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Run in the shadows (Miranda)
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FICHE DE PERSO
Décalé au possible, c'était la troisième nuit qu’il passait devant la maison des Swan, Banshee l’accompagnant dans chacune de ses promenades nocturnes sans réellement attirer l’attention autrement que par la présence d’un chien-loup dans les rues. La discrétion était ainsi assurée pour le simple exploitant agricole qui sortait de ses terres depuis quelque temps, veillant à mettre à exécution une partie du plan mis en place avec d’autres membres de sa famille : surveiller les lycans pour prévenir des chasseurs rodant autour de leur périmètre.
Si la liste des lycans était publique depuis quelques mois, nombreux étaient ceux qui suspecté par les chasseurs, autant ceux du Ministère que les familles déployés officiellement par le Ministère de la Magie. Si Glenn avait ainsi pris le secteur ouest de Londres Magique pour une partie de la nuit, il avait ralenti ses pas en même temps au moment où il vit une silhouette furtive filer dans la nuit entre deux maisons, bien loin des Swans. Retenant Banshee d’un simple sifflement, il vit les yeux bleus de son chien loup percé la nuit alors que ses poils blancs se hérissaient sur son dos.
Loin de s’armer de sa baguette comme la plupart des sorciers simplement parce qu’il n’en avait que rarement l’usage, Glenn suivit la silhouette encapuchonnée dans la nuit noire, un étrange éclat sur le sommet de sa tête lui permettant de la suivre à la trace, en plus de son parfum féminin. Alors que sa main se serrait sur la laisse de Banshee, il pensa à cette chasseuse qu’il surveillait depuis des années, lui laissant la distance et le temps raisonnable pour ne pas la revoir de sitôt sans déclencher un bain de sang.
De quelques pas furtif, alors qu’il n’y avait plus aucune vue dégagé sur la ruelle dans laquelle il était avant, il avançait dans une allée pavée, laissant ses sens aux aguets avant de longer le mur de l’habitation bien plus luxueuse que le quartier qu’il devait surveiller. Le ciel noir couvert laissait à peine apercevoir une lune qui serait pleine la semaine suivante et il ferma les yeux quelques secondes avant de foncer droit sur la jeune femme, Banshee le talonnant de très près. La plaquant contre la porte qui arrière de la maison, Glenn la maintenait sans trop de difficulté alors que son sang de lycan décuplait une force contenue en temps normal.
"Vous êtes qui?"
Non, ce n'était pas elle. Il relâcha légèrement la pression, comprenant qu’elle était loin d’avoir la carrure pour remporter une chasse aux lycans. Il en avait fait sa quête depuis quelques jours, lui laissant les nuits courtes alors qu’il s’occupait du domaine et des récoltes en journée, tout en assurant que sa famille ne manque pas d'être rassurée que tout irait bien. Il était, ce soir-là, simplement sorti pour s’assurer que d’autres lycans ne couraient pas de danger et il n’avait pas prévu de tomber sur une sorcière sans les habituelles défenses qu’avaient les chasseurs. Lui enlevant alors le bras qui barrait son torse, il recula d’un pas, gardant encore le cache-nez qui lui servait à se protéger du froid.
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FICHE DE PERSO
Run in the shadows
Elle ajuste les épais rouages qui encerclent les verres de ses lunettes mécamagiques pour désactiver le Revelio, puis réduire le grossissement optique, et ne conserver que la vision nyctalope. Autour d’elle, tout se tait. Elle prend le temps de s’en assurer, lovée comme un serpent d’ombre dans la dentelure que forment cheminées et décorations de toits. Celui qu’elle a choisi en guise de poste d’observation est bien entretenu, lui permettra de repartir comme elle est venue : sans bruit.
Les maisons se succèdent mais ne se ressemblent pas toutes, ici. Connaître les secrets de l’une ne prémunit pas contre les pièges de l’autre. Elle songe toujours, non sans amusement, qu’il en va d’une demeure à cambrioler comme d’un homme à courtiser. Il s’agit de l’entreprendre avec prudence et fermeté tout à la fois, d’en pousser insensiblement la connaissance au-delà de la façade, de déceler ses traverses et ses points faibles pour découvrir ses flancs sans que rien n’y paraisse.
Ces dernières nuits, par bonheur, le ciel inclément a fait le jeu de son repérage. Elle sait désormais exactement où se trouve ce qu’elle convoite et tous les obstacles qui l’en séparent. Après avoir renouvelé le sortilège d’Oblitération sur ses semelles, elle se fond dans l’environnement pour repartir sans être vue des rares marcheurs nocturnes.
Sa silhouette encapuchonnée soulève aussi peu d’air qu’un chat jamais alourdi par la domesticité, ne laisse derrière elle qu’une empreinte vaporeuse et elle aime à penser que même la nuit, par moments, paraît s’étonner de surprendre dans son manteau quelque rejeton capable, plus que les autres, de se fondre en elle, comme une goutte de pluie rejoindrait la mer.
Il lui faut interrompre sa course, pourtant, quand elle aperçoit ce même homme errant précédé de son gros chien. Le scénario des deux nuits précédentes se répète, et elle doit bien froncer les sourcils sous ses imposantes lunettes. Elle recule, profite de ce qu’il ne semble pas encore l’avoir vue pour se trouver un abri et sortir son Miroir à Double Sens. Elle inspire profondément, puis contemple la surface réfléchissante en susurrant le nom de Franz. Le carré de cuir fin qui lui couvre le bas du visage altère sa voix et dissimule le sourire que lui inspire toujours l’air peu accommodant de son collègue :
« J’ai un souci.
— Où es-tu ?
Question on ne peut plus pragmatique, formulée d’une voix abrupte, qui pourrait tout aussi bien signifier : « Je dois tuer qui ? »
— Non, je n’ai pas besoin que tu viennes. Il y a un type, depuis trois nuits, pas exactement devant la cible, mais tout proche – trop proche.
— Un résident ? Il t’a vue ?
— Je n’en suis pas sûre. Il erre dans la rue avec un gros chien.
— Il erre ?
— Oui.
— Devant la même maison ?
— Oui.
— Sans y entrer ?
— Oui.
— J’appelle ça de la surveillance.
— Je ne crois pas qu’il soit lié à la cible, mais je ne peux pas passer à l’action alors qu’il est dans les parages.
— Quel est le problème ? Reviens plus tard : ton client peut bien attendre. Si ton errant est toujours là, je suis disposé à te servir de diversion.
— Ce n’est pas ça… Tu ne serais pas intrigué, toi ?
— Non.
— Vraiment ? Mais, quand même…
— Vraiment. Ne fais pas ça.
Elle dodeline malicieusement de la tête.
— Je croyais qu'on ne devait rien laisser au hasard ? S’il est là à cause de nos activités, on ne doit pas l’ignorer. Sinon, je saurai me faire oublier – à moins que mon indécrottable curiosité ne fasse encore des siennes... »
Elle rompt la communication avec un petit rire étouffé qui nuance la désapprobation inquiète qu’elle a pu entendre dans sa voix. Il lui a appris à reconnaître ceux qui n’hésiteraient pas à tuer à vue, et elle a de toute façon connu situation plus dangereuse. Jouer imperturbablement comme Franz, finement comme Atlas, fantasquement comme Oswald. Elle sait qu’elle répand derrière elle un parfum qui n’est ordinairement pas le sien, que ses lunettes mécamagiques, maintenant qu’elle les a remontées sur le sommet de son crâne, reflètent par moments une lune intermittente qui la rend d’autant plus facile à pister. Parfait.
Au moment où elle s’élance pour se faufiler entre deux autres maisons, que l’air soulevé par sa course rabat sa capuche en arrière, elle perçoit un sifflement, et cela aurait dû lui suffire pour se rassurer tout à fait : une franche hostilité, celle d’un homme prévenu contre elle tout spécifiquement, aurait voulu que le chien soit immédiatement lancé à ses trousses. Alors, c’est plus fort qu’elle : elle sent l’invincible curiosité lui mordre les flancs, l’attrait du secret à découvrir, le dangereux mystère de l’eau profonde à sonder.
