:: RPS Archivés
Page 1 sur 2 • 1, 2
ten years later
INFOS
FICHE DE PERSO
Elena demeura un moment devant cette porte close, s’efforçant de rassembler le courage nécessaire pour l’ouvrir. Elle fixait avec une appréhension dévorante la poignée dorée sans oser l’effleurer autrement que d’un regard incertain. Comme si son seul contact suffirait à la brûler, à la blesser d’une quelconque façon. Ce ne fut qu’au terme de plusieurs longues minutes semblant durer une éternité, que l’anglaise gonfla ses poumons d’une profonde inspiration et consentit à pousser la porte, son éternelle assurance brusquement désagrégée. Alors qu’elle s’immisçait prudemment dans la chambre plongée dans la pénombre, empreinte d’un effluve qui lui était douloureusement familier, son cœur se mit à tituber dans une cadence anormale sous sa poitrine serrée. Chaque respiration lui coûtait un effort éreintant. Chaque pas posé l’un devant l’autre semblait la précipiter un peu plus vers un abysse abominable de chagrin et de désespoir.
La configuration de la pièce était égale à ses souvenirs, de l’emplacement du lit sur lequel elle s’était si souvent assise pour chanter une berceuse à Locklan, à cette vieille commode dans laquelle il cachait des patacitrouilles. Sa gorge se noua un peu plus lorsque ses orbes cuivrés arrimèrent le cadre métallique sur sa table de chevet ; la photo mouvante représentait leur fratrie, au complet, des années en arrière. La pulpe de son doigt caressa alors tendrement la silhouette enfantine de son cadet, une larme brûlante dévalant la courbe de sa joue. Elle s’abandonna silencieusement à sa contemplation, l’esprit assiégé par les réminiscences de cette vie passée, le cœur lourd à l’idée que jamais plus ils n’auraient l’occasion de prendre une nouvelle photo au complet.
Elle enfouit soudain une main dans les cheveux, soupirant bruyamment pour retrouver la totale maîtrise de ses émotions. D’un bond, elle se redressa pour sécher ses larmes et enterrer dans un coin du dédale obscur de sa tête, les émois douloureux qui l’affectaient. Ce fut presque au même instant que Rhys apparut dans l’encadrement de la porte, les lèvres pincées, le regard soucieux figé sur sa soeur. « Lena, le Docteur est là, il t’attend. » l’informa-t-il d’une voix calme, chargée d’une douceur qu’il ne réservait qu’à elle. L’anglaise roula des yeux, sans cacher sa contrariété. Il le remarqua, puisqu’il esquissa un demi sourire. « Ce ne sera pas long si tu coopères, promis. » La brune laissa échapper un pouffement ironique. « Tu sais bien que je ne coopère jamais. » Elle glissa alors devant lui, déposant au passage sa main contre son torse, avant de retrouver sa chambre.
La porte était déjà ouverte et une silhouette, dos à elle, l’attendait pour l’auscultation. « Bonjour Docteur, navrée si je vous ai fait at… » La fin de sa phrase s’avorta à l’orée de ses lèvres subitement alors qu’elle découvrait l’identité de son médicomage. « Par Merlin… Je ne m’attendais pas à te voir, désolée. » Plus d’une décennie s’était égrenée depuis qu’ils avaient fréquenté Poudlard ensemble, mais elle n’avait pas oublié son ancien camarade. Elle accusa le coup, consciente que le contexte était peu propice à des retrouvailles, avant de secouer la tête. Tant pis pour les formes, après tout. « Médicomage, donc ? Comme prévu. » sourit-elle, heureuse qu’il ait pu suivre ses rêves.
St-Mangouste
Vous avez été ou êtes encore employé de St-Mangouste
Expertise : Vulnera Sanentur !
Sortilège de Niv.5
INFOS
Messages : 253
Faceclaim : Henry Cavill
Âge : 37
Sang : Pur
Particularités : Magie sans baguette
Profession : Guérisseur en chef, au service d'Urgences/Admissions de St Mangouste.
Côté Cœur : Plant lover
FICHE DE PERSO
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Ten years later @Elena J. Lovecraft & Nathanael « Healing takes courage, and we all have courage, even if we have to dig a little to find it. » Tori Amos Les médicomages n'étaient pas censés faire des visites à domicile, ou du moins n'était-ce pas la norme, mais Nathanael était toujours passé au-dessus de cette règle tacite, car il savait que certains patients étaient trop malades, ou parfois trop secrets pour oser se présenter à St-Mangouste. Certains ne voulaient pas que le monde sache qu'ils étaient malades et, évidemment, le Pierce ne pouvait que respecter cette volonté. Après tout, à quoi d'autre pouvait bien servir le secret médical ? Il venait de passer une longue journée, très longue journée lorsqu'une requête lui fut envoyée. Une visite, chez la famille Lovecraft ? Ce nom amena une douce nostalgie, alors qu'il était catapulté plus de dix ans en arrière. Un nom qu'il ne pensait pas croiser de si tôt. Drapé de son costume bleu nuit seyant, taillé sur mesure comme tous les autres, Nathanael s'enfila le reste d'un café tiède, histoire de chasser cette fatigue constamment présente, avant de rassembler ses affaires et se diriger vers la demeure familiale. Retournerait-il à l'hopital, ensuite, une fois sa tâche achevée ? Son corps lui criait le contraire, mais le Pierce était simplement trop têtu pour s'écouter, ces temps-ci. Prenant une profonde respiration, ajustant sa cravate au passage, par habitude, il toqua à la porte avant d'être dirigé vers la chambre où sa patiente viendrait le rejoindre. Sa patiente ? Elena, un nom qu'il n'avait pas entendu depuis une éternité, et cette douce nostalgie l'aurait presque fait sourire, s'il ne portait pas son masque habituel. Cela faisait plus de dix ans qu'il avait quitté Poudlard et, s'il avait essayé de garder contact avec quelques uns de ses camarades, avec plus ou moins de succès, la demoiselle avait malheureusement