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Les pigments des notes virevoltantes [Feat Freya]
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FICHE DE PERSO
Les pigments des notes virevoltantes
Dimanche 20 mars
Fin d’après midi avec @Freya Korrigan
Les portes fermées de l’université avaient sonné un courroux plus froid que les mers les plus gelées dans les contrées polaires. Sécurité illusoire imposée, enfermement des chères têtes blondes pourtant déjà à l’âge adulte, leur faisant croire que l’horreur ne se trouvait que derrière ces murs. Pourtant, l’intérieur n’avait rien à envier à l’extérieur, seuls les esprits faibles pouvaient se satisfaire de cette décision. Un aiglon aux ailes brisées ne voyait que l’envol refusé, les limites du ciel étouffées, les terres de sa mère refusées. L’angoisse prenait, en pleine journée, sous les rayons de soleil printanier, irrationnelle et capricieuses, imposant des et si gorgé de milles nuances de carmin. Y penser était ridicule et épuisant, et certainement bien trop prématuré, la cage dorée n’était pu être closes que pour quelques jours...
Les doigts courraient sur les pastels ouverts sur son lit, nourrissant la pulpe de leur texture si particulière. Toutes ces couleurs chatoyantes si peu utilisées, l’occasion se dessinait peut-être sous la fuite impossible. Poudlard regorgeait de beauté que ses iris ne prenaient le temps d'admirer, les avant bois pullulaient des premiers bourgeons audacieux et le lac se parait de milles lumières joueuses sous les caprices du vent. Cette punition collective pouvait finalement permettre de découvrir de nouveaux contours insoupçonnés. Mais le tic de sa montre à gousset coincée dans la poche de son petit gilet sans manche appelait à honorer le rendez-vous baigné de promesses d’odes à la création. Depuis que ses tympans avaient croisé les habiles petits doigts d’une jolie rouquine, les croquis s’habillaient d’une douceur inconnue, de et si les autruis n’étaient pas tous mauvais…
Une rencontre déposée dans les mains du hasard la première fois, puis dans les doigts de la curiosité et sur la pulpe du carnet. Une muse personnifiée sous les traits d’une élève que le fusain aimait croquer. La finesse de ses doigts dans un premier temps, puis l’instrument auquel elle s’adonnait, puis elle, son regard concentré sur les cordes transparentes, sa mine transportée sur la partition délicatement composée, les boucles de ses cheveux volant au vent. Rhiannon se moquerait surement si elle savait, le coinçant sous son coude pour lui ébouriffer la tignasse en utilisant une voix des plus agaçantes pour dire qu’il avait craqué pour la Belle. Aussi, n’avait-il rien dit à ses sœurs de ses entrevues flirtant avec l’onirisme du ciel lui-même. Les étoiles auraient pu être jalouse si la demoiselle acceptait de venir une fois le manteau de nuit tombé sur la contrée magique. Mais il n’en était rien, son cœur alourdit d’insomnie n’arrivait à folâtrer, les mirettes trouvant principal refuge dans la danse millénaire des courtisanes de nuit.
La pochette de cuir, contenant toutes les craies anciennes comme nouvelles, retrouvait le bloc feuilles malmené dans la besace. Le tac de la minuscule horloge faisant fermer la porte de son dortoir délicatement. Aucune question sur la localisation de son colocataire, aucune interrogation sur les activités de ses sœurs, les pas glissaient sur les pierres élimées de l’institution magique ne s’arrêtant à aucun moment. Les briques froides du château laissaient place aux brins d’herbes humides dansant délicatement sous la caresse de la brise encore fraiche. Un léger frison calait le nez dans l’écharpe bleu et bronze encore outragement portée sous le nez du soleil rondouillard. Sa chaleur n’était pas encore suffisante pour lui faire confiance, le plaid accompagnait tout aussi insolemment le jeune homme dépassant les serres. Aucun regard pour ses plantes-chéries, la ponctualité portait l’honneur tant il mettait de temps à accepter de donner sa confiance à une personne. Freya n’avait pas à attendre la béatitude provoquée par la jeune pousse d’un chou mordeur à peine plus grand qu’un pouce, le respect se devait d’être fiable à toute occasion.
