Restless heart syndrome — ft. Eurion Cynfeirdd

Restless heart syndrome

Eurion & Yara

11 mars 2012.

Le visage de Yara s’étendît en un sourire cruel et satisfait en voyant que sa moquerie avait eu l’effet escompté. Parce qu’en tant que chasseuse, elle savait toute l’importance de prendre l’ascendant sur sa proie, et parce que c’était aussi ce qu’elle cherchait à obtenir dans chacune de ses relations sociales. Pour ne jamais se retrouver elle-même dans la position de la proie, incapable de supporter de se retrouver à la merci de qui que ce soit.

C’était peut-être là sa plus grande peur.

La seule, d’ailleurs.

Ce fut pour le récompenser de s’être montré piqué par sa remarque qu’elle accepta de lui céder une information essentielle sur elle. Parce que ça n’avait rien d’un secret, et parce qu’il y avait des chances qu’elle ne le revoit jamais, de toute façon. À moins qu’il soit doté de canines plus aiguisées que n’importe quel sorcier, leurs routes n’étaient pas amenées à se croiser de nouveau. Du moins, c’était ce qu’elle pensait, sur le moment. Incapable de mesurer à l’avance l’impact que pouvaient avoir certaines rencontres sur sa vie, inconsciente qu’elles pouvaient seulement en avoir un.

« Le mien écrit les lois de notre monde et m’octroie le plaisir de les faire appliquer. Mais les lycans ne sont pas des chiens réputés pour leur docilité, n’est-ce pas Eurion ? Ils ne répondent favorablement qu’à la lune et ses rayons. » Ses yeux croisèrent malicieusement les siens. « D’où les griffes. »

Puisqu’il semblait acté qu’ils s’adonnaient avec un plaisir non dissimulé au jeu du chat et de la souris sans jamais s’accorder de réponse claire, préférant encore voir l'autre courir après, Yara était du genre à se lancer à corps perdu à tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une traque. Mais c’était pourtant la réponse la plus claire qui ait jusqu’ici été donnée, durant leur échange. Et alors que la chasseuse s’attendait à obtenir, à son tour, des prémisses de réponses, elle fut surprise d’entendre résonner un rire fort et puissant. Un peu à l'image du soignant, finalement.

Mais Yara se garderait bien de le préciser à haute voix.

Vous rigolez aussi fort que vos muscles peuvent l’être , aurait-elle pu dire.

Mais les compliments, ça n’était pas franchement son truc.

Alors, elle préférait simplement l’ignorer. Y compris ce qu’il avait dit, tout près, dans son oreille, quand elle s'était contentée de regarder droit devant, insensible à la proximité des autres.

Mais pas imperturbable, non plus, l'épiderme de ses bras s'était animée, dessinant quelques frissons. La traitresse.

La peau de son visage faussement angélique, quant à elle, se tendait en même temps que ses cicatrices se refermaient sous l’effet des sortilèges d’Eurion. Les picotements qu’elle ressentait s’effaçaient peu à peu et la partie à vif de sa chair disparut sous une peau nouvelle qui se créait.

Finalement, elle reviendrait peut-être à Sainte-Mangouste pour bénéficier de ses talents, maintenant qu’il savait. Cela lui éviterait de se balader et d’effrayer tous les enfants qu’elle croisait à cause des plaies qu’elle ne prenait jamais le temps de soigner.

Peut-être, inconsciemment, les gardait-elle pour faire comme Eurion.

Ne pas oublier ses erreurs, même si elle refusait toujours de les qualifier comme tel. Elle préférait plutôt parler d’imprévus.

« Pourquoi vous faites ça si ce n'est pas un hobby alors ? Simplement pour l’argent ? Sainte-Mangouste paye si mal que ça ? » demanda-t-elle simplement, sans une once d'animosité dans cette raillerie qui semblait être leur truc désormais, cherchant sincèrement à comprendre ce qu’il pouvait trouver comme plaisir à chasser des créatures magiques autres que des lycans.

Comme s’il avait besoin d’une bonne raison, comme s’il devait se justifier quand elle jugeait qu’elle ne devait rien à personne. Car Yara, en dehors des loups-garous, n’aurait pas fait de mal à une mouche.

Si l’on oubliait, bien sûr, tous ceux qui se mettraient sur son chemin pour l’empêcher de les chasser.