réussi à passer entre les mains du filet. Le médicomage aurait pu se faire que c'était l'occasion de recommencer à zéro, de reprendre là où s'étaient laissés, mais il se rappelait que ce n'était pas son rôle. Il était un médecin, juste un médecin et c'était la seule raison de sa présence ici, non ? Ainsi, attendant sa patiente, Nathan se débarrassa de sa veste de costume, la posant sur une chaise à sa portée, avant de retrousser les manches de sa chemise, tandis que la porte s'ouvrait, derrière lui. Un seul coup d’œil suffit à lui faire comprendre que, si la vie l'avait poussé à s'endurcir, il semblait en être de même pour sa camarade. Ils portaient le même masque de sérieux, la même carapace, et pourtant celle-ci semblait différente de celle qu'ils portaient jadis. Il aurait pu essayer de gratter la surface, mais ce n'était pas son rôle. Ce n'était pas pour cela qu'il était ici. Il ne devait pas l'oublier. Elle était surprise de le voir, surprise que ce soit lui qui soit là, pour prendre soin d'elle, après tout ce temps. Une surprise compréhensible, mais qui généra tout de même une question honnête de la part du médicomage, « Bonjour, Elena. Est-ce que cela te gêne, que ce soit moi qui m'occupe de toi ? Je peux demander à l'un de mes collègues de passer à ma place, si tu préfères. » Il n'en prendrait pas ombrage, si c'était le cas. Il comprenait que certains patients étaient mal à l'aise, lorsqu'ils connaissaient personnellement leur médecin. Une partie de lui aurait voulu l'approcher et l'enlacer, lui faire la bise ou toute autre salutations, mais il n'était pas assez confiant pour cela. Ils n'étaient jamais été les meilleurs amis du monde, pas à l'époque en tout cas, trop occupés avec leurs propres problèmes, aussi se fit-il violence pour ne pas avancer pour la saluer comme il le souhaiterait. Au lieu de cela, il retint un ricanement quand Elena mentionna qu'il avait suivi le plan qu'il s'était fixé. Oh oui. Il avait passé son père à tabac, était continuellement en contact avec la mort, avait perdu sa femme, constamment épuisé mais, à part cela, oui, tout était parfaitement en accord avec son plan. Retenant cette remarque, la cachant dans un coin de son esprit, Nathan hocha la tête, répondant : « On peut dire ça, oui. Et toi ? Comme prévu, aussi ? » N'osant pas s'asseoir car il était en territoire étranger, Nathan observa Elena de son regard abyssal, avant de lever la main droite et, d'un mouvement de cette dernière, magie sans baguette oblige, ferma la porte de la chambre de sa camarade, car il n'avait pas besoin d'une audience pour la consultation. Attendant une réponse de sa camarade, ce fut dans un murmure d'honnêteté qu'il souffla finalement : « Blague à part, pour ce que cela vaut, je suis content de te revoir, Elena. » NE |
INFOS
FICHE DE PERSO
La stupéfaction consumée, l’anglaise secoua la tête en faisant un geste nonchalant de la main. « Ne t’en fais pas, je préfère autant que ce soit toi. Je suppose que tu as déjà dû en voir de toutes les couleurs dans ce manoir. » S’il revenait, c’était bien qu’une part de lui acceptait de fermer les yeux sur les circonstances nébuleuses de ces trop nombreux accidents qui frappaient sa famille. Et pour être honnête, dans ce maelstrom de souffrance qu’était son quotidien depuis les dernières semaines, il lui était agréable, presque salvateur d’entrevoir de la lumière. Elle était tout bêtement heureuse de revoir un ancien camarade ; sans doute aurait-elle préféré qu’il s’agisse d’un contexte différent, certes, mais elle voulait se raccrocher à quelque chose de positif pour ne pas sombrer complètement. « Et puis, quitte à ce que ce soit une situation inconfortable, autant la rendre moins pénible avec un visage familier qui aura sans doute des tonnes d’histoires à me raconter. » sourit-elle, une lueur complice brillant dans ses yeux sombres. Elena avait quitté l’Angleterre dix ans en arrière, sans vraiment laisser d’indications derrière elle. Elle avait déserté lâchement, fuyant ce foyer qui ne lui évoquait que du chagrin et de l’amertume.
L’anglaise s’emmura dans une brève réflexion le temps de quelques secondes lorsqu’il l’interrogea sur le succès de ses projets. Elle passa en revue ces dix dernières années dans le huis-clos de son esprit, le goût fiel des regrets envahissant sa bouche inconsciemment. Qu’avait-elle fait de cette liberté conquise ? Avait-elle vraiment été plus heureuse ? Avait-elle vraiment savouré sa victoire ? Un sourire illusoire glissa sur ses lèvres serrées. Au fond d’elle, elle savait qu’elle n’avait fait qu’être seule durant une décennie, s’enivrant corps et âme dans ses fonctions pour oublier sa vie pathétique. Mais inutile de préciser qu’elle n’offrirait jamais rien d’autre qu’une vérité artificielle à quiconque l’interrogerait. Le mensonge salissait peut-être sa conscience mais il préservait son orgueil. Et des deux, c’était bien le plus précieux à ses yeux.
« On peut dire ça. » répéta l’avocate sans s’étendre. Elle sentit son sourire s’étirer un peu plus franchement à la remarque de l’ancien Gryffondor. « C’est bon de te revoir aussi, Nathanael. » Elle soupira, une ombre triste déployée sur le visage. « La réalité des dernières semaines a été difficile à affronter. Il est agréable de trouver un peu de réconfort au travers des retrouvailles, aussi inattendues soient-elles. » se confia-t-elle. La nouvelle de la mort du dernier fils de Xenophius Lovecraft n’avait pu être étouffée, et en tant que médecin officiel ou officieux de leur famille, Nathanael ne l’ignorait sans doute pas. Elle se pinça les lèvres, sentant un nœud se tisser dans son ventre. Elle s’éclaircit doucement la gorge.
