ennuis.

« Bonsoir Sean », sa voix était balayée par le vent léger qui soulevait ses cheveux noirs.

Toujours vêtue de ses habits noirs, trop larges, trop informes, elle avait enroulé autour de sa nuque une écharpe épaisse et longue qui voletait elle aussi, au rythme du souffle du vent.

Elle observa Sean avec toute la peine du monde sur le visage. Ses doigts jouaient nerveusement les uns avec les autres, cachés dans des mitaines noires.

« J’ai bien reçu ta lettre… J’ai… J’ai voulu y répondre, mais je ne suis pas très douée avec les mots », un sourire plein d’excuse se peignit sur son minois, alors qu’elle accrochait une mèche de cheveux derrière son oreille, « je voulais juste te dire que je suis contente que ta mère aille bien malgré ce qui s’est passé. Et que je suis désolée. Je… »

Elle ne savait pas trop quoi dire de plus.
Betty avait souffert plus que tous les autres. Sans magie, elle avait été aussi insignifiante, aussi fragile face à Ryan. Le loup ne l’avait pas épargné, quoi qu’il ait probablement pu faire pire s’il avait eu le temps.

Ses yeux se baissèrent instinctivement. Il valait mieux ne pas y penser. Cette nuit lui donnait toujours des haut-le-cœur quand elle y pensait trop longtemps.

Et puis, ça lui revenait toujours dans la poire d’y penser.

Tout ça était de sa faute.

Elle avait eu le choix de ne jamais suivre Braxton.

Elle avait eu le choix de partir le jour où @Braxton Clearwater avait failli mourir pour elle.

Mais elle avait failli à chaque fois, par pur égoïsme.

D’une voix un peu éteinte, la chatte releva ses yeux sur le garçon.

« Je suis vraiment désolée pour ce qui a pu t’arriver. Tu ne méritais pas ça. »

You are not alone

feat.  @Sean Clearwater

Kathleen se fit la réflexion que le gamin avait plus de sagesse que n’importe lequel des élèves de Poudlard. Malgré la tragédie que sa famille avait traversé – et bien que ça aurait pu être bien pire – il l’observait sans haine, peut-être même avec un peu de pitié. Elle n’aimait pas beaucoup ça d’ordinaire, et encore moins de la part des Clearwater. Si ç’avait été Braxton, peut-être lui aurait-elle craché quelques insultes bien senties avant de vouloir l’enlacer et le broyer entre ses bras. Avec Sean, c’était différent. Elle se sentait de nouveau petite et pathétique, mais c’était aussi étonnement tendre de s’entendre dire que ce n’était pas sa faute. Pas de la sienne.
Pour une fois.

Des années d’orphelinat et le sang sur ses mains lui criaient qu’il avait tort et qu’il finirait par s’en mordre les doigts, mais cela mettait un peu de paix dans ses yeux couleur guerre. Elle pencha la tête alors qu’elle le voyait d’en haut, sans se sentir plus grande. Il était dans l’ombre qu’elle projetait alors que le soleil s’écrasait, s’aplatissant chaque jour devant la Lune meurtrière.

Les iris noisette de la féline se firent soudainement plus interrogateurs alors que le gamin lui demandait de l’aide. Ses doigts sans griffe s’enfoncèrent dans la pierre du mur alors qu’elle fronçait doucement les sourcils, prise d’une incompréhension crasse. De l’aide ? Elle ? Ne les avait-il pas assez aidés ?

Un frisson désagréable lui remonta l’échine alors qu’elle repensait à  @Braxton Clearwater.

« De l’aide ? »

Elle n’eut pas le cœur de se moquer, parce que s’il en venait à lui demander à elle, c’est qu’il était au bout du tunnel. Qu’il était coincé, lui aussi, dans le fond de ses songes, dans le chaos de ses ténèbres. C’était de sa faute à elle, à lui, au cosmos attardé qui n’avait rien trouvé de mieux que de broyer un univers qui tournait bien rond avant lui.

« Sean… Même si je le voulais, je… »

Kathleen se mordit à son tour la lèvre, d’un air douloureux, alors que ses iris claires glissaient sur ce visage qui lui rappelaient de plus en plus Braxton, dans ce qu’il avait parfois de noble derrière ses cheveux et qu’il continuait d’ignorer dans sa douce folie. Dans sa douce peine.

La chatte ravala sa salive, avant de soupirer, du bout des lèvres :

« Tout ce que tu voudras, Sean. »

Elle accrocha ses iris sur lui, lui vouant toute son attention à ce moment-là :

« Demande, et je te donnerais. »

Ce ne sera sans doute pas suffisant pour faire oublier les moments les plus affreux, mais ça aurait au moins eu le mérite de laver son honneur, de lever cette chape de plomb dans laquelle elle avait l’impression d’être née et de s’être enfoncée un peu plus chaque année.

Mais lui, lui il avait encore le temps d’une vie. Il avait encore le temps de fonder une famille, de vivre sa vie d’homme et de grandir, et comme elle avait sauvé cette mère si faible, et comme elle aurait aimé qu’on épargne son père, elle ressentait un quelque chose de drôle en regardant Sean Clearwater.

