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Soupçons — Yolanda & Barnabas

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C'était la troisième ou quatrième fois que Yolanda recouchait avec son collègue @Barnabas Fogg. Après avoir longtemps hésité à entamer une liaison avec un collègue — et surtout quelqu'un qui avait autrefois appartenu à un camp opposé au sien — elle avait finalement cédé et réécrit à Barnabas. Le confinement lui pesait, les distractions se faisaient rares, et son collègue était un bon amant. Les points favorables à cette initiatives pesaient plus lourd dans la balance. Surtout le premier, d'ailleurs. Le confinement était en train de la rendre complètement folle, elle avait maudit la directrice des dizaines de fois. Elle n'était pas sûre de bien faire en revoyant son collègue mais le manque de distraction était si cruel, et son besoin charnel si pressant, qu'elle avait préféré céder au choix le plus facile.

Et il fallait dire que les choses s'amélioraient avec le temps. Barnabas n'était pas totalement son genre d'homme ; elle ne serait pas vraiment allée vers lui naturellement. Mais elle aimait son désir pour elle, la manière dont il se pliait à ses désirs à elle, et la manière dont leurs besoins réciproques se complétaient. En outre, il était un excellent amant, expérimenté, attentif son plaisir. Avec le temps, leurs corps se connaissaient mieux et elle se sentait de plus en plus satisfaite. Non, vraiment, il semblait qu'elle en tirait parfaitement ses avantages.

Pour elle, la relation était purement physique en revanche. Si elle aimait s'abandonner entièrement physiquement, elle ne souhaitait pas donner accès à son collègue à autre chose que son corps. C'était une dissociation dont elle faisait souvent preuve avec certains amants, auxquels elle ne se voyait pas forcément s'ouvrir, et Barnabas en faisait partie, pour diverses raisons. Cela ne l'empêchait pas de rire, de parler de banalités, et d'être assez communicative sur la nature ou la forme de ses désirs au lit.

Au début, elle avait eu peur que le passé resurgisse — d'ailleurs, lorsqu'il lui avait proposé ce jeu d'action et vérité, elle avait eu peur qu'il s'en serve pour en tirer des choses sur son passé pendant la guerre. Mais sans doute était-elle paranoïaque — ou pas vraiment, vu comme tout pouvait basculer. Sur ses gardes, était une expression qui collait mieux. Mais bref. Il semblait que la tempête était passée. Si à l'époque de la dernière guerre, certains proches de Jonathan Crewe avaient, à juste titre, exprimé des soupçons par rapport à elle ; ou encore si lui procès qu'il lui avait intenté pour la garde de leur enfant avait fait beaucoup de bruit, il semblait que tout ce bruit n'était pas arrivé jusqu'aux oreilles de son collègue. Ou du moins, qu'il avait eu d'autres chats à fouetter, et c'était tant mieux.

Il était assez tard ce soir-là, et ils se trouvaient tous deux dans les appartements de Yolanda. Sur son lit pour être exact. Leurs ébats avaient été intenses, passionnés, particulièrement à son goût. Son amant avait été tendre et délicat, à son écoute comme à son habitude, et ils avaient passé un excellent moment. Vêtue d'une nuisette noire plongeante, elle était blottie contre son amant et lui caressait doucement le visage. Puis elle posa délicatement ses lèvres sur les siennes, embrassant lentement son cou — sa peau était particulièrement sensible ici, elle le savait maintenant, avant de reposer la tête contre son torse.

Tout ça est de mieux en mieux, n'est-ce pas mon chéri ? Avoue que tu ne pensais même pas que ce serait possible
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Alors qu'il reprenait doucement son souffle et que son regard se posait sur la délicieuse Yolanda qui gisait à ses côtés, blotties contre lui, Barnabas ne pouvait s'empêcher le louer Merlin pour sa chance insolente. La belle brune avait complètement bouleversé sa vie ces dernières semaines. Lui qui se lamentait de ce blocus à qui voulait l'entendre ne semblait plus enclin à détester cet enfermement. Cela se voyait d'ailleurs lors de ses cours, bien plus dynamiques et vivants que d'ordinaire. Un comble pour des mathématiques ! Certains étudiants commençaient même à se demander les raisons de sa bonne humeur. Yolanda avait été claire à ce propos et souhaitait que leur relation reste dans l'anonymat.

Un souhait qui lui convenait de moins en moins.

Barnabas savait que leur relation était purement physique et superficielle mais une petite partie au fin fond de lui espérait peut être que cela puisse évoluer en une véritable relation. Après tout il avait de tout temps aimé les femmes mais plus que tout aimé tomber amoureux. Il adorait ce sentiment de total abandon mais Yolanda ne semblait pas partager ce point de vue. A vrai dire, elle n'essayait même pas. Après un mois de relation, il s'était attendu à des progrès mais il n'en était rien. A croire qu'elle avait érigé une carapace autour d'elle et qu'elle ne laissait personne entrer.

Cela n'avait au final fait qu'attiser sa curiosité.