Du reste, il est plus rapide qu’elle ne le pensait. Elle finit par rabaisser ses lunettes sur ses yeux et remonter sa capuche. Quelques secondes supplémentaires suffisent pour qu’il ne la cueille dans le silence d’une allée pavée. Plaquée sans ménagement contre la porte arrière d’une maison – de ces entrées trop évidentes qu’elle n’emprunte jamais –, elle sent son souffle se couper sous le poids d’un avant-bras étonnamment puissant. Elle ne cherche pas à se débattre, se laisse maîtriser docilement, et la question bourrue qu’on lui adresse la fait sourire sous son masque. Le relâchement qu’elle perçoit aussitôt dans son geste confirme sa première impression : ni préméditation, ni véritable désir de nuire… pour l’instant. Elle reste sage, ne dégaine ni sa baguette, ni l’un des pièges mécamagiques qui sommeillent dans les plis de sa cape – rien d'absolument dangereux, mais de quoi couvrir sa fuite le cas échéant. Avec un peu de chance, cela ne sera pas nécessaire.
Après avoir coulé un regard prudent vers l’énorme chien qui flanque l’inconnu, elle répond avec la désinvolture de celle qui n’a rien à se reprocher : « Pas la personne à laquelle vous vous attendiez, manifestement. Or la douceur de votre accueil m’indique que cela vaut mieux pour moi et que je peux donc me dispenser d’être désolée. Vous, par contre… » Elle prend une grande inspiration, comme pour se réjouir de pouvoir respirer à nouveau. Elle perçoit encore l’impression de son bras sous ses clavicules, et quoiqu’elle éprouve un secret soulagement, elle sait que rien n’est gagné. De toute évidence, il a moins l’attitude d’un tueur que d’un gardien. S’il peut n’y avoir qu’un pas de l’un à l’autre, elle se sent assez armée pour éviter qu’il ne le franchisse. « Vous m’avez tout l’air d’un rustre. » … Enfin, peut-être. « En plus de paraître un peu tendu. Plus que n’est censé l’être un homme promenant simplement son chien, en tout cas, hm ? » Si le sous-entendu est évident, elle manifeste bien plus d’amusement que de malveillance.
@Glenn Yard Et voilà ! J'espère que la réponse te plaira, je reste à ta disposition s'il y a le moindre souci.
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Reculant d’un autre pas avec la conviction de ne pas avoir effrayer une innocente pour autant, Glenn leva le menton sans pour autant encore dégager son visage. L'éclat qu’il avait suivi était une lunette aux allures Steampunk, les mêmes que @Mira Aslan avait sorti il y a quelques semaines dans sa boutique pour réparer un ancien artéfact de famille. Ce détail lui confirma rapidement qu’il s’agissait d’une mécamage, bien habille sur ses jambes pour se mouvoir avec une discrétion assurée. Mais une telle sorcière en pleine nuit, n'était certainement pas dans cet accoutrement pour se promener à une heure pareille. Lorsque sa voix doucereuse presque un peu espiègle lui vint aux oreilles, tintant le rustre qu’il était
Elle avait une voix douce, presque un peu espiègle. S’attendait-elle à ce qu’il s’excuse de sa présence? Nullement et dans un chuchotement, il le lui confirma.
"Je suppose que ce n’est pas un footing de nuit qui vous amène ici non plus.“
Ses sens exacerbés, il notait bien plus que son parfum, au delà de ses mots qui pesaient une confiance qui ne faiblissait pas, elle pouvait assumer pleinement d'être là et d’avoir été dérangé. La promenade d’un chien pouvait se faire en tout heure mais se balader avec des lunettes qu’il pouvait savoir sous Revelio constant dans un quartier aussi huppé, n'était pas trompeur pour autant. Si certains comme la fille Aslan en faisait bon usage, il avait bien l’impression que l’inconnue en face de lui ne s’en servait qu'égoïstement.
Banshee retroussait doucement ses babines derrière lui et Glenn mit son doigts devant la bouche de la jeune femme pour lui intimer de murmurer à son tour alors que le quartier dormait paisiblement autour d’eux.
"Mais je l’admet, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre. Ca ne veut pas pour autant dire que je vais vous laisser rentrer dedans sans broncher.“
Les Yards étaient habitués aux intrusions dans leur domaine, bien que pittoresque, Glenn avait redoublé de vigilance pour en faire un havre sécurisé pour les siens, repoussant les moldus du village semi-magique et être prévenu de toute tentative quelconque autour de ses terres. Les accidents pouvaient être trop nombreux maintenant que ses semblables manifestaient une haine bien tourné vers le Ministère de la Magie.
"Ne prenez pas ça pour une menace.“ Il n’allait pas en faire une délation aux autorités, déjà qu’il n’y mettrait pas les pieds. Leur deux présences n'étaient pas désirées, bien que Glenn était là pour assurer la surveillance d’une famille non loin, celle de l’inconnue lui posait problème. "C’est la première fois que vous vous faites prendre?“
Banshee tapa soudainement sur ses pattes contre les pavés, attirant l'attention de Glenn qui sentait que quelque chose n'allait pas. Détournant un instant son regard de la jeune femme, il l'ignora presque un instant en ne se souciant à peine de lui tourner le dos au moment où il remarqua une vitre, un peu plus loin, cassée et surtout non réparée. Fronçant les sourcils, il s'approcha de l'ouverture, guidé par les seuls rayons de la lune avant de comprendre que le méfait n'avait clairement pas été fait par la jeune femme qui semblait bien trop raffiné pour ce genre de détail. La maison n'était clairement plus surveillée par des protections magiques depuis un moment.
"Ou est-ce la première fois que quelqu'un prend les devants avant vous?“
- hors RP:
- T'inquiète, c'est parfait pour moi, j'espère que ça te va aussi du coup =)
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FICHE DE PERSO
Run in the shadows
Sans surprise, il élude son indiscrétion en la cataloguant à l’avenant. Ce n’est pas bien grave, dans la mesure où elle n’a rien sur elle de véritablement compromettant, mais elle ne voudrait pas lui céder plus d’ascendant qu’il n’en a déjà – du moins en apparence : le tout est de conserver son aplomb. Elle rétorque avec le même enjouement sans conséquence : « N’en déplaise à votre flair de gnome enrhumé et à vos insinuations blessantes, je ne crois pas avoir fait quoi que ce soit qui mérite de me faire malmener ainsi. » Dramatique, elle ? Si peu.
Le geste par lequel il lui intime de baisser la voix lui arrache une moue sous son masque et ne fait qu’exciter son esprit de contradiction. L’espace d’une seconde, elle hésite entre le plaisir de se draper dans un voile d’innocence et la malice de feindre une généreuse disposition à coopérer… avant de trouver le moyen de faire ce qu’elle fait de mieux : tout s’offrir, tout prendre. « Pourquoi vous murmurez, au juste ? demande-t-elle un peu abruptement. Je n’ai rien à cacher, moi, maintenant que vous avez tout gâché. » Elle hausse distraitement les épaules, puis reprend en modulant graduellement le volume de sa voix : « Mais soit : je vais faire comme si vous aviez seulement à cœur de préserver la tranquillité du voisinage et vous complaire gentiment en parlant moins fort. »
Du reste, elle a vu juste, et ses paroles ont de quoi intriguer. La laisser rentrer dedans sans broncher ? Elle remarque avec un soufflement de nez amusé : « C’est la voix de votre chien que je viens d’entendre ? Parce que vous parlez du coin comme si c’était une espèce de territoire à défendre. » Or il n’a pas exactement la dégaine d’un propriétaire qui posséderait un quelconque droit sur les demeures luxueuses fleurissant comme d’arrogantes insultes parmi les masures plus modestes. S’il essaie de la rassurer, et quoiqu’il n’ait de fait plus grand-chose de menaçant dans l’attitude, elle n’a pas la naïveté d’en croire un traître mot. Elle doit rester vigilante, à plus forte raison quand son intraitable orgueil s’invite dans l’équation : c’est une chose de se laisser prendre à dessein et de réussir à le faire croire, c’en est une autre de se l’entendre dire avec un paternalisme légèrement insultant pour la novice qu’elle n’est pas. Par bonheur, elle peut feindre l’indignation pour parfaire sa comédie : « Je… ! » Suffocation silencieuse ! drame intérieur ! scandale insoutenable ! etc. Le chien s’agite au moment opportun et lui permet de travailler son effet tandis que l’homme lui tourne insouciamment le dos – c’est une bonne chose : il ne la considère pas comme dangereuse et, loin de s’en vexer ou de relever son imprudence, elle s’en félicite, poussant la bonté jusqu’à rester sage, sans saisir l’occasion de filer ou de lui nuire.
