Isolophobia (Maeve)

Les sourcils froncés, je passais ma baguette devant la porte du bureau de Maeve. Déçu, je fis quelques filaments d’argent et émeraude en sortir. Pensif, j’essayais d’analyser cet enchantement qui me fit penser à une espèce de limite d’âge. C’était vraiment curieux…

« Hm... »

Tapant sur la porte, sachant pertinemment qu’elle n’était pas là, je fis demi tour de me démarche droite et assurée. Un sourire se dessina sur mes lèvres.

Après quelques centaines de pas, je me retrouvais dans le parc du Château. Le froid et l’obscurité de la nuit me tenait compagnie. Les mains sur les hanches, je marchais en levant le nez vers les fenêtres, tout en comptant ses dernières pour évaluer où pouvait bien se situer la fenêtre du bureau de Maeve… C’était assez facile, finalement. Après une dernière rapide vérification, je sortis ma baguette et je retroussais mes manches. D’un tour complexe de baguette et après une incantation bien précise et assez longue, mon corps rétrécit et des plumes apparurent sur mon corps. D’homme, je devins un tout petit oiseau vert. Un colibri.
Léger comme le vent, je m’envolais alors jusqu’à la fenêtre, puis je repris forme humaine. Dans une position inconfortable, je m’agrippais là ou je pouvais à la pierre, manquant de lâcher cette dernière. Heureusement, je dus mon salue à une gargouille présente à ce moment là.
D’un coup de baguette, j’ouvris la fenêtre avec un sourire. Cette dernière n’était pas protégée ! Je
pouvais faire ma petite mise en scène !
Trop fier de moi, je m’installais alors dans le divan. Là où devait certainement s’étendre tous les étudiants qui avaient des faux-problèmes. Pendant plusieurs minutes, mon regard se perdit dans les étagères et sur le bureau. J’aurai pu fouiller, mais ça n’était absolument pas dans ma nature. En revanche… j’étais un vilain farceur.
J’entendis enfin la porte du bureau de Maeve s’ouvrit.

« Salut. » dis-je simplement.

J’avais dit ça au bon moment et d’une voix assez claire pour qu’elle me reconnaisse. Je ne voulais pas qu’elle m’attaque en pensant à un intrus.

« Je suis passé par la fenêtre, si tu te poses la question... » dis-je en lui indiquant du pouce.

Toujours couché dans ce divan, je commençais à joindre mes mains et je regardais le plafond. Avec un soupire, je me mis à dire d’une voix las et qui je le savais, elle allait trouvé détestable.

« Siobhan veut que je te parle. Finn veut que je te parle. Blo m’a conseillé de te parler, Jameson aussi. Freya, elle ne devrait pas tardé à le faire donc… Voilà, on y est. Ma première consultation ! »

Je tapais des mains, comme un petit enfant excité. J’avais vraiment envie de savoir comment ça marchait.

« Les gens rentrent ici, ils vont pas bien. Ils ressortent, ils vont un peu mieux… d’après les rumeurs... » dis-je avec une voix de jeune homme.

On se connaissait depuis des années. C’était d’ailleurs une de mes plus vieilles et proches amies… J’avais réussi à faire fuir tous les autres.

« Quelque chose me dit qu’en revanche, pour moi ça va être l’inverse… Je vais rentré, ça allait pas trop mal… Je vais sortir, ça va pas aller du tout... »

Je pris immédiatement la forme de chien. Au passage, je me frottais à ses jambes pour lui dire bonjour. D’un petit coup de patte, je fermais la porte pour que personne n’entende cette conversation. Puis, je revins en montant sur le divan. Et je me remétamorphosais à nouveau en homme couché.

« On commence par quoi ? Ma faculté à tout faire foiré avec mes enfants parce que vu que je les éduquais seul j’ai peur de ne plus leur être utile, et par conséquent j’ai peur de devenir seul et qu’ils m’abandonnent ? Mon inquiétude grandissante vis à vis du petit Sean Clearwater ? Ou encore la prise de conscience que, je n’arriverai peut être jamais à ramener mon frère dans ce monde ? »

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La vie c'est comme une carte de Chocogrenouille. 

Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

Isolophobia
2 janvier 2023

La rentrée avait eu son lot de bonnes et de mauvaises surprises pour Maeve Cynfeirdd. Mais elle pouvait globalement se féliciter de la tournure que prenait les choses. Si sa relation avec @Freya Korrigan et @Blodeuyn Cynfeirdd semblait placée sous le signe de l'abstention - dans tous les sens du terme - c'était probablement la seule ombre à son tableau quotidien. Que ses deux filles se soient liguées dans cette ridicule chasse aux sorcières après @Jameson Clearwater ne changerait rien à ce qu'il y avait entre eux et, encore une fois, elle ne s'était jamais sentie aussi bien depuis huit ans.