« Bien, je… Je ne sais pas ce que Rhys t’a dit ou non. J’ai eu… Une sorte d’accident. » Elle échangea un long regard entendu avec le brun ; mieux valait pour lui qu’il s’abstienne de poser des questions. Dans ce milieu, elles devenaient vite encombrantes et Elena n’avait surtout pas la moindre envie de lui mentir davantage. « J’ai plusieurs plaies entre l’abdomen, les côtes et le dos. Ça fait deux semaines mais malgré les soins ça ne semble pas vouloir cicatriser. » Elle s’avança prudemment vers son lit, s’asseyant sur le rebord. Après un bref moment d’hésitation, elle releva son haut. Elle était tout sauf pudique d’ordinaire, mais les marbrures obscures et les stigmates encore vifs qui zébraient son épiderme l’embarrassaient. Plus pour ce qu’ils sous-entendaient, que pour une question d’esthétique à vrai dire.
St-Mangouste
Vous avez été ou êtes encore employé de St-Mangouste
Expertise : Vulnera Sanentur !
Sortilège de Niv.5
INFOS
Messages : 253
Faceclaim : Henry Cavill
Âge : 37
Sang : Pur
Particularités : Magie sans baguette
Profession : Guérisseur en chef, au service d'Urgences/Admissions de St Mangouste.
Côté Cœur : Plant lover
FICHE DE PERSO
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Ten years later @Elena J. Lovecraft & Nathanael « Healing takes courage, and we all have courage, even if we have to dig a little to find it. » Tori Amos Nathanael ne parlait jamais de lui. Même avec ses frères, même avec sa sœur, il essayait de revivre son passé aussi peu souvent que possible, car il n'y avait rien de bon à ressasser ce qu'il ne pouvait pas changer. Et pourtant il aurait beaucoup à dire. Sur son père, sa regrettée épouse, sa carrière, ce qu'il lui restait de famille : beaucoup à dire, effectivement. Mais il ne le faisait pas car, comme toujours, il faisait passer tout le monde avec lui. C'était ainsi qu'il était, et il n'était pas prêt de changer. Mais aujourd'hui tout ceci n'avait plus aucune importance. Aujourd'hui c'était Elena qui importait. Alors il se devait de porter son masque de sérieux habituel, laissant derrière lui ses regrets, ses remords, ses démons pour se concentrer sur la seule chose qu'il savait vraiment faire : soigner, réparer. Telle était sa voie, son but, le chemin qu'il continuait de paver, jour après jour. Mais il devait quand même demander, poser la question, savoir si cela la gênait que cela soit lui et pas un autre. D'autres auraient pu être mal à l'aise, mais cela ne semblait pas être le cas de la Lovecraft. Ce n'était pas la première fois qu'il venait ici, ou qu'il devait fermer les yeux et poser le moins de questions possibles sur l'origine des blessures de ses patients. Elena ne semblait pas voir de problème, à ce que cela soit son camarade qui l'ausculte, en tout cas. Le concerné le put donc que répondre : « Parfait, alors. Je préférais demander, malgré tout. » Dix ans. Le Pierce se demandait, silencieusement, si autant de choses s'étaient passées dans la vie de la demoiselle, en une décennie, que dans la sienne. Il ne pouvait malheureusement pas demander, car il devait rester à sa place, se rappeler de son utilité première et ne pas chercher à pousser trop loin. C'était cela son problème le plus récurrent : arriver à ne pas trop s'impliquer, personnellement, auprès de ses patients. Il savait que sa camarade avait beaucoup perdu, même très récemment et, si le Pierce connaissait la douleur et le vide qui suivait la perte, mieux que personne, il savait que de simples mots ne faisaient que rarement la différence. Mais il ne pouvait pas rester sans rien dire, pas avec elle. Aussi souffla t-il : « Je me doute bien que tu l'as déjà entendu beaucoup trop de fois, mais je te présente mes sincères condoléances. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, pour toi, n'hésite pas à me le dire. » C'était tout ce qu'il pouvait faire, pour le moment, tout chevalier servant qu'il était. Mais bientôt il eut l'occasion de se recentrer sur la raison de sa présence ici, quand Elena mentionna un accident, sans chercher à rentrer dans les détails, ce qui n'avait rien de très étonnant. Elle ne voulait pas en parler, mais Nathan n'aurait probablement pas le choix que de poser les questions qui fâchaient. Après tout, comment pourrait-il la soigner, en n'ayant qu'une partie des informations ? Hochant la tête, Nathan plongea sa main dans le sac qu'il avait avec lui, en extirpant une paire de gants, alors que Elena lui décrivait ses plaies et les soins qui avaient été effectués, sans grand succès apparemment. Et ils avaient attendu deux semaines, avant d'appeler un professionnel ? Une seule question s'extirpa de la bouche du médicomage : « Qui est la personne qui s'est occupée des soins, jusqu'à présent ? Toi, ou une autre personne ? » Il ne jugeait pas. Pas encore, en tout cas. Il allait devoir juger des soins, par lui-même, avant de critiquer silencieusement celui ou celle qui était responsable. Enfilant ses deux gants, ce fut de son habituel masque de sérieux que Nathanael fit demi-tour, posant un genou à terre, face à sa camarade, avant de poser son regard sur les blessures dont il allait devoir s'occuper. Elles ne guérissaient pas bien, effectivement, mais fort heureusement elle était à présent prise en charge par un guérisseur de renom. Il allait pouvoir réparer cela, il n'avait pas d'autre choix. « Pour pouvoir les soigner, efficacement, j'ai besoin de connaître l'origine de ces blessures. Je sais que la politique, ici, est de poser le moins de questions possibles, mais si je veux être efficace, je dois savoir. D'accord ? » Avait-il vraiment besoin de préciser que ce qu'elle dirait ne sortirait pas d'ici ? Probablement que non. Il n'espérait pas, en tout cas. NE |
INFOS
FICHE DE PERSO
L’anglaise se figea imperceptiblement en entendant les condoléances conventionnelles de son ancien camarade. Des dizaines de clichés de son jeune frère se succédèrent à toute allure entre ses tempes, comme autant de réminiscences intangibles, cuisantes, laissant une traînée âcre derrière elles. Son regard se teinta d’une pellicule obscure, et elle rompit momentanément le contact visuel pour accrocher un point invisible dans le coin de la chambre. Nerveusement, son poing se resserra jusqu’à blanchir ses phalanges osseuses. Même l’ivoire immaculé de ses dents sembla crisser silencieusement sous sa mâchoire crispée. Il y avait le deuil en lui-même qui paraissait toujours insurmontable, et il y avait le regard dégoulinant de compassion de ceux qui étaient juste impuissants autour. Il y avait la sollicitude des uns et la pitié des autres. Et comme lorsqu’elle était enfant, leur attitude, aussi bienveillante était-elle, faisait naître en elle un brasier incandescent de colère injustement dirigé.