Il faut s’en tenir au plan.
Bien sûr, une maison cambriolée par un profane a de quoi la contrarier – c’est une cible en moins pour elle, et le malotru s'y est vraiment pris comme un troll –, mais enfin, elle a maintenant d’autres fléreurs à fouetter. D’abord, se retenir de lever les yeux au ciel quand il la provoque d’une deuxième interrogation condescendante. Ensuite, quitter le mur contre lequel il l’a acculée, sans pour autant chercher à le suivre dans son investigation. Enfin, croiser les bras comme pour se défendre de son accusation honteuse – si. : « J’aurais peut-être réussi à mettre la baguette sur ce casseur de carreau si un homme flanqué de son chien ne s’était pas mis à me pourchasser comme si j’étais un vulgaire voleur de poules. »
Oui, d’accord : il se peut que, quelque part dans le monde magique ou moldu, une catastrophe naturelle soit subitement survenue pour compenser son culot et rétablir l’équilibre cosmique. Bon, et alors ?
Elle ajoute plus bas encore, avec un reniflement vexé : « J’ai un peu peur des bêtes plus grosses que moi. » Ce n’est pas tout à fait faux, n’est-ce pas ? « Il faut dire que vous ne m’avez pas facilité la tâche ces dernières nuits. » C’est seulement qu’elle maîtrise à merveille l’art subtil des demi-vérités. « Est-ce que je vous ai dérangé, moi, pendant que vous attardiez des regards un peu trop insistants vers cette maison qui ne vous appartient de toute évidence pas ? Et vous savez très bien de quelle maison je parle. » Elle ponctue ses paroles d’un claquement de langue, avant de le singer ironiquement : « Ne prenez pas ça pour une menace. »
C’est de bonne guerre, non… ?
Et puis, un soupir faussement raisonnable, l’air de reconnaître qu’il ne faut pas pousser mémé dans le filet du diable non plus. Enfin, pas trop fort. Malheureusement pour lui, sa curiosité ne s’est pas tarie, et elle n’est de toute façon pas certaine qu’il consente à la laisser partir si facilement. Alors : « Bon, et maintenant ? s’enquiert-elle narquoisement. Vous comptez me proposer de vous aider à mener l’enquête ? Je vous préviens, cela dit : je n’ai pas l’intention de partager mes honoraires avec vous, et je ne prévois aucune compensation si, entretemps, il devait arriver quelque chose à la charmante bicoque que vous surveilliez avec les meilleures intentions du monde, je n’en doute pas un seul instant. »
L’équilibre cosmique s’en remettra.
@Glenn Yard Ouiiii, héhéhé...
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Au fur et à mesure que la jeune sorcier parlait, il se rendait bien compte que la discrétion, qu’elle avait eu jusque-là, volait en éclat, piquée au vif par le fait d'avoir été arrêtée dans ses gestes. Pendant un instant, le lycan ne fit que l'écouter d'une oreille, entendant râle et condescendance avant de souligner qu'il l'avait gêné en venant ses dernières nuits sur place. Glenn accusa le coup, se rendant bien compte que s'il venait de la remarquer ce soir, elle l'avait déjà eu dans le viseur depuis qu'il venait surveiller la famille. Il se rendait bien compte qu'il venait de contre carré ses plans, quelqu'il soit et dans un sens, elle venait aussi de le détourner de sa première attention. Mais dans son flot de paroles soudain, il avait plutôt l'impression qu'elle était stressée ou qu'elle cherchait à gagner du temps.
Alors qu'elle lui reportait la faute sur sa propre négligence, pendant un court instant, Glenn en fut presque amusé derrière son cache nez avant de reprendre un minimum de sérieux. Déjà parce qu'il n'était pas sur son terrain et que si le propriétaire était véreux, la soirée risquait de se finir autrement qu'en simple promenade.
"Les voleuses de poule ressemblent pas à des poules et si je vous ai dérangé pendant votre repérage, il ne fallait peut être pas revenir.“
Tout en chuchotant, Glenn se colla contre le mur en la plaquant de nouveau contre le mur par une seule main sur son épaule.
"Et il n'y aura pas de butin ce soir.“
Ne lui indiquant nulles raisons pour lesquelles il rodait dans les parages depuis plusieurs nuits, il se rendit compte qu'elle le confondait ainsi aisément avec un autre voleur. Considérant cette hypothèse certainement plus avantageuse que lui avouer qu'une famille entière de lycanthrope se trouvait de l'autre côté, prêt à céder aux pulsions meurtrières que soulevaient les lois de Dunn, Glenn observa un instant la jeune femme qu'il avait comparé purement à une poule sans trop y penser. S'attendant à une tape sur le crâne de la part de sa soeur rien que pour ça, il tenta d'amoindrir un peu ses gestes et le ton qui n'y était pas vraiment.
"Elle vous fera rien, vous cocotte trop fort.“ commença-t-il très loin de ce qu'il pensait faire. Du moins, il espérait que cette remarque la rassurerait sur le fait que son chien n'allait clairement pas s'en prendre à elle. Par contre de l'inconnu qui était à l'intérieur de la maison et qui n'était pas le propriétaire des lieux, le lycan était certain que l'histoire ne finirait pas comme il le pensait.
Glenn posa son doigt sur son cache nez, comme pour lui indiquer de maintenir un temps soi peu le silence avant de faire disparaitre le carreau de la fenêtre cassé. Sifflant d'un coup sec, il laissa alors Banshee y rentrer pour l'entendre grogner férocement contre l'intrus avant d'entendre des objets se renverser puis un froissement caractéristique d'un transplanage d'urgence. Attendant seulement quelques secondes avant de lâcher la jeune femme sans même trop s'en soucier et d'ouvrir la porte d'un simple Alohomora. Les protections étaient toutes défaites et rentrer par effraction dans une maison n'étaient clairement pas dans ses habitudes. Se retournant vers la jeune femme, il lui laissa la primeur, pas forcément par galanterie mais surtout parce qu'il ignorait totalement quoi faire. A part vérifier en tout bien tout honneur que personne n'était blessé à l'intérieur, sachant que Banshee l'attendait.
"A vous l'honneur. “
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Run in the shadows
Repérage ? Qui Diable a parlé de repérage ? C’est qu’il est pénible, à la fin. Il n’en démord pas !
Il va donc falloir qu’elle pousse la comédie jusqu’au bout.