L’aider, c’était un peu s’aider.
L’aider, c’était aider cette enfant qu’on n’avait pas aidé au même âge.

You are not alone

feat.  @Sean Clearwater

Les yeux jadis noisette virèrent au brun alors que Kathleen baissait doucement les yeux, face à ce qui semblait être la grande répétition de sa vie. Elle se revoyait, enfant, face à la vieille Theresa Langley, son visage émacié et l’air stricte de celles qui n’ont jamais aimé. Sa salive fut douloureuse à ravaler et pourtant, Kathleen ne moufta pas, pas une seule fois. Par égard pour ce petit garçon qui avait toute sa vie devant lui, et pour sa famille qui devait s’inquiéter pour lui. Par égard pour Braxton Clearwater, qui lui avait offert les plus belles années de son existence et qu’elle avait sacrifié pour son seul petit plaisir égoïste - celui d’en profiter, encore un peu, encore juste un moment.

Elle se remémorait le moment où elle était arrivée, après qu’il l’ait appelé. Elle avait d’abord craint qu’il ne lui rende Sean dans un état épouvantable - ç’avait été le cas, mais au moins, il était entier. Presque entier. Au moins, il ne l’avait pas mordu. C’était tout ce qu’elle s’était dit en le voyant étendu sur le sol, l’air épuisé des soldats qui reviennent de la guerre.

Kathleen n’avait pas pu le remercier. Chaque pas le ramenant à lui lui rappelait la morsure dans sa chair, la douleur dans le fond de ses entrailles. Elle aurait pu s’écrouler devant lui, seulement par le souvenir de ses os qui se brisent encore dans ses cauchemars tard la nuit.

Dans le silence qu’elle laissait peser, elle se remémorait l’espace d’un instant ce petit Ryan qu’elle avait connu à l’orphelinat, à ce petit garçon abandonné et apeuré.

Les yeux bruns se posèrent sur le jeune Sean, l’air brisé pour lui, un instant seulement. Après quoi elle jeta un regard sur sa droite, cherchant dans le ciel un point invisible sur lequel fixer son attention.

Ses lèvres tressaillirent, cherchant quoi dire, quoi répondre.

Connaître le mieux Ryan.
Cela paraissait risible.
Et en même temps...

« Lui et moi, nous nous sommes rencontrés à l’orphelinat. C’était il y a longtemps maintenant. A l’époque, il n'était qu'une petite brute, un petit garçon qui faisait peur aux autres, qui frappait les autres... »

Kathleen pencha la tête, reposant son attention sur Sean.

Elle ne voulait pas prendre la défense de Ryan. Surtout pas devant les Clearwater.

Mais il y avait toujours cette petite fille qui un jour avait aimé ce petit garçon.
Malgré les sévices, malgré les vices de la bête.

« La vérité, c’est qu'il a toujours eu peur. Il était terrifié, de lui d’abord, puis des autres. C’est ce qui l’a rendu violent au début. Comme un animal acculé dans un coin, sur le point d’être blessé, il choisissait toujours d’attaquer que de subir. »

Kathleen s’arrêta un instant, fronçant les sourcils pour elle-même. Ça n’aurait jamais dû lui donner le droit d’aller au-delà. Cela n’aurait jamais dû, mais après la marche des libertés de 2011 et son affiliation avec certains sorciers, il avait fini par ne plus jamais vouloir avoir peur. Ne plus jamais avoir peur... quelle drôle d’idée...

« Si tu veux lui résister, Sean, tu ne dois pas garder tout ça pour toi. Tu dois être tout ce qu’il n’est pas. Tu dois t’entourer, tu dois être choyé, tu dois aimé. Ne reste pas tout seul à ressasser, ça ne te mènera qu’à l’incertitude, qu’à la peur, qu’à être ce qu’il a été un jour et ce qu’il n’a pas réussi à dompter en lui. » Un sourire triste passa sur les lèvres de la professeure : « Ça paraît très bateau et niais de dire ça, mais je crois que ça aurait changé beaucoup de choses pour lui. S’il avait été aimé. Si je l’avais, peut-être, aimé mieux, peut-être que... »

Elle se mordit l’intérieur de la joue, non sans un profond sentiment de culpabilité.

Elle revoyait son visage tordu de haine, tordu de douleur en voyant apparaître Braxton dans la ruelle.

