Hopeless Opus (2) — ft. Jameson Clearwater

Jameson & Siobhán
Never-Utopia


Quatre étages séparaient les bureaux de @Maeve Cynfeirdd et @Jameson Clearwater. Le chemin était d'autant plus long et sinueux quand on se forçait à ne pas presser le pas, tout ça pour n'attirer aucun soupçon. Au départ du bureau de la psychomage, Siobhán s'était en effet contentée de garder le visage rivé sur le sol, gardant une cadence assez raisonnable pour que personne ne l’interpelle. L'enjeu des secrets qu'elle portait était beaucoup trop grand ; elle ne pouvait pas se permettre d’être interrompue sur la route menant au bureau du directeur des Gryffondor. Son regard se relevait quand elle y était forcée, uniquement pour s’empêcher de chuter et créer l’effet inverse à celui recherché.

Dotée d’une excellente mémoire photographique, la jeune femme se concentrait donc à marcher droit tout en gardant en tête toutes les informations que contenait ce parchemin découvert un peu plus tôt, alors qu'il était soigneusement rangé dans le tiroir du bureau de sa tante, à l’abri des yeux trop indiscrets dont les siens faisaient définitivement partie. Cet emploi du temps, ce nom qui lui était familier pour l’avoir vu causer tant de douleur chez les Korrigan et chez les Cynfeirdd. Tout, absolument tout dans cette trouvaille laissait présager le pire, et Siobhán voulait absolument savoir si Jameson, l’être dont Maeve était de toute évidence le plus proche en ce moment, partageait son inquiétude. Ne restait plus qu’à espérer qu’il serait dans son bureau au moment où le poing de la demie-vélane viendrait taper à sa porte. Parce qu’elle n’était pas sûre d’être dotée d’une patience nécessaire quand il était question d’un proche qui se mettait — probablement — en danger.

Siobhán espérait avoir raison de faire confiance à cet homme. Elle savait finalement si peu de choses de lui et pourtant, elle s’apprêtait à lui confier l’important secret que Maeve semblait avoir choisi de cacher. Bien sûr, il était l’un de ses professeurs et bien sûr, outre leur métier commun, son père le connaissait — c’était un Clearwater, après tout. Et pas n’importe lequel, puisqu’il était aussi le frère ainé de @Braxton Clearwater, meilleur ami de @Luke Korrigan qui avait vu grandir ses deux jumeaux. À vrai dire, ce nom de famille était si intimement lié à la sienne que la Korrigan aurait tort de trop se méfier. Si Maeve et Luke portaient Jameson d’une quelconque façon dans leur cœur, c’est qu’il allait faire le nécessaire pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Il n’y avait aucun doute à ce sujet.

La vert-et-argent fut tirée de ses pensées lorsqu’elle arriva enfin à destination. Elle inspira un grand coup, jetant un regard à droite et à gauche, prétextant intérieurement qu’on n’était jamais assez prudent, puis fit raisonner trois coups sur l’épaisse porte du directeur des rouge-et-or. Mais son empressement lui fit perdre toute notion de politesse alors qu’elle n’attendit même pas une réponse pour tenter d’ouvrir la porte et, quand elle ne sentit aucune résistance en la poussant, se glisser dans son encadrement.

« Je suis désolée de vous déranger professeur, est-ce que je peux vous voir un instant ? », demanda-t-elle, penaude maintenant qu’elle se rendait compte qu’elle aurait pu tout simplement attendre sa réponse.

Non, en fait, ça ne pouvait vraiment pas attendre.

« C’est assez urgent… »

Difficile de ne pas se laisser saisir par l’étonnement au vu de la façon dont le directeur des Gryffondor venait de la recevoir. Outre la vulgarité de ses propos et plusieurs bribes de mots prononcées à peine porteuses de sens, il y avait aussi cette baguette magique brandie vers elle qui termina presque de la convaincre de rebrousser chemin. Cette idée fut étudiée dans les moindres détails et si elle n’avait pas vraiment eu besoin de lui parler en cet instant, Siobhán se serait simplement contentée de refermer la porte, prétextant qu’elle s’était trompée de bureau, même si c’était complètement faux.