« Je ne suis ni une voleuse de poules, ni une voleuse tout court, ni une poule, ronchonne-t-elle en tapant doucement du pied. Mais enfin, à choisir entre les trois, je préfère encore la poule – et vous, vous n’êtes décidément qu’un mufle. »
Elle songe à se lancer aussitôt dans un laïus assommant sur la nécessité et l’amour du travail bien fait – quel travail, au juste ? ah ! –, mais il cède de nouveau à cette fâcheuse propension qui consiste à lui poser une main pleine de doigts dessus pour la rapatrier contre le mur et l’exhorter à plus de discrétion. Au fond, il y a sans doute là quelque chose de rassurant : s’il avait caressé l’idée de lui nuire, il ne se serait pas comporté comme un papa un peu gauche. Or cela ne fait que jeter de l’huile sur le feu de sa curiosité. Et l’ambiguïté de son constat n’arrange rien. Pas de butin ce soir ? « Je suis désolée pour vous. » chuchote-t-elle entre la plaisanterie et l’insolence. Un autre voleur ? Flanqué d’un chien ? C’est inhabituel. Fort peu pratique. Cependant, quoiqu’elle ait du mal à y croire, le quiproquo l’amuse, aussi consent-elle à jouer le jeu pour le moment.
Oui, une fois encore, elle reste sage. Et une fois encore, il loupe le coche de la délicatesse. Oh, n’étant pas d’un naturel susceptible, elle a toutes les peines du monde à ne pas rire de bon cœur à sa remarque sur le leurre que constitue « son » parfum provisoire. Au prix d’un grand effort sur elle-même, elle feint de se vexer : « Ah ! Madame fait donc la fine truffe. Vous lui direz que son dédain me blesse énormément, d’autant plus que ce flacon de Bal à Avalon m’a coûté une partie non négligeable de mon salaire. » Bon, elle n’est pas à un mensonge près, n’est-ce pas ? Elle poursuit son bavardage, à contre-courant de l’humeur et de la prudence qu’exige la situation – parce que là est son bon plaisir : « Et si vous cherchiez à me rassurer, c’est raté. Il me semble, à moi, que si j’avais été un chien, une odeur désagréable m’aurait rendue beaucoup plus agressive, donné envie de mordre et de griffer son malheureux porteur, tout en hurlant à la lune et en bavant abondamment. » Elle dodeline de la tête, faussement pensive derrière ses lunettes. « J’en conclus que si votre chienne n’a aucun goût, elle a du moins plus de manières que vous. »
Contre toute attente – non. –, on lui intime à nouveau de se taire.
Pour siffler sèchement l'instant suivant.
Elle lève les yeux au ciel mais s’efforce de garder son sérieux, attentive aux grognements de la chienne et à la réaction qu’ils ne tardent pas à provoquer – un bruit de piétinement, d’objets qui tombent puis de sorcier qui transplane.
L’homme la libère enfin, et c’est avec un soupir qu’elle lui emboîte le pas, sans rien trahir de l’amusement sincère que les circonstances lui inspirent. « Laissez tomber. Et vous espériez passer pour un voleur ? À moins que vous ne jouiez la comédie du boulet pour brouiller les pistes ou couvrir un complice – auquel cas je vous décerne la palme du meilleur second rôle avec tout l’émerveillement du monde. » Comme il l’invite à passer devant – ne faire aucun commentaire désobligeant, ne faire aucun commentaire désobligeant –, elle franchit le seuil de la maison d’un pas prudent. « Merci bien. » Il lui semble toutefois beaucoup moins détendu, tout à coup ; aussi, infiniment bonne dans son infinie bonté, elle tâche de le rassurer – certainement beaucoup mieux qu’il ne l’a fait lui-même jusqu’à maintenant, n’est-ce pas : « Arrêtez donc de trembler – comment ça, il ne tremble pas ? Il n’y a personne. Autrement, le voleur n’aurait même pas essayé, et sûrement pas en brisant une fenêtre. » Maintenant, pour combien de temps sont-ils seuls, c’est une autre histoire… Elle s’avance de quelques pas dans une pièce en longueur qui semble occuper la fonction de double-séjour. « Je doute qu’il s’agisse du type que je cherche, d’ailleurs. Le mode opératoire n’est pas le même. Trop brouillon. Casser un carreau pour entrer, qui fait ça, encore, en 2023 ? C’est un peu comme siffler juste après avoir exigé le silence pour ne pas se faire repérer. » Et puisqu’il faut être une poule, c’est cadeau : un petit gloussement de satisfaction et de joie lui échappe pour couronner son propos.
Bien sûr, elle n’ignore pas qu’elle se montre un peu ingrate. De toute évidence, le but de cet homme n’était pas de chercher à surprendre le voleur dans l’espoir de lui mettre la main dessus ; plutôt de protéger – qui, au juste ? – et de réduire les risques autant que possible. C’est sans doute pourquoi elle reprend avec plus de douceur – enfin, tout est relatif : « Cela dit, je veux bien reconnaître que je n’ai pas grand-chose à craindre de vous. Et, pour ce soir, que vous soyez un clochard ou un rôdeur qui espionne je-ne-sais-qui à la faveur de la nuit, vous ferez l’affaire. »
Elle signifie qu’il est temps de débuter les investigations en ajustant ses lunettes mécamagiques. « À vrai dire, je ne suis même pas sûre qu’il ait eu le temps de dérober quoi que ce soit. » Ici, les tiroirs d’un buffet sont tirés, là, une armoire et une bibliothèque sont sens dessus dessous, autant de signes qui traduisent une recherche maladroite – d’un objet ? d’un mécanisme quelconque ? Elle a l’intuition qu’elle ne doit pas simplement rebrousser chemin, qu’une chose digne d’intérêt se dissimule toujours entre ces murs. Oh, ce n’était pas la maison qu’elle visait à l’origine, mais maintenant qu’elle est là, plusieurs désirs contraires la taraudent : l’opportunisme lui rappelle que l’occasion fait le Niffleur et le professionnalisme lui commande de remonter la piste de ce concurrent qui opère dans le même secteur qu’elle – et au même moment qui plus est – avec le dernier amateurisme – ce genre de maladresse peut en fin de compte détourner l’attention de ses propres manœuvres mais, à tout prendre, elle préfère encore n’avoir personne dans les pattes.
Reste à savoir quel rôle jouera celui qui l’accompagne. Un obstacle ? Un complice malgré lui ? Elle sourit discrètement derrière son masque. Il faut tout de même admettre que la deuxième option est beaucoup plus réjouissante – et rigolote. Sans brusquerie, afin qu’il ne songe pas à une tentative d’agression, elle sort sa baguette pour commencer de révéler le cheminement du voleur. « Bizarre… » Les empreintes ne montent pas à l’étage mais paraissent se diviser en deux séries différentes : une qui semble avoir piétiné au même endroit, une autre qui traverse le double-séjour et s’arrête devant un grand tableau occupant tout le mur du fond, encadré de lourds rideaux en velours. « Quelque chose me dit que notre voleur n’était pas seul et qu’il était plutôt occupé à monter la garde. » suggère-t-elle à voix basse en suivant les traces de pas.
Ce qu’elle ne dit pas, en revanche, c’est que ce tableau n’a rien à faire là – et l’amatrice d’art qui sommeille en elle est bien placée pour le savoir. Rien d’étonnant à cela, d’ailleurs : la plupart des nantis qui habitent le coin ne le sont pas devenus par charité ardente. Il y a fort à parier que ce tableau n’était pas visible à l’origine, et que certaines des protections magiques de la demeure avaient pour but de le dérober aux regards indiscrets et aux convoitises. « Vous avez vu ça ? » Une inscription au bas de la toile indique qu’il s’agit d’une réplique de l'Entrée du port de Palerme au clair de lune de Joseph Vernet, bien plus grande, et animée évidemment. Elle doit se faire violence pour ne pas céder à son excitation d’esthète. Bien que son masque réduise sa perception, elle sait que la peinture exhale une puissante odeur d’embruns. Du reste, un examen approfondi lui révèle une silhouette de navire qui ne figure pas sur la toile originale – elle en est absolument certaine. C’est ce qui lui permet de commencer à comprendre de quoi il en retourne et achève de la décider : « Si vous n’avez jamais visité Palerme et que vous n’êtes pas trop peureux, c’est l’occasion. »
La seconde d’après, elle se laisse aspirer par le tableau dans un vertige délicieux.
