Loud pipes (Braxton)

Installée au chaud sur la banquette de la cuisine des Clearwater agrandit pour les fêtes alors que chacun voguait dans la maison, verre et biscuit à la main, Yeleen avait embrassé Sean sur le bout des lèvres en rougissant alors qu’il quittait la pièce, prétextant devoir faire un tour dans sa chambre pour ranger quelques affaires. D’un regard bienveillant, elle l’observa avec un léger sourire en coin avant de se saisir de sa tasse de thé que Maggie venait de lui servir. Le repas s'éternisait de l’autre coté, comme dans chaque grande famille et bien qu’il n’y avait aucun enfant dans la maison, on attendait tous de pouvoir prendre le dessert tant attendu de la soirée. Entre les adultes qui avaient fini par s’aérer à l’extérieur le ventre reput et les autres qui soufflaient, affalés sur la chaise à moitié entrain de dormir, Yeleen avait prit un instant Sean en aparté alors qu’elle avait bien remarqué à quel point le regard était fuyant vis à vis de son père. Et c'était bien tout l’inverse de ce qu’elle avait cru voir depuis quelques semaines.

Sur le point de quitter également la cuisine et la place réchauffée que Sean avait laissé sur le coin, Yeleen tira son tartan aux couleurs des Clearwater en laissant son regard trainer sur cette bague de fiançailles que le Gryffondor lui avait glissé quelques heures plutôt dans la matinée. Elle n’avait su où se mettre au moment où ils avaient franchit la porte de la maison, tant la joie s'était confondue avec la pudeur mais un seul regard vers @Sean Clearwater lui avait suffit.

Mais une ombre aux portes de la cuisine lui fit cesser ses mouvements alors qu’un sourire en coin naissait sur ses lèvres. Rien n’aurait pu lui enlever cette légèreté du moment, certainement parce qu’il s’agissait des premières fêtes qu’elle passait avec une vraie famille. Celle qui ne regardait pas sa différence, celle qui avait même chercher à en faire une force.

"La boite de biscuit est là."

Elle signa naturellement alors qu’elle faisait glisser le contenant sur la table en bois, travaillé par le temps et l’affection des Clearwater. Pendant un instant, elle pensa à se lever, se rendant compte qu’il aurait été irrespectueux de partir alors que le père de Sean venait vers elle. Elle ne put que repenser à toutes ses fois où ils s'étaient croisés dans les plus mauvaises circonstances possibles cette année. Entre le transplanage d’escorte accidentel, la planque avec le dossier de des Clare, et le saut dans sa pensine, puis cet été qui avait tout changé. Mais cet homme avait une place de choix, pas seulement parce qu’il était le père de Sean mais qu’au contraire de son propre père, il tentait d'être là et de faire son possible pour arranger ce qui se détruisait à petit feu.

"Est-ce qu’on peut parler un peu?"

Une demande polie, loin du brouhaha familial dans le salon ou la salle à manger où il faisait bon vivre. Il était probablement temps d’aborder des sujets qui avaient commencé comme une épine plantée dans le pied.

Braxton, dans un moment de nostalgie mêlée à l’habitude, avait pris un torchon et entreprit d’essuyer les verres à pied. Seul dans la cuisine, il fredonnait une chanson moldue que Betty  (@Iris Faux-Orpin) entonnait souvent : You are the dancing queen... Young and sweet, Only seventeen... Dancing queen... You can dance, You can jive, Having the time of your life... Mmh, mhm...
L'oreille toujours aux aguets, il percevait des bribes de conversation, le soudain rire guttural de son frère éclater @Jameson Clearwater, le rire haut perché de  @Lucy Clearwater, la voix de velours de @Solvi Nibelungen. Des sons familiers, réconfortants.
Des pas lestes et rapides dans l'escalier firent frémir les marches du vieux escaliers en bois. Sean venait de monter.  

Le père fixa le mur derrière lequel avait disparu son fils. Le sourire doucement innocent et béat ne quittait pas le visage de Sean en présence de sa petite amie, Yeleen. La petite métisse exerçait sur lui un charme plus puissant que celui d'une vélane. À les regarder tous les deux, serrés l'un contre l'autre dans un sofa près de la grande cheminée, même Braxton en arrivait à douter des récents évènements sanglants. Ce n'était qu'en croisant le regard de @Fergus Clearwater, lui aussi attentif à la mine de son jeune cousin, mais à peine remis, que la réalité revenait.

Braxton avait entendu la démarche de Yeleen se rapprocher de cuisine. Elle avait une démarche de souris... d'une personne qui avait eu intérêt à disparaître dans sa propre maison... Une vision de la frêle silhouette de @Kathleen J. Jones, se glissant dans son dos, l'observant quand il était affairé à la cuisine, s'imposa à son insu.
Il balaya cette pensée, prit d'un malaise coupable, et se retourna avant même que la petite ne signale sa présence. Braxton baissa les yeux sur la boîte de fer, les mains dans la mousse. Prêtant attention à ses signes, il constata qu'elle portait une bague toute neuve. Sans doute un cadeau.

