Shall we ?

Burry the Hatchet ?

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« All these shits go too far. »
— @Apolline Dunn
11.04.2023, début de soirée.

Adil ne pouvait s'empêcher d'observer de temps à autre Apolline au détour d'un couloir, d'un repas dans la Grande Salle, ou encore en cours. Et lorsque cette dernière le regardait à son tour, le Gryffondor se contentait de détourner le regard, comme si de rien n’était. Il ne savait pas pourquoi il réagissait ainsi. Est-ce que c'était par colère ? Est-ce que c'était à cause de la politique de son père qui commençait sérieusement à lui taper sur le système ? Est-ce que cela ne serait pas un quelconque transfert d'un problème qu'il aurait pu enterrer si profondément dans son subconscient qu'il ressortirait au travers de cette dispute à l'égard de sa meilleure amie ? Adil n'en savait rien. C'était beaucoup trop de questions pour quelqu'un qui avait du mal à faire face à son propre ressenti. Lui, ce qu'il aimait faire, c'était de se laisser guider par les siens et voir ce que cela donnait. Mais il était vrai que depuis qu'il était en couple avec @Asel Misra, les choses avaient pris une tout autre tournure.

Adil soupira. Il venait de remonter de la Grande Salle après avoir rompu le jeûne en compagnie de son frère @Samir Mesli et d’autres musulmans du château qui l'observaient lorsqu'il la vit toute seule dans un coin de la salle commune en train d'étudier. Et si c'était ce soir qu'il répondait à la demande d'Asel ? Et s'il allait s'asseoir à ses côtés pour parler ?

Le Gryffondor jeta un bref regard vers le reste de la salle commune. Il vit @Queenie Walker en grande discussion avec @Norà Millar, non loin d'un @Israfel Clearwater trop occupé à faire fonctionner sa création du club de mécamagie.

Finalement, il vint s'asseoir sur une table voisine. Comme chaque soir, depuis maintenant un mois, la première chose qu'il faisait, c'était d'écrire une réponse à la lettre d'Asel. C'était toujours un moment compliqué pour lui. Les jours passés, et il avait cette curieuse impression que ses sens commençaient à l'oublier. Ses doigts ne se souvenaient plus de son corps qu'il aimait tant caresser, son oreille perdait doucement l'intensité de sa voix, son souvenir devenait un peu plus flou et son odorat ne se souvenait plus de son odeur. Il n'y avait plus que cette douleur terrible qu'il ressentait en son cœur qui se rouvrait à chaque fois. Chaque nuit, puis la journée, venait poser un pansement sur cette plaie qu'il arrachait d'un coup sec chaque fois qu'il y pensait.

Difficile de voir sa chaise vide dans les cours qu'il partageait avec elle.

Il déglutit péniblement, s'essuyant rapidement le coin des yeux. Puis, il trempa sa plume dans son parchemin.

En la rédigeant, il finit par relever la tête pour réfléchir à une tournure de phrases. Adil reposa de nouveau son regard vers Apolline, et finalement, il se leva en laissant ses affaires sur la table pour venir s'asseoir à côté d'elle.

« - On peut parler ? » Lui demanda Adil, comme s'il s'apprêtait à jeter des frites congelées dans une huile bien chaude.

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@Adil Mesli & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

Depuis combien de temps Apolline et Adil étaient-ils en froid ? La brune n’en avait aucune idée mais elle avait la désagréable impression que cela faisait une éternité. C’était sans doute la première fois qu’ils étaient autant en froid et la situation actuelle de Poudlard n’arrangeait rien. Pire encore, le départ inattendu et précipité d’@Asel Misra, sa colocataire et petite amie d’Adil avait encore plus éloigné les deux…Parfois Apolline avait la sensation d’y être pour quelque chose. A tort peut-être ?

Mais si Apolline regrettait ce qu’était devenue leur relation, il était hors de question de montrer quoi que ce soit. Comme si elle ne pouvait s’empêcher d’avoir de la fierté. Valait mieux être seule que mal accompagnée. Et c’était souvent seule qu’Apolline se retrouvait. C’était difficile mais elle tentait de ne pas le montrer. Elle avait la chance de pouvoir encore compter sur quelques amis, sur sa famille et surtout sur @Michel-Ange Grimm. Le pauvre ne comprenait pas d’où venait l’embrouille entre les deux meilleurs amis mais Apolline ne se voyait pas lui expliquer. C’était quelque chose entre elle et Adil. Chose que ce dernier avait complètement mis de côté en en parlant à Asel.