Comme d'ordinaire les lundis, le bureau de la psychomage était ouvert à tous dans la limite d'un certain âge. Bien sûr, à cette heure avancée de la nuit, aucun élève ne viendrait s'installer sur le confortable divan de Mrs Cynfeirdd mais elle tenait son engagement à la lettre. Tous les lundis, depuis le mois de Septembre, elle arrivait par le Grand Portail aux têtes de sanglier à onze cinquante précise et traçait tout droit vers son bureau, qu'elle ne refermerait qu'à minuit en fin de journée. Cette nuit-là, elle fit le chemin à la lumière d'un lumos. La lune gibeuse qui aurait dû l'accompagner disparaissant presque complètement derrière un épais ciel ronchon et cotonneux. Il allait probablement neiger dans la nuit.

Son manteau de robe claqua derrière elle comme elle tournait à l'angle d'un couloir, défaisant avec le geste de l'habitude la broche d'argent en forme de loup qui servait de fermoir. Drapée dans une autre de ces magnifiques robes dont elle semblait faire collection, la cheffe de famille poussait la porte de son bureau en toute confiance quand quelque chose dans sa vision périphérique la fit bondir.

Encore un peu et sa baguette d'aubépine aurait fait un sort à l'occupant du divan. Fort heureusement, la chasseresse avait de très bon réflexe et la mémoire vive. La voix de Luke, familière entre toute, suffit à décourager le mortel instrument, qui disparut dans le petit fourreau de sa manche aussi vite qu'il en était sorti.

Le familier intrus faisant de lui-même le récit de son petit forfait, Maeve eut sentit poindre un sourire franchement goguenard à ses lèvres. Dire que Jameson s'était échiné à comprendre et briser son enchantement musical séculaire. Comme quoi, les solutions les plus simples étaient parfois les meilleures. Enfin, elle ne pourrait nier que briser son sortilège de limite d'âge lui avait tout de même fait plus d'effet que s'il était simplement passé par la fenêtre. La fenêtre. Dire qu'elle n'y avait même pas pensé.

« Je me posais la question en effet. Ça me rassure de savoir que mon sortilège de limite d'âge ne tient pas compte de l'âge que tu as dans ta tête Luke. », se moqua-t-elle avec ce fin sourire de renarde qu'il connaissait bien.

Obéissant à un claquement de doigts, la bergère damassée s'approcha, changeant légèrement de position par rapport à celle qu'elle occupait lorsque Maeve endossait le rôle de la psychomage. Il n'était pas question de ça entre eux.

« Est-ce que tu attends d'avoir retrouvé ton adolescence ou je dois te cuisiner pour savoir ce qui t'amène ici ? »

Il ne se fit pas prier, commençant de ce petit ton las et traînant qu'elle détestait, ce qui annonçait tout de suite la couleur. Eochaid l'aurait traîné par la peau du cou et jeté dans le lac noir avec un coup de pied au cul s'il avait été là. Mais il n'était pas là et, probablement, c'était la raison pour laquelle Maeve se devait de faire avec. Encore qu'elle ne manquerait pas d'y mettre son bémol.

Comme elle aurait dû s'y attendre, il changea de forme instantanément. Elle lui fit les gros yeux mais ne manqua pas de lui accorder une grattouille derrière l'oreille en guise de salutation. Elle le suivit du regard tandis qu'il refermait la porte à sa place avant de retrouver sa forme humaine et le confort du divan.

« Luke, nous vivons quasiment ensemble. Il est pas question que tu passes sur mon divan. », il le savait, ça n'était pas la première fois qu'ils avaient cette conversation. Elle fronça un sourcil, négligeant finalement le fauteuil pour venir s'installer au sol, adossé au divan. Elle tourna la tête vers son beau-frère, scrutant de ses yeux bleus glacés cet état de résignation qu'il semblait avoir complètement embrassé, « Mais je suis toujours ta belle soeur, tu peux me parler... »

Elle le laissa dérouler son petit programme - il en avait forcément un - avant de laisser planer un petit silence.

« Tu sais que tu ne peux pas tout contrôler Luke. C'est frustrant je sais mais c'est comme ça. »

Elle ne pouvait rien lui dire de plus vrai. Cette phrase faisait la somme de tout ce qu'il venait de poser sur la table. Sa peur de voir les choses lui échapper comme il était écrit qu'elles le feraient parce que c'était toujours ainsi que ça fonctionnait. Elle avait eu ce pincement au coeur au moment où il avait évoqué Eochaid. Maeve ne pouvait pas s'en empêcher. Elle aimerait toujours son grand amour, présent ou absent, elle continuerait à le chercher dans le lit le matin probablement jusqu'à la fin des temps. Peut-être pas jusqu'à la fin des temps si quelqu'un venait y prendre place à côté d'elle mais c'était encore très loin d'être à l'ordre du jour. Elle s'éclaircit la voix. Maeve avait beau tourner les choses dans tous les sens, elle ne couperait pas à la séance de spy.

« Par quoi tu veux commencer toi ? Pourquoi tout ça remonte maintenant ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

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A l’instant même où elle déclara que je ne pouvais pas tout contrôler, je m’étais levé. En fait, cette position et cet échange me gênait même si au départ il s’agissait d’un jeu que j’avais voulu lancé pour détendre l’atmosphère. Elle avait le don certes de panser les plaies comme personne, mais elle connaissait également l’art de cerner les gens mieux que quiconque. Et elle avait fait mouche. Bien sûr que j’avais toujours été dans le contrôle. Et bien sûr que tout m’échappait. Faisant les cents pas, je me révélais sous ma véritable nature de faux-calme, faisant pensée immédiatement à Siobhan.