- Oh euh... j'ai les mains prises. répondit-il par-dessous son épaisse moustache noire, les manches relevées. Mais sert-toi. Fais comme chez toi. essaya-t-il de la mettre à l'aise, à l'inverse de toute leur précédente rencontre.C'était bien mieux que de répondre "Je sais j’habite ici".

Sean semblait résolument amoureux, complètement absorbé par ses sentiments et faisait tout pour que la jeune fille prenne attache à la maison familiale. D'abord les vacances, puis les fêtes de famille. Pas besoin d'un être génie pour comprendre que la jeune fille fuyait son foyer d'origine. Et, Braxton en savait quelque chose, via son marché avec  l'oncle de cette dernière @Thesus De Clare, qu'elle avait toutes les raisons de s'en trouver le plus loin possible.
Braxton n'avait pipé mot, respectant sa part de marché avec le médicomage. Il avait seulement détourné la question indiscrète d'un cousin sur la famille de la petite sans s'étaler sur le sujet. Les conversations allaient de bon train, il n'était pas compliquer d'en détourner une autour de l'énorme chapon fûmant et des serviettes en ornées de dentelle.

La serdaigle signa : "Est-ce qu’on peut parler un peu ?". Braxton marqua la demande de l’amie de son fils d’un levé de sourcil étonné. "Bien sûr Yeleen." Il hocha de la tête affirmativement plusieurs fois, se secoua ses mains et quitta l’évier. Les ustensiles de ménages restèrent en suspension puis poursuivirent leur tâches comme s’il n’avait jamais quitté son poste.
Les occasions où ils s’étaient croisés avaient été toutes plus catastrophiques que les autres. Et il avait beaucoup de question. Le comportement de son fils le préoccupait par dessus tout, Sean l'évitait comme la peste, l'inquiétant d'avantage et le laissant  Sean, et Yeleen était la seule à pouvoir répondre, tant était qu’il y avait des réponses.

Un second examen du regard confirma ce qu’il avait sur les doigts de l’héritière de la maison De Clare alors qu’elle signait son message : un annulaire gauche ceinturé d’une bague de bonne facture. Brillante. Le père tira une drôle de tête.

- Fuck me. sortit de sa bouche plus vite qu'il ne réfléchit. Son expression traduisait largement son incapacité à faire le tri entre toutes les émotions qui s'étaient manifestées simultanément en lui.

Il se passa sa main sur son menton barbu, les yeux rivés sur cette bague. Sean filait un drôle de coton. Se fiancer avec une fille avec qui on avait jamais vécu ? Quelle idée !
Kidnappé il y a six mois, la tête trafiquée, témoins des horreurs que pouvaient perpétrer son propre père…  Braxton pensa comprendre instantanément les raisons de @Sean Clearwater. Il songea intérieurement qu'il devait tenter de se raccrocher à ce qu’il pensait avoir de plus concret. Quand il avait conseillé à son fils de ne pas s'isoler des autres et de rester souder à ses amis, ce n'était nullement à des fiançailles.
La voix de Betty retentit dans sa tête et sa propre jeunesse lui revint en pleine tronche. Même âge, un peu plus jeune, fiancé à sa femme en un an après l'avoir rencontré. Mais à décharge… Ils avaient une guerre sur le dos…

Il connaissait beaucoup de chose de la famille de Yeleen et ne soupçonna pas une seule fois qu’elle fut promis à un héritier d’une autre famille. Les cousins en auraient parlé entre eux et cela aurait fini par retomber aux oreilles d’Ellie ou de Jameson.
Ce gamin et lui allait avait besoin d’une discussion.

-...c’est.... à ce... sujet là…?" demanda-t-il, prit au dépourvu, le teint soudainement plus blanc.

Il était abasourdi, mais bien vite, une émotion prit le dessus sur ce vent de panique parentale. Son regard se voila de tristesse. Envieux et complexé de la relation que le reste de la famille entretenait avec son fils aîné, il soupçonna immédiatement qu'il était le dernier de la famille à être au courant de la décision de Sean.

Refusant avec politesse les biscuits, le père de Sean se tourna néanmoins vers elle, l’esprit aussi léger que les vaisselles qu’il avait laissé faire par magie. Elle ne put qu’esquisser un sourire aux souvenirs de l’avoir fait, quelques mois plutôt avec Betty, bien que ce souvenir aurait pu enlever toute trace de bonheur. Pourtant, il s’agissait de ces petits repères sur lesquelles elle avait fini par se raccrocher pour ne pas penser à la disparition de Sean. Levant les yeux vers l’homme qui n’avait eu cesse de vouloir retrouver son fils en y laissant sa santé jour après jour, elle observa un instant son regard qui avait dévié vers sa bague. Ne manquant nullement d’entendre sa surprise à travers une grossièreté sur laquelle elle ferma ses oreilles, Yeleen posa ses mains autour de la tasse à présent bien tiède, de son thé. Elle secoua la tête, loin de vouloir centrer l’attention sur ce petit objet, bien que sa valeur était inestimable.

"C’est Céline."

Elle lui accorda un sourire en coin, le taquinant ouvertement avant de reprendre un peu plus sérieusement.

