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Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !"

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Dossier Confidentiel - n° XX-XX-XX

Yolanda Yeabow



 

    "C’est à cause de moi que tu fuis et que tout est tâché de sang autour de toi. Je suis ton malheur Jason. Je suis ta jeunesse perdue, ton foyer dispersé, ta vie errante, ta solitude, ton mal honteux. Je suis tous les sales gestes et toutes les sales pensées. Je suis l’orgueil, l’égoïsme, la crapulerie, le vice, le crime." — Médée, Annouilh


Dossier Administratif

Identité : Nom, Prénom.

Date et Lieu de naissance : 20 mars, Manoir Yeabow, 46 ans.

Statut civil : Célibataire

Scolarité : Préfète à Serpentard ; brillante élève.
Lire l'annexe sur le système université de Poudlard

Profession : Anciennement professeur d'Histoire de la Magie ; maintenant professeur de Runes à Poudlard ainsi que chercheuse à l'IDEM.

Baguette magique : Bois de cèdre, plume de phénix, 28 cm, facile à manier, très souple. Excellente pour les enchantements.

Famille : Yeabow

Hérédité du sang : Sang Pur

Particularité magique : Légilimens!


Bilan psychologique

Caractère :
Curieuse — Brillante — Studieuse — Autoritaire — Séductrice — Joueuse — Sadique — Colérique — Intense — Drôle — Passionnée — Egoïste — Manipulatrice — Sensuelle — Excellente mémoire — Sûre d'elle à l'extérieur, brisée à l'intérieur — très à l'aise en société — Peu d'égards pour les sentiments des autres — Cultivée

Patronus : un aigle

Miroir de Risèd : une vie heureuse, paisible, avec Ariane et Jonathan

Epouvantard : sa fille ne la reconnaissant plus, l'ayant littéralement effacée de sa mémoire.

Particularités : Pas particulièrement. Cependant Yolanda, désireuse d'user de son charme, passe énormément de temps à soigner son apparence physique. A partir de quarante ans, elle peut passer beaucoup de temps, chaque jour, à traquer les rides sur son visage, et à user de la magie pour réduire les effets du vieillissement sur son corps.  


Derrière l'écran

Qui es-tu ? : Aurora, 25 ans :)

Faceclaim & Crédits : Angelina Jolie, avatar par .cranberry

Trigger Warnings : Parentalité toxique

Comment avez-vous connu le forum? : recherche internet

Un petit plus ? : J'étais inscrite il y a plusieurs mois mais j'avais dû m'absenter trop longuement pour des raisons professionnelles. Trop contente de vraiment revenir maintenant que j'ai plus de temps  Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" 2464512309    Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" 413236525

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FICHE DE PERSO

Dossier Confidentiel

Yolanda Yeabow







J'ai aimé le crime et l'aventure avec toi. J'ai aimé ton monde noir, ton audace, ta révolte, ta connivence avec l'horreur et la mort, ta rage de tout détruire. J'ai cru avec toi qu'il fallait toujours prendre et se battre et que tout était permis.
Médée, Anouilh.








s’il ne me restait, à moi, pauvre femme, haïe, méprisée, abhorrée, maudite des hommes, damnée du ciel, misérable toute-puissante que je suis ; s’il ne me restait dans l’état de détresse où mon âme agonise douloureusement qu’une idée, qu’une espérance, qu’une ressource, celle de mériter et d’obtenir avant ma mort une petite place, Gubetta, un peu de tendresse, un peu d’estime dans ce cœur si fier et si pur ; comprendrais-tu alors, dis, Gubetta, pourquoi j’ai hâte de racheter mon passé, de laver ma renommée, d’effacer les taches de toutes sortes que j’ai partout sur moi, et de changer en une idée de gloire, de pénitence et de vertu, l’idée infâme et sanglante que l’Italie attache à mon nom ? Lucrèce Borgia, Victor Hugo.