Pourquoi se comportait-elle ainsi ? Avait-elle eu des relations compliquées dans le passé ? Le vétéran ne lui en connaissait d'ailleurs qu'une seule, il y a plus de vingt ans. Barnabas avait fouillé dans ses vieilles affaires datant de l'époque lors d'une récente retraite de quelques jours dans la demeure familiale. Il avait ressorti des dossiers, des photos de l'Ordre et même des journaux de l'époque. Le vétéran les avait conservé parce qu'on évoquait beaucoup son nom et qu'on l'avait élevé en tant que héros de guerre pour ses exploits. Mais en relisant ces derniers, il se redit compte qu'il y avait eu aussi énormément de procès, une sorte de chasse aux sorcières contre les mangemorts et leurs alliés.

Un procès en particulier avait attiré son attention.

Celui de Yolanda Yeabow, compagne de Jonathan Crewe, un de ses anciens camarades de l'Ordre. Beaucoup de choses s'étaient avérées étranges lors de ce procès et notamment le comportement de son ami qui semblait cacher pas mal de choses. De là à associer Yolanda à une sorte de complot ? Oui. De là à vouloir enquêter en profondeur ? Peut être pas. Si ça se trouve, ce n'était qu'une banale dispute domestique que le couple avait essayé de cacher sous le tapis. L'enfant n'était peut être pas de lui et cela entacherait sa réputation ? Dans tous las cas, Barnabas voulait en savoir plus, surtout pour mieux connaitre celle qui partageait si souvent sa couche ces derniers temps. Malheureusement, cela lui paraissait plus facile à dire qu'à faire...

- En effet. Je ne te le rappellerai jamais assez mais tu es merveilleuse ma chérie. Je n'aurais jamais espéré meilleure partenaire.

Barnabas répondit immédiatement, sachant pertinemment que Yolanda aimait être flattée. Et accessoirement lui rappeler qu'il était étonnement en forme pour un vieux. Même s'il devait avouer qu'elle mentionnait ce détail de moins en moins, probablement conquise par sa vigueur de trentenaire ! Il embrassa son front alors que sa main effleurait toujours délicatement son bras. Il enchaina sur le sujet.

- Même lors de ma période la plus faste juste après la guerre. J'avais beaucoup de succès à l'époque. Si tu m'avais vu, je signais des autographes à droite à gauche. Ca rendait fou la plupart de mes camarades, Jonathan en tête. Ah sacré Jonathan. D'ailleurs, vous étiez déjà en couple depuis un moment à cette époque, non ?

Barnabas demanda le plus innocemment possible, diluant sa question de son orgueil et sa vanité habituelle. Il ne voulait surtout pas que Yolanda se braque.
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Yolanda ronronna de plaisir aux flatteries de son collègue ; comme un chat, elle était avide de caresses et d'attentions, et cela n'avait clairement pas échappé à Barnabas. Elle soupira de plaisir, comme un félin apprivoisé, lorsqu'il vint l'embrasser sur son front, et le gratifia encore d'un baiser sur les lèvres et de caresses.

Lorsqu'il reprit la parole cependant pour vanter ses charmes et mérites de la période d'après-guerre, Yolanda le regarda clairement et leva évidemment les yeux aux ciels, prête à l'interrompre, peu intéressée. Ils feraient mieux plutôt de...

Ce qui se passa ensuite, elle ne s'y attendit pas. Il prononça le nom de Jonathan Crewe, et tout le corps de Yolanda se tendit — il ne pouvait pas ne pas le sentir. Sa respiration se raidit également. Tout ça pour ça, hein ? Qu'est-ce qu'il cherchait à savoir exactement ? Sa question ne pouvait pas être totalement innocente. Elle avait bien remarqué les dernières fois qu'il cherchait à en savoir plus sur elle, à la connaître — mais cela ne l'intéressait pas. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour lui parler de Jonathan ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Et surtout, comment pouvait-elle sortir de cela indemne ? Le repousser sans brutalité ? Sans brutalité, pas que l'envie lui manque de le gifler et de ne plus jamais revenir, mais elle ne voulait pas trop se trahir, montrer que le nom de John provoquait encore des réactions violentes chez elle. En tout cas, ce n'était pas sa place d'évoquer son passé et il fallait qu'il le comprenne. Son visage en tout cas s'était froncé, tendu, et elle ne chercha pas à rendre son expression plus agréable ou douce. De plus, l'époque à laquelle il faisait référence était exactemert l'époque du procès, l'époque où ils étaient séparés depuis un moment et où John venait de retrouver sa trace, de découvrir la vérité, et de projeter de lui reprendre son enfant.

Elle regarda son amant dans les yeux, soupira et répondit, pleine de lassitude.

Est-ce que tu aimerais que j'évoque ta dix-huitième femme alors que nous nous retrouvons pour faire l'amour ? Non, n'est-ce pas ? Très bien, alors comprends que je n'ai pas la moindre envie d'entendre parler de Jonathan Crewe, d'accord ?

Elle laissa sa main glisser sur son torse jusqu'à son bas-ventre, puis leva les yeux vers lui encore et haussa les sourcils :

Je préférais les moments où tu proférais des paroles légèrement moins intelligibles. Devons-nous remédier à cela ?
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- Oh ? Je t'avoue que j'ai toujours parlé de tout et de rien pendant nos débats. La dernière fois on a pas évoqué nos élèves préférés ?