Les azurs se baladaient entre les petits arbustes débordant d’un émeraude frais, les nouvelles feuilles faisant refléter l’astre de jour inconsciente de l’agression qu’elles imposaient. Elles étaient majestueuses, invitant quelques moineaux à venir les observer, comment avait-il pu être aussi aveugle à ces menus détail, l’endroit choisi par la rousse avait toujours été parfait. Proche de la nature, éloigné de l’effervescence étudiante le grand arbre qui les toisait chaque semaine avec orgueil symbolisait les traits généreux du Sanctuaire. Ce n’est que maintenant qu’il le voyait, alors qu’il posait sa couverture sur la terre humide et qu’il s’installait en attendant. Trouver les bonnes nuances de vert allait prendre un peu de temps, la difficulté du choix l’empêchait de faire attention aux bruits de pas approchant.
Codage par Libella sur Graphiorum
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FICHE DE PERSO
Freya descendit quatre à quatre les marches du grand escalier qui menait au parc du château. Le soleil dardait ses derniers rayons revigorants sur la campagne écossaise et l'horizon se parait de sa traditionnelle couleur orangée. L'aiglonne était de bonne humeur, visiblement impatiente de passer un brin de temps en compagnie de son camarade et ami Myrrdin. Cela faisait en effet quelques jours que les hostilités avaient été lancées et que Poudlard avait fermé ses portes, plongeant ses occupants dans une incertitude qui pesait lourd sur leurs âmes immatures.
Particulièrement sur la sienne.
Freya avait troqué son habituel uniforme pour une petite robe blanche à motifs floraux de saison qui trouvait sa fin juste au-dessus de ses genoux cagneux. Cette dernière laissait la part belle à son physique toujours affuté et faisait littéralement ton sur ton avec sa carnation de rouquine qui rappelait l'albâtre. Elle ne portait pas de veste en ce début de saison printanière, des épaulettes de flanelle aux arabesques gracieuses se chargeaient de couvrir ses frêles épaules. Elle arborait ainsi un look d'une fraicheur immaculée mettant en exergue sa crinière de feu rappelant celle d'un lion. Un merveilleux contraste avec sa psyché noircie par les circonstances et un ode pertinent à l'envie d'un renouveau. La galloise arriva prestement sur le lieu de leur rendez-vous hebdomadaire. Un lieu isolé qui leur permettrait assurément de laisser leurs âmes s'embellir à travers leurs arts respectifs.
- Bonjour Myrrdin. Je suis navrée, j'arrivais pas à me décider sur ma tenue.
Freya clama de bonne foi, sachant pertinemment que son camarade au talent artistique indéniable ne manquerait pas d'immortaliser son apparence du moment dans ses pages qui transcendaient, à la manière des photos, le temps et l'espace. Si la galloise s'était étonnée du talent de Myrrdin lors de leur première rencontre, elle voyait à présent dans ses dessins le reflet de l'image qu'elle refusait d'exposer au monde. Une image écornée, expressive et parfois laide, loin des standards qu'elle offrait au monde depuis des années.
Loin de cette perfection qui était attendue d'elle.
Freya offrit un sourire tendre à son camarade avant de prendre place à ses côtés sur la couverture. Elle admira brièvement sa prévenance ponctuelle et croisa ses jambes en amazone, ajustant les battants de sa robe aux motifs floraux ainsi que son imposante crinière, le vent s'y engouffrant à son grand dam avec une aisance naturelle à lui bloquer le regard. Elle replaça une mèche rebelle derrière son oreille.
- Comment vas-tu ? Tu tiens le coup ? Tu parviens à t'isoler un peu en cette période de confinement ? De mon côté, il n'y a guère que la méditation pour me garder saine d'esprit. Tu peux pas imaginer à quel point j'ai attendu notre rendez-vous.
Freya se fendit d'un soupir de contentement, cherchant Myrrdin de son regard azuré avant d'empoigner sa crwth, lyre galloise dont elle était particulièrement friande et qui constituait son instrument de prédilection. Elle laissa ses longs doigts effilés courir le long du manche de son instrument atypique hérité de son grand-père Geraint. L'aiglonne frotta quelques cordes afin de s'assurer de la justesse de ce dernier, focalisant sa respiration et ajustant sa tonalité au gré des échos d'aigus et de graves.
- D'ailleurs, je te remercie du fond du cœur.
Le compliment était sincère. Freya lui offrit un sourire désarmant de faiblesse et de gratitude. Elle possédait d'autres moyens d'évacuer son stress mais cette rencontre placée sous les auspices de l'art lui faisait le plus grand bien.