Je suis née au milieu du mois de mars 1975, pendant que la première guerre contre les Mangemorts battait son plein. Mes parents étaient tous deux issus d’une famille de Sang-Pur éminente, et je fus, comme beaucoup d’enfants de mon milieu et de ma génération, le produit d’un mariage arrangé. Du temps du vivant de mon père, et même au-delà, a toujours été compliqué de déchiffrer la relation entre mes deux parents. Souvent les sentais-je froids, indifférents l’un à l’autre ; mais c’est comme si en-dessous de cette indifférence, de cette froideur, bruissait une rage passionnelle. Peut-être se haïssaient-ils, peut-être s’étaient-ils momentanément aimés, désirés — je ne l’ai jamais vraiment su. Ma mère venait d’une famille de Sang-Pur autrichienne et on l’avait mariée à mon père pour préserver je ne savais quelle alliance ; elle était venue passer le reste de ses jours dans ce Manoir froid, immense, gris, du Yorkshire, et elle voulait nous faire ressentir son amertume. Mes parents changeaient de caractère en fonction de leurs humeurs, du temps qui passait, de l’actualité ; ils étaient indéchiffrables. Parfois, ils me faisaient me sentir valorisée, aimée, en sécurité ; mais la plupart du temps, j’avais peur, ils étaient absents ou froids ; j’habitais un domaine sombre, je me sentais inextinguiblement seule. Mon père était le plus cordial. C’était un homme respectable, et respecté, quoiqu’indéchiffrable, selon moi, encore aujourd’hui ; il venait d’une famille extrêmement fortunée, avait fait une brillante carrière au département de la Justice Magique, et me souriait beaucoup, cordial, rassurant. Ma mère lui parlait toujours d’un ton sec et froid. Il est mort lorsque j’avais sept ans, dans des circonstances que je ne pus jamais vraiment comprendre, et que ma mère ne voulut jamais me donner des détails. Mes parents croyaient en l’idéal de la pureté du sang, profondément ; ils pensaient que la culture des Sang-Purs étaient digne d’être préservée, que nous ne méritions pas de vivre dans l’ombre, et que nous étions une minorité qui devait absolument être préservée plutôt que de se mélanger avec « d’autres espèces de sorciers ». Dans ma vie, de mon enfance à l’âge adulte, je remis en cause nombre de principes qu’ils pensaient, de choix de vie selon lesquels ils vivaient, d’actes qu’ils avaient faits ; je n’ai jamais eu peur de penser contre eux ; mais ce principe-là est ancré profondément en moi. Je crois, aujourd’hui encore — et après tout ce qui est arrivé, que ce soit dans ma vie intime ou dans l’Histoire — que tous les sorciers ne sont pas égaux, et qu’un Sang-Pur n’est pas un sang-mêlé ou un né-Moldu. Mon père était moins radical que ma mère ; elle pensait que les Moldus étaient des animaux, sales et stupides, de la vermine qu’on ne méritait pas de considérer. C’était une femme au cœur sec, souvent prise de crises de folies, et dépourvue d’instinct maternel ou parental au sens large. Mon père, pour autant que je m’en souvienne, a toujours critiqué les dérives des Mangemorts, comme les grands massacres de Moldus de masses, les violences, tout ce qui relevait purement et simplement du crime, des dérives. Je me rappelle qu’il se mettait dans des colères folles en lisant la presse et en apprenant ces nouvelles-là. Ma mère se mettait à crier à son tour, pensait qu’on devait faire ce qu’on pouvait, qu’il n’y avait pas à se tempérer. Mon père répliquait qu’elle était un monstre, que ce genre de pensées, d’encouragements au crime, à la folie, desservait notre cause. Je les écoutais crier longtemps, ne sachant qui croire ou que penser. Je les savais tous les deux sympathisants des Mangemorts, au fond. Ils avaient des amis Mangemorts. Ils pensaient que « quelque chose devait être fait » pour préserver « nos valeurs ». Avaient-ils tort ?