La bibliothèque avait fermé ses portes tôt ce jour-ci. Fermeture exceptionnelle apparemment. Cela avait obligé la jeune femme à regagner sa salle commune pour continuer à étudier, au calme. Du moins, c’était l’idée qu’elle avait eu. Si au début, cela avait parfaitement fonctionné, petit à petit, le monde arrivait dans la salle commune. L’insupportable @Queenie Walker avec @Norà Millar, quelques Clearwater. Le calme se brisait au fur et à mesure que les minutes passaient. Entre deux phrases lues sur son livre de Défense contre les forces du mal, Apolline leva la tête, posant son regard sur les différentes personnes. Elle ne put s’empêcher de soupirer et au moment où elle allait déposer de nouveau son regard sur son livre, ses yeux se posèrent sur Adil. Un pincement au cœur se fit ressentir dans la poitrine d’Apolline et elle préféra rapidement détourner les yeux pour se concentrer sur l’important, sur l’essentiel : ses études.

Alors Apolline commença à s’enfermer dans sa petite bulle. Elle fit abstraction du bruit, abstraction des filles de deuxième année, abstraction de la présence d’Adil. Elle griffonna plusieurs phrases, relevant le plus important de sa lecture pour rédiger un de ses devoirs. Puis sa bulle éclata au moment où la voix d’Adil résonna dans sa tête. Au début, Apolline avait pensé rêver mais quand elle releva la tête, la tourna vers le côté, Adil était bien à ses côtés. Assis.

Une vague d’émotions et de sentiments contradictoires étaient en train de déferler sur elle. Apolline tenta tant bien que mal de ne pas montrer ses états d’âme. Pour quelqu’un pour Apolline, en qui on pouvait lire comme un livre ouvert, c’était quasi impossible. La surprise, l’étonnement, la joie de le voir là, de la voir faire une sorte de premier pas. Mais également la colère, la pilule qui n’était toujours pas passé, la déception et encore plus l’appréhension. De quoi voulait-il réellement parler ? Immédiatement, l’idée qu’il ait envie d’en rajouter une couche, par rapport à la situation et à sa famille germa dans sa tête.

« Ca dépend. » répondit-elle alors, assez sèchement. « Si c’est pour te déchaîner par rapport à la politique de mon père, ou te déchaîner pour d’autres raisons ou te venter d’avoir réussi à briser notre lien, c’est non. »

Mais Apolline remarqua rapidement qu’elle y était allée peut-être un peu trop fort. Alors, elle décida d’arrondir les angles à sa façon.

« Mais si c’est pour essayer de recoller ce qui peut l’être… »

Bon, il y avait surement du travail à faire encore sur l’arrondissement des angles…Mais la porte était clairement ouverte à la discussion. Restait à savoir où ça allait les mener.

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— @Apolline Dunn
11.04.2023, début de soirée.

À la réponse d'Apolline, Adil serra aussitôt les dents avec une furieuse envie de lui envoyer sa bouteille d'encre à la figure, mais il préféra serrer le coin de sa table à s'en blanchir les jointures. Il la fusilla malgré tout du regard.

« - T'as fini ? C'est bon ? » Répondit le Gryffondor alors qu'Apolline lui sortait la carte de la victime tout en s'apitoyant sur son sort.

Il prit une profonde inspiration, montrant qu'il faisait des efforts en tentant de renouer malgré tout le contact avec elle, là où, habituellement, il se serait contenté de lever les yeux ou de hausser les épaules tout en se jurant de ne plus faire ne serait-ce qu'une once d'effort pour tenter de calmer le jeu.

Adil était comme ça. C'était probablement pour ça qu'il était si dur avec lui-même comme avec les autres. Mais Apolline n'était pas les autres, elle était Apolline. Elle était son amie. Du moins, le pensait-il encore de son côté malgré cet étrange éloignement qu'il n'avait pas forcément planifié en voulant rompre ce pacte qui les unissait.

Il tapota nerveusement sur la table.

« - Faut qu'on arrête avec tout ça. Toi, comme moi, ça ne nous met pas bien et ça fait chier tout le monde. »

Adil posa sa plume sur la table, refermant son parchemin pour éviter de le salir, mais aussi d'une manière à lui montrer qu'il lui accordait pleinement son attention. On ne pourrait pas dire qu'il ne faisait pas d'effort pour que ça se passe bien, se prit-il à penser alors qu'il posait de nouveau son regard sur Apolline.