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FICHE DE PERSO
Les pigments des notes virevoltantes
Dimanche 20 mars
Fin d’après midi avec @Freya Korrigan
Pulpe des doigts effleurant lentement des pigments émeraude hésitant sur la nuance frôlant la perfection du tableau qui s’offrait aux mirettes. La teinte était trop douce, trop légère, trop vaporeuse, incapable de porter l’intensité de cette nature jamais perturbée. La puissance de l’Impérial glissait sous les doigts, Obligée capable de rendre la prestance du sapin aux épines arrogantes. La craie parfaite s’abandonnait sur le grain de papier succinctement, interrompu par des salutations capables d’étirer les joues rosies du dessinateur. « Bonjour Freya, il n’y a pas de problème, tu es sublime » Azurs timides, bien incapables de glisser sur les courbes féminines délicatement enveloppées dans leur écrin printanier, retombaient sur les feuilles bercées par une brise de vent. Fuite usuelle que la musicienne aux doigts de fée avait certainement pris l’habitude de rencontrer à chaque tentative de réponse supposée civilisé tentée par son interlocuteur.
Les années d’études en académie ne pouvaient chasser le manque de savoir sociétale et les loupés de communication d’un enfant élevé dans la nature. Par chance, le petit nombre de personnes s’étant fait aux maladresses verbale de l’aiglon ne s’offusquaient pas, ou pas longtemps. Les filles aimaient qu’on les flatte, comme les plantes aimaient qu’on leur parle, de surcroît quand leur attention avait égrainé le Temps pour se parer de leurs plus jolies couleurs, un compliment semblait approprié. Bien que possiblement ambiguë, les mois passés au milieu des pierres d’un château le lui avait fait comprendre, bien que l’essence de l’ambivalence des mots n’avait aucun sens à ses yeux. La robe était gracieuse, un battement de cil avait capturé le contraste des mèches flamboyantes coulante sur l’albâtre du tissu qui l’habillait.
Sa présence sur la couverture chassait rapidement la réflexion intense sur les mots choisis pour la saluer. L’air frais s’engouffrait sous l’étoffe faisant voler les petits pans de fleurs ajustés sur ses petits genoux. Détail appelant au détournement de regard et à opter pour l’abandon du sweat à capuche. Le zip chantant rapidement, Myrddin déposait son bloc de dessin hors des cuisses pour ne salir le coton dont il se dépossédait. La fraicheur d’un soleil encore timide ne l’avait jamais dérangé, le vêtement trouverait meilleure utilité auprès de la demoiselle à la langue déliée. « Je dois bien avouer que nos rencontres loin de tout me font du bien. Tiens.. » Sweater tendu à la peau diaphane avec un petit sourire en coin baigné de gêne. « Pour que le vent te déconcentre pas » Même si les caprices de la nature n’était qu’insignifiance quand un artiste se laissait aller à son talent. Portés par les notes de musique ou par le chant de la craie grattant son support, la magie opérait indifférente aux murmures d’Eole.
La lyre reprenait sa place, invitant le jeune homme à reprendre la sienne pendant que quelques notes résonnaient en écho aux pépiements d’un moineau curieux. Le large carnet de croquis retombait sur les genoux, portés en tailleurs, les ongles faisaient rouler les petites craies en attendant que la déesse de l’amour s’institut muse une nouvelle fois. Des remerciements coupaient rapidement les prémices de l’appel à l’onirisme, forçant les opales pantoises à s’heurter à celles de sa compagne d’art. « Me remercier ? Pour ? » Les sourcils se fronçaient une fraction de seconde, cherchant à comprendre le sens de ses paroles, n’était-ce pas plutôt à lui de lui énoncer gratitude et reconnaissance ? A Elle qui jamais ne l’avait isolé, ou ne s’était moquée ? A Elle qui avait allumé une bougie de confiance en l’être humain soufflée depuis des années... Pourquoi était-ce à elle de le remercier alors que la courbe de ses lèvres semblait crier tous ces maux qu’elle n’osait exprimer.
C’était fascinant, les esquisses que les étudiants partageaient entre eux en se croisant dans les couloirs, beaucoup semblaient se parer de milles facettes pour obtenir ce qu’ils désiraient. Tranquillité, ascendance, connaissances, qu’importait ce que ces Autruis voulaient, les sourires s’adaptaient étrangement, comme si avancer à nu était impossible pour eux. Mais ici, dans cette nature presque isolée, Freya ourlaient ses pétales de roses d’une douceur rarement aperçue entres les tables d’études, loin des standards que chacun se devait d’offrir, loin des images que chacun voulait ériger face aux autres. C’était un sourire diffère, dénué de cette chose qu’il ne possédait pas, enveloppé d’une sincérité qu’il voulait croquer, de suite, maintenant, tant qu’il le voyait.