J’ai grandi bercée des Histoires d’un autre temps. Mon père était un grand conteur. Avant sa mort, il me lisait souvent des histoires avant que je ne m’endorme ; ou alors il me racontait la Révolte des Gobelins, des persécutions du Moyen-Âge, des guerres de sorciers à travers le monde et les siècles. Avant de m’endormir, j’étais bercée par sa voix qui donnait vie à des époques et à des pays où je n’avais jamais mis les pieds. La politique, expliquée par lui, devenait un conte, me berçait ; je faisais des rêves vifs, pleins de couleurs, d’incendies, de personnages dramatiques et passionnés. A sa mort, je découvris l’étendue de la bibliothèque familiale, fournie par lui et par ses ancêtres ; alors, malgré mon jeune âge, je commençais à m’y enfermer ; j’avais l’ambition de tout lire ; les ouvrages me donnaient l’impression de conserver une connexion avec lui, et même de la nourrir, à travers le temps et la mort. Ma mère détestait me voir lire autant, mais elle ne pouvait pas lutter contre cette passion dévorante qui prenait peu à peu possession de moi, et devenait mon échappatoire véritable face à sa froideur.



J’ai passé les années qui ont suivi la mort de mon père dans une solitude glaciale. Ma mère était extrêmement difficile à vivre, et nous avions peu de famille. Mais ma mère insistait pour que nous sortions, que je sache afficher un masque social en toutes circonstances, et que nous évoluions dans « le monde ». Mon temps se partageait entre les réceptions Sang-Pur, où je rencontrais d’autres enfants bien-nés de mon âge, la bibliothèque, où je m’enfermais parfois des nuits entières, et le temps passé avec les précepteurs variés, engagés par ma mère, qui enseignaient aussi à d’autres camarades Sang-Pur. J’étouffais. La présence de ma mère me rendait folle ; nous avions une relation orageuse. Instable, violente, elle menaçait d’exploser en permanence, et voulait me faire payer le fait que je voulais suivre mon propre chemin, pas celui d’une femme Sang-Pur typique, qu’on fiancerait bientôt et qui deviendrait femme de maison, mère, épouse, soumise. Je rejetais cela, m’enfermais encore plus dans l’étude. Elle me trouvait gâtée, ratée, bonne à finir à la rue. J’avais un esprit intense, rebelle, et j’avais soif d’échappatoire. Mais ses mots, sa violence, ses coups, ont peut-être éraflé quelque chose dans mon estime de moi, que je n’ai, à ce jour, jamais réussi à réparer.

Je comptais vraiment les jours jusqu’à mon entrée à Poudlard, et je ne fus pas déçue. Je fus immédiatement répartie à Serpentard et, à l’école, je me sentis chez moi. Brillante élève, j’aimais profondément étudier la magie, et je trouvais là une raison d’être. Mais déjà durant mes années à Poudlard, le monde commençait à basculer. Les Mangemorts reprenaient du pouvoir. Je trouvais l’école hypocrite, dans sa manière à se proclamer ouverte aux nés-Moldus, à la différence, à toutes les cultures ; je savais que beaucoup à l’école pensaient comme moi, pensaient qu’en tant que Sang-Pur nous étions différents, que nous méritions un traitement différent. Je fis une année d’échange à Durmstrang où là encore j’excellais, et où les nés-Moldus n’étaient pas acceptés comme à Poudlard ; cette expérience me confirma dans mes idéaux. Je basculais totalement un été où, rentrée au Manoir Yeabow, j’eus une de mes premières et dernières conversations honnête et consistante avec ma mère, où elle m’avoua que mon père, sympathisant des idéaux de Sang-Pur, des Mangemorts dans une relative limite, et influent au Ministère, avait été tué par des opposants farouches aux Mangemorts et à l’ordre qu’ils essayaient d’installer. Je fus prise de haine pour ces justiciers qui se déclaraient ouverts mais qui cherchaient à réprimer leurs ennemis dans le sang, sans aucune forme de procès. C’est à ce moment-là que je décidais de rejoindre les Mangemorts. J’avais soif de pouvoir ; en tant que femme, dans la société où j’avais grandi, je savais que je ne pourrais pas trouver le pouvoir, l’influence, et un statut, d’une autre manière. Entre cela et le mariage, le choix était fait ; je voulais vivre une vie qui soit mienne. On commença à me confier quelques missions mineures, de l’espionnage à Poudlard surtout, des recherches, de la logistique pendant mes vacances hors de l’école. J’exultais ; je voulais faire mes preuves.

