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break my face (zahra)

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BREAK MY FACE

28 février 2023 - 1h30 am ; Ste-Mangouste ⟠ @Zahra Jekyll
cw: consommation d'alcool, ébriété

❝What doesn't kill you
Makes you ugly
Life gives you lemons
At least it gave you something

La première partie de la soirée se perdit dans le fond d’un verre. Des couleurs floues, des danses et des discussions sans queue ni tête avec des étrangers que Ben ne reverrait jamais, mais au moins, il avait discuté avec quelqu’un autre que  @Bianca Almadovar. Dernièrement, le monde de Ben semblait gris, ou du moins, encore plus gris que d’habitude. Presque monotone. Et dire que la vie de Ben était devenue monotone, et bien, c’était un sacré problème, même selon ses standards.

Depuis leur retour de Los Angelès, Ben avait l’impression d’avoir tourné le couteau dans la plaie, ravivé l’agonie d’avoir perdu son ancienne vie. Son retour en classe fut brutal, et ses soirées presque toutes oubliées. À la défense de du professeur, une de celle-ci n’était même pas dû aux substances: il fut oublietté par lui-même, après avoir jeté un sort avec une baguette trouvée dans les objets perdus. Il avait appris à ne plus refaire l’erreur.

Au moins, il avait réussi à éviter la BPM depuis quelques semaines, ce qui était, en soit, une petite victoire. Mais il était presque déçu de ne pas avoir pu revoir le visage familier de  @Marleen MacGregor qui semblait avoir disparue depuis quelques mois, elle qui était presque devenue une connaissance, à force de lui coller des amendes. Était-il à ce point désespéré, pour se lier d’amitié avec sa geôlière? Peut-être.
Il lui semblait avoir déjà perdu les quelques visages familiers qu’il avait pu trouver dans le monde sorcier depuis son retour.

La seconde partie de la soirée débuta abruptement, réveillée par la lueur agressive des néons au-dessus de sa tête. Il repris conscience à moitié affalé dans une chaise d’attente. Il reconnut la voix blasée de la réceptionniste nocturne, et il sût où il était avant même de relever la tête avec une lenteur poisseuse. L’admission de Ste-Mangouste. Encore. C’était la troisième fois cette année.
Il refréna un grognement et se frotta les yeux, ne se rappelant plus vraiment comment il en était arrivé là. Est-ce que quelqu’un l’y avait apporté? Depuis combien de temps était-il ici?
Blergh, peu importe.

“Ward!” aboya la réceptionniste avec peu d’entrain. Ben ne reconnu pas son nom tout de suite, oubliant sélectivement qu’il s’agissait bel et bien de son nom de naissance, le nom de son dossier médical. “T’as de la chance, ta médicomage préférée est de service ce soir.”
Ben était trop à côté de la plaque pour comprendre ce qu’elle voulait dire, et le perçu comme une menace.

Sans trop savoir comment, on le guida jusqu’à une civière dans une pièce. Le professeur ne remarqua pas réellement le chemin qu’il prit, ni combien d’employés l’aidèrent à s’asseoir sur la civière, mais il réalisa certainement quand on le laissa seul.
Seul, assis dans une pièce stérile de Ste-Mangouste un mardi soir.
Pauvre débile.

Ben ne sut pas exactement combien de temps il attendit là, mais ce fut assez pour qu’il décuve légèrement, assez pour éclaircir ses sens. Il n’était pas nerveux. Il croisa ses mains ensemble, posées sur son ventre, les jambes étendues devant lui sur la civière, attendant patiemment son soluté. Il avait l’habitude maintenant.