La Korrigan n’avait pas immédiatement saisi que Jameson était en train de corriger des copies, malgré les parchemins qui recouvraient son bureau. Ce ne fut que lorsqu’ils se repliaient tous magiquement qu’il apparaissait évident que le directeur des Gryffondor n’était pas en train de trier des lentilles ou d’enfiler des perles, simplement en train de faire ce pour quoi il était payé à Poudlard. Il était néanmoins impossible de savoir en cet instant si c’était la médiocrité de ses élèves qui l’agaçait ou bien le fait d’avoir été dérangé pendant qu’il était occupé. Ou peut-être écopait-elle simplement de la même colère qu’il ressentait à l’égard son père à propos de leur désaccord sur la relation qu’il entretenait avec Maeve.

Cette dernière option fut retenue, et Siobhán ne put retenir un petit haussement de sourcils suffisant à cette pensée. Car s’il y avait bien quelqu’un avec qui elle n’était pas en accord en ce moment, c’était son père. En témoignait la discussion qu’elle venait d’avoir avec Maeve, quelques instants plus tôt.

« Je vais faire comme si je n’avais rien entendu, si vous le voulez bien. »

Quelques pas la rapprochèrent du bureau de Jameson.

La politesse restait de mise, car même si les Clearwater étaient des amis de la famille, Jameson était, avant tout, son professeur. Mais l’idée qu’il ait pu ne serait-ce que penser qu’elle avait été envoyée par son père et qu’elle ait pu être aussi naïvement missionnée pour prêcher sa parole la révulsait. Car Siobhán n’avait jamais eu besoin de personne pour lui dicter une ligne de conduite ou des idées. Elle ne comptait que sur sa propre expérience et se fiait à son seul jugement. Depuis toujours. C’était ainsi que Maeve et son père l’avaient élevée.

« Pour votre information, je suis beaucoup plus ouverte d’esprit que mon père, Blodeuyn et Freya réunis à ce sujet. C’est son bonheur qui m’importe. Pour le reste, je pars du principe que ce ne sont pas mes affaires », déclara-t-elle avec assurance, en s'appuyant sur l'une des deux chaises qui faisaient face au bureau de Jameson.

Un petit sourire à moitié forcé s’afficha sur son visage, comme un moyen simple et efficace de détendre un peu l’atmosphère. Faire redescendre la pression était inévitable pour que la suite des événements se passe dans de bonnes conditions. Car la bombe qu’elle s’apprêtait à lui balancer au visage n’allait peut être pas aider la nièce de Maeve à se faire apprécier de l’élu de son cœur, surtout s'il nourrissait déjà des idées reçues à son sujet.

« C’est bien pour parler Maeve que je suis là. Mais ça n’a rien à voir avec votre relation. Je vais tout vous expliquer mais je crois qu’elle s’apprête à faire quelque chose de grave. Est-ce qu’elle vous a déjà parlé d’un certain Fearchar McLachlan ? »

Pour toute réponse, il fut pris d'un éclat de rire tonitruant, qui résonna très fort dans toute la pièce jusqu'à ses oreilles.

Siobhán avait l'habitude de côtoyer Jameson dans un contexte davantage scolaire, aussi, elle n'avait jamais réalisé à quel point sa personnalité pouvait être surprenante. Si bien qu'elle ne savait pas tout à fait comment elle devait réagir, brutalement saisie par le contraste entre la personnalité du Clearwater et celle de Maeve.

La Korrigan fit rapidement abstraction de cette pensée. Les choix de sa tante lui appartenaient entièrement et elle n'était personne pour les juger. C'était d'ailleurs ce qu'elle s'était évertuée à lui expliquer, un peu plus tôt dans la journée. Les réactions du directeur des Gryffondor n'allaient certainement pas venir entacher son jugement.