« - Explique. Dis-moi ce que t'as sur le cœur. Faut qu'on crève l'abcès une bonne fois pour toutes sinon toi et moi, c'est terminé. »

Une façon comme une autre de présenter les choses. Mais Adil n'était pas très loquace, surtout pas lorsqu'il s'agissait de ses émotions et de ses sentiments où il n'y avait qu'avec @Asel Misra ou @Sean Clearwater et @Yeleen Sô pour savoir le comprendre avec le peu de mots dont il était capable de sortir pour les décrire.

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@Adil Mesli & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

Le regard fusillant d’Adil énerva Apolline. Sérieusement, à quoi s’attendait-il ? Qu’elle l’accueille à bras ouvert après l’affront qui lui avait fait ? Après toutes ces semaines sans s’adresser la parole ? C’était mal connaître Apolline. Et pourtant, lui était censé très bien la connaître. Apolline plissa les yeux, lui lança un regard noir face à ses deux questions rhétoriques.

« Oui. » répondit-elle seulement, d’une manière assez sèche.

Oh, de nombreuses autres réponses avaient fusé dans son esprit mais elle décida de tenter de se calmer. La profonde inspiration qu’avait pris Adil lui avait indiqué qu’il prenait sur lui pour faire des efforts. Il fallait qu’Apolline fasse de même.

« Je suis bien d’accord avec toi. Cette situation ne me plait pas non plus. » lança Apolline, d’un ton assez triste mais toujours relativement froid.

Son regard se posa sur la plume qu’Adil venait de poser, puis sur ce parchemin qu’il venait de refermer. Apolline tourna la tête vers ses propres affaires et ferma à son tour son livre. Elle montrait aussi qu’elle était pleinement disposée à discuter avec lui. Même s’il fallait avouer qu’elle avait cette appréhension. Leur discussion avait si mal commencé. Est-ce qu’ils allaient réussir à s’expliquer ?

Ce fut d’ailleurs la demande d’Adil. De s’expliquer. Si Apolline était en temps normal très douée pour les explications, il fallait avouer qu’au niveau de ses relations sociales c’était une toute autre histoire. Son cœur se serra légèrement avant d’emmagasiner une nouvelle petite dose de colère face à la fin des propos d’Adil. Elle le fusilla une nouvelle fois du regard.

« C’est ce que tu désires ? Que tout soit terminé entre nous ? Remarque, tu avais déjà bien engagé les choses en rompant notre pacte. Il fallait le dire tout de suite et plus franchement si tu ne voulais plus être mon ami. »

S’entendre dire ces paroles faisait mal. Elle ressentait une certaine douleur dans la poitrine et elle ne parvenait pas à empêcher l’humidité de se créer dans ses yeux. Mais il était hors de question de pleurer devant Adil, pas tant qu’ils étaient dans cette situation, dans ce qui semblait être une impasse. Alors Apolline tourna vivement la tête, le releva quelques secondes pour empêcher l’humidité de franchir ses yeux. Elle pinça ses lèvres et prit une grande inspiration avant finalement de tourner la tête vers Adil.

« Tu veux savoir ce que j’ai sur le cœur. Très bien. J’ai très mal vécu le fait que tu m’aies presque mis sur le fait accompli, qu’on n’ait pas pu en discuter réellement. Tu avais déjà pris ta décision sans possibilité de débat comme…comme si je n’étais rien à tes yeux. Je sais tout l’amour que tu portes à Asel, et il est admirable…Mais je pensais que tu aurais su faire la part des choses entre notre relation et celle que tu as avec Asel. Voilà comment je l’ai vécu. Comme un abandon. Encore. »

Peut-être n’aurait-elle pas réagi aussi violemment si Apolline n’avait pas été confronté autant de fois à ce sentiment si désagréable qu’était l’abandon. Abandonnée par son frère qui avait été tué, abandonnée par @Michel-Ange Grimm à cette même période. Et maintenant que tout allait pour le mieux avec Michel-Ange, elle se sentait désormais abandonnée par celui qu’elle considérait comme son meilleur ami.

« Et après qui d’autre ? @Yeleen Sô ? Tous mes amis proches parce que je ne montre pas d’opposition à mon père ? »

Finalement, le mal-être d’Apolline était peut-être encore plus profond que cela. La dualité entre sa famille de cœur et sa famille de sang, son incapacité à réaliser un choix entre les deux.

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« All these shits go too far. »
— @Apolline Dunn
11.04.2023, début de soirée.