C’est à la même époque, vers mes ASPICS environ, que je rencontrais Jonathan Crewe, un étudiant à Gryffondor. Jonathan venait lui aussi d’une famille de Sang-Pur, et ambitionnait de devenir Auror. Surtout, Jonathan venait du camp opposé au mien. Il luttait contre les Mangemorts, de toute son âme. Et Jonathan m’avait toujours plu, depuis le début de mes études. Je l’avais croisé dans quelques réceptions de Sang-Pur, plus jeune, mais il semblait toujours s’ennuyer, et mal à l’aise, quand j’y exultais et rayonnait. J’étais plus proche à l’époque de son frère Théodore, dont les idéaux ressemblent à s’y méprendre aux miens. Mais à Poudlard, j’appris à connaître Jonathan, qui me stimula, me toucha, m’intrigua. Nous avions plusieurs cours en commun, des intérêts qui allaient dans le même sens, et nous développâmes, dès les premières années, une forme d’amitié, vague, mais cordiale, et sincère. Ces sentiments devinrent plus forts l’année de nos Aspics.

Je crois que Jonathan et moi nous sommes plus très rapidement, mais avons eu du mal à aller l’un vers l’autre, déjà, à cause de nos idéaux si opposés. Il savait que je venais d’une famille où les idéaux du sang comptait ; il m’avait vu aux réceptions Sang-Pur ; j’étais à Serpentard. Mais il ne savait pas, évidemment, que je travaillais pour le compte des Mangemorts, et j’avais gardé, tout le temps que j’ai passé avec lui, toute une partie de mon être verrouillée, protégée, secrète, sauvage. Mais nous nous sommes apprivoisés. J’ai beaucoup dû lui mentir, lui faire croire que ces idées n’étaient pas les miennes, que j’étais neutre, que je comprenais ses positions, les admirais, les partageais. C’était faux, bien sûr. Je crois que lors de l’année de nos Aspics, nous nous sommes rendus comptes tous les deux que c’était le moment où jamais, et nous avons commencés à nous voir. Et, malgré le mensonge à la base de cette relation, j’ai passé des moments incroyables avec Jonathan Crewe ; parmi peut-être les meilleurs de ma vie. Je me sentais aimée peut-être pour la première fois ; et je sentais que je pouvais séduire, une force que je commençais à peine à utiliser. Notre relation choquait, en pleine deuxième guerre, et pendant un long moment, nous l’avons gardée secrète, nous étions discrets. Je crois que, jusqu’à maintenant, après tout le mal que nous nous sommes faits, nous aimons l’aura sulfureuse qui entoure notre histoire ; les regards outrés qui se posent sur nous ; et le feu qui nous brûle et nous a brûlé si fort qu’il a menacé de tout consumer avec lui. Jamais je ne me sens aussi vivante que sous le feu de ces projecteurs-là.

Pour rester en bon termes avec les Mangemorts, et ne pas trahir mes ambitions de pouvoir, de gloire, j’ai choisi de continuer à espionner pour leur compte — quitte à espionner Jonathan pour leur compte, qui appartenait au camp de la résistance. Je me disais que d’une certaine manière — tordue, il est vrai — le plus longtemps je parvenais à jouer double jeu, et à mentir, le plus longtemps je pourrais rester avec Jonathan. Il quitta Poudlard après ses Aspics, pour commencer une formation d’Auror et j’entamais mes MULOTS. Ce fut une période étrange, mais bienheureuse, où nous avons vécu ensemble, ri ensemble, et nous sommes aimés, soutenus, passionnément.


Je ris en le disant — je crois que je ne me suis jamais remise de mon premier amour.
C’est vraiment bête n’est-ce pas.