Mais son cursus à Castelobruxo avait tout naturellement fait d'elle une mordue des animaux magiques. Un amour qu'elle n'avait jamais montré dans sa deuxième vie, feignant l'indifférence quand elle était pourtant loin de savoir rester impassible, une fois devant eux. Mais c'était un visage qu'elle avait rarement montré, y compris à son arrivée à Poudlard où nombre de ses cours la poussaient à les côtoyer.

Elle n'avait rien dit et rien montré pour se protéger, elle. Et pour préserver son passé, aussi. Son lourd secret.

Avec son air trompeusement neutre et cette violence spontanée dans regard, il y avait fort à parier qu'Eurion passerait aussi à côté de cette facette de Yara.

Comme les autres.

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11 mars 2012 - ste-mangouste ⟠ @Yara Morães De Carvalho

cw: sang, blessure

Sa patiente répondit à la question de son employeur, sans réellement en prononcer le nom. Elle aime parler en énigme, celle-là. nota Eurion avec une pointe d’agacement. Sa description, cependant, autant vague fut-elle, extorqua une expression sceptique de la part du médicomage. Yara semblait décrire le Ministère. Noooon… impossible.
À moins que? Urgh. Eurion ne cacha pas la grimace sur son visage. “Ne me dites pas que je dois écrire Ministère de la Magie dans votre dossier…” soupira-t-il, ne lésinant pas sur le dégoût dans sa voix. D’un coût de baguette vers le comptoir, une plume se mit à gribouiller sur un dossier ouvert, juste à côté de la fiole de liquide qui commençait tout juste à changer de couleur. Il devait admettre qu’il ne savait pas que ces bureaucrates engageaient des chasseurs. Peut-être les avait-il sous-estimé. “J’espère au moins qu’ils payent bien… Disons que ce n'est pas un service gratuit, la gestion des… chiens.” dit-il à l’attention de Yara, comme pour adoucir ses propos.

Alors qu’elle le questionna sur ses propres motifs, son expression changea en quelque chose de visiblement plus emballé. “N’y a t’il rien d’autre pour vous motiver que la haine et l’argent?” demanda-t-il avec un sourire malicieux, se foutant bien d’avoir commenté sur son salaire seulement quelques minutes plus tôt. Il aimait être un homme contradictoire. Ou il aimait tout simplement mettre le Ministère en dettes où il le pouvait. “Qu’en est-il des traditions? De l’amour du travail bien fait? Du plaisir?” Il haussa les sourcils avec un amusement pour la provocation peu contenu, avant de contourner la sorcière pour commencer les traitements de son dos. Il releva la tête vers sa table de travail, là où reposait la fiole contenant le test.

Bleu, le test était négatif. Rouge, positif pour une morsure de lycan active.
À sa vue, il fronça les sourcils, sachant pertinemment que Yara ne pouvait plus scrutiniser son visage. Violet.
Il ne bougea pas un instant, analysant la situation. Intéressant.
Violet, pour le gène. Dans son sang, dans son ADN. Les loups, déjà imprégnés dans toutes les fibres de son corps, depuis le premier jour.
Très, très intéressant.

“Vous n’avez pas été contaminée par le lycan.” déclara-t-il. Techniquement, pas un mensonge. “Félicitations, vous disiez la vérité. Une belle qualité.” plaisanta-t-il, l’esprit ailleurs. Violet, pour le gène. Le médicomage, au vu de la conversation qu’ils venaient tout juste d’avoir, choisit de garder cette information pour lui. Avec tout le vitriole que l’étrangère avait craché sur les lycans dans la dernière demie-heure, il ne voyait pas comment la femme pouvait déjà être au courant de sa condition. Ou si elle l’était, d’où provenait cette rage? Il était curieux d’en savoir plus. Sachant petinement la gravité de son geste, il prit la décision de garder le secret pour lui, comme un pion retiré du jeu pour le ranger dans sa poche pour plus tard. De toute façon, il ne pouvait pas croire qu'il s'agisse d'une nouvelle qui emballerait sa nouvelle connaissance, et être celui qui lui annoncerait entraverait certainement la récente complicité qu'ils semblaient partager. “Je vais traiter votre dos.” annonça-t-il, observant les lacérations qui parcouraient sa colonne. “Je vous dirais de vous préparer à une légère douleur, mais mon petit doigt me dit que vous avez connu pire…” dit-il, laissant les mots couler sur sa langue lentement alors qu’il préparait ses bandages et ses onguents, les déposant sur la civière où était assise Yara. Délicatement, il parcouru la vieille cicatrice qui zébrait son dos avec son pouce, effleurant la peau à vif de sa patiente. “Je garde celle-là?” demanda-t-il, lui offrant une grâce. Un cadeau, de chasseur à chasseuse.