Apolline avait véritablement ce petit je-ne-sais-quoi qui mettait Adil en rogne. Son regard devint rapidement noir, la fusillant avec sans ciller une seule fois. Il se contenta de se focaliser sur son visage, la bouche close, jouant d'un air distrait avec le parchemin qu'il tenait négligemment dans la main comme un rappel pour faire ce qu'il fallait pour satisfaire la destinatrice de sa lettre. Il se contenta de racler sa gorge, alors que sa bouteille d'encre se mettait à bouger dangereusement, comme un signe extérieur de toutes les émotions qu'il tentait de contenir pour ne pas aggraver cette situation déjà si chaotique.

« - OK. » Avait-il simplement répondu lorsqu'elle avait parlé d'abandon, se morfondant sur son sort qui n'était guère joyeux, même Adil pouvait le lui concéder.

Pour autant, il ne pouvait s'empêcher de la détester du plus profond de son être sur un court instant alors qu'une seule envie venait en lui, c'était de lui expliquer ce que c'était que réellement un abandon.

Personne dans ce château ne savait la véritable raison pour laquelle Adil avait grandi avec son oncle et sa tante. Le Gryffondor les laissait penser ce qu'ils voulaient concernant le sort de ses parents. De toute façon, les gens étaient beaucoup trop respectueux pour oser demander comment ils avaient fini. Mais lui, et maintenant @Samir Mesli, savait la véritable raison. L'abandon d'une mère sur le perron de chez ses grands-parents sous prétexte qu'il était différent, qu'il était sorcier.

Pour lui, ça, c'était de l'abandon. Pas tout ce qu'elle mettait sur ce mot. Même si la mort d'Ulysse était triste, le reste n'était que superflu. Des blessures qui se soignaient avec le temps, avec des mots, des échanges. Pas la sienne. C'était probablement égoïste, mais pour Adil, c'était réel. Parce qu'en plus de cela, il avait, du coup, toutes les raisons du monde pour détester moldus et autres joyeusetés du fait de sa propre histoire. Alors, non. Ce n'était pas à cause de son père.

Une colère sourde grondait dans ses oreilles. Baissant le regard pour faire redescendre un temps la pression, Adil se contenta de souffler doucement avant de relever le regard vers le petit groupe de Gryffondor près du feu.

« - Ce n'est pas que tu ne vaux rien à mes yeux. C'est juste qu'Asel est au-dessus de tous ici. » Avait-il marmonné, d'une façon un peu gauche, sans savoir réellement lui expliquer les choses sans avoir à les nommer.

Il ne souhaitait pas briser la confiance de sa fiancée en lui révélant son secret. Adil n'était pas celui qui devait lui dire qu'Asel était à moitié féerique. Que son sang était ce que son père cherchait à détruire pour rendre la magie à ceux qui la méritaient. Le Gryffondor plongea son regard dans celui de la préfète-en-chef de Gryffondor.

« - Asel... Asel, elle... Je l'aime. Tu le sais, j'ai pas vécu avec mes parents. J'ai besoin d'elle pour fonder une famille, un nid où je pourrais m'allonger, fermer les yeux, et me dire que peu importe les problèmes que j'aurais, ce ne serait rien, car elle serait à mes côtés. Et pour ça... Pour ça, il me faut être vide de pactes. Vide de tout ce qui pourrait faire office de mariage à ses yeux. »

Le pied d'Adil cognait malgré lui contre sa chaise, signe d'une nervosité qu'il ne pouvait cacher. Son propre corps trahissant cette tourmente qui l'assaillait.

« - Alors oui, Apolline, j'ai brisé notre pacte. Mais je l'ai fait pour elle. Pour toi, aussi. Tu crois que Micky va le prendre comment quand il va le savoir ? Tu comptais le lui cacher ? »

@Michel-Ange Grimm ne méritait pas ça non plus. Adil se sentait un peu honteux à son égard, maintenant qu'il y pensait.

« - Il te mérite toute entier. Tout comme Asel me mérite tout entier. On est pareille Apolline. On est dans le même bateau, affrontant les mêmes problèmes, sous des angles différents. »

Adil secoua la tête, avant de finalement ajouter :

« - Il ne peut y avoir de secret aussi grand avec l'être aimé. Je suis désolé de te le dire, mais je regrette pas ce que j'ai fait Apolline, car c'est probablement la meilleure chose que j'ai faite de ma vie. Que ce soit pour Asel, que ce soit pour Micky, ou même Mia. Et tu le sais au fond de toi. »

En prononçant Mia, ses yeux devinrent larmoyants. Elle ne méritait pas l'oubli. Elle ne méritait pas ce verrou que leur pacte avait apposé sur leurs lèvres. Ils étaient les seuls témoins de cette mort tragique. De cet assassinat qu'ils avaient vécu aux premières loges.