« Il s’est passé pas mal de chose. Et une chose en entraîne une autre. »

J’avais fait un moulinet vague de la main, distrait. Comme si j’essayais en réalité d’organiser mes pensées. Puis, au bout de quelques secondes, je m’arrêtais. Et j’inspirai.

« J’ai menti à Siobhan pendant toute son existence sur sa nature de Vélane. Tout simplement parce que j’avais promis à Ether de ne rien leur révéler sur son lit de mort. Elle voulait que je les protège et que je les isole de sa famille, car elle les estimait en danger. Jusqu’à présent, j’avais réussi, comme tu le sais bien. Mais là, tout m’échappe. Il semblerait qu’elle l’ait appris. »

Je passais ma main sur mon visage. Je devais penser à me raser. A barbe m’allait, mais j’avais encore envie de changer de style. Pourquoi je pensais ça, au pire moment d’ailleurs ? Qu’est ce que j’étais distrait. Je tournais à nouveau mon attention vers Maeve.

« Je suis aller voir Blo, puis je suis aller voir Jameson. La première pour essayer d’aller à la pêche aux informations et pour garder un certain regard sur ce que Siobhan et Finn faisaient. Tu sais qu’ils ont la capacité de leur père pour se mettre en danger par accident... »

Je soupirai. Vraiment las, parce que mes enfants me manquaient terriblement. J’avais envie de les serrer contre moi, de leur dire que j’étais désolé. Que j’avais juste fait ça par amour pour leur mère. Elle qui avait toujours fait les bons choix dans la vie… Je baissais un peu la tête, comme pour lui rendre un hommage silencieux. Il y eut quelques secondes de latence puis…

« Puis je suis aller voir Jameson. Alors là je sais pas ce qui m’a pris. »

J’avais relevé la tête avec un sourire de gamin. Le même que j’avais à Poudlard quand je traînais avec Braxton.

« Je lui ai demandé conseil car c’est un bon père. Ne lui répète pas ça. »

J’avais pointé mon doigt vers elle, pour bien lui faire comprendre que je savais pour eux deux. Même si on en avait jamais parlé, je n’avais pas eu la stupidité d’aller la voir pour aller à la chasse aux potins. Elle était grande, adulte et… veuve ? A cette pensée, je détournais toujours la tête.

« Quoi qu’il en soit on a pas tenu 10 minutes sans s’agacer. Tu savais qu’il avait un égo de la taille d’un Kraken ? Bref. Il a pris la mouche pour rien, comme d’habitude. Et de bon conseil, il est passé en mode Jameson le Ronchon. Tu sais, celui qui est capable de faire raté Noël parce qu’un truc lui va pas ! Bref. C’était pas une bonne idée. Ca n’a mené à rien et on va arrêté d’en parler, ça lui donne trop d’importance. »

Je fis un long signe de la main. Comme si je chassais une vilaine mouche à merde et qu’elle avait la tête de Jameson. J’étais encore tendue de ces derniers propos, où il m’avait chassé de son bureau. Finalement, je m’asseyais dans le fauteuil que devait occupé d’habitude Maeve, et je l’observais assise contre le divan en face de moi. Mes bras tombèrent et ma mine s’assombrit.

« Et là, je contrôle plus rien. J’ai même réussi à m’embrouiller avec Blo… Tu te rends compte ? »

C’était assez grave. Ca n’arrivait jamais. Je crois même que de mémoire, c’était la première qu’elle me criait dessus.

« Ca, Eochaid à qui je n’arrive toujours pas à rendre forme humaine… Je suis en train de me demander si... »

En fait. Tout partait de là, mais je n’avais rien dit à personne. Tout avait commencé en ce point là. J’étais devenu grognon, solitaire, acide et plus distant que jamais à partir de ce moment là… Qui se souvenait du jeune garçon rieur et joyeux que j’étais autrefois ? J’avais envie d’être à nouveau lui j’avais envie…

« ...je ne vais pas abandonner. C’était peut être au dessus de mes moyens. »

Ca devait être la première fois que je faisais un avoeux de faiblesse. Prenant dans ma la poche de ma veste une espèce d’ambre coloré, qui me servait à métamorphosé des trucs, je me mis à jouer avec comme à chaque fois que je réfléchissais.

« A chaque piste, j’ai l’impression d’y arriver. A chaque fois, je suis à deux doigts de réussir. Mais cette magie… Elle est tellement ancienne qu’il n’y a eu que peu d’ouvrage où l’on en parle. Et tellement lugubre que leur existence est d’autant plus rare. J’ai avancé à taton. J’ai compris ses cycles de métamorphoses originels, son ascendance totémique et... »

Je me rendis compte que j’utilisais un vocabulaire propre à la recherche en Métamorphose. J’avais recommencé. J’avais parlé à voix haute.