Barnabas essaya de se rappeler de leurs ébats de la semaine dernière mais ne parvint pas à faire suffisamment le vide dans son esprit, troublé par une Yolanda qui prenait bien trop de place dans ces derniers. C'était compliqué de penser à autre chose que son corps sublime en de telles occasions. Il enchaina en s'offusquant à la mention des ses dix-huit femmes.

- Et je n'ai eu que cinq femmes dont une, la dernière en date, qui m'a causé bien des soucis. Mes enfants m'avaient prévenu pourtant.

Barnabas ajouta dans une tentative de se livrer afin d'inciter Yolanda à faire de même. Cela n'engageait à rien au bout du compte. Il ne cherchait pas à avoir des détails de sa vie de couple où ce genre de chose. Même s'il devait avouer que c'était pas forcément la meilleure tactique à utiliser. Yolanda était tellement sur ses gardes et tellement convaincante pour un Barnabas libidineux que cela en devenait extrêmement compliqué. Il en fallut de peu pour qu'elle revienne à la charge, sa main se montrant très entreprenante. La tentation était grande. Son corps se détendit alors que sa partenaire descendait d'un étage, voulant clairement détourner son esprit de son but initial. Et cela marcha, l'espace de quelques secondes avant qu'il ne reprenne possession de tous ses moyens.

- Laisse-moi respirer quelques minutes ma chérie, tu veux bien ? J'en viendrai presque à croire que tu ne veux pas me parler de sujets pourtant d'une banalité rare. Je t'intéresse vraiment si peu que ça ? Tu peux me dire que je suis juste bon à te servir d'objet. Et je me fiche bien de Jonathan...

Barnabas lâcha dans un soupir, sa main venant se saisir de la sienne et la ramener sur son torse. Il ne voulait pas aller au conflit mais semblait résolu à ce que cela se termine de la sorte. Du moins si Yolanda ne faisait pas un effort dans sa direction.

- Crois-moi quand je te dis que je te désire comme j'ai rarement désiré une femme. Je suis même prêt à faire des concessions mais je n'ai pas l'impression de te demander la lune. Je veux juste des explications. Je suis pas plus bête qu'un autre et je préfère de loin l'honnêteté même si ça fait mal. Alors dis-moi pourquoi tu portes ce masque que je n'arrive pas à percer en dépit de mes nombreux efforts.

Barnabas demanda sur un ton qui se voulait neutre mais qui sortit plutôt comme suppliant. Il avait visiblement réfléchi à la situation et tentait de noyer un peu le poisson. Jamais il n'évoquerait directement ce qu'il voulait savoir, sur les agissements de Yolanda durant et après la guerre. Mais il espérait pouvoir faire passer la pilule en passant pour un amant floué qui s'investissait visiblement plus dans cette relation et qui voulait des réponses. Même s'il pensait que ses paroles menaient sans doute vers un conflit.

- As-tu seulement montré ton vrai visage à une seule personne dans ta vie ?

Barnabas demanda sur un ton clairement provocateur. Un ton visiblement incontrôlé qui semblait venir du cœur. Peut être qu'il y avait du vrai dans ce jeu d'acteur et qu'il espérait clairement plus de cette relation...
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Yolanda, choquée, recula un peu et se redressa en entendant les paroles de son collègue. Quelle mauvaise surprise, vraiment, on allait de mal en pis... Bien sûr qu'elle s'était figée à la mention de Jonathan — cet homme avait détruit sa vie, et elle ne s'attendait pas d'entendre parler de lui ainsi, après avoir fait l'amour avec son collègue, par exemple. De plus, le fait que Barnabas ne mentionne Jonathan que maintenant lui paraissait louche. S'il voulait en parler vraiment comme d'un "sujet léger" — et quel sujet léger c'était, sachant que l'homme en question et elle-même avaient un passé lourd et traumatique — pourquoi en parler maintenant seulement ? La dernière phrase, "tu vas me faire croire que je suis juste bon à te servir d'objet", la plongea dans une rage folle, bien qu'elle décida de rester extérieurement maîtrisée.

Pardon ? Qu'est-ce que tu me dis ? Me servir d'objet ? Je suis désolée Barnabas, mais je ne me sens pas respectée ni prise en considération quand je t'entends parler comme ça.

Elle se leva du lit d'un bon et vint s'installer sur le fauteuil en face, désireuse de créer de la distance. A travers un sortilège informulé et sans baguette, sa robe de chambre se déposa dans sa main et elle l'enfila à la hâte, voulant aussi se couvrir, abolir la sensualité entre eux, se protéger inconsciemment alors qu'elle sentait qu'on franchissait une limite avec elle.

Tu aimes te vanter de tes conquêtes. Vas-tu me faire croire que tu étais investi émotionnellement avec chacune des femmes avec laquelle tu as couché dans ta vie ? Parce qu'il ne m'a jamais semblé que ça ait été le cas. Alors pourquoi n'ai-je pas le droit d'aimer le sexe pour le sexe, moi aussi ? Pourquoi est-ce que je te devrais quelque chose, si je couche avec toi ? Quel est ton droit à me demander plus, et plus, et plus, si je ne le veux pas ? En outre, le mot d'objet est vraiment mal venu, je n'ai pas l'impression que tu fais ici du simple bénévolat sans en tirer ton compte....

