Would you teach me ? [Ft. Hope]

INFOS FICHE DE PERSO

***

Décembre 2022 - Fin d'après-midi

Alors que le soleil dardait ses derniers rayons palots sur la campagne écossaise, une jeune femme rousse arriva aux portes de la fameuse auberge des Trois Balais. Le regard inquisiteur, elle hésita à franchir le pas de la porte, se demandant si elle ne faisait pas mieux de passer son chemin et de se contenter d'une balade en ville. Après tout il y avait énormément de choses à voir dans le coin notamment la boutique de livres qui lui faisait souvent de l'œil.

Cependant, c'était de détente dont Freya avait besoin.

Cela faisait quelques mois que l'année scolaire avait commencé. Une année charnière pour Freya qui passait ses BUSES. Elle était une élève très studieuse mais restait consciente que ses notes pourraient affectées ses options et indirectement sa future carrière. La galloise était du genre à en faire clairement trop. Elle commençait à avoir la tête comme une calebasse. Si bien que ce Poudlard qu'elle adorait tant lui courrait littéralement sur le système.

Elle avait besoin de changer d'air. De chaleur humaine aussi...

Par chance, sa colocataire Mayline lui avait parlé récemment de son travail d'étudiant à l'auberge des Trois Balais à Près-au-lard. Freya se dit qu'il était largement temps de lui rendre visite et pourquoi pas prendre un peu de bon temps comme l'avait si bien conseillé son amie et mentor Yeleen. La recherche d'équilibre représentait un combat de tous les jours pour Freya, véritable stakhanoviste de l'effort.

A l'image de sa mère.

Du haut de son mètre quatre-vingt, Freya poussa les portes de l'établissement. Elle fut accueillie par un odeur de souper. Une odeur familière qui lui évoquait celle des cuisines de l'école et plus largement de ses amis Poufsouffle. Une odeur chaleureuse et nostalgique qui lui rappelait sa famille et qui avait le don de lui arracher un magnifique sourire. La galloise laissa son regard vagabonder sur la décoration. Ses yeux s'illuminèrent lorsqu'elle aperçut des trophées, des uniformes de Quidditch et des balais en tous genre.

Emmitouflée dans un manteau gris clair, une écharpe épaisse autour du cou, le tout surmonté d'un chapka noire, Freya restait immobile en plein milieu de la salle.

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Dans les cuisines des Trois Balais, je soulevais le couvercle du ragoût que j’étais en train de préparer. A côté de moi, un Elfe de Maison d’une entreprise autonome me donnait des conseils depuis quelques temps. Il fallait dire que de tout ce que je ne savais pas faire correctement : la cuisine était un de mes plus grands défauts. Pourtant, je m’améliorai de jour en jour grâce à l’aide se cet elfe…

« Il faut laisser mijoter plusieurs heures maintenant… Et ça devrait être bon Maîtresse Standford. »

Même s’ils étaient payés, et grassement par l’entreprise qui donnait des cours de cuisine, ils avaient gardé cette fâcheuse habitude d’appeler les gens « maître et maîtresse ». Me mettant sur la pointe des pieds, j’observais le ragoût dans la grande marmite. Il fallait dire que ça sentait plutôt bon. Un petit sourire passa sur mes lèvres.

« Merci beaucoup Glup ! Je pense que ça devrait le faire ! Encore cinq séances et je serai une vraie cuisinière ahah ! »

L’elfe me décocha un sourire. Puis, il prit un petit haut de forme et me salua. Enlevant mon tablier, je me dirigeais vers le bar, où les clients étaient en train de boire et où une serveuse était en train de faire le service pour ce soir.

« Je te raccompagne ! Tu veux boire quelque chose avant de partir ? »

L’elfe tressaillit encore une fois devant ma générosité. Ils n’avaient visiblement pas encore l’habitude malgré les progrès qui avaient été fait en la matière.

