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Please someone help me - Nyx

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Tu ne pensais pas être capable de ressentir une telle douleur, d'avoir un vide si énorme dans ton cœur, de voir tous ces gens réunis pour dire un dernier adieu à tes parents.
« Elle est encore si jeune... », « et son oncle dans tout ça ? » ,« Oh il a été envoyé à Azkaban... ».
Tous ces gens qui murmurent pour ne pas paraître indiscrets, tous ces regards peinés qui te sont adressés, tu t'en fiches éperdument de leurs condoléances, tout ce que tu veux, c'est de pouvoir pleurer en paix, qu'on te laisse tranquille.
Que toutes ces voix s'éteignent, qu'on te laisse seule sous cette pluie glaciale digne de la Bretagne.
Tout ton petit corps frêle tremble sous ce parapluie que tu peines à tenir, tu restes digne, garde le silence, tu ne veux pas dormir ce soir, tu ne veux pas qu'il y ait des inconnus dans ta maison.

Qu'ils s'en aillent, qu'ils te foutent la paix.
Même les paroles du prêtre ne suffisent pas à apaiser ta peine, tu as quelques cousins autour de toi, ceux qui comptent vraiment pour toi, ton meilleur ami aussi est là. Ils t'ont tous proposé de venir dormir chez l'un ou chez l'autre, tu as refusé parce que tu sais que tu auras plein de choses à faire après l'enterrement.

Tu as peur de te retrouver seule dans ce grand manoir, le personnel sera là, mais tes parents ne le seront plus jamais. Tu ne veux pas t'écrouler devant tous ces gens, tu veux juste fuir d'ici, de ce cimetière si triste. Tu veux fuir.
Qu'on te laisse fuir.
« Laissez-moi tranquille...fichez-moi la paix avec vos condoléances... » tu murmures plus pour toi même, te mordant les lèvres, reniflant, pitié qu'on vienne t'aider, n'importe qui avant que tu ne perdes connaissance à cause de ce vide dans ton cœur.
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LE PASSÉ


with the participation of @Nevena URVOY

Please someone help me

France, année 2018

Étais-je vraiment prêt à vivre un tel moment ? Avais-je seulement imaginé qu'un jour, j'allais devoir être présent aux funérailles d'un ami cher ? Bien sûr, la mort fait partie de la vie et tout être vivant qui naît est destiné à finir dans les limbes, l'âme fauchée par la Fossoyeuse. Personne n'est prêt à connaître la mort de façon aussi rapide et aussi brutale. Mais encore moins, une jeune adolescente de 16 ans...

Sous le son de la pluie incessante qui frappe et tombe de nos parapluies, je réalise, avec la douleur d'une aiguille qui s'enfonce lentement dans ma chaire, qu'un être cher, un ami, est définitivement partit. Je n'ai pas envie de le reconnaître, mais la vision des deux cercueils vient me rappeler que parfois, la vie peut être bien cruelle... En ce moment, je ressens une immense tristesse mais je me sens aussi coupable de ne pas avoir pu protéger mon ami. En tant qu'Auror, j'aurai dû me montrer plus attentif, prêt à toutes éventualités. Mais l'ami que j'étais a prit le dessus sur l'Auror ce qui m'a fait baisser ma garde. Chose que je n'aurai jamais Ô grand jamais dû faire car à présent, nous en payons le prix, Nevena la première... Je garde cependant tout cela en silence, ne souhaitant pas transmettre ma culpabilité à Nevena que je regarde instinctivement du coin de l'oeil. Je constate alors ses tremblement ce qui me fait m'approcher lentement d'elle pour tenter de la rassurer en posant une main douce sur son épaule. J'entend alors les murmures des quelques personnes qui nous entoure et je vois les regards tristes qui lui sont adressés. Et autant je comprend que c'est un peu leur manière de témoigner leur soutien que pour une jeune adolescente, cela peut-être interprété autrement. Malgré mon geste qui se veut bienveillant, je constate que les tremblements de Nevena ne font que s'empirer et cela met immédiatement mes sens en alertes... Depuis toujours, j'ai comme éprouvé un besoin de la protéger mais aujourd'hui, cela est clairement devenu une nécessité. Comment une jeune adolescente d'à peine 16 ans, puisse supporter la perte de ses deux parents et assumer tout ce qui doit être fait sans la présence d'un adulte pour la guider ? Moi-même, j'aurai été incapable de cela à son âge...