"Je ne suis pas sure de l’avoir fait un jour mais je tenais à vous remercier. D’avoir remué ciel et terre pour ramener Sean parmi nous." commença-t-elle doucement en se redressant. Les épaules droites et le regard rivé sur Braxton, la Serdaigle avait conscience qu’elle s’aventurait dans un terrain dangereux qu'était une relation père-fils, émiettée par le temps, la distance et ce qui faisait que la vie n'était faite que de haut et de bas. Mais ce père n’avait jamais abandonné son enfant et qu’importe la manière dont il l’exprimait, la Serdaigle souhaitait le souligner. Parce qu'à travers les ratés, il cherchait encore à donner de son mieux, inlassablement.

Si Sean était l’homme qu’il était aujourd’hui, l’ombre de son père l’avait façonné d’une manière ou d’une autre et il en était resté quelqu’un d’incroyablement bon.

"Je sais que ça ne sera jamais parfait, dans le sens le plus strict du terme." La présence de Ryan constante n’avait pas fragiliser son esprit. A ses yeux, Sean faisait constamment preuve d’une force incommensurable pour se relever, à chaque coup porté. "Mais vous l’avez élevé de manière à ce qu’il y tende tous les jours. Et il fait ça avec une humilité sans pareille, de quoi être un exemple pour nous tous."

A travers tous ce que la Meute semait sur son chemin, si près de l'école, Sean usait de tous son courage pour protéger les autres. Baissant un instant le regard sur sa tasse, Yeleen sentit sa gorge se serrer.

"Merci de l’avoir rendu si fort."

Le sous-entendu de Yeleen le piqua directement comme une aiguille dans les côtes, et elle tira au père des yeux rond comme des soucoupes. Sa langue avait fourché lors de la remise des diplômes, et Betty l'avait retenu comme charge pour ses multiples crimes... Il valait mieux ça, et l'écartait le plus possible de ce qu'il savait sur elle et sa famile.

Betty... Il inclina la tête en avant et ramena ses bras contre lui. Vint-cinq ans de souvenir et de sensation s'accrochèrent à lui. Les mots de Yeleen, le surprirent, et le tirèrent de sa mélancolie. Il resta interdit et n'acquiesça pas. Il n'y avait pas d'autres scénario. Braxton se demanda si elle avait quelque chose à lui demander en titillant son ego. Il était si habitué aux reproches qu’il avait peine à recevoir ceux qui se présentaient.

Elle s’exprimait comme une serdaigle. Parlant de Sean comme un résultat, écartant la donnée de l’existence de la perfection. C’était curieux, comme manière de parler de quelqu’un. Mais soudain, il comprit mieux. Yeleen était une sang-pur, et elle s’exprimait dans leur registre, selon leur grille d’appréciation : rejeton parfait, prêt à être déposé sur le marché. Elle ne faisait que réutiliser le langage qui l'avait bercé dans son environnement familial.

Fort ? se répéta-t-il intérieurement. Diable, cette fille était complètement mordue. Ils dégageaient une innocence et quelque chose de puissamment mièvre. Sean était résilient. Fort était quelque chose qu’on répétait aux petits garçons pour qu’ils arrêtent de pleurer. Et jamais Braxton n’avait demandé à son fils de se comporter comme tel. Il l’avait élevé un peu à l’écart de certaine tradition, de ce culte du leader fort et inébranlable selon lequel son frère avait été façonné à l'image du père -heureusement que son frère avait prit un virage plus humain en progressant à l'âge adulte. Certainement que Sean devait complexer parfois, et Braxton assumait son échec en tant que père d’avoir voulu élever son fils en lui donnant le droit d’être sensible, aimable, serviable, doux...

Il garda le silence quelque seconde. Á l'entendre Sean allait formidablement bien...

- Je n’ai pas élevé Sean pour qu’il soit parfait. répondit-il franchement avec une moue. "On a fait notre possible pour notre fils soit quelqu'un de respectueux et de bien dans ses bottes. Ce fut comme si tout ses organes internes s’étaient rétractés et il sentait leur repas se retourner à l’intérieur même de son estomac. Il lui décocha un regard. Elle savait qu'il savait. Il savait tous les deux. Elle était allée dans la pensine, elle avait vu. Et Sean ne pouvait ne pas lui avoir parlé de ce qui rampait dans son esprit. C'est un bon garçon.

"Ne ruine pas mon garçon, quelque soit tes intentions." aurait du apparaître en écho à son sortilège de traduction.

Et les garçons qui restaient seuls avec leur mère prenaient les responsabilités d'aîné bien plus que ce qu'on demandait aux autres enfants.

Il releva un regard vers elle, la scrutant. Se croyait-elle, elle, parfaite, pour mettre la barre si haute ? Son orgueil de père fut éraflé mais il resta parfaitement stoïque. Mains jointe devant son menton, il était très vexé qu'elle est écarté le sujet de la bague sur laquelle il comptait bien revenir.