« Le plus dur, c’est votre regard. Le tiens, celui de Blo, celui de Freya. De voir dans vos yeux votre confiance, mais de voir aussi l’espoir s’éteindre avec le temps dans vos yeux. »

Une boule apparut dans ma gorge. Mais je me retins et mon visage restait impassible. Ma main passa sur ce dernier, dans un geste véritablement plus fatigué qu’autre chose.

« Mais je t’emmerde avec mes problèmes identiques depuis presque plusieurs années. Oublie. Raconte moi plutôt comment t’es venu l’idée de t’enticher de cette vieille taupe de Clearwater... »

Je la regardais et je me mis à rire d’un air profondément taquin et complice. J’étais bien, là, avec elle. A rien faire d’autre que parler… Comme ces longues nuits prêt du feu à Castel Cynfeirdd...

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Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

A l'entendre elle reconnaissait bien là Luke Korrigan, maître de son environnement. La métamorphose n'était pas un domaine qui invitait à la remise en question sur ce sujet-là, il fallait bien le lui accorder, et il y aurait encore beaucoup de chemin avant d'en arriver là à en juger par son langage corporel. Elle le suivit du regard, tantôt debout, presque en réaction à ce qu'elle venait de dire, tantôt s'installant dans le fauteuil qui était d'ordinaire le sien à elle. Luke avait du mal à trouver sa place, à se départir de ses tempêtes intérieures. Il était agité et, bien loin de se laisser abuser par les apparences, Maeve en eut le coeur contrit. Elle avait pour Luke l'affection d'une sœur et, même si elle se montrait plus souvent taquine qu'affectueuse, elle ne pouvait pas passer à côté de tout ce désordre.

Silencieuse, elle recueillit chaque mot de ses désastreuses pérégrinations, ne le coupant à aucun moment comme c'était son habitude. Il n'y eut qu'à la mention de @Jameson Clearwater qu'elle ne put cacher une franche expression de surprise. Les deux directeurs n'étaient pourtant pas les meilleurs amis du monde pour ce qu'elle en savait. Mais ils étaient tous les deux pères et veufs, cela n'était pas complètement déconnant donc, jusqu'à ce que Luke ne se fende d'un portrait aux petits oignons. Portrait qui ne manqua pas de tirer un petit soupir amusé à la psychomage.

« Voyez vous ça. Un Kraken. Je serais curieuse de savoir ce que vous avez bien pu vous dire pour en arriver là... »

Elle avait déjà sa petite idée et très franchement, elle ne voulait rien entendre de tout cela.

Maeve laissa filer un petit silence, revenant au véritable sujet de la conversation.

« Il était quand même peu probable que @Siobhán Gavalagh-Korrigan ne se rende compte de rien... Elle est très perspicace et... ce n'est pas le genre de talent qui passe inaperçu. Le don de la vélane c'est... très particulier. Pour te dire en psychomagie, ça fait l'objet d'une spécialisation. »

Les états intérieurs des demi-vélanes pouvaient s'avérer extrêmement complexe. Du déficit de confiance à l'absolu mépris de la chose amoureuse, toutes sortes de mouvement pouvaient agiter ces patients qu'il fallait savoir accompagner et écouter avec une oreille avertie.

« Quant à @Blodeuyn Cynfeirdd , excuse moi mais j'ai presque envie de te dire, bienvenue dans mon monde ! Je sais bien que tu es très proche des filles mais si tu veux mon avis, c'est plutôt le signe d'une relation parent / enfant saine les disputes. Enfin quand ça ne devient pas l'unique refrain de la relation évidemment... »

Pour Maeve ça n'était pas un sujet si simple. Pour avoir élevé ou presque cinq enfants, et à en juger par ses relations avec trois d'entre eux, elle n'était pas convaincue de faire un si bon parent que ça. C'était une remise en question qu'elle faisait chaque fois qu'elle se prenait le bec avec @Blodeuyn Cynfeirdd ou @Freya Korrigan , chaque fois que son regard se perdait sur l'impeccable devanture de la Maison de Charmeresses de Mme Carmilla ( @Astrid Stegalkin ). Dans ces périodes de doute, Eochaid lui manquait plus que tout, lui qui semblait toujours avancer avec une indéfectible confiance en eux.

Justement, Eochaid était aussi de la partie. Évidemment. Huit ans plus tard, ils en étaient toujours au même point et la blessure était restée à vif. Sur ce point, Maeve ne répondit pas tout de suite. Ses lèvres se pincèrent et elle releva un instant les yeux vers le plafond.

« J'aimerai pouvoir te dire que tu vas y arriver... que l'un d'entre nous va y arriver. En tout cas moi je n'abandonnerai pas. », souffla-t-elle un ton en dessous de cette morgue qui la caractérisait si bien d'ordinaire.

Elle n'aimait pas parler d'Eochaid. Elle n'avait jamais aimé. Pas sur les huit dernières années en tout cas. Luke le savait très bien. Elle avait toujours le coeur écorché vif, en témoignaient les innombrables disputes qu'ils avaient eu quand le professeur de métamorphose se risquait à ses petites visites expérimentales et revenait se faire rafistoler en plein milieu de la nuit.