Lentement, nous pouvons voir les cercueils être mis en terre. L'atmosphère se veut de plus en plus pesante et même si de mon coté, je prend le coup comme il vient et l'encaisse en silence, je ne peux m'empêcher de penser à Nevena et d'imaginer ce qu'elle devait bien ressentir à ce moment-là. Une fois les dernières paroles du prêtre prononcées et les derniers adieux adressés, il est temps pour nous de nous en aller et d'accepter ce sort cruel que la vie a décidé de nous lancer. La plupart des personnes présentes font volteface et s'en vont, toutes plus attristées les unes que les autres de par cette dure séance vécue... L'émotion est encore à son comble et je vois que Nevena n'est encore aucunement prête à partir. Je comprend cela et c'est pourquoi je lui laisserai le temps qu'il lui faudra.

À mon tour, je m'éloigne doucement afin de laisser la petite vivre un dernier instant d'intimité avec ses parents, mais dès l'instant où je tourne les talons, j'entend les murmures de Nevena et comprend qu'elle a immédiatement besoin d'aide. Je reviens alors sur mes pas et j'accours auprès d'elle, lâchant mon parapluie sur le coup. La voyant faiblir sur ses deux jambes tremblantes, je viens la saisir des mes deux mains afin de lui éviter toutes chutes éventuelles. Nevena ! Chut... je suis là Nevena, tout va bien. Il n'y a plus personne autour de nous. Lui murmurais-je doucement d'une voix qui se veut calme et rassurante.

Instinctivement, mon réflexe est de la prendre dans mes bras afin de tenter de la rassurer par ma présence. J'ignore si cela est réellement efficace mais je sais que si ses parents avaient été encore en vie, c'est ce qu'ils auraient fait et auraient souhaité que l'on fasse. Dr ma main, je lui offre une douce caresse à l'arrière de la tête, l'aidant ainsi à extérioriser toute cette peine qui empoisonne désormais son coeur.


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C'est fou comme un rien peut nous détruire, nous donner cette impression de ne plus avoir aucune raison de vivre, de continuer une existence qui n'aura plus aucun sens... c'est ce que tu ressens pile à ce moment là, à deux doigts de perdre connaissance, à cause de ce trou dans ta poitrine. C'est la première fois que tu ressens ça, tu veux que ce soit la dernière aussi, et tu aurais voulu que ça n'arrive jamais.
Il a suffit d'un sortilège impardonnable pour que ta vie vole en éclats, il a suffit d'un seul mot pour que tu te retrouves toute seule, orpheline, apeurée, brisée à jamais. Tu ne te voyais pas devoir enterrer tes parents à ton âge, seize ans à peine, ils vont rater plein d'anniversaires, plein de bons moments...
Tu ne réalises toujours pas, c'est beaucoup trop dur à encaisser toute seule, et c'est à cet instant où tu as cru que tu étais seule que cette main est venue se poser doucement sur ton épaule.
Cette main salvatrice qui appartient à cet homme que tu as bien failli oublier pendant quelques secondes, cette main qui s'est montrée rassurante, te rappelant que malgré tout, tu n'es pas vraiment toute seule.
Tu n'as pas réagi tout de suite, complètement perdue dans ce tourbillon d'émotions, il pleut dehors comme il pleut dans ton cœur, une journée qui se veut interminable, tu ne tiendras pas longtemps comme ça.
Nyx te laisse du temps pour toi, cet ami précieux qu'avaient tes parents, lui aussi ne semble pas réaliser les choses et s'éloigne de toi l'espace d'un temps, laissant ce tourbillon de mauvaises intentions se rapprocher de toi. Un appel au secours silencieux lancé au hasard, à qui voudra bien se rendre compte que tu as besoin d'un appui, d'un soutien moral, parce que tes larmes silencieuses vont finir par se voir, tes pleurs par s'entendre.