J’ai vécu cette relation entre béatitude et angoisse, entre doutes et bonheur absolu. Je savais chaque jour que cela ne durerait pas, que mon bonheur touchera à sa fin, mais je ne parvenais pas à m’y résoudre. Je vivais à la lisière de ma vie. Au moment où je terminais mon doctorat, je découvris que j’étais enceinte ; et ce fut, en quelques sortes, un signal d’alarme. A ce moment-là, j’ai abandonné Jonathan du jour en lendemain, sans aucune forme d’explication. Le piège que j’avais créé se refermait sur moi, visqueux, dévorant. La fuite semblait être ma seule issue de secours. Je voulais garder l’enfant je crois, c’est tout ce que je savais. Je n’avais pas les idées assez claires pour réfléchir à autre chose.

N'ayant plus d’autre choix et souhaitant me cacher — ma plus grande peur étant d’être découverte par John — je revins au Manoir Yeabow, chez ma mère, que je n’avais plus revue depuis des années. J’y fus cloîtrée. J’étais devenue sa honte, et j’avais l’impression, à presque vingt-cinq ans, de me remettre à vivre mes cauchemars d’enfance ; j’étais cette petite fille enfermée dans le Manoir par sa mère, dans un noir absolu. J’ai eu parfois peur de perdre l’enfant à cause de ses coups. Puis j’ai été envoyée à l’étranger au cours des derniers mois, chez sa famille à Vienne, pour dissimuler au mieux ma grossesse. J’ai enfin accouché au Manoir.

Ma mère, malade depuis plusieurs années, mourut quelques temps mois après la naissance d’Ariane. J’héritai de tout. Et alors ce fut deux années merveilleuses. J’étais folle de ma fille, voulais m’y dévouer entièrement. Je crois qu’elle aussi a été très heureuse. Je la cachais, j’avais peur que Jonathan ne découvre son existence. J’étais un peu moins active au sein des Mangemorts. Dehors, la guerre faisait rage. Jonathan était sans doute plus préoccupé par la guerre et les dernières batailles, auxquelles il participait activement, du fait de ses valeurs et de son travail d’Auror, plutôt que par le fait de me rechercher. D’ailleurs, peu de gens savaient à l’époque que j’avais accouché, où j’avais fui, et le Manoir était protégé par nombre de sorts. Je vivais quasiment recluse avec Ariane, et ne savait pas très bien où cette existence me mènerait, mais j’acceptais ce sort, ravie d’être mère, et soucieuse avant tout de protéger mon enfant.

Mais Jonathan avait très mal vécu mon départ, et il tenta de me retrouver par tous les moyens. A la fin de la bataille de 2001, lorsque tout fut revenu en ordre dans le monde magique, il put approfondir ses recherches, et découvrit alors l’existence de l’enfant. Alors, il l’enleva tout simplement, et m’intenta un procès. Quelqu’un avait vendu la mèche, avoué que je travaillais pour les Mangemorts ; dégoûté, il ne voulait pas me laisser sa fille. Incapable à l’époque de réunir les preuves suffisantes, les charges retenues contre moi furent alors mon instabilité psychologique et mon goût prononcé pour la Magie noire, mes fréquentations dangereuses. J’étais blessée au-delà de toute expression, et profondément désespérée. Je soupçonne aujourd’hui encore qu’il avait des contacts dans la justice magique ; il obtint la garde exclusive d’Ariane, j’eus interdiction de m’en approcher, et il ne lui parla jamais de moi.

Ainsi, Jonathan me détruit ; et le peu d’estime de moi, le peu d’espoir, de bonheur que j’avais reconstruit, il me le vola en me dérobant ma fille, qu’il éleva loin de moi. Les premières années, je fus détruite, et je m’investis à corps perdu dans mon travail. A Poudlard, j’eus la chance de décrocher un poste où je pus enseigner la matière qui m’avait toujours tenu à cœur, l’Histoire de la Magie. Je m’y investis avec passion, et mes cours furent excellents ; mais je demeurais une enseignante froide, parfois cruelle, parfois sadique. Me retrouver chaque jour face aux enfants des autres, alors que je n’avais pas de contact avec ma propre fille, me rendais folle, et je déversais ma rancœur et mon amertume sur mes étudiants.  Je ne savais pas ce que devenais Ariane, ce qu’elle mangeait, comment elle dormait, qui lui parlait, qui elle fréquentait ; et cela me rendait folle, me tuait à petit feu. Je mourrais de vouloir lui lire les histoires que mon père me lisait, sentir ses petites mains dans les miennes, la porter contre moi en faisant des tours du parc du Manoir pour l’endormir. Mais ces instants restaient à jamais virtuels ; Jonathan les avait dérobés ; je me déversais dans mon travail.