Ils se laissèrent un temps de répit. Chacun ravalant sa culpabilité, son amertume et ses larmes en silence, avant que Luke n'en revienne à quelque chose de beaucoup plus léger.

« C'est généralement pour ça qu'on consulte un psychomage oui. », commenta-t-elle, rebondissant sur la récurrence des sujets de Luke. Mais il ne semblait plus vouloir y revenir pour l'instant, « Kraken, ronchon, vieille taupe... mh je vois que tu le portes vraiment dans ton coeur celui-là... »

Curieusement, elle éludait la question. Qu'est-ce qui lui avait pris de s'enticher de @Jameson Clearwater ? Peut-être un penchant pour un certain type d'hommes qui savaient lui accrocher un sourire aux lèvres et la faire grimper aux rideaux. Justement, c'était le genre de comparaison qu'elle ne voulait pas qu'il fasse. Il lui dirait qu'elle ne faisait que chercher son mari. Son mari qui reviendrait bientôt. Une promesse en blanc. Tout cela n'avait plus rien à voir avec Eochaid, et c'était bien la seule chose triste de cette histoire...

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>« Tu crois que je ne savais pas pour Sio ? » dis-je d’un air un peu confus.

Passant ma main sur mon visage, on pouvait voir le poids des années. Dans un soupire je continuais ma confession parce que j’étais surtout là pour tenter de récupérer mes enfants. Ils me manquaient terriblement.

« C’est aussi moi que je protégeais en ne leur disant pas la vérité. J’avais envie… de les garder encore prêt de moi le moment venu. De leur expliquer qu’ils étaient en danger et qu’ils avaient encore besoin de moi pour veiller sur eux… Je… je veux pas me retrouver seul. »

Je relevais mes yeux vers Maeve. Parce que j’en avais une peur bleue et je savais que c’était ce qui allait se passer. J’avais jouer les prolongations en trouvant un poste à Poudlard alors que j’aurai très bien pu aller à l’IDEM. Mais une fois que leurs études seraient terminés ? Ils me quitteraient, trouveraient d’autres personnes pour partager leurs vies et je me retrouverai seul. Sans personne. Parce que pour eux, j’avais tout sacrifier et j’avais tout donner pour les éduquer. Si j’avais été si longtemps célibataire, c’était en partie parce qu’on ne pouvait pas éduquer des jumeaux, et s’occuper de quelqu’un à nouveau dans sa vie.

« Je peux pas le voir depuis que je suis à Poudlard. Depuis que je suis ami avec Braxton. J’ai toujours pensé qu’il était jaloux de ma relation avec lui, et donc qu’il essayait par tout les moyens de me détester et de me persécuter. Et il a pas changé, malgré la barbe et les cheveux blancs… Un cornichon, tu auras beau le changé de bocal, mieux l’exposer à la lumière du soleil, ou je ne sais quoi… Ca restera un cornichon. »

Maintenant qu’elle savait ce que je pensais vraiment de Jameson… peut être que ça allait lui faire changer d’avis ? Hm, ça m’étonnerait. Pour ce genre de chose, elle n’accordait pas vraiment d’importance à ma parole. Et il fallait dire qu’il était doublement biaisais. Je me disputais avec Jameson depuis maintenant plus de vingt ans et j’étais le frère de son ex.

« Oui, c’est vrai qu’au final ça ressemble à une séance de psychomagie. Tu poses des questions, j’y réponds… Mais… Quand je pose des questions, tu ne sembles pas vouloir y répondre ! »

Je lui adressais un sourire espiègle. Je lui avais demandé qu’est ce qu’elle pouvait bien trouver à Jameson, sous entendu il fallait répondre à cette question ! Je me dirigeais alors vers la fenêtre les mains dans le dos, poussant un profond soupire. Signe qu’au final, je n’avais peut être plus envie de blaguer. D’une voix… faussement triste et faussement grave je déclarais.

« Dire que le monde est peuplé d’hommes merveilleux tu es allé chercher celui là... »

Je tournais la tête et je lui fis un clin d’oeil. Reprenant plus sérieusement, je déclarais.

« Je l’ai deviné depuis quelques. Franchement Maeve… vous ressemblez à des adolescents… Je suis étonné de voir que les enfants ne l’aient pas remarqué plus tôt. »

Je pouffais un peu de rire. Qu’elle soit passé à autre chose ne regardait qu’elle. Qu’elle choisisse Jameson qui avait beau avoir tous les défauts de la terre, c’était aussi une chose merveilleuse. Après tout, j’étais sur qu’il l’a rendrait heureuse. Ce qui me dérangeait… c’était de savoir qu’en faisant cela, elle avait quasiment le deuil de mon frère. Mon regard se porta à nouveau vers les ténèbres du parc et je restais étonnement silencieux pendant quelques minutes.

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Amato Animo Animato Animagus

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La détresse d'un père célibataire la touchait, elle qui savait à quel point il avait sacrifié à l'éducation et au bien être de leur tribu mais particulièrement de ses enfants sans maman. Des opportunités, Luke en avait eues pléthore mais jamais rien ne s'était mis entre lui et ses petits, aujourd'hui devenus grands.

