Lupus Lupus (Valerian)

Brocéliand, le 7 Mai.

Le visage creusé par la fatigue, j'avançais dans cette forêt enchantée et vieille de plusieurs milliers d'années. Beaucoup de rumeurs et de légendes entouraient cet endroit et c'était bien évidemment pour étudier la Magie du lieu que je m'y étais rendu le jour où j'avais, en 2018 était victime de ma morsure de Loup.
Cette dernière avait alors changé ma vie. Plus que je ne l'aurai pensé en réalité. J'avais été naïf de croire et de voir cela comme une simple maladie avec laquelle on peut vivre. J'avais été repoussé par les miens, et ceux qui ne m'avait pas repoussé, je les avais fui par automatisme. J'étais donc ce qu'on pouvait appelé un Loup Solitaire. La métaphore était bonne et... elle était justifiée. Je me prêtais d'ailleurs à me demander si elle n'avait pas été conçue pour les Loups sans Meute et les sorciers sans trop d'amis comme moi.
Fort de ces réflexions, je continuais d'avancer, dans le ciel nocturne de France. J'avais choisi la nuit, car les touristes Moldus n'étaient plus présents à cette heure tardive de la nuit. Qui plus est, la magie semblait plus vivante sous les rayons de la Lune que sous les rayons du soleil en ce lieu.
C'était mon entrevue avec Yara qui m'avait fait prendre la décision. Il fallait absolument que je retrouve celui qui m'avait mordu. Pour comprendre, pour avoir des réponses et peut être une fois que j'y serai, pour me venger.
Je m'étais donc rendu aux Dolmens, situé dans la partie sauvage de Brocéliand, dans une clairière fait de chêne et de châtaignier centenaires. Sans un mot, je commençais à observer les environs. C'était là que tout avait commencé et que le point de rupture s'était élargi...
Mes yeux de loups s'étant adapter plus vite que la normal à l'obscurité, j'avançais vers le lieu à pas feutré. Au loin, je fis que quelqu'un était en train de faire un feu non loin des dolmens et je distinguais la lueur d'une tente...
Peut être que c'était lui...
La rage m'envahit aussitôt, et je transplanais ni une ni deux devant l'homme qui se tenait proche du feu. Sans cérémonie, le visage déformé par la rage, je levais ma baguette en lui saisissant le col, jouant sur l'effet de surprise pour...

" Valérian?" dis-je en parfait français que j'avais hérité de ma mère.

Je le lâchais et je reculais de plusieurs pas. Manquant de tomber dans le feu.

" Je... je... je suis désolé. Je t'ai pris pour quelqu'un d'autre. "

Que devait-il donc dire de moi? Je ne devais plus qu'être le reflet de moi même depuis qu'il m'avait vu la dernière fois. Pâle, plus maigre et le visage plus fatigué, j'avais également des vêtements usés par les batailles et les voyages.

" Que.. qu'est ce que tu fais là? "

Je reculais, les mains devant moi en signe de protection et d'innocence. Visiblement il ne m'avait peut être pas reconnu car il employait un langage un peu soutenu. Il faut dire qu'il était peut être comme ça avec tout le monde. Je fronçais des sourcils, immobile tout en utilisant mon brillant cerveau de chercheur pour avancer dans cette situation qui me semblait au finale plus complexe que je ne l'avais imaginé.

" J'étais sur la piste du Loup-Garou qui m'a mordu. "

Je le regardais dans les yeux et je baissais les mains. Mes sens de Loup m'indiquèrent que nous étions seuls. J'avais perdu la foi pour la journée et il fallait dire que ce petit campement avait quelque chose d'accueillant. Sans un mot je le regardais d'un air calme et serein. Je n'avais pas hésité à lui dire directement la vérité. Déjà, beaucoup de personnes étaient au courant pour ma Lycanthropie que je ne cachais plus, mais en plus je n'avais aucun intérêt à cacher ma véritable présence ici.

" C'est ici, à Brocéliand que je me suis fais mordre. " ajoutais-je. " Je peux? "

C'était une question rhétorique car je me mis à m'asseoir après avoir posé cette question de l'autre côté du feu en face de Valérian. Mes mains se levèrent vers ce dernier que je contemplais avec l'admiration que tout humain pouvait avoir pour lui. J'étais persuadé, selon ma propre théorie, que les hommes l'avaient tellement contemplé et utilisé dans l'histoire comme quelque chose permettant de s'éclairer, de s'éveiller socialement, de se réchauffer et de manger, qu'il était inscris dans notre gênome pour être reconnu comme quelque chose de "Réconfortant" et "Sécurisant". Encore dans mes propres pensées, je sursautais un peu et je relevais la tête vers lui.

" Et vous, que faites vous ici? Par une nuit pareille. Je vous pensais en Angleterre, à l'IDEM. "

J'étais tellement déconnecté de la réalité que je n'avais jamais pu penser que quelqu'un comme lui puisse être... en cavale? D'ailleurs était-il en cavale ou venait-il simplement ici pour travailler? Mon regard se porta vers lui d'un air rempli de curiosité. Mes sourcils tiquèrent un peu.

" Enfin... Vous êtes pas obligé de répondre et je peux m'en aller... "

Je l'observais, comme un petit Loup craintif. J'étais prêt à courir et tourner sur moi même pour transplaner au moindre geste brusque de la part de Valérian. Mes oreilles bougèrent un peu, signe qu'elles étaient à l'affut du moindre petit craquage de branche en sa direction suspecte. Qu'allait-il se passer?...