« - Le corbeau en septembre... Ça ne te rappelait rien ? » Lui rappela Adil, qui conservait son air courroucé.

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@Adil Mesli & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

Ok ? C’était tout ce que son discours signifiait pour Adil ? La jeune femme ne put s’empêcher de serrer les dents, dans une grimace incontrôlable, quelque peu déçue. Elle ne s’attendait pas à aussi peu de considération de la part de celui qu’elle considérait comme son meilleur ami.

« C’est tout ce que ça te fait ? Un simple ok ? » soupira Apolline qui se mordit l’intérieur de la bouche pour éviter l’humidité de ses yeux de s’installer durablement. « Va-y, dis ce que tu as sur le cœur. »

Certes, ils étaient en froid, mais l’histoire d’Apolline ne pouvait pas être balayé par un simple ok. Ou alors, c’est qu’il y avait une autre histoire cachée derrière, plus douloureuse que celle d’Apolline. C’était peut-être le moment d’en savoir plus. Apolline lui ouvrait la porte pour se confier, de manière maladroite certes mais elle était là pour en savoir plus, pour comprendre ce manque de considération.

« Je le sais qu’@Asel Misra est au-dessus de tous à tes yeux. Ca l’a toujours été. Et je pense l’avoir toujours respecté. »

Ou peut-être pas. Apolline n’en était pas bien sûre. Les relations sociales n’étaient pas son point fort. La preuve encore aujourd’hui. Le regard ancré dans celui d’Adil, Apolline écouta attentivement ses explications. Un mélange de sentiment montait en elle. La gryffondor savait parfaitement que son camarade avait raison et pourtant, elle trouvait qu’il avait tendance à exagérer. Leur pacte de sang était bien loin d’un mariage à ses yeux.

« Je comprends. Enfin…je tente d’imaginer ce que tu m’expliques. Mais Adil. J’ai jamais voulu porter ton nom. Ce pacte que nous avions fait, c’était pas un mariage. Pas à mes yeux. Mais si cela te permet de te sentir mieux, vide de tout engagement pour Asel…alors je respecte ton choix. »

Mais lorsqu’Adil mentionna @Michel-Ange Grimm, la brune ne put s’empêcher de soupirer. Si Apolline pouvait comprendre ou tenter de comprendre ce qu’Adil voulait avec Asel, elle n’appréciait guère qu’Adil transpose cela avec Michel-Ange et elle.

« Chacun à son jardin secret Adil. Je ne crois pas que cela soit bon de tout confier à quelqu’un, même son petit copain. » répondit simplement Apolline, en essayant de garder son calme. « Donc oui, en toute honnêteté je ne comptais pas lui dire pour ce pacte. C’était quelque chose entre toi et moi, purement amicale, je tiens à le repréciser. »

Néanmoins, la suite de ses propos laissa Apolline perplexe, presque perdue dans ses propres convictions. Adil avait raison. Michel-Ange la méritait toute entière. Est-ce que ce pacte de sang l’empêchait-il réellement ? Apolline ne savait plus. Et lorsqu’il prononça le prénom de Mia, cela acheva Apolline, qui ne pouvait pas lutter dans ce combat perdu d’avance. Au-delà de leurs relations amoureuses à chacun, il y avait Mia. Oui. Elle le savait au fond d’elle, Adil avait sans doute bien fait. Même si ça faisait mal.

« Oui. » répondit finalement Apolline, l’air triste, la tête baissée vers son parchemin. « Peut-être n’aurions-nous jamais dû faire ce pacte… » soupira-t-elle, le cœur serré.

Pourtant elle était persuadée que ce pacte avait renforcé leur amitié. Que devenait-elle sans ce pacte ? Apolline n’eut pas l’occasion d’y réfléchir plus longtemps puisqu’Adil décida de rebondir sur l’histoire tragique de Mia. Ou plutôt d’un fait troublant qu’ils avaient vécu en début d’année, leur rappelant forcément le meurtre auquel ils avaient assisté.