Elle s'hérissa d'autant plus en entendant la suite. Décidément, l'ego de cet homme était sans limite. Et sa dernière phrase, sur son vrai visage, la fit bondir, et elle dû faire un effort monstrueux pour garder son calme.

Enfin ! Bien sûr que oui ! ce n'est pas parce que je n'ai pas envie de me livrer ici et maintenant, avec toi, que je suis cet espèce de monstre. C'est ridicule, Barnabas... Ce n'est pas parce que je n'ai pas envie de te raconter ma vie en long, large ou travers, ou que je me hérisse quand tu mentionnes Crewe, que je ne montre jamais...C'est ridicule, Barnabas. Tu ferais mieux de contenir ton ego, parce que je n'apprécie ni ce ton ni ce genre de phrases. C'est un manque de respect cruel que je n'admettrais pas, et à la prochaine occurence de ce genre je devrais te demander de quitter mes appartements...

Elle s'arrêta en soupirant, marquant un bref silence. Elle ne voulait pas se disputer avec lui, pas vraiment. Non pas qu'elle ne se sente pas en colère... Mais s'énerver ne résoudrait rien, et elle ne voulait pas être en mauvais termes avec un collègue. Elle planta son regard dans le sien, droite et assurée. On avait du mal à croire qu'elle était en train de s'abandonner dans les bras de son collègue une quinzaine de minutes auparavant.

Ecoute. Je n'ai pas envie de me disputer avec toi. Mais j'ai l'impression d'avoir été honnête avec toi, et je ne vois sincèrement pas de quoi tu veux parler. Il nous arrive de parler de ce que nous enseignons, de nos élèves, tu l'as dit toi-même. J'ai aussi été claire sur le fait que je n'étais pas sûre que je voulais que l'on se revoie, et puis sur le fait que je passais de bons moments mais que je n'avais pas forcément envie de devenir plus proches. Notre relation physique me convient en ce moment, mais cela ne va pas forcément de pair avec le désir d'une amitié ou je ne sais quoi, en tout cas pour l'instant. Elle fronça les sourcils. Et je n'ai pas vraiment à me justifier de cela... C'est ce que je sens, ce dont j'ai envie, c'est tout. Je suis sûre que toi-même, tu as vécu des dizaines de relations de ce genre.

Elle marqua une pause un instant.

Je n'apprécie pas que l'on exige de moi plus que ce que je veux ou peux donner. Je me suis crispée parce que tu as mentionné à un moment où je ne m'y attendais pas un homme qui a détruit ma vie. Ce n'est que la troisième ou quatrième fois que nous nous retrouvons pour coucher ensemble, nous avons des rapports très satisfaisant... Je ne vois pas de raison pour commencer à parler de "mon masque glacial". Maintenant, si cela ne te convient plus, comme je l'ai dit, je ne veux pas me disputer avec toi Barnabas. Nous pouvons arrêter cette relation ici et maintenant. Plus que tout, je tiens à conserver des rapports cordiaux, et serais enchantée de continuer à parler de cours et des matières que nous enseignons. Mais nous pouvons arrêter de coucher ensemble si tu préfères.
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Si Barnabas avait souhaité une réaction de la part de Yolanda et bien c'était réussi. Il avait même gagné le gros lot ! Il savait depuis quelques temps déjà que sa collègue possédait une grande force de caractère et s'il avait voulu dissimuler ses questions sur l'implication de cette dernière chez les mangemorts, il se retrouvait à présent à devoir répondre de ses propos clairement déplacés. Il préféra toutefois laisser passer l'orage et bien choisir son moment afin de s'exprimer, ne souhaitant pas couper Yolanda plus que de raison. De la même manière, il la laissa prendre ses distances, optant pour le même mode opératoire. D'un geste de la main, sa robe de chambre vint le couvrir et il prit place au pied du lit en face de celle qui lui disait ses quatre vérités.

- Tu n'es pas un monstre, Yolanda. Me fait pas dire ce que je n'ai pas dis. Je constate simplement qu'il faut que j'en arrive à mentionner ton ancien compagnon que tu hais visiblement du plus profond de ton cœur pour que tu t'animes et paraisses plus vivante que jamais ! Alors comprends moi aussi c'est très frustrant !

Barnabas clarifia son intention, corrigeant Yolanda sur ses propos. Il détestait qu'on parle pour lui. Jamais il ne se serait permis de la traiter de monstre ou quoique ce soit de cette nature. Il s'évertua à garder son calme et à opposer une énergie calme face à la soufflante qu'il se prenait. Ironiquement, ce genre de situation lui rappelait sa première femme Imelda, directrice actuelle de l'IDEM. Elle aimait monter sur ses grands chevaux de temps en temps pour appuyer ses propos, se laissant aller à d'interminables tirades qui pouvaient durer des heures ! Elle aimait aussi jadis lui balancer des sorts dans la tronche... Il sourit presque en y repensant avant de se reconcentrer.

- J'aime nos conversations. J'aime ton esprit, ton rire, ta façon de me recadrer aussi quand je m'égare. J'aime te sentir contre moi. Merlin sait à quel point j'aime ton corps. Mais plus on a d'interactions, plus je m'approche de ce mur infranchissable que tu as érigé autour de ton être. Et plus je me demande ce qu'il y a derrière...