Lorsque la porte du bureau ouvrit, Ben leva les yeux et son visage s’ouvrit aussitôt en une expression de surprise et de bonheur réel. Un visage familier.
“zahRAAAA! Ma médicomage préférée!” s’exclama-t-il la voix aïgue, mais la prononciation pâteuse. “Cheryl avait raison!” ajouta-t-il comme si la pauvre médicomage aurait une idée de ce qu’il racontait.
Zahra était, au même titre que Marleen, une rencontre régulière, mais coïncidente. Ben, dans les quelques visites où ils avaient pu se croiser, avait appris à s’attacher à la sorcière pour une raison bien particulière: contrairement aux autres employés qui avait pu le soigner par le passé, il y avait, chez Zahra, une certaine profondeur que Ben appréciait, même si il n’en connaissait pas l’origine. Une workaholic dévouée, qui trahissait souvent autre chose: personne ne souhaitait s’occuper de lui et sa sobriété au beau milieu de la nuit par envie. Seulement quelqu'un qui n'avait personne d'autre qui l'attendait chez elle. Une solitude partagée.
Mais il préférait ignorer ce détail et simplement apprécier la présence de son amie forcée. Au fond, il aimait la compagnie.

“J’étais déçu de ne pas te voir à mes dernières visites.” dit-il avec un grand sourire, sincère. “Aloooooors, où étais-tu passée? On m’a dit que-” il avala sa salive. “Que t’étais pas en service à chaque fois que je suis venu.” Venu était un bien grand mot. Aucune de ses visites n’avaient été de son propre chef, mais ça, inutile de le mentionner.
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@Ben Leavy (28.02.23)

Malgré ton congé, tu as largement pu constater cette nuit que l’hôpital te manquait. Reprendre avec un service de nuit emmerde la plupart de tes collègues. Tu as souri, acceptant l’horaire avec plaisir. Retrouver tes marques, tes collègues, les infirmières et aussi la réceptionniste à l’accueil des admissions avec son air ronchon. Tout ça t’avait manqué. Tu sais maintenant que tu auras beau faire tout ce que tu veux, ta place est ici. À ton bureau avec la tonne de papiers en retard que personne n’a traité pendant ton absence, auprès des patients avec la tâche délicate d’identifier le poison présent dans l’organisme pour pouvoir le soigner correctement, à la tête d’un service pour tenter de guider l’hôpital dans une voie plus altruiste.

Tu franchis la porte avec la force de l’habitude. C’est fou comme plus de trois mois d’absence n’effacent pas les habitudes de plusieurs années. Dans le bon sens, tant que tu n’oublies pas que tu es justement partie. À l’entente de la voix qui t’interpelle une fois la porte franchie, tu constates que cette habitude-là, personne ne l’a perdu non plus. Pourquoi ce n’est pas à @Nathanael E. Pierce de gérer ce cas ? Ses urgences, mais également ses admissions. Parce que tu traînes dans ses pattes bien trop souvent pardi. Tout le personnel semble bien trop heureux de te refourguer ce patient dès qu’il se présente. Ou que quelqu’un le présente de force. « Interdiction de vomir à mon étage. » Le hoquet que tu as entendu dans ton prénom annonce la couleur et tu préfères anticiper. Bien que le prévenir n’y changera probablement rien…
Tu soupires. Il y a de meilleurs moyens de saluer un patient et de l’accueillir dans ton service. Tu te montres généralement plus chaleureuse. Mais ce gars, il a une fâcheuse tendance à épuiser tes nerfs. Alors que tu reprends tout juste du service. Merlin n’a aucune pitié de toi. « Dois-je te demander ce qui t’amène ici Ben ? » Tu ne t'attardes pas sur cette histoire de Cheryl. Tu ne veux pas savoir. Peut-être bien que c’est parce que tu l’appelles par son prénom que tout le monde le guide toujours jusqu’à ton étage. Pourtant, il s’agit juste d’un arrangement. Puis tu as eu le temps de remarquer qu’il répond plus facilement à son prénom qu’au nom inscrit dans son dossier. Question de facilité. Caprice de star.