Elle atterrit à l’abri des regards, derrière l’une des grosses caisses qui jalonnent le quai. Quoiqu’elle soit complètement couverte, l’émotion affleure sa peau dans un hérissement presque fauve. C’est là, dans l’haleine salée de la mer qu’elle prend le temps de respirer tranquillement, dans les cils frémissants des étoiles qui percent à travers les coraux de nuages pour l’observer. L’odeur marine est moins capiteuse que lorsqu’elle est chauffée par le soleil, et elle regrette de ne pouvoir sentir pleinement la brise nocturne souffler tout contre son visage un embrun humide et frais. Le quai est animé par des braséros et la rumeur de plusieurs voix dont la partition lui inspire une curieuse nostalgie. Elle jette un regard par-dessus son épaule.
Osera, osera pas… ?
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Bien que Glenn pouvait être un homme avenant, prévenant et soucieux de son prochain, il était évident que dans une situation où il était en total effraction dans une maison fracturée et Banshee qui l’accompagnait comme un fidèle destrier, il était loin d’avoir la langue aussi pendue que la jeune femme qui ne manquait pas de toupet. Loin de l‘écouter en silence, elle n’en faisait qu'à sa tête et brouillait presque ses sens alors qu’il préférait se concentrer sur tous ce qu’il sentait. L’œil avisé de la jeune femme lui permis de compléter ce qu’il comprenait déjà en rentrant dans la maison, pistant les traces comme il le faisait à son domaine depuis quelques semaines déjà. Les effractions à ses différents enclos étaient nombreux et son flair ne le trompait que rarement. Deux hommes, dont un qui aurait fort besoin de son parfum Bal d’Avalon d’ailleurs tant il avait transpiré, par une crainte bien prononcé. Son regard balayait l’intérieur de la place, râlant sous son cache-nez de la jeune femme qui l’accompagnait ou qu’il accompagnait, il ne savait plus trop à cet instant là pourquoi ils s'étaient suivi au lieu de poursuivre chacun leur chemin.
"Comment ça je ferais l’affaire? Dites, vous connaissez la différence entre être un mufle et l’honnêteté?“
Il l’avait demandé en soufflant, laissant de coté tous les mots désagréables qu’elle venait d’avoir à son encontre. Raillant à moitié, il lui semblait évident qu’il était entrain de bousiller tous les petits plans que la jeune femme semblait avoir méticuleusement bien préparé en venant juste se promener avec son chien devant. Il n’avait pourtant pas envie de croire qu’elle était tout à fait innocente, un coup de poignard dans le dos était bien envisageable de sa part, même si son instinct lui disait que la dynamique qu’il avait serait sage et sans encombre.
Il était juste hors de question qu’il la laisse voler quoi que ce soit, malgré que son idée ne soit pas mise au placard au moment où il lui avait clairement dit qu’elle ne retrouverait pas le salaire laissé dans quelconque achat. La folie des grandeurs, si elle l’avait, n'était pas son problème.
Avisant les libres et les objets renversés de toute part, il semblait évident qu’ils étaient reparti bredouille en manquant d’informations et de temps pour dévaliser ce pourquoi ils étaient là. Mais lorsque l’inconnue vint à l’appeler devant un tableau, Glenn l’observa un instant sans trop savoir de quoi elle parlait. N’ayant pas cette notion d’art, il se contenta d’observer les voiles du bateau se mouvoir au grès du vent qui poussait déjà les nuages à dévoiler une lune pleine. Son regard fut attiré par les personnages s’abritant près d’un feu. La pique concernant sa culture le fit grincer des dents, lui rappelant qu’il n’avait que trop peu voyage pour s’intéresser à autre chose que le domaine dont il devait déjà bien s’occuper. Mais à en juger par la qualité des tourbillons et du feu qui émanait, il était certain que le tableau semblait détonner dans un lieu qui n’aspirait pas à la même ambiance.
Et alors qu’elle se faisait happer par le tableau, Glenn eut à peine le temps de lui prendre le bras, surprit par cette magie malgré lui qu’il entra à son tour derrière la toile, se retrouvant dans un paysage atypique, beaucoup moins anglais. Caché derrière des tonneaux, il se retourna pour voir qu’ils étaient sorti d’un petit cadre en bois accolé contre la porte d’un très vieux bâtiment. Il dénotait des sons latins entre différent rire, les hommes parlant tout autant avec leur bouche que leur main.
"Ca vous arrive aussi souvent de voyager dans ce genre de … chose?“
Il ignorait même comment le nom d’un tel portail qui n'était pas non plus une pensine. C'était un véritable tableau où ils se cachaient parce qu’ils pouvaient être vu. Sans être un portauloin, ils seraient presque revenu en arrière à une époque où les sorciers étaient encore mis au bucher par les moldus. La lune pourtant pleine, ne semblait pas avoir l’effet sur le lycan, comme si ce n'était qu’une simple photo, loin de la réalité actuelle.
Sa curiosité était vive, Banshee ne l’avait d’ailleurs même pas suivi et d’un pas, il avait rejoint l’inconnu en fronçant légèrement les sourcils, loin d'être dans son élément mais tentant de s’adapter à ce qu’il voyait. Leurs habits étaient moins adaptés pour se faufiler tranquillement et Glenn tira sur la première corde à linge qu’il trouva pour jeter un vêtement sur l’inconnue. Il n'était pas inquiet mais il ignorait encore ce qu’elle cherchait.
"Le phare la bas, il n’est pas allumé.“
Pour un port, c'était un comble de ne pas pouvoir guider tous ses navires qui semblaient errer dans l’eau. Il avait fort à parier qu'il aurait du éclairer le ciel au delà même des rayons de la lune qui luisait sur sa peau sans avoir le moindre effet. Il en était presque un peu dérouté, après plus de vingt ans à connaître les effets d'un astre aussi plein, il ne ressentait rien. C'était comme pouvoir être un sorcier sans le moindre don et il observa un instant sa baguette, qu'il utilisait tellement peu.
Levant les yeux sur le phare, il se demanda un instant si le mécanisme aurait pu être utiliser par une mécamage telle que elle pour des raisons obscures.
- hors RP:
Tu me diras, j’ai brodé mais je te suis dans ce que tu construis :D
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Run in the shadows
Oh, elle a presque envie de taper joyeusement dans ses mains quand l’homme apparaît à son tour : le contraire l’aurait vivement déçue ! Elle se maîtrise cependant et s’abstient de lui demander ce qui a motivé son choix : un esprit aventureux bien caché ou une méfiance persistante – et naturellement infondée ? Peu importe, en vérité : au-delà de ses propres ambitions, elle pense en toute objectivité qu’il aurait été dommage pour lui de se priver d’une telle expérience. Quelques secondes s’écoulent, au terme desquelles elle constate avec soulagement que son chien ne l’a pas suivi. C’est qu’elle ignore comment les éléments du tableau réagiront à leur présence s'ils se font repérer et qu’un énorme loup blanc à Palerme n’aurait pas manqué d’attirer l’attention.