- Tu verras quand t’auras des enfants… si tu décides d'en avoir, ajouta-t-il pour ne pas sortir une phrase de "boomer" comme disait ses enfants. Ils sont parfaits à la naissance… quand ils font leurs premiers pas... quand ils font leurs premiers leur premier... "mot" resta coincé loin dans sa gorge s'interrompant. Ce n’était pas l’éducation que la De Clare avait eu et Braxton ne voulait pas la froisser. Il avait lu les rapports médicaux @Thesus De Clare. Il serra les dents, songeant à l'échec du retour d'Henry De Clare de prison. Il reprit derechef : Pour le reste, on a surtout eu en tête qu’il soit heureux et qu’il gâche pas celui des autres.” Répondit-il stoïque et honnête, incluant systématiquement Betty dans son "on". Une nostalgie sans nom peigna ses traits. Ce n'était pas souvent qu'il évoquait ce genre de souvenir.

Il soupira. Il n’était pas un homme à discours.

- Yeleen... Heum… Je … voudrais te présenter des excuses. Le malaise était palpable chez lui. On est tous très content que tu passes les fêtes avec nous, et que Sean se soit trouvé quelqu’un. sa voix basse accentua ses dernier mots, particulièrement sincère. Il voulait son fils heureux, elle semblait remplir cette condition. Elle avait l'air particulièrement mature. Elle venait juste d'un autre milieu qu'eux. On ne s’est croisé qu’à de brèves et dans les pires occasions… Je n’ai rien contre toi, au contraire… Il impressionnait la petite, il en avait conscience. Et c'était un autre crime à charge que pouvait lui reprocher son fils. Tu as été plus présente pour Betty cet été et après que ses propres enfants. Merci. Il avait planté son regard sérieux dans les siens. Il lui en était sincèrement reconnaissant, et il était sincèrement furieux du comportement de ces deux rejetons. La fuite n'était pas au programme quand la santé de leur mère qui avait tout donné pour eux était en jeu.

Sa voix s'était étranglée légèrement, la disparition de Sean tout comme sa relation avec sa femme étaient deux poignards crevant en permanence son cœur. Et rien n’excusait à ses yeux que Sean délaisse sa mère. Il s'interrogea. Comment pouvait-elle dire ça ? Après avoir vu ?

Le regard sévère de Braxton lui froissa l'échine alors qu’il réfutait un par un les éloges qu’elle venait de faire à son propos. Son éducation ne lui avait pas apprit à faire des compliments, son ascendance ne lui avait appris qu'à se taire et à être parfaitement docile. Alors qu’il se dédouanait de n’avoir fait que son possible pour que Sean soit l’homme qu’ils connaissaient tous aujourd’hui, elle vit les ombres de Ryan passer dans les yeux de l’homme, comme si elle lui rappelait avec violence tous les tourments par lesquelles ils étaient tous passé. Pourtant, ce n'était pas l'état émotionnel dans lequel elle aurait aimé l’amener par ses mots.

Pire que cela, Braxton commença à s’excuser, avec la maladresse d’un ours bourru qui lui fit légèrement écarquiller les yeux. Alors qu’elle était restée soudainement bloquée sur la seule phrase “Tu verras quand tu auras des enfants”, elle baissa les yeux en se rendant compte qu’elle n'était pas englobée dans un avenir proche de Sean. De tous ces remerciements, elle eut l’impression qu’il pouvait presque la congédier d’un travail effectué et qu’elle pouvait repartir maintenant que la famille était réunit. Inlassablement, le souvenir fugace de cette journée où il l’avait de nouveau exclu par des mots si bruts lui revinrent à l’esprit et Yeleen mit ses mains sous la table, les cachant un instant, comme pour ne pas se les faire taper dessus.

Elle n’avait les bonnes intonations pour lui exprimer sa reconnaissance d'être simplement un père, les mots restant en suspend sans qu’il ne puisse l’entendre dans sa voix. Si elle pensait avoir été assez clair vis à vis de ses intensions avec Sean, elle venait de remuer des sentiments bien plus profonds chez le père Clearwater. Elle n’osait à peine parler de Betty, marchant déjà sur des oeufs avec Sean.

"J’ai rien fais." commença-t-elle poliment. "Vous n’avez pas à me remercier ni à vous excuser pour quoi que ce soit." Elle n'était que ce quelqu’un que Sean avait trouvé dans un désordre sous jacent. Mais de cette pensine dans laquelle elle s'était aventurée, une question subsistait et Braxton la mettait en lumière sans qu’elle n’ait eu envie de revenir dessus, bien heureuse d’avoir mis le loquet sur le tiroir où gisait le dossier depuis des semaines, sans l’avoir ouvert.

"Est-ce par rapport à ma relation avec Sean que vous aviez ce rapport sur Henre de Clare?" Etait-ce une question d’assurance, afin de savoir si son fils fréquentait l’héritière présumée des de Clare? Avait-il eu besoin de s’assurer que ces antécédents étaient suffisant, à l'époque? L'été semblait avoir apporter une table rase sur les griefs soulevés dans la planque, la recherche de Sean avait mis chacun sur le même pied d'égalité. L’oubliette, le vol, l’intrusion … tout avait été mis de coté, jusqu'à aujourd’hui. "Je ne l’ai pas encore ouvert. Par égard pour le reste de cette famille qui ne sont pas tous aussi ... comme lui."