A quels événements mondains, je recroisais Ariane de loin, avec Jonathan ; mais j’étais par magie interdite de l’approcher, de lui parler. Ce fut un déclic ; et je commençais alors à déverser toute ma force, ma rage, ma passion, dans le projet de la lui reprendre. Je multipliais les contacts au département de la justice magique ; y pris même quelques amants ; travaillais d’arrache-pied pour établir des connexions au Ministère, où je travaillais aussi en tant que chercheuse ; travaillais la loi moi-même, essayant de trouver des failles aux arguments de Jonathan, et de forger les miens, plus solides, plus inflexibles. Il m’avait prise par surprise, mais je préparais une vengeance royale.

Ariane eut onze ans lorsque j’intentais moi-même un procès à Jonathan, que je gagnais enfin ; je récupérais une garde de ma fille pleine et entière. Mais réaction d’Ariane fut orageuse. Elle me détestait de l’avoir arrachée aussi violemment à son père, de m’être immiscée de cette façon si brutale dans sa vie. Toute sa vie, elle avait cherché à découvrir qui était sa mère ; son père ne lui disait rien ; j’étais son obsession. Mais elle a mal vécu le fait que Jonathan et moi l’utilisions comme pour nous venger l’un de l’autre, comme un trophée, comme un objet de valeur. Notre cohabitation marchait mal, mais elle me ravissait cependant ; je l’adorais, étais trop heureuse de passer du temps avec elle, même de cette façon. J’avais l’impression d’avoir retrouvé la plus importante partie de moi-même ; mais cette partie semblait vouloir se dérober sans cesse. Pendant deux années difficiles, je tentais de la dompter et de la remodeler à mon image, mais elle était libre et très sauvage. Finalement, Jonathan et moi avons fini par instaurer un système de garde partagée jusqu’à la majorité d’Ariane. Ariane aimait les livres, comme moi ; et nous pouvions avoir ensemble de longues conversations passionnées. Mais elle me fuyait souvent, nous fuyait tous les deux, de plus en plus. Quelques fois, abandonnant nos divergences, cette hostilité de notre fille, enfant que nous adorions tous les deux, nous liait plutôt que de nous diviser. Nous essayions de trouver une solution commune, sans jamais y arriver ; et liés par tout cela, cédant à une attraction qui n’avait jamais cessé, pendant un bref moment, cachés de tous et surtout de notre fille, sans rien dire à personne et sans rien nous avouer à nous-mêmes, nous sommes mêmes redevenus amants.

Au cours de ces années-là, je me suis mise à fréquenter Théodore Crewe, le frère aîné de Jonathan. Théodore avait été Mangemort, comme moi, et lésé par Jonathan qui, préféré de son père, avait fait en sorte que l’héritage passe sous le nez de Théodore. Et le Manoir Familial. C’était un chef de Département au Ministère, excessivement séduisant, qui me plaisait terriblement. Nous avions commencé à nous voir en proposant de trouver ensemble un moyen de nuire à Jonathan, puis avions vu le fait de nous fréquenter comme un moyen de le faire enrager ; mais finalement notre relation prit une autre profondeur. J’ai beaucoup vu en Théodore un alter-ego ; nous nous ressemblions beaucoup. Il aimait également beaucoup Ariane, et ce sentiment était assez réciproque, je crois qu’elle lui faisait sans doute plus confiance qu’à John ou moi.