Elle ramena son attention sur le guérisseur, comme soudainement piquée par une révélation. Elle sonda longuement le brun avant de l’interroger sans détours : C’est toi qui as confirmé sa mort ? Le mot semblait lui râper la langue. Les mages chargés de l’embaumement de sa dépouille avaient fait un travail remarquable, si bien qu’il paraissait dormir paisiblement lorsqu’elle l’avait vu à son arrivée. Les murmures de couloir ne lui avaient cependant pas échappé… Locklan était méconnaissable, littéralement défiguré lorsqu’Alec l’avait découvert gisant dans son sang. Attaqué lors d’une sortie nocturne avec ses amis à Pré-au-lard… Laissé pour mort dans une ruelle. La réponse à sa question n’avait pas tellement d’intérêt, mais une part d’elle avait besoin de savoir, de s’infliger une douleur supplémentaire.
J’ai été prise en charge par un médicomage à New-York. Pas tout à fait du type conventionnel à dire vrai… Pour des raisons encore évidentes. Elle n’avait pas tenu à attirer l’attention des forces de l’ordre locales. Il a procédé au mieux dans l’urgence. Ce n’était pas suffisant à l’évidence. Elle n’irait pas s’en plaindre cela dit, puisqu’il l’avait trouvé dans un état pitoyable qui avait nécessité plusieurs heures de soins. Le ratio n’était pas si catastrophique. Du moins en surface, elle n’était pas compétente pour juger de la qualité du travail en profondeur. Elle se pinça les lèvres, une moue contrariée épinglée au visage. Elle s’était préparée aux questions, mais la proximité sociale avec Nathanael rendait la situation plus inconfortable qu’elle ne l’était déjà. Néanmoins, elle savait qu’elle pouvait se fier au brun. En dépit des années qui s’étaient irrémédiablement écoulées, son instinct semblait enclin à accorder sa confiance au sorcier.
Bien. Consentit l’avocate. Elle désigna d’un mouvement circulaire de l’index l’ensemble des plaies disgracieuses qui striaient son corps. Je… Pour être honnête, tout est un peu confus. Des bribes de souvenirs s’entrelaçaient dans son esprit ; il lui était difficile de les assembler correctement. Il y a eu des coups… physiques. Mais… Je ne crois pas me souvenir d’une lame ou d’un autre type d’objet tranchant. Néanmoins, la sensation s’en rapprochait vraiment. Chaque lacération lui avait donné l’impression qu’une feuille aiguisée lui tranchait la peau. Il y a eu beaucoup de sortilèges, formulés ou non, et… parfois dans un dialecte incompréhensible. Elle se rappelait encore ces incantations presque murmurées. C’était flou, encore davantage aujourd’hui. Elle releva sa paire d’yeux noisette vers l’homme. Est-ce que ça t’est utile ? Tu crois qu'il peut s'agir d'un maléfice exotique ou... pire ? D'une malédiction. Ce serait particulièrement fâcheux, songea-t-elle.
St-Mangouste
Vous avez été ou êtes encore employé de St-Mangouste
Expertise : Vulnera Sanentur !
Sortilège de Niv.5
INFOS
Messages : 253
Faceclaim : Henry Cavill
Âge : 37
Sang : Pur
Particularités : Magie sans baguette
Profession : Guérisseur en chef, au service d'Urgences/Admissions de St Mangouste.