Barnabas continua, évitant de prononcer des mots que Yolanda n'était pas en mesure de comprendre à ce stade et surtout pas en capacité émotionnelle d'entendre. Il n'allait pas lui dire qu'il en voulait plus dans cette relation, même si elle devait s'en douter. Après tout elle n'était pas bête. Il décida toutefois d'aller en ce sens afin de clarifier ses intentions et sa volonté de progresser dans cette relation qui n'était pour l'instant que superficielle.

- Je ne demande aucune justification Yolanda. Je suis juste curieux d'en apprendre plus sur toi. Je me suis évidemment mal exprimé. C'est un fait et je m'en excuse. Je suis simplement jaloux je crois. De personne en particulier. Peut être juste de l'image de ce type chanceux qui arrivera à te voir telle que tu es, sans barrière et sans artifice.

Barnabas soupira, un sourire faible ornant son visage emprunt de nostalgie. Il n'avait pas voulu évoquer ses précédentes conquêtes à Yolanda. Ce n'était pas le moment de se vanter. Ou du moins elle l'aurait prit comme ça. Mais ce que peu de gens savaient, c'est que le vétéran n'était au final sorti qu'avec des femmes qu'il avait aimé. Si nombreux avaient été ses mariages, rares avaient été ses aventures en dehors de ce contexte ! Ce n'est que très récemment que Barnabas avait connu le célibat ! Même s'il devait avouer que cet image de playboy, souvent mise en avant dans se propres livres, flattait allégrement son ego en quête permanente de reconnaissance.

- Pourquoi esquives-tu le sujet chaque fois que j'essaye d'en savoir plus sur toi, sur ton passé ? S'il te plait, aide-moi à comprendre.

Barnabas demanda finalement, son regard intense alors qu'il se redressait, toujours assis sur le bord du lit.
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Yolanda soupira à la tirade de son collègue, qui s'était rapproché d'elle en venant se poser au bord du lit, d'un coup plus radoucie et attendrie face à la douceur et à la patience de son collègue. En général il suffisait de douceur et de patience pour qu'un homme puisse la canaliser — plus de cris ne l'auraient fait que se braquer davantage. Elle n'était pas foncièrement d'accord avec ce que proférait son collègue et amant, mais au moins était disposée à mieux l'écouter. Son visage même s'était radouci alors qu'elle l'écoutait. Lorsqu'il la complimenta, elle eut encore un léger sourire, plus attendri, et posa la main sur la sienne. Le langage du corps était un langage avec lequel elle était plus à l'aise lorsqu'il s'agissait de créer de la proximité, aussi lui caressa-t-elle doucement la main. Barnabas lui adressa un faible sourire à son tour, un regard intense posé sur elle, et elle soupira doucement, ses yeux s'étant fait plus doux et son corps moins tendu.

Je te remercie de tes excuses et de tes explications, commença-t-elle doucement, en caressant toujours doucement ta main. Et j'entends très bien ce que tu dis, mais ne penses-tu pas m'en demander un peu trop, un peu trop rapidement, mon chéri ?

Elle se redressa un instant, et demanda en se levant doucement:

Tu veux du whisky ? Je reviens, je vais me chercher un verre.

Elle fit quelques pas, trouva sa baguette, l'agita, et deux verres au liquide ambré se dirigèrent vers le lit, l'un dans sa main, et l'autre dans la main de son collègue. Après toutes ces émotions, elle éprouvait le besoin que les choses retombent un petit peu.

En tenant son verre à Barnabas, elle lui embrassa doucement le front en lui glissant, taquine et complice à la fois :

Tu as été si vaillant tout à l'heure, mon chéri, tu mérites bien de reprendre des forces avec un petit remontant, avec un regard complice en référence aux ébats de tout à l'heure.

Yolanda revint vers le lit, abolissant progressivement la distance qu'elle avait mise entre eux tout à l'heure. Le langage physique, corporé, l'intimidait moins que la parole. C'était un terrain où elle sentait qu'elle pouvait reprendre son avantage, se stabiliser. Faire des reproches à Barnabas n’avait plus de sens, il ne voulait clairement pas avoir une posture d’antagoniste mais seulement lui poser des questions. En outre elle appréciait le fait qu’il se soit remis en cause et ai adopté un ton plus patient et plus doux, même s’il n’avait pas renoncé à sa demande, l’adoucissait à elle aussi. Elle sirotait son whisky en le regardant longuement, adossée à la tête de lit, avant de reprendre :

Es-tu bien sûr que tu ne m’idéalises pas, Barnabas ? demanda-t-elle avec un sourire. Je ne serais pas si sûre que cette personne hypothétique, à laquelle je me montrerais sans fars ni barrières, serait si chanceuse… Je n’ai pas un caractère facile, tu l’auras sans doute deviné d’ici là, ajouta-t-elle avec un sourire taquin. Ni une histoire facile. Non, crois-moi, ce projet n'aurait rien d'idyllique.

Elle repensa à Théodore Crewe, le frère de Jonathan, l’homme avec lequel elle avait vécu pendant plus de six ans — ce qui se rapprochait le plus, dans sa vie, d’une relation sans fards et sans transparence. Elle ne pouvait pas donner cela à n’importe qui, encore moins à un amant de passage. Elle reprit plus doucement.