Le fusain ternissait de cendre la feuille vierge déployée. « Tu n’as pas à me remercier, quoi qu’en soit la raison, dis-toi que je dois t’en être encore plus reconnaissant. » L’ébène continuait à contourer les formes de ses lèvres , ses lignes fines et délicatement découpées, flanquant à Myrddin un air des plus sérieux. « Mais j’aime ce sourire, il semble fragile et précieux.. La journée à été dure ? » Supposition composée de ces deux années d’observation de couloir, les gens détestaient montrer leur faiblesse à moins d’être désarçonné ou d’être… En confiance… Désarçonné par cette vérité, Myrddin levait le nez, inclinait le minois sur le côté et se fendait d’un doux sourire. « En tout cas, je suis content que tu sois là » Sincérité rehaussant un peu plus les commissures déjà redressées.
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FICHE DE PERSO
Freya se saisit volontiers du sweater de Myrddin, le plaçant sur ses genoux, estimant à la vue de la gène de ce dernier qu'il s'agissait là de son intention. Une évidente méprise qu'elle réalisa bien vite mais elle se justifierait facilement en évoquant le besoin de garder toutes ses sensations afin de jouer plus efficacement. Elle mit cependant un point d'honneur à le remercier.
- J'apprécie ta prévenance. Tu es un vrai gentleman. Je connais beaucoup de filles qui seraient ravies d'être traitées de la sorte.
Freya glissa avec pertinence, son regard pétillant d'une lueur mesquine, sachant fort bien que ses paroles aussi censées soient-elles seraient accueillies d'un un simple mouvement d'épaule suivi d'un soufflement de nez. Dans le meilleur des cas, Myrddin détournerait le regard et se refugierait derrière les notes cramoisies de ses joues enflammées. Approcher son camarade s'était révélé une mission certes naturelle mais au combien délicate et avait nécessité quelques hasards bienvenus et une patience digne des statues qui trônent dans les couloirs interminables du château.
Le jeu en avait valu la chandelle.
Freya espérait toutefois que son ami rêveur s'ouvre au reste de la populace grouillante qui peuplait ces murs, tout particulièrement en ces temps troublés de blocus et de confinement. L'aiglonne se contentait pour l'heure de petites piques destinées à le travailler sur la durée, ne souhaitant clairement pas le brusquer et ainsi annihiler tout le travail accompli jusque là. Ce serait tellement dommage que Myrddin se referme telle un de ses coquillages de mer alors qu'il avait tant à offrir. C'est sur ses pensées qu'elle entama les premières notes de sa lyre galloise, le son caractéristique de ce cette dernière se joignant rapidement au bruissements des feuilles et à la symphonie d'une nature en effervescence.
- Tu lis en moi comme dans un livre ouvert. Peu de gens sont capables d'une telle observation. Spécialement chez nos camarades. Des histoires de famille, ne t'en fais pas pour ça. J'apprécie toutefois ta sollicitude.
Freya lui offrit à nouveau ce sourire que Myrddin semblait apprécier, juste contente de se défaire de ce visage de composition qu'elle offrait au quotidien. Elle prit une grande inspiration comme pour se délester de ce poids invisible mais réel qui pesait sur ses frêles épaules. Une simple histoire de famille ? Si la phrase était techniquement correcte, malheureusement c'était bien plus compliqué que cela. Son père avait été maudit il y a près de cinq ans déjà, délaissant son apparence et ses pulsions humaines pour celle d'un ours brun dont la principale préoccupation journalière consistait à se frotter le derrière contre la végétation dense d'une Ecosse sauvage. L'aiglonne n'avait eu de cesse de chercher un remède alors que la plupart de ses proches se contentaient visiblement de passer à autre chose. Cela faisait quelques mois qu'elle s'attelait à le guérir, tâche herculéenne s'il en est qui avait nécessité des heures de recherches et l'apport de nombre de ses camarades qu'elle ne pourraient tous remercier si cette entreprise venait à être couronnée de succès.
Un poids difficile à porter pour une gamine de son âge.