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Eurion & Yara

11 mars 2012.

Il avait suffit d’une seule information livrée sur un plateau d’argent pour qu’Eurion se permette de la juger ouvertement. Yara aurait probablement pu s’en offusquer, elle qui n’avait rien d’autre pour elle que sa loyauté envers ceux qui l’employaient. Pourtant, cette honnêteté la fit rire autant qu’elle lui donna l’impression d’être aux côtés d’un être complet, près de qui elle n’avait pas besoin de se cacher.

Elle n’avait pas ri comme ça depuis si longtemps que ses zygomatiques en étaient presque devenus douloureux, ce qui la convainquit rapidement de mettre fin à ce moment d’égarement.

« Écrivez ce qu’il vous plait. Qu’est-ce que ça peut me faire ? », fit-elle en reprenant son sérieux, non sans le scruter droit dans les yeux de ses ambres qui changeaient de couleur avec la lumière. « Je pourrais le faire bénévolement. Je ne fais pas ça pour l’argent. J'ai des objectifs.»

Il n’avait pas besoin d’adoucir quoi que ce soit. Depuis son arrivée sur le continent européen, la Brésilienne avait dû apprendre à se moquer de ce que les autres pensaient d’elle. À commencer par son aversion pour les lycans, les poils, et la lune. Yara n’avait pas attendu l’approbation des autres pour donner un sens à sa vie. Elle avait agi, et c’était ce qui comptait. Rien de ce qu’Eurion n’aurait pu dire aurait pu la faire dévier de cet objectif qu’elle s’était fixée. Ni personne d’autre, d’ailleurs. Quelque chose lui disait qu’elle avait été laissée en vie pour accomplir ce qu’elle savait faire de mieux, et le temps lui avait donné la force nécessaire pour assumer aux yeux du monde ce qu’il tenait naturellement en aversion : la haine effrontée de l’autre.

Ce fut en ayant ces pensées que les propos d’Eurion prirent un autre sens. Bien sûr, qu’il pouvait y avoir d’autres motivations que l’argent. Mais la haine, c’était son moteur à elle. Yara ne voyait pas bien ce qu’il pouvait y avoir d’autre. Mais après tout, si Eurion tenait aux traditions, à son côté perfectionniste et à son amusement, c’était bien là son problème à lui. Bien qu’incapable de dire à l’avance comment elle réagirait si elle voyait quelqu’un, un jour, tuer des créatures magiques pour son propre plaisir.

Alors, elle garda le silence. Parce qu’elle n’avait rien à répondre et qu’il était hors de question de lui montrer cette petite faille. Ce dernier reste d’un passé révolu.

Eurion s’était éloigné et redirigé vers le test qu’il avait tenu à effectuer, quelques minutes plus tôt. Yara n’avait aucun doute et, sûre d’elle, un air hautain s’afficha sur son visage a l’annonce du résultat.

« Je vous l’avais dit que votre test était inutile. À croire que vous aimez perdre votre temps. » Elle n’avait jamais eu l’ombre d’un doute, et, à nouveau, son assurance lui ferait défaut au point de ne pas percevoir la subtile variation dans la voix d’Eurion. « Avouez, c’est une excuse pour en passer plus avec moi », lâcha-t-elle avec une ironie non dissimulée, sans considérer un seul instant cette éventualité.

Yara savait que l’un comme l’autre reviendrait à leur vie d’avant à l’instant même où les soins seraient finis.

Et justement, il entama la dernière phase du processus de guérison. La plus épineuse, peut-être.

Mais comme il l’avait dit, Yara en avait vu d’autres. A commencé par cette cicatrice qui traversait son dos et qu’elle gardait comme la signature d’un contrat qui justifiait son dévouement à éliminer la cause. La seule qui lui importait vraiment.