Tu n'en peux plus, perds pieds, l'impression de te noyer, de ne plus savoir comment respirer lorsqu'il revient vers toi, presque en courant, veillant sur toi, comme il l'a toujours fait même quand tes parents étaient encore de ce monde. C'est une étreinte qui a su mettre un peu de baume sur ton petit cœur fragile.
Ce sont des pleurs à en déchirer le cœur des autres qui ont couvert le bruit de la pluie qui s'abat sur vous deux, deux âmes en peine, ayant perdu des êtres chers à vos yeux.
« Je veux disparaître d'ici, partir de ce cimetière, je t'en prie Nyx, j'ai besoin d'être à la maison, toi qui es...étais l'ami de mes parents, ne m'abandonne pas. » des paroles bien sérieuses pour une ado de 16 ans, sans savoir ce que ça pouvait signifier à cette époque.
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with the participation of @Nevena URVOY

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France, année 2018

Des émotions si fortes, si intenses dans un corps aussi frêle... Je ne peux que comprendre que ses nerfs viennent à flancher. C'est pour cela qu'il me faut être présent, afin de la soutenir autant physiquement que psychologiquement. Une fois dans mes bras, je peux l'entendre sangloter et crier comme un loup hurle à la pleine lune. Cela m'encourage à la garder dans mon étreinte et elle pourra y reste autant de temps qu'elle le voudra, quitte à passer la nuit si il le faut ! J'entends alors Nevena me parler, néanmoins avec difficulté entre quelques sanglots. « Je veux disparaître d'ici, partir de ce cimetière, je t'en prie Nyx, j'ai besoin d'être à la maison, toi qui es... étais l'ami de mes parents, ne m'abandonne pas. » Devant ses mots et surtout, à l'intonation de sa voix qui se veut implorante, mon coeur se brise en mille morceaux. Une vive douleur s'empare de mon coeur et le presse comme dans un étau. Je ne démontre rien cependant et me contente de saisir son visage dans mes deux mains pour la fixer dans le plus profond des yeux. Jamais, je ne t'abandonnerai Nevena. Je ne me permettrai jamais de le faire même si s'était sous la menace... Mon regard et ma voix se veulent fermes et dures mais je sais que cela est nécessaire pour qu'elle comprenne que ma détermination à être présent et à vouloir l'aider sont devenus ma seule préoccupation.

Nous nous fixons longuement et je peux voir malgré les gouttes de pluies qui perlent sur son visage, que de nouvelles larmes sont prêtes à couler le long de ses joues. Je ne manque pas de les essuyer de mes deux pouces et une nouvelle fois, je viens la laisser se blottir contre moi afin qu'elle se sentir à l'aise et protégée. À cet instant, même si je peux voir ses lèvres se déformer pour former des mots, aucun son ne sort à part de nombreux sanglots... Ma main vient alors caresser l'arrière de sa tête une nouvelle fois puis, je l'invite à lentement se libérer de mon étreinte pour venir saisir le parapluie que j'avais laissé tomber quelques secondes plus tôt. Viens, allons-nous-en... Nous serons mieux ailleurs qu'ici. D'une main, je l'invite à suivre la direction de la sortie, la laissant toutefois prendre le temps de dire un dernier aurevoir à ses parents si elle le souhaitait.

Je profite de l'instant où Nevena s'éloigne, pour jeter un dernier regard vers la tombe où reposent désormais Erwann et Morgane, mes deux fidèles amis. Nous nous étions fait une promesse lorsque Nevena n'était encore qu'une enfant. Il est temps pour moi de l'honorer et vous prouver ma fidélité. Je m'agenouille une dernière fois et viens poser ma main contre la pierre, frôlant leurs deux noms gravés dans la roche. Je vous promet de la protéger et de l'aider à accomplir le reste de sa vie. Soyez rassuré... À mes derniers mots, je décolle ma main de la pierre et je me relève pour à mon tour, quitter le cimetière aux cotés de Nevena qui m'attendait devant le portail.

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Tu te pensais plus forte que ça, que tu ne t'effondrerais pas après l'enterrement de tes parents, tu te pensais capable de taire tes émotions au moins jusqu'au retour au manoir de tes parents. C'est dans les bras de Nyx que tu as fini par craquer, tes parents avaient de la chance de l'avoir comme ami fidèle et proche, tu ne te rends pas compte aussi de la chance que tu as, parce que ce n'est pas sur le reste de ta famille que tu peux compter. Tu sais que dès que l'occasion se présentera ils tourneront autour de l'héritage comme des vautours, ça te fiche une peur bleue d'imaginer tout ça, de comment les choses vont se dérouler par la suite. Tu auras besoin de conseils avisés, ce ne sont pas tes cousins et oncles qui seront à tes côtés mais peut-être bien Nyx qui le sera, tu t'en vois rassurée de l'imaginer auprès de toi.
Toi petit bout de femme, encore adolescente, brisée par la vie, brisée par cet événement tragique, lui, cet homme qui se montre protecteur, ses paroles douces qui te rassurent un peu plus chaque seconde qui passe. Sous cette pluie glaciale, finalement il réussit à réchauffer ton âme, c'est peut-être tout ce dont tu as besoin à cet instant précis.
« Merci...d'être là, de ne pas m'abandonner et de ne pas agir comme le reste de ma famille. Tu as vu à quel point ils sont hypocrites ? » c'est peut-être le deuil qui te fait dire tout ça, depuis que ton oncle a été arrêté et envoyé à Azkaban, tu ne sais plus à qui tu peux faire confiance.
Tu repenses à ton ami d'enfance, le fils Pendragon, tu devrais peut-être lui envoyer une lettre par hibou, lui raconter ce triste événement, tu ne sais pas comment il réagirait, si lui aussi te dirait de te méfier de ta famille.