Devant son sourire niais et bêtement heureux, tu ne peux pas rester fâchée. Puis pour ta reprise, tu n’es pas si débordée que ça. Tu es clairement dans le déni de la paperasse qui s’entasse sur ton bureau. « Oui, j’ai pris congé à chaque fois que j’ai lu dans ma boule de cristal que tu arrivais. » Ce n’est pas bien d’abuser des gens ainsi. Mais s’il gobe un pareil mensonge, tu auras un bon indicatif de la teneur en alcool de son sang.

Everybody lies one hundred times a day
The silence in your hard eyes
Is far too rare to give away
And it's exactly why I stay

Ton invité surprise semble néanmoins suffisamment cohérent pour capter la boutade. Alors tu te permets de sourire avant de poursuivre. « Ta ‘médicomage préférée’ comme tu dis, avait besoin de vacances. » Tu ne t’étales pas trop, après tout, s’il veut savoir, il saura parfaitement se manifester. Puis, tu n’es pas sûre de vouloir raconter ta vie à tes patients. « Je suis consternée de remarquer que tu n’as pas profité de mon absence pour changer tes habitudes. » Tu regardes son allure négligée. Difficile d’être propre sur soi avec une gueule de bois massive après ce qui semble être une soirée très arrosée. « Tu te laisses pousser les cheveux ? » Ils sont clairement plus longs que dans tes souvenirs. En quoi c’est important ? Aucune idée. Tu constates juste que les sujets légers sont toujours plus accessibles dans son état. Puis tu n’es pas psychomage. Tu n’ambitionnes donc pas de sevrer Ben.



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BREAK MY FACE

28 février 2023 - 1h30 am ; Ste-Mangouste ⟠ @Zahra Jekyll
cw: consommation d'alcool, ébriété

Ben fit une moue faussement insultée au commentaire de Zahra. “Tu sauras que j’ai même pas envie de vomir, merci pour ton inquiétude.” marmonna-t-il, à peine audible. Mais son bonheur est si sincère de revoir Zahra que même sa fausse moue disparaît rapidement.

“Et bien, je sais pas exactement ce qui m’amène ici parce que je me rappelle plus comment je suis arrivé.” répondit-il. “Je me sens très bien.” Il lui offrit un large sourire digne d’un enfant, qui ne fit que s’élargir lorsque Zahra plaisanta sur son absence. Si la blague piqua un peu, il n’en montra rien. “Oh cool, je savais pas que c’était ton truc la divination.” plaisanta-t-il en retour. Il se pencha en avant, les yeux plissés, plus sérieux, comme si il l’analysait. “T’as l’air de quelqu’un de trop pragmatique pour t’intéresser aux arts occultes, je me trompe?” Puis, il ajouta plus bas, comme si il avait peur d’être entendu dans cette pièce vide, à l’exception d’eux deux. “Tu sais, je sais pas encore si je crois à ce genre de choses. Vrai ou pas, je pense que professeur de divination c’est un fraudeur.”

Il se redressa comme si rien ne s’était passé. “Aaaaaah des vacances! Fantastique.” s’exclama-t-il, heureux que la femme ait daigné lui offrir l’information. “Tu as aimé? Tu t’es fais de beaux souvenirs?” Il ne pensa même pas à demander où elle était allée, ses premières pensées allant tout de suite vers son appréciation de la chose.

Lorsque Zahra retourna la conversation vers lui, Ben se redressa légèrement sur la civière, ayant soudainement perdu la sensation d’être confortable. “Oh tu sais ce qu’il dit…” commenca-t-il. “Faut prendre avantage de nos talents.” Ça ne faisait pas vraiment de sens, excepté être tristement pathétique. Même Ben s’en rendit compte, mais choisi d’accepter l’embarras.
Il passa une main dans ses cheveux ébouriffés lorsque Zahra pointa leur longueur. Il soupira. “Non pas vraiment. Le dernier barbier sorcier que j’ai été voir m’a fait une sale coupe, j’ai eu l’air d’un goblin pendant des semaines.” Il grimaça. “Je sais plus trop vers qui me tourner.” Ses stylistes lui manquaient.
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@Ben Leavy (28.02.23)

