The Games That Play Us Ft. Edel

Les sentiments avaient toujours été difficiles à cerner chez les Almadovars, démi vélane ou pas. Edel ne les avait jamais saisi, même sur le bout des doigts pour en connaître la saveur ni même tous ce qu’ils pouvaient soulever. Il s'était toujours considéré comme incompatible avec ce genre d’affecte, parce que les sentiments n'étaient pas un jeu. Alors lorsque Xris lui demandait de quel jumeau il parlait, Edel haussa des épaules. Il le connaissait assez pour savoir que Xris ne serait pas celui qui le vendrait à Finn mais que si la discussion venait sur le tas, il ne le nierait pas non plus. Et pour Sio. Sio, c'était autre chose. C'était leur amitié, qu’importe comment ils appelaient leur méfiance mutuelle. Alors au fond, il ne savait pas. Et ne pas savoir, si c'était en temps normal une base pour tous ce qu’il faisait, concernant cette Serpentard, c'était troublant, assez pour qu’il n’y réponde plus.

"Elle ne te mérite pas non plus."

Au final, c'était sorti de manière bien crue parce qu’il l’avait toujours pensé. Au moment même où la préfète en cheffe s'était détourné de son blaireau, elle avait fini par emprisonner Xris dans une boucle temporelle où elle seule avait eu sa porte de sortie. Elle n’avait en rien mérité que Xris n’attarde son attention dessus mais ça, il n’y pouvait rien. A part soulager la tension que son meilleur ami accumulait depuis le bal de Yule.

"Prend ta batte, on va aller casser le vestiaire des Pouffy."

D’un signe du menton, il montra la porte qui pourrait le mener vers son exutoire puisque vu la prise de sa batte, c'était soit la tempe du Grimm, soit ses affaires et la seconde était plus immédiate. Parce qu’il savait que c'était pour Apolline.

Le soleil escaladait doucement la cible des arbres pour se fixer au plus haut point qu’il serait prêt à atteindre, en cette journée d’hiver.
Un rayon de soleil passa furtivement dans les iris sombres de son meilleur ami.
Il révéla à nouveau cette façade éphémère qu’il avait pour habitude de dresser lorsqu’il se sentait pris au dépourvu.
Non pas par la situation.
Mais par lui-même.
Edel était un électron libre. Un être sans attache qui ne se souciait jamais des lendemains.
Il saisissait ce que la vie lui tendait, et lui offrait un sourire charmeur en retour.

Voilà le deal que l’Almadovar avait passé avec le destin.
Et @Siobhán Gavalagh-Korrigan semblait avoir tout bouleversé. D’un jour à l’autre, il s’était retrouvé face à une attache.
A une ancre qui pourrait lui servir de repère en cas de tempête.
Mais pour le jeune homme, cela s’apparenterait surement à une entrave, qui pourrait potentiellement le priver de cette liberté qui le caractérisait tant.
Et Xris était là, devant lui.
Lui qui avait laissé quelqu’un passer au-delà de ces murailles.
Elle (@Apolline Dunn) qui avait toujours eu la clé depuis son entrée à Poudlard. La seule à l’avoir jamais eu.
Et elle s’en était séparée. Laissant la porte fermée à double tour.
Il n’était pas l’exemple des conséquences positives que peut procurer ce lâcher-prise qu’il aurait tant voulu voir chez son meilleur ami.
Mais il connaissait désormais les risques.

- Je croyais que tu appréciais @Céleste Delacroix… lâcha t’il doucement, un sourire en coin.

Leur jeu était toujours le même.
Tenter de perdre l’autre sur le réel sujet de leurs conversations.
Mais Xris le savait. Edel était, pour lui, comme un frère. Et il comprenait tout.
Parfois même avant qu’il ne comprenne les choses lui-même.
Il suivit alors le regard de son ami, vers sa batte gisant désormais au sol.

Une petite étincelle vint réchauffer les entrailles du Serpentard d’une manière qu’il ne connaissait que trop bien.
La même étincelle qu’il avait ressenti lors du combat contre @Michel-Ange Grimm et @Adil Mesli à Pré-Au-Lard.
Celle qui démarrerait une flamme incontrôlable de noirceur qui s’infiltrerait dans chaque parcelle de son esprit.
Mais cette fois-ci, personne ne serait là pour arrêter sa progression.
La flamme brulerait, derrière ces portes désormais verrouillées.
Avec un sourire presque sombre, Xris se pencha pour ramasser sa batte, qu’il fit tourner à plusieurs reprises entre ses doigts.

- J’aime ta manière de penser Almadovar…

De sa main libre, il se saisit du coffre contenant les balles, et avança d’un pas décidé vers le couloir menant aux vestiaires.
La porte du vestiaire des Jaunes et Noirs était devant lui.
Il la poussa d’un simple geste. Déverrouillée.
Il félicitait Michel-Ange d’être un Capitaine assez médiocre pour laisser ce genre de détails filer.
Le sourire de Xris s’élargit alors que ses pas se dirigèrent vers le casier devant lui, et que sa batte vint violemment s’abattre sur la porte en bois qui céda de ses gonds.
Au sol, gisait désormais un morceau de cuivre, accroché à un morceau de bois éventré.

« Michel-Ange Grimm »

L’étincelle avait démarré un feu ardent, qui brulait avec plaisir dans les pupilles si claires, et désormais si sombre, du Vert et Argent.