Sa façon de penser avait au moins eu le mérite de se faire accepter auprès de Jameson, qui adoptait désormais un visage moins tendu, malgré la gravité de la situation. L'Irlandaise se demanda même si elle n'avait pas mal interprété ce qu'elle avait vu. Peut-être s'était elle laissée berner par le contenu de ce document qui s'était révélé sous ses yeux. Peut-être que le fait d'avoir réussi à le libérer de sa magie qui l'envoutait avait amenée l'Irlandaise dans une mauvaise direction, sur une mauvaise piste.

Une chose était sûre en tout cas, c'est que le cheminement dans leurs deux esprits n'avait pas été tout à fait le même, alors que Siobhán s'était sentie immédiatement frappée par ce nom qu'elle se souvenait avoir déjà entendu. D'un pas lent, elle rejoignit la chaise que Jameson l'invitait silencieusement à rejoindre, se demandant par où elle allait bien pouvoir commencer son récit.

« Je ne sais pas grand chose de lui de mon côté, seulement que cet homme est responsable de la malédiction de mon oncle Eochaid et qu'il a son bureau au Ministère. » Une petite pause, ponctuée d'un sourire. « Je ne vais pas vous demander pas si vous avez déjà entendu parler de mon oncle, j'imagine que oui... »

En long, en large et en travers, à n'en pas douter. Que ce soit par l'intermédiaire de son père ou de ses cousines, Jameson était sans aucun doute tout à fait au courant des raisons qui rendaient difficile l'acceptation de sa relation avec Maeve, de ce côté de la famille. C'était probablement un caillou dans sa chaussure, un obstacle sur sa route qui réapparaissait, peu importe le nombre de fois qu'il s'évertuait à le dévier.

Cette malédiction attristait Siobhán autant que les autres membres de sa famille, à la seule différence qu'elle prenait les choses différemment ; Eochaid était toujours vivant, et même s'il avait du partir, il y avait toujours espoir qu'il revienne.

Sauf qu'après huit années de recherche, Maeve avait décidé d'accélérer le processus de la manière la plus dangereuse qui soit.

Nul doute que si elle parvenait à mettre son plan à exécution, le Ministère l'enverrait à Azkaban sans aucune sommation.

« Je pense que Maeve veut se débarrasser de lui. Je crois qu'elle veut... le tuer. Elle doit certainement penser que ça mettra fin à la malédiction.»

Simple et efficace. Siobhán avait senti son sang se glacer à la simple évocation de cette idée. Mais elle n'allait pas prendre la peine d'y aller par quatre chemins alors que les faits étaient là, devant eux, et que le temps pressait. Elle fit glisser la chaise pour se rapprocher du bureau, et de Jameson par la même occasion. Il fallait qu'il comprenne le sérieux de la situation, même si elle parlait toujours au conditionnel par simple mesure de précaution.

On ne savait jamais, après tout. Peut-être que Jameson allait même lui dire qu'elle était folle et la jeter de son bureau. Peut-être qu'il aurait raison.

Mais la Korrigan avait beau être jeune, elle savait qu'elle pouvait se fier à son jugement. Et, surtout, à son instinct.

À en croire le sourcil inquisiteur qui s'était levé sur son visage, il y avait fort à parier que Jameson ne s'attendait pas à ce qu'elle lui formule cette réponse. Pour autant, il ne renia pas le discours qu'elle avait tenu, accordant à sa théorie toute la place qu'elle méritait dans un océan d'incertitudes. Siobhán appréciait l'idée qu'il ne la prenne pas pour une gamine écervelée qui accorderait du crédit à n'importe quelle facétie.

Elle avait tout autant apprécié sa réaction à la mention d'Eochaid. Même si l'amour qu'il portait à @Maeve Cynfeirdd donnait à @Blodeuyn Cynfeirdd et à @Freya Korrigan l'impression qu'il cherchait à remplacer cet oncle exilé, il n'en était rien.

On ne remplace jamais personne dans le cœur de quelqu'un. Tout le monde peut coexister du moment qu'il bat encore.