Sa question et son attitude trahissent une touchante inhabitude – quoi de plus normal, du reste ? Elle-même peine à museler son admiration : « C’est fascinant, n’est-ce pas… ? » Elle laisse échapper un petit soupir ravi, et déjà faussement contrit. « Mais totalement illégal en Angleterre, il me semble. Si je garde bonne mémoire de mes cours d’Histoire de l’Art – un petit mensonge pour la forme : elle a plutôt dérobé provisoirement les cours de ses copains en Mode et Musique magiques afin de les consommer en pure autodidacte –, l’interdiction remonte à plusieurs décennies, lorsqu’un aristocrate oisif en mal de sensations fortes a eu la riche idée de se plonger dans une représentation de l’éruption du Vésuve. » Elle ne précise pas que c’était précisément celle du petit-fils de Joseph Vernet : sa passion incoercible pour tout ce qui touche à l’Art la rend déjà trop bavarde, et tout ce qu’elle peut faire, à présent, est de passer pour une amatrice sans révéler l’experte. « Rôti ou asphyxié, on ne l’a plus jamais revu par la suite. » L’amusement finit par poindre dans sa voix, tandis qu’il s’imprègne des lieux avec ce qu’elle devine être un invincible mélange de défiance et de curiosité : « Et ce genre de chose, comme vous dites, possède plusieurs noms : onirisme, syndrome de Stendhal – le rationalisme moldu nous a épargné bien des catastrophes –, mais il reste plus simple de parler de projection picturale, quand bien même le phénomène est complexe et encore mal défini – selon toute apparence, chaque tableau obéit à ses propres lois spatio-temporelles et magiques. »
Elle s’incline légèrement pour observer avec plus d’attention le foyer qui éclaire le quai à quelques mètres d’eux. « Par exemple, la personne accroupie devant le chaudron est-elle condamnée à alimenter le feu, à se dire que son quarume – ce sont des viscères de veau bouillis avec des légumes – manque de sel ou que ce n’est pas encore assez cuit, ou va-t-elle mener la tâche à son terme pour ensuite vaquer à d’autres occupations, sans être tout à fait soumise à la répétition monotone d’une même action ? » Elle sait que la perception d’un tableau animé peut différer, selon qu’on l’observe de l’extérieur ou de l’intérieur, comme si celui-ci possédait une vie secrète, indépendamment des regards posés sur lui. Elle poursuit ses conjectures dans un même chuchotement trop exalté : « Et si je viens piquer un morceau de carotte à même le chaudron – parce que j’ai horreur des viscères, voyez-vous –, va-t-elle me sauter à la gorge avec la conviction que je n’ai rien à faire là – et parce qu’on n’enlève pas les carottes de la bouche des gens, enfin ! – ou m’accueillir d’une bourrade amicale dans le dos pour m’inviter à partager son repas ? » Non, elle ne parle pas trop : ces choses-là sont d’une importance capitale ! Elle doit se faire violence pour ne pas trépigner comme une enfant : « Et puis, est-ce que la magie fonctionne ? Si oui, n’est-il pas terriblement risqué d’en faire usage dans un espace à la fois réel et virtuel ? Aussi, peut-on consommer en toute sécurité au cœur d’un tableau, y rester indéfiniment, en être prisonnier ? Vieillit-on ou entre-t-on dans une sorte de parenthèse le temps qu’on y déambule ? » Ah ! Tant d’interrogations dont les réponses varient en fonction de la toile explorée ! Ils en obtiendront certaines ce soir, à leurs risques et périls. Ses épaules s’affaissent doucement, comme accablées par un triste constat – contrairement à sa nature de pipelette, toujours aussi infatigable : « Les Italiens et les Français en savent plus que nous à cet égard : chez eux, la projection picturale n’est pas interdite – vous pensez bien, l’Art y est absolument souverain –, seulement très réglementée et réservée à une poignée de privilégiés, cela va de soi. » Sa voix se fait subitement plus pensive : « C’est bête, parce qu’il y a un certain charme dans l’art du paysage anglais. Je me vois bien, moi, à quatre-vingts ans, avec un dentier flambant neuf et une canne prête à rosser les malotrus – ce n’est pas vous que je vise, évidemment –, en train de dégourdir mes jambes fatiguées dans une huile sur toile de George Lambert ou de John Constable. Mais je m’égare, et votre sens de l’observation – elle s’interrompt dans un « Humpf. » renfrogné qui marque la réception en pleine poire de vêtements généreusement lancés par son associé-malgré-lui – je disais donc que votre sens de l’observation est absolument affolant : le phare n’est de fait pas allumé. »
Dans une économie de mouvements que lui impose la nécessité de ne pas se faire repérer, elle enfile ce qui s'apparente à une ample robe moche et son voile – une sorte de béguin semblable à celui porté par les femmes conversant un peu plus loin –, qu’elle ajuste de façon à pouvoir garder ses lunettes mécamagiques. Un grossissement lui permet d’observer le bateau intrus repéré lors de son premier examen. Elle ignore ce qui a rendu sa présence possible. Se peut-il que ce tableau comporte en réalité plusieurs issues, qu’il donne sur d’autres endroits et constitue une sorte de carrefour, un point de rendez-vous ? « Un bateau dépourvu de lumière lui aussi s’apprête à accoster le quai au pied du phare, remarque-t-elle dans un murmure perplexe. Il n’a pas le même mouvement que les autres. C’est suspect, non ? » Bien sûr que c’est suspect ! « Je pense qu’on peut écarter l’hypothèse d’adolescents opportunistes et avides d’aventures périlleuses. »
Elle doit réprimer un frisson d’excitation. Ah ! C’est qu’elle imagine ! Oui, elle imagine, dans la moiteur de la nuit, parmi les lambeaux de brume qui lèchent l’eau noire, un bateau clandestin osciller doucement, n’arborant plus ses sombres pavillons mais les couleurs et la proue inoffensives savamment contrefaites d’un simple navire marchand ! Tout autour, des matelots s’activeraient énergiquement, déchargeant les nombreuses cargaisons qui grossiraient bientôt leurs bourses au terme de juteuses transactions ! L’équipage, fort d’une expérience séculaire, aurait appris à déjouer la vigilance de la marine et des corsaires, à saisir les meilleures occasions d’accoster un quai ; mais il saurait qu’une réussite repose souvent sur un audacieux mélange d’aplomb et de rapidité et qu’il faudrait, pour s’épargner d’improductifs affrontements, ne pas s’attarder trop longtemps sous le nez fort affairé des autorités !
Non… ?
Bon, d’accord, tant pis pour le romanesque : il s’agit de découvrir ce qui trouble la quiétude de cette nuit palermitaine, à part eux.
Son observation terminée, elle se réfugie tout à fait derrière les caisses qui les abritent et se tourne vers l’homme. « En fait, je crois bien qu’on est sur le point de déjouer une sombre entreprise de contrebande. À moins que vous ne préfériez manger des viscères de veau bouillis… ? » Elle est follement enthousiaste ! « Allez, pour fêter votre première projection picturale – quelle émotion ce doit être pour vous ! –, je vous laisse choisir notre prochaine destination. Quoi qu’il en soit, si les choses devaient mal tourner, dites-vous qu’on aurait pu tomber sur pire comme endroit où mourir. »
Mais oui.
@Glenn Yard C’est super ! On se lance dans une mini-quête ? L’une des options apportera un bonus pour la suite des événements et l’autre un malus. Choisis bien !
1. Se diriger vers le quai auquel le bateau est sur le point de s’amarrer pour observer ce qui en sort.
2. Grimper discrètement jusqu’au sommet du phare pour essayer de déterminer pourquoi il ne remplit pas son office.
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Run in the shadows
ft @"Miranda Wayne"
30 mars 2023 - Pleine nuit
On pouvait être surprit qu'à l’instant même où les connaissances s’arrêtaient et si les Yards lui avait dit bien souvent de s’aventurer au delà des terres de son village ou des marchés qu’il parcourait avec la cariole marchande à travers les villages magiques et semi-magique, il ne pouvait que reconnaître son manque de culture accru concernant un autre domaine que le sien. Confronté non seulement à une époque qui n'était pas la leur, c'était également un paysage et un pays dont la langue ne lui était nullement familier, et il écoutait la jeune femme devenue soudainement très bavarde et bien plus ouverte d’esprit.