Après cinq ou six ans d’une relation très passionnelle, Théodore disparut du jour au lendemain, sans prévenir personne de sa destination, sans dire pour combien de temps il s’en allait. « Je m’en vais mon amour, je crois qu’il est temps pour moi d’explorer d’autres lieux que ceux-ci, et de vivre d’autres aventures que la nôtre. Je t’embrasse mon amour. » C’était la note que j’avais retrouvée à mon chevet. Comme s’il avait fallu un claquement de doigt à Théodore Crewe pour disparaître, et refaire sa vie, et échapper à la crise de la quarantaine, et à son frère cadet, et à notre relation qui devenait beaucoup plus sérieuse que ce que et l’un et l’autre voulions. Il se comparait sans cesse à Jonathan, et avait l’impression que je l’enfermais dans quelque chose, que nous nous enfermions ensemble. Selon moi, il avait surtout peur de vieillir de s’enliser dans une stabilité pourtant nécessaire et inévitable à notre âge. Je ne le regrettai pas trop. Je sentais que nous avions vécu notre temps ensemble, qu’il avait été brûlant, très intense, mais que j’avais besoin moi aussi de vivre quelque chose de différent, de m’éloigner de chacune des figures des Crewe.

*

S’en suivit alors la période la plus étrange de ma vie, période dont je ne pense pas encore être revenue. Le matin succédant au départ de Théodore je me suis réveillée avec une soif étrange, brûlante, insatiable. J’avais envie d’autres corps soudain, d’autres visages. Je ne voulais pas remplacer quelqu’un par quelqu’un d’autre, un visage par un autre — non. Je ne voulais plus fermer les yeux et penser à Jonathan en faisant l’amour à son frère, ou à n’importe quel homme d’ailleurs. Non — c’était autre chose. Une soif d’un autre genre. Je me sentais libre de ces deux hommes qui m’avaient trop accaparée, qui avait accaparé jusque mon imaginaire. J’étais soudain curieuse d’autres hommes, de leurs parfums, de la forme de leur corps. Chaque homme tant soi peu assez séduisant, assez élégant, et d’un rang assez élevé, attirait mon attention. Je me demandais tout de suite ce que cela ferait d’être caressée par eux, quel genre de plaisir ils pourraient me donner. Cette multiplicité du désir, ce défilé d’amants au Manoir, ne représentaient pour moi nullement une aliénation ; me donner à eux, au contraire, c’était me sentir plus libre. Je n’attendais plus mon plaisir d’un seul homme, auquel je m’enchaînais ; je regardais, fascinée comme un enfant dissecte un insecte, combien je pouvais plaire à d’autres, combien ils pouvaient s’attacher à moi, me supplier de les revoir. Cela me plaisait inconsidérablement. Ça me faisait rire, et jamais je ne m’étais sentie aussi puissante.

A partir du moment où Ariane a intégré Poudlard, elle a passé son temps à fuir. Majeure, elle n’était plus tenue légalement à vivre sous mon toit ou celui de Jonathan ; elle disparaissait pendant les étés, sans donner de nouvelle, vivant je ne sais où, faisant je ne sais quoi. A Poudlard, je la croisais à peine. A l’époque où j’enseignais l’Histoire de la Magie, j’eus quelques cours avec elle, mais elle commença rapidement à les sécher, récupérant les notes de cours de quelqu’un d’autre, et passant de justesse ses examens d’Histoire de la Magie. A une époque, le seul contact que j’avais avec elle était à travers ses parchemins d’examens. J’avais l’impression de revivre la période où, il y a presque vingt ans maintenant, elle m’avait été enlevée. En outre, Ariane accumulait les échanges ; elle partit à Durmstrang, Beaubâtons, Ilvermorny. Cette année, elle revient à Poudlard pour la première fois depuis un moment, afin de passer ses ASPICS. Je n’ai plus eu de véritables conversations avec elle depuis le moment où elle est devenue majeure et a quitté la maison. J’appréhende le moment où je la reverrais à l’école, mais je suis déterminée à briser la chaîne des silences, de l’indifférence, et du ressentiment.

Il y a quelques années, j’ai aussi arrêté d’enseigner l’Histoire de la Magie. Je cherchais un changement, un renouveau dans ma vie ; une nouvelle direction à ma vie professionnelle. J’ai commencé à enseigner les Runes, et en parallèle ait contracté un statut de chercheuse à l’IDEM, notamment en tant que briseuse de sorts, mais pas seulement. J’ai aussi commencé à écrire mes propres ouvrages d’Histoire de la Magie, que j’espère publier bientôt. Je suis profondément épanouie professionnellement, respectée même si crainte et parfois haïe dans le monde magique ; j’ai su me faire des amis et les garder, j’ai su me construire un statut et une position, et de cela je suis fière.