Tu préfères ne pas relever. Parce qu’envie de vomir ou non, quand ça arrive, c’est toujours pour ta pomme avec lui. Comme à peu près 90% de ce qui le concerne quand tu es de service d’ailleurs. Un vrai caillou dans ta chaussure. Heureusement que tu arrives à le caler dans un coin pour qu’il ne te détruise pas le talon à chaque pas. Tu notes néanmoins quelque part dans son dossier qu’il dit se sentir bien. Que ce soit physiquement ou psychologiquement, c’est là. Préférant ignorer ses troubles de mémoire qui sont bien trop habituels. Le black-out en plus de la gueule de bois ne te facilite vraiment pas les choses.

Néanmoins, le voir bavard montre qu’il n’a pas l’alcool triste ce soir. Est-ce un point positif ? Certainement pas pour tes nerfs et ta patience. Mais pour lui, c’est probablement bien plus profitable. Il faut bien que l’un d’entre vous en tire des bénéfices.
Tu hausses un sourcil devant sa déduction. Le repoussant dans son dossier pour qu’il ne tombe pas en avant et qu’il ne finisse pas par s’étaler de tout son long au sol, par mégarde. Tu pourrais plaisanter en lui avouant que tu pratiques pourtant des rituels pour ramener les morts à la vie tous les soirs et que tu bois du sang de chèvre à chaque pleine lune. Néanmoins, tu vas éviter. Même si c’est dit sur le ton de la boutade, ça pourrait mal finir. « Non, ce n’est pas vraiment mon truc. » C’est un art que tu respectes sur ton continent de cœur. Cependant, tu ne peux qu’acquiescer à la confession que le brun vient de te faire. Pouffant légèrement malgré toi. « Tu fais de la diffamation sur tes collègues maintenant ? » Un brin d’amusement pétille dans tes pupilles.

Tu ne pensais pas le voir s’enjailler ainsi pour une vérité donnée. « Plutôt oui. » Tu ne t’étends cependant pas. Préférant laisser le sujet s'essouffler de lui-même.

Tu balais d’un geste de la main les paroles de ton patient. Reprenant ton sérieux. « Arrête ton char. » Le défaitisme et le laisser-aller sont deux défauts bien trop présents chez ton interlocuteur lorsque son sang se retrouve saturé de cette manière. « Tu ne vas pas me faire croire que c’est là ton seul talent. » Tu trouves d’ailleurs étonnant de réussir à déchiffrer le brun. Il doit avoir suffisamment décuvé pour être de nouveau compréhensible, avec un langage relativement clair. Ou alors, il détient là un autre talent. Très encourageant…

Tu aurais volontiers pouffé de rire devant l’expression utilisée, si le ton n’avait pas semblé un poil trop désespéré. Tu ne pensais pas que tu devrais jouer les âmes compatissantes pour un sujet qui te semble si banal. Cependant, tu te permets d’intervenir avant que ton patient ne veuille lui-même t’en soumettre l’idée. « Je te préviens, ne compte pas sur moi pour ça. » Tu réfléchis vaguement, hésitant à lui confier la suite de tes paroles. Tu ne sais pas si tu ne préfères pas les garder pour toi. Avant d’abdiquer. Il n’y a rien de problématique ni de déontologie bafouée. « Par contre, je tresse très bien les cheveux ! » Un cliché que tu ne peux qu’approuver malheureusement. En même temps, tu adores te tresser les cheveux. Il serait hypocrite de ne pas avouer que tu le fais très bien. « Mais pour ça, il te faudrait te les laisser pousser encore pas mal. » Et parce que tu es d’humeur à faire de l’humour, tu poursuis. « Ce ne sera pas avec une tête de gobelin que tu vas finir, mais transformé en sirène. » Sans la queue de poisson de préférence.

I whip my hair back and forth



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