« Non… Non merci vraiment… Je vais rentrer chez moi, passez une bonne soirée, Maîtresse Standford... »

Alors que je le raccompagnais, mon regard croisa celui d’une magnifique jeune femme aux cheveux de feu. Je fus un perturbée, l’espace d’un instant en la croisant. Un simple petit…

« Bonjour... »

Un peu éteint parti, tellement sa beauté m’avait frappé. Puis, je réussis quand même à retrouver contenance et je fis de grands signes de la main à l’Elfe. En revenant, je me rendis compte qu’elle était encore là, au milieu du bar. Avec un mon habituel sourire chaleureux, je lui indiquais le bar d’un geste assez large de la main.

« Vous voulez vous installer ? Vous attendez quelqu’un peut être ? »

C’était certainement le cas. A tout moment je m’attendais à voir un jeune homme aussi canon qu’elle rentrait pour aller à une table. Quoi ? Après tout les gens beaux allaient avec les gens beaux c’était connu !

« Vous avez les tables là bas… les fauteuils par là… Ou le comptoir, comme les sorcières et sorciers qui ont des trucs à m’avouer ou à me confier. Oh rassurez vous, j’aime bien les écouter parler. Tenir une auberge c’est un peu comme faire partie de la vie des gens l’espace d’un instant… Hm… »

Pourquoi je m’étais mise à parler comme ça ? Pour trop rien dire en plus. Mes yeux croisèrent les siens et je mis les mains sur les hanches, pour brusquement me rendre compte que je ne faisais rien.

« Bon, je vous laisse vous installez, je viens prendre votre commande ! »

Et je me mis à partir vers le bar en quête d’une plume, et surtout pour faire une coupure, parce que je me trouvais bien gourde.

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- Oh. Mince ! Je suis navrée.

Freya se confondit en excuses alors que deux sorciers cherchaient à gagner la sortie qu'elle bloquait sans vergogne. Elle s'écarta immédiatement, manquant de renverser deux chaises par maladresse. La galloise n'avait pas une grande expérience du monde, n'ayant presque jamais quitté la sécurité de la demeure ancestrale des Cynfeirdd. Les conditions de vie avaient beau être phénoménales au Pays de Galles, elle avait très tôt voulu en savoir plus sur le monde qui l'entourait. Ce n'est pas sa sœur Blodeuyn qui dirait le contraire ! Cette dernière était encore plus aventureuse qu'elle. Tout compte fait, Poudlard s'avéra salvateur sur ce point. Elle restait cependant une étrangère à Près-au-Lard, n'ayant visité le village qu'à deux reprises.

Et pas question de pénétrer dans un pub.

Freya attendit que les deux sorciers quittent les lieux pour s'approcher du bar et y prendre ses aises. Elle se défit de sa chapka et de son épais manteau et les installa sur le siège d'à-côté, dévoilant un pull en laine rouge qui laissait la part belle à ses formes. Finalement, elle remonta légèrement ses manches et desserra son écharpe. Elle prit une grande inspiration comme pour remettre les pendules à l'heure et repartir sur de bonnes bases. Son regard croisa celui de la tenancière et elle lui fit un grand sourire.

- Merci de m'avoir empêchée de me donner encore plus en spectacle. Et non je n'attends personne.

Freya inclina la tête avant de réagir au quart de tour, se souvenant telle une épiphanie de la question posée par la jeune femme. L'aiglonne n'avait même pas pensé à demander à quelqu'un de l'accompagner. On était pourtant le weekend et c'était l'occasion rêvée de solidifier des amitiés, voire s'en faire de nouvelles. Elle avait simplement la tête dans le sceau et grandement besoin de prendre l'air.

- Je prendrais une bière-au-beurre s'il vous plait. J'aime beaucoup la décoration. Vous êtes fan de Quidditch ? Vous avez une sacrée collection.