Côté Cœur : Plant lover
FICHE DE PERSO
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Ten years later @Elena J. Lovecraft & Nathanael « Healing takes courage, and we all have courage, even if we have to dig a little to find it. » Tori Amos S'occuper d'un inconnu était assez simple. Le médicomage devait commencer de zéro, car il n'avait aucun avis pré-conçu sur la personne devant lui, ou les casseroles qu'elle pouvait se traîner. Mais traiter un proche ? Un ami ? Un camarade ? Oh cela devenait plus compliqué, car Nathanael devait passer la barrière de la familiarité et prouver qu'il était capable de faire son travail, au-delà de la relation qu'il pouvait avoir avec la personne. Après tout, il y avait une raison pour laquelle les médecins moldus préféraient ne pas opérer les membres de leur propre famille, non ? Eh bien la même règle s'appliquait ici. Qu'adviendrait-il s'il devait opérer sur sa sœur, ou son père, par exemple ? Oh, le Pierce préférait ne pas y penser. Elena ne semblait pas ravie de voir un médicomage toquer à sa porte, toute fière qu'elle pouvait être, mais la surprise devait être de taille puisque le médicomage face à elle ne lui était pas inconnu. C'était pour cela que le Pierce avait préféré jouer la prudence, en demandant à sa camarade si elle voulait quelqu'un d'autre. Mais non, elle semblait à l'aise avec le fait de savoir Nathan ici. Ce dernier était au courant de la mort qui avait frappé cette famille, récemment et, quand Elena demanda si c'était Nathan qui avait déclaré la mort du dernier Lovecraft disparu, le Pierce balaya la tête de gauche à droite, en signe de réponse négative. Si cela avait été lui, les choses auraient-elles fini différemment ? Probablement pas. Triste réalité. Il connaissait cette douleur, cette absence, et cette colère laissée par le vide qui remplaçait la personne disparue. Il ne voulait pas prendre Elena en pitié, car cela serait une insulte à sa force et sa détermination, mais la politesse voulait qu'il présente ses condoléances sincères, chose qu'il fit avant de se diriger vers le cœur du sujet. Après tout, n'était-il pas là pour la soigner ? Pour stopper la douleur qui la paralysait ? La demoiselle raconta donc sa prise en charge à New-York, par une personne visiblement assez louche, ce qui expliquait probablement pourquoi elle avait toujours mal. Retenant un soupir de lassitude, fatigué de devoir passer après les autres pour corriger leur travail, Nathanael resta silencieux alors que sa patiente essayait de lui décrire la nature des dégâts infligés à son corps. Des coupures et des sortilèges ? Observant les marques sur le corps de sa patiente, il commenta : « Il a fait du bon travail, pour réparer les dégâts internes. Par contre pour les cicatrices... » Enfin, quand sa camarade vint terminer son explication, demandant si cela l'aidait, demandant aussi ce que pouvait être le mal qui la gênait, le médicomage répondit : « Cela m'aide, oui, merci. Ce n'est pas un maléfice. Le médicomage a fait du bon boulot pour soigner les dégâts, en profondeur, mais il a bâclé la fin de son travail. Certaines marques ont mal guéri et, si normalement le corps devrait finir par réparer cela, tout seul, je préfère accélérer le processus. » Laissant le silence se poser un instant, pour donner le temps à sa camarade d'enregistrer l'information, Nathan se redressa et extirpa une potion de son sac, avant de la tendre à la Lovecraft. Il expliqua alors : « Une lampée, maintenant. Cela va aider pour la douleur, le temps que je m'occupe du reste. Quand ce sera fait, je vais te demander te t'allonger complètement sur ton lit, pour que je commence. » Il savait ce qu'il devait faire, cela n'avait rien de très compliqué. Une blessure mal refermée pouvait s'infecter, et ce n'était pas ce qu'il voulait. Il allait donc devoir utiliser Episkey et peut-être Vulnera Sanentur sur chaque marque, chaque zébrure, chaque cicatrice jusqu'à ce que plus rien ne reste, et ce n'était pas le genre de chose qu'il pouvait faire en un claquement de doigts. Prenant une longue inspiration, pour se concentrer, il vint s'asseoir à nouveau au bord du lit, en position, avant de demander : « Des questions, avant que je ne commence ? » NE |
INFOS
FICHE DE PERSO
Non. C’était curieux. Cette sensation brûlante qui lui irradiait les veines la seconde d’avant sembla se dissiper tout à coup. Un infime soulagement qui libéra sa poitrine d’un poids. L’inverse aurait-il changé quelque chose concrètement ? Pas le moins du monde dans les faits. Locklan était déjà mort lorsque le médicomage était arrivé. Mais l’anglaise ressentait ce besoin irrationnel et irrépressible qui lui incendiait les tripes, cette nécessité viscérale de diriger sa colère vers quelqu’un. Elle avait besoin d’un coupable, elle avait besoin d’un ennemi palpable contre lequel déverser sa rage et sa détresse criante. Elle se sentait déchirée, écorchée vive, comme une condamnée accrochée à la proue d’un navire, livrée aux caprices des vagues d’une mer déchaînée. Prisonnière de sentiments qui la submergeaient, lui donnaient l’impression effroyable de se noyer sans cesse, dans un cycle inépuisable.
Elle ne voulait pas s’en prendre à Nathanaël. Pas plus qu’à n’importe quel autre innocent. Pour autant, Elena sentait les joints de sa volonté s’ébrécher dangereusement sous la façade glacée et inexpressive de son visage d’ivoire. Telle la mèche d’une dynamite largement consumée, elle s’embourbait inéluctablement dans des abysses inaccessibles de noirceur desquelles elle n’était pas certaine de pouvoir se défaire ensuite…
J’imagine que je peux déjà m’en consoler,railla la brune, un rictus ironique dans la commissure de ses lèvres. Elle écouta ses explications professionnelles avec beaucoup d’égard pour son expérience, sans jamais douter une seconde de son diagnostic.Il est possible que la faute m’incombe plaida la sorcière avec une moue faussement coupable. Elle n’avait pas beaucoup épargné son guérisseur dans l’urgence de la situation, trop inquiète pour le reste de sa famille. Je crains de ne pas avoir été une patiente exemplaire.reconnut-elle en croisant le regard sombre de son ancien camarade. Elle avisa dans la foulée la fiole que lui tendit Nathanaël. D’aussi loin que remontaient ses souvenirs, elle n’avait jamais aimé les potions de soin. Son elfe usait de bien des stratagèmes à l’époque pour en masquer le goût, mais rien n’y faisait jamais… Elle eut un bref soupir de circonstance en saisissant celle-ci.
J’aurais préféré que tu m’offres un whisky pour nos retrouvailles, mais soit… Elle esquissa un sourire complice avant de suivre les consignes du guérisseur en chef. L’amertume du liquide enroba sa langue aussitôt et tapissa l’intérieur de ses joues en lui arrachant une grimace. Elle n’avait peut-être plus mal, mais elle n’était pas loin de régurgiter le contenu de son dernier maigre repas… Sans un mot, les lèvres désespérément serrées, elle s’allongea sur son lit pour permettre au sorcier de poursuivre les soins. Elle n’affichait clairement pas sa tête des meilleurs jours, mais à sa dernière question, elle tâcha d’avoir l’air moins… inamicale.