C'est après une longue étreinte que tu as fini par t'éloigner de Nyx, c'est un dernier regard qui vient se poser sur la tombe de tes parents avant de te rapprocher de la sortie du cimetière. Tu ne veux plus rester ici, tu t'en sens incapable, tu veux pouvoir rentrer chez toi, retirer ses vêtements trempés et tenter de te changer les idées. Une fois prêt de la sortie, tu attends que Nyx finisse par te rejoindre, un sourire triste vient se dessiner sur tes lèvres.
« Peux-tu rentrer à la maison avec moi ? Je ne suis pas prête pour affronter le manoir toute seule, je vais avoir besoin d'un adulte responsable. » tu ris nerveusement, le cœur au bord des lèvres, la gorge nouée.
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with the participation of @Nevena URVOY

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France, année 2018

« Merci...d'être là, de ne pas m'abandonner et de ne pas agir comme le reste de ma famille. Tu as vu à quel point ils sont hypocrites ? » À ces paroles, mon coeur se noue une nouvelle fois mais je ne laisse rien transparaître et me contente de lui répondre avec la voix la plus douce qu'il soit. Je ne sais pas si il s'agit d'hypocrisie ou de peur... Mais si tu veux mon avis, ils doivent être tout autant perdu que toi dans cette situation. Je marque un temps de pause et je rajoute suite à une courte réflexion. Et puis... je ne serai pas étonné que la peur de devoir à assumer des responsabilités supplémentaires dans leur vie, soit ce qui les retient à venir vers toi. Je ne peux que comprendre son raisonnement même si au fond, je le trouve quand même assez fort... Je sais que quand on est adolescent, on a tendance à haïr les adultes et à se rebeller rapidement dès que des limites nous sont imposées mais pour ce qui est de Nevena, je pense que cela est réfléchi et que la situation qu'elle traverse et a traversé ne sont pas pour l'encourager à faire confiance en sa propre famille. Il faut dire que si j'avais été dans le même cas qu'elle, ma façon de penser aurait été similaire voir même peut-être encore plus fortes !

Suite à cela, nous décidons de partir du cimetière afin de nous retrouver dans une ambiance un peu plus légère. Je profite toutefois pour dire un dernier aurevoir à mes deux proches amis et rejoins finalement Nevena qui me fixe longuement, un sourire plutôt triste dessiné sur ses lèvres rosées. « Peux-tu rentrer à la maison avec moi ? Je ne suis pas prête pour affronter le manoir toute seule, je vais avoir besoin d'un adulte responsable. » Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je viens poser ma main dans son dos pour l'inviter à me suivre. Bien sûr que je rentre avec toi, la question ne se pose même pas. Viens, rentrons avant de prendre froid...

C'est sur ces dernières paroles que nous rentrons au manoir, afin de pouvoir continuer la journée dans une ambiance un peu plus légère.


1 semaine plus tard ...

Suite à cette dure journée passée sous la pluie, nous sommes restés dans le manoir afin de pouvoir discuter de la suite et aussi, pour pouvoir régler les affaires qui étaient à organiser comme l'administration, les affaires familiales, la question fragile qu'est l'héritage et toutes sortes de choses qu'il n'est pas bon de gérer en temps normal mais encore moins lorsqu'on a que 16 ans... Bien sûr, n'étant pas de la famille, je ne me suis occupé que de ce que je pouvais mais il fallait qu'un adulte soit présent pour aider Nevena et ce n'était clairement pas les membres de sa famille qui semblaient enclins à le faire. Je suis donc resté tout ce temps à ses cotés, autant pour régler toutes ces affaires que pour lui être un soutien psychologique. Et cela a semblé porter ses fruits car même si bien sûr, Nevena est toujours très affectée par la mort de ses deux parents, ma présence semble l'avoir aidée et encouragée à continuer à aller de l'avant.