Freya s'exprima d'une voix puissante. Elle plissait les yeux comme pour mieux voir. Elle était persuadée d'avoir déjà vu cette femme quelque part. Ce n'était pas récent. Peut être à Caer Cynfeirdd ? La frustration la gagnait au fil des secondes. Elle détestait avoir les réponses sur le bout de la langue ! Si seulement elle pouvait observer la jeune femme de plus près !

Des fois elle pouvait se montrer sacrément obtus.

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D’un signe de la main donc, je lui désignais le bar. Je sentais qu’elle avait envie de parler un peu et c’était le plus pratique pour moi afin de discuter avec les gens. Avec un grand sourire à la Hope Standford, je me tournais vers elle et je lui jetais un petit regard amusé.

« Ce n’est rien pour tout à l’heure. Oui, c’est mon ancien matériel de Quidditch que j’ai ramené pour décorer… Et des maillots que j’ai récupéré en échange avec d’autres joueurs ! »

Sur les murs, il y avait des photos de moi avec d’autres stars de Quidditch. Trois de mes balais (comme le nom du bar) avaient été rajouté au niveau du plafond. Et plusieurs maillots tombaient. Au dessus de notre tête justement, le miens avec le numéro 9, aux couleurs des USA avec mon nom derrière était suspendu. Je le désignais d’un air un peu fière de l’index.

« Vous êtes une Non-Maj ? En général ils ne me connaissaient pas trop... »

Je lui adressais un léger sourire. Moi aussi j’étais une non-maj et j’avais immédiatement commencé par carrière dés mon entrée à Ilvermorny. Puis j’avais complètement explosée et j’étais devenue une joueuse pro. Mais, je me rappelle de la difficulté que j’avais eu de retenir les noms des grands joueurs et des techniques de vol… Pour ceux qui avaient grandi dans le monde magique, ça avait sonné comme une évidence… Mais pour une pauvre fille de Boston Sud championne de Baseball… Ca sonnait comme des noms de cocktail bizarre.

« Tenez. »

Toujours avec un sourire plein de charme et rayonnant, je lui déposais la Bière-Au-Beurre devant elle. C’était une spécialité d’ici et c’était… vraiment dégueux. Mais les gens en réclamaient alors j’en achetais encore. Sourcils froncés, je fis voler quelques commandes et je m’intéressais à nouveau à la jeune femme.

« C’est quand même rare les gens qui viennent boire seul. Enfin… Ca arrive, mais disons que généralement, ils sont plus âgés, et les traits un peu plus marqué par la vie… Enfin ça me regarde pas, vous pouvez très bien chercher la solitude, si c’est le cas… Je suis navré de vous importuner peut être avec ma présence... »

Je lui fis un léger sourire désolé, et je commençais à faire jouer de la baguette pour faire voler le gros chaudron de ragout en Wingardium Leviosa. Plusieurs assiettes sortirent d’un placard et le ragout se versa dedans pour ensuite s’envoler vers les tables qui en avait commandé. J’étais un peu éloigné de la jeune femme, mais j’étais encore assez proche pour qu’elle puisse encore me parler si elle le désirait. Me tournant, je me rendis compte que j’étais encore en face d’elle, comme si j’étais captivé par sa chevelure.

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Lorsque la jeune femme mentionna qu'il s'agissait des uniformes qu'elle avait échangé durant sa carrière, Freya en resta bouche-bée. Hein ? Quoi ?! Comment c'est possible ? Son regard s'attarda une nouvelle fois sur elle. Ce n'était pas vrai. La mention de non-maj acheva de la faire passer pour une imbécile. Un terme américain ! Elle vint mettre sa main sur sa bouche de surprise.

- Oh mon Dieu ! Comment... Je suis aveugle !