« Tu ne seras jamais seul Luke, je te le garantis. »

Les yeux bleus glacés de Maeve l'épinglaient sur ce fauteuil où il avait pris place comme dans un refuge, accueillant cette peur qui remontait du tréfonds de son âme.

« Tes enfants t'aiment et te sont loyaux, de tout leur coeur. Ils ont grandi c'est vrai et si tu es un bon père - moi je sais que tu l'es - tu ne les retiendras pas quand ils voudront quitter le nid et faire le vie. C'est pour cela, précisément, que tu ne seras jamais seul. Parce qu'ils reviendront toujours chercher à la source ce qui fait d'eux ce qu'ils sont. », elle laissa planer un silence avant d'ajouter, ce fin sourire de renarde toujours sur les lèvres, « Et puis quand tu t'engueuleras trop avec eux, tu pourras toujours venir crécher chez une vieille connaissance. Tu sais que Geraint est toujours outré de la façon dont tu as traité les taies du trousseau d'Aderyn. Il n'attend que de te voir repointer ton nez pour t'assaisonner comme il se doit. Alors tu vois, si ce n'est pas eux et que ce n'est pas moi, il te restera toujours ce vieux monsieur acariâtre à souhaite... »

C'était une blague et dans le même temps, il n'y avait rien de plus vrai.

« @Blodeuyn Cynfeirdd te pardonnera. Elle a trop bon coeur même si parfois elle dépasse les bornes. »

Elle pouvait en dire quelque chose...

La conversation dévia sur un sujet qu'elle avait soigneusement éludé, shuntant la question que Luke lui avait posée. Pourquoi Jameson ? Oui elle s'était esquivée et il le lui remettait sur la table, avec son air de ne pas y toucher. Elle eut un sourire d'abdication pour une fois.

« Et tu me demandes pourquoi c'est tombé sur lui ? », railla-t-elle à la volée alors qu'il l'énonçait de sa bouche, comme une évidence. C'était si naturel qu'il ne s'en rendait même pas compte. « Oh détrompes-toi, je pense que Blodeuyn a été la première à me le renvoyer à la figure. Elle a comme un sixième sens pour ce genre de choses. Enfin bref, il ne m'a rien pris du tout. Il n'y a pas de calcul de ma part pour une fois. C'est arrivé comme ça. Il n'y avait rien de sérieux au départ et puis ça l'est devenu sans qu'on ne s'en rende compte. J'ai passé l'âge de me voiler la face et de faire semblant de rien. Je n'ai plus envie d'être seule. Je l'ai été bien assez longtemps... »

Huit années c'était long, même du temps où il était encore là, l'ours les avait éloigné physiquement et, si au départ, ils s'étaient dit que ça ne changerait rien, Eochaid avait été le premier à comprendre, à lâcher prise. Par amour, ça ne faisait aucun doute. Mais dans leur séparation à petit feu, elle s'était retrouvée désespérément seule, à une place qui était la sienne sans plus l'être vraiment. Seule au milieu de tout ce petit monde qu'elle avait élevé et qui le piquait encore des colère comme à l'époque des premiers pas. Pour tout l'amour qu'elle portait à ses enfants, cela ne comblait pas ce vide. Jameson, lui, le remplissait tout entier, la ramenant à l'équilibre.

Comme à son habitude, elle ne demandait pas la permission. Ce qu'elle voulait, elle le prenait. Mais ce qu'elle ne voulait pas surtout, c'était leur laisser penser que là place qu'Eochaid avait laissée vide, un autre pouvait l'occuper à nouveau.

« Il a ce truc, tu sais... c'est insupportable et pourtant ça marche à tous les coups. » conclut-elle, retrouvant ses pommettes saillantes d'adolescente charmée.

Ce truc de petit con de gryffondor qu'Eochaid avait aussi, l'arrogance en plus. C'était peut-être même ça qui l'incendiait le plus. L'arrogance.

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Je me mis à pouffer de rire quand elle parla de Geraint. Ces paroles m’allèrent droit au coeur, et je me passais d’ailleurs d’un merci. Un regard suffit comme à chaque fois, depuis que le départ d’Ether puis d’Eochaid nous avait rapproché, à nous comprendre. Je lui devais énormément. Pour les enfants, pour moi. Et tout ça, elle le savait. Je me contentais donc de répliquer d’un air amusé.

« Ce bon vieux Geraint ne m’aime pas depuis qu’il a appris que c’était moi qui avait enchanté l’immense sanglier ailé dans la salle des Trophée pour qu’il chante des obscénités à son passage… Il a quand même du faire venir un spécialiste de la Transfiguration venu d’Angleterre pour le faire arrêter de chanter… Geraint… Payé un Anglais pour un service… Ahlala... »

Je soupirai et je riais de nostalgie. Bon, ça voulait dire qu’effectivement il ne m’appréciait plus. Mais… en même temps il ne m’avait jamais vraiment apprécié. Je me tournais alors vers elle, et je me mis à rire comme un gamin.