Suite à tout cela, il a été décidé que Nevena allait vivre à mes cotés, me faisant ainsi devenir son tuteur jusqu'à sa majorité. Comme je vis et ai toujours vécu à Londres, il était logique que Nevena me suive même si partir de la Grande-Bretagne pour rejoindre la France ne m'aurait aucunement dérangé. Nous nous attaquions à la préparation des cartons afin que le maximum de ses affaires puissent nous suivre jusqu'en Grande-Bretagne. Et autant dire que ça n'était pas une mince affaire...



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Te revoilà au manoir, vide, froid, plus chaleureux comme avant, quand tes parents étaient encore de ce monde, ce vide dans ton cœur qui n'a cessé de s'agrandir au fil des jours. Une semaine est passée, tu as fini par te renfermer sur toi-même, des appels tu en as reçu de toute ta famille, pour prendre de tes nouvelles, des appels que tu as laissé sans réponse. Certains se sont déplacés, mais ont vite compris qu'ils n'étaient pas les bienvenus, recevant comme seule réponse celle du majordome du manoir, ou encore Nyx qui s'excusait à ta place. Quelle chose douloureuse de devoir faire les cartons, jeter la moitié des choses ou encore les donner à des associations de la ville, histoire que tous ses meubles servent encore à quelque chose. Le plus difficile pour toi, ça a été de mettre en vente le manoir, ne souhaitant plus y vivre et surtout à cause de ton départ pour Londres, pour aller vivre chez Nyx jusqu'à ce que tu sois majeure...

C'est en rentrant dans la chambre de tes parents pour y faire un tri que ton cœur s'est serré, tu as voulu faire ça toute seule, mais finalement tu t'en es sentie incapable, sortant de cette pièce avec une fois de plus les larmes aux yeux. Un long couloir vide, toutes les décorations disparues, tu as cherché du réconfort auprès de Nyx, sachant où le retrouver, dans le petit salon, le seul endroit pas encore totalement vidé.
« Nyx... » tu murmures d'une petite voix pour signaler ta présence « J'y arrive pas, je n'arrive pas à ranger la chambre de papa et maman... » tu le rejoins, t'installe en face de lui, en cherchant des solutions à tout ça.
« Et si on y mettait le feu ? Au manoir, pour ne pas avoir à le vendre après, pour que ça aille plus vite ? » tu finis par lui dire, d'un air très sérieux.
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with the participation of @Nevena URVOY

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France, année 2018

Malgré cette semaine de passée, la douleur éprouvée par cette tragédie est toujours autant perceptible et jour après jour, je ne peux que conster, impuissant, ce que la douleur et la tristesse font endurer à Nevena... La plupart des soirées passées à tenter d'essuyer ses larmes, à chasser la noirceur qui rôde dans son esprit en lui parlant de projets positifs à venir, aux futurs changement qu'il va y avoir dans sa vie. Mais il faut également se rendre à l'évidence que pour une adolescente de 17 ans, changer entièrement de vie et de devoir le faire sans la présence de ses parents, n'est aucunement une affaire simple et pour cela, j'en suis le premier conscient. Peut-être que contrairement à Nev, j'ai eu la chance de devoir procéder à ce changement en compagnie de ma mère mais cela n'a rien changé au fait que pour l'adolescent que j'étais, l'acceptation était difficile.... Déménager, partir de la maison où nous avons vécu ou encore, quitter le pays qui nous a vu naître, c'est un peu comme si nous quittions la planète terre pour une autre en y laissant derrière nous tous nos souvenirs et notre vécu. J'imagine du moins que c'est ce qui doit se passer dans l'esprit d'un jeune enfant ou d'un adolescent...

Malgré cela, j'essaie de rester le plus positif possible et surtout, d'être un grand soutien pour Nev qui en a grandement besoin après une telle perte. Nous voici donc perdu au beau milieu des cartons. Il était temps pour Nev de faire des choix, de choisir quels objets elle souhaitait garder ou non... Il ne  reste désormais plus beaucoup de pièces à vider, mais la dernière n'est pas la moins difficile vu qu'il s'agit de la chambre de ses défunts parents. À cette pensée, je lutte pour ne pas l'accompagner afin que le pas soit moins difficile à faire pour elle. Je dois toutefois me faire violence car si je dois la suivre partout où elle va, nous perdrons du temps et nous n'avons malheureusement pas l'éternité devant nous. C'est donc non pas sans inquiétude que je reste dans le salon, terminant d'emballer les objets et de fermer les derniers cartons au coins du feu de la cheminée que j'avais pris soin d'allumer pour apporter un dernier semblant de chaleur dans ce lieu qui demeurera désormais froid et vidé de toute vie...