Si Freya pouvait se cacher dans un trou, elle le ferait à cet instant précis ! C'était Hope fucking Stanford ! Elle ne savait littéralement plus où se mettre. Complètement prise au dépourvu son cerveau refusait de fonctionner, des centaines d'images et de questions fusèrent dans sa petite tête. A tel point que de la fumée s'échappait presque de ses oreilles. Elle sentit la chaleur monter et se débarrassa de son écharpe, cherchant même à se ventiler avec ses mains, sentant ses joues devenir cramoisies. Elle se reprit éventuellement.

- Mademoiselle Standford. Je suis Freya Korrigan. Je suis une de vos plus grandes fans ! J'ai failli jouer batteuse à cause de vous ! Je m'entraine même à la poursuite en imaginant vous faire face sur un terrain. J'arrive pas à le croire.

Les yeux de Freya brillaient de milles feux. Une de ses idoles était là juste devant elle. Si elle tendait la main, elle pourrait même la toucher ! Elle se retint bien entendu mais son regard azuré ne quitta pas une seule seconde celui de Hope. D'ailleurs cette dernière ne cherchait pas à s'en détacher, ce qui ne faisait que renforcer la teinte cramoisie et la gène de l'aiglonne.

- Je suis désolée. Je ne voulais pas faire la fan-girl. Vous devez en avoir assez que les gens vous rappelle à quel point vous êtes forte. A quel point vous êtes géniale.

Freya baissa la tête et vida la moitié de sa bière d'un trait. Cela faisait du bien. Elle reposa cette dernière, ne se doutant pas qu'elle arborait à présent une moustache blanche faite de mousse au-dessus des lèvres. Elle réajusta son assise, améliorant son maintien et offrit un grand sourire à son interlocutrice.

- Vous ne me dérangez pas. Bien au contraire. C'est plutôt moi qui devrait vous laisser tranquille. Je ne savais pas que vous vous étiez installée ici. Sinon cela ferait longtemps que je serais venue trainer dans cet établissement ! J'avais juste envie de m'aérer l'esprit et m'éloigner un peu de Poudlard et de tous mes problèmes.

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Il fallait dire que je n’aimais pas trop être populaire. Enfin… La popularité, a un moment donné de ma vie m’avait fait complètement vrillée. J’étais partie en burn out à cause de ça. Plus personne ne voyait que par mon image et ce que je véhiculais. Je n’avais plus de véritables amis et je m’étais rendu compte que je n’étais alors à l’époque entourée que de profiteurs.
Mais là, dans ce contexte, je devais avouée que j’étais plutôt ravie… De voir qu’une aussi jolie jeune femme me connaissait et en plus était une fan… J’avais une espèce de fierté retrouvée… Quelque chose que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. D’ordinaire, je me contentais d’ignorer les clients mais là… y trouver un plaisir tout particulier faisait que… j’acceptais enfin mon passé.
Je relevais alors le nez vers elle, toute sourire :

« C’est très gentil ce que tu m’dis là. J’avais perdu l’habitude. »

Je marquais une pause, et je posais ma baguette. Ainsi que le chiffon que j’avais sur l’épaule. Avec un grand sourire, je me servais une bière pour moi en face d’elle et je lui décochais un joli sourire dont j’avais le secret… enfin… il n’était pas non plus exceptionnel mais il avait le mérite d’être sincère… et un brin gêné.

« Je ne suis pas non plus si exceptionnelle que ça, il y a eu de bons joueurs avant moi, il y en aura après moi. Poursuiveur c’est un bon poste, j’aime bien aussi ! Mais j’étais déjà dans un excellent club de baseball à Boston et... »

Je marquais une pause, et je fis une petite moue sympa.

« C’est un sport non-maj qui se joue avec une batte. Bref, j’avais des prédisposition dans ce sport et je m’en suis servi pour le Quidditch ! Mais assez parler de moi. »

Mon sourire s’effaça et je fronçais les sourcils. Je regardais à droite et à gauche. Puis, je levais un bras pour signifier à une des serveuses de prendre le relais sur le repas où j’étais. Reportant mon attention sur Freya, je fronçais à nouveau les sourcils, soucieuse. Depuis que j’étais ici, et que j’avais réussi à remonter la pente grâce à ma nièce et mon frère j’avais tendance à accorder beaucoup d’importance aux problèmes des autres. C’était pour ça qu’on était en sureffectif et que je faisais ce boulot. J’aimais bien écouter et aider les autres. Tout le monde avait le droit à une main tendue.