Yeleen le regardait comme un lapin apeuré. Avait-elle peur des hommes de manière général ? se demanda l'ancien auror. "J’ai rien fais." se défendit-elle avec politesse.  "Vous n’avez pas à me remercier ni à vous excuser pour quoi que ce soit." Un sourire fin s'étira sous la moustache de Braxton. - Si... la contredit doucement Braxton le visage plus éclairé. C'est important. Il lui adressa un regard emprunt de gratitude.

"Est-ce par rapport à ma relation avec Sean que vous aviez ce rapport sur Henre de Clare?" Yeleen lui coupa le sifflet, retendant son visage en un instant."Je ne l’ai pas encore ouvert. Par égard pour le reste de cette famille qui ne sont pas tous aussi ... comme lui."

C'était donc ça, le sujet dont elle voulait parler. Drôle de sujet à Noël. Il plissa le front et la jaugea du regard, comprenant que cette information était resté entre Lucy et elle, autrement, Sean le lui aurait hurlé et aurait complètement.

Braxton était furieux contre sa nièce. Mais il s'interrogea plutôt sur les intentions de Yeleen. Le voyait-elle comme le père de Sean et non un langue de plomb qui pouvait coller un mandat sur sa maison pour récupérer son dû ou s'introduire par ses propres moyens ? De réduire son Noël en cendre pour cette provocation ?

Outrée par sa question mais inquiet de cette révélation, il soutint le regard de la petite métisse. La mention de son père remplaçait tous les discours. Il se sentit brutalement inquiet d'où le dossier avait atterrit, et s'il pouvait menacer la petite. Il ouvrit la bouche pour demander puis la referma.

- Je ne peux rien dire. répondit-il très calmement. Le sortilège de plomb était la dernière barrière derrière laquelle il pouvait se cacher sans trahir  @Thesus De Clare. "Et tu sais pourquoi..."  Il soutint son regard pour jouer sur les sous-entendu. La petite était maligne, se pensait maligne, et Braxton comptait là-dessus. "Cela devrait répondre à tes questions..." souffla-t-il à voix basse sans la quitter des yeux.

Putain de nièce qui pouvait pas s'empêcher de voler des documents qui pourraient tous les envoyer en prison. Il inspira. Le moindre mot tourné de travers les mettrait dans de beaux draps tous les deux. Deux choix s'opéraient. Enfoncer le malaise jusqu'à ce qu'elle lui rendre, la casser psychologiquement. Ou l'amener d'elle-même à prendre conscience du danger.
Si elle n'avait pas encore ouvert le dossier, ils avaient peut-être une chance. Il suffisait d'une phrase, une seule pour la briser en deux, il le sentait.

Il était tellement effondré que Sean et Nora lui avait paru être la seule priorité après l'événement. C'était la disparition de ce dossier qui avait fait comprendre au lange de plomb que Yeleen So et Yeleen De Clare était bien la même personne. Récupérer ce dossier avait été la dernière de ces priorités. Henri De Clare était une proie annexe à l'époque, un de ces pourris à faire tomber pour le bien commun. À présent que son fils semblait s'être fiancé à la victime principale de cette histoire... c'était une tout autre question.

- Mais il y a une chose que je peux te dire... C'est très dangereux d'avoir ça à portée de main. Il hocha la tête. Le sous-entendu était clair. Le dossier ferait mieux de retourner en sa possession à lui.  Et aussi..." Soit un femme forte et indépendante pour ton plus grand bien et celui de toutes les autres, Miss So. ...tu ne devrais faire les choses que part égard pour toi-même Yeleen. murmura-t-il penché vers elle, leurs deux yeux sombres se reflétant l'un et l'autre.

Cette famille. Il cilla. Tant que Yeleen avait ce dossier en sa possession, elle n'était pas en sécurité. Mais tant que Yeleen était rattachée aux De Clare, elle ne le serait pas plus. Bénis sois l'internat de Poudlard.

Yeleen s'était recroquevillé sur elle-même comme un boule de papier. Il lui avait fallu du cran pour aborder le sujet. La boîte en ferraille glissa sur la table en bois. Loin d'eux. Un chant lyrique retentit. "Ah !" s'exclama Braxton, affichant un sourire en coin moustachu. Il se leva et ouvrit le four. "Heureusement qu'on a la magie pour que ça ne sente pas la dinde" dit-il tout seul la tête dans le four. Il secoua la tête assaillit par le chaleur et la fumée. Il attrapa des gants et en sorti une grande plaque de gâteau tout chaud.

"Ma mère a demandé à @Sean Clearwater tes préférés." expliqua-t-il. Cette vieille question à laquelle Sean refusait systématiquement de lui répondre. Il avait fini par faire les gâteaux lui-même, sa mère ayant mérité un peu de repos près de la cheminée.