J’entends ce que tu dis mais je ne te comprends pas tout à fait, et il est difficile pour moi de… Enfin, je n’ai pas l’impression que ce que je te donne n’est pas rien, et c’est déjà beaucoup. Tu parles sans cesse de masque, mais nous avons des rapports physiques très satisfaisants, où je n’ai pas l’impression d’agir avec froideur… Cela me gêne un peu que tu en exiges autant aussi rapidement, alors que j’ai déjà l’impression de beaucoup donner.

Elle venait pour faire l’amour, pas pour commencer une thérapie, n’est-ce pas ? Elle continua, toujours aussi douce.

Et pas de jalousie, s’il te plaît. Tu auras compris maintenant que je ne suis pas le genre de femme à supporter d’être traitée comme un objet qu’on conquiert, puis qu’on pose sur une étagère. Son regard se perdit. Et j’ai vécu avec un homme très jaloux pendant des années, glissa-t-elle, un peu amusée en repensant encore à Théodore. Ce n’est pas la chose la plus agréable. Ne me donne pas l'impression de quelqu'un à qui je donne un bras et qui veut me prendre toute ma main.

Sa main se remit à caresser doucement la sienne, plus à l’aise, plus douce. Elle inspira.

Comme je te l’ai dit, ce que nous avons me va parfaitement pour l’instant et je ne pense pas pouvoir me donner corps et âme au bout de trois rencontres. Mais je ne veux pas que tu penses que je fuis quelque chose, et je suis désolée de m’être braquée quand tu as mentionné John. Alors je vais répondre à ta question, glissa-t-elle avec un sourire fatigué. Non, nous n’étions plus ensemble à cette période. Nous étions séparés depuis un moment et d’ailleurs à cette époque, il était en train de m’intenter un procès pour me reprendre exclusivement la garde de ma fille, et m’interdire tout contact avec elle. Tu l’as peut-être vu dans les journaux, c’est un procès qui a fait beaucoup de bruit à l’époque… marmonna-t-elle avec un soupir. Ce n'est pas lui que je déteste, c'est ce qu'il m'a fait.

C’était terminé depuis longtemps, bien que l’événement ait totalement détruit sa vie, aussi il n’y avait pas de tristesse excessive dans sa voix. Elle n’avait pas envie de s’étendre en larmes et gémissements. Elle n’avait pas besoin de chercher du réconfort chez un amant de trois jours, qui la connaissait à peine, Elle reposa son verre et laissa sa tête aller sur l’épaule de son amant. Après tout, c’était aussi pour cela qu’elle était là, pour son contact, sa tendresse, son désir pour elle. Ces choses-là lui procuraient sans nul doute un apaisement. Elle se laissa aller contre lui davantage, sa tête de nouveau contre son torse.

Est-ce qu’il y a d’autres choses que tu veux savoir, monsieur le Professeur ? murmura-t-elle, malicieuse.

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Barnabas ne refusa pas le verre de whisky. Il regarda Yolanda s'exécuter, ses yeux inquisiteurs ayant clairement perdus de leur superbe. Une part de lui voulait pousser ce qu'il voyait comme un avantage après leur échange. Une autre part de lui se refusait à faire du mal à cette femme à laquelle il commençait à s'attacher, certes un peu trop facilement. Mais on ne se refaisait pas... Et enfin une dernière part de lui s'estimait bien trop chanceux de pouvoir coucher avec une femme aussi belle. Yolanda lui faisait bien plus d'effet qu'il ne l'aurait initialement crû et surtout qu'il ne laissait transparaitre. Il la remercia pour le verre avant d'écouter ses premières prises de position.

- Oh crois-moi je ne t'idéalise pas ! Je pense qu'on a tous plusieurs facettes en nous, certaines mieux cachées que d'autres. Mais surtout je pense qu'on a tous une part plus vulnérable et que c'est cette acceptation chez autrui qui constitue le réel prix d'une relation.

Barnabas se tourna vers Yolanda, croisant une de ses jambes sous ses fesses. La position était loin d'être confortable mais il voulait montrer à sa collègue que cette dernière avait toute son attention. Il continua, sa main venant dégager une mèche de cheveux rebelle occultant l'œil gauche de sa collègue.

- Tu me donnes beaucoup, Yolanda. C'est juste une question de point de vue. Je suis navré. Je n'ai pas fait preuve d'assez d'empathie. Pour tout t'avouer, tu me vois comme un de ces tombeurs qui couchent avec les premières venues. Je connais ma réputation. Mais sache que cette dernière est très flatteuse. Je ne m'entiche pas d'une femme si facilement. Et comme je te l'ai dit, le physique ne fait pas tout à mes yeux. Même pour une relation aussi jeune que la notre.

Barnabas avoua sans gène, conscient que ses mots trahissaient un peu plus l'attirance qu'il portait à Yolanda. Il laissa ensuite cette dernière s'exprimer sur la fameuse époque de la dernière guerre il y a maintenant plus de vingt ans. La raison de son énorme prise de risque. Il s'en voulait de la voir ainsi, tête baissée et voix tremblotante. Certaines paroles n'étaient pas faciles à prononcer, d'autres difficiles à entendre. Mais s'il voulait en savoir plus sur Yolanda, il devait s'y soumettre.