Jones baissa la tête, les joues furieusement rouges, les yeux humides.
Elle essuya nerveusement du revers de sa main une joue, lançant au travers de la cascade noire que formait ses cheveux :

« Concernant ce lien que tu as avec lui, je ne peux que te conseiller de le rompre, mais je ne saurais en rien t’aider. Si je le pouvais, je le ferais sans hésiter, mais je ne suis pas une magicienne très douée... tu imagines bien... »

You are not alone

feat.  @Sean Clearwater

La sorcière ne releva pas les yeux pour scruter l’astre. Elle n’en était tout simplement pas capable. Savoir seulement que la lune était là, qu’elle la surplombait, lui donnait l’impression qu’elle l’écrasait toute entière. Comme si partout où elle allait, l’oeil de Ryan la suivait, figé sur sa nuque, l’air de dire «je vois tout ce que tu fais». La sensation était bien supérieure dès lors qu’elle quittait sa tanière, qu’elle sortait à la vue du monde, alors là elle avait cette horrible impression d’être vulnérable, d’être traquée.

Kathleen baissa simplement les yeux, servile, résignée.

Avait-elle plus peur du loup que de l’homme ?
La question était intéressante, même si dans le cas de Ryan, elle avait toujours vu en lui un loup dans la peau d’un homme. Avec des années de recul, il n’était peut-être qu’un monstre déguisé en loup. Est-ce que ça avait vraiment une importance maintenant ?

Les billes noisettes du professeur se relevèrent sur Sean, avec un sourire léger mais présent sur son visage, venant illuminer un peu le livide de sa composition.

« C’est bien ça », commenta-t-elle, plus que sincère.

Elle n’avait jamais eu cette chance, même lorsqu’il avait été question de lever son serment inviolable. Si Sean pouvait être libéré de l’emprise malsaine du Loup, alors c’était parfait. La petite brune se pinça les lèvres, écoutant le gryffondor d’une oreille distraite d’abord, avant de froncer doucement les sourcils.

« Tu ne devrais pas dire ça, Sean », argua-t-elle simplement, presque piquée, naïvement piquée. « Il n’y a pas de faible ou de fort dans cette histoire, seulement des opportunités qu’il a vu et qu’il a saisi. »

Elle fronça les sourcils, alors que ses ongles s’enfonçaient dans son propre poignet, nerveuse soudainement. Kathleen pouvait sentir dans sa poitrine le tressaut du coeur furieux, de cette petite rage qu’elle n’arrivait jamais à mettre sous la forme de mots.

« C’aurait été ta soeur, un autre frère, ou même Jameson, il aurait fait la même chose. La seule chose qui l’intéressait, à ce moment-là je crois, c’était de marquer... le coup, son territoire, quelque chose comme ça. Je vous... »

Sa voix s’enfonça dans sa gorge, elle en sentit le tremolo. C’était de sa faute après tout.

"Est-ce que tu comptais venir me voir au moment où je pellèterais les cadavres de mes gamins morts ou encore plus tard Jinx ?"

La voix de Braxton lui revint comme un coup de surin, là, au milieu de la poitrine, un peu à gauche peut-être. Les ongles s’enfoncèrent plus loin dans l’épiderme, pour le seul plaisir d’en sentir la morsure jusque dans la peau, jusque dans le cuir.

« Je vous ai porté la poisse. J’ai... j’aurai pas dû, je suis désolée, tout ça c’est ma faute, c’est juste que... je sais pas pourquoi... je... »

La main de la petite brune s’enfonça dans sa tignasse, lâchant le poignet pour simplement sentir les mèches noires filer entre ses phalanges. Ses yeux brillaient un peu, humides, mais pas à cause de la fraîcheur du soir ni de la bise qui continuait de balayer le parc. Juste parce qu’il n’y avait aucune justification à ce qu’elle avait fait.

Elle avait été égoïste. Elle avait menti. Elle avait profité.

Et maintenant, Braxton lui en voulait. Braxton qui avait essayé de bien faire, qui avait cru en elle, qui avait voulu qu’elle s’en sorte et...

« Dis pas ça Sean » couina-t-elle, son poing s’enfermant dans ses cheveux, l’air profondément triste, « tu es littéralement la fierté de ton père, et tu es un étudiant incroyable. Je suis certaine que le guérisseur va te libérer, et après tu retrouveras ton père et ta mère, et vous serez super heureux... »

Sa voix doucement s’entrangla, parce que ça voulait dire qu’elle serait pas invitée dans la super maison de vacances, celle aux Hébrides, où @Braxton Clearwater avait un jour voulu habiter - il en parlait parfois le soir, au matagot. Une maison bordée de bruyère où il y aurait des chèvres et des champs à perte de vue. Sans aucun mage noire, et avec sa Betty ils y vivraient vieux. On l’y coucherait au dernier soir de sa vie, et bien sûr Betty le pleurerait, mais ils se retrouveraient un jour, dans un parc de fête foraine ou au milieu des étoiles c’était pas le plus important, du moment que leurs chemins se croisaient de nouveau.

Une larme perla sur la joue de Kathleen, parce que Betty n’avait jamais aimé les animaux de compagnie, et encore moins les chats.

« Ca va aller Sean, tu es pas tout seul, le guérisseur va réussir à te réparer et vous serez heureux » marmonna-t-elle, même si ça n’avait pas l’air vraiment adressé au gamin. Cela sonnait sincère pourtant, mais cela sonnait aussi comme un mantra qu’on aurait répété depuis des années - usé et abusé.