Let the sun shine
08.06.2022
Les mensonges, c'était véritablement quelque chose qu'
Adil avait en horreur. Il avait été particulièrement traumatisé par le départ de sa mère qui lui promettait de revenir (
en était-il sûr ?) sur le perron de ses grands-parents pour se rendre compte qu'elle ne faisait que l'abandonner, incapable de venir à bout des problèmes qui s'éveillaient chez son fils à cause de sa magie capricieuse. C'était quelque chose qui le rendait malade, l'empêchant de se projeter, incapable d'entretenir une relation lorsque mensonge il y avait. Une drôle de façon que de couper court avec ses amis d'enfances qui n'avaient pas eu la même chance que lui d'être né sorcier.
Alors oui, c'était l’Égypte. Étudier la médecine, probablement avec un peu de théologie à côté, histoire de parfaire un peu le tableau. Devoir s'y rendre quelques jours, prendre des photos, leur montrer, c'était quelque chose qu'il avait fait une ou deux fois, mais qu'il évitait de trop faire, préférant éluder les questions avec des réponses bateaux, des réponses qui le rendaient malade, avec son petit air absent dans le regard malgré un sourire faux sur sa face olivâtre.
C'était ce qu'il expliqua à
Queenie, qui pouvait voir la douleur sur le visage de son ami. Adil était un Gryffondor. La droiture, en plus de faire partie de son éducation, était un besoin qui le stabilisait, qui le rassurait. Ne pas l'être, c'était être dans une espèce de zone libre où le chaos ne pouvait que le tirer plus loin encore dans le mensonge et les conneries.
Amastan, même s'il pouvait s'avérer parfois embêtant ou barbant, à lui montrer les étoiles, ou à lui parler religion, leur religion, lui avait donné des valeurs qui le rendait si singulier à Poudlard. Puis... C'était son sauveur. Sans lui, sans
Ellie, il ne serait peut-être plus de ce monde aujourd'hui.
« - Ça reste un pays où j'aimerais bien aller. De ce que mon oncle m'a raconté, on aurait de très lointaines origines égyptiennes. Le clan kabyle dont on est issu tire ses origines de là-bas. » Lui dit-il, avec un sourire fier.
« - L'Espagne ? Ah oui, avec Alvaro. J'adorerais y aller, mon oncle m'en parle souvent, il aime beaucoup la musique espagnole. » Adil aimerait voir la beauté des lieux. L'
Andalousie, principalement, pour des raisons évidentes. L'architecture, l'âme de la région, c'était quelque chose qui le faisait rêver. Il avait pu faire un voyage scolaire à
Madrid, quand il était au collège, chez les moldus. Si son peu d'espagnol s'était perdu depuis, ses souvenirs étaient restés intacts. Peut-être à cause d'
Olivia... Les souvenirs lui revinrent en tête alors qu'un sourire mystérieux se dessinait sur ses lèvres.
« - Non ? » Demanda Adil, alors que Queenie lui disait qu'elle avait terriblement envie de quelque chose.
Une barbe à papa, avait-elle répondu. Sur le coup, il répondit :
« Quoi ? », visiblement surpris, mais un petit rire suivi alors qu'il se redressait pour regarder Queenie. L'idée le séduisit rapidement. Sous l'insistance de son amie, il fit un sourire vaincu.
« - Pas de soucis, allez, viens, je te la paye. »Pas vraiment conscient d'agir comme un grand frère face aux caprices de sa jeune sœur, Adil se releva, conservant son sourire amusé sur ses lèvres. Il s'étira de tout son long, avant de se taper les fesses pour retirer herbes et terre qui avaient pu s'y coller.
Il lui jeta un regard vers Queenie, attendant qu'elle arrive à sa hauteur pour la prendre par l'épaule. Prenant la direction du Pré-au-Lard, ils se dirigèrent chez Zonko, l'air tout guilleret sans savoir que dans un peu plus d'un mois leur vie serait changé à tout jamais.