« Gardez-là. S’il vous plaît. Comme celles que vous avez gardées. » Elle marqua une pause, pour se tourner vers lui et mieux le regarder dans les yeux. Yara savait qu’il comprenait et que c’était pour ça qu’il avait conservé les siennes « Pour ne pas oublier mes erreurs du passé. »

Parce que c’était précisément elles qui allaient façonner son avenir et faire d'elle l'excellente chasseuse qu'elle rêvait d'être depuis qu'elle avait quitté son pays.

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RESTLESS HEART SYNDROME

11 mars 2012 - ste-mangouste ⟠ @Yara Morães De Carvalho

cw: sang, blessure, domaine médical

“Des objectifs.” répéta Eurion avec un rire moqueur, ignorant l’amer commentaire précédent de la femme. “Très bien, à chacun ses motivations.” dit-il en haussant les épaules, montrant clairement qu’il n’avait pas besoin d’en savoir plus. Il se doutait bien qu’il finirait un jour par apprendre quoi, sachant d’instinct qu’il n’avait pas fini de croiser ses yeux d’ambre. “Le Ministère aussi à ses objectifs…” marmonna-t-il pour lui-même, encore mentallement coincé dans sa croisade contre leur gouvernement. Il n’avait jamais réellement caché son dédain pour leurs dirigeants, au grand dam de ses supérieurs qui aimeraient tant le museler devant les patients. (@Zahra Jekyll)

Yara rétorqua à sa blague, alors que le médicomage enfilait ses gants pour s’attaquer à son dos. À sa remarque, il eut un rire franc et court, comme un jappement. “Oui, ça doit être ça.” répondit-il, amusé, la stupeur laissant de nouveau place à une curiosité morbide. Appuyant un bras sur le matelas, il se pencha au-dessus de la civière afin de pouvoir observer le visage de sa patiente à nouveau. “Vous m’en tienderiez rigueur? Vous devez admettre qu’on passe un bon moment.” roucoula-t-il, l’oeil espiègle, cette lueur de curiosité n’ayant pas quitté son esprit. Il se redressa et se remit au travail, à nouveau caché derrière la sorcière, sans pour autant retirer ce léger sourire de sur son visage. Il s’effaça doucement, l’amusement laissant place à la concentration.

“Entendu.” répondit-il, son ton trahissant l’aspect solennel du moment. Il savait ce que ce genre de chose pouvait représenter, à leurs yeux.

Un certain silence tomba sur la salle alors qu’Eurion pratiquait ce pourquoi il était doué. L’homme s’était toujours vu comme un chasseur, un barde et un vétéran de la guerre avant de se voir comme un médicomage, ayant choisi la médecine un peu par défaut. Mais il devait admettre qu’il était doué dans ce qu’il faisait. Après plusieurs minutes de minutieux travail, le dos de sa patiente fut entièrement refermé, ne laissant aucune trace de cette attaque, hormis quelques marques roses. Et bien évidemment, l’ancienne cicatrice, blessure mémoire comme un tatouage.

“Voilà, ça devrait être bon.” Il expira, retirant ses gants en faisant son chemin jusqu’à la table de travail devant la sorcière. Eurion jeta un coup d’oeil à la fiole violette, et appliqua un autocollant de la même couleur au dossier de sa nouvelle patiente. Il écrit quelques notes gribouillées dans son dossier, puis sur une note séparée. Il empoigna un pot d’onguent et se retourna vers la chasseuse. “Il ne reste rien, seulement quelques marques roses. Appliquez-ça deux fois par jour, la couleur devrait disparaître comme si rien n'était d’ici quelques jours.”

Il lui tendit le pot de crème. “Et ça.” ajouta-t-il en ajoutant la note en question au médicament, inscrite sur une feuille habituellement réservée pour les prescriptions. Eurion n’était pas du genre à se soucier des protocoles, de toute façon. “Si l’envie te prend de refaire des erreurs, on se sauvera un peu de temps à nous deux si je suis déjà sur place.” Il releva les yeux vers Yara, et malgré l’uniforme de médicomage encore sur ses épaules, il parlait en tant que chasseur.

Eurion Cynfeirdd.
Caer Cynfeirdd.
Mon patronus est un lynx. Je déteste les lettres.
Jour et nuit, hésite pas.

Son expression était espiègle, rictus malicieux sur les lèvres.
“Si jamais tu veux le faire pour autre chose que de la haine… le plaisir parfois c’est bien.”

INFOS FICHE DE PERSO