« Tu as des problèmes ? De quel ordre ? Tu peux m’en parler tu sais, tout ce qui se dit dans ce bar peut rester dans ce bar... »

Je regardais autour de nous, et je me penchais d’un air un peu espiègle pour ajouter avec un clin d’oeil.

« Enfin, du moment où tu te confies qu’à moi. Certaines serveuses sont des vraies pipelettes, et certains clients réguliers échangeraient n’importe quelle information contre quelques litres de bières. »

Je me reculais, laissant planer mystérieusement le doute. Bon j’avais un peu exagéré le truc, mais j’avais dit aussi cela sur le ton de la plaisanterie, pour lui permettre de ce confier un peu. Je continuais donc dans ce sens :

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Freya peinait à croire que personne traitait Hope comme la star qu'elle était. Et ce n'était pas sa fausse modestie qui allait la faire tomber dans l'estime de Freya ! La jeune femme voyait certes l'ancienne joueuse de Quidditch avec des lunettes roses mais tout de même, elle aimerait bien voir ça ! Pour casser la gueule de tout impertinent qui s'y essaierait. L'aiglonne se remit une mèche de cheveux derrière l'oreille, omettant de parler des moldus dont le sort peinait à se hisser à la hauteur de Hope.

- Des pipelettes ? Ma colocataire à Poudlard bosse pour vous. C'est Mayline.

Freya éclata de rire. Elle ne connaissait sa colocataire que depuis le début de l'année scolaire, soit juste six mois, mais elle n'était vraiment pas du genre à rependre des rumeurs. Elle était même plutôt timide et renfermée. Même si elle s'était ouverte ces derniers temps. Elle passait néanmoins toujours la moitié de son temps dans une chambre de cette même auberge afin d'éviter le contact avec les étudiants de son âge. A croire qu'elle était plus à l'aise avec les vieux.

- Oh non. Je ne vais pas vous embêter avec mes petits problèmes d'étudiante. Que ce soit mes exams de fin de 6e année, les matchs ou encore mes problèmes de cœur.

Freya mentit sans sourciller. Elle n'était qu'en troisième année mais pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas, elle voulait paraitre plus vieille et plus impressionnante aux yeux de Hope. Encore une fois pour ne pas lui avouer à quel point sa vie était des plus banales. surtout comparée à ce qu'avait vécu son interlocutrice. Une vie qui sans doute avait été épique ! C'était peut être là que le bas blessait. C'était dans le passé tout ça. Elle maudit son manque de discernement.

- Désolé, ma vie manque cruellement de piquant ces derniers temps. A défaut de parler de vous, je préfèrerai parler des ragots qui circulent chez les sorciers du coin.

Le ventre de Freya choisit ce moment pour faire un brin de musique. Les joues de la rousse se parèrent à nouveau d'une teinte cramoisie. Les révisions et surtout ses recherches pour guérir son père lui prenaient trop de temps ces jours-ci. A tel point qu'elle en oubliait souvent de se nourrir. Elle ne savait plus ou se mettre. Encore. De toutes les personnes, il fallait que ça lui arrive devant Hope...

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Je m’appuyais sur le bar avec mes deux bras, toujours avec ce sourire encourageant et charmant. Voir un brin charmeur. Mes yeux glissèrent sur son ventre quand ce dernier se manifesta. Avec un petit ricanement, je lui déposais la carte des trucs à manger sur le pouce. Avec un léger clin d’oeil je répondis amusé :

« Pour lui c’est gratuit, visiblement il sait ce qu’il veut. »

Je désignais son ventre de mon index. Puis je revins sur un point de la conversation qui me semblait pas mal important.