Siobhán ne manquerait pas de le leur dire, si un jour l'occasion se présentait. Après tout, elle-même savait tout à fait de quoi elle parlait.

« Étrange, hm, de voir que les gens qui sont partis ne nous quittent jamais vraiment », laissa-t-elle simplement couler en guise de réponse, elle même un peu perdue dans ses pensées.

Les mots de Jameson laissaient entendre que lui aussi, avait déjà perdu quelqu'un qu'il aimait profondément. À l'image de chacun d'entre eux, Korrigan comme Cynfeirdd. La mort et la maladie ne faisaient généralement aucune distinction de ce type.

On ne devrait jamais blâmer ceux qui restent de continuer à vivre leur vie quand celle de quelqu'un d'autre s'arrête à leurs côtés. Elle en était intimement persuadée. Au fond d'elle, Siobhán espérait qu'à son retour, son oncle le comprendrait aussi.

Jameson la tira de ses rêveries en lui demandant quelles autres informations Maeve avait pu lui donner. Les lèvres de la demie-vélane se pincèrent légèrement. Comme un enfant lorsqu'il est attrapé en train de commettre une petite bêtise. Loin d'elle l'idée de regretter quoique ce soit — c'était, en quelques sortes, pour la bonne cause — mais Siobhán ne savait pas vraiment à quoi s'attendre avec le directeur des Gryffondor. Surtout lorsque l'on considérait ses précédentes et surprenantes réactions.

Il était donc impossible de prévoir à l'avance la réaction de Jameson lorsqu'il apprendrait que sa dulcinée n'avait pas volontairement cédé ces quelques indications. La Serpentard avait du faire preuve de ruse pour y accéder, fouillant au passage dans le bureau qu'elle occupait. Pour elle, c'était un détail. Mais il n'était tout à fait certain que le Clearwater le percevrait de cet œil.

« Elle ne m'a rien dit du tout. »

Ses mots coupaient court à tout faux-semblant. Siobhán tenait en horreur les mensonges. Elle leva les yeux vers Jameson. Un regard assumé, dans lequel on ne lisait aucune crainte de représailles.

« Je savais qu'elle cachait quelque chose. Son attitude, ses choix récents. Je suis allée dans son bureau quand elle avait rendez-vous avec la directrice. Juste pour voir. Et en cherchant, j'ai trouvé l'emploi du temps de cet homme qui travaille au Ministère, au même étage qu'elle, de ce que j'ai vu », expliqua-t-elle en toisant Jameson, depuis son côté du bureau, avant de reprendre : « Enfin, bien sûr, on parle de Maeve. Disons plutôt que je l'ai débusqué. »

Il y avait une petite pointe de fierté qui perçait dans sa voix alors qu'elle se revoyait jouer de la lyre et apercevoir, soudainement, le contenu de ce mystérieux papier s'offrir à elle. Ça avait certainement dû se voir sur son visage, d'ailleurs, qu'elle était fière d'avoir lu en Maeve, tout autant que d'avoir réussi à percer son secret. Un petit sourire satisfait s'était étiré alors même que ses lèvres continuaient à parler.

Et puis, d'un coup, son sang se glaçait.

« Mais si elle compte faire ça en plein milieu du Ministère... »

Mieux valait laisser sa phrase en suspend que de prendre le risque de la terminer en imaginant ce qu'il pourrait se passer.

Décidément, Jameson était une surprise ambulante. Alors que Siobhán s'était attendue à se faire réprimander comme son père l'aurait probablement fait, l'éventualité de se voir attribuer des points pour sa maison n'avait même pas, un seul instant, effleuré son esprit. D'autant que c'était le Directeur des Gryffondor en personne qui venait d'accorder un avantage à une maison rivale. Siobhán était intérieurement abasourdie mais sur son visage, on ne lisait rien d'autre qu'une pointe de ravissement et une lueur de fierté. Même si elle aurait préféré remporter cette petite victoire dans un autre contexte que celui-ci.