« Nyx... » Lorsque je vins entendre son faible murmure, je me retourne et l'aperçois à l'entrée du salon, la mine comme décomposée. Juste à l'intonation de sa voix, j'ai compris que la douleur était à son apogée. « J'y arrive pas, je n'arrive pas à ranger la chambre de papa et maman... » Sans même lui laisser le temps de terminer sa phrase, je tend mon bras dans sa direction et lui fait un doux signe de la main pour l'inviter à me rejoindre. Nous voici alors assis tous deux dans cette immense pièce vide dont seul le son des flammes du feu viennent briser le silence. Je la regarde s'installer en face de moi et grâce à la lumière que m'offre le feu, je peux apercevoir les traces sèches sur ses joues qu'ont laissé ses nombreuses larmes sur leur passage. « Et si on y mettait le feu ? Au manoir, pour ne pas avoir à le vendre après, pour que ça aille plus vite ? » À ses mots, je laisse mon doux regard se poser sur elle, riant légèrement pour finalement répondre. Je comprend où tu veux en venir Nevena, mais on ne peut malheureusement pas faire ça... Moi aussi, j'aimerai que les choses aillent plus vite mais crois-moi ce ne sont pas les flammes qui régleront les choses.

Le fait qu'elle ait pensé à cette solution éventuelle me paraît complètement fou mais une partie de moi la comprend car au fond, le feu a quelque chose de spirituel, c'est un élément qui distille l'essentiel du passé. Du moins, à mon sens... Je la fixe un instant et je peux voir dans ses yeux que de nouvelles larmes sont prêtes à perler. Je l'invite alors à se rapprocher de moi afin de la réconforter par la présence et la chaleur de mes bras à son contact, une fois qu'elle est assise devant moi et je rajoute malgré tout afin de lui faire prendre conscience de certaines choses. Tu sais lorsque j'étais jeune, ma mère me disait que pour détruire un mal qui nous ronge, il n'y avait rien de mieux que de l'écrire sur un papier et d'ensuite le brûler afin de voir ses maux partir en fumée... Entendant ses nombreux sanglots étouffés à l'intérieur de mes bras, je marque un temps de pause avant de poursuivre, resserrant doucement mon étreinte. Je comprend que tu veuilles détruire cette douleur rapidement mais tu ne crois pas que de brûler le manoir, ce lieu qui vous a accueilli, qui vous a protégé, qui vous a fait vivre de belles histoires et qui vous a vu grandir toi et ta famille, ce serait un peu comme une façon de détruire et d'oublier définitivement tes parents également ? Un silence... Brisé par le seul son du feu qui crépite encore dans la cheminée. Je ne crois pas que c'est réellement ce que tu souhaites Nevena et crois-moi, ce n'est pas ce que tes parents auraient souhaité non plus. Pour eux, ce manoir représentait beaucoup et le brûler serait comme détruire définitivement leur mémoire.

Mes mots sont peut-être forts, mais je tiens  à ce qu'elle comprenne que parfois, le feu qui brûle à l'intérieur de nous ne doit pas être celui qui détruit, mais celui qui réchauffe. Cette pensée était peut-être réfléchie pour elle mais lorsque le cerveau est influencé par le coeur affaibli par bons nombres d'émotions, il est toujours bon que la raison en prenne un coup pour mieux rebondir et raisonner l'esprit. Je la laisse finalement se décoller de moi, relâchant mon étreinte pour l'inviter à me faire face, l'incitant à me regarder dans les yeux en posant mes mains sur ses épaules. Ce n'est pas un moment agréable à passer, je te crois sur ce point là... Mais dis-toi que ce moment ne va pas durer et que tu auras su honorer la mémoire de tes parents en remettant le manoir intact à une autre famille et en continuant d'avancer et de t'accomplir dans ta vie. Pour conclure, je viens essuyer une dernière larme avec mon doigt, puis je viens replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Allez, je viens de terminer de fermer le dernier carton. Alors je viens t'aider pour la dernière pièce. Ok ?


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