Freya laissa filer les échos de ces images perturbantes, de ces problèmes qui érodaient son âme meurtrie et fit le vide dans son esprit, se concentrant sur les battements de son cœur faisant office de basses régulières donnant le tempo d'une chanson qui prenait finalement forme. Le vent s'engouffra dans sa chevelure rousse lorsqu'elle ouvrit enfin les yeux, son regard azuré semblant pris d'une douce mélancolie alors que ses longs doigts habiles pinçaient les premières cordes d'une lyre enfin libérée de son carcan oppressif faisant écho à la douleur interne et au conflit de sa maitresse.
- It doesn't hurt me
Do you wanna feel how it feels?
Do you wanna know, know that it doesn't hurt me?
Do you wanna hear about the deal that I'm makin'?
Freya fredonna de manière presque inaudible, les paroles d'une chanson qu'elle seule connaissait se formant petit à petit dans son esprit, se refusant toutefois à se faire entendre au-dessus d'une lyre encore hésitante. Emprunte d'une qualité unique, mélange de soprano et d'alto sa voix prit progressivement de l'ampleur à mesure que l'aiglonne embrassait ses sentiments et acceptait de les partager à Myrddin. Elle enchaina, son langage corporel visiblement totalement différent de son habituel stoïcisme et ses allures de femme parfaite.
And if I only could
I'd make a deal with God
And I'd get him to swap our places
Be runnin' up that road
Be runnin' up that hill
Be runnin' up that buildin'
Say, if I only could, oh...
Des larmes commençant à perler le long des joues couleur d'albâtre de Freya alors que sa voix gagnait en puissance et prenait à présent l'ascendant sur sa lyre qui reprit son simple rôle d'accompagnatrice. Sous un déluge de sentiments incontrôlables, son visage se déforma, offrant à Myrddin le spectacle d'une détresse rare. Ses doigts continuèrent de pincer les cordes de sa lyre quelques instants avant de s'arrêter. Légèrement tremblante, Freya se fendit de quelques sanglots avant de se reprendre, essuyant ses larmes d'un revers de sa manche.
- Je suis désolée. Je ruine ton dessin. Au moins j'ai pas ruiné ton sweater.
Freya se fendit d'un petit rire nerveux avant de tenter d'égayer l'atmosphère d'un petit trait d'humour dans une vaine tentative de couvrir sa perfectibilité.
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Les pigments des notes virevoltantes
Dimanche 20 mars
Fin d’après midi avec @Freya Korrigan
Les sensations s’érigeaient comme maitresses à la création, ou à la palpabilité de l’instant. Une plaidoirie devant laquelle les mèches brunes dansaient doucement, acquiesçant, s’immobilisant en levant les opales sur les remerciements gagnant un faible sourire en coin détaché. La prévenance plaisait aux demoiselles, comme les flatteries, mais l’art de maitriser gestes et mots ne lui appartenait pas. Aucune galanterie sous ce sweat proposé, aucun étalage d’éducation appartenant à la bourgeoisie, aucun calcul prémédité pour s’octroyer une faveur de la Belle, l’offrande ne répondait qu’à un besoin futur anticipé. Que ce soit la fraicheur de la brise ou les formes féminines taquinement dévoilées, l’un comme l’autre aurait pu déranger la musicienne dans sa concentration. Les appréciations des Autruis inconnus à ses attentions ne l’intéressait guère, mais le point soulevé s’inscrivait dans un coin de la caboche, sans se demander si la remarque se voulait Invitation à faire de même avec d’autre demoiselle.
L’idée, saugrenue, détournait le regard sur le choix de nouveaux pigments. Interrogation bien plus intéressante et agréable, d’autant que rapidement les premières notes se mêlaient au chant du vent dans la verdure environnante. Caresse de l’âme, forçant le rideau de cils à se fermer pour se laisser porter, laissant le château loin derrière eux, laissant les désagréments de l’enfermement s’évaporer sous la brise de notes claires tournoyant délicatement à ses tympans. Comme deux ailes de papillons s’effleurant dans une danse intimes, le chuintement de la pulpe des doigts de Freya délivrait les lapis de leur torpeur nocturne, se posant sur elle avec douceur. Le regard changeait selon ce qu’on voulait voir. Les iris coincées dans la colère ne verraient que dégout et laideur, alors que les prunelles dépossédées de la moindre attente, se permettaient de voir sous les scintillements du soleil joueur des nuances parfois oubliées. C’était peut-être ce que les pastels gras couchaient sur le papier sans que leur propriétaire n’en prenne totalement conscience.