« Oui. Evidemment que ça me rappelait quelque chose. » répondit Apolline assez froidement, avant de tenter de se calmer pour faire baisser la tension qui régnait toujours. « Tu penses que c’était le même corbeau ? Il n’y avait aucun rapport entre ce qui s’est passé avec Mia et les dingues qui se sont mis à travers les voies. En plus, il y a un des manifestants qui clamait que ce n'était pas eux. Il aurait menti ? »

Du moins, c’était l’avis d’Apolline. Peut-être qu’Adil en avait un tout autre ?

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« All these shits go too far. »
— @Apolline Dunn
11.04.2023, début de soirée.

Adil était mal à l'aise par cette discussion. Pour lui non plus, ce n'était pas un mariage. C'était autre chose, mais pour @Asel Misra, c'était quelque chose de plus complexe, de plus intime encore. Un pacte magique lié deux âmes pour l'éternité où peu de choses pouvaient être amenées à le rompre sauf les deux principaux concernés, parfois en se plongeant dans la magie la plus sombre pour y parvenir. C'était probablement ce qu'il avait fait, d'ailleurs, car les propos de Saskia (@James Grey) lui revenaient en tête constamment : « J’espère que tu n’oublieras pas que tu m’en dois une aussi, Adil Mesli. » Il ne savait pas ce que cela voulait dire, mais il lui semblait être à nouveau lié par un lien qu'il ne pourrait rompre sauf par lâcheté. Ce que le Gryffondor n'était bien évidemment pas.

« - Peut-être... » Répondit d'abord Adil alors qu'Apolline mettait en avant l'idée qu'un jardin secret devait subsister en chacun. Que personne ne devait jamais se livrer au point que quelqu'un connaisse tout de l'autre, peu importe la filiation qui les liait.

Adil aurait pu être d'accord, mais pas avec Asel. Il était persuadé d'une chose, c'était de son amour pour elle. Qu'elle était son unique et qu'il ferait tout pour qu'elle le reste. Pour que leur relation soit incassable, le Kabyle était persuadé que le secret ne devait subsister entre eux. Il en était profondément convaincu. Comment ne faire qu'une face à l'adversité si le secret résidait entre eux ?

Cette pensée-là ébranla Adil vis-à-vis de @Michel-Ange Grimm. C'était son meilleur ami. Son frère. Savoir qu'Apolline souhaitait conserver un jardin secret l'effrayait pour lui. Pourquoi ne pas jouer franc-jeu avec la personne la plus importante à ses yeux ? Qu'avait-elle à lui cacher ? Devait-il en parler, lui-même, à Micky ?

Adil n'en savait rien, mais il ne lâcha pas le morceau, expliquant alors que Michel-Ange la méritait tout entier, sans le secret. Que le Poufsouffle était ravi de la prendre comme elle était, avec ses doutes, ses douleurs, ses forces et sa famille. Quand on voyait tout ce que les Dunn traversaient dernièrement, Michel-Ange lui montrait son amour indéfectible. Elle lui devait la même chose.

« - Je sais pas... » Répondit Adil, tout bas, lorsqu'Apolline lui avoua, à son tour, que le pacte n'était peut-être pas la meilleure idée qu'ils aient eu.

Ce à quoi, Adil ne pouvait qu'être d'accord. Sur le même ton, il enchaina sur le corbeau de septembre. Elle lui répondit que oui, sur un ton froid, avant de changer d'attitude pour faire un pas vers lui. Adil souffla du nez, prenant sur lui pour faire de même alors qu'il écoutait ce qu'elle avait à lui dire.

« - Je sais pas... » Répéta le Gryffondor. « Mais j'ai ressenti exactement la même sensation, et... En faites, avec tout ce qui se passe en ce moment... »

Il parlait, bien sûr, depuis le début d'année jusqu'à aujourd'hui. Cela sous-entendait le thanatos, le gouvernement Dunn, Poudlard sous blocus, etc. Adil semblait laisser tomber la colère pour l'inquiétude.

« - Peut-être parce que j'ai peur... Peut-être parce que... Je veux dire, je comprends pas tout ce qui se passe, mais j'ai l'impression qu'on est en train de vivre quelque chose de similaire à ce que nos vieux ont connu. Ou je me fais peut-être des films... Des histoires, pardon. »

Adil s'était repris, se rappelant qu'Apolline n'avait pas forcément toutes les expressions moldus. Néanmoins, depuis juillet, Adil se montrait particulièrement inquiet. Ils avaient vécu tellement de trucs... Le Thanatos, Charles, le gouvernement et son blocus, etc.

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