- Je suis désolé, je n'étais pas au fait de la sévérité de ta relation avec mon ancien camarade l'Ordre. J'étais à des années lumières d'imaginer à quel point cette période a dû être traumatisante pour toi. Je t'avoue que les seuls articles qui m'intéressaient dans les journaux de l'époque me concernait de près ou de loin. Mon épouse avait d'ailleurs constitué un album pour montrer plus tard aux jumeaux Persée & Perséphone qui venaient de naître que leur père était un héros.

Barnabas glissa ses doigts dans ceux de Yolanda, visiblement affecté par les souvenirs de cette époque compliquée. Il avala une gorgée du précieux nectar qui atténuait ses sens et lui permettait en quelque sorte d'évoquer de vive voix ce qu'il ressentait. Cela s'entendait d'ailleurs à sa voix qui n'avait pas son peps habituel. Il enchaina.

- Je venais tout juste d'être libéré après une année de torture aux mains des mangemorts. C'était pas une période facile pour moi non plus. On fait une belle paire.

Barnabas ironisa, son rire s'étouffant après quelques instants dans sa gorge devenue sèche. Il termina son verre et d'un geste le renvoya se poser sur la commode. Il porta la main de Yolanda à sa bouche et y déposa un tendre baiser. Il prit une grande inspiration, résistant à l'envie de refaire l'amour une énième fois à son amante alors que cette dernière murmurait à son oreille, ses yeux remplis d'une malice envoutante.

- Tu veux bien me parler de ta fille ? A-t-elle l'âge des miens ?
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Yolanda ne savait plus trop quoi penser ni sentir. Une part d’elle était clairement agacée, se sentant coincée par son collègue qui semblait en vouloir toujours plus. Elle était aussi étonnée : elle le pensait plus coureur, envisageant les relations comme purement physique d’abord, comme elle. Cela ne semblait pas, ou plus en être le cas. En plus de cela, elle appréciait aussi, malgré tout, la tendresse qu’il lui témoignait, à travers ses baisers, ses caresses, sa manière de remettre ses cheveux en ordre ou de lui caresser les doigts ; oui vraiment, elle était sensible à cela.

Elle écouta calmement son collègue alors qu’ils sirotaient tous deux leur whisky, visiblement pensifs. Barnabas reconnut être allé trop loin, et en avoir demandé trop, ce qu’elle apprécia et qui la calma un moment. Il s’expliqua aussi un peu plus avant sur ses intentions, ce qui la surprit. Mais elle ne dit rien. Enfin, elle l’avait senti venir, au cours de cet échange. Barnabas se présentait comme un amant qui voulait davantage… ce qu’elle ne pouvait pas lui donner. Ce n’était pas ainsi qu’elle envisageait les relations, et encore moins celle-là, et encore moins avec un ancien membre de l’Ordre. Enfin… Elle lui caressa doucement le visage et lui embrassa doucement le front alors que les propos de son collègue se faisaient plus flatteurs, et qu’il semblait se dévoiler davantage. Elle caressa sa main alors qu’il lui évoqua sa période de torture aux mains des Mangemorts, alors qu’il semblait se remémorer des souvenirs pénibles. Lorsqu’elle se confia à lui, sur le ton de la conversation, sur sa rupture avec Jonathan, elle mentionna aussi brièvement Ariane et son collègue chercha visiblement à en savoir plus. Yolanda soupira, avec un sourire amusé et lassé :

Parler de ma fille est vraiment la dernière chose dont j’ai envie ce soir, Barnabas. Comme tu peux le deviner, cette relation a été compliquée et douloureuse. Il n'y a rien de plus à en dire, vraiment, glissa-t-elle avec un sourire presque amusé. Mais l’âge des tiens, l’âge des tiens, qu’est-ce que ça veut dire, il y en a tellement, toute ta progéniture doit aller sur plusieurs générations… le taquina-t-elle, désireuse de changer de sujet. Tu sais que Matthias a été mon étudiant, d’ailleurs ? Brillant élève en histoire de la magie.

Mais elle capta aussi de nouveau un fort désir dans son regard alors qu’il reposait son verre, juste après qu’elle avait murmuré à son oreille, et en profita pour se lover contre lui. Elle retira son peignoir, de nouveau en nuisette contre son amant, et caressa longuement son visage avant de l’embrasser délicatement, sur le front, le nez, et en embrassant longuement ses lèvres, serrée contre lui.  Elle s’était soudain sentie confuse alors qu’il avait évoqué les souvenirs de sa période chez les Mangemorts… Comme si l’histoire se répétait. Elle se rappelait très bien les débuts de sa relation avec Jonathan, lorsqu’elle espionnait encore pour le compte des Mangemorts, à son insu et qu’il se battait contre eux. L’idée qu’elle se retrouvait dans une situation presque similaire, avec un homme qui avait été victime des Mangemorts, avec qui elle couchait, la rendait presque nauséeuse mais elle refusa de s’y attarder. Que restait-il à faire ? Qu’y avait-il à faire d’autre ? Elle plongea le regard dans celui de son collègue avant de lui embrasser encore le cou, puis repris la parole après un moment de silence, encore blottie contre lui.