« Oh tu es coloc avec May. Je suis bien contente ! Enfin j’avais peur qu’elle tombe sur quelqu’un de bizarre… Ou qui ait une mauvaise influence sur elle. Ca a pas l’air d’être trop ton cas. Après faut parfois se méfier des apparences… Derrière cette petite bouille d’ange peut se cacher un vrai démon, on sait jamais. »

Je buvais ma bière en plissant des yeux, le fond étant un brin rieur. Bien sûr que je me moquais d’elle. Mais c’était aussi un test pour savoir si la personne que j’avais en face de moi était bien ce qu’il fallait à ma petite Mayline. Avec un rire amusé, je posais ma pinte et je déclarais tout sourire :

« Tu sais, les ragots vont bon train ici. Il y en a tellement… Pas plus tard qu’hier quelqu’un a raconté que je sortais avec une de mes serveuses. Ce qui est faux, je mélange pas le travail et la vie privée. Et tu peux me tutoyer tu sais. »

Je continuais de lui sourire. Il s’effaça enfin quand je me remis un peu à la tâche. Pendant que je parlais, je m’occupais finalement des boissons au bar car l’affluence de cette heure faisait que je n’avais d’autre choix que de travailler un peu.

« La vie a toujours du piquant, il suffit juste de s’en rendre compte. »

Je lui fis un léger clin d’oeil tout en servant une autre pinte. D’un coup de baguette, je l’envoyais à la table d’un ivrogne qui me fit un grand signe pour me dire merci. Je levais la main avec un grand sourire.

« Y’a pas de petits problèmes, surtout quand il s’agit de coeur… Si tu me dis le garçon qui te l’a brisé, je peux enchanté mon bar pour qu’il le rejette comme un microbe à chaque fois qu’il rentre dedans ! Enfin je dis garçon… On est en 2023. Ca peut carrément être une fille… Et le pire c’est que ça sort de ma propre bouche... »

Je passais une main sur mon visage. J’étais connue pour être une égérie de la cause LGBT. J’avais avoué ma bisexualité en plein milieu de ma carrière, et même si l’on disait que c’était de plus en plus accepté dans le monde magique, il n’en restait pas moins que d’autres sorciers et moldus en souffraient encore.

« Allez raconte. Je suis sur que je peux t’aider à avancer un petit peu sur le chemin de la vie ! »

Et je repris une petite gorgée en lui adressant un énième sourire bienveillant.

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Freya remercia Hope du regard, visiblement gênée. Elle apprécia que cette dernière passe rapidement à autre chose, oubliant l'espace d'un instant qu'on venait de lui offrir un repas. Elle ne savait pas encore si c'était la honte ou la blonde qui lui faisait cet effet. Toujours est-il qu'à cet instant la galloise était rouge pivoine. Le sujet dévia sur sa colocataire.

- Oh ne vous inquiétez pas, je suis une femme très responsable ! Je suis une des premières de ma promotion, je fais de la musique, de la danse et je viens d'une famille très respectable ! Et je n'ai pas de vues sur elle !

Freya monta sur ses grands chevaux avant de réaliser qu'elle se livrait un peu trop. Elle jeta un coup d'œil à gauche et à droite, espérant qu'elle n'ai pas fait d'esclandre et attirer une attention involontaire sur sa personne. Décidément, elle devait passer pour une folle aux yeux de Hope. Cependant, elle était étonnement à l'aise dans un cadre très différent de ses habitudes. Elle n'avait visiblement pas besoin d'arborer cette façade qu'elle montre aux gens au quotidien.

- Niveau cœur ? Hmm... Mon problème serait que je suis un peu trop aventureuse. Je n'ai pas encore trouvé chaussure à mon pied. Mais qu'est-ce que je raconte...