Interrompant le choix des teintes aptes à saisir les variations des deux pétales de roses de la nymphe de printemps, Myrddin inclinait la tête sur le côté, fronçait les sourcils, entre-ouvrait la bouche manquant de rompre le moment pour une bête curiosité. Des histoires de famille.. Il y’en avait tellement... Sur celles disparues, sur celles manquantes, sur celles trop aptes à partir, sur celles qui acceptaient de rester, sur celles qui avaient trop d’attentes… A quelle famille pouvait-elle appartenir pour se donner des airs forts dans la foule tout en étant étrangement comme vulnérable lors de ces instants volés au Temps ? Jamais les azurs en soif de savoir ne s’était permis d’ouvrir les livres traitant des descendances de sang-pur, pas plus qu’ils n’avaient osés glisser sur la liste énumérant les porteur d’affliction de lycanthropie. La crainte de la déception de ses propres réactions avait préféré laisser à ces autres, capables de le supporter, le choix de se dévoiler quand ils le désiraient. Aussi patienterait-il, répondant d’une simple esquisse tendre récupérant ce vieux rose pour contourer les courbes de ses lèvres pensives sur la feuille d’albatre.
La beauté de la sincérité abandonnée à des pensées privées embrasait toujours le jeune dessinateur. Concentré sur la barque échouée des interrogations muettes de sa partenaire, sa main s’agitait, les couleurs se mélangeaient vibrant sous le rythme que la fée à la chevelure de fée imposait. Le croquis prenait vie sous la mélodie offerte, ôde envoutante ternissant de rouge de ses lèvres chantantes, assombrissant l’océan de ses yeux voguant dans des méandres inconnus. Le bout de nez se levait, régulièrement, tachant de saisir cette pointe ombre illuminé par un rayon d’astre de jour, l’attention se laissant bercer par le chant mélancolique aux paroles quasi secrètes. L’intensité grandissait, délicatement, s’épanouissant comme une fleur timide acceptant désormais d’éclore et d’étendre ses frêles pétales à la brulure du soleil. S’arrêtant une seconde supplémentaire, les mèches ébènes se redressaient alors que les doigts glissaient sur le fusain pour finalement l’abandonner, les ténébreux pigments ne rageaient pas, c’était autre chose, quelque chose de bien plus délicat… quelque chose de bien plus fragile… quelque chose qui résonnait désagréablement au fond de ses entrailles… Quelque chose brodé d’un chapelet de perles cristallines roulant sur les joues rebondies… Quelque chose qu’il avait enfermé dans une cage aux lourds barreaux rouillés de son côté…
Les lèvres pincées sous le spectacle empoignant le cœur, Myrddin fouillait dans son sac à la recherche d’un papier de mouchoirs en papiers et attendait que la lyre se taise pour se lever. La fébrilité soudaine arrachait un battement au palpitant pourtant parfois un peu trop lent à se laisser guider par les rennes de l’empathie. Mais il n’était pas compliqué de saisir que les larmes n’accompagnaient que le rire lorsque les paupières et les longs cils riaient aussi. « Je doute que mon dessin soit ruiné ne t’en fait pas…. » Pourquoi se préoccupait-elle du rendu de ce jour ? Ce détail n’avait que peu d’importance.. « Et un sweater ca se lave… » A la main, par la magie, ou avec les employés du château.. Détail futile contrairement aux rivières jumelles aux sillons étroits qu’un revers de manche avait taché d’essuyer. Un soupir et un genou à terre, pour ne pas la regarder de haut, le paquet de mouchoirs était tendu. « J’en connais aussi des histoires de familles qui font pleurer… » Même s’il avait préféré occulter. « .. ca sert a rien de rire par-dessus, et si tu veux pleurer, je peux t’écouter et te prêter mes bras » Maladroite offre débordant d’une bienveillance attribuée qu’ à une poignée d’être humain hors de sa famille
Les souvenirs, jamais vraiment oubliés, avaient eu le ruissellement facile au jeune âge et ce pendant des années. Les nuits étaient encore parsemées de ces odeurs, de ces bruits, de ces images rouges, si rouge, que tourner le dos à Morphée pour enlacer Nyx était bien plus supportable. Et sous le regard rieur du soleil, au lieu de proposer de conter des récits de milles et une nuit, Myrddin soupirait doucement, tachait de rehausser les commissaires de ses lèvres et tendait sa main, souillée de couleurs, pour la déesse qui se jouait de perfection la saisisse.
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