Je ne peux vraiment pas te donner plus que ce que je te donne maintenant, commença-t-elle. Et beaucoup rêveraient déjà d’être à ta place en ce moment, glissa-t-elle, taquine. Mais, plus sérieusement, tu me flattes mais je ne souhaite pas forcément me montrer plus vulnérable. Si c’est ce que tu souhaites, et que tu vas continuer à le rechercher, peut-être qu’il vaut mieux nous arrêter là. Cela me gêne, j’ai l’impression que tu en exiges toujours plus. Il faut que tu respectes ma liberté et mes limites, vraiment.

Elle marqua une pause, encore.

Enfin, tout cela est terminé maintenant, n’est-ce pas ? demanda-t-elle en référence à la période de la guerre qu’ils avaient évoquée. C’était chaotique et terrible, je m’en rappelle bien. En tant qu’historienne aussi, lorsque je l’étudie et je m’y repenche, je me rends compte à quel point cette période était intense, douloureuse. Il était a été compliqué d’en sortir indemne pour une grande partie de la population.

Elle plongea son regard dans le sien.

J’aime tellement être contre toi, comme ça, mon chéri, souffla-t-elle doucement. Tes mains sont délicieuses. Il est difficile de se sentir plus vulnérable que lorsque je te sens me caresser, sourit-elle, en référence à leurs paroles précédentes et la manière dont il semblait souhaiter avoir accès à une part d’elle plus vulnérable.

Elle se demanda donner accès aux hommes à cette part d’elle-même n’était pas une manière de leur ouvrir la porte plus facilement pour qu’ils l’écrasent.  
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- C'est vrai tu enseignais l'histoire de la magie avant. C'est étonnant que tu me parles de Matthias et pas d'Eugène. On se souvient généralement plus de l'aîné des deux.

Barnabas avoua en prenant l'air pensif. Il ne put retenir un sourire à la mention de ce fils qui ne voulait strictement rien à faire avec son père. Cela lui faisait plaisir qu'on s'intéresse à ce dernier et encore plus que cela vienne de la part d'une femme comme Yolanda. Cela fit suffisamment diversion dans l'esprit du vétéran qu'il en oublia de pousser plus loin son investigation sur la fille de sa partenaire. De toute manière, il n'avait aucun mal à sentir que ce n'était clairement pas le moment d'en parler. Yolanda avait été claire à ce propos.

- Peut être vaut-il mieux en effet qu'on arrête de se voir. C'est ce que mon cerveau me dicte depuis quelques temps déjà. Malheureusement ou plutôt heureusement, l'avenir me le dira, ce n'est guère mon cerveau qui régit nos interactions. Je n'y peux rien tu es irrésistible ma chérie.

Barnabas se laissa gagner quelques instants par les charmes de Yolanda. Il ferma les yeux, son esprit vagabondant des les limbes de son esprit flatté d'une telle attention. Le professeur se rappela de la chance qu'il avait et que beaucoup aimeraient être à sa place. Et s'il devait mettre ses réels sentiments de côté, ou du moins les freiner, il le ferait. Pour elle. Dans tous les cas, le professeur tenait toujours de diminuer la sévérité de ses sentiments, faisant croire à Yolanda que c'était bel et bien purement physique...

- J'espère bien que cette époque est révolue. C'est juste que cette ambiance instaurée par la résistance à la politique de Dunn me rappelle fortement les mois qui ont précédé la dernière guerre. Je ne voudrais pas que nos enfants connaissent à leur tour ce que notre génération a vécu. Et encore moins ce que j'ai vécu personnellement. Ca me détruirait.

Barnabas réajusta sa position sur le lit et vint poser sa tête sur les cuisses de Yolanda dans un rare moment de vulnérabilité, ses mains venant jouer avec la couverture presque nerveusement. C'est lui qui avait lancer le sujet et voila que ça lui plombait le moral ! A tel point qu'il en oublia presque pourquoi il avait évoquer cette maudite période de sa vie. Les attentions de sa collègue lui permit de ressortir de cette spirale infernale.

- Je suis navré. Pas d'avoir aborder ce sujet mais de l'avoir fait dans de telles circonstances. Cela ne se reproduira plus.

Barnabas se saisit d'une main de Yolanda et y apposa un baiser en guise d'excuses. Il estimait qu'il lui fallait temporiser. Braquer Yolanda et la faire avouer des choses qui ne sont fondamentalement que des rumeurs et des racontars de journaleux n'était clairement pas dans son intérêt. Ni pour apprendre la vérité, ni pour cette idylle charnelle qui le faisait rajeunir à vue d'œil. D'ailleurs sa fille Perséphone, maline comme elle est, s'était rapidement rendue compte du changement dans son comportement ces derniers temps.

- Et si on oubliait tout ça et qu'on revenait à des choses plus plaisantes ?

Barnabas annonça avec espièglerie avant de se redresser et de couvrir Yolanda de baisers pour la remettre dans l'ambiance. Après tout il était dans le lit de cette dernière ! Rien de mal à agir comme un jeune homme dans de telles situations ! Il ne pouvait tout simplement pas résister à la tentation.
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