Les biscuits de Noël se décolèrent du plat par magie et qui allèrent à la rencontre d'une assiette. Une théière servait à Braxton un thé dans une tasse rose à marguerite blanche assortie au tablier de Mamie Maggie. Il présenta l'assiette à Yeleen, ayant lui même piqué un gâteau qu'il avait trempé dans son thé: "Alo's dis-moi Yeleen, quech'que tu comptes... Bo'del ché chaud... aaah... la gourmandiche tua le poufchouffle...  faire après Poudlard ?" Il grimaça, un oeil fermé l'autre qui pleurait, souffla le bout de la langue doublement brûlé par le thé et le gâteaux.

Spoiler:

Un sujet après l’autre, ils semblaient passer en revue méthodiquement tous les aspects flous qui les reliaient. Après Sean, Betty, le sujet de Clare n’avait pas tardé à venir à table. Par le langue de plomb qu’il était et dont les tenants faisaient parti des secrets les mieux gardés du Ministère, elle savait également que le dossier de Clare qui avait maintenu la presse à scandale éveillé pendant des semaines, avait été étouffé. Un procès à huit clos où n’en avait découlé que dix ans d’emprisonnement pour un délégué qui avait abusé de son autorité auprès d’autres coalitions magiques pour enlever deux enfants. Circonstance atténuante, il s’agissait des siens. Témoins de l’histoire : aucun. Et au delà de cette sordide histoire, Yeleen était bien consciente de l’influence des de Clare dans la société. Tout en restant au coeur et à distance du moindre tracas qui remuait les dessous lugubres d’une société bien menée, elle savait que le procès n’avait pas été rendu public par toutes les zones d’ombre que la noble famille possédait.

Par les réponses du père qui n’en étaient pas, Yeleen fronça légèrement les sourcils. Il ne pouvait rien dire parce qu’elle en connaissait les raisons, un secret qui n’impliquait pas Sean, sinon le père n’aurait pas fait de gros yeux, il aurait taper des poings sur la table tant la tension était palpable. Le simple fait d’avoir mentionner ce dossier n’avait rien en rapport avec la pensine mais d’autres pans qu’il aurait certainement préféré assuré.

Qui protégeait-il ainsi?

Alors qu’elle posait ses bras sur la table, en les croisant se rendant compte qu’elle venait probablement d’appuyer sur un point qu’elle n’avait nullement envisagé avant, Yeleen se demanda un instant ce qu’elle avait pu loupé durant toutes son existence chez les de Clare. Les secrets parmi des secrets, les de Clare étaient un ensemble de fil emmêlait dont on pouvait tirer une extrémité et soulever plusieurs nœuds.

Hochant la tête en silence, Yeleen écarquilla néanmoins les yeux au moment où il lui indiqua le danger de détenir un dossier si précieux. Autrement dit, qu’elle avait en sa possession un objet presque de convoitise qu’elle ne devait nullement égaré. Parce que lui, en connaissait le contenu, il pouvait se permettre de l’avertir de ce qu’elle y trouverait et qu’elle se garderait bien de vérifier son abri une fois dans la chambre. Par égard pour elle, elle ne pourrait pas, elle le ferait pour l’individu que Braxton cherchait à protéger en gardant ce dossier à portée de main depuis le début de l’année.

"J’en ferais bon usage."

Qu’il reste tapis dans un coin par la suite ou qu’elle le décortique d’une manière ou d’un autre, c'était un dossier qu’elle avait fini par mettre de coté après les instants douloureux que Sean avait vécu. Lui, était sa priorité, sa vie rythmait la sienne pour ne la rendre que plus magnifique à chaque seconde.

Mais alors que Braxton se levait pour sortir des cookies du four, Yeleen laissa échapper un sourire en coin alors que la chaleur qui s'évaporait des mots du père réchauffait son coeur. Il avait pris le temps de faire quelque chose qu’elle aimait et ne s’attendant nullement à cette attention de sa part, la Serdaigle eut un instant où elle ne put rien en dire, mise à part se saisir d’un de ses biscuits et de souffler dessus avant d’en mordre un, tout aussi brulant que le sien.

Vantant sa bouche par les mains alors que Braxton machait ses mots, Yeleen esquissa un sourire alors qu’il lui demandait ce qu’elle voulait faire après Poudlard.

"Tireuse d’Elite dans la faction Valkirie, monsieur !"

Avec un entrain certain et surtout bien trop occupée à manger ses cookies encore fondant et tout droit sorti du four familiale, Yeleen y mettait une certaine ardeur à faire valoir la discipline acquise durant ses premières heures de formations avec @Marleen MacGregor  bien qu’il fallait avouer qu’elle la conduisait bien souvent devant le bureau de @Noma Karma , qui faisait parti de l'élite de l'élite à ses yeux.

"C’est le chocolat blanc qui brule, attention."

Pourtant, il était bien trop bon pour passer à coté. Les yeux brillants, autant parce que les cookies étaient bien trop chaud mais bien trop bon, elle leva les yeux vers le père de Sean en déglutissant doucement. Si elle n’avait pas la moindre idée de ce qui se tramait au département des mystères alors qu’elle y passait devant bien souvent, Yeleen préféra toujours sa curiosité autrement.