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Síle A. ó Gallchobhair
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FICHE DE PERSO

Dossier du Ministère

Situation actuelle
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Maturité Magique (MM)
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Education Magique (EM)
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Potentiel Magique (PM)
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Rigueur Magique (RM)
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Expérience Magique (XM)
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Témoins de l'Histoire
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Inventaire
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J'ai jamais lu Victor Hugo, mais juste parce que j'ai vraiment créer des branches de Borgia descendant de Lucrézia et de ses frères sur un autre fow, j'adore la citation pour l'histoire *.*!

Bienvenue o/

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SILE ASLINN O GALLCHOBHAIR
“En famille on n'est jamais seul à posséder son univers, à se posséder! En famille on est toujours là pour quelqu'un!”
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Re bienvenue Yolanda, c'est un plaisir de te retrouver :lovv:
Tout dépend en quelle année elle était prof d'Histoire de la Magie, Scott et Yolanda ont peut-être fait une passation de poste ? Il est parti mais est revenu comme prof de combat magique Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" 4066741312
Bref contente de te revoir parmi nous :lovv:
Jameson Clearwater
Ministere

Bêta Testeur
Vous avez été là depuis le début et vous avez contribué à la Bêta Test. Merci pour tout !
Merci Professeur
J'ai été Professeur à Poudlard
Ministère
Vous êtes Employé du Ministère
Béni(e) des fées !
Bonus de perspicacité. Vous pourrez demander 1 indice au MJ
Patente : Philtre revigorant !
Patente de Niv.3
Expertise : Revelio !
Sortilège de Niv.5
Expertise : Protego Duo !
Sortilège de Niv.7
Expertise : Fulgŭris !
Sortilège de Niv.4
Expertise : Finite Incantatem !
Sortilège de Niv.4
Jameson Clearwater
   
INFOS
Messages : 1208
Faceclaim : Jeffrey Dean Morgan.
Âge : 53
Sang : Sang mêlé.
Profession : Directeur du Dpt. des Mystères.
Côté Cœur : Maeve Cynfeirdd.
Multis : Zion Webb ; Dilshad Zaman ; Saúl Ochoa-Reyes
FICHE DE PERSO

Dossier du Ministère

Situation actuelle
: Rien à signaler

Dé utilisé
: Dé Expert (80%)

Maturité Magique (MM)
:
Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Left_bar_bleue49/50Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Empty_bar_bleue  (49/50)

Education Magique (EM)
:
Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Left_bar_bleue80/100Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Empty_bar_bleue  (80/100)

Potentiel Magique (PM)
:
Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Left_bar_bleue80/100Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Empty_bar_bleue  (80/100)

Rigueur Magique (RM)
:
Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Left_bar_bleue80/100Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Empty_bar_bleue  (80/100)

Expérience Magique (XM)
:
Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Left_bar_bleue80/100Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Empty_bar_bleue  (80/100)

Témoins de l'Histoire
:
Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Left_bar_bleue0/0Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" Empty_bar_bleue  (0/0)

Inventaire
:
Hey, rebienvenue ! 🔥
Je te remets les couleurs, tout ça, étant donné qu'on avait déjà validé cette fiche !


Bon retour Yolanda Yeabow — "Et dans le monstre, mettez une mère !" 4172224331
Invité

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C'est un plaisir de retrouver ta plume ! Ton personnage nous a aussi manqué et je suis très heureuse de pouvoir la retrouver au poste de professeur de runes (vous verrez avec Scott pour ce qui est des années, il faudrait effectivement juste que ce soit acté - étant donné qu'on a pas mentionné ça dans les registres en tant qu'ancien poste déjà pris, vous avez le choix d'ajuster ensemble)

Rebienvenue Yolanda, au plaisir de pouvoir RP avec toi de nouveau :)
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