Freya soupira en terminant d'un trait sa bière-au-beurre, la moustache de mousse sur ses lèvres prenant de l'ampleur. Elle en était réduite à se confier à des étrangers. Faut dire que ça lui changeait de sa psychologue de mère. Et c'était pas comme si Hope allait raconter sa vie à quelqu'un d'autre. Peut être Mayline ? Mais dans tous les cas cette dernière n'était pas du genre à la prendre en traître et à divulguer des rumeurs à son sujet. Ses yeux s'illuminèrent lorsqu'elle réalisa qu'Hope lui avait fait un compliment deux phrases plus tôt. Au point d'en oublier le reste.

- Vous... Tu trouves que j'ai une bouille d'ange ?

Freya demanda finalement en s'aérant le visage de plus belle avec le menu avant de pointer quelques lignes au hasard sur ce dernier dont une bière classique et du ragoût.

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Tout dans ce qui avait été dit me plaisait. Le fait que visiblement, elle soit potentiellement attirée par les filles. Qu’elle était aventureuse… C’était peut être exactement ce qu’il me fallait non ? Posant ma bière avec calme, je faillis m’étouffer en entendant sa dernière question. Je me mis alors à rire en mettant ma main devant la bouche pour éviter de lui envoyer de la bière au visage. Cette fois-ci c’était moi qui avait l’air d’une truffe.

« Bien sûr que tu as une bouille d’ange. Tu es magnifique et si tu crois que je m’arrête pour papoter comme ça à toutes les personnes qui rentrent dans mon bar… »

Je lui lançais un léger sourire amusé. Puis avec soin, j’essuyais la bière qui était légèrement sur mon visage du à mon éclat de rire précédent. Reprenant une gorgée, je lui fis apporter d’un coup de baguette son ragoût et je remplissais sa pinte manuellement. La regardant toujours du coin de l’oeil, avec un air amusé je finis par rajouter :

« En même temps, on a toujours le temps pour ce genre de chose. L’amour, ça n’existe pas vraiment. Je vais te donner un conseil. Si quelqu’un te plaît, fonce. Si ça doit marcher, ça marchera. Et si ça doit pas marcher… Ca marchera pas. Regarde moi, il y a quelques jours j’ai eu un espèce de béguin pour un mec de ferme. Mais le genre de truc qui peut te rendre totalement ridicule… D’ailleurs j’étais de la couleur de tes joues. »

Je lui déposais sa bière tout en lui parlant de Glenn. Je ne lui avais bien sûr pas donné son prénom.

« Hé bien ça s’est pas fait. Ce goujat m’a laissé à Ste Mangouste parce que je m’étais tordu le genou, puis… Plus aucune nouvelle… Ca devait pas se faire. »

Je continuais de lui sourire et je posais mes deux mains de l’autre côté du bar. D’un geste calme, je renvoyais de ma main une mèche de cheveux et je poursuivais.

« C’est une des dernières fois où je succombe aux charmes des garçons. Les filles sont bien plus simple. Surtout celui là, c’était un spécimen très compliqué. »

Je soupirai un peu en pensant à Glenn… Peut être qu’un jour nos chemins allaient à nouveau se croiser. En l’état, il n’était toujours pas revenu me voir.

« Donc ton coeur est à prendre. C’est une bonne chose à savoir, si tu veux croire mon expérience, il le restera pas longtemps. Très jolie fille, brillante, visiblement de bonne famille… Y’a un vice caché non pour que tu n’es personne ? Tu tues tes ex dans leurs sommeils ? »

Je gardais toujours la même posture. Bon, cette fois-ci, c’était assez clair. Je voulais la séduire. En même temps… Je n’avais rien connu de bien palpitant depuis que j’étais arrivé des USA. Je pouvais bien tenter ! J’avais quoi à perdre ? Rien. Et à gagner ? Hm… Au moins des yeux magnifiques et une chevelure d’ange.

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