"Et vous, ça vous plait ce que vous faites?"

Il plissa les yeux alors que la jeune fille n'avait aucune idée. Ce n'était que son avis, mais entre  @Lucy Clearwater et ce que le De Clare venait de lui sortir était :
1) Passif d'emprisonnement
2)Profondément stupide et inconscient.
Si l'intelligence était la marque de leur maison, le bon sens devait être l'apanage des poufsouffle, car l'emploi qu'en faisait les bleu et argent de son entourage lui donnait des ulcères d'estomac. Il rongea son frein en tenant la barre de la stratégie qu'il avait décidé de choisir. Jouer le papa cool. Le bon flic.

- Ah l'armée ministérielle, vraiment ? releva-t-il surprit. Il n'aurait pas soupçonné un projet de carrière aussi musclé pour une petite qui gardait ses mains sous la table en baissant les yeux.

Il inspira, se retenant de dire que les vols de gamine écervelée lui compliquait la tâche plus que les nécromanciens et les loup garous anthropophage : Pas vraiment. J'voulais faire vétomage à votre âge. Et y a eu la guerre. Il trempa son biscuit méticuleusement dans son thé, laissant le chocolat blanc fondre dans l'eau chaude avant de s'étendre dans de plus ample explication.

- J'avais pas de diplôme, et Betty est tombé enceinte de Sean. J'devais trouver du travail, et l'armée de ministère embauchait le plus. Les réseaux de résistance m'ont r'trouvé et m'ont fait une proposition, et j'ai atterri à la BPM, puis à former les nouveaux à la BPM, puis.. auror à la chasse aux mangemorts. Sale époque. Il cilla et marqua une pause. La théière lui remplit de nouveau son verre, noyant son visage dans les volutes de vapeur d'eau. C'était difficile et j'ai vu de moins en moins les enfants, mais fallait le faire. Si j'avais été plus assidu à l'école, j'aurai peut-être pu faire autre chose. Enfin... Et même... il fit une moue dubitative. La guerre... a tout bouleversé... pour tout le monde. Il haussa les épaules.
Il fallait un boulot, j'avais vingt-et un ans et que la résistance comme expérience. J'avais pas aimé ça... j'y avait été habitué... passé un cap quand on a vu et vécu ce qui est arrivé, on peut plus continuer normalement... et on avait vraiment besoin de ça à l'époque... sept ans de chasse pour gauler les trois quart. Il secoua la tête, un air féroce sur les traits.

Je voulais pas vivre ici avec Betty, au crochet des parents et je m'entendais pas avec mon père, Ewan, l'grand-père de Sean... Il décocha un coup de menton à une photo dans la cuisine. Maggie et Ewan, jeune, dans leur costume de mariage."J'ai pensé aux enfants... et j'ai fini par prendre à contre coeur ce qui payait le mieux....

Il inclina la tête et avala un gâteaux. Il tourna la tête vers elle et répéta :

"La faction walkyrie, hein ?" hocha-t-il de la tête. Il en connaissait des sorcières là-bas. Les Harpies de la nuit. "Pourquoi ?" demanda-t-il.

Était-ce pour ça que Sean avait voulu changer de carrière si soudainement ?

Braxton faisait mine de laisser le dossier de côté. Ces jeunes avaient désespérément besoin de limite et de s'en rendre compte de l'irrespect sans borne dont il faisait preuve.

Ne voulant imaginer le père de Sean entrain de tenir un mouton par les pattes et le tondre alors qu’ @Adil Mesli lui avait vanté les mérites de son célèbre Haggis, elle se demanda sérieusement où il en serait si la guerre n’avait pas traversé leur vie. Et surtout où en serait la future génération qu’ils représentaient si un deuxième rappel des affres de l’humanité surgissait à leur époque.

Alors qu’il lui donnait un aperçu plus que varié de ce qu’il avait vécu au sein du Ministère en passant d’un étage à l’autre tout en formant de solide recrues encore visible dans les couloirs, Yeleen ne put que se rendre compte à quel point Braxton n’avait pas seulement délaissé du monde derrière lui mais aussi des rêves. Regrettant dans un sens de ne pas avoir été plus assidue en cours, Yeleen haussa légèrement les sourcils en se rendant compte de la manière dont il dévalorisait son rôle pendant la guerre. Pourtant, il faisait parti de ceux qui leur avait offert un avenir et la simple possibilité de se projeter dans celui ci. Mais en contre partie, il en avait trop vu, trop fait pour un métier qui ne le retenait que par les finances.

Pendant un instant, elle se rendait compte avec effroi que @Sean Clearwater lui avait tenu le même discours. Qu'être journaliste ne payait pas et qu’il ferait mieux d’embraser une carrière bien plus confortable. Et pendant de longues minutes, Yeleen se perdit dans la contemplation du cookie dévoré par le père Clearwater.

"Mais maintenant … pourquoi vous y restez?" De tout ce cheminement, elle se rendait bien compte qu’il avait pris cette voix par dépit. Mais Betty n'était plus là, Sean allait aussi prendre son envol, rien ne l’obligeait à rester dans les parages. Non, il y avait plus que ça et de la manière dont il endossait le long manteau à chaque fois qu’il venait, le sourire carnassié et les épaules droites, elle savait qu’il y avait trouvé un réconfort. La vengeance d’une vie échappée peut-être.