Pas de question docteur, merci. J’aurais juste préféré te revoir dans de meilleures circonstances, navrée. Si Rhys avait pris la peine de l’en informer, elle se serait opposée à sa venue dans un pareil contexte. Tu me laisseras vous inviter à dîner Eva et toi, n’est-ce pas ? Pour rectifier le tir ? Ses anciens camarades et amis méritaient bien ça.
St-Mangouste
Vous avez été ou êtes encore employé de St-Mangouste
Expertise : Vulnera Sanentur !
Sortilège de Niv.5
INFOS
Messages : 253
Faceclaim : Henry Cavill
Âge : 37
Sang : Pur
Particularités : Magie sans baguette
Profession : Guérisseur en chef, au service d'Urgences/Admissions de St Mangouste.
Côté Cœur : Plant lover
FICHE DE PERSO
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Ten years later @Elena J. Lovecraft & Nathanael « Healing takes courage, and we all have courage, even if we have to dig a little to find it. » Tori Amos Nathanael ne connaissait pas Elena aussi bien qu'il le voudrait. En réalité, la même chose pouvait être vocalisée pour beaucoup de ses amis, car il s'était toujours contenté d'un cercle restreint de proches. Ses frères, sa sœur, celle avec qui il partageait sa vie jadis, Roy et deux ou trois autres amis triés sur le volet. Il avait été tellement occupé à s'occuper de sa famille, de ses études, de sa réussite qu'il n'avait jamais pris le temps de découvrir le monde qui l'entourait, de découvrir les merveilleuses âmes qui peuplaient Poudlard, à l'époque où il y étudiait. Un regret de plus s'ajoutant à la liste mais, fort heureusement, il n'était pas trop tard pour corriger ce qui pouvait l'être...en supposait qu'elle voyait en lui autre chose qu'un professionnel de la santé, évidemment. Chaque douleur était différente, autant que la capacité d'un individu à la tolérer. Charge au médicomage de découvrir son patient, de jauger ses limites pour savoir ce qu'il pouvait endurer, sans sombrer dans la folie. Elena semblait être une femme forte, que la vie avait abîme plus que nécessaire mais, pour autant, cela n'empêcha pas le Pierce de faire preuve de prudence, dans les premières minutes des soins qu'il prodiguait. Il n'avait pas tout le schéma, juste une partie du tableau, alors la prudence était de rigueur, pour le moment. Mais Elena avoua, à demi-mot, la raison pour laquelle elle n'avait pas guéri correctement. Nathanael comprenait, ce n'était pas le premier cas similaire qu'il voyait. Ainsi, quand elle avoua ne pas être une patiente idéale, la réponse du médicomage fut simple et honnête : « Comme beaucoup. Mais ce n'est pas mon rôle de juger, juste de réparer ce qui peut l'être. » Il n'avait pas besoin de connaître les circonstances dans lesquelles ces blessures étaient survenues, pas si cela n'avait aucun intérêt pour son diagnostic en tout cas. Continuant son office, passant d'une marque à une autre avec une fluidité étonnante, il ne manqua pas de sourire quand la demoiselle avoua préférer un bon whisky à cette fichue potion de soin. « Cela peut encore s'arranger, tu sais... » Nathan était de ceux qui préféraient boire un whisky assez vieux pour commander son propre whisky, et il ne s'en cachait pas. Mais il comprenant l'aversion de la demoiselle pour cette potion, ce breuvage qui la fit grimacer. Ainsi, il se fendit d'un petit commentaire léger : « Les remèdes les plus imbuvables sont généralement les meilleurs. Enfin, c'est ce qu'on dit. » Il ralentit les soins un moment, laissant à la demoiselle le temps de se faire au goût de cette potion, avant de reprendre ce qu'il faisait. Puis il tiqua sur un commentaire, qui était un triste résumé de sa vie. Toutes ses expériences sociales se faisaient dans le cadre de son travail, ou presque. On venait le voir quand les choses n'allaient pas et, si cela était plaisant de se sentir désiré, nécessaire, Nathanael avait bien conscience qu'il avait besoin d'autre chose, de moments en dehors du travail mais, malheureusement, il ne s'y autorisait pas. Il avait simplement trop à faire. Alors, dans un souffle, il avoua : « Oh, moi aussi. » Mais il ne poussait pas, car il estimait que sa seule utilité était son rôle de médicomage. Alors il continuait, passant d'une marque à une autre, d'un sortilège précis à un autre jusqu'à ce que, enfin, son corps tout entier ne se paralyse à l'évocation d'un nom en particulier. Instantanément le visage du colosse se ferma, figé en une expression de froide concentration, alors qu'il bloquait les émotions qui toquaient déjà à la porte. Seules quelques poignées d'hommes et de femmes étaient au courant que Eva et Nathanael avaient été mariés, et encore moins de personnes savaient que la belle n'était plus là. La douleur était toujours là, oui, mais Nathanael se figea, un instant, pour essayer de trouver ses mots. Le regard toujours baissé, concentré sur ce qu'il faisait, il prit un temps d'arrêt, avant de répondre : « Cela serait avec plaisir, cependant je crains que tu ne sois forcée de te contenter de ma seule personne. » Ne laissant pas à sa camarade le temps de lui demander pourquoi, de lui poser d'autres questions, le Pierce trancha le silence fugace en soufflant, à peine plus fort qu'un murmure : « Eva n'est plus de ce monde. » Son maintien était droit et sa posture, parfaite. Des années d'entraînement, des années à faire semblant et pourtant son regard, lui, ne mentait pas. Pourquoi croyait-elle qu'il gardait la tête baissée, fuyant le regard de sa camarade face à cette révélation ? Cela faisait dix ans, maintenant, mais cette révélation allait probablement être un choc pour Elena. Elle allait sans doute lui poser des questions, des questions auxquelles il ne voulait pas répondre mais, malheureusement, il n'avait plus vraiment le choix. NE |
INFOS
FICHE DE PERSO
La réponse du brun arracha un sourire en coin à l’anglaise. Preux chevalier, le médicomage semblait respecter sans en souffrir les codes déontologiques de sa profession. Elena n’en était pas vraiment surprise ; l’ancien Gryffondor avait toujours fait preuve de nobles intentions à l’époque où leurs chemins s’entrelaçaient à Poudlard. Elle couvait encore le souvenir lointain d’une vive altercation avec son frère aîné durant laquelle le brun s’était interposé instinctivement. Son initiative lui avait par la suite valu l’animosité arbitraire d’Alec. D’ailleurs, il n’était pas impossible que ce dernier lui voue toujours une franche rancœur malgré les années… Une lueur indéfinissable fit scintiller l’ambre de ses prunelles un instant. « Tu prétends n’avoir jamais émis le moindre jugement en multipliant les visites à la demande de ma famille ? » Sous son sourcil arqué, son regard se fit plus perçant. Qu’il l’admette ou non, la sorcière était convaincue qu’il devait cultiver une bien piètre opinion au sujet de son clan… Et maintenant ? La placerait-elle dans le même tiroir ?