Pourquoi l’avait-il suivi? Par automatisme, par curiosité? Il voyait bien qu’elle n’avait nullement besoin de renfort pour se balader comme bon lui semblait mais ça aurait été bien plus fort que lui de rester à l’attendre devant le portrait en espérant que personne n’y mette feu. Et si cela arrivait, allaient-ils également s’immoler de la même manière?
De la façon dont elle contait les désastres que pouvaient provoquer les projections picturales, il était évident que plusieurs histomages auraient pu qualifié cette pratique comme de la magie noire. Il était certain que l’auteur à succès @Barnabas Fogg avait déjà dit ce genre de chose dans une de ses interview. Cette femme qui répétait inlassablement les mêmes gestes avec la même expression du visage n'était-il pas fatigué? Était-elle pris au piège d’une boucle infernale? Avaient-ils d’ailleurs réellement existé ou était-ce des personnages à qui il manquait une âme et qui prenait simplement une vie fantomatique?
Les questions furent soudainement très nombreuses et il eut l’impression de se retrouver comme @Dâriush Aslan face à ce que sa sœur @Mira Aslan pouvait faire de mieux sans pouvoir comprendre de quoi il s’agissait. Aux allures candides, cette peinture dans laquelle il s'était élancé à sa suite était dangereuse, certainement parce qu’il ne pourrait la dénaturer en se transformant en loup ou même faire ce qu’il savait mieux faire.
"Non, je ne mange pas de viande.“ Il n’avait pas plissé les yeux devant l’assortiment de victuaille étalée devant l’homme qui cuisinait sans relâche. Il avait l’habitude depuis des années de manger à table avec ses frères et soeurs très carnivore, par leur condition qui leur imposait d’en consommer énormément. Mais il préférait encore rectifier le tir devant la jeune femme qui tentait de lui faire comprendre, à sa manière très délicate, le fonctionnement d’un tableau. "Pas légale vous dites.“
Il comprenait bien mieux pourquoi ce genre de tableau n’avait rien eu à faire dans une telle maison et s’ils avaient fini par y trouver un tel désordre, les déductions de la jeune femme l’avait également mené au même endroit que lui à l’horizon. Mais en plus de ne pas avoir un phare allumé, elle avait également vu un bateau aux mouvements plutôt suspect et Glenn hocha la tête. S’il avait fait cavalier seul, il aurait même proposé que chacun suive sa piste pour se retrouver en bout de course mais là encore, il préféra la suite dans son intuition.
"Le bateau.“
Se couvrant à son tour par la toge en ne laissant que ses yeux bleus parcourir la nuit, il se rendait bien compte qu’il lui laissait faire toute la conversation. Mais le trouble de cette nouvelle situation passé, Glenn s’y adapta en prenant le lead et avançant à travers les tonneaux avant de se lever complètement en se rendant compte que leur présent n’affectait à peine les personnages qui restaient dans leur boucle.
L’alpha avait ralenti ses pas, mesurant les traits de peinture encore un peu visible sur les traits, contrairement à ses propres mains qu’il voyait encore parfaitement sans artifice. Nul doute qu’il était fasciné par une magie qu’il ne maitrisait pas et dont il s'éloignerait malgré lui assez vite. Alors qu’on entendait les marins au loin, Glenn tira l’inconnue par le bras alors que l’un d’eux se tournait vers eux, remarquant certainement une présence qui ne tournait pas en rond comme les autres.
Se cachant ainsi derrière de grandes caisses en bois comme on pouvait en trouver sur les ports, Glenn attendit un instant avant de regarder sur le coté, remarquant que le déchargement se faisait sans que le temps n’en soit altéré.
"Il est possible que les tableaux puissent communiquer entre eux?“ Fait indéniable à Poudlard, il savait que les personnages voguaient d'étage en étage par une magie qu’il n’avait jamais songé à comprendre un jour, bien trop occupé avec ses cours en soin des créatures magiques et ses allées venues au domaine. Mais si ce que le bateau transportait pouvait provenir d’un autre tableau, à l’autre bout du pays ou même simplement d’un autre continent, il se rendait compte que le marché noir était vraiment vaste. Pouvait-il s’agir de marchandise purement interdite à la vente ou un rescelle bien plus important qui contrecarrait les contrôles ministériels?
Par reflexe, il resserra sa main sur le bras de la jeune femme, se demandant si elle avait conscience de tous ce que leur venue ici impliquait. Ils étaient deux contre une bande certainement bien plus organisé qu’un duo improvisé sur le pouce.
"Vous avez un plan?“
Si le phare n'était pas allumé, soit il devait accueillir le chargement, soit il devait simplement éviter de le mettre en lumière. Son regard remonta un instant sur les lunettes de la jeune femme qu’il avait déjà vu à l’œuvre un peu avant et il le lui montra du menton.
"Vous arrivez à voir ce que c’est d’ici. “ C'était plus une affirmation qu’une question et il espérait vivement qu’il ne trouverait rien qui relèverait des autorités officielles. Que ce soit des œufs de chimère ou de la poudre de cheminette, il espérait simplement que les contrebandiers venaient à se faire prendre. Et pendant un instant, il commença à douter de la jeune femme et de son appartenance à tous cela. Et si elle en faisait parti? Après tout, elle lui avait fait comprendre qu’elle pouvait rentrer dans n’importe quel maison pour prendre le butin le plus intéressant qu’elle trouverait et elle avait bien plus de connaissance en la matière que lui. Son instinct lui disait pourtant qu’elle n’avait été guidé jusque là que par la soif d’aventure et non un plan qu’il avait clairement bafoué par sa présence dans la ruelle.
- hors RP:
Bah j’adore, que dire de plus ! Tes idées sont brillantes et j’ai choisi le bateaaaaaaaaaaaaaau. Désolée que Glenn soit vraiment pas si loquace que ça d’ailleurs, je m’auto désole T.T
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Run in the shadows
Il y a quelque chose de cocasse – et d’assez rafraîchissant, elle doit l’admettre – dans le laconisme très terre-à-terre que son complice-malgré-lui peut opposer à ses bêtises. « Oh ! Je m’en souviendrai pour le dîner auquel je n’aurai sans doute jamais l’heur de vous inviter. » plaisante-t-elle comme pour essayer de désamorcer certaines de ses alarmes. La clandestinité de leur situation ne l’enchante pas, évidemment, il le montre assez bien ; et plutôt que d’évoquer le monde idéal où la fonction thérapeutique de la projection picturale l’aurait emporté sur ses usages plus répréhensibles, elle hausse les épaules pour feindre la résignation : « Il semblerait en effet que les résidents les plus fortunés du quartier où vous rôdiez ne figurent pas parmi les plus vertueux. Ça vous surprend ? »
Enfin, elle acquiesce sans un mot lorsqu’il choisit d’observer l’amarrage du bateau et le suit avec prudence en examinant, comme lui, les réactions des personnages qui composent la toile. Ils ne manifestent aucune hostilité mais semblent tout de même en mesure de percevoir leur présence, aussi se laisse-t-elle finalement tirer par le bras sans opposer de résistance. « Tout indique que oui, répond-elle dans un murmure lorsqu’il l’interroge au sujet de l’interactivité des tableaux, mais selon quelles modalités, c’est difficile à dire avec exactitude. » Elle ignore si la crispation de sa main autour de son bras est une façon de lui signifier à quel point il est inquiet ou de l’avertir qu’elle-même ne l’est pas assez. « Un plan ? Pas du tout. Observer, c’est un bon début. » Elle sourit avec amusement sous son masque : « Vous avez toujours l’air de croire que j’ai tout manigancé, vous savez ? » Elle n’ajoute pas qu’elle aurait aimé pouvoir le prétendre ; à défaut, elle entreprend de retisser les circonstances avec son matériau préféré : l’imprévu. « Si c’est la sombre histoire de contrebande qui vous met dans cet état-là, considérez que j’ai une fâcheuse propension à dramatiser – et à surestimer ma chance, parfois, c’est vrai. Cela dit, vous pouvez être tranquille là-dessus : je n’ai pas l’intention de nous jeter dans la gueule du loup. » Elle ne mesure évidemment pas toute l’ironie de ses paroles. « Si ce qu’on découvre dépasse complètement notre marge de manœuvre, on ne prendra aucun risque inconsidéré. Ça vous va ? » Sa main gantée tapote gentiment le dos de la sienne, comme pour le tranquilliser : « Je crois que vous pouvez me lâcher, maintenant. »
Il est temps d’approfondir la phase d’observation. Après avoir trouvé une position qui lui permette de faire un usage optimal de ses lunettes mécamagiques sans trop sacrifier la prudence, elle se met à commenter ce qu’elle voit – un long chuchotement, méthodique, économe en mots cette fois. Il y a, de fait, tout un équipage qui s’affaire sur le bateau pour en entreprendre le déchargement. Les gabiers, eux, grimpent en haut de la mâture, s’accrochent aux cordages avec une habileté arachnéenne pour en discipliner prestement les vergues et les voiles. Toutes les caisses extirpées de la cale sont en bois et semblent solidement fermées : impossible de déterminer ce qu’elles contiennent. Elles présentent cependant diverses inscriptions – des denrées, essentiellement, à supposer que cela ne soit pas un leurre. Elle interrompt un instant son exposé pour se réfugier dans le secret de ses pensées tout en continuant d’observer les matelots. La chaîne de leurs actions paraît presque chorégraphiée, comme s’il s’agissait aussi d’un élément inhérent au tableau. Se peut-il qu’elle se soit trompée ? Son orgueil lui interdit de le croire. Si ce bateau existait au sein de la toile, ce ne pouvait être qu’en puissance : une potentialité, un ajout plausible en regard de l’univers représenté. Il aura cependant fallu une main sacrément experte pour se greffer à la palette magique et à la perspective de l’artiste original sans rompre l’harmonie et l’économie de son œuvre – or c’est précisément ce qui la fascine, quand bien même ils ont un écheveau plus important à démêler pour l’instant.