Le sorcier qui lui faisait face était en train de cerner un peu mieux les ambitions de sa bien-aimée, même s'il semblait s'attendre à quelque chose de moins radical de la part de @Maeve Cynfeirdd. La connaissait-il aussi bien qu'il le prétendait ? Après huit ans de lutte acharnée, avait-elle réellement quelque chose à perdre ? Et surtout, si elle avait simplement un plan qui ne mettrait pas sa vie en péril, pourquoi n'en aurait-elle pas tout simplement parlé ?

« Je crains que vous ne la sous-estimiez », ne put-elle s'empêcher de déclarer sur un ton qui se fit tout à coup beaucoup plus terne. « Maeve est quelqu'un de très responsable, probablement plus que n'importe qui même. Mais je pense vraiment qu'elle est prête à tout pour ramener Eochaid. Après tout, si l'un d'entre nous détenait un jour entre ses mains la possibilité de ramener quelqu'un qu'il aime... Est-ce qu'on ne la saisirait pas, nous aussi, peu importe le prix à payer ? »

Probablement que si. Siobhán imagina un instant l'éventualité d'avoir sa mère coincée entre deux mondes. Ne tenterait-elle pas le tout pour le tout pour essayer de la faire revenir parmi eux ? S'il y avait la moindre option, ne serait-elle pas prête à tout risquer ? Après tout, Maeve était celle qui lui avait appris l’opiniâtreté. Et sa nièce ne doutait pas un seul instant de ce qu'elle serait prête à donner pour sauver quelqu'un qu'elle aimait.

La demie-vélane avait sourcillé en entendant quelqu'un d'autre parler de la sorte de son père,  et, malgré toute la rancune qu'elle éprouvait à son égard, elle ne put s'empêcher de laisser sa loyauté prendre le dessus. Même si Jameson s'était montré jusqu'ici plutôt agréable et plein de surprises, la Serpentard n'aimait pas l'idée que quelqu'un puisse ainsi le bafouer en sa présence.

« Mon père aurait tout de suite compris de quoi Maeve est capable. Et il aurait tout fait pour l'en empêcher en mettant sa propre vie en danger. C'est pour ça que je suis venue vous voir. Parce que je sais exactement ce dont il est capable. Précisément parce qu'il ne peut pas se permettre de perdre quelqu'un d'autre. Et que je ne peux pas non plus me permettre de le perdre. »

Son regard s'était fait plus froid et plus insistant alors qu'elle soutenait le sien. Siobhán était critiquable à bien des égards, mais s'il y avait quelque chose qu'on ne pouvait pas lui enlever, c'était la fidélité qu'elle témoignait au peu de personnes qui faisaient partie de sa vie.

« Pour répondre à votre question », commença-t-elle en se redressant légèrement sur sa chaise, « Je pense que Maeve va tout de suite comprendre mes intentions. J'ai réussi à la tromper une fois alors que j'étais encore dans son bureau quand elle est arrivée, je ne suis pas sûre que cela puisse se reproduire. Je lui ai posé beaucoup de questions et je pense déjà que j'ai eu beaucoup de chance qu'elle ne se rende compte de rien. D'autant qu'elle déteste parler d'Eochaid depuis que c'est arrivé. C'est pour ça que je ne le fais jamais. Elle va me voir venir à des kilomètres. »

La Korrigan se leva lentement, posant ses mains à plat sur le bureau.

« Vous avez raison, il va falloir la jouer fine. Mais je ne sais pas pourquoi, dans cette histoire, j'ai l'impression que s'il y en a bien un qui est capable de faire preuve de discernement, de recul et de finesse, c'est bien vous. »

Elle le pensait vraiment. Tous les autres membres du clan, Korrigan et Cynfeirdd, étaient déjà bien trop proches de cette histoire pour prendre les décisions qui s'imposaient. Le seul qui pouvait avoir la lucidité nécessaire pour empêcher Maeve d'agir, c'était bien Jameson.