« Ca marche à tous les coups, ou on a envie de lui donner des coups ? »

Je soupirai. Puis je remontais mes jambes sur le divan, comme un gamin qui écoute une histoire d’un air pensif. Pendant quelques secondes, je réfléchis à la meilleure manière d’annoncer ça. De dire ce que j’en pensais véritablement.

« Jameson est quelqu’un de bien. Au fond de lui, il a un énorme coeur et je pense que c’est pour ça qu’il en est un peu chiant. Je suis content que ce soit lui qui partage ça avec toi, vraiment. »

Je regardais la fenêtre et dehors les étoiles. Et moi ? Cela faisait combien de temps que je ne m’étais laissé pris au piège par l’amour comme elle venait de le faire. Elle disait que 8 ans c’était long mais… pendant 20ans, je ne m’étais rien autorisé. Peut être qu’il était tant de sortir du bois comme on disait chez les Korrigan.

« Ne lui dit jamais que j’ai dit ça. »

Je relevais les yeux vers Maeve, mon air distrait disparut immédiatement après avoir parlé comme à mon habitude. Détournant les yeux, je regardais le plafond d’un air songeur.

« Peut être que je devrais moi aussi commencer à chercher. Par où commencer… Oh, il y a cette boîte à Edimbourg, dont les enfants m’ont parlé. Il paraît qu’elle est du tonnerre. Je devrais peut être y aller avec eux non ? Ca nous pourrait nous réconcilier t’en pense quoi ? Ils verraient comment leur père danse le rock comme personne. »

Me levant, je fis quelques pas de danse super bien exécuté, dans un style que ma famille détestait. Le Rock : Anglais ET Moldu ! Et j’en avais écouté des bandes et des bandes durant ma jeunesse. J’étais sur de pouvoir encore danser et de plaire aux femmes ! Puis, je m’arrêtais et je me rasseyais. J’étais un peu fatigué.

« Tu n’as rien d’autres à me dire ? »

Mes yeux se firent plus perçant et je la regardais avec un sourire en coin. Je n’étais pas idiot.

« Qui justifierait ta présence sur ton lieu de travail à cette heure tardive par exemple ? »

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Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

Elle leva les yeux à la mention de cette histoire de sanglier. Elle en entendait encore parler mais avouer à Luke que ça n'était pas Geraint qui avait payé mais elle, ç'aurait été relancer la machine infernale. Savourant cette petite victoire interne, elle corrigea tout de même :

« Ça n'est pas qu'il te déteste, mais je mentirai si je disais qu'il ne déteste pas cette manie que tu as d'animer le mobilier à chaque fois que tu passes à la maison. »

A la maison c'était un euphémisme quand on considérait la forteresse qu'était Caer Cynfeirdd, mais à ses yeux à elle, il n'y avait pas d'autres mots. Elle dodelina de la tête, hésitante sur la réponse qu'il fallait donner à la remarque suivante. Envie de lui donner des coups ... elle s'abstiendrait pour ce coup-ci.

La petite parenthèse sur @Jameson Clearwater sonnait comme une déclaration de paix. Maeve sourit avec douceur, sans renchérir non plus. Elle se satisfaisait pour l'instant de cette petite victoire, ne doutant pas qu'elle pouvait tout aussi bien n'être qu'une éclaircie dans le cyclone Blodeuyn Luke.

« Tu te sens prêt ? », demanda la blonde plus sérieuse. Voir son beau frère enfin envisager un retour à la vie était une chose aussi merveilleuse qu'inattendue. Mais son métier lui avait montré à de nombreuses reprises qu'il ne fallait pas brusquer les choses. Chacun vivait le deuil à son rythme, à sa manière et en sortait de la même manière. Les prunelles bleues de la psychomage plongèrent littéralement en lui, partageant dans le silence ce que les mots n'auraient pu dire qu'avec trop de maladresse, « Je suis contente que tu sois rentrée par la fenêtre ce soir. Enfin, si je peux te donner un conseil : ne sort pas avec les enfants. »

Elle voyait d'ici le tableau de leurs jeunes adultes feignant de cadrer dans l'image d'enfant dans laquelle bien malgré eux, ils pouvaient être tentés de vouloir les limiter. Voir leurs enfants grandir c'était aussi accepter de vivre parfois dans des mondes différents. D'ailleurs, il y avait peu de chance que Luke fasse quelque rencontre que ce soit s'il était occupé à analyser d'un oeil noir tous les hommes avec qui @Siobhán Gavalagh-Korrigan échangeait un mot.

A nouveau la conversation bifurqua. Maeve éclata de rire devant l'air soupçonneux de son beau frère.

« Ce sont mes horaires : disponible le lundi. De minuit à minuit. Pas de quoi chercher la petite bête. Pour un étudiant, c'est parfois plus facile de passer la porte de ce bureau quand ses camarades ronflent, du moins au départ. »

Pourquoi aurait-elle eu quelque chose à lui cacher...