Elle finit par froncer les sourcils : « À vrai dire, je doute que l’ensemble de l’équipage soit dans le coup. » D’ailleurs, jusqu’à combien d’intrus un tableau peut-il accueillir ? Sa taille est-elle seule à entrer en compte dans ce calcul ? La démarche est assurément audacieuse mais ne ressemble pas à une opération de grande ampleur – il lui semble, à elle, que la projection picturale est trop instable pour cela. Si elle a été remise au goût du jour par certains recéleurs cela dit, il faudra qu’elle en touche un mot à Atlas – et qu’elle détermine ce qu’ils pourraient en tirer pour leurs propres affaires le cas échéant. « Et puis, quelque chose me chiffonne. Pensez à l’état dans lequel on a trouvé le salon : il y avait des traces d’intrusion et de recherches qui semblaient indiquer que les voleurs ne savaient pas exactement de quoi il en retournait. » Est-il possible que ceux-là en aient doublé d’autres, dans l’urgence, au moyen d’un tuyau fiable mais incomplet ? Ce ne serait pas la première fois. Une telle possibilité achèverait en tout cas d’expliquer la fébrilité avec laquelle le complice s’est enfui – elle veut y voir de l’opportunisme et une forme d’amateurisme plus qu’un véritable calcul, autrement on n’aurait pas même permis à des individus extérieurs, c’est-à-dire eux, de soupçonner ce qui était en train de se jouer au sein de cette maison. « À moins qu’une série d’empreintes nous ait échappé, de notre côté, il n’y a qu’un seul voleur. Le plus inquiétant, c’est qu’on ne sait pas ce qui l’attend en face. Est-ce qu’il aurait eu la bêtise de se confronter seul à une bande plus organisée ? Et pour quel genre de transaction... ? »
Une tierce partie n’est pas à exclure non plus, aurait-elle voulu ajouter, toutefois elle n'en fait rien, alertée par un mouvement suspect : alors que les matelots se sont ébranlés comme l’aurait fait un seul corps, leste et nerveux, le Revelio de ses lunettes mécamagiques lui indique que deux silhouettes sous sortilège de Désillusion s’en détachent soudainement : « Eh bien, il semblerait que la magie fonctionne même ici, se réjouit-elle dans un chuchotement concentré. Ils sont deux. L’un avec une mallette sous le bras – elle est en acier, je crois –, l’autre avec une sacoche à chaque épaule –
« Ce n’est pas ce qui était prévu. S’il avait été là, il –
— Sauf qu’il n’est pas là, l’interrompt une voix masculine, beaucoup plus agressive et décidée, et en son absence, c’est moi qui décide. Mets-toi bien ça dans l’crâne. Il n’avait qu’à pas s’désister. On s’en tient au plan initial s’il le faut, mais si on en a l’occasion, on récupère le fric, on dégomme ces fumiers et on garde la marchandise.
— J-je ne veux dégommer personne, moi, ce n’est pas ce qu’on avait convenu. Et s’ils ont la même idée ? Il le sentait mal, et moi aussi…
— On s’ra plus rapides, à condition qu’ta mollesse et ta lâcheté nous l’permettent. Tiens-toi sur tes gardes. La silhouette qui ouvre la marche presse un peu le pas, l’empêchant d’entendre distinctement la suite :
La deuxième silhouette, décidément de plus en plus craintive, s’arrête un instant, comme sur le point de perdre toute sa détermination – ainsi, ses paroles restent audibles pour quelques secondes encore :
— Tu ne m’as pas dit ce qui arrivait si on en utilisait, tout à l’heure… !
Elle se remet aussitôt en mouvement et c’est un éclat de voix franchement excédé mais s’évanouissant peu à peu qui lui répond :
— Parce que, crois-moi,
Oh, l'impatience la gagne à son tour. Elle ne tarde pas à se pencher vers son complice-malgré-lui : « Vous avez entendu tout ce qu’ils ont dit ? » Elle sait que quelque chose d’important lui a échappé, et c’est extrêmement agaçant. « Ils ne sont peut-être pas aussi nombreux que ce qu’on craignait, mais j’ai peur qu’il n’arrive quelque chose de sale si on n’intervient pas. » En vérité, c’est leur problème, et la compassion dont elle peut faire preuve est hypocritement sélective, à plus forte raison dans un tel milieu. Ce qu’elle veut, surtout, c’est découvrir ce que contient cette mallette. « On y va, ou vous préférez rebrousser chemin ? »
- Résultat de la première option et dés à tirer:
- Tu as choisi le bateau, ce qui engendrera un malus pour la suite des événements : Cette option nous a ménagé une chance d’en savoir un peu plus sur les tenants et aboutissants de l’affaire et le fonctionnement du tableau, mais nous avons aussi perdu l’occasion de préparer le terrain du phare à notre avantage et nous ne savons pas ce qui nous y attend : en cas d’affrontement, nous serons en infériorité numérique.
Glenn ayant l’ouïe plus fine que Miranda, tu peux lancer un dé d’action lié à sa particularité (ou tout autre dé qui te semblera pertinent ) pour déterminer s’il parvient à entendre les éléments indiqués entre balises TW. Si le jet est réussi, libre à lui de partager ces informations ou non.
Par ailleurs, Glenn et Miranda savent maintenant que la magie fonctionne au cœur du tableau, cependant ils ignorent à quel point. Je t’invite donc à lancer un dé à six faces pour déterminer si les incantations de sortilèges se dérouleront sans accroc ou si elles pourront être sujettes à des dysfonctionnements liés à l’humeur capricieuse du tableau – ces dysfonctionnements pourront jouer en faveur ou en défaveur du lanceur. J’en préciserai les modalités dans mon prochain message le cas échéant.
1 à 3 – La magie fonctionne de manière tout à fait fluide.
4 à 6 – La magie peut se montrer capricieuse – exception faite des expertises.
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