"J’ai une bonne détente avec ma batte sur le balai. Mais je veux parfaire ma magie à présent." Elle s'était toujours cramponné au Quidditch, sans avoir besoin de parler pour se battre. Mais ça, il devait le savoir puisqu’elle était la concurrente directe d'#Eleanora dans sa maison. La vision de la faction volante de l’armée ministérielle était, à ses yeux, le bon moyen d’allier le besoin de protéger et d’assurer la sécurité d’autrui. Servir à quelqu’un, à quelque chose, être utile. "Sean a aussi changé de voie il y a peu … " Caressant le bout du biscuit qu’elle trempa dans son thé pour le tiédir, Yeleen souffla un instant avant de le prendre entrer ses lèvres pour signer. "C’est étrange comme il s’évertue à ne pas vouloir vous ressembler alors que vous êtes un exemple." A suivre ou à ne pas suivre, c'était une histoire entre eux. Mais Sean délaissait ses propres envies par le besoin de protéger les autres. Elle était certaine que s’il avait le choix, il aurait été un parfait journaliste aussi, à écrire des articles qui pousseraient chacun à réfléchir sur ce qui se passe, quitte à créer sa propre maison d'édition. Elle comprenait néanmoins son choix de stage chez les Aurors, tout comme son propre père semblait se voir seulement comme un pion durant une bataille qui l’avait marqué alors qu’il était un soldat à part entière.

La petite était bien bavarde et il ne prit pas le temps de lui répondre, plus occupé à la faire parler d'elle.

"Il paraît, Nora m'a parlé de toi depuis qu'elle est rentrée à Poudlard... Je savais que t'existais bien avant Sean et Pré-au-lard." ajouta-t-il. Il savait aussi que la jeune fille avait d'autres prédisposition. Une genre de touche-à-tout très appliqué.
Braxton s'attendait à plus d'explication que d'aller casser des gueules avec une batte sur un balais et il resta de marbre, n'ayant pas saisi la motivation réelle de la jeune fille.

"Mhm... ouai... Faction Walkyrie... Tu vas côtoyer des bourrins, des gens violents qui ont d'autres perception que toi de la justice ou du travail. Tu vas surtout être sous des ordres, très rarement avoir l'occasion de prendre des initiatives, et si c'est le cas ça voudra dire que la situation ne va pas bien du tout. C'est pas des conditions qui plaisent à tout le monde..." On ne se rendait jamais compte de ce que c'était qu'être "au ordre du ministère, le manque de liberté que cela incombait. Il était un ovni dans le genre et seulement parce qu'il était indispensable ailleurs. Et qu'il avait fait passé beaucoup de temps sur sa vie privée et cumulé les missions parallèles.

Il était certain en tout cas que jamais les De Clare ne la laisserait prendre ce genre de travail. Si son choix de MULOT était déjà fait, c'était que la petite bénéficiait déjà d'une forme d'émancipation.

Elle en profita pour rebondir sur le cas de Sean et son coeur se souleva. Il revoyait Sean blessé au sol, respirant à peine, jusqu'à l'intervention de @Thesus De Clare. Yeleen ne semblait pas avoir une once d'intuition de ce qui s'était passé. Braxton se demanda si le petit poursuivrait après cette expérience sordide. Et s'il lui reparlerait un jour. Et la culpabilité de cet été était toujours écrasante.

Braxton ne voyait en rien en quoi il était un exemple. Il s'éclaircit la gorge et fit comme si elle n'avait rien dit, ignorant la petite bougie allumée au fond de lui. En regardant derrière il n'avait jamais essayé d'être un exemple. Il avait voulu éduquer ses enfants pour qu'ils soient le plus à l'aise avec eux-même. Il ne s'était jamais pris comme référence... et pour cause...

- Il a eu une réaction de défense, ça lui passera peut-être. donna comme explication son père. On voyait clairement à sa mine qu'il l'espérait en tout point. À ce rythme là tous les Clearwater allaient finir au département de la justice."C'est dommage... il est synthétique, procédurier, organisé, il est carrément cérébral. Il vaut bien plus qu'une moelle épinière qui sait faire des sorts..." Il avait fait un stage avec @Levana Rosenthal la PDG de Manticore l'an dernier, je me demande si cela ne nous a pas sauvé la mise avec Betty..." Il fut songeur, se passant la main sur le bas du visage. "Il écrivait très bien déjà tout petit..." fit-il remarquer. Il sourit brièvement à ce souvenir, son rictus se fana très vite. "Il a des choses à régler et tout le temps avant de savoir ce qu'il voudra vraiment faire."

Il soupira en faisant rouler sa tasse dans les mains. L'état de Sean était plus que préoccupant. "Il ne va pas bien du tout." déclara le père. Il tourna la tête vers Yeleen, une moue triste au visage : "Heureusement qu'il t'a toi, je sais pas où il en serait sinon."