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Je l’observais dans les yeux, avec un long moment de silence. Je la connaissais depuis suffisamment longtemps pour savoir quand une information capitale m’échappait, et là c’était le cas. Si j’avais estimé qu’elle avait été en danger à partir de ce moment là, j’aurai pu lui lancer un Legilimens par surprise. Mais… Etait-ce véritablement nécessaire ? Surtout que passé le premier cap de l’effet de surprise, elle y répondrait et… elle savait très bien se défendre et je risquais de perdre beaucoup de plume. Je pesais le pour et le contre, puis finalement je me remis au fond du fauteuil en passant les mains devant moi.

« De minuit à minuit… C’est logique. »

J’avais appuyé le mot logique, prouvant bien sûr que je savais qu’elle me cachait quelque chose. Mais si elle n’avait pas envie de m’en parler, alors libre à elle. Détournant mon regard sur les étagères je me mis alors à ricaner quand elle me parla de sortir avec les enfants.

« Pourquoi ? Je danse encore très bien la valse irlandaise enchantée. Je suis sûr qu’ils seraient tous ravi de me voir faire ! J’en surprendrais plus d’un. »

C’était une danse qui je savais était quasiment perdue de nos jours. J’étais certains que mes enfants savaient encore la danser, mais qu’ils en avaient honte. Je soupirai légèrement et je continuais sur ce sujet, puisque visiblement l’heure n’était pas à la confidence pour elle.

« Je crois que je vais y aller samedi prochain… Il y a une fête à Pré-Au-Lard, ca sera le moment idéal pour que l’ensemble des étudiants voient leur professeur de Métamorphose en mode super cool ! »

J’étais cool. Mais là, j’allais être super cool. Finalement, je me mis à ricaner à la stupidité de mes propres paroles. Puis finalement j’émis un soupire :

« Ces moments où ils n’étaient que des enfants me manquent terriblement. Je comptais à leurs yeux. Maintenant, je ne sers plus vraiment à grand-chose, ils n’ont pas tant besoin de moi. Bien sûr, c’est différent mais je ne me voile pas la face… Je vais finir seul, si je continue à leur mentir et leur cacher des choses ainsi. Ils viendront me voir uniquement pour la St Patrick et je serai le vieux papy loufoque et fou qui est capable d’enchanter tous les objets d’une pièce pour danser la farandole... »

J’avais soupiré. Je m’étais aussi levé. Avec calme, j’avais remis mon chapeau melon et je m’étais tourné vers Maeve, le regard pétillant mais sans sourire.

« Puisque l’heure est à la confidence à sens unique, je pense que je vais te laisser ruminer à ce qui m’échappe et ce que tu sembles me cacher. Soit juste prudente. En général, quand tu me caches quelque chose, il t’arrive des ennuis. »

Beaucoup voyait en Maeve une matriarche implacable, puissante et indomptable. Mais moi, je voyais toujours cette femme certes forte mais qui au fond d’elle pouvait se briser à tout moment par rapport à ce qu’elle avait vécu avec la perte de mon frère et dans son propre clan.

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La vie c'est comme une carte de Chocogrenouille. 

Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

Elle fronça les sourcils avec une certaine emphase. Comment se faisait-il que quand elle disait ne sort pas avec les enfants, il lui répondait j'irais samedi ? Il fallait vraiment qu'il aime la faire parler dans le vent et on savait à quel point Maeve Cynfeirdd aimait parler dans le vent. Par chance, les années aidant, elle avait développé une petite tolérance dans la limite de ses conversations avec Luke. Il était parfois comme en roue libre et rien ne semblait pouvoir l'intercepter sur le circuit infernal de ses pensées. Elle ne s'obstina pas. Il verrait bien par lui-même. Mais ce qui était curieux c'était encore qu'il n'ait pas le recul nécessaire pour déjà s'en rendre compte.

A nouveau il revient à la charge avec ses horaires de bureau prétendument suspects. Maeve ferma les yeux, secouant la tête avec découragement. Qu'allait-il encore inventer cette fois ? Si elle avait eu quelque chose à lui cacher, il ne lui serait certainement pas tombée dessus. Elle était bien plus fine que ça. Mais même sans mettre le doigt dessus, Luke avait cet espèce de sixième sens. L'échec de sa première tentative avec McLachlan ne l'avait en rien découragée. Techniquement, elle ne le lui cachait pas, puisqu'il n'avait pas posé la question et en outre, cela n'avait rien à voir avec sa présence dans son bureau de Poudlard à une heure avancée de la nuit.

Pendant une fraction de seconde, elle hésita à lui avouer que si elle était là à cette heure, c'était parce que @Jameson Clearwater l'attendait dans le placard à balais au bout du couloir. Mais elle eut pitié de son petit coeur déjà bien malmené et garda cette mauvaise plaisanterie pour elle.

En revanche, elle ne manqua pas de le remettre à sa place. Maeve n'était pas le genre de personne à chercher les ennuis, elle était bien trop organisée pour ça.

« Ne m'insulte pas s'il te plait. », avertit-elle d'un ton un peu grinçant.

Tandis qu'il lui tournait le dos sur ce reproche à peine voilé, elle réordonna son bureau d'un geste nonchalant puis alla s'installer à son bureau. Justement, de l'autre côté, un petit blondinet à lunettes espérait une entrevue malgré l'heure tardive.

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