Le pli malicieux à l’orée de ses lèvres se creusa un peu plus. La promesse d’un whisky en bonne compagnie illuminait n’importe laquelle de ses journées. L’unique perspective de pouvoir ressasser le bon vieux temps avec un ancien camarade rendait l’idée de son retour forcé à Londres plus agréable. Avec un peu de chance, l’expérience serait moins pénible qu’elle ne le laissait présager. Elle avait laissé toute une vie derrière elle dix ans auparavant. Peut-être était-ce l’occasion de renouer avec certains ? « Va pour un whisky si mon estomac tient le choc après ta tentative d’empoisonnement. » Inutile de peser ses mots. Le seul aspect de la potion lui remuait le ventre. Quant à l’effluve âpre qui serpentait dans les airs pour venir agresser ses narines ? Le rictus sur ses lèvres était explicite.
« Deux whisky. » rectifia l’avocat en levant deux doigts. « Cette mixture infecte en mérite bien deux. » renchérit-elle, écœurée. Sérieusement, n’étaient-ils pas capables de créer des potions appétentes ? C’était à peine croyable pour des sorciers.
L’héritière Lovecraft manqua d’observation. Elle ne remarqua pas immédiatement le mouvement brusquement immobilisé chez son ancien camarade. Ni l’étrange expression qui coula sur son visage. Ce ne fut qu’aux mots d’une élégance aussi remarquable que tranchante qu’elle sentit un courant glacé lui remonter la colonne vertébrale. Elle perdit une teinte de couleur au passage. « Par Merlin, Nath… » souffla-t-elle, le regard hagard. Elle n’osait plus poser les yeux sur lui de crainte de l’indisposer davantage. « Je suis tellement confuse, si tu savais… » rajouta la brune, véritablement stupéfaite par une révélation aussi imprévisible. Sur son lit, Elena n’aspirait plus qu’à se laisser avaler par son matelas et disparaître. Eva était jeune, autant que lui, comment un tel drame avait-il pu la frapper ? L’injustice lui serra le cœur. Elle osa finalement relever les yeux vers son ami, une expression contrite sur les lèvres.
« Je l’ignorais, je… » Sa phrase s’avorta désespérément. Que dire de plus ? Avait-elle vraiment cru que le monde s’était immobilisé en son absence ? Que dix ans s’étaient cristallisés et qu’elle pourrait retrouver le Londres qu’elle avait connu parfaitement intact ? C’était absurde et prétentieux de croire une telle chose. Nathanael, comme d’autres avaient vécu leur lot d’horreur, et elle n’avait pas été là pour eux. « J'aurais dû me taire. C'était idiot et indiscret. Dix ans se sont écoulés, j'aurais dû au moins faire preuve de pudeur. ».
St-Mangouste
Vous avez été ou êtes encore employé de St-Mangouste
Expertise : Vulnera Sanentur !
Sortilège de Niv.5
INFOS
Messages : 253
Faceclaim : Henry Cavill
Âge : 37
Sang : Pur
Particularités : Magie sans baguette
Profession : Guérisseur en chef, au service d'Urgences/Admissions de St Mangouste.
Côté Cœur : Plant lover
FICHE DE PERSO
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Habile (70%)
Maturité Magique (MM):
(36/50)
Education Magique (EM):
(70/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(90/100)
Expérience Magique (XM):
(60/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Ten years later @Elena J. Lovecraft & Nathanael « Healing takes courage, and we all have courage, even if we have to dig a little to find it. » Tori Amos Il ne valait rien, il détruisait tout ce qu'il touchait, il était une honte, une tâche sur l'arbre généalogique des Pierce. Voilà les idées avec lesquelles le jeune homme apprit à vivre, pendant les deux premières décennies de son existence. Ces idées étaient si profondément ancrées que même la douce Eva eut du mal à les chasser du noble médecin, mais elle y parvint avec plus de temps et de patience que Nathanael ne pensait le mériter. Mais elle n'avait pas été la seule, dans cette tâche titanesque. Chaque rencontre, chaque interaction, chaque moment partagé avec l'un de ses amis avait été une pierre de plus, pour lui paver la voie. Nathanael avait été un ami fidèle, jadis, mais depuis son retour d'Afrique il avait été physiquement présent, mais mentalement absent. Il était présent pour ses patients, bien sûr, ainsi que pour sa fratrie, mais les autres ? Ses anciens camarades de classe ? Ses compagnons de jeunesse ? Ses amis ? Il avait parfois l'impression de les avoir négligé, et Elena faisait partie de ces personnes-là. Oh ils avaient tous les deux été très occupés, ayant deux emplois du temps assez chargés, mais était-ce une raison pour ne pas avoir essayé de contacter la demoiselle, pendant une décennie ? Non, il valait bien mieux que cela et, s'il essayait aujourd'hui de se montrer civil, il savait bien que cela ne rattraperait pas le temps perdu. Vint alors la question de la demoiselle, concernant les nombreuses visites que sa famille avait reçu, de la part de différents médecins, au fil du temps. Le Pierce aurait très bien pu juger cette famille, ou commencer à poser les bonnes questions, mais il ne l'avait jamais fait car cela allait à l'encontre de son serment de guérisseur. Ne devait-il pas soigner tous ses patients, sans distinction ou jugement ? Ses questions se devaient d'être pertinentes et précises, car le reste ne le regardait tout simplement pas. Se retenant de hausser les épaules, il répondit alors sobrement : « Seuls les vertueux peuvent se permettre de juger leurs congénères. Je ne suis pas de ceux-là. » Un homme vertueux n'aurait pas autant de colère en lui. Un homme vertueux ne tabasserait pas son père, presque à mort, comme il l'avait fait. Nathanael se voulait honorable, généreux, doux et attention car c'était ce dont le monde avait besoin, mais l'était-il vraiment, au plus profond de lui-même, ou avait-il simplement fini par se forcer à l'être ? Une des nombreuses questions restées sans réponse. Se concentrant ensuite sur les soins, le Pierce poursuivit son œuvre, en retenant un sourire face au commentaire de la demoiselle, sur la potion engloutie un peu plus tôt. « Si cela peut te rassurer, le goût d'un remède est inversement proportionnel à son efficacité. Tout devrait donc bien aller, pour toi. » Enfin c'était ce qu'il se disait, pour rassurer les patients, en tout cas. Était-ce vrai ? Probablement que non. Passant d'une blessure à l'autre, d'une cicatrice à l'autre, Nathanael fit preuve d'une concentration digne de respect, jusqu'à ce que Elena ne mentionne le seul sujet capable de décontenancer et désarçonner le noble Pierce. Cela faisait dix ans maintenant, la douleur n'était donc plus aussi horrible que jadis mais les souvenirs et les regrets, eux, l'étaient toujours autant. Le Pierce faisait toujours attention à ce qu'il disait mais, ici, c'était différent. Y avait-il une bonne façon d'annoncer le décès de sa femme ? Une bonne façon de jeter cette terrible nouvelle sur la table ? Ou peut-être aurait-il dû mentir, pour tromper son monde comme il se trompait lui-même ? Non, elle n'aurait pas voulu cela. Nathanael était un sang-pur versé dans l'art de la politique et du paraître, il était un très bon acteur mais Eva était le seul sujet qu'il n'arrivait jamais à complètement bloquer. Il pouvait bien voir la stupeur sur le visage de sa camarade, ce vil serpent enserrant le cœur même des plus braves. « Tu n'as pas à t'en vouloir, Elena. Tu ne pouvais pas savoir... » Comment aurait-elle pu le savoir ? Comment aurait-elle pu lire à travers le masque de maintien et de noblesse du Pierce ? Rares étaient ceux à pouvoir le faire. Elena ne trouvait pas les mots, cherchant désespérément une réponse, une façon de s'excuser pur avoir abordé un sujet aussi sensible, mais tout ce que Nathan pouvait dire, pour la rassurer, c'était : « Ce n'est pas comme si je le criais sur tous les toits, non plus. Rares sont ceux à être au courant, en réalité. » Rares, en effet, car il l'avait voulu ainsi. Il ne voulait pas lire cette pitié dans le regard de l'autre, il n'en avait pas besoin. Il avait passé toute sa vie à s'occuper et s'inquiéter des autres, pourquoi changer maintenant ? Pourquoi s'ouvrir, en sachant que rien de bon ne sortir de tout cela ? Il faisait de son mieux pour finir son travail, pour se concentrer sur sa tâche et ne pas penser au reste, pour garder ce masque bien en place et ne pas relever la tête car ses yeux, lui, finiraient toujours par le trahir. « Et puis, je suis ici pour toi, pas pour m'épancher sur ma... » Sa quoi? Sa peine ? Sa douleur ? Sa culpabilité d'être encore en vie, alors qu'il aurait tout fait, tout sacrifié pour que leurs rôles soient inversés ? Car oui, si l'homme était un guérisseur, s'il réparait ce qui devait l'être, Eva, elle, apportait du soleil partout où elle allait et, de cela, le monde en avait bien plus cruellement besoin que d'un guérisseur. Elle avait été milles fois plus nécessaire au monde que lui et, pourtant, c'était lui qui était encore là. En quoi était-ce juste ? Pourquoi lui, plutôt qu'elle ? Sa mâchoire se crispa et sa posture se fit plus rigide à cette seule pensée, avant qu'il ne se racle la gorge pour reprendre bien dans la réalité. Prenant une courte respiration, le visage toujours rivé sur les dernières cicatrices, il souffla à sa camarade : « Excuse-moi. Il semblerait que j'ai un peu ruiné l'ambiance. Je n'aurai pas dû... » Il était un médecin, un guérisseur, un gardien. Il était là pour soigner et rien d'autres, ses petites peines personnelles n'intéressaient personne d'autre que lui. Voilà ce qu'il se répétait quand il voulait se taire, et il le fit encore aujourd'hui, se murant de nouveau dans un silence presque religieux, en essayant de cloisonner ses pensées avec un résultat plutôt...médiocre. Enfin, après quelques minutes il releva la tête et fit deux pas en arrière, tendant la main à sa camarade pour l'aider à se relever, avant de lui demander, comme pour ramener la conversation sur le sujet principal : « Comment est-ce que tu te sens, maintenant ? Essaye de bouger un petit peu, pour voir. » NE |
Page 1 sur 2 • 1, 2
|
|